Paranoïa
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La paranoïa, du grec para (à côté) et nous (esprit), est une maladie mentale à la base de délires chroniques. Les adjectifs paranoïaque et paranoïde (sens atténué) lui correspondent.
Pour certains experts (Pr Claden), la paranoïa est à la base un mécanisme de défense et de protection de l'intégrité psychique de l'individu. Nous sommes tous un peu paranoïdes. C'est ce qui nous permet de ne pas être complètement perméables aux opinions d'autrui, de construire notre propre personnalité, éventuellement de tenir tête et de développer une pensée originale. Mais nous gardons une capacité à modifier et à réviser notre jugement en fonction des apports des autres; en quelque sorte une capacité à transiger et à faire des compromis.
Chez certains individus, généralement aux capacités de raisonnement élevées, ce système dérape et la paranoïa devient pathologique. Le délire paranoïaque s'installe généralement dans l'ordre la cohérence, et la clarté, à tel point que l'entourage peut parfois douter.
Cependant les personnalités paranoïaques se caractérisent toutes par quatre traits fondamentaux entraînant à terme une inadaptabilité sociale:
- la surestimation pathologique de soi-même ;
- la méfiance extrême à l'égard des autres ;
- la susceptibilité démesurée ;
- la fausseté du jugement ;
L'ensemble de ces troubles peuvent provoquer des réactions agressives et aboutir à un état délirant. On distingue plusieurs états délirants dans la paranoïa :
- le délire d'interprétation ; pour un paranoïaque, tout fait, même mineur, est considéré comme significatif de la justesse de son inquiétude.
- le délire de persécution ;
- le délire de revendication ;
- le délire de survalorisation (invocations de contacts répétés avec des personnes célèbres, voire avec Dieu)
(L'étude de ces quatre symptômes au cours de l'histoire, de l'antiquité à l'époque moderne, montre que des formes de paranoïa peuvent par périodes affecter toute une entreprise, tout un peuple, voire tout un continent).
La paranoïa progresse souvent de manière latente jusqu'à l'adolescence et est suractivée lors d'événements de vie difficiles jusqu'à faire parfois de certains individus de véritables bombes psychiques conduisant à des conduites agressives et dangereuses. Cette interprétation est toutefois suspecte quand elle n'est pas le fait de professionnels objectifs : Alexandre Soljenitsyne fut lui-même à une époque traité de paranoïaque par les autorités de son propre pays. Ce fut aussi le cas de Ralph Nader.
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[modifier] Prise en charge
La question des soins est extrêmement délicate. Le délire paranoïaque installé est un délire systématisé pris dans le caractère et la construction même de la personnalité. Souvent toute proposition de soins est interprétée comme une agression.
Pour protéger l'environnement et le malade, il est parfois nécessaire d'hospitaliser le malade contre son gré, ce qui permet à l'entourage de se dégager de la responsabilité de la prise en charge par le soin psychiatrique de l'individu, mais aussi, le plus souvent de maintenir un contact avec lui. Ainsi l'individu atteint de délire paranoïaque peut être pris en charge par une équipe soignante pluridisciplinaire qui peut dans le meilleur des cas permettre une certaine stabilité des troubles. Pourtant, bon nombre de personnes atteintes de cette maladie sont sans suivi ou remplissent les prisons.
[modifier] Caractéristique étrange
D'après la monographie Abnormal psychology de Page, la paranoïa est la seule forme de maladie mentale connue qui ne soit pas corrélée à une faiblesse mentale. Selon ce professeur, elle serait même corrélée de façon très légèrement négative au QI.
[modifier] Bibliographie
- Quentin Debray, L'Idéalisme passionné, Paris, PUF, 1989, ISBN 2-13-042160-1
[modifier] Voir aussi
- Philip Kindred Dick, dont les thèmes essentiels tournent autour de la notion de paranoïa.
- Joseph Capgras et Paul Sérieux (ont travaillé sur les délires d'interprétation)
[modifier] Liens externes
- http://www.medecine-et-sante.com/maladiesexplications/paranoia.html
- Benjamin Ball, Du délire des persécutions ou Maladie de Lasègue, Éd. Asselin et Houzeau, Paris, 1890.
- Daniel Paul Schreber, Mémoires d’un névropathe, Éd. Oswald Mutz, Leipzig, 1903.
- Christophe Bormans, La paranoïa Schreber (notes du Séminaire 2004-2005).