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Arles - Wikipédia

Arles

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Le Lion d'Arles

Arles (en occitan provençal : Arle [ˈaʀle] selon la norme classique ou la norme mistralienne) est une commune française, située dans le département des Bouches-du-Rhône et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, située sur un axe Nîmes (à 27 km à l'Ouest) - Marseille (à 80 km à l'Est).
Ses habitants sont appelés les Arlésiens.

Sommaire

[modifier] Devise

Ab ira leonis, urbs Arelatensis hostibus hostis et ensis

[modifier] Géographie

[modifier] Situation

Arles, les quais du Rhône
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Arles, les quais du Rhône

Arles est sur le Rhône, là où commence son delta, et constitue donc la porte de la Camargue. La ville initiale construite sur un rocher dominant la rive gauche du Grand Rhône (coordonnées géographiques : 43° 40’ 41’’ N, 4° 37’ 46’’ E) s'est développée ensuite à l'ouest, sur la rive droite (quartier de Trinquetaille) puis au Sud (quartiers du Vieux-Bourg, de la Roquette et de Barriol) et au Nord (quartiers Montplaisir et du Trébon). La présence de marais à l'Est a limité son développement dans cette direction. La ville d'Arles est fortement marquée par la présence du Rhône qui coupe la ville en deux et qui reste encore même de nos jours, une menace lors des crues.

La commune d'Arles est la plus étendue de toutes les communes de France métropolitaine. Avec environ 759 km², elle est plus étendue que le Territoire de Belfort (102 communes), et autant que Paris et les trois départements de sa proche banlieue réunis (124 communes).

Son territoire comprend trois espaces naturels remarquables :

  • au nord, les Alpilles,
  • au sud, la Camargue dont elle possède la plus grande partie de la superficie (avec les Saintes-Maries-de-la-Mer, deuxième plus vaste commune de France métropolitaine, moitié moins étendue qu'Arles),
  • et à l'est, la Crau.

Outre la ville proprement dite, au nord de la commune, Arles inclut de nombreux bourgs et hameaux éloignés, notamment Salin-de-Giraud et Raphèle-lès-Arles ainsi que Moulés et Mas Blanc.

[modifier] Climat

[modifier] Un climat de type méditerranéen

Arles est soumis au climat méditerranéen avec une longue période estivale, chaude et sèche, des hivers doux, un ensoleillement important et des précipitations irrégulières. Son climat comporte des particularités liées à la situation géographique de la ville au sud du couloir rhodanien entre Cévennes et Alpes du Sud. Ainsi les automnes, et dans une moindre mesure les périodes avril-début mai, sont arrosés avec des précipitations brèves mais conséquentes et les hivers parfois rigoureux à cause du Mistral, vent violent et froid qui donne aux paysages arlésiens leur luminosité exceptionnelle.

Les pluies méditerranéennes sont liées à des dépressions qui se forment sur le golfe de Gênes ou au large des Baléares. Des vents d'Est à Sud-Est chauds, chargés d'eau puisque traversant la Méditerranée, rencontrent l'obstacle des Cévennes, ou moins souvent, des Alpes, s'élèvent au contact de l'air froid d'altitude en cumulo-nimbus parfois énormes et éclatent en orages brutaux. Ces orages, qui se produisent généralement en automne, peuvent provoquer des précipitations de 200 mm par jour et parfois plus. La pluviométrie mensuelle présente également une grande variabilité. La localisation des pluies varie selon l'implantation respective de l'anticyclone et de la dépression et leur intensité dépend du volume de nuages créé par l'humidité des vents et bien sûr des différences de températures.

En hiver les températures descendent fréquemment sous zéro sur des périodes pouvant dépasser parfois plusieurs semaines. On peut rappeler les hivers 1956, 1962-63, 1985-86 avec des records autour de –15°.

[modifier] Chiffres clés

Températures

Températures moyennes mensuelles : min, max (en °C)
Janv Févr Mars Avri Mai. Juin Juil Août Sept Octo Nove Déce
3 4 6 8 12 16 19 19 15 12 7 4
11 12 16 18 23 27 31 30 26 20 14 11
Station d'Arles

Pluviométrie

pluviométrie : 524 mm/an, une des plus faibles de France
nombre de jours de pluie : environ 60 jours/an

Pluviométrie moyenne mensuelle (en mm)
Janv Févr Mars Avri Mai. Juin Juil Août Sept Octo Nove Déce
56 33 23 49 36 31 27 34 66 70 58 41
Station d'Arles
  • ensoleillement : > 2900h /an
  • nombre de jours de gel :

[modifier] L'urbanisme

Tout en subissant de nombreux plans d'urbanisme, de l'antiquité à l'époque contemporaine, le centre ville de la cité, fixé géographiquement dès la fin du XIIe siècle, a su conserver une richesse patrimoniale qui en fait un des lieux touristiques les plus fréquentés de Provence. Les quartiers phériphériques de la cité plus récents, hormis celui de Trinquetaille, reflètent les aménagements entrepris aux XIXe et XXe siècles et les transformations sociales de la cité..

[modifier] Antiquité

La ville a été aménagée dès l'époque grecque, mais le premier plan d'urbanisme connu remonte au Ier siècle avant JC, sous l'empereur Auguste. Il structure encore de nos jours le centre ville. Remaniée plusieurs fois sous les flaviens, le Haut Empire à l'époque des Antonins, l'empereur Constantin et les empereurs de l'Antiquité tardive, la cité garde une incomparable trace de son riche passé romain, puisqu'elle devint résidence impériale. La ville se dote aussi dès les IVe et Ve siècles de lieux cultuels chrétiens qui se substituent aux temples romains.
Au plus fort de son expansion, vers le premier quart du Ve siècle la ville est probablement plus peuplée que de nos jours.

[modifier] Moyen Âge

Le Haut Moyen Âge est une période d'insécurite et d'épidémies. La cité se réorganise dans une enceinte réduite en exploitant comme carrières les monuments de la ville et en transformant l'amphitéâtre en place forte lotie.

La fin du Xe siècle marque le début d'un renouveau économique au cours duquel Arles va se développer hors de ses murailles; de nouveaux quartiers appelés bourgs se construisent ainsi à proximité immédiate de la ville qui va à la fin du XIIe siècle les intégrer dans de nouveaux remparts entourant une cité agrandie, dont les limites sont encore visibles de nos jours au travers des vestiges de l'enceinte médiévale et des boulevards entourant la vieille ville. La fin du XIIe siècle se caractérise également par un embellissement urbain avec de nombreuses églises romanes.

Après l'installation de la première dynastie Angevine en Provence (1250), le déclin politique (au profit d'Aix, capitale du Comté), économique (concurrence de Marseille), ecclésiastique (Arles devient une succursale de la papauté installée à Avignon) de la cité et surtout la terrible peste de 1348 qui tue plus du tiers des arlésiens stoppent brutalement le développement de la communauté. Pendant plus de deux siècles, la ville va vivre enfermée dans ses murs avec comme principales préoccupations urbanistiques, l'amélioration du bâti religieux et l'entretien des remparts sollicités jusqu'aux Guerres de Religion.

[modifier] Temps modernes

La ville se transforme initialement dans la qualité du bâti et le réaménagement du centre ville :

  • restructuration de la Renaissance : agrandissement de la place en face de l'église Saint-Trophime (l'actuelle place de la République),
  • construction au XVI et XVIIe siècle, des hôtels particuliers de nobles et de bourgeois enrichis par l'exploitation de domaines agricoles en Camargue et en Crau,
  • rénovation du bâti diocésain lors de la Contre-Réforme,
  • édification de l'Hôtel de Ville à la fin du XVIIe siècle,

À compter de 1679, une politique d’alignement est entreprise par les consuls. Cette politique d’alignement qui se poursuit jusqu’à la Révolution, modifie considérablement l’aspect du centre-ville.

[modifier] Depuis la Révolution

La ville redécouvre son passé et ses monuments qui sont progressivement dégagés. Elle s'agrandit au delà de son enceinte médiévale, s'industrialise et se dote de nombreux équipements publics lui permettant de se transformer de gros bourg agricole en une ville ouvrière, puis touristique.
Le XIXe siècle voit ainsi la réalisation d'importants travaux d'aménagement urbain : dégagement et restauration des monuments romains (arènes, théâtre antique) dès les années 1820-1830, construction d'édifices publics (postes, écoles, théâtre, ...) et de nouveaux ponts sur le Rhône, aménagement de lieux publics (jardins, cours des Lices), réalisation des infrastructures ferroviaires de la ligne PLM vers 1845-1850, édification des quais après les inondations catastrophiques de 1841 et 1856 et percement de nouvelles voies (rue Gambetta, ...).
Au XXe siècle, l'urbanisme arlésien se concentre sur le lotissement de nouveaux quartiers résidentiels à la périphérie de la ville médiévale (Trébon, Montplaisir, Alyscamps, Barriol, ...) et sur les travaux de reconstruction à la suite des bombardements de 1944 (quartiers de la Cavalerie, Trébon, Trinquetaille). Des infrastructures routières sont également réalisées à partir des années 1975 (nouveau pont, voie auto-routière, ...) afin d'améliorer le transit automobile urbain et inter-urbain.

[modifier] Projets

A la date du 29 avril 2003, les projets définis par la municipalité s’articulent autour d’une meilleure adaptation de la cité aux voies de circulation automobiles, d’un développement des activités et des zones d'habitation, et d’une amélioration des équipements. On peut citer ainsi :

  • la création d’une autoroute de contournement de la ville avec à terme la possibilité de réaménager la RN113 en voie urbaine pour supprimer la coupure entre le centre-ville et les quartiers périphériques.
  • les aménagements des entrées de la ville : désenclavement des quartiers et nouvelles activités
  • l'aménagement des anciens ateliers de la SNCF en articulation avec la nouvelle ZAC des Minimes dans le quartier des Alyscamps : équipements universitaires, habitat, hôtel d’entreprises, espaces de loisirs et équipements culturels d’une part et création d’un nouveau quartier d’autre part
  • les nouveaux équipements (Médiapôle, nouveau collège Frédéric Mistral, ...) et la réhabilitation du parc social.

[modifier] Les quartiers

On distingue traditionnellement les quartiers de la vieille ville, c'est-à-dire ceux situés à l'intérieur de l'enceinte médiévale, des quartiers périphériques pour la plupart d'un développement plus récent.

[modifier] La Cité

Quartier de la Cité - Place du Forum, avec le café peint en 1888 par van Gogh et les vestiges du forum romain
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Quartier de la Cité - Place du Forum, avec le café peint en 1888 par van Gogh et les vestiges du forum romain
Quartier de la Cité - La place de la République avec l'Hôtel de ville et l'obélisque du cirque romain; au fond le portail de Saint-Trophime, bâtie sur l'ancienne cathédrale Saint-Etienne
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Quartier de la Cité - La place de la République avec l'Hôtel de ville et l'obélisque du cirque romain; au fond le portail de Saint-Trophime, bâtie sur l'ancienne cathédrale Saint-Etienne

L’ancien quartier de la Cité est situé au centre de la ville, entre les quartiers du Méjan et de la Roquette à l’ouest, de l’Hauture à l'est et de Portagnel et de la Cavalerie au nord-est. Au nord, il s’étend jusqu’au Rhône et au sud il est limité par le boulevard des Lices.
Le quartier de la Cité est le centre politique et religieux de la cité depuis l’Antiquité. Cette dénomination, d’origine médiévale, est désormais rarement utilisée; on l'appelle maintenant quartier de l'hôtel de ville en référence à l’un de ses édifices les plus connus.
Quartier aménagé dès le premier plan d’urbanisme romain du 1er siècle av. JC à l’intersection des voies majeures de la cité : le cardo (nord-sud) et le decumanus (est-ouest), il reçoit au Ve siècle le siège épiscopal (cathédrale Saint-Etienne) transféré de l’Hauture en bordure du forum.
Il devient à la fin de l’Antiquité et durant le Haut Moyen Age un refuge pour la population décimée par les épidémies de peste qui abandonne les quartiers périphériques à la suite des invasions menaçant la cité. Le tracé des murailles est resserré et s’appuie sur les monuments (théâtre antique, l’amphithéâtre). Ce quartier se métamorphose ainsi en une citadelle pour une région ravagée. De cette période date la notion et le nom du quartier de la Cité.
A la fin du Xe siècle, la sécurité revenue, la ville se développe et de nouveaux quartiers, les « bourgs » apparaissent au delà des remparts. Ces nouveaux quartiers encadrent alors peu à peu celui de la Cité.
Le cœur de la Cité se transforme ensuite progressivement, notamment à la Renaissance et aux XVIe et XVIIe siècles avec de riches hôtels particuliers.
Toutefois, l’opération d’urbanisme la plus spectaculaire, demeure la construction de l’hôtel de ville conçu par l’architecte arlésien Jacques Peytret aidé de Jules Hardouin-Mansart et les divers réaménagements de ses alentours, jusqu’à offrir la place de la République que nous connaissons actuellement.
Au XIXe siècle de nombreux notables s’y installent et la rue Gambetta est percée à la suite d’une vaste opération immobilière; le quartier accueille à cette époque la sous-Préfecture et le siège de nombreuses banques.
Aujourd’hui, c’est un quartier qui se distingue à la fois par sa richesse architecturale et par son animation notamment lors de la Féria, ce qui explique qu'il soit aussi prisé des Arlésiens que des visiteurs. Comme l’ensemble du centre ville, il fait partie du secteur sauvegardé.

[modifier] L'Hauture

Quartier de l'Hauture - Vestiges du théâtre antique
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Quartier de l'Hauture - Vestiges du théâtre antique

Le quartier de l’Hauture (ou Auture) est situé sur la plus haute proéminence de la ville surplombant la plaine deltaïque environnante. Au sud-est du centre historique, il est limité au nord par les quartiers Portagnel/Cavalerie, à l’ouest par la Cité, à l’est par le Mouleyres et au sud par le boulevard des Lices.
Il s’agit du plus vieux quartier d’Arles. Occupé dès le VIe siècle avant JC par des indigènes qui commercent avec la colonie grecque de Marseille, il s’organise au IVe siècle av. JC en une proto-cité salyenne.
L’urbanisation du quartier commence avec la fondation de la colonie romaine, en 46 av. JC. Dès cette époque sont construits le théâtre et une première enceinte encore visible surtout dans son tracé Est où se trouvent les restes de la porte d’Auguste, entrée monumentale dans la ville de la voie Aurélienne reliant Arles à l’Italie. Aux siècles suivants, le quartier va être remanié, notamment à l’époque flavienne avec la construction de l’amphithéâtre et le remodelage des fortifications. Au début du IVe siècle, la première cathédrale paléochrétienne de la cité y est érigée à son extrémité sud-est.
Sous l’Antiquité tardive et le Haut Moyen Âge, le quartier est délaissé au profit de celui de la Cité qui accueille la nouvelle cathédrale Saint-Etienne. De son côté, l’amphithéâtre fortifié va désormais servir d’ultime forteresse aux arlésiens.
A partir du XIIe siècle, le quartier se réorganise autour de l’église Notre-Dame-de-la-Major. Avec ses nombreux jardins, c’est le quartier des paysans et des bergers de la Crau qui en modèlent son urbanisme par un bâti modeste fait de petites maisons simples et de rues étroites encore visibles de nos jours.
A compter de la Renaissance, le quartier échappant aux transformations de la ville, à l’exception du développement de l’abbaye de Saint-Césaire et à la création du château d’eau au XXe siècle, va conserver son caractère rural et artisanal et son petit habitat ancien et individuel.
Aujourd’hui l’Hauture, comme l’ensemble du centre ville figure dans le périmètre du secteur sauvegardé. La richesse de son passé, son agrément et la tranquillité de ses petites rues en font un quartier très prisé des touristes.

[modifier] Le Méjan

Quartier du Méjan - Le Méjan et ses quais, vus du Rhône
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Quartier du Méjan - Le Méjan et ses quais, vus du Rhône

Le quartier du Méjan (« du milieu ») loti entre les quartiers de la Cité à l’est et au sud, de la Roquette à l’ouest et du Rhône au nord occupe une surface modeste du centre historique; son habitat qui se distingue peu des quartiers voisins en gomme son identité historique.
Son histoire remonte en effet à la renaissance médiévale de la ville. Au début du XIIe siècle, zone intermédiaire entre les habitants du nouveau quartier le Bourg-Neuf (le quartier actuel de la Roquette) dépendant des Porcelet et de ceux de la Cité, il est l’objet d’un conflit armé. Le Bourg initialement vainqueur annexe ce quartier dans ses propres fortifications avant que le Bourg lui-même ne soit intégré à la ville à la fin du XIIe siècle.
Autour de la paroisse Saint-Martin, c’est un quartier commerçant avec ses marchands, notamment Toscans, ses quais où arrivent les bateaux qui descendent le Rhône et ses Juifs. Il abrite en effet la juiverie de la cité jusqu’au début du XVIe siècle, date à laquelle ceux-ci sont chassés de Provence en 1501. C’est également dans ce quartier que s’installe l’ordre mendiant des Dominicains qui y bâtissent un monument remarquable, l’église des Dominicains, le plus vaste édifice gothique de la ville.
Aujourd’hui, avec l’arrivée de la maison des éditions Actes Sud, le quartier a pris une orientation culturelle. Le quartier du Méjan s’inscrit également dans le périmètre du secteur sauvegardé.

[modifier] La Roquette, appelé autrefois le Vieux-Bourg ou Bourg des Porcelet

[modifier] Cavalerie/Portagnel, appelé autrefois le Bourg-Neuf

Quartier de la Cavalerie - Faisant face à la place Lamartine, la Maison Jaune où résida van Gogh en 1888-1889. Ce bâtiment a été détruit lors des bombardements de 1944 - Aquarelle de Paul Signac, 1933
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Quartier de la Cavalerie - Faisant face à la place Lamartine, la Maison Jaune où résida van Gogh en 1888-1889. Ce bâtiment a été détruit lors des bombardements de 1944 - Aquarelle de Paul Signac, 1933

Le quartier de la Cavalerie date du XIe siècle. A la suite du développement économique et urbain de la cité, il s'étend vers le nord et prend alors le nom de Bourg-Neuf. Il dépend de la puissante famille des Baux qui le dote bientôt de remparts. Les Templiers s'y installent vers 1140; une partie du quartier et la seule entrée de la ville toujours fortifiée, la Porte de la Cavalerie, gardent encore aujourd'hui le souvenir de cette présence.
Ce quartier joue pendant longtemps un rôle important en matière de commerce et d’artisanat. Au Moyen Âge de nombreuses auberges sont situées à proximité de la Porte de la Cavalerie et les immigrés arrivés du nord, surtout les Savoyards autour des années 1420 - 1450, s'y installent sitôt la porte franchie.
Le quartier subit une profonde mutation au milieu du XIXe siècle avec la création de la gare ferroviaire (1848) de la ligne Paris Lyon Marseille (PLM)[1], travaux qui vont structurer profondément l'urbanisme nord et est de la ville.
Bombardé en 1944, le quartier se transforme à nouveau : dans sa partie sud épargnée (partie Portagnel, en référence à la porte Agnel), on y retrouve la trame ancienne, avec les ruelles bordées de maisons étroites, la place Voltaire et l'église Saint-Julien; dans sa partie nord (partie Cavalerie, en référence à la commanderie des Templiers), aux abords de la place Lamartine [2] à proximité de laquelle se trouvait la Maison Jaune de van Gogh, place désormais transformée en rond-point, on observe les reconstructions de l'après-guerre. Au nord, les ponts supportant les voies de chemin de fer marquent la frontière avec le quartier du Trébon / Montplaisir.

[modifier] Les quartiers périphériques

Au nord : les quartiers du Trébon et de Montplaisir

Quartier Montplaisir - Le vieux Moulin du Chemin de la Fortune, peint par van Gogh en 1888 - Le quartier alors rural, est aujourd'hui totalement urbanisé
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Quartier Montplaisir - Le vieux Moulin du Chemin de la Fortune, peint par van Gogh en 1888 - Le quartier alors rural, est aujourd'hui totalement urbanisé

Le Trébon[3], au nord d’Arles, est dès l’antiquité une terre agricole. Au XIIe siècle, il s’urbanise à proximité immédiate de la ville et bénéficie au XVIIe siècles des travaux d’assèchement du hollandais Jean Van Ens. Le quartier se peuple ensuite lentement et ce n’est qu’après 1960 que le quartier trouve sa physionomie résidentielle actuelle, avec un important parc d’habitat collectif.

Le quartier voisin de Montplaisir, situé au nord-est d’Arles, a lui aussi connu un développement relativement tardif, essentiellement rural. Il n’est loti qu’à partir du début du XXe siècle, principalement avec de nombreuses résidences pavillonnaires et doté dans les années 1960, de plusieurs équipements (église, école, cimetère).

Aujourd’hui, ces deux quartiers sont complétés au nord de l’agglomération par une vaste zone industrielle. Au recensement de 1999, avec plus de 9 000 habitants, ils représentent environ un quart de la population urbaine de la commune d’Arles.

Quartier de Barriol - Le pont de l'Anglois, peint par van Gogh en 1888 - Ce pont est aujourd'hui détruit
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Quartier de Barriol - Le pont de l'Anglois, peint par van Gogh en 1888 - Ce pont est aujourd'hui détruit

A l'est

Au sud

  • Chabourlet
  • Barriol/Plan-du-Bourg
  • Fourchon

A l'ouest, sur la rive droite du Grand Rhône, à la tête du delta et de la Camargue.

[modifier] Les campagnes arlésiennes

Les campagnes arlésiennes sont très étendues et représentent la majeure partie du territoire communal. Elles sont organisées en quatre ensembles naturels bien distincts :

  • au nord, la plaine du Trébon et les Alpilles,
  • à l'est, la Crau,
  • et au sud, la Camargue dont la commune d'Arles possède la plus grande partie de la superficie (avec les Saintes-Maries-de-la-Mer, deuxième plus vaste commune de France métropolitaine, moitié moins étendue qu'Arles).

[modifier] La plaine du Trébon

[modifier] Les Alpilles

Les Alpilles arlésiennes, qui correspondent au sud de ce petit massif, commencent à partir du monastère de Montmajour, bâti sur un ilôt surplombant une plaine marécageuse asséchée à plusieurs reprises sous les romains, au Xe siècle puis au XVIe et XVIIe siècles et enfin au XIXe siècle. Elles longent du nord à l'est, les villages de Fontvielle, avec le moulin de Daudet, du Paradou, de Maussane-les-Alpilles et de Mouriès.

Il s'agit essentiellement d'une zone rocailleuse vallonnée avec un habitat clairsemé, principalement orientée vers le tourisme et des productions agricoles comme les plantations d'oliviers.

[modifier] La Crau

La Crau est une zone alluviale constituée par la Durance avant que celle-ci ne soit capturée par le Rhône vers 70000 av JC, située à l’est d’Arles et s'étend jusqu'à l'étang de Berre.

La Crau arlésienne comprend les villages de Pont-de-Crau, Raphèle et Moulès et jouxte à l'est la commune de Saint-Martin-de-Crau. Elle s’étend sur environ 20.000 hectares de terres agricoles consacrés aux cultures maraichères et frutières, à la production de foin AOC et à l'élevage ovin.
L’importance des cultures fruitières (environ 3.000 hectares de pêchers et d'abricotiers ) et maraîchères, la plupart sous serres, classe ce territoire parmi l’une des principales régions européennes exportatrices de primeurs.
Le foin de Crau, qui bénéficie d’une AOC, contribue également à la renommée du territoire d’Arles-Crau. 100.000 tonnes y sont produites annuellement sur environ 13.000 hectares de prairies.
La Crau depuis toujours terre pastorale, élève aujourd’hui plus de 100.000 moutons qui transhument chaque année de la plaine vers les alpages. La race ovine la plus répandue est le Mérinos d'Arles. La renommée de l'agneau Crau-Alpilles tient à son mode d'élevage : en plein air, à l'herbe et aux céréales produites sur place.

[modifier] La Camargue

La Camargue arlésienne, terre deltaïque, dépend administrativement du canton-ouest de l'arrondissement d'Arles. Elle s'étend environ sur 40.000 hectares du nord au sud-est du delta du Rhône et sur la rive gauche du Grand-Rhône. Elle est limitée au nord et à l'ouest par le Petit-Rhône, au sud par la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer, le Vaccarès, la Méditerranée et la commune de Fos et à l'ouest par le canton-est d'Arles (la plaine de la Crau). Elle comprend les villages de Gimeaux, Saliers, Albaron, Le Paty, Gageron, Mas-Thibert, le Sambuc et Salin-de-Giraud.

Le vieux pont de Fourques sur le Petit-Rhône
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Le vieux pont de Fourques sur le Petit-Rhône

Véritable île, seuls cinq ponts et un bac la relient au Languedoc et au reste de la Provence : le pont de Saint-Gilles, les deux ponts de Fourques et les deux ponts d'Arles au nord, et le bac de Barcarin au sud.

En raison des risques d'inondation, son habitat est clairsemé, constitué principalement de mas et de quelques villages pour la plupart très anciens batis sur les ségonaux ou des buttes artificielles datant généralement de l'époque romaine. L'agglomération la plus importante Salin-de-Giraud, la seule à avoir une vocation industrielle, est récente : elle n'a été créée qu'en 1856 pour loger la population exploitant les salins.
Pendant longtemps, de l'époque grecque au XVIIIe siècle, les arlésiens y construisent des tours pour contrôler le commerce et les navires remontant les bras du Rhône.[4]

Champ de riz en Camargue
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Champ de riz en Camargue

La Camargue arlésienne est structurée du nord-ouest au sud-est en fonction de la nature des terrains et de leur salinité. On trouve ainsi des terres céréalières, maraichères et d'élevage, des rizières, des zones marécageuses et des salins.

Des efforts sont faits pour labelliser et qualifier les productions de Camargue. L’AOC Taureau de Camargue reconnaît la qualité de la viande des taureaux élevés dans le delta. Malgré les difficultés récentes, la filière riz (11.200 ha sur la commune d’Arles en 2003) se développe grâce à une nouvelle usine réalisée par Sud Céréales en 2005.

Montagne de sel à Salin-de-Giraud en Camargue
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Montagne de sel à Salin-de-Giraud en Camargue

Le village de Salin-de-Giraud et ses salins, avec Solvay et le groupe Salins est le pôle chimique d'Arles. Le groupe Solvay est spécialisé dans la production de carbonate de chaux et de principes actifs pharmaceutiques. Le groupe Salins extrait chaque année presque un million de tonnes de sel destinés à l'alimentation humaine, animale ou à l'industrie chimique[5].
Contrairement à la commune voisine des Saintes-Maries-de-la-Mer, la Camargue arlésienne n'a pas encore des activités touristiques très développées. En effet, elle ne bénéficie ni d'un village littoral ni d'accès très aisés à la mer [6]. Pourtant, sa plage dite d'Arles reçoit un tourisme populaire et le site de Beauduc, composé de cabanes construites illégalement [7], quelques résidents à l'année et des estivants locaux. Cet isolement toutefois a été un argument essentiel lors de la création du Parc naturel régional de Camargue, qui attire avec les marais environnants les amateurs ornithologistes.

L'avenir économique de cette région dépend de l'aménagement de la Camargue : la gestion des ressources, notamment de l'eau douce du Rhône entre des acteurs aux intérêts parfois opposés (producteurs de riz et exploitants des salins, par exemple), en sera un défi majeur.

[modifier] Économie

[modifier] Les activités

L'économie arlésienne, favorisée dès l'Antiquité par la proximité du Rhône puis par la ligne ferroviaire Paris-Lyon-Marseille (PLM) créée au milieu du XIXe siècle, n'a pas bénéficié dans les années 1960 des grandes politiques d'aménagement comme Fos à l'est et le littoral languedocien à l'ouest. De plus, elle reste à l'écart du nouveau tracé TGV Paris-Marseille qui passe par Aix. Toutefois, située au carrefour des axes rhodanien et méditerranéen, la ville offre un potentiel très diversifié à conforter.

Arles, troisième ville des Bouches-du-Rhône, n'est avec 18.640 emplois[8] que le cinquième pôle d'emploi du département. Les emplois arlésiens sont en grande majorité des emplois de services : les services représentent en effet plus de 75% des emplois. L'agriculture intensive et l'industrie en difficulté n'offrent de leur côté qu'un peu plus de 4.000 emplois salariés. Depuis 1999, l’emploi salarié privé progresse plus rapidement.

Dans le cadre de son développement, Arles a participé en janvier 2004 à la création de la Communauté d'agglomération Arles-Crau-Camargue-Montagnette. Cette communauté peuplée de 75.939 habitants (recensement 1999) regroupe outre Arles, 4 autres communes : Boulbon, Saint-Martin-de-Crau, Saint-Pierre-de-Mézoargues et Tarascon.

[modifier] Agriculture

L’agriculture de la commune d’Arles constitue un support pour de nombreuses activités industrielles. Elle bénéficie de conditions climatiques exceptionnelles (300 jours d'ensoleillement annuel) et d’un savoir-faire hérité d'une longue tradition.

Foin de Crau avec l'AOC
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Foin de Crau avec l'AOC

Elle se caractérise par la traçabilité de sa production (ce qui lui permet d'être dès aujourd'hui en phase avec les attentes des acteurs de la chaîne alimentaire soucieux de sécurité), le choix de la productivité avec des cultures intensives en Camargue, au nord de la cité entre Arles et Tarascon et en Crau du côté de Saint-Martin-de-Crau et le choix de la qualité par des AOC (Foin de Crau, Taureaux de Camargue) et une IGP (Riz de Camargue).

Elle s’organise principalement autour des productions suivantes : les fruits et légumes, le riz et les céréales, le foin de Crau, la viande (taureaux, ovins), la transformation et la conservation.

Arles dans le cadre de la Communauté d'agglomération Arles-Crau-Camargue-Montagnette propose également des productions agricoles complémentaires telles que celles associées aux olives (olives, huiles) ou à la vigne de la vallée des Baux.

[modifier] Industrie

Les activités industrielles d'Arles qui représentent environ 2.000 emplois salariés concernent principalement les secteurs de la chimie, des construction mécaniques, de la papeterie et des industries alimentaires.

[modifier] Services

Les services représentent la majorité des emplois. Sous-préfecture, la ville offre plus de 2.600 emplois dans l'administration, et 4.300 dans l'éducation ou la santé. En tant que ville touristique, elle bénéficie également d'un équipement commercial conséquent qui propose plus de 2.700 emplois. Enfin presque 4.900 emplois sont liés aux autres services marchands : assurances, banques, activités immobilières…

Arles est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie du Pays d’Arles. Elle gère le port fluvial d’Arles ainsi que le Palais des Congrès.

[modifier] Démographie

[modifier] Structure de la population

Voir analyse INSEE de 1999

En 1999, le recensement INSEE montre que la ville d'Arles est légèrement plus féminisée et plus agée que la moyenne nationale (respectivement 51,8% de femmes contre 51,4% et -8,8% de plus de 75 ans / 14,6% entre 60-74 ans- contre -7,7% de plus de 75 ans / 13,6% entre 60 et 74 ans-).

La population active ayant un emploi s'élève à 17.057 dont 7.320 femmes, ce qui montre un emploi fortement féminisé. Ces emplois situés à 78% dans la commune correspondent essentiellement à des emplois salariés (14.563). Globalement la population active ayant un emploi, et ce dans toutes les catégories, a diminué entre 1990 et 1999. En ce qui concerne les modes de transport, les arlésiens privilégient la voiture particulière (13.095), la marche à pied (1.861) et les deux roues (981). Un nombre important d'arlésiens (977) travaille sur le lieu même de leur résidence.

/… voir aussi structure socio-culturelle, niveau de formation .../

[modifier] Évolution démographique

[modifier] Évolution récente

Contrairement à certaines agglomérations voisines, la population d'Arles est restée pratiquement stable depuis 1975, reflétant ainsi la relative stagnation économique de la cité.

Évolution démographique récente
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005
41 932 45 734 50 059 50 513 52 058 50 500 52 600
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes

[modifier] Évolution historique
  • 310  : 12 000 habitants
  • 420  : 40 000 habitants (voire 80 000 habitants)
  • 1160 : 8 000 à 10 000 habitants
  • 1200 : 10 000 à 12 000 habitants
  • 1337 : 12 000 habitants
  • 1440 : 5 000 habitants
  • 1719 : 23 000 habitants
  • 1721 : 14 000 habitants

[modifier] Histoire

[modifier] Avant les Romains

[modifier] Avant le IIe siècle av. JC

Occupé dès le Xe siècle av. J.-C. par les Ligures, puis après la première migration celte par les Celto-Ligures, le site d’Arles est fréquenté par des commerçants méditerranéens, Rodiens, Phéniciens et Etrusques.

La route d'Hannibal et le franchissement du Rhône en 218 av. J.-C., au dessus d'Arles
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La route d'Hannibal et le franchissement du Rhône en 218 av. J.-C., au dessus d'Arles

Avec la fondation de Marseille (600 av. J.-C.), les contacts commerciaux se transforment vers la fin du Ve siècle av. JC; la ville s'organise ainsi d'abord en emporion grec puis en colonie appelée Théliné[9].

Lors de la poussée celte du début du IVe siècle av. J.-C., la cité revient sous domination autochtone et reprend son patronyme d'Arelate [10].
La cité va dès lors entretenir des relations mouvementées avec sa voisine Marseille. Historiquement, les auteurs Polybe et Tite-Live situent le passage du Rhône par Hannibal (fin de l’été 218 av. JC) à proximité d’Arles qui participe peu après à la fédération des Salyens fondée vers 200 av.JC par une aristocratie locale s'opposant à la cité État Marseillaise.

[modifier] Création de la Narbonnaise

Au cours du IIe siècle av. J.-C., Marseille lutte contre les Salyens et les peuples de la Provence orientale, d'abord seule (début du IIe siècle av. JC) puis avec l'aide de Rome (182 av. JC, 152 av. JC et 125 av. JC/122 av. JC). Arles subit des dégats importants de manière quasi-concomitante avec une importante crue du fleuve (vers 175 av. JC). Les quartiers périphériques méridionaux au sud de l’enceinte primitive sont alors abandonnés.
Après l'écrasement de la confédération en 122 av. JC, les Romains s'installent en Provence. Arles comme les autres cités de la Provence, à l'exception de Marseille se trouve probablement rattachée à la colonie de Narbonne fondée en 118 av. JC, bien que certains historiens incluent dès cette époque la cité arlésienne dans la zone d'influence de Marseille.
La Provence est rapidement aux prises avec des peuples du Nord de l'Europe qui battent les armées romaines à la bataille d'Arausio (Orange) en 105 av. JC. Pour interdire aux troupes barbares l'accès de l'Italie, le consul Marius intervient dans la région d'Arles où il fait creuser pour des raisons logistiques, un large fossé appelé Fosses Mariannes à l'embouchure du Rhône. Il écrase finalement les Teutons en 102 av. JC, puis les Cimbres en Gaule cisalpine en 101 av. JC. Après ces victoires, Marius abandonne l'usage de la nouvelle voie d'eau aux Marseillais qui étendent ainsi leur influence sur Arles, désormais port à la fois fluvial et maritime.

[modifier] Epoque romaine

[modifier] Fondation de la colonie

Au cours de la première moitié du siècle, quelques éléments archéologiques laissent supposer un nouveau repliement de l'habitat à la suite de plusieurs révoltes salyennes matées par Marseille et Rome.

La chance d'Arles survient lors de la Guerre Civile en 49 av. JC quand la cité soutient Jules César contre Marseille. En récompense de cette aide, la cité devient une colonie romaine (46 av. JC)[11]. Un moment compromise par l'assassinat de César qui permet à Marseille de remettre en cause cette création, la fondation trouve un nouvel élan grâce à Octave, le futur empereur Auguste. La titulature officielle de la colonie, formulée sous le règne d'Auguste, exprime cette filiation : COLONIA JVLIA PATERNA ARELATE SEXTANORVM.
A cette date, un plan d'urbanisme monumental est lancé portant sur l'aménagement de vastes espaces publics et la construction des trois édifices majeurs : le forum, l'arc du Rhône et le théâtre. La fortune initiale de la ville date de cette époque.

[modifier] Arles gallo-romaine

Dès le début du Ie siècle, Strabon en 18 signale le rôle commercial de la cité[12] et un peu plus tard Pline l’Ancien[13] mentionne Arelate Sextanorum (Arles colonie des Sextaniens). Une voie romaine, déjà construite, unit Arles à Vienne et Lyon.
La ville bénéficie également d'un nouveau plan d’aménagement urbain à la fin du Ier siècle en raison de expansion de la cité liée au développement économique et commercial. Ce nouveau projet nécessite la modification du tracé nord de la première enceinte romaine pour permettre la construction des arènes dans les années 80.

Les nautes arlésiens transportant du vin sur la Durance
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Les nautes arlésiens transportant du vin sur la Durance

Au IIe siècle, la ville s'enrichit avec la construction du cirque romain (vers 150) au sud-ouest de la ville. Le cœur de la cité est également remodelé et au sud le rempart est percé tandis qu'un quartier suburbain se développe dans le prolongement du cardo, et qu'un nouvel établissement thermal est créé. À Trinquetaille, sur la rive droite du Rhône, l'occupation limitée du Ier siècle se transforme en un vaste quartier résidentiel doublé d'un quartier artisanal et commercial.
Arles est aussi le centre d'une région agricole céréalière très importante qui exporte ses blés à Rome.

Si la légende chrétienne situe vers 220-240 la présence de saint Trophime le premier évêque d'Arles, l'existence de l'Église arlésienne est toutefois avérée dès 254 dans une lettre papale d’Étienne Ier.
La tradition historique (Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs) [14] rapporte également que les faubourgs de la ville auraient été incendiés et pillés peu après par des troupes barbares (Alamans) conduites par un certain Chrocus dans le contexte des invasions de la seconde partie du IIIe siècle[15], ce que semble confirmer l'archéologie[16]. Peut-être que des travaux de fortification, à l'instar de ceux entrepris dans de nombreuses cités[17] sont alors réalisés.

Le développement urbain ne reprend que sous Constantin, avec une nouvelle croissance politique et administrative. En effet, au début du IVe siècle, la cité devient la résidence favorite de l'empereur Constantin qui envisage un moment d'en faire une capitale d'Empire.
Ayant reconnu la religion catholique[18], cet empereur organise en véritable chef de l'église un concile dans la cité[19], le 1er août 314 pour y faire condamner le donatisme. Un autre suit en 353, à l'instigation de son fils Constance II, qui consacre le triomphe temporaire de l'arianisme. C'est de cette époque que datent les premiers sarcophages paléo-chrétiens arlésiens[20]. Dans son ouvrage recensant les 17 villes les plus importantes de l'Empire, le poète Ausone souligne également la richesse et le commerce de la cité.
A la fin de ce siècle (ou au début du Ve, selon d'autres sources), les Romains en font le siège de la préfecture du prétoire des Gaules qu'ils rapatrient de Trèves trop exposée sur les marches de l'Empire.

[modifier] Arles, capitale des Gaules

/à résumer/

Après avoir transféré vers 403, la préfecture du prétoire d'Italie de Milan à Ravenne, l'administration impériale déplace en 407[21] celle des Gaules située jusque alors à Trèves sur Arles. La cité provençale connaît en conséquence une véritable renaissance un siècle exactement après Constantin Ier. En ce début de Ve siècle, Arles est au sommet de sa puissance : c’est une ville épiscopale, administrative, commerçante et fiscale. Sa population supérieure à celle de nos jours, aurait atteint d’après certains 80 000 habitants, ce qui en faisait alors la cité la plus peuplée de Gaule.

Toutefois, cette prospérité n’exclut pas les menaces d’invasions. Afin de les prévenir, un général romain Constantin III s’établit dans la cité en 407 jusqu'en 411. Il ambitionne de se faire reconnaître par l’empereur légitime Honorius qui, se sentant menacé, lui envoie en 411 une armée conduite par le patrice Constance. Après trois mois de siège, la ville se rend au cours de l’été et Constantin malgré une reddition négociée, est livré à Honorius et exécuté. Constance réside jusqu'en 414[22] dans la cité. Avec des forces militaires insuffisantes, il doit en effet faire à l'anarchie qui règne en Gaule et en Espagne avec des Wisigoths qui agissent en nomades [23]. Constance fait également le ménage à la tête de l'archevêché : l'évêque d'Arles Héros nommé par Constantin III est alors chassé, tout comme son collègue l'évêque d'Aix Lazare. À Arles, Heros est remplacé par l'ambitieux Patrocle (412-† 426).

Si Arles est une capitale, elle est aussi un évêché très influent. Les prélats d'Arles, conscients de l'importance de leur diocèse, sont sans cesse en conflit avec leurs collègues de Vienne ou de Marseille pour essayer d’asseoir la primauté de l’église d’Arles en Gaule. Ils y réussissent temporairement lorsque le 22 mars 417, Zosime qui vient d'accéder à la papauté élève l'Église d'Arles au rang de primatiale des Gaules en faveur de son évêque Patrocle. Toutefois ce privilège est de courte durée : il est annulé dès 418 par Boniface Ier, le successeur de Zosime.

Honorius renforce le rôle de la cité par un édit du 17 avril 418, reçu à Arles le 23 mai[24]: Arles est choisie comme lieu d'assemblée annuelle des sept-provinces, laquelle assemblée doit se tenir chaque année entre le 13 août et le 13 septembre, en présence du préfet du prétoire, des gouverneurs des provinces, des nobles revêtus de dignités officielles et des députés des curies. À cette occasion, l'empereur souligne l'importance commerciale de la cité : si avantageuse est la situation d'Arles, si grand le nombre des marchands qui s'y rencontrent, que l'on y apporte facilement les produits de tous les pays… Tout ce que les riches contrées de l'Orient, l'Assyrie délicate, l'Afrique fertile produisent de meilleur, tout cela se montre à Arles comme si la ville elle-même en était le pays d'origine.

À côté des chrétiens, la présence de juifs à Arles est attestée dès 425, lorsque l'empereur Valentinien III montant sur le trône de l’empire, fait parvenir un décret à Patrocle l’évêque de la cité et à Amatus le préfet des Gaules, dans lequel il stipule l’interdiction faites aux Juifs d’occuper des fonctions judiciaires, de servir dans l’armée et de posséder des serviteurs chrétiens. Cette présence est confirmée en 443 par les canons du concile tenu à Arles puis en 449 lors des funérailles de l'évêque Hilaire (429-449) (on entendit chanter les Psaumes en hébreu par les juifs d'Arles)

Sous l'épiscopat de cet entreprenant "moine-évêque", la ville se transforme. Le groupe épiscopal du IVe siècle est transféré du sud-est de la ville, vers le centre (actuelle place de la République) où la communauté chrétienne arlésienne commence la construction de la cathédrale Saint-Étienne qui deviendra plus tard Saint-Trophime. L'Église d'Arles, sans doute avec l’accord du pouvoir civil, n'hésite pas à piller les monuments romains en les utilisant comme carrières, comme par exemple le théâtre antique en raison de sa proximité avec la nouvelle basilique et de l'hostilité chrétienne aux comédiens. En 428, une anecdote rapporte à la fois la célébration annuelle du martyr de Saint Genès et l'écroulement du pont de bateaux d'Arles sous l'affluence des fidèles qui traversent d'une rive à l'autre « sans d'ailleurs, par miraculeuse protection, qu'il y eût de victimes » [25].
Au même moment, c'est-à-dire vers 430, apparaît le phénomène des habitations parasitaires, pour l'essentiel modestes, dans certains bâtiments et espaces publics. Deux hypothèses sont avancées pour expliquer ce phénomène :

  • La croissance de la population due au transfert de la Préfecture depuis Trèves et à l’installation d’administrations impériales,
  • La recherche d’une protection améliorée auprès des remparts de la ville.

En effet Arles subit des assauts, en 425 quand le général romain Aetius oblige les Wisigoths à la retraite devant la cité, puis en 430. En 453, la cité est à nouveau attaquée par les Wisigoths qu'elle réussit à repousser grâce à la résistance et à la diplomatie de Tonance Ferréol, préfet du prétoire des Gaules[26]. Entre temps, au printemps 451, Aetius s’attarde à Arles pour obtenir des renforts pendant ses préparatifs contre Attila qu'il vaincra en juin devant Orléans, puis en septembre lors de la bataille des champs Catalauniques, près de Troyes.

[modifier] La fin de l'Empire romain

/à résumer/

Après la mort de Aetius (454) et Valentinien III (455), les rois barbares fédérés ne sentent plus liés à l’Empire romain, et cherchent tous à agrandir leurs territoires. La ville d'Arles, pendant les vingt-cinq ans qui suivent, est ainsi mélée à de nombreux événements marquant la fin de l'Empire (455-480).

Le 9 juillet 455 à Arles (à Beaucaire, d’après d’autres sources), Avitus est proclamé empereur d’occident (455-456), avec l'appui du roi wisigoth Théodoric II. Mais cette action tourne court : ne pouvant se maintenir à Rome qu'il doit quitter à la suite d'un coup d’État, Avitus retourne se réfugier à Arles où après avoir rassemblé des troupes (il demande en vain l'assistance de Théodoric qui ne peut répondre à sa demande), il tente de reconquérir son titre en Italie. Lors de cette nouvelle campagne Avitus est capturé par le patrice Ricimer le 17 août 456, et bien qu'épargné (il est autorisé à devenir évêque de Plaisance le 17 ou 18 octobre 456), il craint toujours pour sa vie. C'est en essayant de trouver refuge en Gaule - probablement à Arles- qu'il périt assassiné quelques semaines plus tard.

Emblème de la richesse romaine, la cité continue de susciter de nombreuses convoitises. Elle est encore assiégée sans succès pendant deux ans (457-458) par le wisigoth Théodoric II et ne doit son salut qu'à l'intervention de l'empereur Majorien qui s'y installe dès 458. Il y réside jusqu'au printemps 461.
Les fastes romains se perpétuent alors : ainsi on signale des jeux du cirque organisés en janvier 461 par le consul Severinus en l'honneur de Majorien qui y prend part, et la même année, Sidoine Apollinaire souligne le luxe d'une réception chez un notable arlésien. Toutefois, la politique de Majorien se remarque par des mesures sociales, telles que des remises d’arriérés d’impôts, et elle essaie de limiter les accaparements de l’Église (captation d'héritage, mise au couvent des jeunes filles…), ce qui illustre les rapports de l'Église avec la société civile, y compris à Arles sous les épiscopats de Ravennius, Augustal ou Léonce. Sidoine Appollinaire nous dresse également une description du forum, encombré de colonnes et de statues et de l'atmosphère politique régnant alors dans la cité.

A partir de 471, les événements se précipitent. A cette date, l'empereur Anthémius essaye d'intervenir en Gaule pour contenir les Wisigoths en y envoyant une puissante armée. Son fils Anthemiolus en prend la tête, accompagné par trois généraux, Thorisarius, Everdingus et Hermianus. Ils rencontrent les troupes d'Euric près d'Arles où l'armée romaine est écrasée et tous les quatre tués.
Finalement, après avoir résisté à un nouveau siège en 472, la cité est prise par les Wisigoths en 473 ainsi que la ville de Marseille. Possessions temporaires, car après la cession de l'Auvergne aux troupes d'Euric, la Provence revient temporairement sous l'autorité romaine (475). A ce propos, il convient de souligner le rôle central de l'évêque d'Arles Léonce dans ces événements. Il participe, en effet, avec ses collègues évêques, Groecus de Marseille, Basile d'Aix et Fauste de Riez, aux négociations avec Euric à la demande de l’empereur Julius Népos. Les transactions ayant échoué, Euric poursuit ses conquêtes en se rendant d'abord maître d'Arles et de Marseille, et de là toute la partie de la Provence en deçà de la Durance au cours de l'année 476 (ou 480). Pour mémoire Euric, qui aimait la cité d'Arles, y meurt lors d'un séjour en novembre ou décembre 484.

Cette fin de siècle est marquée par le déclin d'Arles qui a vu ses campagnes dévastées et qui perd son rôle de capitale régionale (disparition du préfet du prétoire à Arles). Le réaménagement de la ville commencé dans les années 430, continue : au-dessus des cryptoportiques, un habitat prend possession du dallage du forum augustéen et il y a peut-être dès cette époque, un habitat dans les arènes comme au cirque. Ce déclin profite à Marseille qui connaît un regain d'activité, ainsi que le signale dès 475 Sidoine Appollinaire.
On peut donc dire qu'à la fin de ce siècle, la ville d'Arles et la Provence occupent sur le plan politique une position moyenne, voire de faiblesse. Elles vont ainsi devenir un objet de convoitise pour leurs voisins.

[modifier] Haut Moyen Âge

[modifier] La fin de la romanité

/à résumer/

Passée sous la domination du roi burgonde Gondebaud au plus tard en 499 ou 500, la ville repasse en 501 à l'occasion d'un conflit entre Francs et Burgondes sous le contrôle des Wisigoths; en effet, pour se défendre de son frère Godegisele et de Clovis qui l'assiègent à Avignon, Gondebaud doit s'allier avec le roi Wisigoth Alaric II qui profite de la situation pour récupérer la cité.
Après les Burgondes, les Francs associés et réconciliés avec Gondebaud et poussés par l'Église à intervenir contre les Wisigoths ariens, essayent à leur tour d'accéder à la mer. Ils font alors plusieurs tentatives pour s'emparer de la cité d'Arles :

  • une première fois, par Thierry, fils de Clovis, (qui) après avoir remporté une victoire à Nîmes est battu près d'Arles, puis dans la plaine de Bellegarde probablement au début de 502 juste avant la mort de l'évêque d'Arles d'origine bourguignonne Eon, qui comme son successeur Cesaire rachète les prisonniers francs et burgondes aux Wisigoths,
  • puis en 507-508, après la bataille de Vouillé et la mort du roi Alaric.

Lors de cette seconde tentative, la cité assiégée est secourue par les Ostrogoths de Théodoric le Grand. Après la libération de la ville, le roi Ostrogoth ravitaille les habitants, finance la restauration des remparts et prend la cité sous sa protection.

Les années 510-540 qui suivent correspondent à un période de tranquillité avec deux hommes illustres : le préfet du prétoire des Gaules Libérius (511-536) et l'évêque Césaire d'Arles (503-542), qui bien que suspecté à plusieurs reprises de trahison en raison de ses sympathies burgondes et franques, réussit à se justifier aussi bien devant Alaric à Bordeaux en 505 que devant Théodoric à Ravenne en 513.
Lors de ce voyage en Italie, Césaire reçoit du pape Symmaque le droit de porter le pallium et devient ainsi son représentant en Gaule. À cette époque, l'évêque d'Arles évangélise les campagnes encore fortement imprégnées de cultes païens ou romains en transformant si nécessaire d'anciens lieux cultuels en édifices chrétiens. En 532, il crée ainsi un monastère ou une église en Camargue, aux Saintes-Maries-de-la-Mer, ce qui confirme la présence probable d'un temple païen plus ancien en ces lieux. À Arles même, après avoir fait une première tentative hors des murs dans les années 506-507, il installe finalement le 26 août 512 le monastère Saint-Jean dans l'angle sud-est du rempart où sous le nom de Saint-Césaire, il est demeuré jusqu'à la Révolution.
Protégée par le soutien militaire bienveillant de Théodoric, la ville échappe jusqu'aux début des années 530 aux ambitions Burgondes et Franques.
Une première fois menacée en 534 par Théodebert[27], la cité est cédée ou plus exactement vendue en 536 avec la Provence par les Ostrogoths qui en conflit en Italie sont dans l'incapacité de défendre cette province. Au cours de l'hiver 536 / 537, Théodebert fils de Thierry et son oncle Childebert viennent prendre possession de leur nouvelle acquisition, président dans la cité des jeux à l'antique et font frapper des monnaies à leur effigie. Arles devient ainsi ville franque sous l'autorité de princes chrétiens et non plus ariens, et pour la première fois, obéit à des maîtres nordiques étrangers aux traditions romaines.

Malgré les conflits entre les descendants de Clovis, des liens particuliers sont alors établis entre la royauté et l'évêché; il faut se rappeler en effet que la désignation des évêques par les rois mérovingiens est devenu la règle au milieu du VIe siècle. Ainsi, en 548, le pape Vigile (537 à 555) à la demande du roi Childebert Ier nomme Aurélien vicaire du Saint Siège dans les Gaules et lui accorde le pallium. La même année (d'autres sources indiquent 547), Aurélien fonde à Arles un monastère pour hommes sur ordre du roi Childebert. Ce monastère intra-muros, dénommé des Saints-Apôtres, est à l’origine de l’église Sainte-Croix dans le Bourg-Vieux. Toujours à la même époque un concile est tenu à Arles, le 28 juin 554 sous la direction de l'évêque Sapaudus, au cours duquel l'église Notre-Dame est consacrée. C'est à Arles aussi que, vers 567, une épouse de Gontran roi de Bourgogne (561-591), est enfermée chez des moniales arlésiennes.

[modifier] Les catastrophes de la fin du VIe siècle

/à résumer/

La seconde moitié du siècle est marquée par des épidémies, des troubles et des catastrophes naturelles.
Dès la fin des années 540, Arles est frappée par la peste, appelée peste de Justinien et évoquée à plusieurs reprises par Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs : il la cite en particulier à Arles en 549 (cette province est cruellement dépeuplée). Quelques années plus tard, l'épidémie toujours présente emporte l'archevêque Licerius (586-588).
La ville subit également le contrecoup de conflits entre Francs neustriens de Gontran (à l'ouest), austrasiens de Sigebert (à l'est) après le partage de 561 et la création du couloir austrasien reliant l'Auvergne à Marseille et isolant Arles. Le territoire Provençal est aussi ravagé par les Lombards qui descendent à partir de 569 des vallées alpines et la cité est également affectée par les Wisigoths. Arles est ainsi assiégée à de nombreuses reprises :

  • en 570 deux fois, initialement par les généraux Austrasiens Firmin et Audovère qui s'emparent de la cité, puis par les troupes du comte burgonde Celsus envoyées par Gontran qui bénéficiant d'un stratagème de l'évêque Sapaudus, écrasent l'armée austrasienne et reprennent la ville [28],
  • en 574 par les Lombards qui pillent la ville et razzient le bétail de la Crau [29],
  • en 587 (ou 585) par les Wisigoths qui en représailles de l'invasion de la Septimanie par Gontran en 585, inondent la ville en détournant les eaux du Rhône. La cité a probablement été deux fois l'objet de représailles, en 585-586 et 587. Au cours de cet épisode, la région et la ville d'Arles sont défendues par Leudegisèle [30], un prince nommé par Gontran, appelé Duc de la Provence d'Arles [31].

De nombreux auteurs datent de la seconde moitié du VIe siècle la construction d'une enceinte réduite [32] faite de blocs arrachés aux monuments romains [33] pour limiter le territoire à défendre en cas d'attaque. Appuyée sur la Tour des Mourgues, cette muraille rejoint directement le Rhône en s'appuyant sur l'extrémité sud du Théâtre antique. C'est également à cette époque que les arènes s'adaptent au retour de l'insécurité. Les voilà donc transformées en bastide, sorte de forteresse urbaine qui au fil du temps va se doter de quatre tours et dans laquelle s'intègrent plus de 200 habitations et deux chapelles.
Enfin, la ville et son territoire souffrent de famines (grande famine de 585) et de catastrophes naturelles. En 580, une crue historique noie les faubourgs de la ville ; le cirque romain dévasté ne sera jamais réhabilité.

La fin du siècle est connue grâce en particulier aux échanges épiscolaires de l'évêque Virgilius d'origine bourguignonne qui succède à Licerius en 588.

  • En 591, le pape Grégoire le Grand réprimande Virgile à la suite de nombreuses plaintes à propos de conversions forcées de juifs chassés d'Orléans qui se réfugient en Provence;
  • Le 12 août 595, il lui adresse sa lettre « O quam bona » sur la simonie, pour le mettre en garde contre les méfaits de cette hérésie.
  • En 596, on sait également que la cité d'Arles abrite les préparatifs de la mission d'Angleterre : Virgile consacre saint Augustin de Cantorbéry et des esclaves anglo-saxons sont achetés. Le trafic d'esclaves est alors une des activités traditionnellement des moins avouables pour la société chrétienne, mais la plus fructueuse.

Finalement au cours de ce siècle, la ville d'Arles se replie sur elle-même. Dès les années 550, on constate la disparition de l’habitat extra-muros avec deux causes probables : la recherche d'un refuge à l’intérieur d’une enceinte réduite plus sûre et/ou la chute démographique induite par la peste. En tout cas, ces troubles et cette diminution de population ruinent l’agriculture arlésienne et la famine règne. La vocation défensive de la cité devient aussi primordiale. Ainsi, à la fin du VIe siècle, Arles et son territoire entrent dans une période difficile.

[modifier] Les VIIe et VIIIe siècles

/à résumer/

En réalité, les informations disponibles sont très fragmentaires; par exemple on ne connaît aucun évêque d'Arles entre 683 (Wolbertus, mentionné en 683) et 788 (Elifant, 788-794?).

Le VIIe siècle, est très mal connu. Au tout début de ce siècle la Provence comme le reste de la Gaule est soumise à des hivers très rigoureux. La cité à défaut des campagnes dépeuplées par la crise démographique qui suit la Peste de Justinien, semble toutefois relativement florissante grâce à ses activité portuaires. De même, l'archevêché d'Arles joue toujours un rôle important ainsi que le confirment, le pallium et vicariat conférés par le pape Boniface IV, en 613, à l'évêque Florianus.
Arles est alors administrée par les représentants des branches mérovingiennes, soit dans le cadre d'une Provence unifiée, soit de manière individualisée par un duc. Il existe ainsi une Provence arlésienne (en opposition à la Provence marseillaise) de 634 à 656 (sous Dagobert Ier puis Clovis II), de 663 à 673 (sous Clotaire III) puis de 675 à 681 (sous Thierry III) [34]. La présence de cette Provence arlésienne semble aller de pair avec l'existence, comme au siècle précédent sous Gontran, du couloir austrasien.
On signale également quelques rares événements, comme le concile présidé par l'évêque d'Arles Felix au sujet du célibat des prêtres en 682.

Au siècle suivant, vers le milieu des années 710, des troubles sont signalés (révolte du patrice Anthénor).
En 735-739, devant le danger des troupes de Charles Martel, qui descendent le long du sillon rhodanien jusqu'au Languedoc, Arles et Avignon, pour leur défense, font appel en vain aux Sarrasins. Pour réduire la ville aux mains des Sarrasins, Charles Martel détruit l'aqueduc romain qui, jusqu'à cette date 739, continue à alimenter la cité en eau pure [35] Après la victoire des Francs, Arles comme la Provence est mise au pas avec rigueur par le pouvoir carolingien.

Toutefois à la fin du siècle (après 780) apparaît une période de prospérité (Renouveau Carolingien) probablement liée au changement de politique des rois carolingiens en Provence et Septimanie.
La vigueur du développement de la chrétienté génère des mouvements centrifuges conduisant à l'éclatement du diocèse d'Arles. En effet, en 794, au concile de Francfort, l'archevêché d'Arles est scindé en trois (les diocèses d'Embrun et d'Aix deviennent indépendants).
En 800, Théodulfe (c.750-821), évêque d'Orléans, de passage dans la cité signale tous les produits qu'on peut y trouver grâce à son port : draps de soie, peaux de Cordoue, encens, ivoire et bien d'autres produits de la Syrie, de la Perse et de l'Inde : Arles est bien à cette époque un port franc prospère ouvert sur le monde méditerranéen.

[modifier] Arles à l'époque des successions carolingiennes

/à résumer/

Le Renouveau carolingien se poursuit au début du IXe siècle : on signale par exemple des travaux de drainage de terres marécageuses dans la campagne arlésienne, comme si de nouvelle terres étaient mises en culture.
De même Arles, à cette époque, connaît toujours un commerce florissant; elle se trouve en particulier sur un des itinéraires des marchands chrétiens et juifs qui vont vendre des esclaves à Cordoue (Espagne). Agobard (778-840), évêque de Lyon, reproche par exemple aux juifs d'y amener des chrétiens enlevés à Arles et Lyon [36]. Le comportement de cet évêque, hostile à la communauté juive de Lyon protégée par le roi Louis va générer une migration vers Arles et les cités du midi, ce qui accrédite la présence probable d'une communauté juive importante dans la cité au début du IXe siècle.
L'Église d'Arles a également un rayonnement important. En mai 813, pour remédier à l'état de l'Église, quatre conciles se tiennent sur l’ordre de Charlemagne dans les villes de : Mayence, Tours, Chalon-sur-Saône et Arles. Celui d’Arles à Saint-Trophime est présidé par Jean II archevêque de la cité. Jean II est un prélat important, proche de l'empereur qui lui confiera plusieurs missions de confiance. Durant tout ce siècle, l'église d'Arles va jouir d'une place exceptionnelle. Elle participe ainsi à presque toutes les grandes assemblées politiques et religieuses carolingiennes.

Et pourtant, en ce début de siècle, les côtes de Septimanie et Provence commencent à se doter de défense contre les pirates par la construction de tours ou d’églises forteresses comme aux Saintes-Maries-de-la-Mer, à l'embouchure du Rhône de Saint-Ferréol. Mais c'est surtout après la mort de Charlemagne et plus précisément à la fin des années 820, que l’histoire d’Arles va s’inscrire dans le processus de désagrégation de l'Empire carolingien avec la désorganisation du pouvoir civil, les troubles et les invasions.

Vers 830, dès les premières luttes des fils de Louis le Pieux (814-840) contre leur père, la Provence subit l'assaut d'envahisseurs venus de la mer qui attaquent les ports et remontent le Rhône. Pour lutter contre ces pirates, l'empereur regroupe vers 835 l'ensemble des comtés provençaux sous l'autorité d'un duc résidant à Arles, probablement le comte Leibulf, qui aurait succédé au comte Loup. En 841, on signale également un certain Garin (ou Warin)[37], portant le titre de duc de Provence, mais son pouvoir semble avoir eu pour assise le Lyonnais; le 25 juin 841, ce duc avec ses contingents arlésiens et provençaux, au côté de Charles et Louis, participe de façon décisive à la bataille de Fontanet qui consacre la défaite de Lothaire devant ses frères.
Cela n'empêche pas Arles d'être pillée en 842 par les Sarrasins.

Après le traité de Verdun (843), la Provence passe sous l'autorité de Lothaire Ier et de ses représentants. On connaît ainsi les ducs ou comtes : Audibert en 845, puis Fulcrad qui tente la même année une sécession de la Provence avec la participation probable des Arlésiens, et à nouveau Audibert en 850. Cette année-là, Arles est à nouveau attaquée; mais contrairement à 842, elle se défend avec succès et massacre les barbaresques dans leur fuite.

En cette milieu de siècle, nous avons des témoignages que la ville d'Arles malgré ces évènements est encore prospère et possède un port actif. Le diacre Florus qui écrit peu après 843, parle en effet d' Arelas optima portus (Arles, riche port). De même quelques années plus tard vers 860-870, le géographe arabe Ibn Khordadbeh dans son livre des Routes et des Royaumes évoque les marchands juifs qu'il appelle Radhanites et qui à partir des ports du pays franc se dirigent vers le Moyen-Orient, emportant des marchandises d'origine septentrionale (esclaves, épées et peaux) pour ramener des épices.

En 855 à la suite décès de Lothaire Ier, le partage de son royaume donne naissance à la Provence (royaume incluant le Lyonnais, la Viennoise et la Provence proprement dite) dévolue à Charles, le plus jeune de ses fils. De santé fragile, Charles laisse l'administration de son royaume à Girart de Roussillon qui joue le rôle de régent. La cour réside à Vienne qui devient ainsi la capitale de ce Royaume au détriment d'Arles jusqu'au début du Xe siècle.

Les voyages des Normands : celui de 859-860 en Méditerranée
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Les voyages des Normands : celui de 859-860 en Méditerranée

C'est à cette époque (859) que les Normands, de passage en méditerranée, dévastent le territoire d'Arles à défaut de la cité. Ayant hiverné en Camargue lors de hiver très rigoureux de 859/860, ils remontent au printemps le Rhône avant d'être défaits par Girart de Roussillon probablement au niveau de Valence, et continuent ensuite leur raid vers l'Italie. Les Annales de Saint-Bertin précisent : en 859, les pirates de mer danois cinglèrent longuement entre Espagne et Afrique et pénétrèrent de force dans le Rhône. Après avoir ravagé plusieurs villes et monastères, ils s’installèrent dans l’île Camargue… En 860, les mêmes Danois parvinrent en pillant jusqu'à la ville de Valence et ayant tout ravagé alentour revinrent dans l'île —de Camargue— qu'ils occupaient.

À la mort de Charles (863), la partie sud de son royaume, c'est-à-dire la Provence limitée aux territoires d'Arles, Aix et Embrun, revient à Louis II le Jeune empereur et roi d'Italie. Sous cette nouvelle autorité, on ne connaît aucun comte de Provence et à Arles le pouvoir semble alors exercé par les évêques qui sont amenés à prendre la défense de la population. Ainsi l'archevêque Roland (852-869) fait fortifier le théâtre et intervient dans les campagnes. Lors d'une razzia en Camargue en septembre 869, les Sarrasins le surprennent en train de superviser la mise en défense de la région. L'évêque fait prisonnier, est échangé contre des armes, des esclaves, et autres richesses. Malheureusement, les Arlésiens ne récupéreront que son cadavre, habillé et mis sur un siège par les barbaresques au moment de la remise de rançon (probablement organisée sur la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer, à l'embouchure du Rhône de Saint-Ferréol, bras actif et encore navigable à cette époque).

En 875, à la mort de l’empereur, la Provence est récupérée par Charles le Chauve qui nomme Boson, duc de Provence. Jusqu'en 878, la tutelle de Boson sera plus nominale qu'effective car le nouveau duc réside d'abord en Italie, puis à son retour en France, confie la Provence (et le royaume d'Italie) à son frère Richard le Justicier et à Hugues l'Abbé.
Toutefois au printemps 878, Boson accueille à Arles le pape Jean VIII qui menacé en Italie vient trouver des alliés de l'autre côté des Alpes. A cette occasion l'évêque d'Arles Rostaing, reçoit le pallium. Puis après avoir résider quelque temps dans la cité, Boson et Jean VIII participent au mois de juillet suivant au concile de Troyes. Charles ayant refusé la couronne italienne proposée par le pape, Boson se laisse tenter. Mais sa tentative soutenue par Jean VIII se heurte aux nobles italiens et Boson furieux doit retourner en Provence, après une expédition infructueuse de quelques mois.
Les ambitions de Boson, freinées en Italie, vont toutefois s'exprimer à nouveau dès l'année suivante.

[modifier] La création du Royaume de Provence

/à résumer/

Le 15 octobre 879, Boson poussé par sa femme Ermengarde sœur de Charles et profitant de l'insécurité qui règne dans la Provence rhodanienne, entre en rébellion contre les successeurs carolingiens constestés Louis III et Carloman II; il se fait sacrer Roi de Provence dans son château de Mantaille avec l'appui des grands, de l'archevêque de Vienne et celui minoritaire des évêques provençaux. En effet, seuls trois prélats, dont Rostaing archevêque d'Arles, sur vingt-trois (dont onze présents) soutiennent cette prise de pouvoir ce qui souligne l'engagement fort, dès cette époque, de l'épiscopat arlésien auprès des princes bourguignons. Boson établit sa capitale à Vienne.

Toutefois, la tentative tourne rapidement à l'échec et le parti carolingien récupère la Provence, par Carloman après la prise et le pillage de Vienne en octobre 881. Carloman laisse comme trace de son autorité, quelques deniers frappés à Arles. Mais dans cette période troublée, les Sarrasins toujours présents et opportunistes, pillent à nouveau la cité, ou du moins ses faubourgs, peu de temps avant 883.

A la mort de Carloman (884), l'autorité de Charles le Gros s'étend à la Provence; Boson rentre en grâce et s'éteint à Arles peu après, le 11 janvier 887. Sa femme, Ermengarde, est alors nommée régente du royaume de Provence avec l'aide de Richard II de Bourgogne dit Richard le Justicier, le frère de Boson. En mai 887, elle conduit son fils, le futur roi de Provence Louis III l'Aveugle auprès de l'empereur Charles III le Gros pour qu'il l'adopte, ce qu'il fait.

En 890, Louis III est proclamé roi de Provence; il réside à Vienne et entreprend au début de son règne (896) quelques tentatives contre les Sarrasins qui continuent à dévaster la Provence. Il se décharge ensuite sur le comte Thibert de l'administration de son royaume, notamment lors de ses expéditions en Italie. Thibert intervient dans plusieurs cités, en particulier à Arles, puis on perd sa trace vers 910 (un de ses fils toutefois pourrait être à l'origine de la famille des vicomtes de Marseille).

En cette fin de siècle, Arles est une citadelle dominant un territoire déserté. Plusieurs textes respectivement de 874, 890 et 897, évoquent des terres dépeuplées par l'assaut des barbares. Néanmoins, la Provence rhodanienne, pour des raisons non totalement expliquées va désormais être moins affectée par les Sarrasins dont les activités vont se déplacer en Provence occidentale, probablement à la suite de leur installation dans les années 890 au Fraxinet.
Protégée par ses remparts, la cité conserve toutefois un rôle économique et religieux important. Si Arles a perdu ses fonctions de capitale au profit de Vienne où réside le roi Louis, son port contrairement au siècle précédent semble désormais l'emporter sur Marseille en pleine décadence. La frappe arlésienne connaît également un apogée. De même, dans le domaine ecclésiastique, à partir de la fin du IXe siècle les évêques d'Arles accroissent leur pouvoir temporel et spirituel au sein de l'Église provençale.

[modifier] D'Hugues d'Arles aux comtes de Provence

L'histoire de la première moitié du Xe siècle est marquée par Hugues d'Arles, comte d'Arles et de Vienne, successeur du comte Thibert et cousin du roi Louis III. En 911, il s'installe à Arles dont il fait, malgré les conflits initiaux avec l'aristocratie locale (911-920) et ses activités en Italie, la capitale de son royaume.

Après la mort d'Hugues en 948, la seconde moitié du siècle va voir apparaître sous l'autorité distante de Conrad, dit le Pacifique, la première dynastie des comtes de Provence, d'abord avec le comte Boson puis surtout son fils Guillaume Ier, dit le Libérateur, qui en chassant les Sarrasins de la Provence en 973, s'émancipe de la suzeraineté du roi de Bourgogne.
C'est également dans la seconde moitié de ce siècle que naît avec la première lignée comtale, la féodalité arlésienne. À Arles, il s'agit des fondateurs des plus illustres familles arlésiennes : d'abord Pons juvenis pour la famille des Baux dès 952 et ensuite Daidonat pour celle des Porcelet en 972. La féodalité arlésienne a ses propres particularités : elle est bien sûr rurale, mais aussi urbaine et commerciale.
Dès 980, la paix revenue apporte les conditions d'un renouveau économique [38] et la renommée du comte, un éphémère rayonnement politique[39].

[modifier] XIe siècle

[modifier] Affaiblissement du pouvoir comtal

/à résumer/

Dès les premières années du XIe siècle, les comtes Guillaume et Roubaud de Provence ne sont plus en mesure de tenir les grands lignages en respect. Dès 1008, à la mort de Roubaud, s'ouvre donc une période de troubles : les deux branches de la famille comtale sont alors représentées par des filles ou des garçons en bas âge; et les conseils de régence sont rapidement dépassés par les évènements.

Une première révolte (1018-1022) éclate menée par les châtelains de Fos contre le comte de Provence, Guillaume III dit le Pieux (993-1019), qui périra d'ailleurs lors du siège de ce château en 1019; elle sera suivie d'une seconde sédition dans les années 1033 - 1038.
Le pouvoir comtal s'effondre et les différentes factions de la noblesse tentent d'imposer leur loi en recourant au recrutement de guerriers professionnels. Ainsi à Arles, les couches aisées de la population se militarisent (miles) à l'instar des Porcelet et adoptent un genre de vie guerrier. Une des conséquences en est la transformation du bâti de la ville avec la construction de nombreux bastions privés urbains.
De plus, en ce début de siècle jusque vers les années 1030-1040, le patrimoine des grandes familles, notamment celle des Baux et des Vicomtes de Marseille, s'agrandit, moins par des spoliations de biens ecclésiastiques que par des concessions archiépiscopales en bénéfice ou précaire rapidement intégrées au patrimoine héréditaire. Ces concessions sont souvent les contreparties de l'appui à l'Église arlésienne des familles aristocratiques dont les prélats sont issus.

En septembre 1032 à la mort de Rodolphe III de Bourgogne, Arles qui fait partie du Royaume de Bourgogne depuis 934 est rattachée à l'Empire. Cette situation ne change rien : les empereurs germaniques non possessionnés en Provence ne disposent malgré leur titre d'aucun pouvoir supplémentaire. Toutefois des liens sont établis entre l'Empire et Arles. Par exemple, en 1046 l'archevêque d'Arles Raimbaud (1030-1069) agit en prélat du Saint‑Empire : il participe au concile de Sutri et assiste à Rome, au couronnement de l'empereur Henri III qu'il rencontre personnellement. L'archevêque devient en quelque sorte le vicaire de l'Empereur à Arles. Les Arlésiens vont par la suite profiter de cette situation jusqu'au milieu du XIIIe siècle (mort de Frédéric II) pour jouer l'empereur distant contre le comte relativement trop présent.

La papauté de son côté, va instrumentaliser une réforme, la réforme grégorienne, pour en faire le vecteur d'une politique visant directement l'archevêque d'Arles et de manière plus subtile, le comte de Provence.

[modifier] La réforme Grégorienne à Arles

/à résumer/

En réaction à cette violence, l'Église tente de promouvoir la paix de Dieu. En 1037 et 1041, les conciles tenus à Arles présidés par Raimbaud de Reillanne, archevêque d'Arles (cf. conciles d'Arles), précisent les règles de la Paix de Dieu : les chevaliers ont interdiction de faire la guerre, d'abord le samedi, puis du mercredi soir jusqu'au lundi matin. Raimbaud de Reillanne est le seul prélat arlésien du XIe siècle qui affirme encore la primauté de son siège sur les autres diocèses provençaux. Il sera également un promoteur actif de la réforme grégorienne en Provence tout en ménageant jusqu'à la fin de sa vie les grandes familles aristocratiques de Provence.

Dans le cadre de cette réforme, le Saint-Siège essaye aussi d'éliminer les prélats issus des grandes familles provençales qui ont tendance à mener une politique personnelle plus dans l'intérêt du patrimoine familial que de celui de l'Église. En Provence, cette politique se radicalise après l'archiépiscopat de Raimbaud. Le cas d'Aicard, archevêque de la ville, de la famille des vicomtes de Marseille, qui a pris parti pour l'empereur Henri IV contre le pape Grégoire VII dans la Querelle des Investitures à la fin des années 1070, en est un bon exemple. En l'espèce à Arles, cette tension d'ordre religieux se double d'un problème politique entre le comte et l'archevêque qui à cette époque est aussi un seigneur féodal.

Le comte de Provence Bertrand (1063-1093) qui a transféré la résidence comtale d'Arles à Tarascon en 1063 se trouve alors affaibli. Incapable d'assurer la paix, le comte demande par exemple en 1065 aux puissantes familles arlésiennes d'assurer la protection des biens de l'abbaye de Saint-Victor.
Il est par ailleurs triplement opposé à Aicard :

  • d'abord à propos de la nomination de Bermond comme abbé de Montmajour (les comtes considèrent en effet comme faisant partie de leur domaine cette riche abbaye qu'ils ont transformée en nécropole familiale)
  • ensuite probablement, comme le souligne l'historien arlésien ANIBERT, parce que l'ami de mon ennemi est mon ennemi; en effet Aicard dès 1076 s'est rapproché du comte de Saint-Gilles, excommunié par le pape
  • enfin parce qu'il redoute la puissance de la famille de l'archevêque, celle des vicomtes de Marseille.

Il recherche donc l'appui du pape en accusant l'archevêque de simonie et en se plaçant sous la suzeraineté papale, reniant ainsi ses liens de vassalité avec l'Empereur Germanique.
Le prélat arlésien est toutefois soutenu par le peuple, le clergé, les familles des Baux et des Porcelet et le comte de Saint-Gilles, Raimon IV. Ainsi, la ville refuse la destitution en 1080 de son archevêque Aicard et interdit l'entrée à Gibelin de Sabran, le nouveau prélat désigné par le pape au concile d'Avignon.[40].
Ce n'est qu'après 1096 que l'Église profitant de l'absence des dynasties locales, parties en croisade, pourra mettre de l'ordre dans sa hiérarchie, plaçant des réformateurs non liés aux familles vicomtales à la tête de son évêché. À Arles, la rébellion épiscole d'Aicard va entraîner un déclin du diocèse arlésien jusqu'au milieu du XIIe siècle. De son côté, ANIBERT [41] y voit le ferment des idées d'émancipation de la cité qui se concrétiseront cinquante ans plus tard par le consulat.

[modifier] La vie économique : défrichements et commerce

/à résumer/

Sur le plan économique, le mouvement de reprise amorcé dès la fin du Xe siècle continue après l'an 1000. Des terres sont remises en culture et dans la région de nombreuses chapelles sont bâties pour le service paroissial des laboureurs nouvellement installés. La cité elle-même se développe : une charte de l'année 1015 (cartulaire de Saint-Victor) signale la présence de maisons à l'extérieur des murs de la ville, non loin de la porte Saint-Étienne.
Après les années de tension et de conflits 1015 - 1040, la ville s'ouvre aux commerçants italiens au milieu du XIe siècle à l'époque où Gênes et Pise deviennent des puissances en Méditerranée. Un acte authentique précise : les Pisans, les Génois et les autres Lombards qui viennent à Arles. Ils remplacent les marchands juifs (Radhanites) des siècles précédents qui à partir des ports du pays franc se dirigeaient vers le Moyen-Orient.
Dans la seconde moité du siècle, les défrichements reprennent essentiellement sous la forme d'assèchements de marais, comme par exemple ceux entourant l'abbaye de Montmajour sur lesquels les moines et la ville d'Arles s'opposent avant de conclure un compromis en 1067. De même en 1073, un document indique que les moines de Saint-Victor peuvent assécher les marais de Vaquières en Crau.

[modifier] XIIe siècle

La cité va être au cours de ce siècle l'objet d'un mouvement d'émancipation urbaine, l'un des plus anciens de Provence. Ce mouvement s'inscrit dans un contexte d'une grande instabilité politique.

[modifier] Installation de la 2e dynastie des comtes de Provence et du consulat

/à résumer/

Probablement à l'initiative de l'Église qui profite de l'absence de la maison de Toulouse (avec qui elle est plus ou moins en conflit, cf. affaire de l'archevêque d'Arles Aicard), le comté de Provence passe en 1112, par le jeu d'un mariage et de donations, de la comtesse Gerberge de Provence à Raimond Berenger, comte de Barcelone et époux de sa fille aînée Douce. C'est le début officiel de la deuxième dynastie des comtes de Provence. Toutefois cette transaction est contestée et dès le début du siècle, entre 1110 et 1125, la Provence est déchirée par la rivalité entre les différents comtes qui peuvent prétendre au comté par la branche féminine (comtes d'Urgell, de Barcelone et de Saint-Gilles). Ce conflit oblige chacun à se prononcer sur son camp en tenant compte de ses intérêts (impacts de la réforme, politique patrimoniale…) :

  • Entre 1110 et 1116, les Baux interviennent avec le comte de Provence dans un faide contre les meurtriers du comte Gerbert (ou Gilbert) assassiné en 1110, dont ils récupèrent les domaines (notamment en Camargue).
  • En 1114-1115, de nombreux nobles arlésiens (les Porcelet, les Baux) participent avec le comte de Provence et les Pisans à la croisade de Majorque. Ceci dit, cette participation de laïcs à cette expédition ne traduit pas forcément, comme l'histoire le montrera, une adhésion au programme de réforme de l'Église.
  • de 1119 à la fin des années 1120, ce conflit reprend à la majorité d'Alphonse Jourdain qui marque le retour de la maison de Toulouse après vingt-cinq ans d'absence en Provence, à la suite des croisades et de la jeunesse du prince. A cette occasion Alphonse Jourdain reçoit l'appui des grandes familles, notamment arlésiennes, en mémoire des liens tissés par son père Raimon IV avec la noblesse provençale et en raison des oppositions suscitées par les progrès de la réforme de l'Église. Dans ce conflit opposant les maisons de Toulouse et de Barcelone, l'archevêque d'Arles suit le parti du pape, c’est-à-dire les comtes de Barcelone. Ce conflit va entraîner de vives tensions entre la maison des Baux, qui soutient Alphonse Jourdain, et l’archevêque Atton (1115-† 1129). L’engagement de l’archevêque Aton aux côtés de Raimond Berenger I…, alors que les Baux choisissent le camp d’Alphonse Jourdain, provoque sans doute une première rupture, que vient consommer le statut des légats du pape Innocent II (1130-1143) de ses deux successeurs . Ainsi le 3 février 1120, le pape Calixte II mande l'archevêque d’Arles, de réprimer les déprédations de Guilhem Porcelet, seigneur arlésien allié des Baux. Ce même pape, le 22 avril 1122, informe Atton de l’excommunication d’Alphonse Jourdain de Toulouse.

Finalement un accord est signé le 15 septembre 1125 [42]. Ce traité qui partage la Provence en un marquisat au Nord attribué à Alphonse Jourdain (comte de Toulouse) et un comté au Sud, dont Arles est la capitale, revenant à Raimond Bérenger (Comte de Barcelone), n'inaugure toutefois pas une période de calme. Désormais les comtes de Toulouse, soutenus par les Baux qui ont changé d'alliance, et de Barcelone-Provence saisissent toutes les occasions pour améliorer leurs positions respectives. Ce jeu d'intrigues et de compétition va être la raison de chocs ininterrompus d'autant plus que la capitale de la Provence, Arles, se trouve elle-même dans une situation politique instable. La ville en effet est découpée en quartiers appartenant à des seigneurs féodaux (archevêque, familles aristocratiques, comte de Toulouse) différents, souvent en conflit, mais unis objectivement dans le refus de laisser le comte de Provence devenir possessionné dans la cité.

La mort de Raimond-Berenger, le 19 juillet 1131 affaiblit la maison de Barcelone et donne l’impulsion supplémentaire nécessaire dans la cité d'Arles à la création dès 1131 d’un consulat. Les Arlésiens s'inspirent des villes italiennes Pise et Gênes dont les marchands fréquentent leur port, et de leur voisine Avignon qui a instauré un consulat deux ans plus tôt.

  • D’après Anibert, historien arlésien du XVIIIe siècle, le consulat aurait été créé en réponse à la montée des menaces de conflit entre la Maison des Baux et celle des comtes de Provence : Les préparatifs de guerre que faisaient sourdement les seigneurs des Baux, contre la Maison de Barcelone à la mort de Raymond-Berenger premier (il s’agit de Raimond Berenger III comte de Barcelone, 1082-1131, parfois appelé Raimond Berenger Ier comte de Provence) et peut-être quelque temps auparavant, durent décider les Arlésiens à ce grand changement, et engager l’archevêque à s’y prêter. Les circonstances exigeaient qu’on donnât à la ville des chefs capables de porter les armes au besoin… Quoiqu’il en soit, l’archevêque lui-même concourut à l’institution du Consulat, non comme un seigneur qui autorise les démarches de ses vassaux, mais comme chef de la confédération.
  • Un historien moderne, Jean Pierre Poly précise : c’est la force et la puissance des chevaliers citadins qui donnent naissance aux premières communes provençales, avant le milieu du XIIe siècle.

Le rôle grandissant des Arlésiens est ainsi consacré par l’apparition d’un consulat de caractère aristocratique avec le soutien (opportuniste ?) de l'archevêque d'Arles, Bernard Guerin (1129-1138). Quelques années plus tard en 1150, ce consulat est renforcé par une charte de l'archevêque Raimon de Montredon (1142-1160), prélat d'origine languedocienne qui manifeste une neutralité bienveillante vis-à-vis d’Alphonse Jourdain dans le conflit opposant les maisons d’Aragon et de Toulouse. Toutefois en 1156 (ou en 1150 ?), on signale une révolte de la ville d'Arles contre son archevêque, sans très bien en connaître les détails et les raisons. Quoi qu'il en soit, les premiers statuts de ce consulat sont rédigés dès les années 1160.

Dans les années 1130-1140, malgré le traité de 1125, l'autorité du comte autour de la région d'Arles est presque nulle, en dehors d'une suzeraineté nominale. Et les seigneurs des Baux font valoir dès 1131, au titre de leur union avec la fille cadette de Gerberge, Étiennette, leurs droits au comté de Provence auprès de l'empereur Conrad. En 1144, la mort sans doute non fortuite du comte Berenger Raimond à Melgueil tué par les Génois alliés du comte de Toulouse déclenche les Guerres Baussenques qui vont durer jusqu'en 1162 et se terminer par la défaite des Baux.
Ces guerres, auxquelles participent dans un premier temps les Arlésiens comme alliés des Baux, ont pour cadre la région d'Arles et plus particulièrement le château de Trinquetaille, place forte de cette famille. C'est probablement en relation avec ces luttes qu'il faut appréhender la révolte évoquée précédemment des Arlésiens contre leur archevêque en 1156 ou en 1150. Au terme de conflits successifs (1144-1150, 1156 et 1162), le comte de Provence fait raser le château de Trinquetaille et bloque le développement économique de ce quartier -il contrôle ainsi la richesse de la maison des Baux- en interdisant port et foires commerciales.

C'est à peu près à cette époque (1150-1160) que les archevêques d'Arles font de Salon-de-Provence leur résidence principale lorsque l'archevêque d'Arles, Raymond de Montredon devient seigneur de Salon. La richesse du terroir, la protection offerte par le château de l'Empéri d'une part et l'agitation urbaine d'Arles d'autre part, expliquent ce choix dans une période troublée par les guerres et les révoltes. La ville et son château sont ainsi liés pendant presque huit siècles à la temporalité de l'Église d'Arles.
A Arles, la diffusion des usages féodo-vassaliques au bénéfice des seigneuries ecclésiastiques qui est contemporaine de la normalisation des relations entre les évêques et les grands laïcs après les graves tensions de la période grégorienne, s’applique avec une particularité : l’augmentation des domaines inféodés de la famille des Baux.

…(1165-1180) / à faire : paix de J. 1176

Dans ce contexte de faiblesse des comtes, Frédéric Ier Barberousse (1122-1190), empereur germanique depuis 1155 et suzerain de la Provence souhaite reprendre le vieux titre de Roi d'Arles et rappeler ainsi son autorité. Il confirme alors de nombreux privilèges de l'Église d'Arles, intervient diplomatiquement dans les guerres Baussenques et se fait couronner le 31 juillet 1178 dans la basilique Saint-Trophime par l'archevêque Raimond de Bollène (1163-1182) en présence de tous les grands du royaume à l'exception notable du comte de Provence et de Barcelone.

Cause ou conséquence, c'est à cette époque, vers 1180, que les comtes de Provence délaissent Arles et s'installent à Aix et que la cité se dote d'un gouvernement connu dans l'histoire sous le nom de République d'Arles (1180-1251) à l'instar des villes italiennes avec qui la cité entretient de nombreuses relations.

…(1180-1200) / à faire : avant et après 1190, mort de F Barberousse

[modifier] Vie économique et religieuse au XIIe siècle

/à résumer/

Sur le plan économique, au XIIe siècle, le port d'Arles est actif comme en témoignent les épisodes de la guerre maritime et les statuts de la ville.

  • Il existe une flotte militaire arlésienne : en 1114, des bateaux de la cité participent à la croisade de Majorque; en 1120, la flotte d'Arles (14 navires conduits par les Baux et les Porcelet) aide les Galiciens contre les musulmans de Espagne; enfin, en 1165, des navires arlésiens participent avec les Pisans à la tentative d'interception du pape Alexandre III.
  • l'article 140 des statuts de la ville (rédigé entre 1160 et 1200) précise les conditions d'embarquement des pèlerins à Arles.

Les chevaliers et les probi homines arlésiens bénéficient du développement des échanges, notamment par les revenus de la lesde, des tonlieux et du sel. Accumulant d'énormes richesses qui en feront les bailleurs de fonds des comtes, ils deviennent extrêmement puissants.
La communauté juive d'Arles, relativement importante, profite également de l'essor du commerce. En 1165, Benjamin de Tudèle dénombre deux cents chefs de famille dans la cité; ils contrôlent une partie du commerce des produits de luxe et celui du vermillon et certains d'entre eux s'occupent des affaires de l'archevêque, du comte et des Baux.
Sur cette base de deux cents chefs de famille juifs, on peut tenter une estimation de la population globale de la cité : environ 8.000 à 10.000 habitants. C'est une estimation proche de celle de l'historien Louis STOUFF qui juge le chiffre de 5.000 à 6.000 avancé par Erika Engelmann à la date de 1200, comme probablement en-deçà de la vérité.
Arles bénéficie aussi des croisades; on rapporte ainsi que la première attestation en France de moulins à vent (d'origine moyen-orientale), figure dans une charte de la ville d'Arles datée de 1170.
Toutefois, au XIIe siècle Arles ne réussit pas à capter à son profit le trafic international renaissant (draps des Flandres, épices et produits du Levant) qui fait la fortune de Saint-Gilles, ville neuve établie à environ vingt kilomètres en aval du Petit Rhône à côté d'un ancien marché aux portes d'une abbaye, favorisée par un pèlerinage et par l'installation de marchands italiens qui en quelques années en font le port commercial le plus actif de la région rhodanienne.

Le XIIe siècle est sur le plan religieux une époque de transformations.
Le 29 septembre 1152, Raimon de Montredon organise la translation des reliques de saint Trophime, des Alyscamps à la basilique Saint-Étienne, qui perd probablement alors ce patronyme au profit de l'actuel Saint-Trophime. En 1170, débute la réalisation des façades sculptées de la basilique Saint-Trophime d'Arles et de Saint-Gilles-du-Gard (art roman) (fin en 1220). Selon d'autres sources, ces travaux commencés plutôt dès les années 1152, seraient terminés en 1178, à la date du couronnement dans cette basilique de l'Empereur romain germanique, Frédéric Ier Barberousse. Des travaux de transformation dans le style roman sont également signalés à cette époque sur d'autres églises d'Arles et de sa région (cf. l'église fortifiée des Saintes-Maries-de-la-Mer, vers 1175).
À côté des modifications du bâti cultuel, les nouveaux ordres religieux fondés à la fin du XIe ou au début du XIIe siècle s'implantent dans la cité et contribuent à l'évolution religieuse de la ville.

Arles, le faubourg des Templiers encore mentionné sur une carte du début du XXe siècle (en haut et à droite de l'image)
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Arles, le faubourg des Templiers encore mentionné sur une carte du début du XXe siècle (en haut et à droite de l'image)
  • Les ordres militaires :
    - les Hospitaliers de Saint-Jean créent la maison de Saint-Thomas de Trinquetaille ;
    - l'ordre des Templiers, fondé en 1119, est à Arles vers 1142 au nord de la porte du Bourg-Neuf à laquelle ils ont donné leur nom (Porte de la Milice ou Porte de la Cavalerie) et s'installe ensuite rapidement en Camargue dès les années 1160.
    Les deux ordres y acquièrent de très grands domaines ce qui entraîne l'hostilité du patriciat arlésien et des conflits de propriété et d'usage avec des monastères.
  • les Cisterciens : ils fondent une abbaye en Camargue initialement à Ulmet vers 1180, puis à Sylvéral.

[modifier] XIIIe siècle

[modifier] La fin de la république d'Arles

/à résumer/

Le mouvement d'émancipation qui a miné le pouvoir politique de l'archevêque et menacé celui du comte de Provence à la fin du XIIe siècle va se poursuivre jusqu'au milieu du siècle suivant dans un contexte différent avec de nouveaux belligérants. Il s'agit principalement des nouvelles familles aristocratiques arlésiennes, des seigneurs du nord attirés par les terres méridionales, des rois de France avec leurs ambitions sur l'Aquitaine et la Provence, de la maison de Toulouse, de l'empereur germanique et des papes confrontés à l'hérésie cathare. Sur le plan local, s'y rajoute le problème récurrent du pouvoir urbain entre les grandes familles, le comte et l'archevêque, problème qui se complique avec les aspirations politiques et économiques des classes arlésiennes.

La cité connaît donc dès le début du XIIIe siècle une série de troubles urbains qui vont opposer progressivement l'ensemble de ces protagonistes, anciens et nouveaux, au gré d'alliances fluctuantes et du sort des armes :

  • d'abord un conflit entre les familles des Baux et celle des Porcelet, entre l'ancienne aristocratie provençale et la nouvelle. Ce conflit qui a des racines locales dès 1200, résulte aussi d'un processus politique concernant l'application du traité de 1193 relatif au comté de Forcalquier. A partir de 1202, il oppose d'un côté Guilhem IV de Forcalquier, Raimon VI de Toulouse et la famille des Baux, et de l'autre côté, le comte de Provence et les Porcelet. À Arles même, il dégénère en une lutte entre quartiers : le Vieux-Bourg des Porcelet, le Bourg-Neuf des Baux et la Cité de l'archevêque. L'enjeu en est le contrôle du Méjan, quartier frontalier aux lisières du Rhône, du Vieux-Bourg et de la Cité.
  • ensuite le comte de Provence adopte une nouvelle stratégie anti-épiscopale et d'alliance avec le comte de Toulouse dans la mesure où il craint les visées politiques de l'église, avec la tournée du légat Peire de Castelnau (1203). Dans ces conditions, les Baux et les Porcelet passent en juillet 1207 à Arles un pacte avec Alphonse II avec lequel ils décident d'unir leur efforts contre l'archevêque de la ville.
  • en janvier 1208, cette attitude anti-épiscopale se traduit par le meurtre de Peire de Castelnau assassiné par un proche du comte de Toulouse et des Porcelet aux portes d'Arles (probablement à Fourques ou à Trinquetaille). Les conséquences de ce meurtre, c'est la croisade des albigeois entreprise dès l'été 1209 par les troupes conduites par Simon de Montfort qui déferlent en Provence et Languedoc. Le parti anticlérical arlésien est alors sévèrement châtié : le château des Porcelet érigé sur l'île de la Cappe est par exemple démantelé.
    À la veille de la bataille de Muret (1213), l'archevêque d'Arles, Michel de Morèse qui a su profité du retrait du comte de Provence [1] et de la présence des légats et croisés, parvient ainsi à rétablir sa domination complète sur la cité.

En 1214, Hugues des Baux s’allie à Nuno Sanche et à Bertrand Porcelet contre la ville d’Arles. Le patriciat est en effet opposé à toute forme d’intervention de l’Eglise dans le gouvernement urbain. Il est particulièrement sensible à l’exemple fourni par le consulat de Saint-Gilles en pleine décadence sous l’influence de l’abbé et encouragé par l’émancipation de Marseille contre son évêque. Après le concile de Latran de 1215 où Guilhem Porcelet conseille le comte Raimon VII de Toulouse, les Porcelet participent au siège de Beaucaire et à la reconquête de la Basse Provence par la maison de Toulouse en 1216. Ils ne parviennent cependant pas à rallier les arlésiens à la cause du comte de Toulouse et à les détacher de leur fidélité à leur archevêque. En effet à la suite de rapports conflictuels entre le patriciat et les autres classes arlésiennes l’archevêque essaye de tirer partie de ces dissensions et y réussit.

En 1217, le nouveaux consuls élus font allégeance à l’Eglise. Toutefois, le conflit avec le parti aristocratique risque d’être une aubaine pour les puissances extérieures à la cité, en particulier pour le comte de Provence. Ce dernier entreprend en effet de réduire l'autonomie des familles aristocratiques de Provence.

En réaction à cette tentative entre 1220 et 1235, les Porcelet, les Baux et les autres familles unissent leurs efforts à l'oligarchie arlésienne (République d'Arles) qui entame une politique unitaire sous l'égide du podestat. Ce mode de gouvernement correspond à un nouvel équilibre des forces et apporte des limitations aux prérogatives de l’archevêque. Sous la direction de ces gouverneurs [43] aux pouvoirs temporaires mais quasi dictatoriaux, les arlésiens agrandissent le territoire de la commune et entrent en conflit avec Marseille (vers 1228-1230) qui cherche également à construire un hinterland. La cité a également une politique étrangère et passe des accords avec des villes voisines (Nîmes…) et des cités républiques italiennes.
L’équilibre va se rompre vers les années 1232 - 1234 à la suite des transformations sociales et de l’afflux des richesses qui entraînent des luttes pour une meilleure répartition des profits et des charges. Ainsi en 1234, le podestat et l’archevêque concluent un accord favorable aux couches moyennes de la population.

Mais pour le patriciat et les familles les plus riches de la cité, l’émancipation communale doit prendre une autre voie : ça sera la confrérie des bailes (septembre 1235 – juillet 1238). D’origine essentiellement aristocratique avec quelques bourgeois enrichis, cette confrérie est dirigée par Bertrand et Raymond Porcelet. Elle est profondément anticléricale et liée à l’hérésie cathare [44], le patriciat redoutant la richesse croissante des ordres religieux et réagissant aux tracasseries de l’Eglise [45]. Ce mouvement est extrêmement violent avec des assassinats, le sac du palais de l’archevêque qui doit s’exiler, l’usurpation de biens ecclésiastiques et la suppression des sacrements ecclésiastiques.
Cependant, manquant à la fois de soutiens dans la bourgeoisie moyenne, dans les classes populaires et le bas clergé et menacée de l’extérieur, la confrérie des bailles doit capituler. C’est un recul sur la voie de l’émancipation communale. Malgré le compromis mis en place entre le patriciat et l’archevêque, le nouvel accord n’apporte pas l’apaisement et ne répond pas aux aspirations des classes moyennes et inférieures arlésiennes.

Cette nouvelle situation est une aubaine pour les puissances extérieures ; l’empereur Frédéric II la saisit en premier en désignant dès novembre 1237 un vicaire impérial, puis en 1238 en nommant Béroard de Lorette, vice-roi du royaume impérial avec Arles comme résidence.

/ à compléter …/

L'épiscopat de Jean Baussan marque un tournant dans l'histoire de la ville d'Arles : à la suite des troubles de 1234-1237 puis surtout de ceux de 1245-1250, l'archevêque qui a demandé l'aide du comte de Provence dans son conflit avec le pouvoir urbain, perd la plupart de ses prérogatives temporelles sur la ville. L'émancipation de la cité est également stoppée à la suite de la capitulation de la ville en 1251 devant les troupes de Charles d'Anjou.
La ville perd alors une grande partie de ses droits et son autonomie. Elle est spoliée de tous ses biens par le comte de Provence qui lui en laisse cependant la jouissance et l'autorité est désormais assurée par un représentant de comte, le viguier.

notes
1. - Jusqu'en 1216 …

[modifier] La fin du XIII : un déclin politique accompagné d'une prospérité économique

/à résumer/

La convention passée entre le comte et la ville en avril 1251, marque l'entrée de la ville dans une nouvelle phase de son histoire placée sous le double signe de la soumission à la nouvelle dynastie comtale (3ème dynastie comtale de Provence ou Ière dynastie d'Anjou des comtes de Provence) et de la défense de ses privilèges. Le nouveau comte fait procéder à l'examen des droits de propriété et met en place une administration tatillonne.

[modifier] l'administration comtale

A Arles, l'administration comtale siège au Palais du Podestat, au cœur de la Cité. Comme dans tous les chefs lieux de Viguerie, on trouve à la tête de cette administration le viguier, c'est-à-dire le représentant du comte qui :

  • veille à la conservation des droits et possessions du comte,
  • convoque et préside les assemblées générales des habitants et les réunions du conseil municipal,
  • assure le rôle de capitaine de la ville chargé de sa défense (jusqu'en 1368)

Il est assisté par un sous-viguier. La justice est assurée par un ou plusieurs juges et les finances du comtes sont gérées par un clavaire. Quatre notaires et plusieurs sergents complètent cette administration.
Si cette convention souligne la puissance du prince désormais propiétaire de tous les biens communaux, elle en laisse en grande partie, en fonction ses statuts particuliers de la ville, la jouissance à la communauté. Il y a donc dans cette convention des germes d'une possible transformation des rapports entre la ville et le comte et les arlésiens argueront constamment de ce statut de terre adjacente au comté pour travailler à l'élargissement de leurs privilèges.

[modifier] la défense des privilèges

En 1251, le comte a tout et la ville n'a rien si ce n'est quelques privilèges. Les arlésiens entendent toutefois qu'ils soient respectés, notamment dans dans les domaines suivants : les qualifications des officiers royaux, le bon fonctionnement de la justice, la protection du territoire communal, la conservation des avantages fiscaux acquis, le statut des juifs locaux,… . Ces privilèges sont soigneusement consignés dans les statuts de la ville et aprement défendus chaque fois que les officiers comtaux ne les respectent pas.

.....

Mais la Provence n'est qu'une étape pour l'ambitieux comte Charles. Une fois son pouvoir affermi, il se lance en 1266 à la conquête du royaume de Naples grâce au soutien de la noblesse provençale au sein de laquelle la famille des Porcellets se distingue. /voir impact de l'aventure italienne pour Arles/

Jacques de Molay, le grand Maitre des Templiers tient une réunion de l'ordre à Arles en 1296

[modifier] Les XIVe et XVe siècles

/à résumer/

Au début du XIVe siècle, la ville d'Arles accueille les juifs chassés du Languedoc. Le Rabbin et philosophe juif averroïste Joseph ibn Caspi (Yossef ibn Kaspi ou Yossef Kaspi) ben Abba Mari, (1279, L'Argentière - 1340) également connu sous son nom provençal de Sen Bonfos ou Don Bonafoux de l'Argentière, s'intalle ainsi en Provence d'abord à Tarascon en 1306 puis à Arles en 1317. D'après Louis Stouff, la ville aurait alors compris environ 250 feux, chiffre qui ne sera jamais plus égalé et qui restera le plus important dans l'histoire d'Arles [46].

A partir du milieu du XVe siècle, la ville d'Arles aux prises avec des guerres, des disettes liées aux inondations et aux sécheresses et à des épidémies dont la fameuse peste noire de 1348, voit sa population se réduire fortement. Le plus bas sera atteint un siècle plus tard, vers 1440, la ville étant alors passé d'environ 12000 (en 1337) à 5000 habitants. D'autre épidémies de peste frappent la ville en 1398, 1450 et 1481. La démographie arlésienne en est très affectée et la cité ne retrouvera ses effectifs du début du XIVe siècle qu'à la veille de la Révolution.
Paradoxalement, la cité et le pays d'Arles forts demandeurs en main d'œuvre (travaux agricoles, volonté d'accueillir des artisans…) deviennent un centre important d'immigration, d'abord avec des populations de la Provence occidentale, puis du sillon rhodanien jusqu'à Genève et enfin du Cantal et de la Lozère. Ce flux migratoire sera à l'origine de la reprise démographique de la cité à la fin du XVe siècle.

Pour l'archevêché d'Arles, le XIVe siècle n'est pas plus favorable que le XIIIe : recul démographique affectant les clercs et entraînant la disparition de paroisses urbaines, destruction des églises du faubourg, et surtout installation de la papauté à Avignon (1309). Les prélats arlésiens sont peu présents dans leur diocèse et Arles cesse d'être la résidence de ses archevêques.

En 1365, le 4 juin, Charles IV roi de Bohême se fait couronner comme son prédécesseur Frédéric Barberousse, roi d'Arles à la cathédrale Saint-Trophime.

Le 14 novembre 1396 une crue du Rhône, signalée par le chroniqueur arlésien Bertrand Boysset noie les bas quartiers de la ville (la Roquette) sous deux mètres d'eau : … il y eut un grand déluge d’eau du Rhône et des marais… et noya Montlong, La Cape, la Haute-Camargue et les marais salants de Peccais… (A Arles) L’eau monta du lundi soir au mardi à l’heure de tierce, de onze palmes de hauteur…(soit environ 2,20 m). J’ai eu tant d’eau dans ma maison que cela recouvrait les six premières marches de l’escalier … .

Sous l’archiépiscopat d’ Eustache de Lévis (1475-1489), le climat entre les communautés chrétiennes et juives se dégrade et les tensions aboutissent au sac de la juiverie d’Arles en juin 1484.

En 1483, Arles, Terre Adjacente de Provence, est réunie avec celle-ci au Royaume de France peu de temps après la mort du Roi René (1481), son dernier comte.

En 1497, la place située devant Saint-Trophime est agrandie.

[modifier] XVIe siècle

L'annexion d'Arles au Royaume de France se fait sans difficulté et quelques années plus tard, en 1536, les Arlésiens témoignent de leur attachement à leur récente patrie en arrêtant la seconde invasion de la Provence conduite par Charles-Quint.

La paix revenue, Arles s'enrichit grâce à son vaste terroir progressivement mis en culture. C'est de cette époque que datent le premières tentatives modernes de dessèchement des marais qui entourent la ville[47]. Des travaux d'irrigation sont également entrepris, dont le plus significatif, le canal de Craponne creusé dans les années 1550, relie la Durance au Rhône en aval d'Arles.
Cette période de prospérité se traduit par le développement artistique de la cité. Plusieurs monuments publics[48] et des hôtels particuliers de style Renaissance[49] sont alors édifiés.

Toutefois ces heures heureuses pour la cité s'achèvent au début des années 1560. En effet, la fin du siècle est marquée par des épidémies de peste[50] et des inondations. A ces calamités naturelles se rajoutent les guerres de religion[51]. Ces temps de troubles religieux et politiques, ponctués par la visite royale de Charles IX et de sa mère Catherine de Médicis en automne 1564[52], ne prendront fin qu'avec l'abjuration et surtout le couronnement d'Henri IV, le 27 février 1594.

Après toutes ces épreuves la situation financière d'Arles est catastrophique : fortement endettée la cité doit dès lors se résoudre à vendre une partie des biens communaux.

[modifier] XVIIe siècle

/à résumer/

Au début XVIIe siècle, la ville est toujours dans son enceinte qui est restaurée en raison des conflits de religion latents en Provence et Languedoc. Une extension importante des remparts est même envisagée, mais le projet est stoppé par Henri IV en 1608.

Après 1625, des conditions climatiques favorables et un Rhône clément permettent un accroissement de la production agricole; ces conditions relancent l'idée de l'assèchement des marais, jugés terres improductives et pathogènes. Une convention est ainsi passée le 16 juillet 1642, entre les consuls, une association et Jean Van Ens, ingénieur hollandais, pour le dessèchement des terres marécageuses. Malheureusement, une conception insuffisante, des conflits locaux et une recrudescence des crues entraînant des coûts d'entretien trop importants vont ruiner le succès initial de l'entreprise.

Déchue de toute ambition politique au profit d'Aix, Arles ne brille plus que par l'éclat de son archevêché. L'élan pastoral impulsé par le Concile de Trente est relayé dans la cité par des archevêques actifs. Il en résulte une multiplication de congrégations religieuses tandis que la poussée démographique incite à une rénovation des paroisses.

A la suite des dettes contractées et accumulées pendant les Guerres de Religion qui ont obligé la ville à vendre une partie de son immense territoire, on voit apparaître en Camargue de vastes domaines fonciers qui participent à la reconquête agricole de ce terroir déserté depuis des décennies. En retour à cet enrichissement des classes nobles et bougeoises, les arts se développent et la ville se pare d’un grand nombre d’hôtels particuliers.

La vie artistique et intellectuelle s'inspire de la Cour à la suite du passage du roi Louis XIII en octobre 1622, puis plus tard en 1660 de celui du roi Soleil. C’est de cette époque que date, en 1666 la création de la première académie royale de province à l’imitation de l'Académie française.
L’architecture s’ouvre aux idées nouvelles d’Italie mais la Cité reste la même : les riches propriétaires s’agrandissent et construisent de somptueuses demeures héritées de l’art de la Renaissance. Au niveau du tissu urbain, des modifications notables sont apportées aux établissements religieux édifiés récemment dans le cadre de la Contre-Réforme tout autour de la ville (Capucins, Carmes).

Arles, la place de la République avec l'Hôtel de ville et l'obélisque du cirque romain
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Arles, la place de la République avec l'Hôtel de ville et l'obélisque du cirque romain

Dans ce renouveau architectural émerge le nouvel hôtel de ville conçu par l’architecte arlésien Jacques Peytret aidé de Jules Hardouin-Mansart en hommage au Roi Soleil, en l’honneur duquel on érige face au nouveau monument l’obélisque ornant autrefois le cirque romain. L'édifice est achevé en 1675. À compter de 1679, une politique d’alignement est entreprise par les consuls. Ceux-ci « délibèrent un alignement général des rues pour les rendre plus agréables et plus commode ». Cette politique d’alignement qui se poursuit jusqu’à la Révolution, modifie considérablement l’aspect du centre-ville.

[modifier] XVIIIe siècle

/à résumer/

Au tournant du siècle, Arles va renouer avec un épisode de multiples catastrophes : l‘hiver 1709 ruine les récoltes et gèle les oliviers, inondations et disettes se succèdent et la grande peste de 1721 provoque un désastre démographique : elle emporte environ 9.000 habitants sur 23.000, soit plus du tiers de la cité.

Au début de 1752 (fin janvier, début février), l’archevêque de Jumillac intervient à Arles pour apaiser une émeute liée à une pénurie de blé générée par la spéculation. Il ordonne de faire des distributions de pain au peuple. Toutefois, les meneurs de l'émeute sont sévèrement châtiés ; l’un est pendu, huit condamnés aux galères à vie et d’autres à dix et cinq ans.

Vers le milieu du XVIIIe siècle, apparaissent des établissements industriels et artisanaux autour des murailles et à Trinquetaille.

En 1788-1789, un rude hiver plonge dans une profonde misère une population accablée par l’impôt. Des émeutes éclatent, et après avoir récusé leurs députés aux États Généraux, les Arlésiens se rendent maîtres de la municipalité. Le 4 août ils déposent leurs consuls et un nouveau conseil est formé, composé de représentants de la noblesse, du clergé, de la bourgeoisie et de diverses corporations.
Dès les premiers mois de la Révolution, Pierre-Antoine Antonelle, d’origine aristocratique et chef mythique des Monnaidiers (partisans de la Révolution) devient le plus important protagoniste de la Révolution française à Arles. Élu le 15 février 1790 maire de la ville, grâce aux voix des artisans et des marins, et farouchement anti-clérical, il s’oppose dans la cité à l’archevêque Monseigneur du Lau et à ses partisans, les Chiffonistes. Au cours de son mandat, le village de Fontvieille devient commune autonome par déduction du territoire arlésien.
Dans ce climat de violence quotidienne, les deux clans s’affrontent. Les élections de novembre 1791 donnent la victoire à la Chiffone emmenée par le nouveau maire Pierre Antoine Loys. Les monnaidiers pourchassés quittent la ville pour se cacher en Camargue et les vainqueurs transforment la ville en camp retranché royaliste.
Le 21 mars 1792, Arles est déclarée en état de rébellion contre la République. Une armée de Marseillais se met alors en route et entre le 27 mars dans une ville désertée durant la nuit par les chiffonistes. En punition des sentiments légitimistes de la cité, la Convention nationale condamne la ville d'Arles à raser ses remparts, ce qui ne sera réalisé que partiellement.

....

[modifier] XIXe siècle

Au XIXe siècle, Arles est marquée par les épidémies de choléra[53]. La cité subit également de profondes mutations : elle redécouvre son passé historique et se transforme de gros bourg agricole et portuaire, en ville ouvrière.

Vers 1824 le Baron de Chartrouse, maire d'Arles entreprend de remettre en valeur la patrimoine bâti en dégageant les Arènes, puis le théâtre antique.

Arles, le pont de Trinquetaille construit en 1875 et peint par van Gogh en 1888
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Arles, le pont de Trinquetaille construit en 1875 et peint par van Gogh en 1888

Port encore important[54] au début du XIXe siècle, Arles perd dès 1848 son monopole de la navigation sur le Bas-Rhône à cause des chemins de fer (ligne Paris-Lyon-Marseille) puis de Saint-Louis, port créé à l'embouchure du Rhône à partir de 1882. Le chemin de fer révolutionne l’économie et la physionomie des activités au détriment du port fluvial. La Cité se vide ainsi de ses marins qui représentaient avec leurs familles près du tiers de la population de la ville. La ville trouve cependant un second souffle dans l’industrie. Les ateliers des chemins de fer qui recouvrent les Alyscamps attirent dès 1848 une nouvelle population. Un peu plus tard, des ateliers de construction navale apparaissent à Barriol. La population rurale, qui constituait encore 40% des habitants de la ville vers 1850, quitte la cité. En moins d’un demi siècle Arles devient une ville ouvrière.

A partir des années 1830, la ville se transforme profondément en se dotant de nombreux équipements[55]. La ville se développe également en périphérie par extension de faubourgs, notamment au sud du boulevard des Lices. Le décor architectural, néoclassique au début du XIXe siècle, devient plus éclectique après 1850.

Son territoire est lui aussi mis en valeur. En 1856, des industriels bâtissent Salin-de-Giraud au sud de la commune pour l'exploitation du sel. Un peu plus tard, en 1892, deux lignes de chemin de fer sont créées pour le développement de ces salins et plus généralement, pour celui de la Camargue[56].

[modifier] Administration

[modifier] Maires d'Arles

Maires élus depuis 1790.

[modifier] Avant le XVIIIe siècle

  • 1693-1705 : Jacques Nicolay (de)

[modifier] Au XVIIIe siècle

  • 1705-1707 : Joachim Guillaume Nicolay (de)
  • 1789-1790 : Joseph Barras (de)
  • 1790-1791 : Pierre Antoine Antonelle (d'), premier maire élu
  • 1791-1792 : Pierre Antoine Loys, guillotiné en 1794 à Lyon
  • 1792-1792 : André Roullet
  • 1792-1793 : André Cadet Brun
  • 1793-1793 : Jean François Grignard de La Haye
  • 1793-1793 : Guibert (avec Jean François Grignard de La Haye)
  • 1793-1793 : Siffren Boulouvard (avec Jean François Grignard de La Haye)
  • 1793-1793 : André Cadet Brun (avec Jean François Grignard de La Haye)
  • 1793-1793 : Dominique Perrier (avec Jean François Grignard de La Haye)
  • 1793-1793 : Rolland (avec Jean François Grignard de La Haye)
  • 1794-1794 : Clarion
  • 1794-1794 : Honoré Jourdan
  • 1794-1794 : Maquinet
  • 1794-1794 : Paul Vespier
  • 1794-1794 : Maquinet
  • 1794-1794 : Paul Vespier
  • 1794-1794 : Maquinet
  • 1794-1794 : Gombert
  • 1794-1794 : Maquinet
  • 1794-1794 : Paul Vespier
  • 1794-1794 : Raymond Bonafoux
  • 1794-1794 : Jurand
  • 1794-1794 : André Michel
  • 1794-1794 : Guillaume André Brunet
  • 1794-1794 : Pierre Germain Volpeliere
  • 1794-1794 : Claude Valliere
  • 1794-1795 : Louis Bret
  • 1795-1795 : Trophime Tinellis
  • 1795-1795 : Antoine Rippert (ou Ripert ?)
  • 1795-1796 : Florentin Maureau
  • 1796-1797 : Pierre Pomme
  • 1797-1797 : Antoine Ripert (ou Rippert ?)
  • 1797-1797 : Joseph Martin
  • 1797-1797 : François Chabrier
  • 1797-1799 : Antoine Ripert (ou Rippert ?)
  • 1799-1804 : André Michel

[modifier] Au XIXe siècle

  • 1804-1807 : Henry Roure (du)
  • 1807-1808 : Claude Valliere
  • 1808-1813 : Anne Joseph Louis Marie Grille d'Estoublon (de)
  • 1813-1815 : Jean François Sauret
  • 1815-1815 : Pierre Joseph Trimond Giraud (de)
  • 1815-1815 : André Cadet Pomme
  • 1815-1815 : Jean François Sauret
  • 1815-1815 : Thomas Orcel
  • 1816-1816 : Jean Aubert
  • 1816-1816 : Jean Baptiste Valentin Meyran de Lagoy (de)
  • 1816-1816 : Jean Aubert
  • 1817-1821 : Étienne Gabriel Perrin de Jonquieres (de)
  • 1821-1824 : Pierre Joseph Trimond Giraud (de)
  • 1824-1830 : Guillaume Michel Jérôme Meiffren Laugier, baron de Chartrouse
  • 1830-1830 : Jean Boulouvard
  • 1831-1831 : Pierre Fassin
  • 1831-1831 : Joseph Giraud
  • 1831-1835 : Florentin Pierre Maureau
  • 1835-1843 : Jean Boulouvard
  • 1843-1843 : Honoré Bizalion
  • 1843-1843 : Jacques Gay
  • 1843-1844 : Casimir Perrin de Jonquieres (de)
  • 1844-1845 : Jean Julien Estangin
  • 1845-1848 : Eugène Joseph Marie Grille (de)
  • 1848-1848 : Pierre Fassin
  • 1848-1848 : Joseph Giraud
  • 1848-1850 : Achille Moutet
  • 1850-1855 : Bernard Benoit Remacle, avocat et père de Louis Remacle, maire d'Arles en 1871-1872
  • 1855-1865 : Jules Meiffren Laugier Chartrouse (de)
  • 1865-1866 : Jean Jacques Constantin Martin-Raget
  • 1866-1866 : Jacques Martin
  • 1866-1870 : Achille Moutet
  • 1870-1871 : Augustin Tardieu, propriétaire terrien
  • 1871-1872 : Louis Remacle, avocat et fils du maire d'Arles Bernard Benoit Remacle
  • 1871-1874 : Hilaire Quenin
  • 1872-1872 : Denis Mihle
  • 1873-1874 : Augustin Tardieu, propriétaire terrien
  • 1873-1874 : Claude Gautier
  • 1874-1874 : Léger Etienne Ambroy
  • 1874-1876 : Léon Joseph Mauche
  • 1874-1876 : Raymond Paul Marc Delmas
  • 1874-1876 : Claude Dumas
  • 1876-1877 : Augustin Tardieu, propriétaire terrien
  • 1876-1877 : Claude Gautier
  • 1876-1877 : Jacques Flechon
  • 1877-1877 : Louis Carrie
  • 1877-1878 : Augustin Tardieu, propriétaire terrien
  • 1877-1877 : Claude Dumas
  • 1877-1880 : Nicolas Sinard
  • 1878-1880 : Emile Fassin
  • 1880-1880 : Amédée Gay
  • 1880-1884 : Jacques Martin
  • 1880-1884 : Antoine Rouchon
  • 1884-1888 : Amédée Gay
  • 1884-1888 : Nicolas Sinard
  • 1888-1894 : Jacques Tardieu
  • 1888-1894 : César Bernaudon
  • 1894-1894 : Daumas
  • 1894-1900 : Jacques Martin
  • 1894-1894 : Antoine Rouchon
  • 1894-1900 : César Bernaudon

[modifier] Au XXe siècle

[modifier] Au XXIe siècle

[modifier] Cantons

Arles est le chef-lieu de deux cantons :

[modifier] Arrondissement

Arles est le siège d'un arrondissement des Bouches-du-Rhône, l'arrondissement d'Arles, qui comprend 9 cantons et 36 communes dont 4 de plus de 10.000 habitants pour une population totale de 180.948 habitants (recensement 1999).

[modifier] Communauté d'agglomération

Arles fait partie de la Communauté d'agglomération Arles-Crau-Camargue-Montagnette depuis sa création en janvier 2004. Cette communauté peuplée de 75.939 habitants (recensement 1999) regroupe outre Arles, 4 autres communes : Boulbon, Saint-Martin-de-Crau, Saint-Pierre-de-Mézoargues et Tarascon.

[modifier] Patrimoine

Arles est classée ville d'Art et d'Histoire.

Une douzaine de monuments sont inscrits sur la liste de 1840 dressée par Prosper Mérimée. Une grande partie des monuments est protégée dès la première moitié du XXe siècle. Sur le territoire d’Arles il y a 44 monuments historiques classés et 48 monuments inscrits à l’inventaire supplémentaire au 1er janvier 2006. La grande majorité de ces édifices est située dans le centre historique.

Les monuments romains et romans de la ville d’Arles sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité depuis 1981.

[modifier] Patrimoine historique

Le patrimoine historique arlésien se compose essentiellement de monuments romains et du moyen-âge. Il est complété par quelques réalisations majeures des XVIe et XVIIe siècles. Parmi les édifices les plus connus, il convient de signaler les monuments suivants :

Le forum
Le forum d’Arles est la première grande réalisation urbaine vers 30-20 av. J-C de la colonie romaine fondée en 46 av. J.-C pour remercier Arelate de son soutien à César.

Les cyptoportiques
Substructions du forum construits en même temps que ce dernier.

Le théâtre antique
Le théatre antique d'Arles est construit à la fin du Ier siècle av. JC, juste après la fondation de la colonie romaine. Commencé vers 40/30 av. J.-C, il est achevé vers l’an 12 av.J.-C; le théâtre s'inscrit dans le quadrillage romain, sur le decumanus et fait partie du plan d'urbanisme Augustéen. Des premières fouilles en 1651 surgira la fameuse "Vénus d'Arles" (statue en marbre, actuellement au Louvre)

Les arènes
Les Arènes d'Arles sont un amphithéâtre romain construit vers 80/90, à l'époque flavienne.

Le cirque
Le cirque romain d'Arles est le plus vaste édifice romain de la cité; il est édifié à partir de 149, sous les Antonins pour les courses de chars.

Les Alyscamps
Nécropole paienne et chrétienne d'Arles.

Les thermes de Constantin
Ils sont construits au début du IVe siècle sur les bords du Rhône, lorsque Constantin Ier résidait à Arles; ils ont été longtemps interprétés à tort comme les ruines d'un palais romain.

Autres monuments:

  • Fortifications
  • Hôtel de Ville
  • Palais des Podestats
  • Porte Auguste
  • Restes du pont romain

[modifier] Patrimoine religieux

  • Église Saint-Trophime
  • Cloître de Saint-Trophime
  • Chapelle des Trinitaires
  • Chapelle de la Charité
  • Enclos de Saint-Césaire et cathédrale paléo-chrétienne
  • Église de la Major
  • Église Saint-Césaire
  • Église Sainte-Anne
  • Église des Dominicains
  • Grand prieuré de Malte
  • Commanderie Sainte-Luce

[modifier] Patrimoine culturel

Musée de l'Arles et de la Provence antiques

Image:ArlesMuseoArcheologico.JPG
Musée de l'Arles et de la Provence antiques

Le Musée de l'Arles et de la Provence antiques est un musée construit en 1995, dans un bâtiment moderne conçu par l'architecte Henri Ciriani, sur la presqu'île où se trouvait l'ancien cirque romain pour abriter les collections archéologiques particulièrement riches de la ville.(Site officiel). Il contient en particulier la deuxième collection de sarcophages paléochrétiens après celle des musées du Vatican.

Museon Arlaten
Le Museon Arlaten se trouve au centre de la cité (29, rue de la République) et contient des collections représentatives des arts, de l'ethnologie et de l'histoire du pays d'Arles. Il a été fondé par Frédéric Mistral, après qu'il eut recu le Prix Nobel de littérature en 1904.

Musée Réattu
Musée situé sur les quais du Rhône (10, rue du grand Prieuré), il est essentiellement consacré à l'œuvre du peintre arlésien Jacques Réattu, grand prix de Rome, à la photographie et à l'architecture. Ce musée abrite également une collection de dessins de Picasso.

[modifier] Personnalités nées à Arles

[modifier] Jumelages

[modifier] Voir aussi

[modifier] Galerie d'images

[modifier] Articles connexes

  • Archevêché d'Arles : histoire du diocèse d'Arles avec les évêques et archevêques d'Arles
  • conciles d'Arles : conciles tenus à Arles
  • Rhône : sur les inondations et les crues du fleuve à Arles
  • Vincent van Gogh : sur le séjour du peintre à Arles et les tableaux de l'artiste représentant la cité
  • Camargue : une partie du territoire d'Arles

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Crau, Alpilles, Camargue, histoire et archéologie du Groupe Archéologique Arlésien, 1997 - ISBN 2950848311
  • Arles antique de Marc Heijmans, Jean-Maurice Rouquette, Claude Sintès, 2006 - ISBN 2858228957
  • Arles durant l'antiquité tardive de Marc Heijmans, Paris, Collection de l'École Française de Rome, 2004 - ISBN 2728306265
  • Arles au Moyen-Âge, de Louis Stouff, La Thune Marseille, 2000 - ISBN 291384703X
  • Mémoires historiques et critiques sur l'ancienne République d'Arles d'Anibert, 1779-1781.
  • La Révolution arlésienne, Ville d’Arles, 1989.
  • Espace et urbanisme d'Arles, des origines à nos jours du Groupe Archéologique Arlésien, 2000 - ISBN 295084832X

[modifier] Divers

  • Rencontres photographiques d'Arles : Depuis 1968, ce festival de photographie, créé par le photographe Lucien Clergue et l'écrivain Michel Tournier, se tient chaque année à Arles au mois de juillet.
  • L’École nationale supérieure de la photographie[57] est située dans cette cité.
  • La maison d'édition Actes Sud, une des grandes maisons d'édition française (elle a publié le prix Goncourt en 2004), est également située à Arles, au lieu de Paris comme la plupart de ses consœurs.
  • L'Arlésienne est le titre d'un conte du voisin nîmois Alphonse Daudet, devenu ensuite un drame en trois actes mis en musique par Georges Bizet.
  • L’usage perdure de désigner une localisation dans la ville en utilisant la préposition en au lieu de à : Son influence s'étend en Arles et en Provence. Il faut attribuer cet usage (comme pour la ville d'Avignon) au temps où Arles était un royaume car c'est la règle en français dans ce cas, ou bien en association à l'expression le pays d'Arles souvent employée dans la région à cause de l'étendue de la commune. Il n'est pas du tout justifié d'utiliser cette formule aujourd'hui, à part dans un contexte historique (pour désigner le royaume), ou lorsqu'on parle du pays ; mais on l'emploie encore parfois pour la ville lorsqu'on veut utiliser un langage affecté ou snob.

[modifier] Notes

  1. Le tronçon Avignon - Tarascon - Arles - Marseille est concédé en 1843. Les travaux durent jusqu'en 1852.
  2. La ville lui est reconnaissante d'avoir imposé en 1845 le tracé de chemin de fer passant par Arles et non par Aix, comme initialement prévu.
  3. D’après Rue d’Arles, qui êtes-vous ? d’Annie Tuloup-Smith, l’origine de ce nom remonte au Moyen-Âge, lorsqu’il existait sur ce territoire, trois canaux et trois ponts (tripontius ager, ie territoire aux trois ponts devenu Trébon).
  4. La tour la plus récente, dite la Tour Saint-Louis, est visible dans la commune voisine de Port-Saint-Louis-du-Rhône; elle date du début du XVIIIe siècle.
  5. La pérennité de cette industrie se pose compte tenu que les sociétés exploitant les salins, propriétaires de milliers d'hectares, pourraient être tentées par une spéculation immobilière
  6. Le remplacement du bac de Barcarin par un pont pourrait bientôt changer cette situation
  7. La préfecture maritime a fait détruire une partie de ces constructions en 2005
  8. Chiffres 2004
  9. La nourricière
  10. La ville des marais : le lieu situé près (are) de l'étang (late)
  11. César y établit les vétérans de la sixième légion
  12. Cf. Geographie, Livre IV
  13. Cf. Histoire Naturelle, III, 71
  14. Quant à Chrocus, il fut capturé près de la ville d'Arles des Gaules, et après avoir subi divers supplices, il mourut frappé d'un coup d'épée, expiant à juste titre les souffrances qu'il avait causées aux saints de Dieu. (Histoire des Francs - Grégoire de Tours)
  15. En 257, entre 268 et 278, puis entre 289 et 292.
  16. L'expansion des quartiers suburbains est en effet arrêtée par des incendies et destructions durant les années 250-270. Le même phénomène est observé sur la rive droite (Trinquetaille) où de riches maisons sont détruites à la suite d'un grand incendie survenu vers 260/275.
  17. La transformation des cités ouvertes en villes fortifiées se généralise dans la deuxième partie du IIIe et dans la première partie du IVe siècle, sous la poussée des circonstances. Tous les empereurs, dans une proportion variable, y prennent leur part. Le cas le plus célèbre est celui de l'enceinte de Rome, commencée en 271 par [[Aurélien (empereur romain)|]] et achevée par Probus.
    Au milieu du IVeme siècle l'œuvre s'achève et toutes les provinces, en Orient comme en Occident, sont couvertes d'un réseau de villes fortifiées. Ces enceintes ont généralement des dimensions restreintes : 800 mètres à Vérone, entre 900 et 2.000 mètres dans les Gaules, entre 2 000 et 2.500 mètres à Bordeaux, Poitiers et Sens. La seule exception, mais elle est d'importance, est l'enceinte de Rome qui fait 18.800 mètres, dont la dimension se justifie aisément par la taille et l'importance de la ville.
    Les villes fortifiées remplissent bien leur rôle : en 298, menacé par les Alamans, Constance Chlore trouve refuge derrière les remparts de Langres.
    D'après un site de ENS ici
  18. Cf. Edit de Milan en 313
  19. Cf. conciles d'Arles)
  20. Cf. Les Alyscamps, nécropole romaine et chrétienne arlésienne
  21. PALANQUE (J.R.) dans un article : La date du transfert de la Préfecture des Gaules de Trèves à Arles estime que la date est plus ancienne : 395 (voir sur Gallica, page 359)
  22. Constance part d' d'Arles, probablement en mars, passe le Rhône, se rend maître de tout le littoral entre le Rhône et les Pyrénées et coupe le ravitaillement des Wisigoths en s'emparant de Narbonne. Ataulf cédant aux instances de Placidie, à qui cette guerre contre ses compatriotes est odieuse, quitte la Narbonaise, et passe en Espagne où, vers la fin de l'année 414, il s'empare de la ville de Barcelone.
    Cf. aussi Histoire de la Provence, sous la direction d'Edouard BARATIER - page 78
  23. Les Wisigoths combattent tantôt dans le sens de la politique romaine quand ils sont rétribués (contre un usurpateur comme Jovin, contre les bagaudes, contre les Vandales et les Alains), tantôt pour leur propre compte, dès qu'ils manquent de ravitaillement. Ils finissent par s'installer en Aquitaine comme fédérés en 415
  24. Cf. Edit d'Honorius et Théodose (418 - Arles) donné le 15 avant les calendes de Mai ; reçu à Arles le 10 avant les calendes de Juin, les augustes Honorius, consul pour la 12e fois, et Théodose pour la 8e
  25. D'après saint Hilaire
  26. Le préfet du prétoire Ferreolus invite le roi Wisigoth Torismond à un festin et achète son départ avec une lourde coupe ornée de joyaux.
  27. Cf. Histoire des Francs de Grégoire de Tours
  28. Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs (livre IV) donne quelques détails :
    Le roi Sigebert, désirant s’emparer de la ville d’Arles, ordonna aux habitants de l’Auvergne de se mettre en marche. Ils avaient alors pour comte Firmin [Firminus] qui se mit à leur tête. D’une autre part vint Audovaire, aussi à la tête d’une armée ; ils entrèrent dans la ville d’Arles, et firent prêter serment au roi Sigebert. Le roi Gontran l’ayant appris, envoya le patrice Celse à la tête d’une armée ; arrivé à Avignon, il prit cette ville, marcha ensuite vers Arles, et l’ayant environnée, commença à attaquer l’armée du roi Sigebert qui y était enfermée. Alors l’évêque Sabaude leur dit : Sortez des murs et livrez le combat ; car, enfermés dans ces murs, vous ne pourriez vous défendre non plus que le territoire de cette ville. Si, par la grâce de Dieu, vous êtes vainqueurs, nous vous garderons la foi que nous vous avons promise ; si au contraire ce sont eux lui l’emportent, voici que vous trouverez les portes ouvertes, entrez-y alors pour ne pas périr. Trompés par cet artifice, ils sortirent des murs et se prirent en bataille ; mais lorsque vaincus par l’armée de Celse, et commençant à fuir, ils revinrent à la ville, ils en trouvèrent les portes fermées ; l’armée ennemie les poursuivant à coups de traits par derrière, et les gens de la ville les accablant de pierres, ils se dirigèrent vers le fleuve du Rhône, et se mirent sur leurs boucliers pour gagner l’autre rive ; mais emportés par la violence du fleuve un grand nombre se noyèrent, et le Rhône fut alors, pour les habitants d’Auvergne, ce que nous lisons que fut autrefois le Simoïs pour les Troyens
  29. Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs (livre VIII) donne quelques détails :
    Après ce temps, trois chefs lombards, Amon, Zaban et Rhodan[lv], firent une irruption dans la Gaule. Amon prit la route d’Embrun jusqu’à Macheville[lvi], dans le territoire d’Avignon, domaine que Mummole tenait d’un présent du roi, et y fixa ses tentes. Zaban descendit par la ville de Die jusqu’à Valence et y plaça son camp ; et Rhodan, arrivé à Grenoble, y déploya ses pavillons. Amon ravagea aussi toute la province d’Arles et les villes situées dans ses environs ; il vint jusqu’au champ de la Crau [Champs des Pierres], qui tient à la ville de Marseille, et en enleva des troupeaux et des hommes : il se disposait aussi à mettre le siège devant la ville d’Aix, mais il s’en éloigna pour le prix de vingt-deux livres d’argent. Rhodan et Zaban en firent autant dans les lieux où ils arrivèrent.
  30. Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs (livre VIII) donne quelques détails :
    Le roi ayant entendu ces nouvelles, nomma pour duc Leudégésile à la place de Calumniosus surnommé Agilan, lui soumit toute la province d’Arles (ie Provence Arlésienne) et lui donna plus de quatre mille hommes pour en garder les frontières. Nicet duc d’Auvergne partit également avec des troupes, et fut chargé de cerner les frontières du pays.
  31. Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs (livre IX) donne quelques détails :
    Les Goths, à cause des ravages que l’année précédente l’armée du roi Gontran avait exercés dans la Septimanie, firent une irruption dans la province d’Arles, enlevèrent beaucoup de butin, et emmenèrent captifs tous les habitants, jusqu’à dix milles de la ville. Ils prirent aussi un château nominé Beaucaire, désolèrent le pays et ses habitants, et s’en retournèrent sans avoir éprouvé aucune résistance..
  32. Cette date ne fait pas l'unanimité; d'autres historiens avancent une période plus tardive : au VIIIe, voire au IXe siècle.
    D'autres estiment que la réfection des remparts s'est produite plus tôt, comme à Narbonne, où l’enceinte construite dès le IIIe siècle après l’invasion des Alamans fut restaurée au moins une fois au Ve siècle par le préfet du prétoire des Gaules qui releva les portes de la ville, en même temps que le pont et l’aqueduc.
    Cf. Histoire de Narbonne, de Jacques Michaud et André Cabanis, dir., Toulouse, Privat, 1981, p. 75.
  33. Avec notamment les pierres du cirque romain situé à l'extérieur et au sud-ouest de la ville
  34. Cf. Histoire de la Provence, sous la direction d'Edouard BARATIER - page 94
  35. Cf. Chronique de Frédégaire
    Charles Martel fait trois expéditions dont deux, celle de 736 puis celle de 739 concernent Arles
    En 736 : L’habile chic Charles ayant levé une armée, marcha du côté de la Bourgogne [736], soumit en sors pouvoir la ville de Lyon, les seigneurs et les préfets de cette province, établit ses juges jusqu’à Marseille et Arles, et revint, chargé de trésors et de butin, dans le royaume des Francs, au siége de son empire..
    En 737 : La belliqueuse nation des Ismaélites qu’en langue corrompue on nomme Sarrasins, s’étant encore soulevée, ils passèrent soudain le Rhône. Ces rusés infidèles, à la faveur de la fraude et de la perfidie d’un certain Mauronte et de ses compagnons, entrèrent en armes dans Avignon [737], ville bien fortifiée, entourée de montagnes, et ils ravagèrent tout le pays. Le vaillant duc Charles envoya contre eux, avec un grand appareil de guerre, son frère le duc Childebrand, guerrier courageux, avec d’autres ducs et comtes. Promptement arrivés devant la ville d’Avignon, ils dressent leurs tentes, entourent la ville et les faubourgs, assiègent cette cité très bien fortifiée, et disposent leur armée. Bientôt le duc Charles, arrivant à leur suite, cerne les remparts, assoit son camp, et presse le siège. Les guerriers se précipitent sur les remparts et les murs des maisons, comme jadis à Jéricho, au bruit des armes et au son des trompettes, bien munis de machines et de cordages, et emportant enfin la ville, ils y mettent le feu, pressent leurs ennemis, les renversent, les égorgent, et les réduisent heureusement en leur pouvoir.
    Le brave Charles victorieux passa le Rhône avec son armée, pénétra dans le pays des Goths, s’avança jusque dans la Gaule narbonnaise, ...
    En 739 : Au bout de deux ans [739], Charles envoya dans la Provence son frère Childebrand, dont nous avons parlé, avec des comtes et une armée. Ils arrivèrent à la ville d’Avignon, où Charles se hâta de les rejoindre. Il ramena sous son pouvoir tout le pays, jusqu’au rivage de la grande mer. Le duc Mauronte s’enfuit dans des rochers inaccessibles. Le prince Charles, après avoir acquis tout ce royaume, revint victorieux, personne ne se révoltant contre lui.
  36. Cf. Arles au Moyen Âge de Louis STOUFF - page 18
  37. Garin est probablement l'altération de Warin suivant un processus commun à bien d'autres noms et mots : Guillaume pour Wilhem, guerre pour war,…
  38. Accroissement démographique et développement agricole (vigne et céréales); assèchement des marais qui entourent l'abbaye de Montmajour en 972; extension, déjà commencée en 972, de la ville en dehors de ses remparts (le Vieux Bourg au sud et le Bourg Neuf au nord); création vers 980 d'un des premiers chapitres de France (avec celui d'Avignon)
  39. Par exemple, la princesse Azalaïs appelée aussi Adélaïde d'Anjou (947-1026), ancienne épouse du futur roi de France Louis V, se réfugie à Arles en 983 et se marie contre avec le comte Guillaume en 984. Leur fille, Constance d'Arles (986-1032) sera reine de France par son mariage avec Robert II.
  40. À propos de cette situation, on peut signaler que le pape Urbain II de passage en France quinze ans plus tard, en 1095-1096, pour prêcher la première croisade (Concile de Clermont en 1095) sillonne de nombreuses villes du Languedoc et de Provence (Montpellier, Nîmes, Saint-Gilles, Tarascon, Avignon, Aix, Cavaillon…) tout en évitant soigneusement la cité d'Arles encore aux mains d'un évêque banni.
  41. Cf. Mémoires historiques et critiques sur l'ancienne République d'Arles de M. ANIBERT, 1779 - page 62
  42. Ce traité établit un marquisat de Provence, au Nord de la Durance, attribué à Alphonse Jourdain (comte de Toulouse) et un comté de Provence, au Sud, dont Arles est la capitale, et qui revient à Raimond Bérenger (Comte de Barcelone). Cet accord est à la fois un traité de partage de la Provence et une convention destinée à étouffer les revendications provençales d'un prétendant plus modeste : le comte de Forcalquier.
  43. Il s'agit généralement d'étrangers non liés aux factions arlésiennes, pour la plupart italiens, recrutés et renouvelés chaque année pour assurer un gouvernement neutre de la cité
  44. D’après les historiens Fernand BENOIT et Erika ENGELMANN
  45. Cf. Voir par exemple les règles adoptées lors du concile présidé par l’évêque d’Arles Jean Baussan
  46. Les juifs seront également chassés de Provence au début du XVIe siècle. Entre temps à Arles, leur nombre va décroitre régulièrement jusqu'à la période de 1420 (conflit avec les catalans supposés entretenir des relations avec les juifs d'Arles) et aux incidents de la seconde moitié du XVe siècle liés aux prêches enflammés des frères dominicains et franciscains (cf. pogrom de 1484).
  47. Cf. les initiatives suivantes :
    • En 1540, la ville d'Arles aurait ainsi négocié à ce sujet avec le comte de Paucallier.
    • Près d'un demi-siècle plus tard, Jacques Audier et Philippe Larcher font de nouvelles propositions concernant les marais du Trébon, du Plan du Bourg et Coustières de Crau. Ces propositions restent sans suite sans doute à cause des sommes énormes nécessaires.
    • Enfin en 1599, le roi Henri IV fait publier un édit accordant au hollandais Berg-op-Zoom, le privilège exclusif de faire le dessèchement de tous les marais de France.
  48. Cf. La Tour de l'Horloge couronnée de la fameuse statue de l'Homme de Bronze coulée en 1555, la porte de la Cavalerie en 1558,…
  49. En particulier sur la place du Sauvage, dans la rue Jouvène, ...
  50. Cf. En particulier celle de 1579-1580)
  51. Cf. Principalement entre 1561-1562 où Arles est menacée à ses portes (Saint-Gilles, Beaucaire, Les Baux) et entre 1588 -1594, années au cours desquelles la ville suit le parti de la Ligue et la société arlésienne s'entre déchire dans une véritable guerre civile.
  52. Cf. Crue automnale de fin novembre - début décembre 1564 à Arles. Sur le chemin du retour, la caravane royale (Charles IX et sa mère Catherine de Médicis) fut immobilisée dans Arles par une crue du Rhône. Il entra, le jeudi 16, à Arles, où les eaux le retinrent pendant trois semaines. Il quitta la cité le 7 décembre ...
  53. La cité subit 9 épidémies successives correspondant aux 2e,3e,4e et 5e pandémies de cette maladie
  54. Arles possède 104 bateaux en 1804, ce chiffre passant à 152 en 1847. En 1837, le port de la cité est au 13e rang national devant des villes maritimes comme Brest, Saint-Malo ou Cherbourg
  55. On voit s’élever les Haras, le canal d’Arles à Bouc est creusé, la promenade des Lices aménagée, les Arènes et le Théâtre antique ont été dégagés. Les crues des années 1840 et surtout celle de 1856, entraînent la construction de quais qui protègent la ville du fleuve. L'urbanisme du Second Empire se traduit dans la cité par le percement de nouvelles artères (rue Gambetta...), l’aménagement de deux ponts sur le Rhône, un pour le train en 1850 et l’autre en 1875 pour relier la ville à Trinquetaille sur la rive ouest du Rhône à la place du pont de bateaux, et la construction de nouveaux bâtiments à usage collectif : poste, écoles, théâtre, magasins
  56. Transport du sel, de produits agricoles, de matériaux de construction et de voyageurs. Il y a deux lignes : la première ligne assure la liaison avec Salin-de-Giraud et la seconde avec les Saintes-Maries-de-la-Mer
  57. http://www.enp-arles.com
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