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Occitan - Wikipédia

Occitan

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L'occitan ou langue d’oc (en occitan : occitan, lenga d'òc) est une langue romane du grand Sud de la France et de zones contiguës, en Italie et en Espagne notamment. Il se caractérise par sa richesse (vocabulaire, champs lexicaux, expressivité, capacité d'évolution...), sa variabilité (diversité dialectale et accentuations) et par l’intercompréhension entre locuteurs de dialectes différents. L’occitan est remarquable par son extension géographique, et par une production culturelle, en particulier littéraire, au prestige certain, à la fois très ancienne et vivace [1]

Le nombre exact de ses locuteurs fait l'objet de controverses, l'évaluation qui en est faite variant d'un demi-million à 7 millions de personnes[2]. Son aire d’expansion géographique couvre 33 départements du sud de la France (39 en comptant les départements minoritairement occitans), 14 contrées des vallées Occitanes (dans les Alpes piémontaises en Italie), le Val d'Aran en Espagne et la Principauté de Monaco[3]. L'occitan médiéval et le catalan médiéval constituaient un même ensemble de parlers.

  Occitan
(occitan)
 
Parlé en France, Italie, Espagne (Occitanie)
Région sud de la France, nord-ouest de l'Italie, est de l'Espagne
Nombre de locuteurs 2 à 10 (?) millions
Classement 22
Typologie Syllabique
Classification par famille
 -  Langues indo-européennes

    -  Langues italiques
       -  Langues romanes
          -  Langues italo-occidentales
             -  Langues ibéro-romanes
                -  Occitano-roman
                   -  Occitan

(Classification SIL - simplifiée)
Statut officiel et codes de langue
Langue officielle de Val d'Aran, minorité nationale en Italie
Régi par Conselh de la Lenga Occitana
ISO 639-1 oc(après 1500)/ pro(avant 1500)/ ca
ISO 639-2 oci, cat
ISO/DIS
639-3
auv(en) - Auvergnat
gsc(en) - Gascon
lms(en) - Limousin
lnc(en) - Languedocien
prv(en) - Provençal
cat(en) - Catalan1

1. Le catalan moderne est souvent détaché de l'occitan

SIL Divers
Voir aussi : langue, liste de langues, code couleur

Sommaire

Noms de l'occitan

On l'appelle parfois provençal parce que depuis Frédéric Mistral le dialecte provençal est celui qui a fourni la plus grande œuvre littéraire. C'est aussi l'appellation que les Italiens donnaient à la langue au Moyen-Age. Ils ont influencé ainsi les Allemands, puis toute l'Europe.

Cette appellation est un peu problématique, car le contexte n'est pas toujours assez clair pour savoir si le mot désigne toute la langue ou seulement sa variante provençale. L'appellation "Langue d'Oc" présente d'ailleurs la même ambiguité. On ne sait pas toujours si le mot désigne toute la langue ou sa seule variante languedocienne. La formule la plus claire est "occitan".

Le provençal est un dialecte de l'occitan (considéré par certains comme une langue distincte de celui-ci). L'occitan fut appelé autrefois, lenga romana, roman aux XIIIe et XIVe siècle (terme utilisé au XIXe siècle pour désigner l'ancien occitan), limousin au XIIIe siècle, mondin ou raimondin, gascon au XVIe siècle, catalan, provençal aux XIIIe et XIXe siècle ; ou encore lingua occitana au XIVe siècle, langue d’oc (voire occitanique, occitanien).

Les Occitans eux-mêmes disaient "lo roma[n]" au Moyen-Âge. Ensuite Dante créa le terme "langue d'oc". Les Occitans n'ont jamais eux-même nommé leur langue "occitan". Ils disaient: "parli la lenga nòstra " (je parle notre langue) ou encore en Gascogne "Que parli" (je parle). En Occitanie italienne à une époque réf. nécessaire les gens appelaient par approximation leur langue "lou prouvençau", ou même "a nosto modo" = "à notre manière" !

Dans certaines régions, les locuteurs eux-mêmes utilisent la plupart du temps le terme à connotation péjorative de patois pour désigner leur langue. Le terme « patois » désigne pour la plupart un charabia incorrect voire incompréhensible parlé par une population rurale, peu nombreuse, dont le niveau de culture est jugé inférieur à celui de la population parlant la langue d’État. L’occitan étant une langue à part entière, constituée depuis le latin parallèlement au français, et non pas un dialecte de ce dernier, le désignant réducteur « patois » est ici particulièrement inapproprié. Il présente l'inconvénient de ne pas être clair: "patois" désigne aussi bien un parler breton, français ou wolof.... Cependant, de nombreux locuteurs persistent et de plus en plus de jeunes partent à la reconquête de leurs racines, découvrant que le patois du « papet » est en fait la riche langue des troubadours.

Ailleurs, dans les régions à forte identité, le nom de la province sert à désigner la langue. On dit : « l'auvergnat, le limousin, le gascon, le béarnais, le provençal... »

Régions occitanes

Géographie supra-dialectale de l'occitan
Agrandir
Géographie supra-dialectale de l'occitan

Il faut noter que le district urbain de Biarritz, Anglet et Bayonne a longtemps parlé uniquement l'occitan ; cependant une importante population bascophone est apparue lors des migrations de l’époque de la révolution industrielle.

  • Aragon : une toute petite région près du Val d’Aran et de la frontière française.
  • Auvergne : il faut noter que le Forez et la Basse-Auvergne ont connu un recul de l’occitanophonie, à la différence du Cantal, de la Haute-Loire et de la Lozère où la langue est encore parlée par tous les gens de 35 ans et plus.
  • Centre : une très petite zone en bordure sud de la région.
  • Languedoc-Roussillon : à l’exception de la majeure partie des Pyrénées-Orientales, où l’on parle catalan. La langue est bien malade dans la plaine, mais se maintient très bien dans les Cévennes (Alès).
  • Limousin.
  • Midi-Pyrénées : la langue est moribonde dans la partie languedocienne, menacée dans la partie gasconne, mais beaucoup de jeunes Gascons la reprennent. Elle se maintient merveilleusement en Haute-Guyenne (= Aveyron et moitié nord du Lot)
  • Monaco : une forme d'occitan était probablement la langue parlée dans la Principauté avant le XIe siècle[4][5])

La langue monégasque, un dialecte ligure, est parlée dans certains vieux quartiers de la ville. Au XIe siècle, une colonie ligure (italienne) s’y est installée. Dans cette zone de contact, le monégasque a été fortement influencé par le provençal.

Nota : on a volontairement écarté les régions catalanophones, afin de se rapprocher de la définition la plus souvent admise de l’occitan. D’un point de vue « occitano-roman », les régions de Catalogne, Valence (en partie), les Baléares, l’Aragon (en partie catalanophone), la ville de l'Alguer en Sardaigne (une colonie isolée) et le Roussillon ainsi que l'Andorre seraient inclus.

Famille linguistique

L'occitan constitue avec le catalan et le gascon le groupe occitano-roman de la Romania occidentale. Il faut noter que le terme "occitano-roman" est assez contesté. Ce terme reste peu employé par la majorité des linguistes, qui ne reconnaissent que le gallo-roman et l'ibéro-roman. Auparavant, l'occitan ainsi que le gascon ont été classés dans le groupe gallo-roman, tandis que le catalan était classé dans le groupe ibéro-roman. Ce sont toutefois des classifications plus géographiques et politiques que réellement linguistiques. En effet, le catalan est plus proche de l'occitan et du gascon qu'il ne l'est de l'espagnol ou du portugais. De même, l'occitan et le gascon sont plus proches du catalan que du français ou que du franco-provençal. Devant ces aberrations, l'idée de créer un groupe regroupant le gascon, l'occitan et le catalan est née. Il fût nommé: occitano-roman.

Jules Ronjat a cherché à caractériser l’occitan en s’appuyant sur 19 critères principaux et parmi les plus généralisés. Onze critères sont phonétiques, cinq morphologiques, un syntaxique, et deux lexicaux. On peut ainsi noter l’absence ou la rareté de voyelles fermées (en français standard : pâte, rose, jeûne). C’est une caractéristique des occitanophones grâce à laquelle on reconnaît leur accent « méridional » même quand ils parlent en français. Il existe aussi la non-utilisation du pronom personnel sujet (ex : canti ou cante, je chante ; cantas ou cantes, tu chantes). On peut trouver encore d’autres traits discriminants. Mais, rien que sur les critères principaux, il existe sept différences avec l’espagnol, huit avec l’italien, douze avec le francoprovençal et seize sur dix-neuf avec le français.

L’occitan dans le monde

Des enclaves occitanophones ont été créées

Montpelier (Idaho), Oregon, Californie, mais aussi Valdese (Caroline du Nord) | Histoire de Valdese en anglais, Montpelier (Vermont), Monett (Missouri); ainsi qu’en Louisiane dans la région de Baton Rouge de Arnaudville et de Houma où l’on utilise un parler cajun occitan.

Certaines de ces enclaves parlent encore aujourd'hui l'occitan ou utilisent un dialecte local mêlé à de l'occitan.

Les différences entre l’occitan et le catalan

À un stade ancien, le catalan et l'occitan ne pouvaient pas être catégoriquement différenciés. Les poètes catalans écrivirent en occitan jusqu'au XIVe siècle. Le premier écrivain qui écrivit toute son œuvre en catalan, ainsi qu'en occitan, fut le Valencien Ausiàs March.

La différenciation s’est effectuée vers le milieu du XIIIe siècle sur des critères essentiellements politico-géographiques. Ce n’est qu’en 1934 que les intellectuels catalans ont fini par proclamer solennellement que le catalan était distinct de l’occitan[6].

L’occitan et le catalan se distinguent par la manière d’écrire la langue (graphie). Les Occitans d’aujourd’hui ont majoritairement choisi d’utiliser une graphie proche de la langue médiévale (et des origines latines). Par exemple en ajoutant les -n finaux "caduques" prononcés en Provence. D’autres avaient préféré franciser leurs graphies (Provençaux Avignonnais, école linguistique Gaston-Phébus en Gascogne...). Tandis que les Catalans ont choisi une graphie plus centrée sur leur manière de prononcer (pas de n final à català par exemple).

L’aspect politique, culturel et religieux est important aussi. La Catalogne, contrairement à l’Occitanie a bénéficié longtemps d’une indépendance étatique alliée à un fort développement économique. De plus, l’espace occitan est globalement défini par son appartenance à la France, le catalan est majoritairement défini par son appartenance à l’Espagne. Encore récemment les langues continuent d’évoluer séparément : le catalan est un ensemble de dialectes qui ont tendance à s’hispaniser au contact du castillan ; l’occitan, lui, a tendance à se galliciser au contact du français. Le poids important des langues espagnole et française dans le monde pèse lourdement sur les rapports de domination linguistique au sein de la France et de l’Espagne.

Il ne faut toutefois pas en conclure que l’occitan et le catalan soient très différents. Il existe une assez bonne intercompréhension entre catalanophones et occitanophones. De plus, de nombreux rapprochements historiques, culturels et amicaux rapprochent ces peuples.

  • Comparatif occitan/catalan

Voci un texte dans sa version languedocienne (occitan méridional-ouest) et catalane majorquine (catalan des îles Baléares). La forme littéraire ou archaïque du catalan majorquin est parfois précisée dans les remarques.

Français Languedocien Majorquin Remarques
Hachez les viandes à la machine (ou demandez au boucher de le faire) Passar las carns a la maquina de capolar (o demandatz al carnsaladièr d'o far) Passar les carns a la màquina de capolar (o demanau al carnisser de fer-ho) En catalan majorquin ancien "demanau" = "demandats"
Mélangez tous les ingrédients de la farce Barrejar totes los ingredients del fars Barrejar tots els ingredients de la farsa .
Etendre le lièvre sur un bon morceau de gaze (on peut en acheter en pharmacie) Espandir la lèbre sus un bon tròç de gasa (se pòt crompar en farmacia) Estendre la llebre davall un bon troç de gasa (se pot comprar en apotecaria) En languedocien "farmacia" est un néologisme; en catalan majorquin ancien "davall" = "sus"; "Estendre" = "Expandir" en majorquin ancien.
Répartir la farce sur toute la longueur de l'animal, l'enrouler dans la gaze Repartir lo fars sus tota la longor de l'animal, lo rotlar dins la gasa Repartir la farsa sobre tota la llargària, enrodillar-lo dins la gasa En catalan majorquin: le verbe "rotlar" a disparu et fut remplacé par "enrodillar" qui est un castillanisme provenant du mot "enrodillar"
Ficeler sans trop serrer, ne pas ajouter top de sel. Faire rôtir les ingrédients au four E ficelar pas tròp sarrat. Far rossir los ingredients pel fons de lums Lligar sense estrènyer gaire. Fer rostir els ingredients dins el forn. Les deux textes ne sont pas identiques; "pel fons de lums" pourrait être traduit en majorquin "dins del fons de llums"
  • L’ensemble géographique occitano-roman représente environ 23 millions de personnes sur un espace de 259 000 km² . Les régions ne sont pas égales face au pourcentage de locuteurs dans la langue. La France ne compte plus dans certaines régions qu’un quart de la population qui soit vraiment occitanophone (50 % de la population comprend la langue, sans pouvoir la parler couramment)[7][8]. À l’inverse, la communauté autonome de Catalogne bat des records du nombre de locuteurs. Selons les enquêtes réalisées par la Communauté de Catalogne en 1993, les habitants du Val d'Aran (dont 72 % en sont originaires) parlent à : 64 % Aranais (Gascon); 28 % Castillan (Espagnol); 8 % Catalan.

Origines de l’occitan

L’occitan est la plus centrale des langues romanes, à ce titre, les influences extérieures de la périphérie romane pouvaient empêcher sa naissance et son développement en n’en faisant qu’un lieu de passage tributaire d’une koinê extérieure, ou bien favoriser son développement en tant que langue véhiculaire spécifique. C’est cette deuxième possibilité qui s’est réalisée, favorisée par certaines circonstances qui ont donné à l’occitan son originalité :

  • la structure orographique. L’espace occitan se caractérise par son emplacement au sein de barrières naturelles que sont la mer Méditerranée et l’océan Atlantique ainsi que les remparts naturels des montagnes : Massif central, Pyrénées, Alpes
  • la présence de « marches séparantes » entre les populations: zones ultra-sèches, forêts épaisses séparant le nord du sud de la France (sauf aux abords de l'océan: la Brenne, la Sologne, le Bourbonnais, le Nivernais, la Bresse, le Jura central,...), marais ou landes impropres à l’agriculture et rebelles à toutes colonisations étrangères (régions entre Loire et Garonne, plateau désertique aragonais).
  • la fixité et le faible mélange des « races » préhistoriques et protohistoriques[9]
  • leur moindre celtisation[10] : populations celtes peu importantes mais la celtisation s'est implantée plus durablement que dans d'autres régions.
  • une ancienne et longue romanisation : Jules César disait que les Aquitains pourraient apprendre aux Romains à parler correctement le latin. Selon M. Müller, « la bi-partition linguistique de la France commence avec la romanisation même »[11]
  • un lexique original : bien que celui de l’occitan se situe à mi-chemin entre le gallo-roman et l’ibéro-roman[12], il « possède [...] quelque 550 mots hérités du latin qui n'existent ni dans les parlers d'oïl ni en franco-provençal »
  • une faible germanisation (contrairement au français ou au franco-provençal) : « le lexique francique » et son influence phonétique « s’arrête [...] assez souvent » au sud de la ligne oc/oïl[13]
  • l'Occitanie a toujours été un carrefour des langages, grâce à de nombreux échanges commerciaux. Ceci se retrouve dans un vocabulaire d'origines très variées. Le rabbin espagnol Benjamin de Tudèle décrit en 1173 l'Occitanie comme un lieu de commerce où viennent « chrétiens et Sarrasins, où affluent les arabes, les marchands lombards, les visiteurs de la Grande Rome, de toutes les parties de l'Égypte, de la terre d'Israël, de la Grèce, de la Gaule, de l'Espagne, de l'Angleterre, de Gênes et de Pise, et l'on en parle toutes les langues »[14]

Langue occitane ou langues d’oc ?

Langues ou dialectes ?

L’utilisation du nom « occitan » et l’idée qu’il n’y a là qu’une seule langue est sujet à polémiques. Il est généralement admis qu’il existe une unité linguistique dépassant le cadre dialectal. Certains pensent cependant qu’il n’existe pas une, mais des langues d’oc, de la même manière que les langues d’oïl constituent une famille et non une langue unique. Toutefois, la différenciation entre une famille linguistique, une langue, un groupe dialectal, ou un dialecte, est parfois arbitraire, ce qui révèle la complexité de la linguistique. De même, pour certains, le gascon et le catalan posent aussi un problème de classification vu certains côtés ibéro-romans. « Il est difficile [...] de séparer le catalan de l'occitan si l'on n'accorde pas le même sort au gascon »[15]. Ces langues sont regroupées sous la désignation de groupe linguistique occitano-roman.

Les différents dialectes de l’occitan sont :

  • le limousin
  • l’auvergnat
  • le vivaro-alpin
  • le guyennais est une forme de languedocien dont le nom est tiré de circonstances historiques
  • le gascon
    • l’aranais est la variété de gascon pyrénéen en usage dans le Val d'Aran (en Catalogne), où elle a un statut de langue officielle.
  • le languedocien
  • le provençal
    • le shuadit ou judéo-provençal est considéré comme éteint depuis 1977, disparition imputable à la Shoah. Toutefois, les travaux de René Moulinas, Les Juifs du Pape, montrent que les Juifs provençaux parlaient provençal comme leurs compatriotes chrétiens. Les Juifs du Comtat Venaissin (Vaucluse) parlent la langue d'oc dans la même proportion que les autres Comtadins encore aujourd'hui.

Le "judéo-provençal" a été très étudié avec une grande compétence par l'ancien empereur du Brésil Pedro Segundo, une fois que celui-ci fut détrôné. Il parlait excellement la langue d'Oc (notamment dans sa variante provençale), mais il avait aussi une bonne connaissance de l'hébreu.

  • Parlers de transition entre l'occitan et les langues voisines: parlers du Croissant, royasque
  • les parlers catalans sont aujourd'hui souvent détachés de l'occitan, d'une part par l'évolution naturelle du catalan, d'autre part, par les nombreuses influences espagnoles qu'il y a dans cette langue pour des raisons bien compréhensibles. Les influences espagnoles sur le catalan sont présente de manière encore plus nette en Roussillonnais, bien que le Roussillon soit depuis Louis XIII sous administration française. Enfin il faut dire que la "normalisation" de Pompeu Fabra, c'est à dire la création d'une norme administrative linguistique, s'est faite en choisissant les formes les plus éloignées de l'occitan.
  • Les dialectes d'oc du nord-ouest : du Poitou, de la Saintonge, de l’Aunis ainsi que de l’Angoumois sont remplacés depuis la peste noire de 1349 et les guerres meurtrières par des dialectes d’oïl (la région fut décimée à 90% et repeuplée par des francophones). Les parlers actuels conservent quelques traits d’origine occitane (ex : le mot tarantelle pour désigner une araignée). Cette région avait un dialecte occitan spécifique, très proche du limousin, et qui était le dialecte d'expression poétique du troubadour Richard Còr de Leon (Richard Cœur de Lion), roi d'Angleterre et prince-duc d'Aquitaine. La capitale de l’Aquitaine était Poitiers à cette époque.
  • Au centre-nord, les zones intermédiaires entre le français et l’occitan ont été francisées : Marche, Basse-auvergne et Forez.
  • Au nord-est, les zones intermédiaires entre le franço-provençal et l’occitan ont été francisées : Lyonnais, le Forez et le Dauphiné septentrional. L’occitan fut la langue de la noblesse lyonnaise lors de l’apogée de la culture des troubadours.
  • Au sud-ouest, l'arrivée massive de populations basques dans la communauté de Bayonne, Biarritz, Anglet a modifié l'usage linguistique, sans toutefois faire disparaître la communauté occitanophone.
  • Au sud-est, l'arrivée massive de populations liguriennes à Monaco a réduit l'importance de la communauté occitanophone, sans toutefois la faire disparaître.
  • A l'est, dans la région du Piémont (Italie), l'usage du vivaro-alpin n'a résisté que dans les hautes vallées. La zone de la plaine du Pô ne possède pas de frontières naturelles délimitant l'occitan par rapport aux dialectes italiens (il s'agit d'un continuum linguistique).

Langue unifiée

Il faut remarquer qu’à l’apogée de la civilisation occitane, du XIe au XIIIe siècle, l’occitan était une langue bien plus unifiée qu’aujourd’hui. Toutefois, sans atteindre le niveau d'unification des langues officielles modernes. La koinê était une langue littéraire, mais aussi juridique et administrative, utilisée sur un immense territoire. Elle avait pour base le dialecte limousin (celui-ci ayant beaucoup évolué aujourd'hui dans la région de Limoges, il faut considérer le Corrézien comme étant la forme actuelle la plus proche de la koinê médiévale).

On ne sait toujours pas à l’heure actuelle comment a pu se former cette langue très normalisée pour l’époque. En effet, une langue commune n’apparait jamais spontanément. Elle suppose une unification linguistique selon des critères plus ou moins arbitraires. Ces critères sont souvent consécutifs à une unification politique et administrative (ex : le dialecte de langue d'oïl parlé par le roi est devenu le français de référence, le dialecte toscan est devenu la norme pour l’italien). Cela n'a pas été le cas pour l'occitan. Il semblerait que le développement du commerce, et de précoces mouvements de population entre régions soient à l'origine de la koinê occitane.

La langue et ses atouts

Richesse du lexique

La comparaison en termes de nombre de mots avec les autres langues n'est jamais facile : il est rigoureusement impossible de chiffrer exactement le nombre de mots d’une langue (cf. Lexique pour une explication, ainsi que Lemme et Lexicalisation). On ne peut donc pas évaluer correctement le nombre de mots de l’occitan, tout comme les autres langues.

On avance un nombre d'environ 450 000 mots occitans courants, qui serait comparable à celui de l’anglais[16].

En français, les dictionnaires varient entre 50 000 et 100 000 mots courants[17].

Le magazine Géo[5] affirme que la littérature anglo-américaine peut être traduite plus facilement en occitan qu’en français. A l’exception, bien sûr, de tous les termes modernes technologiques que l’occitan, comme les autres langues, a intégrés.

Là où la comparaison entre langues est intéressante, c’est quand on compare le contenu du lexique. Par exemple, il existe 128 synonymes pour signifier l’idée d’une terre cultivée, 62 pour marécages, 75 pour désigner un éclair, etc. [5]. Ainsi, on voit que le vocabulaire de l’occitan est plus riche que celui du français en termes de mots décrivant la nature et la vie rurale.

La langue ayant subi une éclipse pendant la période d’industrialisation, la richesse du vocabulaire lié à la vie de cette époque est moins importante que celle de la période précédente. Ce phénomène est aggravé par le rabaissement de la langue au titre de patois.

Plus récemment, les occitanistes décidés à montrer que l’occitan est une langue vivante et riche ont développé un vocabulaire propre à un langage moderne (par exemple, web => oèb). Grace à eux, la survie de la langue n’est plus autant menacée. Sans eux, le vocabulaire aurait témoigné d’un retard préjudiciable quant à sa capacité à décrire le monde qui l’entoure dans ses réalités actuelles. Voir aussi

Apprentissage de langues étrangères

L’occitan prédisposerait aussi, selon les sources du magazine Géo, à l’apprentissage des langues étrangères. En effet, l’oreille humaine a la capacité d’entendre 24 000 hertz. Cependant, l’usage de la langue maternelle filtre et « déforme » les sons étrangers. Le français n’en perçoit que 5 000 hertz, tandis que l’occitan en perçoit 8 000 au minimum[5].

De plus, l’occitan est une langue romane centrale, ce qui facilite la compréhension des langues latines voisines : italien, espagnol, portugais... L’occitan est la langue romane qui a le plus de points communs avec les autres langues de la même famille. Ci-dessous, une comparaison de l’occitan (dialecte central) et d’autres langues latines :

Tableau de comparaison de langues romanes

Latin Français Italien Espagnol Occitan (Languedocien) Occitan (Gascon) Catalan (Barcelonais) Portugais Roumain
clavis | accusatif clavem clef chiave llave clau clau clau chave cheie
nox | accusatif noctem nuit notte noche nuèit, nuèch nuèit,nèit nit noite noapte
cantare chanter cantare cantar cantar cantar cantar cantar cânta
capra chèvre capra cabra cabra craba cabra cabra capra
lingua langue lingua lengua lenga lenga llengua lingua limbă
platea place piazza plaza plaça plaça plaça praça piaţă
pons | accusatif pontem pont ponte puente pònt pònt pont ponte pod, punte
ecclesia église chiesa iglesia glèisa glèisa església igreja biserică
hospitalis hôpital ospedale hospital espital espitau hospital hospital spital
caseus | bas latin formaticum fromage formaggio queso formatge hromatge formatge queijo caşcaval

Il ne faut pas oublier que l’anglais a aussi reçu un vocabulaire latin, angevino-normand (langue d'oïl) et occitan. Il existe une certaine proximité de vocable entre l’occitan et l’anglais qui n’a jamais existé ou a disparu en français : jump (anglais) / jumpar (occitan), rave (anglais) / rèva (en français rêver), record / recordar (mais existait en ancien français : recorder), etc.

L’amélioration des connaissances en français

La maîtrise de l’occitan, comme celle d’autres langues romanes, entraîne un accroissement de la faculté de parler avec un langage varié en français.

Le français, notamment, a emprunté de nombreux mots d’origine occitane. Cependant, certains dictionnaires français sont mal renseignés au sujet de l’occitan. Ils peuvent se tromper d’origine ou de date d’apparition des termes. En fait, il ne faut pas oublier que l’occitan a servi de zone linguistique de transmission de termes venus du Sud de l’Europe ou du Maghreb. L’italien et le castillan, par exemple, ont fourni nombre de leurs mots au français en passant par l’occitan. Or, certains dictionnaires ne signalent que la langue-source en dernière analyse et non la langue à laquelle le mot a été emprunté. Les dictionnaires plus récents ou universitaires (Grand Robert, Trésor de la langue française) sont relativement à l’abri de ces erreurs.

À l’heure actuelle, certains mots occitans permettent de comprendre des mots en français dans un registre populaire, familier, commun ou bien relevé : abelha > abeille, balada > ballade. On peut aussi noter quelques autres mots de création occitane ou dont la forme occitane est à l’origine des mots en français: cocagne, flageolet, gabarit, mascotte, soubresaut, etc.

Langue évolutive

Tout comme dans les autres langues romanes, les emprunts au latin et au grec ancien permettent de créer de nouveaux mots très précis, par exemple pour un usage technologique ou scientifique. De plus, l’Académie de la langue catalane étant très active, l’emprunt direct au catalan est facile et rapide à réaliser, au détriment cependant d’une autonomie de la langue occitane face aux évolutions de la société.

D'un autre côté, l'écoute des néologismes d'occitanophones naturels permet aussi des évolutions en utilisant les ressources propres de la langue. Par exemple, pour le mot "parachutiste", on peut dire: "un paracaigudista" (catalanisme) ou "un paracasudista" (italianisme). Tandis que certains occitanophones naturels disent : "un paracabussaire", du verbe "cabussar" qui veut dire: "plonger, tomber la tête la première".

Les péripéties de l’occitan

Repères linguistiques

  • Dans les années 700 à 800 : Premières apparitions de mots occitans dans des écrits en latin.
  • 1002 : Premier texte connu entièrement en langue occitane.
  • 1229 et 1232 : Jaume I El Conqueridor conquiert l'île de Majorque et Valence sur les Musulmans Almohades. Le catalan, non encore différencié de l'occitan médiéval, remplace la langue arabe comme langue officielle.
  • XIe au XIIIe siècle : Apogée de la poésie lyrique occitane.
  • Du XIIe siècle au XIVe siècle, influence importante de la littérature occitane et des troubadours sur le catalan.
  • 1539 : Promulgation de l'ordonnance de Villers-Cotterêts ; François Ier impose que la justice soit rendue et signifiée « en langage maternel français et non autrement ».
  • 1562 : Obligation de l'usage écrit de l'italien par les notaires du Comté de Nice
  • 1756 : Parution du Dictionnaire languedocien-français de l'abbé de Sauvages.
  • 1790 : Circulaire de l'abbé Grégoire sur les patois de France.
  • 1791- 1794 : Lors de l'époque révolutionnaire française, première véritable politique linguistique visant à imposer le français dans toute la nation française (et dans tous les esprits révolutionnaires).
  • 1802 : Traduction en occitan d'Anacréon par Louis Aubanel.
  • 1804 : Fabre d'Olivet publie Le Troubadour, poésies occitaniques du XIIIe siècle (supercherie littéraire : l'auteur, talentueux, de ces textes « traduits », n'est autre que Fabre d'Olivet).
  • 1819 : Publication du Parnasse occitanien de Rochegude.
  • 1842 : Histoire politique, religieuse et littéraire du Midi de la France par Mary-Lafon.
  • 1840-1848 : Publication par fascicules du Dictionnaire provençal-français (en fait pan-occitan) du docteur Honnorat.
  • 1854 : Fondation du Félibrige par sept primadiers, parmi lesquels Frédéric Mistral, Théodore Aubanel et Joseph Roumanille.
  • 1859 : Publication de Mirèio (Mireille), poème de Frédéric Mistral.
  • 1885 : Publication du Tresor dóu Felibrige, de Frédéric Mistral, dictionnaire provençal-français (en fait pan-occitan : le sous-titre indique expressément que l'ouvrage « embrasse les divers dialectes de la langue d'oc moderne »).
  • 1919 : Fondation de l'Escòla occitana.
  • 1931 : La Catalogne retrouve un statut d'autonomie et soutient activement la langue occitane.
  • 1934 : Des intellectuels catalans proclament officiellement la séparation du catalan et de l'occitan.
  • 1935 : Publication de la Gramatica occitana (selon les parlers languedociens) de Louis Alibert.
  • 1941 : Le régime de Vichy autorise l'enseignement des langues "dialectales", tels le breton ou l'occitan, dans les écoles primaires. Les langues ethniques officielles dans d'autres pays ne sont pas autorisées : corse (dialectes italiens), alémanique alsacien (dialecte allemand), franciques mosellan et alsacien (dialectes allemand), flamand.
  • 1943 : Première chaire de languedocien à Toulouse.
  • 1945 : Fondation de l'Institut d'études occitanes (IEO).
  • 1951 : La "loi Deixonne" autorise, à titre facultatif, l'enseignement des langues régionales (cette loi, aujourd'hui abrogée, a été remplacée par d'autres textes, législatifs ou réglementaires).
  • 1959 : Création du parti nationaliste occitan (PNO) par François Fontan.
  • 1972 : Première université occitane d'été.
  • 1975 : Loi Bas-Lauriol (France) : l'emploi de la langue française est obligatoire (au détriment de l'occitan notamment) pour les éléments relatifs aux biens et services : offre, présentation, publicité, mode d'emploi ou d'utilisation, l'étendue et les conditions de garantie, ainsi que dans les factures et quittances. Les mêmes règles s'appliquent à toutes informations ou présentations de programmes de radiodiffusion et de télévision (cette loi est aujourd'hui abrogée).
  • Années 1980 : création du CAPES d'occitan-langue d'oc (concours de recrutement) et premiers paiements d'enseignants d'occitan (France).
  • 1989 : création de la première école Calandreta à Pau.
  • 1992 : Modification de l'article 2 de la Constitution française : « La langue de la République est le français ».
  • 1993 : Projet de loi Tasca adopté par le gouvernement. Il ne fut pas présenté au Parlement à cause du changement de majorité. Toutefois la loi Toubon en a repris l'essentiel.
  • 1994 : Loi Toubon : la langue française est la seule langue en France (au détriment des autres) de l'enseignement, du travail, des échanges et des services publics. Il est précisé que cette loi ne s'oppose pas à l'usage des langues régionales de France, mais cette disposition est floue et ne constitue pas une protection réelle.
  • 1998 : L'occitan aranais est officiel sur le territoire du Val d'Aran en Catalogne.
  • 1999 : L'occitan est nommé langue nationale, devant être protégée, en Italie.
  • 2004 : Réduction drastique du nombre de nouveaux postes d'enseignants d'occitan en France.
  • 2005 : Publication d'une terminologie commune occitan/catalan sur des thèmes scientifiques ou technologiques.
  • 22 octobre 2005 : Manifestation de plus de 12 000 personnes à Carcassonne pour la reconnaissance de la langue.
  • 2006 : L'occitan a le statut de langue co-officielle des Jeux olympiques d'hiver de Turin.

L’apogée de la civilisation occitane

Langues culturelles et intellectuelles du sud de la France pendant toute la période médiévale, tout particulièrement avec les troubadours (« celui qui trouve », de trobar, « trouver » en occitan). Les troubadours ont inventé l’amour courtois en répandant l’idée novatrice de fidélité à la dame plutôt qu’au seigneur. Leur idéologie s’est rapidement propagée dans toute l’Europe. Ainsi, ils donnent le ton aux cours européennes après les temps tristes qui ont suivi les invasions barbares et créent le style de vie raffiné des cours seigneuriales. On peut affirmer que la culture occitane est une des bases fondatrices des valeurs européennes modernes, au même titre que la Grèce ancienne et que la romanité.

  • Dante et l’occitan

Au Moyen Âge, Dante est le premier à avoir employé le terme de « lingua d’oco ». Il opposait l’appellation langue d’oc (occitan) à langue d’oïl (le français et ses dialectes) et à la langue de si (l’italien, sa langue maternelle). Il se basait sur la particule servant à l’affirmation : dans la première, « oui » se dit òc, mais oïl dans la seconde, et si dans les dialectes italiens. Les trois termes viennent du latin : hoc pour le premier, hoc ille pour le second et sic pour le troisième.

Dante était un amoureux de l’occitan, il aurait souhaité que l’italien de son époque en possède le même prestige.

Un des passages les plus notables dans la littérature occidentale en occitan est le 26e chant en parallèle au Purgatoire de Dante, dans lequel le troubadour Arnaut Daniel répond au narrateur : « Tan m’abellis vostre cortés deman, / qu’ieu no me puesc ni voill a vos cobrire. / Ieu sui Arnaut, que plor e vau cantan; / consiros vei la passada folor, / e vei jausen lo joi qu’esper, denan. / Ara vos prec, per aquella valor / que vos guida al som de l’escalina, / sovenha vos a temps de ma dolor ».

La décadence de la langue

Sous la monarchie

Le déclin de l’occitan comme langue administrative et littéraire dure de la fin du XVe siècle au XIXe siècle. L’occitan n’a cessé de perdre son statut de langue savante. Au cours du XVIe siècle, la graphie précédemment en usage tombe dans l’oubli (ce qu’a accentué l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui impose l’usage administratif du français) . Pierre Bec (op. cit.) précise qu’en 1500 encore la prononciation et la graphie correspondaient mais qu’en 1550 le divorce est consommé. En 1562, le duc de Savoie donne l’ordre aux notaires du Comté de Nice de rédiger désormais leurs actes en italien. À partir de ce moment-là, prolifèrent des graphies patoisantes prenant pour référence les langues officielles.

La langue du roi de France finira par s’imposer dans tout le pays dans l’oral (anciennes provinces occitanophones comme le Poitou, la Saintonge ou les Charentes, la Marche et la Basse-Auvergne, ainsi qu’une partie de Rhône-Alpes). Elle s’imposera seulement dans les écrits administratifs et juridiques ailleurs (régions actuellement occitanophones).

« Pour accoutumer les peuples à se plier au roi, à nos mœurs, et à nos coutumes, il n’y a rien qui puisse plus y contribuer que de faire en sorte que les enfants apprennent la langue française, afin qu’elle leurs devienne aussi familière que les leurs, pour pouvoir pratiquement si non abroger l’usage de celles-ci, au moins avoir la préférence dans l’opinion des habitants du pays. » Colbert en 1666

Pendant la Révolution

La Révolution française n’arrangera pas les choses car les jacobins, sous prétexte d’unité nationale, imposeront le français comme seule langue officielle. Cependant, bien que la littérature occitane périclite, la langue d’oc reste toujours celle qui est utilisée à l’oral. Elle sera toutefois utilisée à des fins de propagande révolutionnaire, pour y faire adhérer le peuple.

Citations de l'Abbé Grégoire en 1793 :

« L’unité de la République commande l’unité d’idiome et tout les français doivent s’honorer de connaître une langue (Nota: le français) qui désormais, serrât par excellence celle des vertus du courage et de la liberté. » 

« Il serait bien temps qu’on ne prêchât qu’en français, la langue de la raison. Nous ne voyons pas qu’il y ait le plus petit inconvénient à détruire notre patois, notre patois est trop lourd, trop grossier l’anéantissement des patois importe à l’expansion des Lumières, à la connaissance épurée de la religion, à l’exécution facile des lois, au bonheur national et à la tranquillité politique. » 

« Néanmoins la connaissance et l’usage exclusif de la langue française sont intimement liés au maintien de la liberté à la gloire de la République. La langue doit être une comme la République, d’ailleurs la plupart des patois ont une indigence de mots qui ne comporte que des traductions infidèles. Citoyens qu’une saine émulation vous anime pour bannir de toutes les contrées de France ces jargons. Vous n’avez que des sentiments républicains : la langue de la liberté doit seule les exprimer : seule elle doit servir d’interprète dans les relations sociales. » 

Actions de la presse

La langue, malgré quelques tentatives littéraires au XVIe siècle, ne survit plus que dans les usages populaires rarement écrits et ce jusqu’au XIXe siècle avec le renouveau du Félibrige. Les médias occitans deviennent eux-même d'ardents adversaires de l'occitan :

« Ce malheureux baragouin (Nota: l'occitan) qu’il est temps de proscrire. Nous sommes Français, parlons français. » un lecteur de L’Écho du Vaucluse, 1828

« Le patois porte la superstition et le séparatisme, les Français doivent parler la langue de la liberté. » La Gazette du Midi, 1833

« Détruisez, si vous pouvez, les ignobles patois des Limousins, des Périgourdins et des Auvergnats, forcez les par touts les moyens possibles à l’unité de la langue française comme à l’uniformité des poids et mesures, nous vous approuverons de grand cœur, vous rendrez service à ses populations barbares et au reste de la France qui n’a jamais pu les comprendre. » Le Messager, 24/09/1840

Sous la République : l'école et l'administration

L’occitan restera pour une grande majorité la seule langue parlée par la population jusqu’au début du XXe siècle. À cette époque, l’école républicaine française (dès la III° république) joue un grand rôle dans la disparition de l’usage oral de la langue occitane. D'une part l'école devient gratuite et obligatoire pour tous. D'autre part, le système éducatif français porte un grave coup à l'occitan, par le biais d’une politique de dénigrement et de culpabilisation des occitanophones. En effet, elle tend à culpabiliser les locuteurs occitans en prétextant que pour réussir dans la vie il faut parler français. La répression de l’utilisation de la langue au sein de l’école est très importante : sévices physiques, humiliations... À cette époque, on dit qu'« il est interdit de cracher par terre et de parler patois ». Le terme de patois est d’ailleurs contestable car péjoratif. Il a eu pour but de faire oublier que l’occitan est une langue et de faire croire que l’utilisation du patois était obscurantiste car elle n’était pas la même d’un village à l’autre.

« Le patois est le pire ennemi de l’enseignement du français dans nos écoles primaires. La ténacité avec laquelle dans certains pays, les enfants le parlent entre eux dès qu’ils sont libres de faire le désespoir de bien des maîtres qui cherchent par toutes sortes de moyens, à combattre cette fâcheuse habitude. Parmi les moyens il en est une que j’ai vu employer avec succès dans une école rurale de haute Provence… Le matin, en entrant en classe, le maître remet au premier élève de la division supérieure un sou marqué d’une croix faite au couteau…Ce sou s’appelle : le signe. Il s’agit pour le possesseur de se signe (pour le « signeur » comme disent les élèves) de se débarrasser du sou en le donnant à un autre élève qu’il aura surpris prononçant un mot de patois. Je me suis pris à réfléchir au sujet de se procédé… C’est que je trouve, à côté de réels avantages, un inconvénient qui me semble assez grave. Sur dix enfants, je suppose qui ont été surpris à parler patois dans le journée, seul le dernier est puni. N’y a-t-il pas la une injustice ? J’ai préféré, jusque-là, punir tous ceux qui se laissent prendre [...]. » Correspondance générale de l’Inspection primaire, 1893

« Je considère qu’un enseignement du dialecte local ne peut être donné qu’en proportion de l’utilité qu’il offre pour l’étude et pour la connaissance de la langue nationale. » Léon Bérard, Ministre de l’Instruction publique, décembre 1921

Mutations sociales

Les changements sociaux du début du XXe siècle sont aussi à l’origine de la dépréciation de la langue. Avec la révolution industrielle et l’urbanisation, ne parler que l’occitan constituait un handicap pour accéder à des postes importants. De nombreux parents ont alors choisi de ne parler que le français à leurs enfants. Pourtant, pour eux-même, le français était la langue de l’école et de l’administration, mais ce n’était pas leur langue maternelle.

Déclin démographique

La guerre de 1914-1918, a abouti à plus de 1 300 000 morts français dont pratiquement les deux-tiers de tués pour les seuls occitans. Les hécatombes ont singulièrement accéléré le mouvement de francisation. En effet, en Occitanie, il existait des comportements démographiques spécifiques: le choix de l'enfant unique. On peut légitimement considérer, que le dynamisme linguistique occitan est mort avec le déclin démographique des occitans.

L'immigration

Suite aux pertes de la Première Guerre mondiale, l'Occitanie a eu recours dès les années 1920 à l'immigration étrangère pour se repeupler et se rebâtir (espagnols, italiens, arméniens, ...). Les nouveaux arrivant ont appris la langue qui était incontournable pour s'intégrer: le français. Cette immigration fut essentiellement urbaine occasionnant de ce fait une dilution des occitanophones en ville et une coupure avec les populations rurales, encore largement occitonophones. Il est à noter que les rares immigrants en zones rurales ont souvent appris l'occitan et l'on parfois transmis à leurs enfants.

Formes modernes d'anti-occitanisme

Les adversaires de l'occitan existent encore aujourd'hui, sous diverses formes :

« Avec 4000 francs je pourrais acheter une mitraillette et en finir avec l’occitan. » Le principal adjoint d’un collège de la banlieue toulousaine, années 1990[18]

« Le nissart est inutile parce que les Niçois parlent très bien le français. » Un maire des Alpes-Maritimes années 1990[19]

« Notre vision des « langues » et des « cultures » régionales, aseptisée, baigne dans la niaise brume des bons sentiments écolo-folkloriques et se nourrit d’images d’un passé revisité... Ce ne peut être un objectif national. En proposant aux jeunes générations un retour à des langues qui n’ont survécu que dans les formes parlées, pour l’essentiel privées de l’indispensable passage à la maturité que donne la forme écrite, littéraire, philosophique, croit-on sérieusement leur offrir un avenir de travail, d’insertion sociale, de pensée ? » Danièle Sallenave, Partez, briseurs d’unité !, Le Monde, 3 juillet 1999

Les citations sont tirées de : PUJOL J-P., 2004. Sottisier à propos des minorités ethniques. Le petit florilège chauvin, Éd. Lacour- Rediviva, août 2004, 66 p.

Les renaissances de la langue

Première renaissance

Alors que la langue semble fortement attaquée, différents mouvements de défense de la littérature occitane naissent. Pendant la période 1650-1850, la langue se renouvelle. On assista à divers courants qui ont convergé l’un vers l’autre pour redonner du prestige à la langue. La reconnaissance de la littérature occitane peut être attribuée, notamment, à l’agenais Jacques Boé (Jasmin) et au nimois Jean Reboul. Cette première renaissance a préparé l’avènement du Félibrige. On distingue :

le mouvement savant

Après l’oubli des troubadours, ceux-ci connaissent dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle un renouveau d’intérêt. Dans les cercles aristocratiques méridionaux, on remet en cause la prétendue suprématie littéraire du français. On assiste à une recherche linguistique et littéraire. On retrouve le goût romantique pour le Moyen Âge. Le folklore, les romans et les contes champêtres présentent de l’intérêt. Les historiens travaillent sur la « croisade des Albigeois » et sur l’histoire du Midi.

le mouvement ouvrier

« Apelavam ma lenga una lenga romana ». Ce vers est la jonction de deux courants de l’occitan renaissant. L’un : la « langue » : son « patois » quotidien ; l’autre : la « lenga romana » est une marque d’érudition. Le patois est vu comme une langue d’un rang très haut. L’amour pour le peuple et ses misères est chanté par Victor Gélu.

le mouvement bourgeois et esthète

A contrario des « savants » qui sont tournés vers le passé dans un sens de recherches érudites et des « ouvriers » qui mettent en avant leurs dynamisme de prolétaires, les poètes bourgeois (ou de petite noblesse) se situeront entre les deux. Le mouvement est plus amateur, mais avec une grande passion pour la langue.

le mouvement utilitaire

Le Dr Honnorat comprit la nécessité de plus de réalisme linguistique. La langue avait perdu sa codification orthographique et morphologique. L’indiscipline dans la grammaire ou la graphie était même revendiquée dans le mouvement ouvrier. Honnorat a publié son dictionnaire provençal-français dès 1840. C’est un précurseur qui redonne à l’occitan sa dignité et sa cohérence.

Seconde renaissance

Une première tentative de retour à une norme graphique a lieu au XIXe siècle : elle est conçue par Joseph Roumanille et popularisée par Frédéric Mistral. La seconde renaissance littéraire de la langue s’est faite au XIXe siècle sous la conduite du Félibrige. À cette époque la langue est essentiellement utilisée par le peuple rural. Mistral et ses confrères du Félibrige ont redonné du prestige à la langue, en lui donnant une norme et des œuvres littéraires. Leur action a parfois été mêlée d’une volonté politique. Les félibres ont dit : « une nation qui n’a qu’une littérature, une nation qui détruit les langues périphériques, c’est une nation indigne de son destin de nation ». L’occitan, sous sa forme provençale et sa graphie avignonnaise, a été diffusé bien plus loin que les frontières de l’occitanophonie. Encore aujourd’hui la littérature mistralienne est étudiée dans des pays comme le Japon ou en Scandinavie. Mistral est le seul auteur uniquement occitanophone a avoir été récompensé pour son œuvre au plus haut point, il a reçu le prix Nobel de littérature. La réforme linguistique mistralienne trouva son meilleur ouvrier dans Auguste Fourès de Castelnaudary (1848-1891) qui, dans ses divers recueils poétiques, l’acclimata en Languedoc. Plus tard, d’autres écrivains du Languedoc ou du Limousin Antonin Perbosc (1861), Prosper Estieu (1860), Roux (1834-1905) tentent d’unifier la langue. Ils ont restauré la graphie classique et ont purgé la langue des gallicismes. Le système Perbosc-Estieu devient la base de la graphie de l'occitan « moderne ». Le lexicographe et grammairien Louis Alibert, soutenu par les catalans, publie en 1935, à Barcelone: la Gramatica occitana segon los parlars lengadocians. Il perfectionne l'écrit pour établir la graphie classique inspirée de la norme ancienne et adaptée à la langue moderne.

Exemples de graphie occitane moderne

Lecture et prononciation :

  • "a" final atone : le plus souvent [o], [oe] mais [a] à Nice et dans les Alpes (exemple : Niça)
  • "o" = [ou] français (exemple : lo solèu)
  • "ò" = [o] ouvert français, parfois [oua], [ouo] selon les régions
  • "nh" = [gn] français (exemple : la montanha)
  • "lh" = [ill] français (exemple : la filha)

Époque contemporaine

Malgré une période de forte dévalorisation de la langue (voir le chapitre sur la décadence), de nouveaux auteurs voient le jour :

- Max Rouquette (1908-2005) a joué un rôle irremplaçable dans le maintien de la culture occitane et dans sa revivification profonde. Il a été traduit aux États-Unis, en Allemagne et au Japon, puis plus tard il traduisit lui-même ses œuvres en français. La Comédie-Française lui rend aujourd’hui hommage.

- Félix-Marcel Castan (1923-2001), philosophe, est devenu le meneur des réflexions sur l’occitanisme et la décentralisation culturelle. Il est le premier à établir :

  • l’anti-narcissisme historique des peuples de langue d’oc (aucun mouvement pour la création d’un royaume ou d’un État propre),
  • la participation pionnière et de premier plan des écrivains occitans à l’idée d’une nation française contractuelle, non ethnique,
  • la logique anti-unitariste, donc culturellement pluraliste, de toute la littérature occitane, de l’époque post troubadouresque à aujourd’hui.
  • il a redonné aux troubadours leur rôle littéraire incontournable.
  • il a rappelé l’importance d'Olympe de Gouges (1748-1793), pionnière du féminisme.
  • Bernard Manciet, (1923-2005), diplomate et entrepreneur gascon, est un des poètes paradoxaux les plus considérables.
  • Robert Lafont (1923), universitaire (linguiste et historien de la littérature d'oc), poète, dramaturge, romancier et essayiste.
  • Pierre Bec (1921), spécialiste de langue et littérature d’oc et écrivain, a publié en 1997 Le Siècle d’or de la poésie gasconne (1550-1650).
  • François Fontan, fondateur des principes de l’ethnisme.

En 1931-39, l’autonomie acquise par la Catalogne, qui soutient l’occitanisme, redonna un coup de fouet au dynamisme occitan.

L’IEO (Institut d’Estudis Occitans) œuvre depuis 1945 pour la défense et la promotion de la langue occitane. Son action est responsable en grande partie de la sauvegarde et du développement de l’occitan. Il intervient dans : - la recherche - les études, colloques et publications - la promotion de l’enseignement de l’occitan - la formation : stages, rencontres d’été... - les centres de vacances jeunesse - les arts plastiques : expositions - la musique - l’édition : l’IEO est le plus gros éditeur de langue d’oc avec ses collections : prose, poésie, vulgarisation, livres pour les enfants... De plus, les sections régionales et départementales de l’IEO, les Cercles occitans locaux participent à l’animation et à la vie culturelle du pays.

En 1951, la loi Deixonne autorise l’enseignement de l’occitan dans les établissements scolaires en France. Cette loi sera timidement complétée ensuite jusqu’à la création d’un CAPES (Certificat d’aptitude pédagogique à l’enseignement secondaire) d’occitan en 1991.

Période récente

Statut actuel de l’occitan

  • Monaco : le français est la seule langue officielle. L’occitan est parlé par 15% de la population (recensement 1988).

Étude européenne sur l'occitan en Espagne

  • Italie : l’occitan vient d’obtenir un statut qui prévoit une normalisation comme celle qui existe dans le Val d'Aran. Mais il faut encore attendre que les lois d’application se mettent en place. La Constitution précise, comme en France, que « La langue de la République est l’italien ».

Le parlement italien a adopté en 1999 une loi destinée aux minorités linguistiques du pays : loi du 15 décembre 1999, n° 482, « Norme in materia di tutela delle minoranze linguistiche storiche », en français: « Normes en matière de protection des minorités linguistiques historiques ». L’article 2 de la loi est explicite, car il énumère les minorités touchées par la loi : y sont compris les Occitans et les Catalans. En vertu de l’article 6 de la Constitution et en harmonie avec les principes généraux établis par les organisations européennes et internationales, la République protège la langue et la culture des populations albanaise, catalane, germanique, grecque, slovène et croate, et de celles qui parlent le français, le franco-provençal, le frioulan, le ladin, l’occitan et le sarde.
Étude européenne sur l'occitan en Italie

Utilisation

Un sondage montre que 80% des occitans interrogés (locuteurs ou pas de la langue) sont favorables à l’enseignement de l’occitan. Cependant le nombre de postes offerts par l’administration est très en deçà des besoins exprimés.

Les deux tiers des sondés considèrent que la langue est plutôt sur le déclin.

Le déclin est aussi souligné par les institutions européennes, ainsi que l’UNESCO. Les dialectes occitans sont classés en situation de danger important ou très important de disparition.

Ce déclin est peut-être l'explication au fait que seulement 5% de la population occitanophone active (12% en Aquitaine) transmette sa langue à ses descendants (en France). Ce taux de transmission est très faible, bien qu'il soit meilleur que pour d'autres langues régionales de France (ex : breton, francoprovençal,...). À ce rythme, l'occitan sera probablement dans la situation sociale de l'irlandais dans une ou deux générations, c'est-à-dire qu'il subsistera un nombre encore notable de personnes occitanophones, mais les locuteurs de l'occitan seront isolés au sein d'un large territoire linguistique occitan.

Cependant dernièrement, une jeune génération qui se ré-occitanise est apparue. Elle n’a plus honte de parler le « patois ». Cette génération est principalement d’origine rurale, ou issue de milieux cultivés ayant effectué des études supérieures. Le nombre d'élèves suivant un enseignement en occitan (hors catalan) en 2000/2001 était de 71 912 personnes.

Certaines régions (Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, et dans une moindre mesure, Provence-Alpes-Côte d'Azur) ont développé une politique en faveur de la langue et de la culture d'oc. Cela consiste à donner des aides pour l’enseignement, les mouvements culturels, les publications, à soutenir les émissions de télévision en occitan (magazines, journaux d’informations, web-tv) et à favoriser l’emploi public de l’occitan. Dans les autres régions occitanes françaises, les actions sont pratiquement à un niveau nul.

La réalité occitane est une part constitutive de la culture européenne. Elle est reconnue et étudiée comme telle dans les universités étrangères : en Allemagne, aux États-Unis, en Scandinavie, au Japon même... L’occitan est étudié dans des universités du monde entier dans le cadre des études des langues romanes.

En Catalogne espagnole, l’apprentissage de l’occitan est possible à l’école (y compris hors de la zone occitanophone).

En France, elle a été longtemps refoulée par l’école, elle commence à être reconnue dans l’enseignement officiel : cours d’occitan en options ou bilinguisme des écoles calandretas. Même le gouvernement français, dans son rapport de 1998 sur les langues régionales, reconnaît aujourd’hui, que « l’occitan se caractérise par son extension géographique, de loin la plus importante ramenée au territoire français, et par une production culturelle -en particulier littéraire- au prestige certain, à la fois très ancienne et vivace ».

Développements récents

  • En février 2004, le gouvernement a diminué le nombre de recrutement de professeurs enseignant l'occitan (diplômés du CAPES d'occitan). Cette diminution est la conséquence d'une réduction budgétaire. Le nombre de postes de CAPES d’occitan était de dix-sept (plus un en école privée) en 2002, treize en 2003 et de quatre postes pour 2004.

Remy Pech, président de l’Université Toulouse le Mirail a déclaré que c’est « en totale contradiction avec les objectifs de la décentralisation républicaine annoncée par le gouvernement ».

Le Parti occitan considère que c’est « une liquidation programmée de l’enseignement de l’occitan ».

Alain Rainal de la Fédération des enseignants de langue et culture d’oc (FELCO) parle de liquidation de l’enseignement de l’occitan et donc de liquidation de la langue occitane. En effet, les postes de CAPES diminuent de 30% en moyenne; le CAPES d’occitan diminue, lui, de 71%. Selon lui, le gouvernement demande plus de solidarité aux plus pauvres, et demande moins aux plus riches. Il rajoute que les langues et cultures régionales, c’est quelque chose de très important, un patrimoine inestimable. Donc cela mérite de ne pas être baissé, mais au moins d’être laissé au niveau d’avant. M. Rainal rajoute : que cette nouvelle est inquiétante pour l’enseignement de l’occitan bilingue ou trilingue. Les parents d’élèves savent qu’il y a une possibilité de valoriser professionnellement cette connaissance acquise. Le nombre de postes au concours se réduisant, il faudra passer un concours pour seulement quatre postes. Cela crée une grande difficulté et n’accorde que peu de perspectives professionnelles (Bilans concernant la langue occitane et les revendications du « Centre regionau dels ensenhaires d’occitan » (CREO).

  • mars 2004 : Occitan lenga e cultura olímpica

Les prochains jeux Olympiques d'hiver 2006 se dérouleront entre autres dans les vallées occitanes d’Italie. La « Chambra d’Òc » ainsi que les institutions politiques de la province de Turin, les communautés de montagne (Val Pelis, Val Cluson, auta val Susa) et la commune de Bardonecha ont demandés que l’occitan fasse partie des langues officielles des Jeux. Il y a eu de toute façon des manifestations publiques comme la présentation du festival de Rodez par exemple. Pour plus d’informations sur l’occitan dans la province de Turin : http://www.provincia.torino.it/cultura/minoranze

  • mars 2004 : Journal TV en occitan

La BTV (Barcelona Televisió) diffuse chaque semaine un journal télévisé en occitan appelé « Inf’òc ». Ces émissions de la télévision catalane sont tantôt en gascon, tantôt en languedocien. La zone de diffusion couvre Barcelone, bien entendu, mais aussi Girona, Sant Cugat, Mataró

  • juillet 2004 : Terminologie occitane et catalane commune

Les catalans et les occitans travaillent ensemble sur la terminologie. C’est ce qui a été décidé en juillet lors d’une réunion dans le Val d’Aran. Une convention a été passée entre l’Institut d’estudis catalans, l’Institut d’estudis occitans, le Conseil général d’Aran et Termcat pour publier des lexiques en 2005. Quatre lexiques ont été créés dans les domaines des mathématiques, de la biologie, de l’écologie, de l’internet et de la téléphonie mobile. Termcat (organisme chargé de travailler sur la terminologie du catalan) a proposé de mettre son travail à disposition. En effet, 90% du lexique catalan est directement applicable à l’occitan. Ces lexiques, et ceux qui suivront, seront particulièrement utiles aux enseignants : de l’école primaire jusqu’au lycée, et même au-delà.

  • mars 2005 : Nouveau statut pour le Val d’Aran

Le Conseil général d’Aran a demandé un nouveau statut à la région de Catalogne en Espagne. Ce statut lui permettrait d’avoir des compétences propres afin de négocier des accords avec les régions occitanes de France. De plus, le Conseil général gérerait lui-même les actions concernant la langue et la culture aranaises. Par ailleurs, une demande de co-officialité de l’occitan et du catalan dans toute la région a été formulée. Ceci aurait pour conséquence de faire reconnaître l’occitan comme une des langues officielles de l’Espagne.

Le 30 septembre 2005, le parlement catalan a adopté à la majorité absolue le projet de nouveau statut d’autonomie de la Catalogne. Le nouveau statut reconnait dans son article 9.5 l’officialité (dans toute la Catalogne) de "la langue occitane, dite aranès dans le Val d’Aran". La reconnaissance de Val d'Aran dans le Statut aussi a été soutenu par les partis ERC et ICV-EUiA, alors que le PP Catalan était partisan de reconnaître dans le Statut la singularité d'Aran, mais en aucun cas de se référer à ce territoire comme une "réalité nationale occitane". Le projet a reçu l’aval de Madrid pour que ce statut devienne loi. Le parlement espagnol avait notamment supprimé le terme «nation» de l'article premier pour qualifier la Catalogne. Certains politiciens espagnols considérent que le projet de nouveau statut est un pas vers la division de l’État et qu’il n’est donc pas conforme à la Constitution.

Le 18 juin 2006, le référendum concernant le nouveau statut pour la Catalogne est largement approuvé par la population catalane: plus de 70% de votes favorables. Trois partis avaient appelé à voter «oui»: le Parti Socialiste Catalan (PSC, à la tête du gouvernement régional), les communistes et les verts d'Iniciativa per Catalunya (ICV, membre de la coalition gouvernementale) et les démocrates-chrétiens de Convergencia i Unio (CiU). Les républicains indépendantistes catalans d'Esquerra Republicana de Catalunya (ERC) avaient appelé à voter «non», de même que le Parti Populaire (PP, droite centralisatrice). Les premiers reprochent au nouveau statut de ne pas reconnaître la Catalogne comme "nation" et de ne pas donner totale autonomie à la région sur les impôts, sur les ports et les aéroports. Les seconds estiment que le texte accorde trop d'autogestion, notamment fiscale, à la Catalogne et qu'il est "anticonstitutionnel".

Le Statut donne l'officialité à l'aranais et considère le Val d'Aran "réalité occitane". L'article 11, du nouveau statut dit : « Le peuple aranais exerce l'autogouvernement selon ce Statut par le Conselh Generau d'Aran (institution supérieure politique de la Val d’Aran) et les autres institutions propres ». Le second paragraphe annonce : « Les citoyens de Catalogne et ses institutions politiques reconnaissent Aran comme une réalité occitane fondée sur sa spécificité culturelle, historique, géographique et linguistique, défendue par les aranais au fil des siècles ». « Ce Statut reconnaît, défend et respecte cette spécificité et reconnaît aussi Aran comme une entité territoriale singulière dans la Catalogne, qui est l’objet d'une protection particulière par le moyen d’un régime juridique spécial ». D’autre part, dans l'article 6, se référant aux langues de Catalogne, figure dans le nouveau Statut que « la langue occitane, appelée aranès en Aran, est la langue propre et officielle de ce territoire est aussi officielle en Catalogne, en accord avec ce qu’établi ce Statut et les lois de normalisation linguistique » [21].

Voir aussi

Liens internes

Le Wiktionnaire possède une entrée pour « occitan » et une liste de mots en occitan.
Mais aussi :

Liens externes

Notes & Références

  1. Rapport de Monsieur Bernard Poignant au premier ministre sur les LANGUES ET CULTURES REGIONALES· L’occitan. Cette appellation a été retenue dans la nomenclature établie par la loi Deixonne. Les académies concernées par l’enseignement de l’occitan sont les suivantes : Nice, Grenoble, Aix-Marseille, Clermont Ferrand, Montpellier, Toulouse, Limoges, Bordeaux et, pour une faible partie, Poitiers. Cette langue est également parlée et enseignée en Espagne (au Val d’Aran où elle bénéficie d’un statut officiel) et dans un certain nombre de vallées italiennes des Alpes. Parmi les langues régionales, l’occitan se caractérise par son extension géographique, de loin la plus importante ramenée au territoire français, et par une production culturelle -en particulier littéraire- au prestige certain, à la fois très ancienne et vivace."
  2. En 2005 elle était parlée par 2 millions de personnes selon Ethnologue.com mais certains chercheurs lui donnent jusqu'à 7 millions de locuteurs passifs en France, en Italie et en Espagne (selon les sources : Quid France 2004, et Institut de Sociolingüística Catalana). En France, un numéro récent de "Courrier International" donnait 3 600 000 locuteurs, dont 2 millions parlaient auvergnat plus précisément. Cependant la version anglaise de Wikipédia considère aussi que l'estimation fournie par le SIL est très optimiste et que sans doute un demi million de locuteurs seulement subsisteraient en France d'après des estimations plus sages, généralement acceptées par la communauté des linguistes. Toutefois, toujours en France, ce sont environ 7 millions les personnes qui comprendraient l'occitan sans le pratiquer (connaissance passive). En réalité, il n'existe aucune enquête indépendante, globale et approfondie sur laquelle s'appuyer.
  3. (où l'occitan coexistait au début du XXe siècle avec le monégasque, une trentaine de locuteurs d'après Pierre Bec en 1950)
  4. Pierre Bec, La langue occitane, Q. S. J. ? Presses universitaires de France, pages 48 et 120
  5. 5,0 5,1 5,2 5,3 Géo (magazine France), juillet 2004, n° 305 - Occitanie au cœur du Grand Sud, page 79
  6. référence
  7. Pierre Bec, La langue occitane, Q. S. J. ? Presses universitaires de France, page 120
  8. Sondage réalisé en Languedoc-Roussillon en 1991 : « 28 % déclarent la parler plus ou moins », « une personne sur deux (...) déclare comprendre l’occitan » (Pierre Bec, La langue occitane, Q. S. J. ? Presses universitaires de France, page 120). On ne peut que regretter le manque de données sérieuses dans ce domaine.
  9. Le terme de « races » a été employé par Pierre Bec (La langue occitane, Q. S. J. ? Presses universitaires de France). Il faut comprendre par ce mot « groupe de populations »
  10. Même l'Aquitaine a reçu des Protoceltes de civilisation hallstatienne, mais les Celtes de la civilisation de la Tène se sont installés sur les marges de la zone occupée par les Aquitains (Agen, Bordeaux, rives nord de la Garonne).
    • César a déclaré « Gallos ab Aquitanis Garumna flumen dividit » (les Gaulois sont séparés des Aquitains par la Garonne) (Antoine Lebègue, Histoire des Aquitains, Éditions Sud-Ouest).
    • « L'apport gaulois (...) n'a modifié le peuplement de notre pays que dans le nord, l’est, le centre, Celtica-Belgica. » (Pierre Bec, La langue occitane, Q. S. J. ? Presses universitaires de France)
  11. Pierre Bec, La langue occitane, Q. S. J. ? Presses universitaires de France, pages 20-21
  12. Pierre Bec, Manuel pratique de philologie romane, t. 2 ; on trouve donc de grandes similitudes avec le français ou le castillan
  13. Pierre Bec, La langue occitane, Q. S. J. ? Presses universitaires de France, pages 20-21
  14. Géo, juillet 2004, n° 305 - Occitanie au cœur du Grand Sud, page 73
  15. Pierre Bec, La langue occitane, Q. S. J. ? Presses universitaires de France, page 48
  16. Le Webster’s Third New International Dictionary, Unabridged avec ses addenda de 1993, arrive à environ 470 000 entrées, comme l'Oxford English Dictionary, 2e édition. Le site web du dictionnaire anglais Merriam-Webster estime qu’on arriverait à un nombre variant entre 250 000 et 1 million de mots.
  17. Les dictionnaires usuels de français (Petit Robert, Petit Larousse) comptent en moyenne plus de 50 000 mots, les grands dictionnaires (comme le Grand Robert ou le Trésor de la langue française) peuvent arriver à 100 000. En prenant en compte tout le vocabulaire (terminologie scientifique de toutes les sciences, jargons, sociolectes, argot, mots à la mode, etc.), on estime qu’un chiffre plausible serait de 500 000 mots (Office québécois de la langue française)
  18. Sottisier à propos des minorités ethniques. Le petit florilège chauvin
  19. Sottisier à propos des minorités ethniques. Le petit florilège chauvin
  20. [1] Étude européenne sur l'occitan en France
  21. Comparatif des statuts 1979-2006

Bibliographie

  • Werner Forner, Le mentonnais entre toutes les chaises ? (Regards comparatifs sur quelques mécanismes morphologiques), Université de Siegen in Lexique français-mentonnais, S.H.A.M., p. 11 à 23.


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