1909

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Cette page concerne l'année 1909 du calendrier grégorien.

[modifier] Événements

[modifier] Europe

23 février : Le nouveau Premier ministre Serbe annonce son programme de constitution d’une « Grande Serbie » en revendiquant la Bosnie-Herzégovine, la Dalmatie et la Croatie.
26 février : L’empire ottoman accepte de reconnaître l’annexion de la Bosnie-Herzégovine par l’Autriche-Hongrie. En échange, Vienne renonce à occuper le sandjak de Novi-Bazar.
31 mars : La pression allemande sur la Russie oblige la Serbie à s’incliner dans la crise balkanique. La Serbie accepte l'annexion de la Bosnie-Herzégovine par l’Autriche-Hongrie.
19 avril : L’Empire ottoman reconnaît l’indépendance de la Bulgarie.
31 mai : Loi renforçant la russification de la Finlande.
25 juillet-31 juillet : Semaine tragique à Barcelone. Les socialistes ont poussé le peuple à s’opposer à l’appel des réservistes dans le Rif, mais le mouvement, dépassé par la violence des anarchistes, subit une violente répression. Le théoricien anarchiste Francisco Ferrer est arrêté et exécuté malgré l’indignation internationale. Le PSOE décide de s’allier avec les républicains, ce qui déclenche son essor.
21 octobre : Chute du gouvernement Antonio Maura en Espagne. Les ministères se succèdent.
24 octobre : Accords de Racconigi (Piémont) entre Nicolas II de Russie et Victor-Emmanuel III d'Italie : observation du statu quo dans les Balkans, reconnaissance des intérêts italiens en Tripolitaine et en Cyrénaïque et des visées russes sur les Détroits.
11 décembre, Italie : Le président du Conseil Giovanni Giolitti démissionne et est remplacé par Sidney Sonnino.
23 décembre : Albert Ier de Belgique devient roi des Belges après la mort de Léopold II de Belgique le 17 décembre.

Fondation du parti social-démocrate (SDP) d’inspiration marxiste aux Pays-Bas.
Le prince héritier d’Autriche-Hongrie François-Ferdinand rend visite au roi Carol de Roumanie à Sinaïa ce qui provoque la colère des Magyars.

[modifier] Russie

Crise politique à la Douma : une partie des octobristes (Goutchkov) veulent défendre les prérogatives des députés.
Division des bolcheviks : « conciliateurs », partisans d’un rapprochement avec les mencheviks, « otzovistes », réclamant le rappel (otzyv) des députés sociaux-démocrates, « constructeurs de Dieu », remettant en cause le matérialisme du marxisme orthodoxe (Bazarov, Bogdanov).
Le Conseil d’État refuse la formation légale de congrégations de vieux-croyants.
Université de Saratov.
Restriction de l’accès des femmes aux université. Applications stricte du numerus clausus imposé aux Juifs.

Récoltes exceptionnelles. La Russie devient le premier fournisseur mondial de céréales (30% des quantités commercialisées).

[modifier] France

15 mars : Première grève générale dans l’administration publique : les agents des PTT, postiers et télégraphistes, exigent une nouvelle réglementation de la profession et la démission de leur ministre de tutelle. Fait marquant, des dames employées au télégraphe et au téléphone participent à la grève qui se prolonge plusieurs jours.
Mars : Refus du droit de grève aux fonctionnaires, réaffirmé à la Chambre des députés par le ministre des PTT Louis Barthou.
10 avril : Loi sur les HLM.
18 avril : Béatification de Jeanne d'Arc par le pape Pie X.
Mai : Seconde grève aux PTT. Des sanctions nombreuses frappent les grévistes. Le syndicalisme postier s'enracine pourtant.
11 juin : tremblement de terre le plus meurtrier qu'ait connu la France au XX^e siècle (46 victimes) en Provence, vers 9h du matin. L'épicentre est situé sur la faille de Trévaresse.
17 juillet : Léon Jouhaux est élu secrétaire général de la CGT.
20 juillet : Mis en minorité à la Chambre, Clemenceau démissionne.
24 juillet : Aristide Briand Président du Conseil (1).
30 juillet : Création par Eugène Schueller de la Société Française de Teintures Inoffensives pour Cheveux, futur Groupe L'Oréal.
25 juillet : Première traversée de la Manche en avion par Louis Blériot.
22 août : ouverture de la "Grande semaine de l'aviation" à Bétheny.

[modifier] Allemagne

14 juillet : Theobald von Bethmann-Hollweg devient chancelier du Reich, et remplace Bernhard von Bülow, chancelier démissionnaire mis en minorité.

Création du Hansabund en Allemagne, parti réformateur qui réclame l’établissement du suffrage universel direct dans toutes les élections.
Fondation de syndicats d’ouvriers agricoles en Allemagne.
Augmentation des impôts indirects en Allemagne pour faire face à un énorme accroissement des dépenses.

[modifier] Royaume-Uni

« Le budget du peuple », réformes fiscales progressives de Lloyd George, Chancelier de l’Echiquier : impôt sur la grande propriété foncière et « super tax » sur les gros salaires. La réforme provoque une crise constitutionnelle. La Chambre des Pairs, à majorité conservatrice, rejette le budget. Asquith dissout le Parlement (élections en janvier 1910).

Les autorités britanniques fixent unilatéralement les limites de Gibraltar.
Nouveau programme de constructions navales.

[modifier] Suisse

La ligne du Gothard est nationalisée.
Fondation de l'Université de Neuchâtel.
Création de la Ligue suisse pour la protection de la nature.
10 janvier : A Nax (Valais), le toit d'une église s'effondre pendant le service religieux; 31 personnes sont ensevelies.

[modifier] Afrique

9 février : Accord franco-allemand sur le Maroc. La France garantie à l’Allemagne un accès commercial et industriel au Maroc. L’Allemagne reconnaît les intérêts politiques de la France dans le pays.
11 mai : Fondation de l’Union sud Africaine. Une Constitution et un système parlementaire bicaméral sont accordés aux quatre provinces.

Les Français entrent à Abéché (Tchad) pour rétablir l’ordre. Le Ouadaï est placé sous leur protectorat.
Soulèvement autonomiste du « sultan » Ma al-Ainin en Mauritanie.
Ethiopie : Le négus Ménélik II, hors d’état de gouverner, désigne pour lui succéder Lidj-Yasou, encore enfant, fils du Ras Micaél du Ouarra-Himano. La régence est exercée jusqu’en 1911 par Ras Tésamma, puis par Ras Micaél jusqu’à la mort de Ménélik en 1913.

Abolition de l’esclavage à Zanzibar.
Madagascar : Ligne de chemin de fer Brickaville-Tananarive.
Après la prise du Ouadaï par les Français et de la Libye par les Italiens (1912), l’axe commercial Soudan-Cyrénaïque, déjà concurrence par le chemin de fer, perd de son importance.
Le Congo belge produit 3 492 392 kg de caoutchouc (30 050 kg en 1887).

[modifier] Amériques

[modifier] Amérique du Nord

12 février : Fondation à New York de la National Association for the Advencement of Colored People (NAACP) sous l’impulsion de l’historien W.E.B. Du Bois.
4 mars : Début de la présidence républicaine de William Howard Taft aux États-Unis qui succède à Theodore Roosevelt (fin en 1913).
15 septembre : Inauguration du circuit automobile d'Indianapolis, aux USA.

Grève générale des ouvrières des ateliers de confection à New York durant l’hiver. Plus de 20 000 personnes cessent le travail à l’appel de l’International Ladies' Garment Workers Union.
Emeute raciale à Springfield (Illinois).

États-Unis : 1% des firmes assurent 44% de la production manufacturière. 1% de la population détient 47% de tous les biens.
Ford vend 10 700 automobiles en 1909.
Fondation de l'équipe de hockey sur glace des Canadiens de Montréal.
Fondation de Saint-Rédempteur sur la rive-sud de Québec

[modifier] Amérique Latine

5 janvier : La Colombie reconnaît l'indépendance de Panama.
28 janvier : Les troupes américaines quittent Cuba, mais gardent la base de Guantanamo.

1er décembre : Intervention américaine au Nicaragua (1909-1933).
- Soulèvements au Nicaragua dirigés par des libéraux (Juan José Estrada) ou des conservateurs (Emiliano Chamoro, Adolfo Diaz) qui mettent en difficulté le dictateur José Santos Zelaya pour la quatorzième fois. Les États-Unis, indisposés par le refus de Zelaya de contracter des emprunts auprès de banquiers new-yorkais et sa volonté affichée de collaborer avec la Grande-Bretagne et le Japon pour la construction d’un canal, encouragent la révolte (1er décembre). Zelaya se retire et le congrès nomme à la présidence le libéral José Madriz qui n’est pas reconnu par l’administration Taft (18 décembre).

[modifier] Asie

Chine : Réunion des conseils provinciaux qui passent à l’opposition.

[modifier] Asie du Sud-Est

10 mars : Traité anglo-siamois de Bangkog. Le Siam abandonne quatre États de la péninsule malaise au Royaume-Uni. En contrepartie, les Britanniques renoncent à la plupart de leurs droits extraterritoriaux dans le reste du royaume.

Gopal Krishna Gokhale, qui dirige le Parti du Congrès, réussit à persuader le nouveau secrétaire d’État à l’Inde, John Morley, de mettre en route des réformes malgré les réticences du vice-roi, Lord Minto. L’Indian Council's Act (réforme Morley-Minto) introduit le principe électif dans la désignation des membres des conseils législatifs. Un groupe de notables, conduit par le jeune Sultan Muhammad Aga Khan (1877-1857) est reçu par Lord Minto en délégation et obtient l’organisation d’élections séparées pour les Musulmans.
Lord Sinha est le premier indien à devenir membre du conseil exécutif du gouvernement général des Indes britanniques.
Institution d’assemblées provinciales en Inde.
Retour du roi khmer Sisovath à Angkor, sous protection française.
Soumission de Bali aux Hollandais.

[modifier] Asie Centrale

Tibet : Le dalaï-lama Thubten Gyatso rentre à Lhassa après cinq ans d’exil. Il entre immédiatement en conflit avec l’amban Lian Yu, qui appelle 2 000 hommes du Sichuan en renfort. Lhassa est en partie pillée.
Mongolie : Révolte dans l’aïmak khanal tsétsène. Les entrepôts et les boutiques des marchands chinois sont incendiés, et nombre de propriétaires tués. Des troupes mandchoues envoyées pour la combattre obligent Toktokho, le chef de la révolte à se réfugier au-delà du Baïkal mais les unités partisanes effectuent des raids périodiques contre l’aïmak.

[modifier] Océanie & Pacifique

[modifier] Proche-Orient

11 avril : Fondation de Tel-Aviv, première ville juive en Palestine.
27 avril : Début du sultanat ottoman de Mehmed V Resad qui succède à Abdülhamid II (fin en 1918).
- Abdülhamid II intrigue pour reprendre le pouvoir. Il fait exciter par ses agents le fanatisme des musulmans, faisant courir le bruit que la législation « chérié » allait être abolie. En avril, la foule se soulève à Constantinople. Le Comité « Union et Progrès » se réfugie à Salonique et le sultan redevient maître du pays. A la suite de troubles survenus à Adana, les massacres de chrétiens s’étendent à toute la Cilicie. Vingt-cinq mille d’entre eux, Arméniens pour la plupart, sont victimes de massacres. L’armée intervient à nouveau. Le 3e Corps marche sur Constantinople, prend la ville et dépose Abdülhamid II pour lui substituer son frère. Le Comité « Union et Progrès » est rappelé. Abdülhamid II et emprisonné à Salonique (1910).
- Après la révolution, les éléments turcs du gouvernement s’attachent à « turquifier » l’administration, la justice et l’enseignement, ce qui provoque la désaffection de beaucoup d’Arabes.
16 juillet : Début du règne de Ahmad Shah Qajar, shah de Perse suite à la destitution de son père Mohammad Ali Shah (fin en 1925).