Camp d'extermination
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Un camp d’extermination est un lieu organisé pour l’exécution en masse de personnes. Ce terme désigne généralement les camps d’extermination du régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les camps d’extermination nazis réalisent la mise en pratique de méthodes industrielles pour le massacre organisé des populations jugées indésirables (principalement les juifs, mais aussi les tziganes, les homosexuels). Dans le cas des juifs, cette politique d’extermination fut appelée « la solution finale de la question juive » par les fonctionnaires nazis. La décision de procéder à l'extermination des « indésirables » fut finalisée lors de la conférence de Wannsee (20 janvier 1942). Les opposants politiques comme les résistants et les communistes furent aussi déportés et tués dans les camps.
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[modifier] Handicapés
Une tentative d'extermination totale des handicapés physiques et mentaux (programme T4) avait déjà été tentée sur le territoire du Reich avant la mise en œuvre de la solution finale de la question juive. C'est dans ce cadre que les premières exécution au gaz ont été réalisées. Les nazis ont été contraint d'y mettre fin suite à l'émotion et à la protestation d'une partie de la population allemande, fortement relayée par les églises protestantes.
[modifier] Ghettos et tueurs
Le processus d'extermination des Juifs commence avant la réalisation des camps d'extermination. Les ghettos dans lesquels sont regroupés de force les Juifs des territoires occupés à l'Est par les nazis visent déjà à les détruire par la faim, les maladies et les mauvais traitements.
L'extermination systématique des Juifs commence avec l'invasion de l'Union soviétique au printemps 1941. Elle y est menée à l'arrière du front par des troupes spécialisées, des groupes de tuerie mobiles (les Einsatzgruppen) qui feront entre 700 000 et 800 000 morts.
Les camps d'extermination commencent à fonctionner à partir du début de l'année 1942. Ils sont six, tous situés sur le territoire de la Pologne occupée :
Auschwitz-Birkenau et Majdanek sont des camps mixtes, à la fois centre de mise à mort immédiate et camps de travail forcé. Treblinka, Sobibor, Belzec et Chelmo sont uniquement des centres de mise à mort immédiate. Ce ne sont pas à proprement parler des camps dans la mesure ou rien n'est prévu pour loger les déportés qui sont exécutés immédiatement après leur arrivée. Quelques déportés, très peu nombreux, sont cependant affectés au fonctionnement du camp.
Les déportés étaient amenés par trains spéciaux directement à l’intérieur ou à proximité du camp. A leur descente du train, les hommes étaient séparés des femmes et des enfants, les effets personnels devaient être abandonnés sur place. Dans les camps mixtes une partie des déportés est sélectionnée pour travailler dans le camp. Les autres étaient dirigés vers des chambres à gaz, vastes pièces closes dans lesquelles était introduit du monoxyde de carbone ou, comme à Auschwitz, un gaz mortel, le Zyklon B. Pour s'assurer jusqu'au dernier moment de leur docilité, on faisait croire aux victimes qu'elles allaient prendre une douche par mesure d'hygiène. Clé du système, l'espoir était ainsi subtilement distillé dans l'esprit des victimes par toutes sortes de moyens, et ce jusqu'à la fin. Cet espoir, allié aux violences les plus extrêmes, et à une organisation sans faille, suffisait la plupart du temps à annihiler toute réticence ou tentative de résistance et explique en partie la facilité avec laquelle les exécutants de la solution finale purent mener à la mort de telles multitudes en si peu de temps. Les corps étaient ensuite, selon les cas, incinérés ou enterrés dans d'immense fosses communes, tandis que tous leurs effets personnels étaient récupérés, triés et ré-expédiés en Allemagne à bord des mêmes trains.
L'organisation minutieuse et le rendement terrifiant de ces usines de mort faisaient la fierté de leurs créateurs. Par la même occasion ils récupéraient tout ce qui pouvait servir au Reich : vêtements, cheveux, or, argent, bijoux, lunettes, etc.
[modifier] Camps mixtes et camps de travail forcé
Dans les camps mixtes, ceux qui n’étaient pas exterminés dès leur arrivée, les plus aptes à travailler, faisaient alors connaissance avec les effroyables conditions de vie de ces camps où l'arbitraire, le cynisme et la cruauté régnaient en maître. Le travail épuisant, les coups, les privations, les maladies, la mort qui guettait le moindre de leurs faux pas, volontaire ou non, sans parler des expériences 'scientifiques' pour lesquelles ils servaient parfois de cobaye, avaient vite raison de la plupart d'entre eux. L'espérance de vie se comptait généralement en jours. Ils devenaient ainsi les esclaves de ce système terrifiant dont le savant processus de déshumanisation les conduisait à devenir les instruments même de l'anéantissement des leurs.
Les camps de travail forcé de Pologne, qu'ils soient des camps d'extermination ou considérés, à l'exemple du Stutthof à proximité de Gdansk, comme des camps de concentration, doivent être distingués des camps de concentration installés avant la guerre sur le territoire du Reich. En effet, ils ont tous pour fonction ultime, non l'internement mais l'extermination, plus ou moins rapide, des populations qu'ils contiennent.
[modifier] Références
[modifier] Cinéma
- Nuit et brouillard, 1955, documentaire d'Alain Resnais ;
- La vie est belle, film de fiction de Roberto Benigni de 1998.
[modifier] Littérature
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
- Association Fond Mémoire d'Auschwitz
- (en) United States Holocaust Memorial Museum
- Informations sur les membres des Sonderkommandos d'Auschwitz sur le site Sonderkommando.info
- Aktion Reinhard
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