Convention nationale
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En France, la Convention nationale est le nom donné à l’assemblée qui succède officiellement à l’Assemblée législative et qui dura du 20 septembre 1792 au 26 octobre 1795.
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[modifier] Conditions de la création de la Convention nationale
La Convention nationale a été créée dans un contexte extrêmement tendu :
La France avait déclaré la guerre à l'Autriche le 20 avril 1792.
Le roi Louis XVI avait demandé l'appui de la Prusse. Le manifeste de Brunswick, envoyé le 25 juillet, comportait des expressions malvenues vis-à-vis du peuple (de France) si l'on faisait outrage à la famille royale. Lorsqu'il fut parvenu à ses destinataires début août, la panique se répandit dans la capitale.
Le 10 août eut lieu la Commune insurrectionnelle de Paris et la prise des Tuileries. L'Assemblée législative vota un décret demandant l'élection au suffrage universel (masculin) d'une Convention nationale.
Un Conseil exécutif provisoire fut aussi formé pour assurer la continuité du gouvernement. Il fut composé de six ministres choisis hors de l'Assemblée législative.
Du 2 au 5 septembre, des massacres se produisirent à Paris, ainsi que dans quelques villes de province.
Les élections eurent lieu à une date difficile à estimer, en septembre. Le principe était celui du suffrage universel à deux degrés. En fait, seuls les hommes de plus de 21 ans étaient appelés à voter. Ni les domestiques ni les personnes sans revenus connus n’étaient autoriser à participer au suffrage[1]. Sur un total de 7 millions d'électeurs (masculins, âgés de plus de 21 ans), il y eut 630 000 votants, soit près de 90 % d'abstention.
La Convention proclama la République le 22 septembre 1792 et s’auto-institua en tribunal pour instruire le procès de Louis XVI.
[modifier] Historique de la Convention
L'histoire de la Convention peut être découpée en trois périodes :
[modifier] Convention girondine
(20 septembre 1792 – 2 juin 1793)
Elle créa le Tribunal révolutionnaire de Paris, qui jugea Marie-Antoinette, et le Comité de salut public.
[modifier] Convention montagnarde
2 juin 1793 (14 Prairial an I) – 27 juillet 1793 (9 Thermidor an II).
Elle est l'auteur de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen en prairial an I (juin 1793).
[modifier] Convention robespierriste
27 juillet 1793 (9 Thermidor an I) - 27 juillet 1794 (9 Thermidor an II)
Elle décréta la levée en masse le 23 août 1793 (6 Fructidor an I) et organisa la Terreur.
La Convention montagnarde créa par le décret du 21 ventôse an II (11 mars 1794) une commission chargée de créer l'École Centrale des Travaux Publics, future École polytechnique. Gaspard Monge et Lazare Carnot (appelé le grand organisateur de la victoire) en furent les principaux membres.
[modifier] Convention thermidorienne
27 juillet 1794 (9 Thermidor an II) – 26 octobre 1795 (4 Brumaire an IV).
Elle prépara l’avènement du Directoire.
Le 28 septembre 1794, elle vote la loi qui constitue l’acte de fondation de l’École Centrale des Travaux Publics, qui prendra le nom d'École polytechnique.
Malgré ses dissensions internes, elle réussit à écraser les royalistes de Vendée et du Midi, ainsi qu’à vaincre l’Europe coalisée contre la France.
[modifier] Composition de la Convention
En 1792, la Convention était officiellement composée de 782 députés ; dans la pratique, il n'y eut rarement plus de 350 siégeants au cours des séances[2].
[modifier] Institutions fondées par la Convention
La Convention a fondé des institutions aujourd'hui célèbres:
- L’École normale supérieure
- L’École polytechnique (11 mars 1794}
- L’École des Arts et Métiers
- Le système métrique
- Le Conservatoire de musique
- Le Muséum d’histoire naturelle
Elle groupa sous le nom d’Institut les anciennes Académies (qu’elle avait préalablement dissoutes à l’été 1793 sous l’influence de Marat, qui les accusait d’être des repaires d’aristocrates) et celles qu’elle fonda elle-même.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes
[modifier] Bibliographie
- Roger Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine : Tome 2, La République jacobine : Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire 1792-1794, Paris, Seuil, 2005, ISBN 2020398184
[modifier] Liens connexes
- Comités et commissions de la Convention nationale
- Complot de Charenton
- Jean-Baptiste Bouchotte
- Montagne
- Gironde
- Marais
- Enragés
- Indulgents
- Liste des membres de la Convention nationale par département
- Liste des présidents de la Convention nationale
- Habillement militaire sous la Révolution
[modifier] Liens externes
- (fr) Présidents de la Convention nationale
- (fr) Séance du mardi 25 septembre 1792 Attaques contre Robespierre, Danton, Panis et Marat soupçonnés de vouloir "détruire la liberté et instaurer la dictature et le triumvirat".
- (fr) Page sur la Convention nationale sur le site La Révolution Française