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Première Guerre mondiale - Wikipédia

Première Guerre mondiale

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Pour les articles homonymes, voir Guerre mondiale et Grande Guerre (homonymie). 

La Première Guerre mondiale fut un conflit mondial qui se tint principalement en Europe de 1914 à 1918. On la nomme « guerre mondiale » car c'est le premier conflit qui impliqua autant de pays à travers le monde. Cependant, antérieurement au début de la Seconde Guerre mondiale, on appelait cette guerre « la Grande Guerre », « la Guerre des Guerres » ou la « Der des Ders ».

Sommaire

[modifier] Causes

Il existe de nombreuses causes au déclenchement de la Première Guerre mondiale et rétrospectivement, elle parait inévitable. Cependant, à plusieurs reprises, le déclenchement de la guerre avait pu être évité (épisode de la canonnière d'Agadir, nombreux incidents de frontières franco-allemands, nombreuses guerres des Balkans sans conséquences sur le reste du monde). Mais aussi les rivalités économiques et coloniales entre les différents Etats sont des causes de l'entrée en guerre.


[modifier] Rivalités économiques et coloniales

À la fin du XIXe siècle, l'Europe domine le monde, militairement, technologiquement, financièrement, économiquement, et surtout politiquement. Le Royaume-Uni surtout, mais également la France ont d’immenses empires qui assurent une quasi exclusivité de commerce et d'exploitation des richesses sur un régime colonial. L'Empire britannique, où "le soleil ne se couche jamais", est le plus vaste. Les Britanniques contrôlent les principaux points maritimes stratégiques du monde Gibraltar, Singapour, le Cap, le canal de Suez. Ils possèdent également l'Afrique de l'Est, de l'Égypte à l'Afrique du Sud, et ont aussi colonisé le Nigéria et Hong Kong. La colonie principale est l'Empire britannique des Indes, le joyau de l'Empire. Ce grand pays est un point extrêmement stratégique. Le Royaume-Uni possède également des Dominions, c'est-à-dire des pays colonisés qui sont indépendants sur la politique intérieure, mais pas extérieure. Ces dominions, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Terre-Neuve, Afrique du Sud, Sri Lanka, sont à peuplement blanc et sont moyennement puissants.

L'Afrique est presque entièrement colonisée (à l'exception du Liberia et de l'Éthiopie) et se trouve au cœur des tensions européennes. Alors que la France contrôle une grande partie de l'Afrique de l'Ouest, les Britanniques sont présents dans l'est du continent. Un conflit entre ces deux métropoles aurait pu éclater avec l'incident de Fachoda. Mais la montée en puissance de l'Allemagne les a rapprochées dans l'Entente cordiale. L'Allemagne, qui ne possédait qu'un empire colonial limité (Cameroun, Namibie, Tanzanie, Togo et îles Marshall d'aujourd'hui) et réalisant de façon tardive son unité, était arrivée trop tard dans la compétition coloniale et le partage du monde entre Européens. Surtout, elle ne dispose pas de colonies de peuplement. Elle manifeste ses prétentions sur le Maroc au cours de deux crises en 1905 et 1911, qui l'ont opposée à la France.

L'influence européenne en Asie est moins spectaculaire, mais suscite également des problèmes. La Chine littorale tombe sous la domination économique occidentale. Les États-Unis, le Japon et la Russie sont des puissances concurrentes des États européens dans cette région. L'Empire ottoman est placé sous la tutelle financière et économique allemande. Les Russes souhaitent un débouché sur les mers chaudes (Méditerranée ou Océan Indien) à leur Empire.

Enfin, la grande puissance industrielle allemande inquiète les États européens car les produits allemands inondent les marchés français et britanniques.

[modifier] Les questions nationales

Les rivalités en Europe en 1914
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Les rivalités en Europe en 1914

À la veille du conflit, l'Europe est en proie aux problèmes des nationalités et des revendications de territoires. Ces difficultés concernent surtout le centre du continent.

[modifier] La rivalité franco-allemande

L'Alsace-Lorraine, perdue à la suite de la défaite française de 1870 est intégrée à l'Empire allemand. Les Français souhaitent la reprendre et vivent dans un esprit revanchard et germanophobe. Dans les écoles, on colorie l'Alsace et la Lorraine en noir sur la carte de France — territoires qu'elle avait dû céder à l'Allemagne par le traité de Francfort. Cette génération a donc été élevée avec le syndrome du membre amputé. En 1914, il n'y a que 1 % de déserteurs. Ils étaient 30 % en 1870.

[modifier] Les Balkans

Les pays des Balkans, libérés de l'Empire ottoman, sont l'objet de rivalités entre les grandes puissances européennes. L'Empire ottoman qui s'émiette peu à peu (guerres balkaniques), ne possède plus en Europe, à la veille de la guerre, qu'Istanbul. Tous les jeunes pays issus de sa décomposition (Grèce, Bulgarie, Roumanie, Serbie, Monténégro, Albanie) s'affrontent. La Serbie veut obtenir un débouché maritime et soutient les revendications des Slaves des Balkans (les Croates et les Bosniaques veulent créer un état indépendant de l'Autriche-Hongrie, la Yougoslavie). Elle est alliée à l'empire russe.

De plus, les deux ennemis séculaires de l'Empire ottoman poursuivent leur politique traditionnelle. L'Autriche-Hongrie désire continuer son expansion dans la vallée du Danube, jusqu'à la mer Noire. La Russie, elle, est liée historiquement et culturellement aux Slaves des Balkans, notamment aux Serbes, de confession orthodoxe, et leur a déjà souvent prêté son appui dans le passé. Elle dispose donc d'alliés naturels dans sa politique de conquête d'un accès à une mer chaude (Mer Méditerranée). Cette politique passe par le contrôle des Détroits. Évidemment, ces deux politiques entre une puissance catholique et une puissance orthodoxe provoquent des affrontements (les deux empires possèdent d'ailleurs un aigle bicéphale comme emblème).

[modifier] Les ambitions italiennes

L'Italie, malgré un fort courant pacifiste, veut prendre au voisin autrichien, avec lequel il y a un vieux contentieux, des territoires qu'elle considère comme italiens (Italia irredenta) , s'étendre en Dalmatie (où l'on parle souvent italien) et contrôler la mer Adriatique à l'instar de ce que fit la Sérénissime République de Venise. D'autant plus que ses tentatives de conquête d'un empire colonial africain ont sombré après la débâcle d'Adoua en Abyssinie face aux troupes de Ménélik en 1896. Seule la Libye est devenue colonie italienne en 1911, le reste de l'Afrique a été conquis par d'autres puissances .

[modifier] Les empires multinationaux

Les empires d'Autriche-Hongrie, de Russie et d'Allemagne regroupent différents peuples qui revendiquent plus d'autonomie ou une reconnaissance politique. Par exemple, les Polonais sont privés d'État souverain et se trouvent partagés entre les empires d'Allemagne, de Russie et d'Autriche-Hongrie.

[modifier] Système d'alliances et course aux armements

De vastes systèmes d'alliances se sont créés à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. En 1882, la duplice austro-allemande devient la Triple-Alliance avec l'entrée de l'Italie, refroidie par son échec en Tunisie face à la France. Le traité est sans cesse renouvelé même si l'attitude de l'Italie devient de plus en plus ambiguë, en particulier avec la signature d'un accord secret de neutralité avec la France en 1902. L'attitude du royaume italien évolue en raison de l'animosité de plus en plus grande envers l'Autriche-Hongrie, à cause de la question épineuse des terres irrédentes (région de l'Autriche comptant une forte minorité italienne, voir irrédentisme). La démarche diplomatique française vis-à-vis du royaume transalpin a l'avantage d'éviter à la France de devoir combattre sur deux fronts.

La IIIe République a œuvré également à sortir la France de son isolement dans lequel Bismarck, pour des raisons de sécurité, l'avait enfermée. Ainsi, en 1892 est signée l'alliance franco-russe : la France bénéficie d'un allié de poids (notamment sur le plan démographique et stratégique avec la possibilité d'un deuxième front à l'est de l'Allemagne) tandis que l'empire tsariste peut moderniser l'économie et l'armée du pays grâce aux capitaux français (emprunts russes). Après l'incident de Fachoda en 1898, Théophile Delcassé, alors ministre des affaires étrangères, a réussi le rapprochement franco-anglais avec la signature de l'Entente cordiale en 1904. Celle-ci n'est pas un traité d'alliance liant les deux pays mais leur destin est de plus en plus imbriqué. Enfin, en 1907, à l'instigation de la France, le Royaume-Uni et la Russie règlent leurs contentieux en Asie en délimitant leurs zones d'influences respectives en Perse, en Afghanistan et en Chine. Ainsi est née la Triple-Entente.

Dans les deux camps, la course aux armements s'accélère et on assiste à une surenchère dans la préparation de la guerre. Les dépenses consacrées aux armées s'envolent. Ainsi, la France consacre en 1885, 867 millions de francs-or à ses armées alors que les dépenses civiles se montent à 1,239 milliard. Les fortifications de frontière (du moins à la fin du XIXe siècle), l'artillerie (le fameux Canon de 75 Modèle 1897 de l'armée française), les flottes de guerre (le fameux Dreadnought britannique) absorbent une bonne partie des crédits militaires. Le matériel est modernisé et la durée du service militaire allongée dans plusieurs pays. Ainsi, en France, la durée du service militaire passe à 3 ans en 1913 pour pallier (dans une certaine mesure) l'infériorité numérique de la France face à l'Allemagne. Si en 1870, les deux pays avaient une population quasi-identique, en 1914 l'Allemagne a vu sa population croître de trois quarts pour s'établir à 67 millions en 1914 tandis que la France a à peine comblé la perte de l'Alsace-Lorraine avec 39 millions d'habitants.

[modifier] La crise moderniste

L'enchaînement des événements qui ont conduit à la Première Guerre mondiale s’explique aussi par les mentalités. Une crise a secoué les milieux catholiques en France dans les années 1890-1900. On l'a appelée la crise moderniste. Elle s'est manifestée par différents épisodes comme l'affaire Dreyfus (1898), la séparation de l'Église et de l'État (1905).

L'émergence de mouvements nationalistes tels que l'Action française, n'est probablement pas étrangère, du côté français, au déclenchement du conflit.

[modifier] L'engrenage infernal – Chronologie

28 juin 1914 - Assassinat de François-Ferdinand
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28 juin 1914 - Assassinat de François-Ferdinand

L'événement déclencheur fut le double assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d'Autriche-Hongrie, et de son épouse Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, à Sarajevo le 28 juin 1914 par l'étudiant bosniaque de Serbie Gabriel Princip (voir Assassinat de Sarajevo).

Les événements se sont ensuite déroulés comme suit :

  • 5 juillet : L'Allemagne assure l'Autriche-Hongrie d'un appui conditionnel (si la Russie intervient).
  • 23 juillet : L'Autriche-Hongrie adresse un ultimatum à la Serbie dans lequel elle exige que les autorités autrichiennes puissent enquéter en Serbie (logique de protectorat), ce que la Serbie n'acceptera pas (logique de la souveraineté nationale).
  • 25 juillet :
    • La Serbie décrète la mobilisation générale et, le soir, déclare accepter tous les autres termes de l'ultimatum.
    • L'Autriche rompt ses relations diplomatiques avec la Serbie.
    • La Russie déclare sa "non-indifférence" dans le conflit.
  • 26 juillet : L'Autriche ordonne une mobilisation partielle (contre la Serbie) pour le 28.
  • 28 juillet: L'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie.
  • 29 juillet : La Russie décide unilatéralement (sans la concertation prévue par les accords militaires franco-russes) une mobilisation partielle (contre l'Autriche).
  • Le chancellier Bethman Holweg se laisse jusqu'au 31 pour réfléchir.
  • 30 juillet : La Russie ordonne secrètement la mobilisation générale (cf.Léon Schirmann)
  • 31 juillet :
    • L'Allemagne proclame "l'état de danger de guerre".
    • Mobilisation générale de l'Autriche pour le 4 août.
    • Le Kaiser demande à son cousin le Tsar de suspendre la mobilisation générale russe. Devant son refus, l'Allemagne adresse un ultimatum exigeant l'arrêt de sa mobilisation et de prendre l'engagement de ne pas soutenir la Serbie, et un autre à la France lui demandant de ne pas soutenir la Russie si cette dernière venait à prendre la défense de la Serbie.
    • Jean Jaurès, à la veille de dénoncer les manœuvres qu'il perçoit comme bellicistes du gouvernement, est assassiné à Paris par Raoul Villain.
  • 1er août: suite à la réponse russe, l'Allemagne mobilise et déclare la guerre à la Russie. La France mobilise pour le 2 août.
  • 2 août :
    • L'Allemagne envahit le Luxembourg (neutre) et adresse un ultimatum à la Belgique (neutre) pour réclamer le libre passage de ses troupes.
    • L'Italie déclare qu'elle restera neutre
    • L'Allemagne et la Turquie signent une alliance contre la Russie.
  • 3 août :
    • La Belgique rejette l'ultimatum allemand.
    • L'Allemagne déclare la guerre à la France qui avait répondu que « la France agirait conformément à ses intérêts » puis déclare la guerre à la Belgique.
    • l'Angleterre déclare qu'elle garantit la neutralité de la Belgique.
  • 4 août :
    • Les armées allemandes pénètrent en Belgique.
    • Le Royaume-Uni adresse un ultimatum à l'Allemagne lui demandant de retirer ses troupes de Belgique. Le Gouvernement de Londres ne recevra aucune réponse, et déclarera donc la guerre à l'Allemagne. Le Canada, l'Australie, l'Inde, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud (pays du Commonwealth) entrent automatiquement en guerre contre l'Allemagne.
  • 6 août : déclarations de guerre de l'Autriche-Hongrie à la Russie et de la Serbie à l'Allemagne.
  • 11 août : la France déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie suivie par l'Angleterre (13 août)
  • 23 août : le Japon déclare la guerre à l'Allemagne.

[modifier] La Guerre du Droit

Alors que les armées débutaient leur affrontement, les belligérants se lançaient dans une lutte médiatique au moyen de publications sélectivement documentées, exhibant essentiellement des échanges diplomatiques. Le Livre Blanc des Allemands, bouclé en «l'espace d'une nuit» en contient ainsi 36. Le Livre Jaune français, achevé après trois mois de travail, en regroupe 164. Ils mesurent l'effort consenti par les gouvernements respectifs pour convaincre les opinions publiques et les peuples du bien fondé de leurs actions. Ouvrages de propagande, ils présentent tous des 'aménagements' qui trahissent les objectifs recherchés. Dans le Livre Blanc, des coupures éliminent ainsi tout ce qui pourrait bénéficier à la position russe. Le Livre Jaune représente une vaste «collection de falsifications» visant à dissimuler l'appui inconditionnel accordé à la Russie, lui garantissant un second front, et à prouver que cette dernière fut contrainte à la mobilisation générale par celle de l'Autriche-Hongrie. Il a fourni la base sur laquelle le gouvernement français s'est appuyé pour formuler l'article 231 du traité de Versailles qui affirme l'exclusive responsabilité de l'Allemagne et de ses alliés. Ce 'bon droit' posé par les vainqueurs ne fut pas accepté par les Allemands qui protestèrent ainsi : « La question des responsabilités ne saurait être tranchée unilatéralement par une des deux parties en cause, mais uniquement par une commission reconnue comme impartiale des deux côtés ». Il leur fut répondu que le document devait être signé tel quel, sinon les combats seraient repris. Cette clause, pas plus négociable que les autres mais justifiant les subséquentes réparations, fut ressentie comme une profonde humiliation.

[modifier] Les responsabilités

La chronologie des évènements laisse voir combien la question des responsabilités reste entière. Ces dernières se trouvent de fait dispersées au fil des décisions. Rien dans cette succession n'était inéluctable. Déterminer des responsabilités, c'est nécessairement accorder un poids, une valeur, à chaque épisode, chaque décision :

    • le degré d'implication des services de l'état serbe, probablement à l'insu de ses dirigeants, dans la préparation et la réalisation des attentats.
    • la négligence envers l'avertissement prononcé par l'ambassadeur serbe quant à une menace d'attentat.
    • l'erreur de jugement du Kaiser lorsqu'il donne son appui conditionnel à l'Autriche-Hongrie, persuadé que la Russie n'interviendra pas.
    • la dureté voulue de l'ultimatum austro-hongrois
    • le degré de pression que l'Allemagne a réellement mis sur l'Autriche-Hongrie pour négocier la condition rejetée par la Serbie sans faire perdre la face aux parties adverses.
    • le degré de manoeuvre, face aux panslaves, du premier ministre serbe, si favorable à une bonne entente avec son voisin.
    • le fait pour le Tsar de n'avoir pas pu ou su s'opposer aux bellicistes de son gouvernement.
    • ainsi que d'avoir accepté l'idée d'une mobilisation secrète, qui fut, quasi immédiatement, connue des Allemands.
    • le soutien inconditionnel accordé discrètement à la Russie par le gouvernement français.
    • son acceptation du non-respect du traité militaire qui liait les deux pays.

Ce qui favorisa sans doute l'inéluctabilité des évènements est l'atmosphère belliqueuse ouvertement affichée par les opinions publiques. Le nationalisme exacerbé qui régnait dans tous les pays européens a ainsi joué un grand rôle. En France, les sentiments revanchards à propos de l'Alsace-Lorraine excitaient la haine à l'égard de l'« Allemand » (les dessins de Hansi en sont une illustration), tandis que Poincaré était entouré de fervents bellicistes. De l'autre côté du Rhin, envisageant devoir se battre sur deux fronts, le plan Schlieffen préconisait que l'Allemagne frappât la première, ce qui la contraignait à l'extrème vigilance envers la mobilisation des armées.

Ainsi, tous les pays étaient prêts à la guerre. Une étincelle suffisait à mettre le feu à l'Europe. C'est pourquoi l’historiographie récente a mis en avant l'acceptation massive par les sociétés européennes du conflit, voire une résolution à combattre. C'est ce que l'on appelle le consentement patriotique.

[modifier] Forces en présence

Carte des forces en présence, en noir les Empires centraux (Triplice), en bleu les Alliés (Entente)
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Carte des forces en présence, en noir les Empires centraux (Triplice), en bleu les Alliés (Entente)

Les deux camps étaient équilibrés ; l'Alliance et l'Entente possédaient des effectifs pratiquement identiques. En 1918, la guerre concerne la plupart des pays du monde :

[modifier] Front occidental

[modifier] Les armées en place

Au début des hostilités, le Corps expéditionnaire britannique n'est encore qu'en petit nombre (70 000 hommes) et ne joue qu'un rôle mineur dans le déroulement des opérations en 1914, nous parlerons donc surtout des armées allemandes et françaises.

Les effectifs des deux armées sont comparables.

La France, malgré une population d'environ 39 millions d'habitants, peut disposer immédiatement de près de 800 000 soldats d'active depuis l'adoption de la loi qui fixe la durée du service militaire à trois ans. La mobilisation qui est terminée vers le 15 août complète les effectifs.

L'Allemagne est bien plus peuplée (67 millions d'habitants) mais elle doit conserver une partie de ses forces pour le front de l'est. La moyenne d'âge des soldats allemands est également inférieure à celle des Français. Au début de la guerre, l'Allemagne, contrairement à la France, n'a pas rappelé les classes d'âge élevées et dispose encore d'importantes réserves humaines.

L'organisation des effectifs en divisions, armées, et corps d'armée est pratiquement la même dans les deux camps.

Les uniformes portés par les soldats français ressemblent singulièrement à ceux portés lors de la Troisième République avec le fameux pantalon rouge. Les allemands quand à eux portent encore le casque à pointe.

La dotation et la répartition en matériel et en armes sont pratiquement identiques.

Bien que le Canon de 75 Modèle 1897 ait largement surclassé le canon allemand de 77 équivalent, les troupes allemandes sont pourvues d'artillerie lourde que ne possèdent pas les Français. Les troupes françaises en font la cruelle expérience pendant les premières années de la guerre, le retard n’est comblé qu'à partir de 1916.

La dotation en mitrailleuses est pratiquement identique mais elle est mieux utilisée par les Allemands.

La France a privilégié l'artillerie légère et l'Allemagne la lourde ; les deux pays ont une conception totalement différente de la guerre.

Bien que l'Allemagne ait fait de gros efforts pour combler son retard sur l'aviation française, elle n'est pas encore arrivée au même niveau.

Sur le front de l'ouest, ce sont en fait les deux meilleures armées du monde qui s'affrontent.

Pour la première fois de l'histoire, les pays en guerre vont mobiliser toutes leurs ressources, humaines, économiques, financières, dans la conduite d'un conflit total.

[modifier] Guerre de mouvement et batailles des frontières

En 1914, les Européens pensaient que la guerre serait courte. On disait aux soldats partis en août qu'ils seraient revenus pour les vendanges, les soldats partaient sans enthousiasme et résignés comme l'a démontré Jean-Jacques Becker. C'est la résolution patriotique qui domine.

Cette guerre de mouvement, que les deux armées préconisent, se révèle particulièrement meurtrière compte tenu des moyens de destruction dont disposent les belligérants.

Les premiers engagements ont lieu près des frontières et se terminent à chaque fois à l'avantage des troupes allemandes. La stratégie mise en œuvre par le plan Schlieffen semble efficace. Les armées de Guillaume II passent par la Belgique.

La bataille de Charleroi voit la Vème armée française risquer l'encerclement par 3 armées allemandes; son chef, le Général Lanrezac, désobéissant à Joffre, choisit de faire reculer son armée par le sud-ouest de la ville. La BEF en rôle d'arrière-garde à Mons et au Cateau Cambrésis, aide à la retraite. Cette désobéissance, en sauvant la Vème armée, a vraisemblablement permis la victoire de la bataille de la Marne.

Au cours de cette bataille, Galieni réquisitionne des taxis à Paris afin d'amener davantage de troupes au front. Les Français se reprennent et stoppent définitivement l'avance allemande (6-7 septembre 1914).

L'armée allemande, après la défaite qu'elle a subie à la Marne, recule et se fortifie en creusant les premières tranchées.
En même temps, les deux armées tentent de se déborder mutuellement sur leur flanc ouest en engageant ce qu'on appelle la "course à la mer".
Les troupes qui combattent à pied depuis maintenant plusieurs mois, sont épuisées, manquent de munitions et n'aspirent qu'à s'arrêter et à consolider les positions. Vers la fin du mois de novembre 1914 le front est pratiquement stabilisé pour plusieurs années sur une ligne continue de tranchées d'environ 750 kilomètres de la mer du Nord aux Vosges.

Jusqu'en 1918, le front occidental reste pratiquement figé malgré les offensives coûteuses en hommes et en matériel. Le bilan de ces premiers mois de guerre est très lourd, les pertes engendrées par ces attaques en rase campagne devant l'artillerie et les mitrailleuses sont énormes, surtout du côté français qui compte plus d'un million de soldats hors de combat (blessés, tués, disparus ou prisonniers) rien que pour l'année 1914.

[modifier] Guerre de position

Tranchée allemande dans l'Aisne en 1917
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Tranchée allemande dans l'Aisne en 1917

[modifier] Les tranchées

Le premier conflit mondial est caractérisé par une ligne de front continue, fortifiée, qui ne sera jamais rompue par aucune des armées en présence avant 1918. Le front est constitué de plusieurs lignes de défenses creusées dans la terre, les tranchées, reliées entre elles par des boyaux d'accès. Les soldats vivent et meurent là, dans la boue, le corps envahi de vermine, en compagnie des rats et de l'odeur pestilentielle des cadavres en décomposition. Un no man's land rendu infranchissable par des réseaux denses de barbelés, battu par le feu des mitrailleuses sépare les deux premières lignes. Le danger est permanent, même en période de calme quand l'activité du front est faible, la mort survient n'importe quand au cours d'une patrouille, d'une corvée, d'une relève, ou d'un bombardement d'artillerie qui s'abat sur la position sans raison particulière. L'observation aérienne par les avions et les ballons permet aux armées de connaître avec précision la configuration du terrain ennemi, si bien que les tirs d'artillerie ne tombent jamais au hasard, les obus pleuvent toujours, de jour comme de nuit, en faisant le maximum de dégâts.
Les soldats ne se trouvent en sécurité qu'à une dizaine de kilomètres derrière les lignes quand ils sont hors de portée de l'artillerie lourde.

On a souvent reproché aux chefs militaires du premier conflit mondial d'avoir conduit leurs troupes dans cette guerre de tranchée aussi coûteuse en vies humaines qu'inutile. Pourtant, cette guerre de position n'est pas un choix stratégique, elle est due au fait que, en ce début de l'ère industrielle, alors que les nations occidentales sont déjà capables de produire en masse, les « progrès » techniques qui ne cesseront de se succéder durant 4 ans ont surtout concerné le matériel et la puissance de destruction plutôt que les moyens de s'en protéger.
Les avancées techniques qui permettent à un blindé de déborder le front, à un avion d'emporter une charge de bombes suffisante pour influer sur le cours de la bataille ne sont pas encore réalisées, si bien qu'à la puissance de destruction considérable que représentent ces armes modernes, on ne peut opposer que des fantassins vulnérables et faiblement armés.

[modifier] Les offensives

Les offensives lancées en 1915 en Champagne et en Artois, puis en 1916 à Verdun et sur la Somme, enfin en 1917 au Chemin des Dames se heurtent à des défenses infranchissables et les pertes sont toujours hors de proportion avec les gains de terrain réalisés. La bataille de Verdun est une vraie boucherie : elle fait 300 000 morts, environ 143 000 du côté allemand et 163 000 du côté français, et encore plus de blessés, souvent invalides.

[modifier] Les réactions des États

Pour vaincre l'adversaire, chaque camp cherche de nouveaux alliés : l'Italie entre en guerre en 1915 et se bat du côté de l'Entente. En octobre 1914, l'Empire ottoman se rallie aux empires centraux. La guerre devient progressivement mondiale.

Face à la durée de la guerre, les États en guerre doivent mobiliser la main d'œuvre féminine pour pallier l'absence des hommes partis au front.
Les pays de l'Entente font aussi appel aux ressources humaines et matérielles de leurs empires coloniaux.
Les enfants, les vieillards et les étrangers sont aussi embauchés et contribuent à l'effort de guerre.
La vie des civils devient de plus en plus difficile à cause des pénuries, de l'inflation et des réquisitions dans les zones occupées.
Pour galvaniser les populations restées à l'arrière, les États utilisent la propagande et la censure de la presse et du courrier des soldats.
Le bourrage de crâne touche aussi l'enseignement.
Les rumeurs xénophobes circulent rapidement : en France, on raconte que les Allemands coupent les mains des enfants. Inversement, on raconte en Allemagne que les civils belges s'amusent à crever les yeux des Allemands blessés.
Les gouvernements doivent financer les dépenses d'armement en ayant recours à la planche à billets mais aussi à l'emprunt. Les impôts augmentent et on s'oriente vers le dirigisme économique. Devant les commandes d'État, certains industriels s'enrichissent telllls Walther Rathenau ou Louis Renault.

[modifier] Front oriental

La stratégie allemande de guerre de mouvement qui avait échoué en France fonctionna à merveille contre la Russie. Les armées russes étaient énormes et la France comptait beaucoup dessus pour diviser l'armée allemande. Mais ce nombre impressionnant de soldats (8 millions en 1914) masquait le fait qu'il ne s'agissait le plus souvent que de paysans sans aucune formation militaire, mal armés et mal équipés. Le commandement russe se révéla lui-même médiocre. Les deux armées s'affrontèrent à Tannenberg (en Prusse orientale) du 26 au 30 août 1914 puis aux lacs Mazure du 6 au 15 septembre 1914. Dans les deux cas, les Russes subirent une cinglante défaite et furent obligés de se replier. Hindenburg, le commandant allemand de cette campagne, fut envoyé sur le front ouest pour appliquer les mêmes méthodes. Il échoua car le front s'était déjà stabilisé et les Français étaient préparés (mines, barbelés, tranchées). Il ne put empêcher la guerre d'usure.

[modifier] Les autres fronts

Les deux camps tentèrent des manœuvres de diversion ou de contournement, mais aucune n'eut autant d'importance que les deux fronts principaux :

  • les Alliés déclenchèrent la bataille des Dardanelles en 1915. Le contrôle des Détroits aurait permis à la France et au Royaume-Uni de ravitailler la Russie et d'encercler les Empires centraux. Cette idée, défendue notamment par Winston Churchill, déboucha sur un débarquement à Gallipoli mais les Alliés ne parvinrent pas à pénétrer par surprise dans l'Empire ottoman, et échouèrent dans leurs offensives successives. L'opération fut un échec. Le corps expéditionnaire constituait l'armée d'Orient, stationnée ensuite au camp de Salonique suite à l'invasion de la Serbie. Cette armée soutint ensuite les Serbes et participa à l'effondrement de l'empire austro-hongrois en 1918.
  • Le colonel Lawrence dit Lawrence d'Arabie fomenta pour les Britanniques le soulèvement des tribus arabes pour gêner les Ottomans.
  • Le ministre des Affaires étrangères britanniques, Lord Arthur Balfour promit l'établissement d'un État juif en Palestine pour obtenir la méthode de fabrication de l'acétone et motiver les Juifs états-uniens à soutenir l'entrée en guerre des États-Unis. La même année, les Britanniques attaquèrent la Palestine (dont ils gardent le contrôle jusqu'en 1947). De nombreux Juifs s'y installèrent après les épreuves de la Seconde Guerre mondiale.
  • La première bataille de l'Atlantique fut mise en œuvre par les sous-marins allemands, les U-Boots, pour tenter d'imposer un blocus complet au Royaume-Uni et à la France, notamment pour intercepter le soutien de leurs colonies et rompre les routes d'approvisionnement entre l'Amérique (bœuf argentin, matériel américain) et l'Europe. Cette guerre maritime déplut aux Américains. Le torpillage du Lusitania qui avait à son bord cent vingt-trois Américains provoqua une vive émotion aux États-Unis, qui se préparèrent à entrer en guerre aux côtés des Alliés.

[modifier] 1917, le tournant de la guerre

Femmes fabriquant des obus, France, 1917
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Femmes fabriquant des obus, France, 1917

[modifier] Lassitude

Sur tous les fronts, les soldats sont épuisés par les attaques inutiles et les conditions de vie difficiles. Dans les rangs français, allemands et italiens, des mutineries éclatent au printemps 1917. À l'arrière, les pénuries et les cadences de travail provoquent des troubles et des grèves. Les socialistes français quittent le gouvernement et rompent l'Union sacrée. Dans le Reich allemand, pour faire face à la crise politique et sociale, l'état-major prend le pouvoir.

Stratégie allemande

Pour répondre au blocus naval britannique, les sous-marins allemands détruisent tout navire transitant dans un port ennemi. Cette guerre navale frappe les navires de commerce américains. En mars 1917, l’état major impérial allemand prit la décision stratégique de reculer le front plus au nord, sur la ligne dite « Hindenburg », et fit évacuer toutes ses armées des positions occupées depuis 1914 dans le secteur de l’Aisne. Ils dynamitèrent systématiquement les édifices emblématiques des villes et villages auparavant occupés. Ainsi disparurent notamment les forteresses de Ham (Somme), située non loin de là, et de Coucy (27 mars 1917). Ce recul permet de raccourcir le front et d’économiser les forces nécessaires à sa défense.

[modifier] Entrée en guerre des États-Unis

Les États-Unis étaient restés neutres jusque là, mais apportaient un soutien matériel et financier aux pays de l'Entente dès 1914.

Le ministre des affaires étrangères René Viviani envoie une délégation aux États-Unis pour demander l'aide américaine. Joffre est choisi le 1er avril pour conduire cette délégation. Henri Bergson, philosophe et diplomate, a probablement joué un rôle important, mais ceci n'est pas relaté par les historiens.

Le 7 mai 1915, le torpillage du paquebot britannique Lusitania avait provoqué la mort de 128 ressortissants américains. En avril 1917, face à la guerre sous-marine à outrance et à la révélation du télégramme Zimmerman, le congrès américain décide l'entrée en guerre contre les empires centraux. Cette décision compense la défection russe. Le président Woodrow Wilson fixe dès janvier 1918 ses objectifs de paix. Plusieurs pays d'Amérique latine s'engagent aussi dans le conflit aux côtés de l'Entente.

Ce qui deviendra le complexe militaro-industriel des États-Unis d'Amérique se met en économie de guerre.

L'US Navy se joint à la bataille de l'Atlantique tandis l'US Army envoie des forces en Europe. Au total 2 millions de militaires américains seront sur le vieux continent au moment de l'armistice.

[modifier] Coopération navale japonaise

Dès 1917, la Grande-Bretagne, ne parvenant plus à protéger ses convois de marine marchande et ses transports de troupes qui étaient impitoyablement torpillés par les U-boats, demande l'aide du Japon. Le croiseur Akashi et huit destroyers sont envoyés à Malte, chiffre qui fut porté par la suite à 17 navires, sans compter les navires à commandement mixte. Cette flotte d’escorte et de soutien protège les convois alliés en Méditerranée et permet aux troupes alliées d'être acheminées d'Égypte vers Salonique et Marseille, pour prendre part à la grande offensive de 1918. Le destroyer Matsu a sauvé plus de trois mille soldats et membres d’équipage du navire de transport Transylvania, torpillé au large des côtes françaises. En tout, le Japon a escorté 788 bateaux en Méditerranée, dont 700 000 hommes de troupes du Commonwealth britannique.

[modifier] Retrait russe

Territoire occupé par les puissances centrales aprés le traité de Brest-Litovsk
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Territoire occupé par les puissances centrales aprés le traité de Brest-Litovsk

Les deux révolutions russes de mars et d'octobre 1917 permirent aux Allemands des avancées considérables en Russie. Les Bolcheviks signèrent un armistice avec les Empires Centraux dès le mois de décembre, puis la paix avec le Traité de Brest-Litovsk (négociée par Léon Trotsky) en mars 1918. Pour obtenir cette paix séparée, ils consentirent à d'énormes sacrifices, dont un train d'or (le contenu de celui-ci fut confisqué à l'Allemagne par le traité de Versailles). L'Allemagne occupa de plus la Pologne, l'Ukraine, la Finlande, les Pays baltes et une partie de la Biélorussie. Les Allemands profitèrent aussi de cette défection pour envoyer d'importants renforts sur le front ouest et tenter d'obtenir une victoire rapide avant l'arrivée effective des Américains. C'est le retour de la guerre de mouvement.

[modifier] 1918, la fin de la guerre

Le traité de Versailles de 1919 : Lloyd George, Signor Orlando, M. Clemenceau, President Woodrow Wilson
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Le traité de Versailles de 1919 : Lloyd George, Signor Orlando, M. Clemenceau, President Woodrow Wilson

En janvier 1918, alors que la Première Guerre mondiale n'est pas terminée, le président américain Woodrow Wilson adresse un message au congrès américain, qui doit garantir la paix. Ce discours des 14 points (« The world must be made safe for democracy ») réclame notamment la création d'une « Société des Nations » (SdN). Les autres points servent de base au traité de Versailles de 1919. Wilson demande :

Les principes wilsoniens peuvent être résumés en trois termes : autodétermination des peuples, liberté et paix.

Renforcés par les troupes venant du front est, et souhaitant forcer la décision avant l'arrivée des troupes américaines, les Allemands mettent toutes leurs forces dans d'ultimes offensives à l'ouest, à partir de mars 1918, sur la Somme, en Flandre, au Chemin des Dames et en Champagne (l'Offensive Michael).

Le Haut commandement allemand (Maréchal Hindenburg et Quartier maître général Erich Ludendorff) sait qu'il dispose d'un délai de quelques mois — jusqu'à juin-juillet 1918 — pour remporter une victoire décisive sur les troupes alliées.

Les offensives allemandes se succèdent (21 mars, 27 avril et 9 mai 1918) apportant des gains territoriaux très significatifs et mettant à nouveau Paris à la portée des canons prussiens longue portée. Pourtant la rupture décisive du front allié n'étant pas atteinte, le haut commandement allemand envisage alors un ultime effort et souhaite le diriger à l'encontre des troupes britanniques, réputés plus affaiblies afin de les rejeter à la mer en les coupant de l'armée française. Cette offensive doit être précédé par une offensive contre l'armée française afin d'immobiliser les réserves de celle-ci pour l'empêcher de secourir ensuite l'armée britannique.

Lancée le 15 juillet 1918 par les troupes allemandes en Champagne, cette offensive préliminaire de "diversion" permet de mettre en œuvre pour la toute première fois à cette échelle, la tactique de la zone défensive (formalisée par le général Petain depuis près d'une année) qui va permettre de faire échec aux visées allemandes.

Les troupes allemandes pénètrent en effet les premières lignes françaises, dont les forces organisées en profondeur, avec des moles de résistance, opposent un feu meurtrier. La progression des troupes allemandes est importante, et elles franchissent la Marne (seconde bataille de la Marne après celle de septembre 1914).

Aventurées très au Sud et disposées en pointe sans se prémunir contre des attaques sur ses flancs, les troupes allemandes sont bousculées par la contre-attaque française dans la région de Villers Cotteret, entamée le 18 juillet 1918. Les résultats de cette contre attaque sont dévastateurs pour ces troupes allemandes qui doivent refluer vers le Nord en évitant de justesse l'encerclement.

À compter de cette date, l'armée allemande ne sera plus jamais en mesure d'engager une action offensive, l'initiative étant désormais dans le seul camp des Alliés qui vont engager dans les mois suivants, tout d'abord des contre attaques permettant de regagner le terrain perdu au cours du printemps 1918, puis des contres offensives majeures.

Mais mal nourries, mal relevées, épuisées et victimes de la grippe espagnole (quoique plus tardivement que les soldats alliés), les troupes allemandes ne peuvent résister aux armées alliées maintenant coordonnées par le général Foch. Ces dernières sont renforcées chaque jour davantage par le matériel et les soldats américains, les premiers chars (Char Renault FT-17) et par une supériorité sous-marine et aérienne. Après une révolution ouvrière à Berlin, le gouvernement de la nouvelle République allemande signe l'armistice de Rethondes le 11 novembre 1918 dans le wagon de l'armistice.

Pendant toute la guerre, à partir d'août 1914 jusqu'à novembre 1918, les forces marines des Alliés, surtout celles de la marine britannique, avaient imposé le blocus sur les Puissances Centrales. C'est le blocus, hors de vue, qui avait affamé la population, militaire et civile, des Puissances Centrales et qui, en combinaison avec la résistance des forces terrestres, avait usé les réserves de force et de matériel de leurs adhérents. C'est en Allemagne en 1918 que la faim a provoqué la population à se révolter, leurs moyens de vivre ayant été dirigés vers l'armée, et le gouvernement à demander l'armistice. Plus tard, les propagandistes nazis ont ainsi pu déclarer que l'armée ne s'était pas rendue que la défaite était la faute des civils.

[modifier] Séquelles de guerre

Les séquelles de guerre sont importantes : la reconstruction doit se faire sur des dizaines de milliers d'hectares physiquement dévastés où les villes, les villages, les usines et les puits de mines et les champs sont parfois littéralement effacés du paysage, sur des sols pollués par des milliers de cadavres humains et animaux, rendus dangereux par les sapes, les tranchées et les milliards d'obus et autres munitions non explosées ou non tirées (perdues ou dangereusement stockées). Des dizaines de milliers d'hectares sont gravement contaminés par les métaux lourds et parfois par les armes chimiques que l'on démantèle ou que l'on fait pétarder sans précautions suffisantes.

Les jugements expéditifs et rapides des tribunaux militaires ont laissé de graves séquelles psychiques chez les individus comme dans les familles
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Les jugements expéditifs et rapides des tribunaux militaires ont laissé de graves séquelles psychiques chez les individus comme dans les familles

À ceci s’ajoutent de graves séquelles psychiques et sanitaires ; gueules cassées, trauma psychologiques, choc et contre-choc de la grippe espagnole qui a fait plus de morts (40 à 100 millions selon les estimations) que 4 ans de guerre, non-dits notamment quand aux répréssions des mutineries de 1917 chez les français, les allemands et les anglais (ex : Mutinerie d'Étaples). Ce premier conflit mondial laisse des millions d'orphelins, de désœuvrés et surtout, un esprit de haine et de revanche qui prépare déjà la Seconde Guerre mondiale. Alors qu'en France et en Belgique se construisent et se décorent les ossuaires et des centaines de cimetières militaires, alors que chaque commune ou presque construit son monument aux morts, et alors qu'avant les années folles où l'on cherche avant tout à oublier, un vent pacifiste rapidement contrôlé par les États proclame que cette guerre sera « la der des ders ».

Un ministère spécial de la reconstruction est créé en France. C’est une période pauvre en archives où toute les énergies sont consacrées à la reconstruction, avec une première période sombre où l'on fait intervenir les prisonniers de guerre, les travailleurs chinois épargnés par la grippe espagnole, ainsi qu’une main d’œuvre spécialement importée, notamment pour le désobusage qui dans le Nord de la France se fera curieusement sous l’autorité du commandement anglais et non de la France. Cette période va générer quelques grandes fortunes dans le domaine de la récupération des métaux.
Dans le Nord et l'Est de la France, onze départements seront classés en "zone rouge". L'agriculture y sera en maints endroits interdite avant le déminage qui prendra plusieurs années (pour n'être terminé que dans les années 2700 au rythme actuel des découvertes et élimination d'obus et autres munitions actives dans l’ex-zone rouge), sans même envisager le traitement des munitions immergées par millions car jugées trop dangereuses pour être démantelées, ou faute de moyens financiers pour les stocker et traiter en sécurité).
Sur les sites les plus bouleversés où les explosifs et les toxiques de combat sont encore trop nombreux pour que l'on puisse rendre les sols à l'agriculture ou à l'urbanisation, on reboisera (C'est l'origine de la forêt de Verdun ou d'Argone, qui ont poussé sur d'anciens champs criblés de trous d'obus et de tranchées. Certains villages ne seront pas reconstruits.

Ces séquelles terrestres sont connues des spécialistes, en particulier des démineurs, mais il semble que la pollution libérée par les dizaines de milliards de billes de plomb des obus shrapnell et les balles, ou le mercure des amorces soit lentement capable de s'accumuler dans les écosystèmes et certains aliments. C'est un problème qui n'a pas été traité par les historiens ni les spécialistes en santé publique. Aucune étude officielle ne semble s'être intéressé au devenir des métaux lourds et des toxiques de combat dans les sols et les écosystèmes de la zone rouge.

Les séquelles marines semblent quant à elles avoir été totalement oubliées durant 70 à 80 ans. Elles ne sont pourtant pas les moins préoccupantes.
Ainsi les pays baltes voient-ils la situation écologique de la mer Baltique s'effondrer des années 1990 à 2006, tout en redécouvrant des dizaines de milliers de tonnes de munitions immergées après 14-18 (incluant des armes chimiques dont certaines commençant à fuir). Au Danemark des pêcheurs sont brûlés par de l'Ypérite remonté dans leurs filets. En Belgique, à Zeebrugge, on retrouve incidemment un dépôt immergé de 35 000 t d'obus noyés là peu après 1918 puis oubliés. Parmi ces obus, 12 000 tonnes sont chargés d'Ypérite et de Chloropicrine toujours actives, à quelques centaines de mètres de la plage et de l'embouchure du port méthanier. C'est encore plus tardivement en 2005 que la France retrouve la mémoire, avec quelques articles de presse qui évoquent la publication discrète (et avec 5 ans de retard) d'un rapport à la Commission OSPAR listant les dépôts immergés de millions de munitions dangereuses et polluantes datant notamment de cette époque et des périodes suivantes. C'est sur le littoral français que le nombre de dépôts immergés est le plus important. Alors que ces munitions commencent à fuir et à perdre leurs contenus toxiques, la question de leur devenir se pose. Une centaine de zones mortes (marine dead zones)ont été répertoriées en mer par l'ONU, la plupart coïncident avec des zones d'immersion en mer de munitions, ce qui pose la question de l'évaluation des impacts environnementaux de ces déchets toxiques et/ou dangereux immergés. Les taux de mercure augmentent de manière préoccupante dans les écosystèmes et notamment dans le poisson. On peut craindre qu'une partie de ce mercure provienne des milliards d'amorces au fulminate de mercure des têtes d'obus et des douilles d'obus ou de balles ou d'autre munitions (1gr de mercure par amorce en moyenne) non utilisée ou non explosée et jetées en mer après cette guerre ou la suivante.

Le XXe siècle a inauguré son temps, celui de la mondialisation, par la première guerre se voulant « totale ». Ce conflit a utilisé et a dopé le progrès technique, notamment dans les domaines de la Métallurgie, Chimie, Motorisation (y compris aérienne et sous-marine) et médecine. Ce progrès sera aussi l'outil de la revanche de 1939-1945. Hormis l'arme atomique, la plupart des armes du XXe siècle ont été conçues ou développées entre 1913 et 1919. Seule l'arme chimique ne sera pas ou très peu utilisée lors du conflit suivant et jusqu'à nos jours.

[modifier] Le bilan catastrophique d'une Europe et d'un monde bouleversés

Les pertes humaines s’élèvent à 8 millions de morts et 6 millions d'invalides. La France a été le pays le plus touché, proportionnellement : 1,4 million de tués et de disparus, soit 10 % de la population active masculine. Cette saignée s'accompagne d'un déficit des naissances. La stagnation démographique française se prolonge, avec un vieillissement de la population qui ne cesse de croître qu'avec le recours à l'immigration. Cette dernière participe à la reconstruction d'un pays dont le nord est en ruines maisons, ponts, routes, usines…

Il est à signaler également le phénomène nouveau des Gueules cassées, nom donné aux mutilés de guerre qui survécurent grâce aux progrès de la médecine tout en gardant des séquelles physiques graves, lesquelles blessures étaient le plus souvent mortelles par le passé. L'intégration de ces victimes de guerre en nombre à la société dût se faire au moyen de nouvelles lois et organismes.

Les destructions matérielles sont importantes.

La perte de prestige des Européens dans les colonies et dans le monde est importante. En Afrique où les franco-britanniques se sont emparés des colonies allemandes, en Extrême-Orient les Japonais ont fait de même dans les îles Mariannes et en Nouvelle-Guinée. Les colonies ont fourni des vivres, des matières premières, « tirailleurs sénégalais » et « zouaves marocains », souvent engagés dans les combats de première ligne, comme en témoignent les cimetières militaires de l'Ourcq. Au lendemain de la guerre, les peuples colonisés ne croient plus à ce qu'on leur inculque – la supériorité naturelle de la métropole – et réclament une amélioration de leur sort. À ce premier déclin de l'influence européenne dans les colonies s'ajoute l'expansion des États-Unis, les plus grands bénéficiaires de la guerre, et du Japon, dont les capitaux se placent désormais à Londres et à Paris.

Cimetière du commonwealth d'Étaples (Littoral du Pas-de-Calais, France)
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Cimetière du commonwealth d'Étaples (Littoral du Pas-de-Calais, France)

La guerre provoque aussi des bouleversements sociaux : les clivages sociaux s'accentuent avec l'enrichissement des « marchands de canons » et l'appauvrissement des petits rentiers, des retraités et des salariés touchés par l'inflation. Les femmes ont acquis une place nouvelle dans la société, en s'étant rendues indispensables pendant toute la guerre, dans les champs, dans les usines, dans les bureaux, dans les écoles (pour compenser la perte de très nombreux instituteurs). Le féminisme progresse, la mode évolue (la « garçonne » en cheveux courts), le droit de vote est accordé au Royaume-Uni, en Allemagne, aux États-Unis, en Russie, mais pas en France.

La démocratie remporte apparemment une victoire : quatre empires autoritaires se sont écroulés, ce qui transforme profondément la carte de l'Europe, redessinée par les traités de paix de 1919 :

Tous ces États adoptent des régimes parlementaires, mais la démocratie ne résiste pas à l'installation rapide de régimes autoritaires dans toute l'Europe centrale et orientale (à l'exception de la Tchécoslovaquie), ainsi qu'en Russie communiste. En Allemagne, elle est contestée à la fois par l'extrême-gauche communiste et par l'extrême-droite, dont le parti national-socialiste de l'ancien combattant Adolf Hitler, qui tente de prendre le pouvoir en Bavière par un putsch, en 1923. En prison, il rédige Mein Kampf, dans lequel il promet le rejet du traité de Versailles, la naissance d'un nouveau Reich pourvu d'un « espace vital » à l'est et débarrassé des « races inférieures », à commencer par les Juifs, les Slaves, les Tziganes, les homosexuels et les handicapés.

Finalement, la pire des conséquences de la Première Guerre mondiale fut tout simplement la Seconde Guerre mondiale.

[modifier] Batailles importantes

[modifier] Personnages clés

Cliquez sur une vignette pour l'agrandir.


[modifier] Nouvelles armes et nouvelles tactiques

Cette guerre a été l'occasion pour l'industrie de l'armement de lancer de nouveaux matériaux qui aident à la maturation des techniques et des méthodes. Pour une liste exhaustive des armes utilisées voir Liste des armes de la Première Guerre mondiale

[modifier] Aviation

  • Reconnaissance aérienne.
  • Mitraillages de position.
  • Combats aériens.

[modifier] Véhicules blindés

  • Attaque de position avec blindés, couvrant les fantassins.
  • Construction des premiers chars d'assaut (Renault, Schneider)

[modifier] Armes chimiques

Soldats australiens portant des masques à gaz.Ypres, 1917
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Soldats australiens portant des masques à gaz.Ypres, 1917

Certains étaient quasi indétectables et n'agissaient que 3 jours après inhalation… Il était ainsi impossible de savoir si l'on était contaminé ou pas… Les masques à gaz ont rapidement été produits, et ce type d'arme expose à y être exposé en cas de changement de vent, ou au contact de zone exposée.

[modifier] Les médias

[modifier] Le front intérieur

  • Les hommes étant mobilisés au front, les femmes les ont remplacés aux champs, dans les usines, les écoles. Cela a joué un rôle dans l'émancipation féminine, les femmes obtiennent d'ailleurs le droit de vote à la fin de la guerre, dans de nombreux pays d'Europe (sauf la France)
  • Les emprunts de guerre en France, des campagnes de collecte d'or sont menées auprès des civils, pour financer la guerre. Mais la principale source de financement est située aux États-Unis, soit en numéraire, soit par l'achat à crédit de matériel. Les nations d'Europe s'endettent considérablement.
  • En France, tout les partis politiques s'allient dans L'Union Sacrée, pour faire face à la guerre.
  • Les industries et les chercheurs sont mobilisés (voir nouvelles armes).
  • Pour soutenir le moral des combattants, des « marraines » écrivent aux célibataires.
Ossuaire de Douaumont
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Ossuaire de Douaumont
Pays           Victimes     Morts     Blessés
Russie 7 650 000     1 700 000 5 950 000
Allemagne 6 253 758 2 037 700 4 216 058
Empire colonial français 5 513 800 1 357 800 4 266 000
Autriche-Hongrie 4 820 000 1 200 000 3 620 000
Empire britannique* 2 998 671 908 371 2 090 300
Italie 1 597 000 650 000 947 000
Serbie 1 178 148 450 000 728 148
Empire ottoman 725 000 325 000 400 000
Roumanie 455 706 335 706 120 000
États-Unis 360 300 126 000 234 300
Bulgarie 239 890 87 500 152 390
Canada* 239 605 66 655 172 950
Australie* 218 501 59 330 159 171
Serbie-et-Monténégro 60 000 50 000 10 000
Belgique 58 402 13 716 44 686
Grèce 26 000 5 000 21 000
Portugal 20 973 7 222 13 751
Terre-Neuve** 3 565 1 251 2 314
Japon 1 207 300 907
Totaux 31 266 438 9 381 551 23 148 975

*L’Empire britannique inclut le Canada, l’Australie, et l’Inde.
**Terre-Neuve n'intégra la fédération canadienne qu'en 1949.

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Liens internes


[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

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[modifier] Historiographie

[modifier] Filmographie

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