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Sigmund Freud - Wikipédia

Sigmund Freud

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Sigmund Freud en 1923
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Sigmund Freud en 1923

Sigmund Freud (6 mai 1856 à Freiberg (Moravie), Autriche-Hongrie - 23 septembre 1939 à Londres) est l'inventeur de la psychanalyse. On le place habituellement aux côtés de Karl Marx et de Friedrich Nietzsche comme l'un des trois grands « penseurs du soupçon », qui ont induit le doute dans la conception philosophique classique du sujet (Descartes, Kant, etc.)

Son œuvre, extrêmement féconde, a alimenté des penseurs très divers ainsi que des disciplines variées. Outre les freudiens classiques, orthodoxes ou les lacaniens qui ambitionnaient un « retour à Freud » et autres grands noms de la psychanalyse (Karl Abraham, Mélanie Klein, Wilhelm Reich, Sandor Ferenczi, etc.), son influence se fait aussi sentir sur l'épistémologie (Bachelard), en ethnologie (l'ethno-analyse, qui remettra en cause bien des postulats de la psychanalyse, notamment le caractère universel du complexe d'Oedipe), sur le marxisme (les tentatives de freudo-marxisme), sur les sciences politiques (René Girard ou le « mythe du Sauveur »), sur la philosophie (Deleuze ou Derrida pour n'en citer que quelques-uns), enfin sur l'art (le surréalisme, la « méthode paranoïaque-critique » de Salvador Dali, etc.) Ses textes ont ainsi ouvert de nombreuses perspectives, ce qui était un des objectifs centraux visés par Freud dans sa riche élaboration d'hypothèses et de théories.


Sommaire

[modifier] Biographie

(Remarque : les indications sur les publications sont données à titre indicatif, de nombreux autres textes rédigés par Freud ne sont pas mentionnés, cf. une bibliographie plus complète)

[modifier] Jeunesse

Entrée de la maison de Freud à Vienne.
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Entrée de la maison de Freud à Vienne.

Sigismund Schlomo Freud naît le 6 mai 1856 dans une famille juive. Son père Jakob, marchand de laine et libéral libre-penseur, est remarié avec Amalia Nathanson, ils auront ensemble sept enfants.

En 1860, la famille s'installe à Vienne. Pauvre, elle vit dans un petit appartement, mais ses parents ne ménagent pas leurs efforts pour soutenir son évolution intellectuelle visiblement précoce, en le favorisant même par rapport à ses frères et ses sœurs. Pendant les huit années passées au gymnase Sperl de Vienne, Sigmund est six fois premier de classe. Il y apprend le grec et le latin, son intérêt pour l'archéologie ne le quittera pas.

En 1873, il entre à l'Université de Vienne. Trois ans plus tard, il entre à l'Institut de physiologie d'Ernst Brücke, où il se consacre à l'apprentissage de l'histologie du système nerveux.

En 1877, il abrège son nom en Sigmund Freud. En 1878 et 1879, il fait son service militaire. Pendant cette période, il traduit le 12e volume des œuvres complètes de Stuart Mill (premières correspondances).

[modifier] Pratique médicale

[modifier] Neuropathologie

C'est en mars 1881 que Freud fini ses études universitaires, et devient ainsi docteur en médecine. Suite à sa rencontre avec Martha Bernays en avril 1882, ils se fiancent secrètement. Au même moment, il entre dans le service du professeur de médecine générale Nothnagel, initiateur à Vienne de l’électrophysiologie, et est mis au courant par Joseph Breuer du traitement d’Anna O. (1880-1882) par la méthode cathartique.

L'année suivante Freud devient stagiaire dans le service psychiatrique de Theodor Meynert, considéré en son temps comme le plus grand anatomiste du cerveau, et ainsi il poursuit pendant une année, dans divers laboratoires, une série de recherches sur le système nerveux et l'anatomie du cerveau. Il est un des premiers chercheurs à travailler sur l’infirmité motrice cérébrale (cerebral palsy).

En 1884 Freud et son ami Konigstein recherchent les propriétés énergétiques et anti-dépressives de la cocaïne, mais c'est Karl Koller qui découvrire avant eux le pouvoir anesthésiant. C'est alors que l'année suivante, Freud pensant que la cocaïne est un remède miracle, essaie de soigner son ami Ernest Von Fleischl morphinomane par des injections de cocaïne, ce qui l’intoxique encore plus. En septembre il est habilité Privatdozent en neuropathologie et publie Contribution à la connaissance de l’action de la cocaïne et A propos de l’action générale de la cocaïne.

C'est alors que Freud commence à détruire ses papiers personnels, et publie ses travaux sur les encéphalopathies infantiles. Il commence également ses travaux sur l’hystérie avec Joseph Breuer.

[modifier] À l'école de Charcot

En octobre 1885, Freud devient élève de médecine chez Jean-Martin Charcot durant quatre mois à Paris. C'est durant cette période qu'il est stupéfait par les probables possibilités de la suggestion. Ainsi, lorsqu'il ouvre son cabinet de médecin, et qu'il prend la direction du service de neurologie à la clinique des Enfants malades, en avril 1886, il abandonne l’électrothérapie au profit de l’hypnose et de la suggestion. Cette nouvelle fonction lui permet d'avoir une meilleure situation financière, ce qui le conduit, lui et Martha Bernays (1861-1951), à se marier en septembre de la même année. Ils auront six enfants (Mathilde, Jean-Martin, Olivier, Ernst, Sophie, Anna) dans une période de 10 ans entre 1887 et 1896.

En octobre, Freud s'expose en conférence à Vienne sur L’Hystérie masculine. Celle- ci est particulièrement mal reçue par les autorités scientifiques et médicales. Seul Krafft-Ebing, médecin viennois, le soutient dans ses travaux. Dans le même temps il publie une traduction des Leçons du mardi de Charcot.

Alors qu'en mars 1887 il est élu membre de la Société Médicale de Vienne, et publie Cocaïnomanie et cocaïnophobie, il rencontre en novembre son futur ami et confident Wilhelm Fliess. Ce dernier est rhino-laryngologiste berlinois en stage à Vienne, qui correspondra avec Freud durant de nombreuses années. Ceci à tel point qu'il sera considérée comme l’« autoanalyse de Freud ». C'est alors qu'en 1888, Freud publie Hystérie.

[modifier] Méthode cathartique

En 1889, Freud fait sont second voyage à Paris chez Jean-Martin Charcot puis à Nancy auprès d'Ambroise A Liébault et d'Hippolyte Bernheim, dont il traduira et introduira le livre, De la suggestion et de ses applications à la thérapeutique. C'est alors qu'il abandonne l'utilisation de l’hypnose dans le traitement de sa patiente Emmy von N., et qu'il débute l’application de la méthode cathartique de Breuer. L'année suivant, ce fû la première rencontre professionnel avec Wilhelm Fliess à Salzbourg. En le quittant, Freud a un accès de phobie du voyage en train.


Freud s'installe au n° 19 de la rue Berggasse à Vienne en 1891, où il écrit son premier livre dédié à Breuer, Contribution à la conception des aphasies, qui est une étude critique. Ce fût le début de la collaboration avec Breuer et la correspondance avec Fliess s'intensifia, et où Freud adressa des manuscrits scientifiques. En 1892 il traduit le livre de Bernheim : Hypnotisme, Suggestion, Psychothérapie. Puis, l'année d'après, suite à la mort de Charcot, Freud écrit une longue notice nécrologique, alors qu’il n’en paraît aucune en France. C'est alors que Freud publie dans « Les Archives neurologiques » un article écrit de 1888 à 1893, qui avait obtenu l’acceptation de Charcot : Quelques considérations pour une étude comparative des paralysies motrices organiques et hystériques. Il publie également : Le mécanisme psychique des manifestations hystériques.

Freud rencontra Fliess à Berlin, ce qui débuta une série de rencontres des deux amis, une ou plusieurs fois par an à Berlin ou à Vienne, et dans diverses villes où ils tiendront leurs « congrès » scientifiques privés. Durant la décennie allant de 1894 à 1904, Freud présente divers troubles sur lesquels il s’interroge dans la correspondance avec Fliess. Fumeur, il a des troubles névrotiques quand il tente de s’arrêter. Ceci ne l'empêchera pas de publier une vingtaine d’articles et de livres durant cette même période.

[modifier] Psychanalyse

Voir aussi l'article Psychanalyse

[modifier] Débuts de la psychanalyse

  • 1895 : Publication des Études sur l’hystérie avec Joseph Breuer.
Utilisation de la suggestion (main sur le front du patient qui est incité à se souvenir de son enfance) après l’abandon de la catharsis trop incertaine et dont les effets ne sont pas durables.
Freud analyse ses rêves et la première interprétation de « L'injection faite à Irma » confirme sa théorie du rêve comme accomplissement du désir.
Rédaction de l'Esquisse pour une psychologie scientifique (inédit jusqu'à sa mort), où Freud tente de réunir les acquis de ses travaux physiologiques et psychologiques en introduisant des notions de quantités d’énergie.
En analysant ses souvenirs d’enfance, il en vient à découvrir l’hostilité qu’il ressent envers son père (Jakob Freud) et il se souvient de ses sentiments amoureux dans son enfance pour sa mère (Amalia Freud) qui était « attirante, tendre et protectrice ».
  • 1896 : Freud se détache définitivement de Breuer qui refuse d'admettre ses conceptions sur la sexualité. Il abandonne progressivement le modèle neurologique de l'Esquisse pour se consacrer exclusivement à la constitution d'une psychologie générale.
Premier emploi du mot « psycho-analyse » par Freud dans un article en français.
Conférence sur l'étiologie de l'hystérie devant la Société viennoise de psychiatrie et de neurologie : « Le silence qui suivit mes interventions, le vide qui se faisait peu à peu autour de moi, les allusions qui parvenaient à mes oreilles ont fini par me faire comprendre que des déclarations sur le rôle de la sexualité dans l'étiologie des névroses ne pouvaient s'attendre à être accueillies comme les autres communications. J'ai fini par comprendre que je faisais partie dorénavant de ceux qui, selon l'expression de Friedrich Hebbel, "troublaient le sommeil du monde" et que je n'avais pas à compter sur l'objectivité et la tolérance. » (Contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique, p. 89).
Minna, la sœur de Martha, au décès de son fiancé, vient vivre avec le couple Freud.
  • 1897 : Publication du dernier grand travail neurologique Les Paralysies cérébrales infantiles.
« Personne ne soupçonne le moins du monde que le rêve, loin d'être quelque chose d'insensé, est bien une réalisation de désir. » (Lettre à Wilhelm Fliess, 16 mai, N.P. 177).
Freud abandonne sa "neurotica", théorie de la séduction précoce par les parents comme origine du traumatisme sexuel refoulé.
En octobre, il annonce à Fliess sa découverte du complexe d’Œdipe : « J'ai trouvé en moi comme partout ailleurs des sentiments d'amour envers ma mère et de jalousie envers mon père qui sont, je pense, communs à tous les jeunes enfants. (...) S'il en est bien ainsi, on comprend, en dépit de toutes les objections rationnelles, qui s'opposent à l'hypothèse d'une inexorable fatalité, l'effet saisissant d’Œdipe Roi. » (N.P. 198).
  • 1899 : Freud abandonne la suggestion dont il fallait ensuite supprimer le refoulement fondé sur la défense du patient contre les évocations critiquables (cf. le Cas Dora Dora (psychanalyse)). Ainsi naquit la technique demandant au patient d’abandonner toute attitude critique, le thérapeute interprétant ensuite les évocations du patient.
C’est la règle dite fondamentale, de l’association libre qui permet la libération des affects refoulés. Freud lui donne le nom de psychanalyse.
Rédaction de la version définitive de L'Interprétation des rêves qu'il achève dans un état d'exaltation. Le livre paraît le 4 novembre et passe à peu près inaperçu.

En aout 1899 Freud assiste sur les conseils de Mme Charcot à l'Eldorado au concert d'Yvette Guilbert. Freud affichera une photo dédicacée dans son bureau et ils entretiendront une correspondance assez suivie.

Rédaction d'une version abrégée de L'interprétation des rêves (Le rêve et son interprétation, 1901).
  • 1901 : Rédaction de Psychopathologie de la vie quotidienne (livre publié en 1904).

[modifier] Institutionnalisation de la psychanalyse

Au premier plan de gauche à droite: Sigmund Freud, Stanley Hall et Carl Gustav Jung; Au second rang Karl Abraham, Ernest Jones et Sandor Ferenczi devant la Clark University (Massachusetts) en 1909.
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Au premier plan de gauche à droite: Sigmund Freud, Stanley Hall et Carl Gustav Jung; Au second rang Karl Abraham, Ernest Jones et Sandor Ferenczi devant la Clark University (Massachusetts) en 1909.

En 1902 Freud est nommé professeur associé, et fait un nouveau voyage en Italie avec son frère Alexander.

Quelques médecins se groupent alors autour de Freud (Adler, Kahane, Restler et Wilhelm Stekel) qui formeront la première société de psychanalyse : la « Société psychologique du Mercredi ». C'est également cette année que Freud cessera sa correspondance avec Fliess dû à la rupture motivée par des divergences scientifiques et un débat de priorité sur la question de la bisexualité psychique.

Bleuler, psychiatre zürichois, applique la psychanalyse depuis un ou deux ans dans ses services à l'hôpital du Burgholzli sous l'impulsion de son principal assistant, C.G. Jung. En 1905 Freud publie Trois essais sur la sexualité infantile, Le mot d’esprit et sa relation avec l’inconscient et le Cas Dora, Dora, qui était rédigé depuis (1899) et dans lequel le concept de transfert apparaît (bien que déjà présent pour la première fois mais non complètement défini dans les Études sur l’hystérie).

Otto Rank se joint à la Société en 1906, et après que James Putnam publie, dans le premier numéro de la revue américaine Journal of Abnormal Psychology, le premier article en langue anglaise exclusivement consacré à la psychanalyse, et que l’activité psychanalytique se développe en Suisse, avec Bleuler et Carl G. Jung à Zurich, c'est en 1907 qu'eu lieu la seconde destruction de ses papiers personnels de et par Freud. C'est cette même année qu'intervient la première visite de Jung, où il assiste, début mars, aux travaux de la Société en compagnie d'un de ses élèves, Ludwig Binswanger, et que Freud devient corédacteur d'une nouvelle revue, Zeitschrift für Religionpsychologie et y publie, dans le numéro 1, le premier des nombreux textes qu'il consacre à la religion. Freud publie également Délires et rêves dans la Gradiva de Jensen, et Jung, à son retour, fonde à Zürich la « Société Freud ».

De nouveaux médecins se joignent aux travaux en 1908, Ernest Jones (Toronto puis Londres), Karl Abraham (Berlin), Sandor Ferenczi (Budapest), et sous l'impulsion de Jung, un Congrès International de Psychanalyse se tient à Salzbourg sous le titre « Rencontre des psychologues freudiens » avec 42 membres de six nations (États-Unis, Autriche, Angleterre, Allemagne, Hongrie, Suisse) qui participent à cette manifestation. Freud y présente une analyse de cas : Remarques sur un cas de névrose obsessionnelle (L'homme aux rats, 1909). C'est aussi l'année de la fondation du journal Jahrbuch (Bleuler et Freud directeurs, Jung rédacteur en chef). C’est alors qu’apparaissent les premiers signes de la rivalité entre les Viennois et les Suisses, et de l'opposition entre Karl Abraham et Jung sur l'étiologie de la démence précoce que Jung attribue à une cause organique.

Freud part en voyage en Angleterre chez son demi-frère Emmanuel, en passant par La Haye pour voir les Rembrandt qui lui laissent « une immense impression », et est enthousiasme pour Londres où il s'attarde longuement devant les collections d'antiquités du British Museum. Au retour, il s'arrête quelques jours à Zürich pour voir Jung. La Société (32 membres) change de nom pour devenir « Société Psychanalytique de Vienne ». Dans le même temps, Karl Abraham fonde la Société Psychanalytique de Berlin, et Freud fait sa première incursion en sociologie avec la parution de La morale sexuelle dans la civilisation et la nervosité moderne.

En 1909, il voyage aux États-Unis en compagnie de Jung et de Ferenczi. Freud est invité par Stanley Hall à prononcer une série de conférences à la Clark University (Massachusetts). (Publication des conférences dans Cinq leçons sur la Psychanalyse). C'est là que débute son amitié avec J.J. Putnam, professeur de neurologie à Harvard, et publie dans la foulée l’Analyse d'une phobie d'un petit garçon de cinq ans (Le petit Hans) et le Roman familial des névrosés.

En mars 1910, le second Congrès international de Psychanalyse se tient à Nuremberg, organisé par Jung. La proposition de Ferenczi de désigner ce dernier comme président de la Société internationale de psychanalyse (API est vivement rejetée par le groupe viennois. Le conflit se résout quand Freud propose Adler comme président du groupe viennois. Freud devient le directeur d’une nouvelle revue, le Zentralblatt qui doit concurrencer le Jahrbuch de Jung, et dans l’été, il accepte de « psychanalyser » Gustav Mahler, en un après-midi de promenade. C'est aussi l'année de publication de A propos de la psychanalyse dite sauvage, (analyse profane), où Freud s'élève contre l'usage abusif ou détourné de la pratique psychanalytique, et de Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci.

En 1911 Brill fonde la Société psychanalytique de New York, Ernest Jones et J.J. Putman fondent l'Association Psychanalytique Américaine mais Adler se retire car il souligne le rôle de l’agressivité aux dépens de la sexualité et, du Moi aux dépens de l’inconscient, ainsi que Jung, qui a des préoccupations morales et religieuses et qui promeut l’inconscient collectif contre l’inconscient individuel et une interprétation symbolique du complexe d’Œdipe contre son interprétation sexualiste. Du point de vue technique de la cure, ils mettent l’accent sur le conflit actuel plus que sur le conflit passé, et sur des interventions contre les résistances et le transfert qui sont plus moralistes qu’analytiques. Au Congrès de Weimar, Freud présente son analyse du Président Schreber, l'Association Internationale compte alors 106 membres. Freud publie alors Formulations concernant les deux principes du fonctionnement mental (Principe de plaisir et principe de réalité).

[modifier] Rupture avec Jung

  • 1912 : Parution de la revue Imago, consacrée aux applications extramédicales de la psychanalyse, dont Freud assume la direction avec Rank, et Sachs.
À cause de son différend avec Wilhelm Stekel, Freud demande à ses collaborateurs et amis de faire disparaître leurs noms du Zentralblatt qui subsistera quelque temps avant de disparaître. Il est remplacé par l’Internationale Zeitschrift für Psychoanalysis dirigé par Ferenczi, Rank et Jones.
La parution, en 1912, de la seconde partie du grand livre de Jung, Métamorphoses et Symboles de la Libido accuse des divergences qui n’échappent pas à Freud : Jung élargit le concept de « libido » (qui désigne une sorte de « tension générale », perd ainsi sa spécification fondamentale d'énergie proprement sexuelle) et tend corollairement à faire de l’Œdipe un symbole et une métaphore de tendances supérieures. Ce conflit se précise à l'occasion de conférences données par Jung aux États-Unis, où il cherche à rendre la psychanalyse « plus acceptable ».
Jones prend l'initiative de fonder autour de Freud, avec son accord enthousiaste, un « Comité » secret de ses plus proches amis et disciples (Ferenczi, Jones, Rank, Sachs, Abraham et Jones), pour défendre sa pensée et veiller sur l'avenir de la psychanalyse.
En vacances à Rome, Freud rend visite tous les jours au Moïse de San Pietro in Vincoli, sur lequel il a l’intention d’écrire « peut-être un jour quelque chose. »
Débuts de son amitié avec Lou Andreas-Salomé.
  • 1913 : Freud propose à Jung d'interrompre leur correspondance privée après une analyse d’un lapsus de Jung et de reproches blessants de Jung à propos de la névrose de Freud.
Première réunion du Comité dont Jones prend la présidence. Freud offre à chacun des membres une intaille grecque de sa collection montée en chevalière.
Après le congrès de Munich, marqué par l’opposition à Jung et suivi par son départ du Jahrbuch, Freud trace le cadre d'un travail qui amorce un des grands tournants de la théorie psychanalytique : Pour introduire le narcissisme (1914), et rédige la préface de Totem et Tabou (paru dans Imago en 1912-1913), où il édifie à partir d'un mythe scientifique - le meurtre originel du père et de la horde - une théorie de la société et de la culture fondée sur la toute puissance des désirs œdipiens et de la culpabilité qui s'y inscrit.
  • 1914 : Freud publie sa Contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique. « La psychanalyse est ma création : pendant dix ans, j'ai été le seul à m'en occuper, et pendant dix ans c'est sur ma tête que s'abattaient les critiques par lesquelles les contemporains exprimaient leur mécontentement envers la psychanalyse et leur mauvaise humeur à son égard. Je crois même pouvoir affirmer qu'aujourd'hui encore, où je suis loin d'être le seul psychanalyste, personne n'est à même de savoir mieux que moi ce qu'est la psychanalyse, en quoi elle diffère d'autres modes d'exploration de la vie psychique, ce qui peut être désigné par ce terme ou ce qui pourrait mieux être désigné autrement ».
Jung se démet de ses fonctions de Président de l'Association Internationale, et quittera bientôt l'Association. Abraham est élu Président intérimaire.
Débuts de la Première Guerre mondiale : Freud réagit par un nationalisme austro-allemand qui se changera progressivement en scepticisme généralisé. Pour la première fois depuis 30 ans, il passe le mois d'août à Vienne. Deux de ses fils, Jean-Martin et Ernst, sont mobilisés.
L'affluence des auditeurs à ses cours hebdomadaires à l'Université pousse Freud à les développer, puis à les publier en livre. Ces leçons seront les dernières. L'ouvrage qui en sort en 1916-1917, Introduction à la psychanalyse, deviendra vite le plus populaire des travaux de Freud. Il écrit le cas de « L'homme aux loups (Sergei Pankejeff (1887-1979) ), (extrait de l'Histoire d'une névrose infantile), publié quatre ans plus tard.
Le Moïse de Michel Ange paraît dans Imago, sans nom d'auteur.
  • 1915 : Freud est dans un relatif isolement à cause des hostilités, il travaille davantage et en l'absence de ses principaux collaborateurs, devenus inaccessibles, il parvient à sauver la Zeitschrift et l'Imago. Le Jahrbuch disparaît dès 1915. Les années de guerre entraîneront progressivement de lourdes restrictions alimentaires, des privations de chauffage et une irrégularité dans la clientèle, aggravée par la dévaluation de la monnaie autrichienne.
Freud se lance dans la rédaction d'une "Métapsychologie". Il appelait ainsi « un mode d'observation d'après lequel chaque processus psychique est envisagé d'après les trois coordonnées de la dynamique, de la topique et de l'économie », ce qui lui paraissait le but extrême qui soit accessible à la psychologie.
Sept des douze essais écrits presque d'une traite demeureront impubliés et les manuscrits en seront détruits, Freud ne conservera que Les pulsions et leur destin, Le refoulement, L'inconscient, Deuil et mélancolie.
Publication de Considérations actuelles sur la guerre et la mort.

[modifier] Succès de la psychanalyse

  • 1917 : Freud se sent fatigué, pense à la mort et fait des efforts pour continuer son travail.
Freud publie un texte où il explique que la science inflige au narcissisme humain trois humiliations : la première d’ordre cosmologique, par la révolution copernicienne, qui ruine l’illusion selon laquelle la terre occupe la place centrale dans l’univers ; la seconde d’ordre biologique, par l’évolution darwinienne qui abat la prétention de l’homme à s’affirmer autre que l’animal ; la troisième, d’ordre psychologique, par l’inconscient freudien qui contredit l’idée que le Moi est le maître en sa demeure.
  • 1918 : « En science, il faut d'abord décomposer puis reconstituer. Il me semble que vous cherchez la synthèse sans analyse préalable. Dans la technique psychanalytique, il n'est point besoin d'un travail spécial de synthèse cela, l'individu s'en charge mieux que nous. » (Lettre à Pfister, 9 octobre 1918).
  • 1919 : Au long de l'année, retrouvailles entre Freud et les membres du Comité. La dévaluation croissante de la monnaie pousse Freud à rechercher, parmi les Anglais et les Américains, malgré les difficultés de langue, des patients et des médecins désireux de s'initier à la psychanalyse.
Naissance du deuxième petit-fils de Freud, Heinerlé, pour lequel il aura toujours une prédilection. Fondation de la maison d'édition psychanalytique, le « Verlag », dirigée par Freud, Ferenczi, Anton von Freund et Rank.
Freud commence à écrire Au-delà du principe de plaisir (1920), il est nommé professeur ordinaire à l'Université de Vienne : « titre vide de sens ».
Wilhelm Reich rencontre Freud après diverses conférences sur la psychanalyse à l'université de médecine. Freud lui permet rapidement de prendre des patients.
  • 1920 : Sophie, « notre enfant du dimanche », meurt brutalement à Hambourg d'une pneumonie grippale. Freud et sa femme en sont très affectés.
Freud remet à sa fille Anna une bague semblable à celle des membres du Comité.
Freud témoigne devant la Commission chargée d'enquêter sur les plaintes relatives au traitement des névroses de guerre et peut mesurer une fois encore l'agressivité rétrograde des psychiatres viennois envers la psychanalyse.
Achèvement de Au-delà du principe de plaisir. Rédaction de Psychologie collective et analyse du moi (1921). Elaboration de la seconde topique (Le Moi, le Ça, le Surmoi), qui se substitue et se superpose à la première (inconscient, préconscient, conscient). Développement de la personnalité et dynamique des conflits sont interprétés comme des défenses du Moi contre des pulsions et des émotions plutôt que comme des conflits de pulsions, les pulsions en cause ne sont plus les seules pulsions sexuelles mais aussi des pulsions agressives.
Ce qui induit des conséquences importantes sur la pratique de la cure.
Au cours de l'été, Wilhelm Reich est admis comme membre invité dans le cercle intime de Freud. Admission de Reich dans la Société psychanalytique sur son texte Peer Gynt de Ibsen.
  • 1921 : « Le 13 mars de cette année, je suis entré brusquement dans la véritable vieillesse. Depuis, la pensée de la mort ne m'a pas quitté, et quelquefois j'ai l'impression que sept de mes organes internes se disputent l'honneur de mettre fin à ma vie. (...) Malgré tout je n'ai pas succombé à cette hypocondrie mais je la contemple avec détachement, un peu comme pour les spéculations d'Au-delà du principe de plaisir. » (Lettre à Ferenczi, 8 mai)
  • 1922 : Anna Freud et Lou Andreas-Salomé sont admises comme membres de la Société Viennoise.
  • 1923 : Débuts de la correspondance avec Romain Rolland.
Première manifestation du cancer de la mâchoire dont Freud mourra treize ans plus tard.
Felix Deutsch cache à Freud la nature de son mal. Première opération, mal réussie, par le docteur Hejek.
Mort de Heinerlé, le petit-fils favori de Freud. Freud se dit désormais indifférent à tout.
Deuxième opération, par Hans Pichler. Freud désormais portera une énorme prothèse, « le monstre », qui sépare la bouche de la cavité nasale. Cet appareil, maintes fois transformé, modifie son élocution, lui rend difficile de manger et de fumer, et lui cause de continuelles souffrances. Cette opération sera suivie de 31 autres. De ce jour, Freud n'admettra comme infirmière que sa fille Anna, « Antigone-Anna ».
Publication de : Le Moi et le Ça.
  • 1924 : La ville de Vienne décerne à Freud, pour son 68e anniversaire, le titre de « Bürgerrecht ».
Visite de Romain Rolland.
Publication de : Le problème économique du masochisme.
  • 1925 : Samuel Goldwyn propose à Freud 100 000 dollars pour sa collaboration à un film sur les amours célèbres. Freud décline cette offre et refuse de recevoir Goldwyn.
Parution de l'autobiographie de Freud (Ma vie et la psychanalyse), davantage consacrée à sa carrière scientifique et au développement de ses idées qu'à sa vie personnelle.
Mort de Joseph Breuer.
Le film, Les mystères d'une âme, est réalisé par Pabst avec la collaboration de Karl Abraham et de {{Hans Sachs]].
Freud, trop faible, ne peut assister au congrès de Hambourg. Anna Freud lit sa contribution : Quelques conséquences psychologiques de la distinction anatomique entre les sexes.
  • 1926 : Rupture avec otto Rank après des années de dépendance, d’agressivité et de réconciliations.
Freud présente de légers troubles cardiaques. Ferenczi, qui croit à des raisons psychologiques, propose à Freud de l'analyser. « Il se pourrait bien qu'il y ait à la racine une raison psychologique, mais je doute fort qu'elle puisse être contrôlée par l'analyse et puis lorsqu'on a soixante-dix ans, n'a-t-on pas droit à toutes sortes de repos ? » (Lettre à Ferenczi, 27 février).
Rencontre à Berlin avec Einstein.
Publication de : Inhibition, symptôme et angoisse.
Publication de : L'analyse pratiquée par les non-médecins (l'analyse profane), (en français Psychanalyse et Médecine).
  • 1927 : Publication de : Le fétichisme et de L'avenir d'une illusion, essai sur la religion comme névrose obsessionnelle de l'humanité.
  • 1928 : « Je tiens la signification scientifique de l'analyse pour plus importante que sa signification médicale et, dans la thérapeutique, son action de masse par l'explication et l'exposition pour plus efficace que la guérison des personnes isolées. » (Lettre à Oskar Pfister, 18 janvier 1928).
« Je ne sais pas si vous avez saisi le lien secret qui existe entre L'Analyse par les non-médecins et L'illusion. Dans l'un, je veux protéger l'analyse contre les médecins, dans l'autre contre les prêtres. Je voudrais lui assigner un statut qui n'existe pas encore, le statut de pasteurs d'âmes séculiers qui n'auraient pas besoin d'être médecins et pas le droit d'être prêtres. » (Lettre à Pfister, 25 novembre 1928).
  • 1929 : Publication de Malaise dans la civilisation.
  • 1930 : W.C. Bullitt, ambassadeur des États-Unis à Berlin, persuade Freud d'écrire avec lui une étude psychanalytique du Président des États-Unis, Woodrow Wilson (le livre, terminé en 1931, paraîtra en 1967).
Freud reçoit le Prix Goethe. Anna Freud lira, le 28 août, le discours de son père.
Mort de la mère de Freud, à l'âge de 95 ans.
  • 1931 : Freud est nommé membre honoraire de la Société des Médecins de Vienne. « Un geste lâche, dégoûtant et répugnant devant la venue du succès. Impossible de refuser ; cela ne servirait qu'à faire sensation. » (Lettre à Max Eitingon, 20 mars 1931).
À la fin de l'année Freud exprime ouvertement, dans une lettre, sa désapprobation de l’orientation prise par les travaux de Ferenczi.
Publication de : Sur la sexualité féminine.
« La grande question restée sans réponse et à laquelle moi-même n'ai jamais pu répondre malgré mes trente années d'étude de l'âme féminine est la suivante : "que veut la femme ?" » (Ernets Jones II, 445).

en 1931 Yvette Guilbert,une ami avec qui freud entretien correspondance donne un concert à Vienne

Malgré leur différend sur la théorie, Freud et Ferenczi resteront amis et Freud ne cessera pas de se soucier de l'état de santé de plus en plus alarmant de Ferenczi atteint d'anémie pernicieuse.

[modifier] Fin de vie

  • 1933 : Prise du pouvoir par Hitler. Peu après, les livres de Freud sont brûlés à Berlin. En quelques années, la psychanalyse « juive » va disparaître d'Allemagne au profit d'une psychanalyse aryenne dont Carl Gustav Jung deviendra (jusqu'en 1940) le représentant officiel.
« Le monde se transforme en une énorme prison. L'Allemagne est la pire de ses cellules. (...) Ils ont commencé avec le bolchevisme comme leur pire ennemi mortel, et ils termineront avec quelque chose qui ne s'en distinguera pas - sauf que le bolchevisme a après tout adapté des idéaux révolutionnaires alors que ceux de l'hitlérisme sont purement médiévaux et réactionnaires. » (Lettre à Marie Bonaparte, 22 juin 1933).
Mort de Sandor Ferenczi.
Publication avec Einstein de Pourquoi la guerre ?.
  • 1934 : Freud commence Moïse et le Monothéisme dont il différera trois ans la publication, pour ne pas affronter l’église catholique qu’il considère comme une défense contre le nazisme.
Visite de Lévy-Bruhl : « un vrai savant, surtout par comparaison avec moi ». (Lettre à Marie Bonaparte, 7 février 1934).
  • 1936 : Tous les stocks de livres des éditions Verlag sont saisis à Leipzig par la Gestapo.
80e anniversaire de Freud : conférence de Thomas Mann, « Freud et l'avenir ».
Freud interdit à Arnold Zweig, un de ses anciens patients, un de ses plus assidus correspondants, d'entreprendre sa biographie : « Qui devient biographe s'astreint à mentir, à dissimuler, à embellir et même à cacher son propre manque de compréhension, car on ne peut pas posséder la vérité biographique et celui qui la posséderait ne pourrait pas s'en servir. Dire la vérité est chose impraticable... » (Lettre à Arnold Zweig, 31 mai 1936)
Mort d'Alfred Adler.
Aggravation de l'état de Freud : un cancer manifeste est de nouveau décelé.
Célébration des noces d'or de Freud et de Martha.
  • 1937 : Freud apprend de Marie Bonaparte qu'elle a racheté ses lettres à Fliess.
Mort de Lou Andreas-Salomé, qui affecte profondément Freud.
Publication de Analyse terminée et analyse interminable.
  • 1938 : Invasion de l'Autriche par les Nazis. Quelques jours plus tard, la maison de Freud est fouillée par les SA ; Anna Freud, arrêtée par la Gestapo, est relâchée le soir même. Devant l'insistance de Jones et de Marie Bonaparte, Freud se décide à quitter Vienne pour s'installer à Londres.
Grâce à de multiples interventions, en particulier celle de l'ambassadeur américain W.C. Bullitt et avec l’aide financière de sa patiente et amie Marie Bonaparte, Freud peut enfin quitter Vienne avec sa femme et sa fille. Deux de ses enfants et Minna Bernays l'ont déjà précédé à Londres où il reçoit un accueil enthousiaste.
Dès l'été, malgré son état de santé toujours plus précaire, Freud continue à traiter quelques patients.
Visite de Salvador Dali, sur une recommandation de Stefan Zweig.
Installation définitive à Maresfield Gardens, transformé depuis en Musée Freud ([[1]].
Fondation de l’Imago Publishing Company qui assure la publication des périodiques psychanalytiques et entreprend la publication des Œuvres complètes de Freud en allemand.
  • 1939 : Le cancer de Freud est devenu inopérable.
Moïse et le monothéisme paraît en anglais.
Visite de Hans Sachs.
« Le lendemain, 21 septembre, tandis que j'étais à son chevet, Freud me prit la main et me dit : "Mon cher Max Schur, vous vous souvenez de notre première conversation. Vous m'avez promis alors de ne pas m'abandonner lorsque mon temps serait venu. Maintenant ce n'est plus qu'une torture et cela n'a plus de sens."
Je lui fis signe que je n'avais pas oublié ma promesse. Soulagé, il soupira et, gardant ma main dans la sienne, il me dit : "Je vous remercie." Puis il ajouta après un moment d'hésitation "Parlez de cela à Anna." Il n'y avait dans tout cela pas la moindre trace de sentimentalisme ou de pitié envers lui-même, rien qu'une pleine conscience de la réalité.
Selon le désir de Freud, je mis Anna au courant de notre conversation. Lorsque la souffrance redevint insupportable, je lui fis une injection sous-cutanée de deux centigrammes de morphine. Il se sentit bientôt soulagé et s'endormit d'un sommeil paisible. L'expression de souffrance avait disparu de son visage. Je répétais la dose environ douze heures plus tard. Il entra dans le coma et ne se réveilla plus. Il mourut le 23 septembre 1939, à trois heures du matin. » (Schur, 622-623).

(Sources : Ernest Jones, Henri F. Ellenberger, Elisabeth Roudinesco, Alain de Mijolla.

Les quatre sœurs de Freud disparurent dans les camps de concentration nazis.

[modifier] Déroulement des travaux de Freud

Freud a très tôt le projet général de constituer une psychologie scientifique à partir de principes systémiques (« de la dynamique, de la topique et de l'économie », selon ses termes). Il poursuit cet objectif jusqu’à la fin de sa vie, et dans la dernière période, il élargit son propos aux conséquences d’une telle vision de la psychologie dans le champ de l’anthropologie.

À plusieurs reprises il va donc élaborer des modèles (au sens moderne) de l’appareil psychique et les confronter à sa pratique thérapeutique, incessante pendant plus de cinquante ans.

[modifier] Première phase (1883-1893) : de l'hypnose à la méthode cathartique

Jeune médecin, jeune neurologue, jeune chercheur et jeune psychiatre (avant la lettre) Freud se trouve confronté à une énigme scientifique. Le champ des névroses commence à être distingué du champ des maladies avec lésions et de la simulation : il existe des troubles fonctionnels sans lésion, mais douloureux psychiquement pour le patient.

Quelle est l’origine de ces troubles névrotiques et du plus exemplaire d’entre eux, le plus spectaculaire aussi, l’hystérie ? Freud connaissant l’anatomie et la physiologie cérébrales, normales ou pathologiques ou soumises à des toxiques (la cocaïne par exemple) se tourne vers Charcot puis Hippolyte Bernheim pour comprendre le cas d’Anna O. dont il a eu connaissance par son maître Breuer ainsi que du traitement que celui-ci avait engagé, et dont les explications ne satisfont pas Freud.

À Paris, Charcot dit à voix basse, et il ne souhaite pas que cela se diffuse, que l’hystérie a quelque chose à voir avec le sexuel ou le génital (origine supposée et discutée depuis Hippocrate, utérus donnant l’étymologie d’hystérie). Mais par quel processus la sexualité peut-elle conduire à l’hystérie, d’autant que l’on sait que l’hystérie masculine existe aussi (cf. conférence de Freud en 1886) ?

L’hypnose sert à Charcot à montrer que les troubles ne sont pas lésionnels : ils disparaissent sous hypnose. Bernheim essaye d’utiliser celle-ci pour soigner en énonçant que l’hystérie est un trouble psychologique. Mais l’hypnose n’est pas toujours efficace et les théories (mal dégagées du mesmérisme) n’expliquent pas son fonctionnement. Hippolyte Bernheim théorise la suggestion comme explication de l’origine du trouble et comme moyen thérapeutique. Freud conduit une de ses patientes Emmy von N. chez Bernheim pour traiter son hystérie ; c'est un échec, confirmé par la patiente qui demande à Freud de cesser toute hypnose et toute suggestion, mais de l’écouter.

D’où, d’une part, l’hypothèse nouvelle que l’hystérie est la conséquence d’un traumatisme sexuel subi pendant l’enfance et, d’autre part, que faciliter l’évocation consciente de celui-ci permet de guérir l’hystérie. Aucun des prédécesseurs de Freud n’avait émis cette hypothèse et n’en avait tiré une pratique thérapeutique rationnelle, sans hypnose, sans suggestion, par l’évocation des traumatismes sexuels infantiles grâce à la parole et à l’association libre.

Freud fondait du même coup un champ d’étude psychologique sur un fait psychologique dégagé de la neurologie (aux causes héréditaires ou de dégénérescences, Joseph Babinski renommera l’hystérie en pithiatisme pour l’exclure du champ scientifique de la neurologie, mais en la rejetant ainsi vers la simulation) ou de la psycho-philosophie de Janet.

[modifier] Deuxième phase (1893-1905) : l'invention de la psychanalyse

Les thérapies engagées par Freud sur la base de ces hypothèses, le conduisent à découvrir que tous ses patients n’ont pas subi de réels traumatismes sexuels dans leur enfance : ils évoquent des fantasmes, ils racontent un roman familial auxquels ils croient. D’où viennent-ils ? Simultanément, il découvre que certains patients ne « souhaitent » pas vraiment guérir, ils résistent en transposant des sentiments anciens vers leur thérapeute : c’est le transfert. Freud crée le terme de psychanalyse pour désigner tout son champ de pratiques thérapeutiques et d’études théoriques.

L’inconscient apparaît alors comme la racine commune à ces phénomènes, les rêves sont la « voie royale » pour y accéder ainsi que les lapsus et les « actes manqués ». C’est dans cette période que Freud se sert de son autoanalyse pour approfondir les rapports entre souvenirs d’enfance, rêves et troubles névrotiques.

Freud se lance alors dans la description d’un appareil psychique qui par son fonctionnement peut rendre compte de ces faits : partage entre la sphère des événements inconscients et conscients, avec une interface le « préconscient » qui permet aux événements de venir à la conscience – par le travail thérapeutique, mais pas seulement – ou être refoulés dans l’inconscient et produire des effets à longs termes parfois.

La vie mentale prend ainsi une forme plus complète où il articule la dualité des pulsions sexuelles qui tendent à la conservation de l’espèce et des pulsions du moi qui tendent à la conservation de l’individu. L’appareil psychique a pour fonction la réduction des tensions (concept d’économie de l’énergie psychique, que Freud utilise régulièrement) en particulier celles qui sont déplaisantes (par décharge ou par refoulement dans un processus de défense). Le conscient n’est plus qu’une partie de cet appareil psychique dont la partie inconsciente, les tendances refoulées, se fraye un chemin dans les rêves ou les symptômes de la névrose.

La source profonde des névroses est à trouver dans cette configuration que traverse tout enfant dans son développement psychique, la situation œdipienne (amour pour le parent de sexe opposé et rivalité avec le parent de même sexe), le conflit œdipien, qu’il dépasse plus ou bien complètement et qui va perdurer comme un complexe, le complexe d’Œdipe, s’il ne se dénoue pas. Freud pense cette situation universelle ou quasiment.

Cette période se conclut par la publication des Trois essais sur la sexualité qui rassemblent les hypothèses de Freud sur la place de la sexualité et son devenir dans le développement de la personnalité, et par le Cas Dora qui introduit de manière détaillée et illustre le concept de transfert. Transfert par lequel le patient crée une névrose (la névrose de transfert) dans la relation qu’il établit avec son thérapeute. C’est en analysant cette névrose, en quelque sorte « expérimentale », que les origines de la névrose initiale se trouve aussi dévoilées, voire les causes dénouées.

Les premières publications de Freud sont utilisées par des médecins germanophones pour développer leurs pratiques thérapeutiques. Ceux-ci entrent en relation avec Freud et engagent avec lui de longs échanges critiques sur les résultats pratiques et les hypothèses à explorer. C’est le début de la psychanalyse en tant que mouvement.

[modifier] Troisième phase (1905-1920) : l'institution psychanalytique

À partir de ces hypothèses considérablement enrichies et structurées, Freud s’interroge pendant toute cette période sur la pratique de la cure, ses indications, sa conduite, ses limites, sa fin et sur les conduites de l’enseignement et de la formation des psychanalystes.

Il publie des articles, par exemple À propos de la psychanalyse dite sauvage, où il critique les médecins qui s’autorisent d’une pratique psychanalytique sans avoir expérimenté par eux-mêmes le parcours d’une cure. Il défend aussi l’idée que des non médecins, formés à la psychanalyse, pourraient assurer des cures.

La « direction » des revues et des travaux théoriques, des séminaires, va l’occuper considérablement dans cette période, d’autant que parmi ceux qui travaillent avec lui, certains sont en rivalité personnelle, d’autres font des innovations théoriques ou pratiques que Freud n’admet pas, mais les débats restent ouverts car il n’a pas de réel pouvoir d’interdiction. Jung, Adler, Ferenczi, Rank et bien d’autres vont ainsi à la fois apporter des contributions de valeur, des critiques pertinentes et des inflexions que Freud va discuter pied à pied, d’où qu’elles viennent. Il intégrera, en cohérence avec ses théories, certaines d’entre elles dans ses hypothèses des années après. Ainsi, il refuse la mise en avant de l’agressivité par Adler, car il considère que cette introduction se fait au prix de la réduction de l’importance de la sexualité ou bien, que Jung pour des raisons morales et religieuses introduit l’inconscient collectif au détriment des pulsions du moi et de l’inconscient individuel.

Freud publie de nombreux ouvrages de synthèse, donne des leçons qu’il publie ensuite et fait des conférences dans divers pays où il est accueilli de manières très diverses.

En 1915, il se lance dans la rédaction d’une nouvelle description de l’appareil psychique dont il ne conservera que quelques chapitres. Ce qu’il prépare est en fait une nouvelle rupture dans sa conception de l’appareil psychique : en 1920 il commence à rédiger Au-delà du principe de plaisir qui introduit les pulsions agressives, nécessaires pour expliquer certains conflits intrapsychiques.

[modifier] Quatrième phase (1920-1939) : extension de la psychanalyse

Cette période s’inaugure par l’élaboration de ce qui a été appelé la seconde topique : le Moi, le Ça et le Surmoi, qui se substitue et se superpose à la première (inconscient, préconscient, conscient).

Le développement de la personnalité et la dynamique des conflits sont interprétés comme des défenses du Moi contre des pulsions et des émotions plutôt que comme des conflits de pulsions, les pulsions en cause ne sont plus les seules pulsions sexuelles mais aussi des pulsions agressives, des pulsions de mort.

L’ambivalence et la haine étaient perçues dans la première topique comme secondaires à la frustration, subordonnées à la sexualité, avec cette nouvelle conception une lutte active se déroule entre les pulsions de vie (sexualité, libido, Éros) et les pulsions de mort et d’agression (Thanatos). Plus fondamentales que les pulsions de vie, les pulsions de mort tendant à la réduction des tensions (retour à l’inorganique, répétition qui atténue la tension) et ne sont perceptibles que par leur projection au-dehors (paranoïa) ou leur fusion avec les pulsions libidinales (sadisme, masochisme) ou leur retournement contre le Moi (mélancolie).

La censure qui provoquait le refoulement dans la première topique agit de manière inconsciente, donc tout l’inconscient n’est pas du refoulé.

Ce qui induit des conséquences importantes sur la pratique de la cure : l’interprétation des conflits, qui ne sont pas des conflits actuels, ne sont pas non plus des conflits de pulsions mais sont des défenses du Moi contre des pulsions et des émotions. Les pulsions sont des pulsions sexuelles et des pulsions agressives : cette conception de la psychanalyse est beaucoup plus riche et complexe que la réduction au pansexualisme qui en est souvent faite par ignorance.

Dans les dernières années de sa vie, Freud a essayé d’extrapoler les concepts psychanalytiques à la compréhension de l’aventure humaine, de l’anthropologie, (il avait déjà rédigé un certain nombre de textes dans ce sens, en particulier sur la religion comme illusion ou névrose). Sa biographie, avec tous les drames qui l’ont atteint, n’est certainement pas pour rien dans le pessimisme foncier qui s’en dégage, c’est la partie la plus « risquée » de son travail et celle où les soubassements philosophiques de sa pensée émergent le plus (biologisme en dernier recours parfois, visions politiques qui sont des « projections » de la dynamique individuelle sur la société, etc.).

Résumé

Ne cherche pas la guérison mais la compréhension de soi. L’hystérie était considérée comme une maladie somatique ; Freud, Breuer, Charcot remettent en question ce point de vue : la maladie a une source purement psychique. Dans nos états psychiques, il y en a des conscients et des inconscients. Anna O. (1ère personne psychanalysée pour la soigner de son hystérie) le prouve puisque après avoir été hypnotisée elle dit des choses qu’elle n’était pas capable d’exprimer éveillée. Les symptômes disparaissent et elle est en mesure de parler d’affects qui n’avaient pas pu être exprimés  refoulés. L’énergie de cette émotion s’est transmise ailleurs : dans le corps. Les symptômes ont un sens : ils expriment ces émotions refoulées. Ils sont reliés à une situation vécue particulière, des réminiscences de la scène traumatique. Le sujet a eu des pensées, des impulsions ou des désirs qui étaient en contradiction avec des valeurs. La tension provoquée par ce « conflit » est stoppée par le psychisme qui procède à un refoulement. Conflit entre pensée refoulée et la résistance (force qui l’empêche de revenir à la conscience).

La structure de notre personnalité se crée par rapport aux expériences vécues entre zéro et cinq ans : époque déterminante.

La science va donner trois humiliations à l’Homme :

 Vexation cosmologique : Copernic démontre que la Terre n’est pas au centre de l’Univers. Plus que des habitants parmi tant d’autres.  Vexation biologique : Darwin montre que l’Homme descend du singe. Auparavant, on pensait que Dieu avait créé l’espèce humaine ; maintenant, on n’est plus que le résultat d’une longue évolution. Juste le produit du hasard (« les plus forts survivront et se reproduiront »)¨  Vexation psychologique : Freud démontre que le psychisme ne se limite pas à la conscience. Plus de maîtrise totale.

Le Ça : Pulsions somatiques (agressives, sexuelles  aspect instinctif et animal). Le Ça est inaccessible à la conscience. On peut le voir avec les rêves et les symptômes. Il obéit au principe de plaisir et recherche la satisfaction immédiate. Le Moi : Conscience. Il cherche à éviter les tensions trop fortes du monde extérieur, éviter les souffrances, etc. Il suit le principe de réalité. Le Surmoi : L’enfant, entre trois et cinq ans, hérite de l’instance parentale. Intériorisation de la loi morale de ses parents et donc, autocensure. Il punit le Moi par remords et culpabilité. Il doit réguler la vie consciente prise entre le Ça et la réalité.

La culture : pensées, raison, tout ce qui a été créé par l’Homme (notamment les religions), langage. La nature : sensibilité (instincts, désirs, besoins) On doit en permanence lutter contre notre nature, les désirs doivent être réfrénés pour que la société puisse vivre. Plus le niveau de la société est élevé, plus les sacrifices sont importants. La culture nous protège grâce à des règles mais c’est une contrainte qui exige de grands renoncements pulsionnels. Parfois la haine envers la culture - souvent inconsciente – est grande. Pour que l’on puisse supporter les sacrifices, la culture nous offre des dédommagements : consommation, divertissement, patriotisme, …. Refusement : le fait qu’une pulsion ne puisse pas être satisfaite. Interdit : le dispositif qui fixe le refusement. Privation : l’état qu’entraîne l’interdit. Elles peuvent être d’ordre individuel (plaisir, désir de meurtre, inceste, cannibalisme) ou collectif (les pauvres doivent renoncer à plus de choses que les riches  opprimés/oppressants) Narcissisme : être dominé peut satisfaire notre amour de soi (fier d’être allemand sous Hitler, identification au tyran durant les victoires, etc). LA satisfaction narcissique : la religion  illusion dans le but de faire oublier les privations.

Stimulus Se reçoit de l'extérieur, on peut le fuir (Exemple: on peut fermer les yeux pour éviter la lumière) Pulsion: Se reçoit de l'intérieur du corps, on ne peut rien faire contre elle, sa source est l'excitation physique, son but est l'abolition de cette excitation ou la satisfaction sur un objet

Mais le but et l’objet peuvent être modifiés (=sublimation), par exemple par création artistique (l’artiste subliment ses désirs sans devenir névrosé ou hystérique). L’énergie est canalisée dans un autre sens. Les pulsions se rapportent toutes aux deux principales : Eros (amour, désir) et Thanatos (mort, pulsions destructrices et agressives). Thanatos vise à détruire ce qu’Eros construit ( il essaie de conserver l’individu ou l’espèce). Par exemple, le masochisme est une pulsion destructrice que l’Homme s’inflige.


Les fonctions de la religion :

 Exorciser l’effroi et ainsi calmer l’Homme : L’Homme se sent démuni face à l’existence et, comme durant son enfance (--> l’enfant est dépendant de ses parents = désaide), il a besoin de protection et il n’y a que Dieu qui puisse la lui donner. L’Homme s’invente à l’âge adulte une figure paternelle : Dieu. C’est donc pour cela que la religion n’est qu’une illusion = un très désir très profond (ici, de protection). Les explications qu’elle donne nous rassurent : la mort n’est pas la fin de la vie, Dieu a créé le monde et les phénomènes naturels, ce sont Dieu qui les produit.  Réconcilier l’Homme avec la cruauté du destin (=la mort)  Dédommager les privations imposées par la culture : elle promet des récompenses si obéissance aux règles (Paradis). Les preuves de l’existence de Dieu sont contestées par Freud car les textes ont été écrits par des superstitieux. La religion est toujours présente malgré les nombreuses preuves de sa non-existence parce que le désaide existe toujours. Pour Freud, on a plus à perdre qu’à gagner en conservant la religion : nombreux voient la culture avec haine et la société comme une contrainte.

Erreur: Réfutable par un fait. Faux au regard d'une réalité qui contredit l'erreur Illusion: La réalité ne me permet pas de prouver que ce que je souhaite est faux. Croyance qui n'est pas une erreur bien que tout porte à croire qu'il faut s'en méfier. Désir très profond qui cherche à se réaliser (souhait qui remonte à l’enfance  inconscient). Comme le symptôme, elle a pris la place d’un désir refoulé.

L’humanité doit accepter que la religion n’est qu’une illusion pour quitter l’infantilisme, comme pour l’enfant qui doit quitter le complexe d’Œdipe.

Complexe d’Œdipe : le garçon adore sa mère et éprouve pour son père de la jalousie et de l’admiration en même temps. Il s’identifie à lui mais il le redoute car le père pourrait s’apercevoir que le petit garçon voudrait le remplacer et le punir par la castration.


Stades oral, anal, phallique (Autoérotisme : excitation des zones érogènes, l’enfant se satisfait par son propre corps. Cette période se termine par la période du choix de l’objet lorsqu’il lie sa recherche du plaisir à une personne extérieure 1) sa mère. Son père est un rival, l’enfant craint d’être puni par la castration: il refoule donc ses désirs pour la mère et édifie son Surmoi. Il intègre les interdits parentaux et sociaux et la pudeur.), latence, puberté (perversion envers sexe opposé). Fixation : elle entraînera des symptômes et des perversions -->libido restée fixée à un stade de l’évolution (par exemple, homosexualité: fixation à l’Œdipe)

Les rêves : désirs refoulés dans l’inconscient car immoraux ou contraires aux règles de la société qui profitent de l’assouplissement de la censure/conscience pendant le sommeil pour atteindre la conscience. Mais elle demeure quand même : le désir doit se déguiser (si pas assez déguisé = cauchemar, rêves d’angoisse). Contenu latent (désir, sens caché)/contenu manifeste (désir déguisé) 1) Dramatiser le désir : l’insérer dans une séquence, une histoire 2) Condensation : superposition d’images qui, dans la réalité, n’ont rien à voir pour brouiller les pistes et empêcher de comprendre 3) Déplacement des accents : le plus important n’apparaît que comme un simple détail dans le rêve et vice versa

[modifier] Postérité et critiques

Plaque commémorative de Sigmund Freud.
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Plaque commémorative de Sigmund Freud.
Voir l’article Critique de la psychanalyse.

Freud a été critiqué par certains opposants tant sur le plan des méthodes que sur le plan moral.

[modifier] L’influence du mouvement psychanalytique et du freudisme :

Voir l’article Psychanalyse dans le monde.

Freud a construit ses modèles de façon à transposer les enseignements de sa pratique psychothérapeutique dans les théories métapsychologiques. Cela l'a conduit à imaginer ou remettre en lumière des concepts comme l'inconscient, la sexualité infantile et à les appliquer pour l'hystérie et l'ensemble du domaine des névroses. Ce travail n’a pas été sans défauts ni limites diverses. Les travaux historiques d'Ernest Jones et, plus récemment du psychiatre suisse Henri F. Ellenberger permettent de préciser que la découverte de l'inconscient est antérieure à Freud. Si ce dernier est un précurseur en la matière, c'est par sa manière de théoriser l'inconscient dans sa première topique puis sa seconde topique. Il a aussi et peut-être surtout été celui qui a délivré la parole de la sexualité, de la sexualité féminine, question méprisée jusqu'alors par les médecins. Il faut encore rappeler qu'il n'a par contre jamais pris de position prônant une libération en matière d'éducation et de moeurs.

Freud a aussi eu une importance historique de premier plan: son travail de pionnier a eu un impact décisif sur ce qu’est la psychologie, sur la nosographie des troubles mentaux, la psychopathologie, sur la relation du patient et de son psychothérapeute (transfert, sur la structure et le développement de la personnalité, sur les conflits intrapsychiques, leurs origines internes, pulsionnelles et leurs origines sociales et familiales, etc. Impact qui reste encore inscrit dans le champ des sciences humaines même si l'approche contemporaine est largement dominée par l'idéologie scientifique statistique et expérimentale.

L'influence considérable, et souvent décisive des théories de Freud s'est étendue dans beaucoup de pays, européens, américains, sud-américains mais à l'heure actuelle, elle tend à être remise en cause.

[modifier] Œuvres majeures

Wikisource propose un ou plusieurs textes de ou sur Sigmund Freud dans le domaine public
  • "Contribution à la connaissance des effets de la coca", (1885) in "Un peu de cocaïne pour me délier la langue", Max Milo Editions, 2005, ISBN 2914388764
  • "Contribution à la conception des aphasies : une étude critique" (1891) (PUF; 2e éd.,1996, ISBN 2130415474
  • "Le délire et les rêves dans la Gradiva de Wilhelm Jensen", (1906) (Ed.: Gallimard Folio, 1992, ISBN 2070326748)
  • "L' Homme aux rats: Journal d'une analyse" (1909) (Ed.: PUF Quadridge, 1 2000, ISBN 2130511228
  • "Le maniement de l'interprétation des rêves en psychanalyse", (1911)
  • "Conseils aux médecins sur le traitement psychanalytique" (1912)
  • "Le début du traitement", (1913)
  • "Remémoration, répétition, et élaboration" (1914)
  • "Le Moïse de Michel-Ange" (1914)
  • "Considérations actuelles sur la guerre et la mort" (1915)
  • "Complément métapsychologique à la doctrine de rêves" (1917)
  • "L'inquiétante étrangeté et autres essais" (1919) (Ed: Gallimard Folio, 1988, ISBN 2070324672
  • "On bat un enfant" : (1919)
  • "Au-delà du principe de plaisir" (1920) ( in "Essais de psychanalyse" Ed.: Payot-poche, 2004, ISBN 2228893994)
  • "Nouvelles conférences sur la psychanalyse" (1932) ("Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse" Ed.: Gallimard, 1989, ISBN 2070325180
  • "Analyse terminée et analyse interminable" (1937
  • "Moïse et le monothéisme" (1939) ("L'homme Moïse et la religion monothéiste" (Ed.: Gallimard poche, 1993, ISBN 2070327418)


[modifier] Les traductions en français

En français, les traductions sont éparpillées entre plusieurs éditeurs (PUF, Payot pour l'essentiel). Elles sont inégales ou parfois effectuées dans la précipitation et donc très discutables. Non moins discutable est le choix de Jean Laplanche et de son équipe de traducteur qui, par un soucis de rigueur, présentent des textes retraduits, parfois illisibles. Le résultat est que le lecteur a le choix entre des traductions anciennes retouchées et améliorées ou celles de Laplanche qui sont plus précises mais trop souvent rébarbatives. Au lecteur de faire son choix !

[modifier] Correspondances

[modifier] Bibliographie générale

  • Ernest Jones : "La vie et l'œuvre de Sigmund Freud", PUF Quadridge 2006, 3 tomes. ISBN 2130556922 t.1; ISBN 2130556930 t.2; ISBN 2130556949 t.3.
  • Didier Anzieu : "L'auto-analyse de Freud et la découverte de la psychanalyse", Ed: Presses Universitaires de France (PUF); 3e édition, 1998, ISBN 2130420842
  • Lydia Flem : "La vie quotidienne de Freud et de ses patients", Hachette, 1986.
  • Lydia Flem : "L'Homme Freud. Une biographie intellectuelle", Seuil, 1991. ISBN 2253041289
  • Alain de Mijolla, Bernard Golse, Sophie de Mijolla-Mellor, Roger Perron : "Dictionnaire international de la psychanalyse", 2 vol, Hachette, Éd. revue et augmentée, 2005, ISBN 201279145X
  • Emilio Rodrigue : "Freud : Le Siècle de la psychanalyse, tome 1" Ed.: Payot, 2003, ISBN 2228892513
  • Emilio Rodrigue : "Freud : Le Siècle de la psychanalyse, tome 2" Ed.: Payot, 2003, ISBN 2228892521
  • Élisabeth Roudinesco, Histoire de la psychanalyse en France. – Paris : Éditions du Seuil.
  • Marthe Robert : "La révolution psychanalytique", Ed: Payot; Édition : Rééd 2006 ISBN 2228881090
  • Daniel Lagache,, la Psychanalyse. – Paris : Que sais-je n° 660.
  • Daniel Boorstin: "les Découvreurs", – Paris, ed.: Laffont, 1986, ISBN 222105587X
  • Brigitte Labbé et Michel Puech, Freud (illustrations de Jean-Pierre Joblin). – Toulouse : Milan jeunesse, coll. « De vie en vie » n° 15, 2005. – 58 p., 18 cm. – ISBN 2-7459-1633-5. – [ouvrage pour la jeunesse].

[modifier] Études

[modifier] Bibliographie des analyses et critiques de l'homme et de l'œuvre

  • Pierre Janet : "La psychanalyse de Freud" : 1913", Editions L'Harmattan, 2004, ISBN 2747575322
  • Paul Ricœur : "De l'interprétation", Ed.: Seuil poche, 1995, ISBN 2020236796
  • Gilles Deleuze, Félix Guattari, L'anti-Oedipe, Minuit, 1972.
  • Herbert Marcuse : "Eros et civilisation", Editions de Minuit, 1963, ISBN 2707301582
  • François Roustang : "Un destin si funeste", Editions de Minuit, 1977, ISBN 2707301426
  • André Haynal et Paul Roazen : "Dans les secrets de la psychanalyse et de son histoire", PUF, 2005, ISBN 2130553001
  • Paul Roazen : "Mes rencontres avec la famille de Freud" Ed: Seuil, 1998, ISBN 2020183978
  • Marcel Gauchet : "L'inconscient cérébral", Librairie XXe siècle, 1992, ISBN 2020135485
  • Henri F. Ellenberger, "The discovery ot the Unconscious : The History and Evolution of Dynamic Psychiatry", New York : Basic Books. "Histoire de la découverte de l'inconscient", Paris, Fayard, 1994.
  • Pierre Debray-Ritzen, La psychanalyse, cette imposture, A.Michel, 1991, ISBN 2226052364
  • Hans Jûrgen Eysenck, "Déclin et chute de l'Empire Freudien", De Guibert, Paris, 1985.
  • Karl R. Popper, "La logique de la Découverte scientifique", Payot, Paris, 1979.
  • Mikkel Borch-Jacobsen, Sonu Shamdasani, Le dossier Freud: Enquête sur l'histoire de la psychanalyse, Empêcheurs de Penser en Rond, 2006, ISBN 2846711321 ;
  • Adolf Grünbaum, "La psychanalyse à l'épreuve", L'Eclat, Paris, 1993.
  • Renée Bouveresse, "Les critiques de la psychanalyse", Que sais-je n°2620, Presses Universitaires de France, Paris, 1991.
  • Jacques Van Rillaer, "Les illusions de la psychanalyse", Pierre Mardaga, Bruxelles, 1980.
  • Patrick J. Mahony : "Freud l'écrivain", éd Belle Lettres, 1982, ISBN 2251334467
  • Frank J. Sulloway, "Freud biologiste de l'esprit", Fayard, 1979.
  • Paul Roazen, "La Saga freudienne", Paris, Presses Universitaires de France, 1986.
  • Sherry Turkle, "La France freudienne", Fayard, 1981. * Catherine Meyer dir. Le Livre noir de la psychanalyse : Vivre, penser et aller mieux sans Freud, collectif (dir. ), les Arènes, 2005 (coll. Documents). ISBN 2912485886

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

  • Freud - Cinq leçons sur la psychanalyse
  • Freud - Psychopathologie de la vie quotidienne

http://groups.msn.com/Freudparlestextes/_whatsnew.msnw

[modifier] Films

  • Freud, passions secrètes, de John Huston USA 1962
  • Sigmund Freud - l'invention de la psychanalyse, deux documentaires de 55' réalisés par Elisabeth Kapnist et écrits avec Elisabeth Roudinesco 1997 (diffusion France 3 et Arte)
  • Freuds Lost Neighbours

[modifier] Citations et ressources en ligne

Wikimedia Commons propose des documents multimédia sur Sigmund Freud.
  • « Le Moi (...) n'est seulement pas maître dans sa propre maison. » (Introduction à la psychanalyse)
  • « L'interprétation des rêves est la voie royale qui mène à la connaissance de l'inconscient dans la vie psychique. » (Science des rêves)
  • Citations et biographie de Freud
  • À propos de Freud : Scène primitive, travail d'accouchement et naissance de la psychanalyse.
  • Les classiques des sciences sociales : (textes de Sigmund Freud en français à télécharger)
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