Moi
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En psychanalyse, le Moi (allemand : ich) est l'une des instances de la personnalité, justement celle qui se voudrait représenter l'ensemble de la personne comme unie. De manière générale, la représentation de soi s'appelle l'ego.
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[modifier] Seconde topique
- Article détaillé : seconde topique.
Dans la seconde topique, le Moi s'oppose au ça, instance irrationnelle, désirs inconscients, ainsi qu'au surmoi, instance qui juge sévèrement.
L'instance moïque est porteuse de multiples fonctions ; elle présente la personnalité comme unifiée, unie, cohérente, et les représentations inconciliables avec cette affirmation seront cause de déplaisir. Le Moi occupe une position finalement ambigüe : il s'affirme comme l'ensemble du sujet, alors que lui échappent certaines parts de la personnalité, et que, néanmoins, le Moi ne soit pas que conscient.
[modifier] Fonctions du moi
Le Moi est mis en place afin d'ajourner la satisfaction pulsionnelle. Il permet de passer du principe de plaisir au principe de réalité, ces fonctions s'étendant donc à la représentation du réel, à la mémoire, à l'attention.
Le moi implique un effort de cohérence, une construction d'une unité - illusoire - de la personne. Il s'agit par exemple de faire le tri entre le dedans et le dehors.
Du Moi proviennent les mécanismes de défense, tels que le refoulement, le déni, le clivage, etc. Le Moi peut donc se retrouver clivé en deux parties qui ne communiquent pas l'une et l'autre, défense violente devant la difficulté à concilier les représentations particulièrement hétérogènes.
[modifier] Formation du Moi
[modifier] Point de vue freudien
Freud considère deux temps essentiels : le Moi plaisir, pastiche dans lequel l'enfant ne se reconnaît que dans l'agréable, attribuant le déplaisir à l'extérieur, à l'autre. Le second temps est celui du Moi réalité, marquant une instance plus honnête, capable de faire le tri entre dedans et dehors.
[modifier] Formation du Moi selon Hinerschied Antoine
Le Moi se développe dans les premiers mois de la vie. Melanie Klein l'a situé vers le quatrième mois : sa naissance correspond dans sa théorie à l'accès à la position dépressive. Il y a meurtre (imaginaire) de l'objet et deuil de cet objet : le moi naît d'une dépression.
Le Moi est l'instance qui distingue réalité interne et réalité externe. À l'origine, le nourrisson découvre sa mère comme objet total, et non fragments dispersés sans cohérence.
Le Moi sera remanié tout au long de la vie, par des processus d'introjection et de projection, c'est à dire qu'il y aura la vie durant un travail d'appropriation et de rejet, par le biais d'identifications, comme l'identification projective.
[modifier] Le Moi selon Carl Gustav Jung
Pour Jung le moi n'est pas une topique psychique, mais bien plus simplement «le centre du champ de conscience». C'est ainsi un complexe qui n'a de particulier que le fait d'occuper ce centre du champ de conscience. La constitution de ce complexe repose sur les dynamisme de l'archétype du soi.
[modifier] Formation du Moi selon Jacques Lacan
Le Moi, selon Lacan, est une instance du registre imaginaire : il est l'aliénation même. Le sujet se voit dans le Moi, qui n'est qu'un arrêt sur image de la fonction sujet.
Sa formation implique une première triangulation, entre la mère, l'enfant et l'objet du manque, tous trois imaginaires. L'enfant est assujet, il est assujetti à sa mère, et s'identifie au phallus imaginaire. L'enfant en viendra à se reconnaître ailleurs, en l'Idéal du Moi, symbolique. Mais le Moi demeurera instance d'aliénation, de captation imaginaire.
[modifier] Le Moi-peau de Anzieu
[modifier] L'Egopsychology
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Bibliographie
- Sigmund Freud, Au-delà du principe de plaisir
- "Le Ça, le moi, le surmoi : La Personnalité et ses instances" collectif, Ed: Sand & Tchou, 1997, ISBN 2710705923
- Hanna Segal, Introduction à l'œuvre de Mélanie Klein
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