Attaque sur Pearl Harbor
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Vous avez de  Vue aérienne de l'attaque sur Pearl Harbor |
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| Informations générales | |
| Date | 7 décembre 1941 |
|---|---|
| Lieu | Pearl Harbor |
| Issue | Victoire japonaise |
| Belligérants | |
| États-Unis | Japon |
| Commandants | |
| Amiral Husband Kimmel Général Walter Short |
Amiral Isoroku Yamamoto amiral Chuichi Nagumo |
| Forces en présence | |
| 8 cuirassés 6 croiseurs 29 destroyers 9 sous-marins ~390 avions |
6 porte-avions 2 cuirassés 3 croiseurs 9 destroyers 441 avions 5 sous-marins de poche |
| Pertes | |
| 5 cuirassés coulés 3 cuirassés endommagés 3 croiseurs coulés 3 destroyers coulés 188 avions détruits 155 avions endommagés 2 403 tués |
29 avions détruits 55 pilotes tués 5 sous-marins de poche coulés 9 sous-mariniers tués 1 sous-marinier capturé |
| Seconde Guerre mondiale - Guerre dans le Pacifique | |
Le 7 décembre 1941 (heure locale, ou 8 décembre à l'heure du Japon), tôt le matin, les avions de l'aéronavale japonaise lancèrent une attaque surprise sur la base américaine de Pearl Harbor, située dans l'archipel d'Hawaii, dans le Pacifique.
Sommaire |
[modifier] Préparation
La préparation du raid nippon a été minutieuse et de longue haleine. Depuis le début des années 1930, le Japon projetait, à l’instar du régime nazi avec l'Europe, de dominer l'Asie orientale afin d'en faire un territoire sans aucune influence ni présence blanche. Pour atteindre ce but, il devait cependant restreindre les risques d'une opposition des troupes américaines postées un peu partout dans cette partie du Pacifique. Les États-Unis en eurent vent, ce qui poussa Roosevelt à envoyer une partie de l'US Navy à Pearl Harbor afin de surveiller les déplacements japonais et de prévenir d'éventuelles attaques sur les îles convoitées.
Entre-temps, en 1937, le Japon entre en guerre contre la Chine. Les États-Unis réclamèrent alors le retrait des troupes nippones du territoire chinois et le respect de l'inviolabilité des territoires. Mais les troupes japonaises continuèrent à progresser dans leur invasion de la Chine. Les États-Unis tentèrent de les en dissuader en décrétant une série de sanctions économiques contre le Japon, dont le gel de ses avoirs aux États-Unis et un embargo sur l'acier et le pétrole, ce qui ne fit qu’attiser la haine des Japonais envers les Américains.
Lors d'une conférence impériale tenue le 6 septembre 1941, il fut décidé que, à moins qu'un accord ne soit trouvé à bref délai avec les États-Unis, une guerre serait entreprise contre les États-Unis et la Grande-Bretagne.
Le 16 octobre, le Premier ministre Konoe, sans doute jugé trop mou, démissionne et est remplacé par le général Tojo, un ferme partisan de la guerre.
Sans même attendre la fin des pourparlers auxquels ils ne croient plus, les Japonais commencent à préparer leurs plans au point que, le 5 novembre 1941, le Premier ministre Tojo convoque le commandant en chef de la flotte combinée, l’amiral Isoroku Yamamoto, et lui ordonne de préparer un plan d’attaque de la base navale américaine de Pearl Harbor.
L'idée générale qui préside à cette attaque est de détruire la flotte américaine stationnée à Pearl Harbor, afin d'empêcher les États-Unis d'interférer avec la campagne d'invasion de tout le Pacifique occidental et de l'Asie du Sud-est que le Japon a préparée.
Le 26 novembre, alors que les deux gouvernements sont encore en pourparlers, 31 bâtiments de guerre de la marine impériale japonaise quittent secrètement le Japon en direction d'Hawaii. Lorsque la flotte reçoit l'ordre officiel d'attaque le 2 décembre, les pourparlers se poursuivent encore...
[modifier] L'attaque
Ce fut dans la nuit du 6 au 7 décembre que les opérations débutèrent massivement, l'absence de lumière permettant de réduire les précautions à prendre pour éviter d'être repéré et ainsi accélérer au maximum la vitesse de progression.
Vers minuit, 27 sous-marins de haute mer lancèrent cinq sous-marins de poche qui se dirigèrent vers le port de Oahu.
À 2 heures, une station d’écoute de Washington aux États-Unis, où l'on accuse un décalage horaire de 5h30 avec Hawaii, reçut progressivement le message en 14 points pour l'ambassadeur Nomura qui, comme on le décodera avec beaucoup de retard, indiquait aux autorités américaines que les négociations étaient rompues et qu'aucun terrain d'entente n'était envisageable quant à un éventuel retrait des forces armées japonaises de Chine.
À 3 h 57, l'USS Condor signala la présence d’un sous-marin intrus dans la rade de Pearl Harbor à l'USS Ward, qui se mettra aussitôt à sa recherche pour finalement réussir à le couler près de trois heures plus tard.
Entre-temps, la première vague d'avions japonais (183 appareils) s'envole vers le port : leur présence ne sera détectée puis confirmée qu'entre 7 h 05 et 7 h 10, alors même que la deuxième vague (167 appareils) venait de quitter les porte-avions japonais.
Leur objectif : couler la flotte américaine en entier et réduire en cendres « les docks, les ateliers et ce qu'on appelle la Tank Farm, c'est-à-dire le champ de réservoirs contenant les approvisionnements en mazout de la flotte du Pacifique », sans oublier l'aérodrome de Hickham Field et celui de Wheeler Field.
Aux alentours de 7 h 30, alors qu'un message de la part du général Marshall à Washington, avertissant de la possibilité d'une attaque sur l'île est reçu et n'est pas classé prioritaire, le premier avion japonais fit une reconnaissance dans les alentours et donne le signal : « Pearl Harbor dort. » À 7 h 53, les premières bombes nippones tombent du ciel. À 8 h 55, les dernières.
[modifier] Destructions
Amenés par une flotte de six porte-avions, les avions japonais bombardèrent toutes les bases militaires de l'île, ainsi que tous les bateaux qui avaient mouillé l'ancre dans la baie, c'est-à-dire la plupart des principaux bâtiments de la flotte américaine, à l'exception notable des porte-avions qui étaient tous en mission ou en exercice ce jour-là.
Le raid n'aura duré qu'une heure et aura coûté une partie de leur flotte aux États-Unis : 4 cuirassés sur 8 coulèrent et ceux qui restèrent seront gravement endommagés ; 3 croiseurs légers, 3 destroyers et 4 navires auxiliaires coulèrent dans la rade ; « l'aéronavale est privée de 13 chasseurs, 67 bombardiers, 3 avions de transport » et de « 4 forteresses volantes », en plus de la moitié des avions de combat qui se seront retrouvés cloués au sol parce qu'ils avaient été disposés aile contre aile, ce qui les empêcha de décoller rapidement.
Sans compter le nombre impressionnant de victimes : côté américain, on totalise 2.403 personnes tuées (y compris les civils) et 1.178 blessés ; le seul cuirassé Arizona compte pour près de la moitié des pertes.
Pour les Japonais, les pertes auront été minimes : sur les 350 avions engagés, seulement 29 ne reviendront pas, 1 sous-marin de croisière aura été coulé ainsi que les 5 sous-marins de poche engagés. Seuls 55 hommes ont été tués lors de l'attaque, auxquels il faut ajouter 25 hommes des équipages de sous-marins de poche (un membre d'équipage sera fait prisonnier:après la guerre, il ne pourra revenir au Japon.Installé au Brésil, il y mourra en 1999. Un soldat japonais ne doit pas tomber vivant aux mains de l'ennemi!)
[modifier] Conséquences
Après l'attaque japonaise sur la base navale américaine, le Président Roosevelt engagea son pays dans la Seconde Guerre mondiale, aux côtés des Alliés.
Les Japonais firent une déclaration de guerre officielle, mais à cause de divers contretemps elle ne fut présentée qu'après l'attaque.
Mais la déclaration officielle se fit le 8 décembre 1941, lorsque le président Roosevelt, après avoir parlé du 7 décembre 1941 comme étant un "jour d'infamie", déclara qu'il existait désormais un état de guerre entre les États-Unis d'Amérique et l'Empire du Japon. Dans les heures qui suivent, la Grande-Bretagne, le Canada, l'Australie, l'Afrique du Sud et l'Inde entrent en guerre contre le Japon. Le 11 décembre 1941, par solidarité envers le Japon, l'Allemagne et l'Italie déclarent la guerre aux États-Unis.
Dans les heures qui ont suivi l'attaque de Pearl Harbor et le 8 décembre, les Japonais ont attaqué diverses colonies et bases militaires britanniques et américaines en Asie et dans le Pacifique: débarquement japonais en Malaisie, débarquements japonais aux Philippines et raids sur Manille, occupation de Guam, raids sur Hong Kong(défendue par des soldats britanniques, canadiens, indiens et singapouriens), occupation de Wake. Quelques jours plus tard, une bonne partie de l'Indonésie et de la Nouvelle-Guinnée est occupée, Hong Kong capitule le 25 décembre. L'année suivante, en automne, l'Empire japonais est à son zénith: les armées japonaises occupent la Corée, la Mandchourie, les côtes chinoises, Hong Kong, Singapour, la Malaisie, la Birmanie, l'Indochine, la Thaïlande, l'Indonésie, la Nouvelle-Guinnée, les Philippines, Taïwan, les îles Mariannes, Carolines, Wake, Guam, Okinawa, Iwo Jima et une partie des îles Aléoutiennes. Les armées alliées(forces américaines, britanniques, chinoises, australiennes, néo-zélandaises, indiennes, appuyées par quelques soldats, chasseurs et navires canadiens, et par les soldats des pays occupés qui résistent aux Japonais, rejoints par les Soviétiques en août 1945) commencent à libérer le Pacifique et le Sud-Est asiatique.
[modifier] Controverses
Cet événement fait l'objet de controverses :
- On ne sait pas avec certitude si le fait que la déclaration de guerre japonaise ait été transmise en retard était volontaire ou non, certains soupçonnant le gouvernement américain d'avoir tout fait pour ne la recevoir qu'après le bombardement. Une déclaration de guerre signifiée quelques minutes avant l'attaque n'aurait pourtant pas nui à l'effet de surprise qui fut total sur la base.
- L'installation d'une base de la marine à Pearl-Habor, se fit, semble-t-il contre la volonté de l'Etat-Major qui jugeait ce port trop exposé et entraîna un remaniement du commandement par le président Roosevelt.
- Il était admis que les mesures de retorsions et autres prises par le gouvernement américain, risquaient de pousser les militaires japonais à une attaque
- On reprocha longtemps aux dirigeants militaires américains d’avoir fait de graves erreurs de jugement en considérant comme dérisoire la possibilité que le Premier ministre Tojo et ses troupes puissent envisager s'en prendre à Pearl Harbor, alors qu'eux-mêmes voyaient sa flotte comme très imposante.
- On a même pensé que le président Roosevelt avait suffisamment d'informations pour prévoir l'attaque à cet endroit, mais n'aurait pas mis les forces en alerte afin de provoquer un choc psychologique pouvant occasionner l'entrée en guerre de son pays, dont l'opinion publique était jusque-là majoritairement isolationniste. Les défenseurs de cette théorie soulignent le fait qu'aucun porte-avions n'ait été dans la baie ce jour-là, car ils étaient en exercice au large. Ces porte-avions seront ceux qui stopperont par la suite l'avancée japonaise dans les batailles de la mer de Corail et de Midway, et voient dès lors dans cette absence "providentielle" des porte-avions une volonté d'éviter que les navires essentiels ne soient touchés.
Cependant, cette théorie repose sur des prémisses peut-être inexactes. En effet, la valeur tactique des porte-avions était inconnue à cette époque, même si d'évidence, compte tenu des investissements réalisés, les japonais et les américains fondaient de gros espoirs sur cette nouvelle unité marine ; c'était encore le cuirassé qui faisait figure de navire principal dans les flottes de guerre, et même l'amiral Yamamoto envisageait la confrontation finale entre les deux pays sous la forme d'un combat entre cuirassés.
Dès lors, tout militaire de l'époque qui aurait prévu l'attaque aurait fait en sorte de protéger les cuirassés, qui seraient alors partis au large en sacrifiant les porte-avions, un choix logique pour les autorités de la marine mais qui aurait été paradoxalement sans doute plus néfaste pour les Américains à moyen terme.
L'amiral Chester Nimitz livre une analyse similaire dès 1945 : « Si l'amiral Husband Kimmel, alors commandant des forces américaines à Pearl Harbor, avait reçu 24 heures à l'avance la nouvelle de l'attaque, il aurait fait partir toutes nos forces à la rencontre des Japonais. Nous n'avions pas un seul porte-avions capable de s'opposer à la formation des porte-avions de l'amiral Nagumo, et les Japonais auraient coulé chacun de nos bateaux en haute mer. Nous aurions perdu 60 000 hommes et la quasi-totalité de notre flotte du Pacifique. »
En fait, l'attaque japonaise sur Pearl Harbor fut une brillante réussite tactique, mais un échec du point de vue stratégique, quoique aucun des deux belligérants ne s'en soit rendu compte sur le moment. En effet, malgré les pertes, la base reste opérationnelle (port, pistes, réservoirs de carburant, et surtout atelier de réparation n'ont pas été détruits ou marginalement), de grosses unités endommagées seront remises en état rapidement, et les porte-avions, dont l'attaque vient de montrer l'importance, sont intacts. Obligée de se battre sans cuirassés, la Marine américaine va développer de nouvelles tactiques navales notamment basées sur des "Task Forces" construites autour des porte-avions et sur l'usage du sous-marin. Ces nouvelles tactiques permettront de freiner l'avance japonaise pendant l'année qui suivra Pearl Harbor, délai que l'amiral Yamamoto estimait avoir donné au Japon avant que la capacité industrielle démultipliée des États-Unis ne leur donne une supériorité écrasante.
Paradoxalement, la doctrine navale japonaise continuera à considérer les cuirassés comme les plus importants navires, et Yamamoto, quoique brillant tacticien, verra ses cuirassés se faire tailler en pièces par une aéronavale américaine de plus en plus "pointue".
[modifier] Voir aussi
[modifier] Filmographie
De nombreux films ont relaté cette attaque. On peut citer :
- Tora! Tora! Tora! (1970) de Richard Fleischer.
- Pearl Harbor (2001) de Michael Bay.
[modifier] Liens externes
En 1994, certains documents militaires déclassifiés ont montré qu'à tout le moins, les États-Unis avaient envisagé qu'une politique de harcèlement politique (tel que l'embargo auquel le Japon était soumis) impliquait un risque d'action militaire dans le Pacifique :
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