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Adolf Hitler - Wikipédia

Adolf Hitler

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Adolf Hitler
Naissance : 20 avril 1889
Braunau am Inn, Autriche
Décès : 30 avril 1945 (à l'âge de 56 ans)
Berlin, Allemagne
Nationalité : Allemande
Occupation : Chancelier d'Allemagne (1933-1934)
Reichspräsident et Reichskanzler, puis Reichsführer(1934-1945)
Photo : Adolf Hitler en Yougoslavie

Adolf Hitler (20 avril 1889 à Braunau am Inn, Autriche30 avril 1945 à Berlin) était un homme politique et chef d’État allemand. Il est notamment connu en tant que fondateur du nazisme.

Convaincu, selon ses propres écrits dans Mein Kampf, d'être désigné par le destin, il s’engage en politique fin 1918. Brillant orateur et propagandiste hors pair, il mobilise rapidement de nombreux partisans. Il adhère en 1919 au DAP, futur NSDAP (ou parti nazi). S’appuyant sur les revendications allemandes à l’issue de la Première Guerre mondiale (en dénonçant le traité de Versailles), puis sur les conséquences de la crise économique des années 1930, il accède à la chancellerie d’Allemagne le 30 janvier 1933.

En quelques mois, de janvier à juillet 1933, la République de Weimar bascule dans la dictature et la terreur. À la fois Reichspräsident et Reichskanzler (président et chancelier du Reich) après le plébiscite du 19 août 1934, il devient Reichsführer (chef du Reich). Il viole le traité de Versailles en réarmant l’Allemagne, en occupant et en annexant des territoires, avec la complicité passive des puissances européennes qui redoutent une nouvelle guerre. Sous ses ordres, l’armée allemande attaque la Pologne le 1er septembre 1939, ce qui déclenche la Seconde Guerre mondiale.

Parallèlement à sa politique d’agression nationaliste, il met sur pied l’un des plus grands génocides de l’Histoire. Il ordonne ainsi l’élimination des handicapés, des Tziganes, des homosexuels, des franc-maçons, des communistes, des résistants, des Témoins de Jéhovah, des « asociaux », et, conformément à ce qu’il laisse entrevoir dans Mein Kampf, l’extermination systématique des Juifs. Principal instigateur de la « Solution finale », il est responsable de la mort d’environ 6 millions d’êtres humains dans les camps de concentration et les camps d'extermination, ainsi que lors des tueries de masse sur le front de l’Est par les Einsatzgruppen.

Vers la fin de la guerre en Europe, il se terre dans son bunker de Berlin. Pour échapper à l’Armée rouge, il s’y suicide le 30 avril 1945. Le Troisième Reich ne lui survit que quelques jours. Les principaux responsables du régime seront jugés lors du Procès de Nuremberg.

Sommaire

Jeunes années

Arbre généalogique d’Adolf Hitler
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Arbre généalogique d’Adolf Hitler

Adolf Hitler naît le 20 avril 1889 dans l’auberge Gasthof zum Pommer, Vorstadt Nr. 219, à Braunau am Inn, une petite ville de Haute-Autriche près de la frontière austro-allemande. Il est le quatrième des six enfants d’Alois Hitler et de Klara Pölzl. La plupart des enfants meurent en bas âge ; seule sa sœur cadette Paula († 1960) lui survivra.

Alois Hitler, le père d’Adolf, est douanier. Né hors mariage le 7 juin 1837, Alois porte d’abord le nom de famille de sa mère, Maria Anna Schicklgruber, mais le 6 juin 1876, il est légitimé et obtient un an plus tard le droit de porter le nom « Hitler ». Adolf n’utilisera jamais d’autre patronyme, et « Schicklgruber » ne resurgira que plus tard chez ses opposants politiques.

L’arbre généalogique d’Adolf Hitler laisse cependant planer de fortes suspicions de consanguinité. L’incertitude relative à ses origines n’est pas sans conséquence. Ainsi après l’Anschluss en 1938, il fera détruire Döllersheim, le village natal de son père, en le transformant en champ de tir.

L’enfance d’Adolf se passe sous la stricte discipline d’un père âgé, fonctionnaire retraité dès 1895. Dans son ouvrage Am Anfang war Erziehung (traduit en français sous le titre C’est pour ton bien), Alice Miller analyse les liens entre cette éducation répressive et la suite de la biographie de Hitler. Le 3 janvier 1903, son père meurt, suivi le 21 décembre 1907 par sa mère qui succombe à un cancer du sein.

Élève médiocre à partir de son entrée à la Realschule de Linz (lycée), Hitler refuse de suivre la voie paternelle. Devenu orphelin, vivant d’une petite bourse, il échoue par deux fois à l’examen d’entrée de l’Académie des Beaux-Arts de Vienne en 1907 et le 8 octobre 1908. Autodidacte, grand lecteur et admirateur de la musique de Richard Wagner, il développe un intérêt profond pour l’architecture. Il enchaîne les petits boulots, vivant dans une misère constante durant cinq ans. Plus tard, dans Mein Kampf, il écrira :

« Cinq années pendant lesquelles je dus, comme manœuvre d’abord, ensuite comme petit peintre, gagner ma subsistance, maigre subsistance, qui ne pouvait même pas apaiser ma faim chronique. Car la faim était alors le gardien fidèle qui ne m’abandonna jamais, la compagne qui partagea tout avec moi. Chaque livre que j’achetai eut sa participation ; une représentation à l’opéra me valait sa compagnie le jour suivant ; c’était une bataille continuelle avec mon amie impitoyable. J’ai appris cependant alors comme jamais avant. Hors mon architecture, hors les rares visites à l’Opéra, fruit de mes jeûnes, je n’avais d’autre joie que des livres toujours plus nombreux. »

Adolf Hitler assiste aux séances du Parlement autrichien, il écrira plus tard son mépris pour la démocratie et le parlementarisme. Il étudie les thèses pangermanistes et observe l’influence de la politique sur les masses.

Au printemps 1913, pour éviter son enrôlement dans l’armée de l’Empire austro-hongrois, État multiethnique qu’il exècre, il s’enfuit à Munich et vit en vendant ses peintures de paysages. Sa tentative d’échapper à la conscription est remarquée, mais, après avoir été refusé lors d’un examen médical à son retour en Autriche (pour constitution « trop faible »), il retourne à Munich.

La Première Guerre mondiale

En 1914, exalté par l’entrée en guerre de l’Allemagne, Hitler s’engage comme volontaire. Il se bat sur le front ouest dans le 16e régiment d'infanterie bavarois. Soldat enthousiaste, il est apprécié de ses pairs et supérieurs, qui lui refusent toutefois un avancement, jugeant qu’il ne possède pas les qualités d’un chef. Il remplit pendant presque toute la durée de la guerre la mission d’estafette entre les officiers. Fin septembre 1916, sa division part pour la bataille de la Somme. Hitler est blessé une première fois à la cuisse, le 7 octobre. Il rentre se faire soigner en Allemagne, à l’hôpital de Beelitz, près de Berlin. Après une affectation à Munich, il revient sur le front des Flandres. Dans la nuit du 13 au 14 octobre 1918, sur une colline du sud de Werwick, près d’Ypres (Belgique), son unité subit un bombardement britannique au gaz moutarde. Touché aux yeux, il est évacué vers l’hôpital de Pasewalk, en Poméranie. Hitler est décoré de la Croix de fer 1re classe (distinction rarement accordée à un soldat engagé mais facilement octroyée à une estafette, du fait de ses contacts avec les officiers) pour avoir accompli le dangereux transport d’une dépêche. Ironiquement, cette décoration lui est remise sur recommandation d’un officier juif.[1]

Alors que l’Allemagne est sur le point de capituler, la révolution gagne Berlin et la Kaiserliche Marine se mutine. Le Kaiser Guillaume II abdique et part pour les Pays-Bas avec sa famille. Le socialiste Philipp Scheidemann proclame la République. Deux jours plus tard, le nouveau pouvoir signe l’armistice. De son lit d’hôpital, Hitler est anéanti par cette annonce. Il affirme dans Mein Kampf y avoir eu une vision patriotique. À sa sortie d’hôpital en novembre 1918, il retourne dans son régiment de Munich. Plus tard, il écrira que la guerre avait été « le temps le plus inoubliable et le plus sublime ».

Le combat politique

La Bavière est alors entre les mains d’un gouvernement révolutionnaire, la Räterepublik (« République des conseils ») ; sa caserne est dirigée par un Soviet (« conseil »). Dégoûté, Hitler quitte Munich pour Traunstein. Cependant, en 1919, alors que le pouvoir est hésitant entre communistes du KPD et sociaux-démocrates du SPD, Hitler se fait élire délégué de sa caserne, une première fois lorsque le pouvoir en Bavière est aux mains du SPD, puis une seconde fois en tant que délégué adjoint sous l’éphémère régime communiste (avril-mai 1919), juste avant la prise de contrôle de Munich par les troupes. Hitler n’a pas pour autant adhéré à ces partis, et il est probable que les soldats connaissaient ses opinions politiques nationalistes.[2]

Dans Mein Kampf, Hitler donne de cet épisode un récit plutôt elliptique, mais assez clair quant à sa vision du monde :

« En mars 1919, nous étions de retour à Munich. La situation était intenable et poussait à la continuation de la révolution. La mort d’Eisner ne fit qu’accélérer l’évolution et conduisit finalement à la dictature des soviets, pour mieux dire, à une souveraineté passagère des Juifs, ce qui avait été originairement le but des promoteurs de la révolution et l’idéal dont ils se berçaient.
[…]
Au cours de cette nouvelle révolution de soviets, je me démasquai pour la première fois de telle façon que je m’attirai le mauvais œil du soviet central.
Le 27 avril 1919, je devais être arrêté, mais les trois gaillards n’eurent point le courage nécessaire en présence du fusil braqué sur eux et s’en retournèrent comme ils étaient venus.
Quelques jours après la délivrance de Munich, je fus désigné pour faire partie de la Commission chargée de l’enquête sur les événements révolutionnaires dans le 2e régiment d’infanterie.
Ce fut ma première fonction active à caractère politique. »

Hitler reste dans l’armée jusqu’au 31 mars 1921 et est chargé de surveiller un groupuscule politique, le Parti ouvrier allemand (Deutsche Arbeiterpartei, DAP). Remarqué lors de l’une de ses interventions, il finit par y adhérer, et le transforme en NSDAP Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei (« Parti national socialiste des travailleurs allemands »). En avril 1921, il devient le chef du parti. Du fait de ses talents d’organisateur et d’orateur, le parti gagne rapidement en popularité.

Les 8 et 9 novembre 1923, il conduit le coup d'État avorté connu comme le Putsch de la brasserie. Le NSDAP est aussitôt interdit. Arrêté, Hitler est accusé de conspiration contre l’État et condamné le 1er avril 1924 à cinq ans de réclusion criminelle pour « haute trahison », qu’il purge à la prison de Landsberg am Lech. Pendant sa détention, il écrit Mein Kampf (Mon combat), autobiographie et manifeste politique. Après seulement 13 mois de détention et malgré l’opposition déterminée du procureur Stenglein, il bénéfice d’une libération anticipée le 20 décembre 1924.

Craignant d’être expulsé vers l’Autriche, Hitler renonce à la nationalité autrichienne le 30 avril 1925. Devenu apatride, et bien qu’il soit interdit de parole en public jusqu’au 5 mars 1927, il reconstruit son parti et retrouve une certaine popularité. C’est de cette époque que date l’entrée en scène de Joseph Goebbels, l’un de ses plus fidèles soutiens. En 1928, le NSDAP semble pourtant marquer le pas et peine à remonter la pente : seuls 2,6% des votants lui accordent leur confiance aux élections législatives du 28 mai.

La montée du NSDAP au Reichstag
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La montée du NSDAP au Reichstag

Mais l’instabilité politique (décès de Gustav Stresemann, chute du chancelier Hermann Müller, remplacé par le gouvernement conservateur et autoritaire de Brüning du Zentrum) et surtout les conséquences catastrophiques de la crise de 1929 sur l’économie allemande très dépendante des États-Unis, apportent au NSDAP un succès foudroyant et imprévu aux élections du 14 septembre 1930 : avec 18,3% des voix et 107 sièges, le parti nazi devient le second du Reichstag).

Le septennat du président Hindenburg se terminant le 5 mai 1932, la droite et le Zentrum, afin d’éviter de nouvelles élections, proposent de renouveler tacitement le mandat présidentiel. L’accord des nazis étant nécessaire, Hitler exige la démission du chancelier Brüning et de nouvelles élections parlementaires. Hindenburg refuse. Le 22 février 1932, Joseph Goebbels annonce la candidature d’Adolf Hitler à la Présidence de la République. Le 26 février, Hitler est opportunément nommé Regierungsrat, fonctionnaire d’État, ce qui lui confère automatiquement la nationalité allemande.

Le chômage, terreau fertile pour le NSDAP
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Le chômage, terreau fertile pour le NSDAP

Après une campagne électorale sans précédent sur le plan de la propagande, Hitler obtient 30,1% des voix au premier tour le 13 mars 1932 et 36,8% au second tour en avril. Hindenburg est réélu. Lors des scrutins régionaux qui suivent l’élection présidentielle le NSDAP renforce ses positions.

En 1932, la situation se dégrade sur les plans économique et social (plus de 6 millions de chômeurs à la fin de l’année). L’agitation et l’insécurité politique sont à leur comble. Le gouvernement est incapable de réunir une majorité. Engagé dans un bras de fer avec Hitler, le président Hindenburg refuse toujours de le nommer chancelier. Toutes les tentatives de conciliations échouent. Même la baisse de popularité du NSDAP aux élections de novembre n’entame en rien sa détermination.

L’accession au pouvoir

Hitler est nommé à la Chancellerie de la République de Weimar le 30 janvier 1933, avec le soutien de la droite organisé par l’ancien Chancelier Franz von Papen et l’implication du DNVP, le Deutschnationale Volkspartei, (Parti populaire national allemand). Le DNVP est dirigé par le magnat nationaliste de la presse Alfred Hugenberg, qui espère être ainsi avec Papen en mesure de contrôler le nouveau chancelier. Cependant le DNVP ne représente que 8% des voix alors que les nazis en ont 33,1%.

Hitler obtient le soutien de l’armée, déborde ses partenaires, et met en route la Gleichschaltung (la « Mise au pas ») de l’Allemagne. L’incendie du Reichstag, le 27 février, lui permet de limiter les libertés civiles et d’éliminer ses opposants politiques, notamment les députés communistes du KPD, malgré l’illégalité de leur arrestation. Le NSDAP remporte les élections du 5 mars 1933 avec 43,9% des suffrages. Le 23 mars, le Reichstag vote la Loi des pleins pouvoirs (Ermächtigungsgesetz) accordant à Hitler les pouvoirs spéciaux pour quatre ans. C’est le début du durcissement du régime : les syndicats et partis politiques sont progressivement dissous à partir du mois de mai. Le 14 juillet, le NSDAP devient parti unique.

Hitler pose à Berchtesgaden pour le Time Magazine qui l’élit Homme de l’année 1938.
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Hitler pose à Berchtesgaden pour le Time Magazine qui l’élit Homme de l’année 1938.

Le 30 juin 1934, durant la Nuit des longs couteaux, fort du soutien bienveillant de l’armée, le Chancelier fait assassiner plusieurs de ses partisans et de ses anciens ennemis politiques. Parmi eux Gregor Strasser et Ernst Röhm, chef de la SA.

La mort du président Hindenburg le 2 août marque la fin de la République de Weimar. En vertu de la Constitution, le chancelier exerce temporairement les pouvoirs du président défunt. Le même jour, le Reichstag vote une loi de fusion des deux fonctions en une seule : Hitler devient Führer und Reichskanzler.

La popularité du Führer provient notamment de son opposition au Diktat de Versailles, des succès diplomatiques et économiques obtenus (notamment une importante réduction du chômage) et de sa politique de réarmement. Encore qu’il ne faille pas oublier ni les conditions sociales et politiques dans lesquelles les améliorations économiques ont été obtenues, ni les pénibles situations de pénurie alimentaire et le manque de devises dès 1935. L’adhésion des Allemands à sa politique (et plus encore à sa personne) fut importante, surtout au début.

Le 2 janvier 1939, il est élu Homme de l’année 1938 par le Time Magazine.

La diplomatie hitlérienne

La diplomatie du Troisième Reich est essentiellement conçue et dirigée par Hitler en personne. Ses ministres des Affaires étrangères successifs (Konstantin von Neurath puis Joachim von Ribbentrop) relayent ses directives sans faire preuve d’initiatives personnelles. La diplomatie hitlérienne, par son jeu d’alliances, d’audaces, de menaces et de duperies, est un rouage essentiel des buts stratégiques que poursuit le Führer.

L’opposition au Traité de Versailles

En octobre 1933, Hitler retire l’Allemagne de la Société des Nations et de la Conférence de Genève sur le désarmement, tout en prononçant des discours pacifistes. Sur la lancée, il obtient le rattachement de la Sarre à l’Allemagne par un plébiscite, le 13 janvier 1935, avec 90,8% de oui.

Le 16 mars 1935, Hitler annonce le rétablissement du service militaire obligatoire et décide de porter les effectifs de la Wehrmacht de 100 000 à 500 000 hommes, par la création de 36 divisions supplémentaires. Il s’agit de la première violation flagrante du Traité de Versailles.

En juin de la même année, Londres et Berlin signent un accord naval, qui autorise le Reich à devenir une puissance maritime. Hitler lance un programme de réarmement massif, créant notamment des forces navales (Kriegsmarine) et aériennes (Luftwaffe).

En mars 1936, Hitler ordonne la remilitarisation de la Rhénanie, violant une nouvelle fois une clause du Traité de Versailles. C’est un coup de bluff : Hitler a donné comme consignes à ses troupes de se retirer en cas de riposte de l’armée française. Cependant, bien que l’armée allemande, à ce moment-là soit bien plus faible que ses adversaires, ni les Français ni les Anglais ne jugent utile de s’opposer à la remilitarisation. Le succès est éclatant pour Hitler.

Les alliances

En juillet 1936, Hitler apporte son soutien aux insurgés nationalistes du général Franco lors de la Guerre d’Espagne. Il fait parvenir des avions de transports pour permettre aux troupes coloniales du Maroc espagnol de franchir le détroit de Gibraltar lors des premiers jours cruciaux de l’insurrection. Tout comme Mussolini, il envoie ensuite du matériel militaire ainsi qu’un corps expéditionnaire, la Légion Condor, qui permettra de tester les nouvelles techniques guerrières, notamment les bombardements aériens sur les populations civiles à Guernica en 1937.

L’Allemagne nazie et l’Italie fasciste (initiallement hostile sur un sujet comme l’Anschluss) se rapprochent, une relation décrite par Benito Mussolini comme l’Axe Rome-Berlin, lors de la signature du traité d’amitié d’octobre 1936. Ce rapprochement a été accéléré par l’éviction de l’Italie de la Société des Nations, suite à son agression contre l’Éthiopie. En mai 1939, les deux pays signent un traité d’alliance militaire, le Pacte d'Acier.

En novembre 1936, l’Allemagne et le Japon signent le Pacte anti-Komintern, traité d’assistance mutuelle contre une éventuelle agression de l’URSS, auquel se joint l’Italie en 1937. En septembre 1940, la signature du Pacte tripartite entre le Troisième Reich, l’Italie et l’Empire du Japon, formalise la coopération entre les puissances de l’Axe pour établir un « nouvel ordre ». Ce pacte obligera l’Allemagne à déclarer la guerre aux États-Unis après l’attaque japonaise sur Pearl Harbor.

L’Anschluss

Voir l’article Anschluss.
Entrée des troupes allemandes en Autriche, le 12 mars 1938
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Entrée des troupes allemandes en Autriche, le 12 mars 1938

Afin de réaliser l’Anschluss, rattachement de l’Autriche au Troisième Reich interdit par le traité de Versailles, Hitler s’appuie sur l’organisation nazie locale. Celle-ci tente de déstabiliser le pouvoir autrichien, notamment par des actes terroristes. Un coup d’État échoue en juin 1934, malgré l’assassinat du chancelier Engelbert Dollfuss. L’Italie a avancé ses troupes dans les Alpes pour contrer les velléités expansionnistes allemandes, et les nazis autrichiens sont sévèrement réprimés par un régime autrichien de type fasciste.

Début 1938, l’Allemagne est davantage en position de force et est alliée avec l’Italie. Hitler exerce alors des pressions sur le chancelier autrichien Kurt von Schuschnigg, lui sommant, lors d’une entrevue à Berchtesgaden en février, de faire entrer des nazis dans son gouvernement, dont Arthur Seyss-Inquart au ministère de l’Intérieur. Devant la menace croissante des nazis, Schuschnigg annonce en mars l’organisation d’un referendum pour confirmer l’indépendance de l’Autriche. Hitler lance alors un ultimatum exigeant la remise complète du pouvoir aux nazis autrichiens. Le 12 mars, Seyss-Inquart est nommé chancelier, et la Wehrmacht entre en Autriche. Le lendemain, l’Autriche est officiellement rattachée au Reich, ce qui est approuvé par referendum (99% de oui) en avril 1938. Le Grossdeutschland (« Grande Allemagne ») était ainsi créé, avec la réunion des deux États à population germanophone.

La crise des Sudètes

Voir l’article Crise des Sudètes.

Poursuivant ses objectifs pangermanistes, Hitler menace ensuite la Tchécoslovaquie. Les régions de la Bohème et de la Moravie situées le long des frontières du Grossdeutschland, appelé Sudètes, sont majoritairement peuplées par la minorité allemande de Tchécoslovaquie. Comme pour l’Autriche, Hitler affirme ses revendications en s’appuyant sur les agitations de l’organisation nazie locale, menée par Konrad Henlein. Le Führer évoque le « droit des peuples » pour exiger de Prague l’annexion au Reich des Sudètes.

Bien qu’alliée à la France (et à l’URSS), la Tchécoslovaquie ne peut compter sur son soutien. Paris veut absolument éviter le conflit militaire, incitée en cela par le refus britannique de participer à une éventuelle intervention. Le souvenir de la Grande Guerre influence également cette attitude : si les Allemands ont développé le désir de revanche, les Français entretiennent quant à eux une ambiance générale résolument pacifiste.

Le 29 septembre 1938, réunis dans la capitale bavaroise, Adolf Hitler, le président du Conseil français Édouard Daladier, le Premier ministre britannique Neville Chamberlain et le Duce italien Benito Mussolini, signent les accords de Munich. La France et le Royaume-Uni acceptent que l’Allemagne annexe les Sudètes, pour éviter la guerre. En échange, Hitler, manipulateur, assure que les revendications territoriales du Troisième Reich cesseront. Le lendemain, la Tchécoslovaquie, qui avait commencé à mobiliser ses troupes, est obligée de s’incliner. Parallèlement, le Troisième Reich autorise la Pologne et la Hongrie à s’emparer respectivement de la ville de Teschen et du sud de la Slovaquie. Alors que les opinions publiques françaises et britanniques sont enthousiastes, Winston Churchill commente : « Entre le déshonneur et la guerre, vous avez choisi le déshonneur. Et vous allez avoir la guerre. » De fait, Hitler rompt sa promesse quelques mois plus tard.

En mars 1939, Hitler, lors d’une entrevue à Berlin avec le président tchécoslovaque Emil Hácha (remplaçant le président démissionnaire Edvard Beneš), menace de bombarder Prague si la Bohème et la Moravie ne sont pas incorporées au Reich. Le 15 mars, Hácha cède, et l’armée allemande entre à Prague le lendemain. La Bohème et la Moravie deviennent un protectorat du Reich, dirigé par Konstantin von Neurath à partir de novembre 1939. La Slovaquie proclame son indépendance ; son leader, Jozef Tiso place son pays sous l’orbite allemande. En mettant la main sur la Bohème-Moravie, le Reich dispose par la même occasion d’une importante industrie sidérurgique et notamment des usines Škoda, qui permettent de construire des chars d’assaut.

L’agression de la Pologne et le Pacte germano-soviétique

Après l’Autriche et la Tchécoslovaquie, vient le tour de la Pologne. Coincée entre deux nations hostiles, la Pologne de Józef Piłsudski a signé avec le Reich un traité de non-agression en janvier 1934, pensant ainsi se prémunir contre l’URSS. L’influence de la France, allié traditionnel de la Pologne, en Europe centrale a ainsi considérablement diminué, tendance qui s’est confirmée ensuite avec le démembrement de la Tchécoslovaquie et la désagrégation de la Petite Entente (Prague, Bucarest, Belgrade), alliance placée sous le patronage de Paris.

Au printemps 1939, Hitler revendique l’annexion de la Ville libre de Dantzig. En mars, l’Allemagne a déjà annexé la ville de Memel, possession de la Lituanie. Ensuite, Hitler revendique directement le corridor de Dantzig, territoire polonais perdu par l’Allemagne avec le traité de Versailles en 1919. Cette région donne à la Pologne un accès à la mer Baltique et sépare la Prusse orientale du reste du Reich.

Le 23 août 1939, Ribbentrop et Molotov, ministres des Affaires Étrangères de l’Allemagne et l’URSS signent un pacte de non-agression. Ce pacte est un nouveau revers pour la diplomatie française. En mai 1935, le gouvernement de Pierre Laval avait signé avec l’URSS un traité d’assistance mutuelle, ce qui eut pour conséquence de refroidir les relations de la France avec la Pologne, mais aussi avec les Tories au pouvoir à Londres. Avec le pacte de non-agression germano-soviétique, la France ne peut plus compter sur l’URSS pour menacer une Allemagne expansionniste. En outre, la Pologne est prise en tenaille. L’Allemagne et l’URSS ont convenu d’un partage de leurs zones d’influence : Pologne occidentale pour la première, Pologne orientale (Polésie, Volhynie, Galicie orientale) et Pays baltes pour la seconde.

Le 30 août 1939, Hitler lance un ultimatum pour la restitution du corridor de Dantzig. La Pologne refuse. Cette fois-ci, la France et le Royaume-Uni sont décidés à soutenir le pays agressé. C’est le début de la Seconde Guerre mondiale.

La diplomatie hitlérienne pendant la guerre

Une fois la France vaincue en 1940, Hitler satellise les pays d’Europe centrale : Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie. Hitler obtient l’adhésion de la Hongrie et de la Bulgarie, anciens vaincus de la Première Guerre mondiale, en leur offrant respectivement la moitié de la Transylvanie et la Dobroudja, cédées par la Roumanie, où le général pro-hitlérien Ion Antonescu prend le pouvoir en septembre 1940. À partir de juin 1941, Hitler entraîne la Slovaquie, la Hongrie, et la Roumanie dans la guerre contre l’URSS, ainsi que la Finlande, qui y voit une occasion de réparer les torts de la guerre russo-finlandaise.

Cependant, Hitler échoue en ce qui concerne l’Espagne franquiste. Comptant sur la reconnaissance du Caudillo qui a gagné la guerre civile espagnole en grande partie grâce à son soutien, il le rencontre à Hendaye le 23 octobre 1940. Hitler espère notamment pouvoir obtenir l’autorisation de Franco pour conquérir Gibraltar et couper les voies de communications anglaises en Méditerranée. Les contreparties exigées par Franco (notamment des compensations territoriales en Afrique du Nord française), dont le pays est par ailleurs ruiné, sont irréalisables pour Hitler, qui souhaite ménager quelque peu le régime de Vichy pour l’amener sur la voie de la collaboration. Celle-ci sera d’ailleurs officialisée le lendemain par Pétain lors de son entrevue avec le Führer à Montoire.

En novembre 1941, le Grand Mufti de Jérusalem, Amin al-Husseini, rencontre Adolf Hitler et Heinrich Himmler, souhaitant les amener à soutenir la cause nationaliste arabe. Il obtient d’Hitler la promesse « qu’une fois que la guerre contre la Russie et l’Angleterre sera gagnée, l’Allemagne pourra se concentrer sur l’objectif de détruire l’élément juif demeurant dans la sphère arabe sous la protection britannique». [3] Amin al-Husseini relaie la propagande nazie en Palestine et dans le monde arabe et participe au recrutement de combattants musulmans, concrétisé par la création des divisions de Waffen SS Handschar, Kama et Skanderberg, majoritairement formées de musulmans des Balkans.

Ce soutien des nazis au Grand Mufti de Jérusalem est contradictoire avec la politique antisémite dans les années 1930, qui a pour conséquence l’émigration d’une grande partie des juifs allemands vers la Palestine. Quant au Grand Mufti, sa stratégie est guidée par le principe selon lequel l’ennemi de ses ennemis (en l’occurrence les Anglais et les juifs) doit être son allié.[4] Du point de vue hitlérien, il s’agit essentiellement d’ébranler les positions de l’empire britannique au Moyen-Orient devant l’avancée de l’Afrikakorps et de permettre le recrutement d’auxiliaires, notamment pour lutter contre les partisans, alors que l’hémorragie de l’armée allemande devient problématique.

La Seconde Guerre mondiale

Voir l’article Seconde Guerre mondiale.

Les succès et la domination de l’Europe

Hitler a eu de « brillantes » intuitions, lors de la première phase de la Seconde Guerre mondiale. La Wehrmacht applique la Blitzkrieg (guerre éclair, impliquant un emploi massif et concentré des bombardiers et des blindés), qui lui permet d’occuper successivement la Pologne (septembre 1939), le Danemark (avril 1940), la Norvège (avril-mai 1940), les Pays-Bas, le Luxembourg et la Belgique (mai 1940), la France (mai-juin 1940), la Yougoslavie (avril 1941) et la Grèce (avril-mai 1941). Six de ces pays (Danemark, Norvège, Pays-Bas, Luxembourg, Belgique, Yougoslavie), neutres, sont attaqués par surprise. Hitler a souvent exprimé à ses proches collaborateurs son sentiment selon lequel les traités diplomatiques ou de non-agression qu’il signait au nom de l’Allemagne n’était, pour lui, que des papiers sans réelle valeur, uniquement destinés à endormir la méfiance adverse.

Autodidacte en matière de culture militaire, Hitler juge que les généraux de la vieille école dominant la Wehrmacht, souvent issus de l’aristocratie prussienne (généralement méprisée par les nazis qui se considèrent révolutionnaires), sont dépassés par les conceptions de la guerre moderne (Blitzkrieg, guerre psychologique) et sont d’un tempérament trop prudent. Les succès militaires sont avant tout ceux de jeunes généraux talentueux tels que Heinz Guderian ou Erwin Rommel, qui savent faire preuve d’audace, d’initiatives et ont une conception de la guerre plus novatrice que leurs adversaires. Toutefois, Hitler lui-même démontre une certaine habileté et audace stratégique. Il est ainsi persuadé que la France ne bougera pas pendant que la Pologne sera envahie, évitant à l’Allemagne de combattre sur deux fronts, ce qui est effectivement le scénario de la drôle de guerre. Il est également en grande partie à l’origine du plan dit « von Manstein », qui permet, en envahissant la Belgique et la Hollande, de piéger les forces franco-britanniques projetées trop en avant et de les prendre à revers par une percée dans les Ardennes dégarnies, pour isoler le meilleur des troupes adverses acculées à Dunkerque en mai-juin 1940. Cependant, Hitler ordonne à ses troupes de marquer un arrêt devant le port d’où rembarquent les troupes anglaises, ordre qualifié plus tard de « miracle de Dunkerque ».

L’invasion de la France en juin 1940 est un véritable triomphe pour Hitler qui est acclamé par une foule massive à son retour à Berlin. Avant l’invasion de la Russie un an plus tard, l’Allemagne hitlérienne domine l’Europe, occupant la Bohême-Moravie, la Pologne, le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, la France, la Yougoslavie et la Grèce. Avec ses succès militaires et la disparition de l’influence française en Europe centrale, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie (dont les champs de pétrole sont une obsession continuelle pour Hitler durant la guerre) et la Bulgarie, en adhérant au Pacte tripartite au cours de l’année 1940, tombent dans l’orbite de l’Allemagne, mettant à sa disposition des bases pour de futures actions.

Entre juin 1940 et juin 1941, le seul adversaire de l’Allemagne nazie est le Royaume-Uni appuyé par le Commonwealth. Hitler, plutôt enclin à des relations cordiales avec les Anglais, espère que le gouvernement britannique finira par négocier la paix et ne plus intervenir sur le continent. Hitler compte sur l’action de la Luftwaffe, puis les attaques des sous-marins contre les convois de marchandises (bataille de l'Atlantique), pour faire plier le Royaume-Uni. Mais sur ce point, la détermination de Winston Churchill, qui contraste avec les atermoiements de ses prédécesseurs, contrarie les plans du Führer. Par ailleurs, la guerre sous-marine à outrance rapproche le Royaume-Uni des États-Unis, soucieux de la liberté de commerce et de navigation.

Erreurs et échecs

Hitler s’avère aussi et surtout être un commandant en chef brouillon et imprévisible, dédaigneux de l’opinion de son état-major. Il peut compter sur la très grande servilité de celui-ci, et en premier lieu du chef de l’OKW (haut commandement des forces armées), Wilhelm Keitel. Chez Hitler, un manque fréquent de réalisme se double souvent d’impairs stratégiques. Sa première grosse erreur a sans doute été d’ouvrir un deuxième front, en envahissant l’immense URSS sans avoir terminé la guerre contre le Royaume-Uni. Persuadé d’avoir une tâche monumentale qu’il aura du mal à réaliser en une seule vie, il souhaite attaquer l’URSS, adversaire principal et doctrinal, dans des délais rapides. En outre, le Führer est inconscient de bien des problèmes du front. Accueillant très mal les mauvaises nouvelles et tout ce qui ne correspond pas à ses plans, ses subordonnés hésitent à lui transmettre certaines informations.

Au lancement de l’opération Barbarossa contre l’URSS en juin 1941, Hitler, considérant que l’Armée rouge s’écroulera rapidement, envisage d’atteindre avant la fin de l’année une ligne Arkhangelsk-Astrakhan. Il divise son armée en trois groupes : le Groupe d’armée Nord (GAN) ayant pour objectif Leningrad, le Groupe d’armée Centre (GAC) ayant pour objectif Moscou, et le Groupe d’armée Sud (GAS) ayant pour objectif l’Ukraine. À ce dispositif s’ajoutent les alliés finlandais au Nord, hongrois et roumains au Sud, ces derniers étant considérés comme peu fiables par Hitler et son état-major. En août 1941, Hitler donne la priorité à la conquête de l’Ukraine, objectif économique avec ses terres céréalières et ses mines, par le GAS. Ce faisant, il oblige le GAC à stopper, alors qu’il était parvenu à 300 kilomètres de Moscou et qu’il avait déjà parcouru plus du double en un mois. L’offensive sur ce secteur reprend en octobre, mais ce contretemps fait intervenir un adversaire redoutable : l’hiver russe. Hitler a négligé ce facteur autant qu’il a sous-estimé, du fait de sa haine des Slaves et du communisme, la qualité des troupes soviétiques. L’arrivée de troupes fraîches de Sibérie leur permet de dégager Moscou et de faire reculer des Allemands mal préparés aux dures conditions climatiques. La Wehrmacht a alors perdu 700 000 hommes (tués, blessés, prisonniers), soit un quart de son effectif sur ce front.

En décembre 1941, après l’échec des Allemands devant Moscou, Hitler prend directement le commandement de la Wehrmacht sur le front russe, évinçant le général von Brauchitsch. Pendant l’offensive d’été en Russie du Sud en 1942, il répète l’erreur de l’année précédente en divisant un groupe d’armée en deux, le rendant ainsi plus vulnérable. Le groupe A se dirige vers le Caucase et ses champs de pétrole, le groupe B se dirige vers Stalingrad.

Jusqu’à la débâcle de 1945, Hitler ordonne continuellement à ses troupes, sur quelque front que ce soit, de ne pas reculer, en dépit des rapports de force largement en faveur des Soviétiques ou des Alliés, ou des conditions du terrain, qu’il ne constate jamais sur place. Cette attitude est particulièrement flagrante lors de la bataille de Stalingrad, quand il refuse à l’armée encerclée de Paulus la permission d’opérer une retraite. De nouveau, il refuse d’évacuer l’Afrique du Nord, prise en tenaille par les Américains et les Anglais, malgré les conseils de Rommel lors de la campagne de Tunisie en février-mai 1943. Ces deux refus de retraite coûtent à chaque fois environ 250 000 tués ou prisonniers à l’armée allemande.

Lors de la bataille de Normandie, Hitler retarde l’envoi de Panzerdivisionen pour rejeter les forces alliées, pensant que l’opération Overlord est une diversion et que le vrai débarquement doit avoir lieu dans le Pas-de-Calais, ce qui était d’ailleurs l’objectif de l’opération Fortitude, intoxication des services secrets alliés. En août 1944, il ordonne au général von Kluge d’effectuer une contre-attaque à Mortain pour sectionner la percée des troupes américaines à Avranches. Cependant, les troupes allemandes engagées dans cette opération ne peuvent avancer jusqu’à leurs objectifs en raison des bombardements alliés massifs, et elles sont prises dans une nasse refermée par Patton et Montgomery, dans la poche de Falaise où 50 000 Allemands sont fait prisonniers. Paris est libérée quelques jours plus tard, intacte, bien que le Führer eut ordonné sa destruction. La capitale de la Pologne n’a pas la même chance, car après l’insurrection de Varsovie, en août-septembre 1944, plus du tiers de la ville est rasée sur ordre personnel d’Hitler.

L’attentat du 20 juillet 1944

Hitler a échappé à plusieurs tentatives d’assassinat. Le 8 novembre 1939, lors de la commémoration annuelle de son putsh manqué à la brasserie Bürgerbräukeller, Hitler échappe à un attentat orchestré par Johann Georg Elser. La bombe explose 20 minutes après le départ d’Hitler qui avait du écourter son discours à cause des mauvaises conditions climatiques l’obligeant à prendre le train plutôt que l’avion. Au fur et à mesure que l’issue de la guerre se précisait dans le sens d’une défaite, plusieurs gradés militaires ont comploté avec des civils pour éliminer Hitler. Bien que les Alliés aient exprimé le choix d’une reddition sans condition lors de la conférence d'Anfa, en janvier 1943, les conjurés espèrent renverser le régime afin de négocier un règlement politique du conflit. Parmi eux, l’amiral Wilhelm Canaris, chef de l’Abwehr (services secrets), Karl Gördeler, l’ancien maire de Leipzig, ou encore le général Ludwig Beck. Ce dernier, après la défaite de Stalingrad, met en marche le complot sous le nom d’opération Flash, mais la bombe placée le 13 mars 1943 dans l’avion de Hitler, en visite sur le front de l'Est, n’explose pas.

Le 20 juillet 1944, à la Wolfsschanze, Hitler est blessé dans un attentat lors d’une tentative de coup d'État d’officiers organisée par Claus Schenk von Stauffenberg, qui est durement réprimée. Compromis, les maréchaux Erwin Rommel et Günther von Kluge sont obligés de se suicider, tandis que l’amiral Canaris est envoyé dans un camp de concentration.

La défaite finale et la mort

Les ordres de Hitler à ses troupes deviennent de plus en plus irréalistes compte tenu de l’écrasante supériorité de l’Armée rouge et des Alliés. Les réunions entre Hitler et son chef d’état-major (depuis juillet 1944) Heinz Guderian sont de plus en plus houleuses et ce dernier fini par être renvoyé le 28 mars. Devant ses proches, Hitler déclare que les « armes miracles » (dont les V1, V2 et les premiers chasseurs à réaction Messerschmitt Me 262) vont renverser la situation, ou que les Alliés arrêteront de combattre le Troisième Reich pour s’attaquer à l’URSS.

Dans les derniers mois du conflit, Hitler, dont la santé décline rapidement, n’apparait plus en public et reste la plupart du temps à Berlin. C’est Joseph Goebbels, le chef de la propagande, par ailleurs commissaire à la défense de Berlin et responsable de la Volksturm, qui se charge d’exhorter les troupes et les foules.

Convaincu que l’Allemagne ne pourra survivre à une défaite devenue inéluctable, Hitler ordonne le 19 mars 1945 la destruction des industries, des installations militaires, des magasins et des moyens de transport et de communications. Cet ordre ne sera pas respecté. Albert Speer, ministre de l’armement et architecte du Reich, a prétendu devant le tribunal de Nuremberg qu’il avait pris les mesures nécessaires pour que les directives de Hitler ne soient pas accomplies par les gauleiters.

Le 30 avril 1945, alors que l’Armée rouge encercle Berlin, Adolf Hitler se suicide en compagnie d’Eva Braun qu’il venait d’épouser, dans le Führerbunker. Ils commettent leur acte en avalant une capsule de poison pleine de cyanure de potassium. Dans son testament politique, il écarte Hermann Göring et Heinrich Himmler, qu’il accuse de trahison. Le premier est accusé d’avoir tenté de le renverser et le second d’avoir négocié en secret avec les Alliés. Pour Himmler cependant, de récentes recherches amènent à penser qu’il aurait négocié avec les alliés sur ordre d’Hitler lui-même[5]. Il désigne l’amiral Karl Dönitz comme successeur. Son corps est incinéré par son chauffeur Erich Kempka et son aide de camp Otto Günsche, dans un cratère de bombe près du bunker.

Doctrines raciales et atrocités

Théories raciales

Hitler avait présenté ses thèses raciales et antisémites dans son livre Mein Kampf (Mon combat), rédigé en 1924, lors de son incarcération dans la forteresse de Landsberg, après son putsch raté de Munich. Si son succès fut modeste dans un premier temps, il fut tiré à plus de dix millions d’exemplaires et traduit en seize langues jusqu’en 1945 ; il constitue la référence de l’orthodoxie nazie du Troisième Reich.

Dans ce livre, Hitler expose ses théories racistes, impliquant une inégalité et une hiérarchie des races, et son aversion particulière pour les Slaves, les Tsiganes, et surtout les Juifs. Présentés comme des races inférieures, ils sont qualifiées d’Untermenschen (sous-hommes). Selon Hitler, les juifs sont une race de « parasites » ou de « vermine » dont il faut débarrasser l’Allemagne. Il les rend responsables des évènements du 9 novembre 1918[6] et de la défaite allemande, ainsi que de ce qu’il considère la décadence culturelle, physique et sociale de la prétendue civilisation aryenne. Mein Kampf recycle donc la théorie du complot juif déjà développée dans les Protocoles des Sages de Sion. Hitler nourrit son antisémitisme et ses théories raciales en se référant à des idéologies en vogue en son temps. À Vienne, durant sa jeunesse, les juifs, bien intégrés dans l’élite, sont souvent accusés de la décomposition de l’empire d’Autriche-Hongrie. La haine des juifs est exacerbée par la défaite de la Première Guerre mondiale. Concernant ses idées sur les races humaines, Hitler les tient du livre Die Grundlagen des neunzehnten Jahrhunderts (« Genèse du dix-neuvième siècle », 1899) du théoricien britannique d’expression allemande Houston Stewart Chamberlain, dont les thèses reprenaient elles-mêmes celles de l’Essai sur l'inégalité des races humaines (1853) du racialiste français Gobineau ; il s’inspire également du darwinisme social de Herbert Spencer tel que le prônait la Deutsche Monistbund (« Ligue moniste allemande ») fondée par Ernst Haeckel.

Hitler reprend aussi dans Mein Kampf les vieilles doctrines pangermanistes de création d’un « espace vital » allemand (Lebensraum) en Europe de l’Est. Selon cette doctrine, les territoires habités par des Allemands doivent être unifiés. Ils doivent ensuite être élargis, car jugés trop étroits au regard des besoins matériels de leurs populations et dans une position stratégique inconfortable entre des puissances hostiles à l’ouest et à l’est. Hitler cible également deux adversaires fondamentaux : les communistes et la France, considérée comme dégénérescente (car dirigée par les Juifs et créant un Empire colonial multiethnique), et contre qui l’Allemagne doit se venger de l’humiliant Traité de Versailles.

Adolf Hitler est obsédé par l’idée de pureté d’une prétendue race aryenne, la « race supérieure » dont les Allemands sont censés être les dignes représentants, au même titre que les autres peuples nordiques (Norvégiens, Danois, Suédois). Dans le but d’asseoir scientifiquement cette notion de race aryenne, des recherches pseudo-anthropologiques sont entreprises et des cours d’université dispensés. (Himmler crée un institut scientifique, l’Ahnenerbe). En fait, les Aryens étaient un groupe de peuplades nomades vivant en Asie centrale au IIIe et sans liens avec les Allemands. Toujours est-il que la notion d’« aryen » devient avec Hitler un ensemble de valeurs fantasmagoriques que les scientifiques nazis ont tenté de justifier par de prétendues données objectives. La « race aryenne » est assimilée aux canons esthétiques de l’homme germanique: grand, blond et athlétique, tel que le représente Arno Breker, le sculpteur favori d’Hitler. Parallèlement, Hitler développe un intérêt particulier pour le paganisme nordique pré-chrétien, plus conforme à ses théories raciales qu’un christianisme trop humaniste. La religion des dieux Wotan et Thor avait notamment été glorifiée par les opéras de Richard Wagner, dont Hitler était un fervent admirateur. Heinrich Himmler fut le fidèle hitlérien qui poussa le plus loin cette passion, et on retrouve ce symbolisme mythologique dans l’uniforme et les rituels des SS, « chevaliers noirs » du Troisième Reich.

Répression antisémite

Dans l’Allemagne nazie, les juifs étaient exclus de la communauté du peuple allemand (Volksgemeinschaft). Le 1er avril 1933, les docteurs, avocats et commerçants juifs sont l’objet d’une vaste campagne de boycott, mise en œuvre notamment par les SA. Ces milices créées par Hitler avaient déjà perpétré, dès le début des années 1920, des actes de violences contre les juifs. Le 7 avril, deux mois après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, la Loi « pour le rétablissement d’une fonction publique professionnelle » exclut les juifs de tout emploi dans les gouvernements (sauf les anciens combattants et ceux qui étaient en service depuis plus de dix ans).

Le 15 septembre 1935, Hitler, officialisant un antisémitisme d’État jusque là modéré, proclame les lois de Nuremberg, comprenant les lois « pour la protection du sang et de l’honneur allemand » et « sur la citoyenneté du Reich ». Celles-ci interdisent aux juifs l’accès aux emplois de la fonction publique et aux postes dans les universités, l’enrôlement dans l’armée ou la pratique de professions libérales. Ils ne peuvent plus avoir de permis de conduire. Les juifs sont déchus de leur nationalité allemande et les mariages mixtes ou les relations sexuelles entre juifs et Allemands sont également interdits. L’objectif est la ségrégation complète entre le peuple allemand et les juifs, ce qui est valable également pour les écoles, le logement ou les transports en commun. En 1937, une « loi d’aryanisation » vise à déposséder les juifs des entreprises qu’ils possèdent. Lourdement frappés par ces mesures discriminatoires, les juifs allemands émigrent massivement : environ 400 000 départs en 1933-1939 en comptant les Autrichiens (sur environ 660 000), vers les Amériques, la Palestine ou l’Europe de l’Ouest.

Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, c’est un véritable pogrom, la Nuit de cristal, qu’organise Joseph Goebbels à la demande d’Hitler, le prétexte étant l’assassinat à Paris d’un diplomate du Reich par un juif allemand. Les magasins juifs sont saccagés et la plupart des synagogues sont incendiées. Près de 30 000 juifs sont internés dans des camps de concentration (Dachau, Buchenwald, Sachsenhausen). À la suite de ces évènements, la communauté juive, tenue pour responsable des violences, est sommée de payer une amende de un milliard de marks. Les biens des juifs sont massivement spoliés.

À noter que parmi les Allemands entrés en résistance, très peu l’ont fait en raison de ces mesures antisémites. La population allemande, embrigadée en cela par la propagande de Goebbels ou Streicher, était convaincue de l’existence d’une « question juive ». Ce conditionnement favorisera la participation de nombre d’entre eux à l’extermination des juifs.

La solution finale

L’allusion à l’extermination physique des juifs dans Mein Kampf fait encore l’objet d’un débat d’historiens. Pour une partie d’entre eux, ce projet n’a pas été explicitement décrit dans ce livre, tandis que l’autre partie estime que l’antisémitisme qui s’y exprime est non seulement alarmant, mais s’appuie sur une terminologie (Ausrotung) significative. Le projet d’extermination totale des juifs a pu germer dans l’esprit d’Hitler et de ses séides assez tôt, mais il ne semble pas qu’il ait établi de plan précis ou de méthodologie pour passer à l’acte avant la guerre. Rien ne semble indiquer, qu’initialement, il était prévu par les dirigeants nazis ce que devait être la finalité des premières mesures antisémites. Cependant, d’après les mots du procureur général américain Robert Jackson lors du procès de Nuremberg, « la détermination à détruire les juifs a été une force qui, à chaque moment, a cimenté les éléments de la conspiration [nazie] ». De fait, les déclarations d’Adolf Hitler sur les Juifs montrent que, dès le début, il nourrissait le projet de destruction physique des Juifs et que la guerre fut pour lui l’occasion d’annoncer cette destruction, puis d’en commenter la mise en œuvre[7].

Les dirigeants nazis ont longtemps envisagé, parmi d’autres « solutions » comme la création de zones de relégation, d’expulser l’ensemble de la communauté juive allemande sans l’exterminer, mais aucune phase de réalisation concrète n’a été enclenchée. Des projets d’installation des juifs en Afrique (Plan Madagascar) ont notamment été envisagés. Le déclenchement de la guerre radicalise les persécutions antisémites au sein du Troisième Reich. La prolongation de la guerre contre le Royaume-Uni ne permet plus d’envisager ces déportations, de même que l’idée d’un déplacement des juifs d’Europe en Sibérie est abandonnée. L’occupation de la Pologne en septembre 1939 a placé sous contrôle allemand plus de 3 000 000 de juifs. Ceux-ci sont rapidement parqués dans des ghettos, dans les principales villes polonaises. L’attaque contre l’URSS, à partir du 21 juin 1941, place sur un même plan la conquête du Lebensraum et l’éradication du « judéo-bolchévisme ». Des unités de la SS, les Einsatzgruppen, souvent secondées par des unités de la Wehrmacht, fusilleront sommairement plus d’un million de juifs sur le front de l’Est.

Le 20 janvier 1942, lors de la conférence de Wannsee, quinze responsables du Troisième Reich, sous la présidence du chef du RSHA Reinhard Heydrich, élaborent la « solution finale au problème juif » (Endlösung der Judenfrage), soit l’extermination totale des juifs en Europe. Hitler n’a jamais formellement écrit un ordre, mais ces décisions respectaient l’orientation générale de ses objectifs. Himmler, Heydrich et Göring ont pris la part la plus importante dans la mise en place administrative de la Shoah au sommet de l’État. Sur le terrain, l’extermination des juifs a été souvent le fait d’initiatives locales, d’officiers de la SS. Deux proches collaborateurs d’Hitler, Hans Frank, gouverneur général de la Pologne, et Alfred Rosenberg, ministre des Territoires de l’Est, y ont également pris une part active. Lors de l’été 1942, Himmler retient le procédé d’exécution massive par les chambres à gaz testé à Auschwitz. Au total, près de 1 700 000 juifs, surtout d’Europe centrale et orientale, ont été gazés à Sobibor, Treblinka, Belzec, Chelmno et Maïdanek. Dans le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, 1 000 000 de juifs ont péri.

Les Tsiganes

Le génocide des Tsiganes ou Porajmos est une autre conséquence des théories raciales nazies. Le Troisième Reich mit sur pied l’Office central pour la lutte contre le péril tsigane. Considérés à la fois comme « asociaux » et racialement inférieurs, les Tsiganes d’Europe furent déportés vers les camps de concentration et d’extermination de la Pologne. Seule la tribu des Sinti échappa à ce sort, étant censée n’être point « abâtardie » (paradoxalement, les Tsiganes sont originaires du nord de l’Inde, berceau de la race aryenne pour les nazis). Pendant la Seconde Guerre mondiale, 240 000 Tsiganes (sur 700 000) furent exterminés en Europe (essentiellement à l’Est et dans les Balkans), en grande partie avec le concours des collaborateurs des territoires occupés.

Les « sous-hommes » slaves

L’extension du Lebensraum allemand devait fatalement se réaliser aux dépens des populations slaves repoussées vers l’Est. Pour Hitler, la Pologne, les Pays baltes, la Biélorussie et l’Ukraine devaient être traitées comme des colonies. À ce sujet, Hitler aurait dit, selon Hermann Rauschning, en 1934 : « Ainsi s’impose à nous le devoir de dépeupler, comme nous avons celui de cultiver méthodiquement l’accroissement de la population allemande. Vous allez me demander ce que signifie « dépeuplement », et si j’ai l’intention de supprimer des nations entières ? Eh bien, oui, c’est à peu près cela. La nature est cruelle, nous avons donc le droit de l’être aussi ».

Les populations non germaniques sont expulsées des territoires annexés par le Troisième Reich après la défaite de Varsovie en 1939, et sont dirigées vers le Gouvernement général de la Pologne, entité totalement vassalisée. Dès octobre 1939, l’Office central de sécurité du Reich (RSHA), programme la « liquidation physique de tous les éléments polonais qui ont occupé une quelconque responsabilité en Pologne [ou] qui pourront prendre la tête d’une résistance polonaise ». Sont visés les prêtres, les enseignants, les médecins, les officiers, les fonctionnaires et les commerçants importants, les grands propriétaires fonciers, les écrivains, les journalistes, et de manière générale, toute personne ayant effectué des études supérieures. Des commandos SS sont chargés de cette besogne. Ce traitement extrêmement dur aura causé la mort de près de 2 200 000 Polonais. En comptant les 3 000 000 de juifs polonais, c’est environ 15% de la population civile polonaise qui a disparu pendant la Seconde Guerre mondiale.

Avec l’invasion de l’URSS, la répression contre les slaves prend une tournure plus massive, bien que certaines populations, notamment les nationalistes ukrainiens aient été initialement disposées à collaborer contre le régime stalinien. Le traitement des prisonniers soviétiques capturés par les Allemands a été particulièrement inhumain : 3 700 000 d’entre eux sur 5 500 000 meurent de faim, d’épuisement ou de maladie. Les commissaires politiques sont systématiquement abattus. Les actions des partisans sont l’occasion de représailles impitoyables, aussi bien en URSS qu’en Yougoslavie. Environ 11 500 000 civils soviétiques meurent ainsi pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les victimes de l’euthanasie

Les doctrines raciales nazies impliquaient également d’« améliorer le sang allemand ». Des stérilisations massives, appliquées avec le concours des médecins, furent ainsi entreprises dès 1934, portant sur près de 400 000 « asociaux » et malades héréditaires. Par ailleurs, 5 000 enfants trisomiques, hydrocéphales ou handicapés moteurs disparaissent.

Avec la guerre, un vaste programme d’euthanasie des malades mentaux est lancé sous le nom de code « Action T4 », sous la responsabilité directe de la chancellerie du Reich et de Karl Brandt, médecin personnel d’Hitler. Hitler assure en 1939 l’impunité aux médecins sélectionnant les personnes envoyées à la mort, libérant ainsi des places dans les hôpitaux pour les blessés de guerre. Comme pour les juifs, les victimes sont gazées dans de fausses salles de douche. Malgré le secret entourant ces opérations, l’euthanasie est condamnée publiquement par l’évêque de Münster en août 1941. Elle cesse officiellement mais continue dans les camps de concentration. Environ 200 000 schizophrènes, épileptiques, séniles, paralytiques ont ainsi été exécutés.

Hitler, l’économie et la société allemandes

Hitler et le socialisme

Hitler rejetait dans un même mépris capitalisme et marxisme. Son nationalisme raciste transcendait le clivage traditionnel capital/social : il rêvait d’un peuple uni par une race et une culture communes. La propagande hitlérienne est essentiellement guidée par des considérations d’opportunité politique, mais comporte des points de fixation : le nationalisme et l’anti-marxisme, suivis de près par une obsession de la « pureté » raciale.

Il est clairement préoccupé par le problème de cohésion nationale et parle d’« espace vital » pour le développement des Allemands en général. Ayant lui-même enduré des privations à l’époque où il vagabondait à Vienne dans sa jeunesse, il constate amèrement puis avec rage l’impéritie d’une démocratie affaiblie et méprisable.

Pendant les années 1920, il dut louvoyer entre les tendances « droitistes » (de l’armée et de la droite traditionnelle, du patronat qui finançait son parti) et « gauchistes » (de certains de ses partisans, comme Ernst Röhm ou Gregor Strasser qui exigeait une révolution sociale autant que nationaliste). Après le lamentable échec du putsch de 1923, son problème consiste à capter et conserver un maximum de voix en vue de conquérir électoralement le pouvoir.

Le pragmatisme économique brutal de Hitler est mis en œuvre grâce au pouvoir dictatorial qu’il s’est arrogé par la dissolution de fait de la République de Weimar en 1933-1934. En quelques années, l’économie allemande est remise sur pied entre autres grâce à des emplois publics crées par l’État national-socialiste (autoroutes, travaux d’intérêt général, etc.). Le réarmement n’interviendra que plus tard, après relance de l’économie.

D’après William L. Shirer, dans son livre sur le Troisième Reich, il diminue également de 5% tous les salaires dans le pays, permettant de dégager des ressources pour relancer l’économie. Ce qui semble confirmer, toujours selon Shirer, la nature interventionniste, voire keynésienne de ses directives.

Après la purge de Röhm et la liquidation des SA, Hitler refuse l’idée d’une révolution sociale. Il tient à garder de bons rapports avec ceux qui lui ont permis de prendre le pouvoir, c’est-à-dire les grands industriels, certains financiers et l’armée. On voit là également sa haine de toute idée marxiste. Ainsi, une de ses premières mesures à son arrivée au pouvoir sera la suppression de tous les syndicats. La politique économique et sociale doit encourager la propriété privée pour le plus grand nombre grâce à la main correctrice de l’État. Roosevelt a fait de même aux USA à la même époque avec son New Deal.

La politique sociale et économique hitlérienne

Dès mai 1933, Hitler fait dissoudre les syndicats, pour laisser la place au Deutsche Arbeitsfront (DAF), Front allemand du travail, organisation unitaire nazie, dirigée par Robert Ley. Le DAF permit aux patrons d’exiger davantage de leurs salariés, tout en garantissant à ceux-ci une sécurité de l'emploi et une sécurité sociale. Officiellement volontaire, l’adhésion au DAF est de fait obligatoire pour tout Allemand désirant travailler dans l’industrie et le commerce. Plusieurs sous-organisations dépendaient du DAF, dont Kraft durch Freude (la Force par la joie), chargée des loisirs des travailleurs.

En 1934 est ouverte près de Berlin une nouvelle usine de la Dehomag, en présence d’une sommité du parti nazi, Arthur Görlitzer, membre de l’administration Sturmabteilung. Cette usine procurera de nouveaux moyens à l’industrie allemande grâce à la technologie de la mécanographie et des cartes perforées.

Entre 1934 et 1937, le ministre de l’économie de Hitler, Hjalmar Schacht, ancien directeur de la Reichsbank, a pour mission de soutenir l’intense effort de réarmement du Troisième Reich. Pour atteindre cet objectif, il met en place des montages financiers hasardeux, creusant le déficit de l’État. Par ailleurs une politique de grands travaux, portant notamment sur des autoroutes (déjà planifiées par les précédents gouvernements), est poursuivie, développant ainsi une politique keynésienne d’investissements de l’État.

Le chômage baisse nettement, passant de 3,5 millions de chômeurs en 1930 à 200 000 en 1938. Cependant, Schacht considère que les investissements dans l’industrie militaire menacent à terme l’économie allemande et souhaite infléchir cette politique. Devant le refus de Hitler qui considère le réarmement comme une priorité absolue, Schacht quitte son poste.

Les rêves d’architecte

L’une des obsessions de Hitler était la transformation complète de Berlin. Il travailla sur des plans d’urbanisme avec son architecte Albert Speer. Il était ainsi prévu une série de grands travaux monumentaux, d’inspiration néo-classique, en vue de réaliser le « nouveau Berlin » ou Welthauptstadt Germania. La guerre contrariera ces projets, et seule la nouvelle chancellerie, inaugurée en 1939, fut achevée. L’architecture était probablement la plus grande passion de Hitler.

Legs historique

Anecdotes et rumeurs

  • Adolf Hitler serait aux origines de Volkswagen et notamment de la Coccinelle. Adolf Hitler aurait rencontré Ferdinand Porsche à ce propos et lui aurait parlé d’une voiture populaire pouvant transporter 5 personnes, atteindre une vitesse de croisière de 100 km/h, consommer environ 7 litres pour 100 km et ne coûtant pas plus de 1 000 Reich Marks. Le prototype fut appelé KdF-Wagen (Kraft durch Freude).
  • La propagande alliée répandit l’assertion que Hitler n’aurait eu qu’un seul testicule. À ce propos, les Alliés chantaient « Hitler has only one ball » (« Hitler n’a qu’une couille »), sur l’air de la Marche du Colonel Bogey.
  • Une rumeur récurrente prétend que Hitler était seulement peintre en bâtiment ; une caricature féroce de Sennep a peut-être contribué à ancrer la légende. Il a en fait laissé des aquarelles, estimées au nombre de 2000, certes sans génie particulier, mais qui témoignent, au moins, du fait qu’il était capable d’en peindre et qu’il possédait en tout cas de très bonnes bases dans cette technique. En revanche, pendant ses années de galère, après avoir échoué à l’examen d’entrée aux Beaux-Arts, Hitler occupa un emploi de manœuvre, comme il l’a mentionné dans Mein Kampf.
  • Cinquante faux Carnets d'Hitler furent publiés en Allemagne par le magazine Stern en 1983, alors qu’ils avaient été réalisés par un faussaire nommé Konrad Kujau. Paris Match acheta à prix d’or l’exclusivité pour la France…

Rumeurs post mortem

Annonce de la mort d’Hitler dans la presse alliée
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Annonce de la mort d’Hitler dans la presse alliée

Nombre de rumeurs circulèrent sur la possibilité que Hitler aurait survécu la fin de la guerre. Le FBI mena des enquêtes jusqu’en 1956 sur des centaines de pistes plus ou moins sérieuses. Mais dès la chute de Berlin, les services secrets soviétiques avaient récupéré une grande partie du corps.

En juin 1946, les témoins, prisonniers du NKVD dirigé par Lavrenti Beria, sont transportés à Berlin, dans le parc du bunker. Ils indiquent l’endroit où ils ont enflammé, puis enterré le corps de Hitler et de sa femme.

L’emplacement correspond à l’exhumation réalisée par le SMERSH un an plus tôt. On en profite pour procéder à de nouvelles fouilles et on déterre quatre fragments de crâne. Le plus grand est transpercé par une balle.

L’autopsie réalisée fin 1945 se trouve en partie confirmée : les médecins y notaient en effet l’absence d’une pièce maîtresse du crâne, celle qui justement permet de conclure que Hitler s’est suicidé par arme à feu. Le puzzle est désormais complet.

Ces éléments ne sont toutefois pas diffusés par Beria. Staline lui-même n’en est pas tenu informé, ce qui explique peut-être qu’il ait soupçonné les Occidentaux d’avoir recueilli le dictateur déchu. Quant aux restes des époux Hitler, ils sont pudiquement oubliés. Il faut attendre 1970, et l’ère Brejnev, pour que le chef du KGB Youri Andropov les fasse détruire par le feu.

Mais le crâne et les dents de Hitler, conservés dans les archives, échappent à la crémation. On n’en apprend l’existence qu’après la chute de l’URSS. En 2000, la partie supérieure du crâne du dictateur devient même l’une des curiosités d’une exposition moscovite organisée par le Service fédéral des archives russes pour marquer le cinquante-cinquième anniversaire de la fin de la guerre.

Aspects énigmatiques du personnage

  • Il est établi que Hitler donna des ordres spécifiques pour que Johann Georg Elser, l’auteur de l’attentat de Munich qui aurait pu le tuer ne fut ni exécuté, ni même mis dans une situation où ses jours seraient en danger. Pourquoi ? Peut-être pour organiser un grand procès à la fin de la guerre. Elser fut tout de même interné dans un camp et assassiné peu avant la défaite allemande.
  • Il donna également des ordres pour qu’un certain nombre d’Allemands d’origine juive s’étant distingués pendant la Première Guerre mondiale ne soient pas inquiétés. Ce point était à l’origine une demande de Hindenburg. Ce point de vue est à rapprocher de la phrase de Göring, « Je suis celui qui décide qui est Juif et qui ne l’est pas. »
  • Hitler a pris comme symbole pour son mouvement le svastika (croix gammée), déjà symbole de diverses organisations racistes (en allemand, « Volkisch ») comme la Société de Thullé. Le swastika est à la base indien, et est un signe de vie. Le symbole nationaliste utilisé dès la fin du 19ème siècle l’a repris à l’identique, mais en sens invers, comme pour en retourner aussi la signification (le « Viva la muerte » des phalanges espagnoles n’était pas loin) ; on remarquera aussi que le salut que Mussolini, repris par la suite par Hitler à partir de 1926, demandait de ses troupes était exactement celui des légionnaires de l’empire romain saluant l’Empereur, mais aussi des gladiateurs qui l’éxecutaient avant de mourir (le fameux rite du « Ave Caesar, morituri te salutant »).
  • Point que certains jugent négligé par la plupart des historiens : les doctrines mystiques dans lesquelles Hitler et d’autres responsables du nazisme auraient puisé leur inspiration pour l’élaboration de la politique national-socialiste, et les rapports que le Führer aurait entretenus avec l’univers des sciences occultes (source : Louis Pauwels et Jacques Bergier, Le matin des magiciens, introduction au réalisme fantastique, Folio, 1960).
  • Il est souvent fait référence au fait que Hitler était végétarien. Cela serait dû à une prescription d’ordre médicale (qu’il ne respectait pas à la lettre). Albert Speer et Robert Payne, deux des plus importants biographes d’Hitler démontrent dans leurs livres que Hitler n’était pas végétarien. S’il l’était il n’aurait pas fait bannir les organisations végétariennes d’Allemagne quand il est arrivé au pouvoir. Il arrêta leurs responsables et fit cesser la parution de la principale revue végétarienne publiée à Francfort. La persécution nazie força les végétariens allemands soit à quitter le pays, soit à vivre dans la clandestinité. Dione Lucas, qui a travaillé à l’hôtel Hamburg avant la guerre se souvient comment elle devait préparer pour Hitler son plat favori : « Je ne voudrais pas vous couper l’appétit pour le pigeon rôti », écrit-elle dans son livre de cuisine, « mais vous serez intéressé de savoir que c’était le plat favori de monsieur Hitler, qui dînait à l’hôtel très souvent ».

Citations

  • « Si vous désirez la sympathie des masses, vous devez lui dire les choses les plus stupides et les plus crues. » (Mein Kampf, 1925)
  • « À toutes époques révolutionnaires, les événements ont été produits non par les mots écrits, mais par les mots parlés. » (Mein Kampf, 1925)
  • « Le succès est le seul juge ici-bas de ce qui est bon et mauvais. » (Mein Kampf, 1925)
  • « Dans le nouveau Reich, il ne devra plus y avoir de place pour la cruauté envers les bêtes. » (Extrait d’un discours d’Adolf Hitler[8], ces propos inspirant la loi du 24 novembre 1933 sur la protection des animaux : « Tierschutzgesetz »). Selon ses auteurs, Giese et Kahler, cette loi se veut en rupture avec les thèses anthropocentristes des autres civilisations : l’animal est maintenant protégé en tant qu’être naturel, pour ce qu’il est, et non par rapport aux hommes. Toute une tradition humaniste, voire humanitariste, défendait l’idée qu’il fallait, certes, interdire la cruauté envers les animaux, mais davantage parce qu’elle traduisait une mauvaise disposition de la nature humaine, voire parce qu’elle risquait d’inciter les êtres humains à la violence, que parce qu’elle portait préjudice aux bêtes en tant que telles.[9] Cette loi de protection animale se trouve depuis quelques années au centre d’un débat d’historiens : la paternité nazie de l’écologie profonde a du mal à faire l’unanimité, bien que le IIIe Reich ait promulgué les plus importantes législations qui soient à l’époque touchant la protection de la nature et des animaux[10]. La volonté propagandiste de cette législation ne fait cependant aucune doute, le régime nazi souhaitant soigner son image chez les déjà puissantes associations écologistes allemandes.
  • « Nous sommes socialistes, et ennemis du système économique capitaliste actuel, qui exploite les économiquement faibles, avec ses salaires injustes, qui évalue un être humain selon sa richesse et ses biens et non selon la responsabilité et la performance, et nous sommes déterminés à détruire ce système à tout prix. » (discours du 1er mai 1927 à Berlin, où Adolf Hitler tient sa première réunion politique, au mépris de l’interdiction de parole qui le frappe toujours en dehors de la Bavière)
  • « La seule réalisation impérissable du travail et de l’énergie humaine, c’est l’art. » (Hitler, Ma doctrine).

Regards des contemporains

« Hitler possède un pouvoir magnétique sur les foules ; qui découle de la foi en une mission qui lui aurait été confiée par Dieu. Il se met à parler sur le ton de la prophétie. Il agit sur l’impulsion et rarement sous l’empire de la raison. Il a l’étonnante faculté de rassembler les points essentiels d’une discussion et de lui donner une solution. Une forte intuition lui permet de deviner la pensée des autres. Il sait manier avec habileté la flatterie. Sa mémoire infaillible m’a beaucoup frappé. Il connait par cœur des livres qu’il a lus. Des pages entières et des chapitres sont photographiés dans son esprit. Son goût des statistiques est étonnamment développé : il peut aligner des chiffres très précis sur les troupes de l’ennemi, les diverses réserves de munitions, avec une réelle maestria qui impressionne l’état-major de l’Armée. »
« Hitler n'était pas un homme comme les autres, il ne ressemblait en rien aux politiciens que j'avais eu l'occasion de rencontrer jusque-là. C'était un homme extrêmement simple, vêtu simplement, parlant simplement, très calme, contrairement à tout ce qu'on a pu raconter. Il était plein d'humour et très drôle dans sa conversation. Sur toutes les questions, politiques, économiques, sociales ou culturelles, il était porteur de vues absolument neuves, qu'il exprimait avec une clarté et une conviction qui entraînaient l'adhésion de ses auditeurs. Il savait conquérir les individus et les foules par le rayonnement étrange de sa personnalité. »

Descriptions et représentation culturelles

Interprétation psychanalytique

Principal responsable d’une guerre ayant fait entre quarante et soixante millions de morts[12], le personnage d’Hitler a cristallisé une telle animosité qu’il est prudent de considérer les interprétations de son comportement avec beaucoup de recul.

Dans son livre de 1983 Am Anfang war Erziehung (C'est pour ton bien), Alice Miller avance une explication des comportements violents de Hitler par ses traumatismes infantiles.

Sa mère avait épousé un homme plus vieux qu’elle de 23 ans qu’elle appelait « oncle Aloïs » ; ses trois enfants moururent en quelques années autour de la naissance d’Adolf, amenant ce dernier à être surprotégé. Il était régulièrement battu et ridiculisé par son père ; après une tentative de fugue, il fut presque battu à mort. Adolf haït son père durant toute sa vie et on a rapporté qu’il faisait des cauchemars à son sujet à la fin de son existence. Lorsque l’Allemagne nazie occupa l’Autriche, Hitler fit détruire le village où son père avait grandi.

Au cinéma

  • Parmi les nombreuses représentations au cinéma, Charlie Chaplin ridiculisa Hitler dans son film de 1940 Le Dictateur (The Great Dictator) : le dictateur en question a en effet pour sosie un petit coiffeur juif qui prendra sa place et terminera le film sur un discours humaniste émouvant. Pour la petite histoire, Hitler fit interdire le film en Allemagne, mais s’en procura une copie qu’il se fit projeter en privé à deux reprises. Aux États-Unis, suite à des pressions de la United Artists, ce film ne put sortir que six mois après la fin de son tournage.
  • Les Dix derniers jours d'Hitler, un film de 1973, où le dictateur est incarné par Alec Guinness.
  • En 1999, le réalisateur russe Alexandre Sokourov place Hitler au début de sa trilogie sur le pouvoir dans le film Moloch, le récit impressionniste d’un week-end au Nid d’aigle du couple Hitler-Eva Braun.
  • Mrs Meitlemeihr, court métrage de 2002 avec Udo Kier dans lequel Hitler a survécu à la guerre et se cache à Londres déguisé en femme.
  • En 2003, Hitler - la naissance du mal (Canada / États-Unis), donne un éclairage sur la jeunesse d’Hitler et sa montée au pouvoir (jusqu’en 1934). Ce film, envers lequel les historiens seront sans doute critiques, a le mérite de montrer la genèse du dictateur, et l’Allemagne telle qu’il l’a connue au moment où il met en place son « combat », alors qu’il n’est encore qu’un « aspirant » en politique. À noter que le film a été censuré par TF1 (environ quarante minutes de scènes coupées) qui a acquis les droits pour la France.
  • En 2003 Max, réalisé par Menno Meyjes, narre l’histoire entre Adolf Hitler (joué par Noah Taylor), à l’époque jeune artiste, et Max, artiste juif amputé du bras droit. Max encourage Hitler à exorciser sur la toile ses colères, ses haines et ses peurs. Petit à petit, Hitler devient haineux envers les juifs ce qui conduira à l’horreur que l’on sait.
  • En 2005 sort La Chute (Der Untergang), réalisé par Oliver Hirschbiegel, avec dans le rôle d’Hitler, l’acteur suisse Bruno Ganz. Ce film narre les derniers jours du Führer dans son bunker.
    Lors de sa sortie, ce film a attisé la polémique. On lui a notamment reproché de montrer un visage trop humain du dictateur de l’Allemagne.

Références

  • Hitler a souvent été utilisé comme personnage dans des œuvres de fiction. Un exemple précoce en est la description cryptée dans la pièce écrite en 1941 par Bertolt Brecht, La Résistible Ascension d'Arturo Ui, dans laquelle Hitler est transposé en la personne d’un racketteur mafioso sur le marché des choux-fleurs à Chicago.
  • Dans le recueil de nouvelles de Dino Buzzati Le K, la nouvelle nommée Pauvre petit garçon contient une chute assez inattendue…
  • Roald Dahl a également écrit une petite nouvelle sur Adolf Hitler dans Kiss Kiss, recueil de nouvelles à l’humour noir, elle s’intitule Une histoire vraie.
  • Une des plus étranges œuvres tardives de Salvador Dali fut Hitler se masturbant, le représentant au centre d’un paysage désolé.
  • Dans son roman Pompes funèbres, Jean Genet propose une vision homoérotisée du Führer, ainsi qu’un regard poétique sur les rapports qu’entretiennent la violence nazie et l’attirance sexuelle.
  • Ces garçons qui venaient du Brésil, Franklin J. Schaffner (1976), raconte une tentative de clonage du dictateur défunt par le sinistre Docteur Mengele.
  • Fatherland, de Robert Harris est une uchronie qui met en scène un thriller dans une Europe ou le Troisième Reich à triomphé des Alliés en 1944.
  • La Part de l'autre, d'Éric-Emmanuel Schmitt, est un roman uchronique qui nous montre ce qu’aurait pu devenir le monde si, à cet instant précis du 8 octobre 1908, le jury de l’École des Beaux-Arts de Vienne avait prononcé « Adolf Hitler : admis ». Il écrit en parallèle la vie d’Hitler avec celle qu’il aurait eu s’il avait été admis.

Voir aussi

Galerie

Notes

  1. Lionel Richard (dir.), D’où vient Adolf Hitler ?
  2. Cf. Hitler, tome 1 de Ian Kershaw, et 'Hitler de Heiden
  3. Cité par K. Timmerman, op. cit., p. 109
  4. Compte rendu de l’entretien entre le Führer et le grand Mufti de Jérusalem le 30 novembre 1941, Documents on German Foreign Policy, 1918-1945, cité dans Walter Laqueur, The Israel-Arab Reader, Penguin Books, 1970, pp. 106-107.
  5. Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, tome 3, p. 205. et les travaux de François Delpla.
  6. Mémorandum de Walter Hevel, fonctionnaire du ministère des affaires étrangères du Reich, 21 janvier 1940. Akten zur deutschen auswärtigen Politik, vol. 158, p. 170., cité par Gerald Fleming, Hitler and the Final Solution, University of California Press, 1994, p. 14.
  7. Voir la longue liste des propos d’Hitler rapportés par PHDN : L’antisémitisme mortifère d’Hitler. Paroles et documents
  8. Discours radiodiffusé de Hitler, le 1er février 1933
  9. Texte officiel dans le Reichsgesetzblatt, Journal Officiel du Reich, n°132, du 25 novembre 1933, pp. 987-988, une colonne p. 989. Traduction du Bulletin juridique du Comité International, BJCI, 1933, pp. 33-37.
  10. « Le Point » du 6 avril 2001
  11. Interview recueillie par Jean Kapel, «Histoire magazine», N° 19, septembre 1981.
  12. Marc Nouschi, Bilan de la Seconde Guerre mondiale, Le Seuil, 1996

Bibliographie

  • Götz Aly, Comment Hitler a acheté les Allemands, Flammarion, 2005, (ISBN 2082105172)[13]
  • François Delpla, Hitler, Grasset, 1999
  • David Garner, Le dernier des Hitler, Patrick Robin Editions, 2006, ISBN 2352280044
  • Joachim Fest, Hitler, Tome 1 : Jeunesse et conquête du pouvoir, Gallimard, 1973
  • Joachim Fest, Hitler, Tome 2 : Le führer, Gallimard, 1973
  • Joachim Fest, Les derniers jours de Hitler, Tempus, 2003
  • Ian Kershaw, Hitler, 2 t., Flammarion, 1999
  • Ian Kershaw, Hitler : Essai sur le charisme en politique, Folio Histoire, 2001
  • Gérard Letailleur, Les secrets du chancelier (préface de Christian de La Mazière), Éditions Dualpha, coll. « Vérités pour l’histoire », 2005, (ISBN 2915461392)
  • Philippe Masson, Hitler chef de guerre, Perrin, 2005, (ISBN 2262015619)
  • Hermann Rauschning, Hitler m’a dit, 1979
  • Lionel Richard (dir.), D’où vient Adolf Hitler ?, Autrement, 2000
  • Giulio Ricchezza, La vie fantastique d’Adolf Hitler, 3 t., Famot, 1974
  • Ron Rosenbaum, Pourquoi Hitler, Lattès, 1998
  • Bénédicte Savoy (trad.), Un attentat contre Hitler, Procès verbaux des interrogatoires de Johann Georg Elser, préface de Gilles Perrault, Solin Actes Sud, 1998
  • William L. Shirer, The Rise and Fall of the Third Reich, Simon & Schuster, 1959
  • Sir Alan Bullock, Hitler et Staline, Albin Michel, 1994, (ISBN 2226064915) et (ISBN 2226064923)

Liens externes

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