CLASSICISTRANIERI HOME PAGE - YOUTUBE CHANNEL
SITEMAP
Audiobooks by Valerio Di Stefano: Single Download - Complete Download [TAR] [WIM] [ZIP] [RAR] - Alphabetical Download  [TAR] [WIM] [ZIP] [RAR] - Download Instructions

Make a donation: IBAN: IT36M0708677020000000008016 - BIC/SWIFT:  ICRAITRRU60 - VALERIO DI STEFANO or
Privacy Policy Cookie Policy Terms and Conditions
Panthéon de Paris - Wikipédia

Panthéon de Paris

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Vous avez de nouveaux messages (diff ?).
Pour les articles homonymes, voir Panthéon (homonymie). 


Le Panthéon est un monument situé sur la Montagne Sainte-Geneviève, dans le Ve arrondissement de Paris, au cœur du quartier Latin de Paris. Il est entouré notamment par l'Église Saint-Étienne-du-Mont, la Bibliothèque Sainte-Geneviève, l'Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), l'Université de Paris II (Panthéon-Assas), la mairie du Ve arrondissement et le Lycée Henri-IV. La rue Soufflot lui dessine une perspective à partir du Jardin du Luxembourg. Construit à l'origine comme une église pour accueillir la châsse de sainte Geneviève, ce monument a maintenant vocation à accueillir les cendres de grands personnages ayant marqué l'histoire de France. Ses différentes destinations, sa décoration, ses inscriptions et ses symboles permettent de parcourir la lente et contrastée construction de la nation française.

Métro de Paris
Ce site est desservi par les stations de métro : Cardinal Lemoine et Place Monge.

Coordonnées géodésiques : 48 50 46.5 N 2 20 46 E

Le Panthéon dominait seul Paris jusqu'à l'érection de la tour Eiffel
Agrandir
Le Panthéon dominait seul Paris jusqu'à l'érection de la tour Eiffel
Le Panthéon la nuit
Agrandir
Le Panthéon la nuit
Dôme du Panthéon
Agrandir
Dôme du Panthéon

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Tout commence par une église …

En 1744, Louis XV, souffrant d’une grave maladie à Metz, fit le vœu de créer une église dédiée à sainte Geneviève s’il survivait. Rétabli, il chargea le marquis de Marigny, directeur général des Bâtiments, de l’édification de l'église en lieu et place de l’ancienne abbaye de Sainte-Geneviève, alors en ruine. En 1755, le marquis de Marigny confia la responsabilité des plans à l’architecte Jacques-Germain Soufflot.

Les fondations furent creusées dès 1758, la première pierre posée par Louis XV le 6 septembre 1764, devant une grandiose reproduction grandeur nature, en toile et en charpente, représentant le futur portail, peinte par Pierre-Antoine Demachy.

Des difficultés financières et la mort de Soufflot en 1780 retardèrent sa construction. Il fut finalement achevé par les associés de Soufflot, Jean-Baptiste Rondelet et Maximilien Brébion, en 1790.

Entre 1791 et 1793 il fut profondément modifié par Quatremère de Quincy qui lui donna son apparence actuelle pour devenir un Panthéon.

C’est maintenant un édifice long de 110 mètres et large de 84 mètres. La façade principale est décorée d’un portique aux colonnes corinthiennes, surmonté d’un fronton triangulaire réalisé par David d'Angers. L’édifice, en forme de croix grecque, est couronné par un dôme haut de 83 mètres, coiffé d’un lanterneau. L’intérieur est décoré par des peintres académiques comme Puvis de Chavannes, Gros ou Cabanel.

Vue panoramique de l'intérieur du Panthéon
Agrandir
Vue panoramique de l'intérieur du Panthéon

[modifier] De l'église catholique au temple républicain

Fronton du Panthéon et devise
Agrandir
Fronton du Panthéon et devise

Sur la proposition de Claude-Emmanuel de Pastoret, l’Assemblée nationale décide, par un décret du 4 avril 1791, d’utiliser l’édifice qui vient d'être achevé et n'est pas encore consacré comme église afin qu'il serve de nécropole aux grands hommes de France : que le temple de la religion devienne le temple de la patrie, que la tombe d'un grand homme devienne l'autel de la liberté. Le bâtiment est modifié en ce sens, et au fronton est placé l’inscription « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante » suggérée par Pastoret.

Sous le Ier Empire, par le décret du 20 février 1806, le bâtiment est à la fois le lieu d’inhumation des grands hommes de la patrie et un lieu de culte. La crypte reçoit donc des grands serviteurs de l'état tandis que la partie supérieure est le lieu de cérémonies religieuses liées aux commémorations impériales.

De 1814 à 1830, le lieu n’est plus un Panthéon mais exclusivement une église restaurée (consacrée à sainte Geneviève) par Louis XVIII.

La monarchie de Juillet retire l'église Sainte-Geneviève au culte catholique le 15 août 1830 et lui rend sa destination de Panthéon ; il s’appelle alors le Temple de la Gloire. David d'Angers refait le fronton et la devise « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante » réapparaît.

Sous le Second Empire (1851-1870), l’édifice redevient une église et l’inscription disparaît.

Depuis 1885, date de l’inhumation de Victor Hugo au Panthéon, la basilique Sainte-Geneviève n’existe plus. Le bâtiment est bien le lieu de repos des grands hommes honorés par la République.

[modifier] Architecture du bâtiment

[modifier] Le projet architectural de Soufflot

Sur ce thème on peut consulter le site : Le projet de Soufflot 1755-1780

Premier projet de Soufflot, 1756
Agrandir
Premier projet de Soufflot, 1756

Le projet architectural de Soufflot est une église à dôme en forme de croix grecque.
Sa recherche principale a été la légèreté et l'abondance de lumière. Pour atteindre ce but, il a puisé dans différents styles architecturaux, ce qui fera écrire à Maximilien Brébion : « Le principal objet de M. Soufflot en bâtissant son église a été de réunir sous une des plus belles formes la légèreté de la construction des édifices gothiques avec la magnificence de l'architecture grecque. »[1]

Soufflot a composé son église avec une structure gothique : colonnes supportant des voûtes ; à un vocabulaire formel classique : colonne corinthienne portant un entablement (l'usage à l'époque était les piliers carrés portant des arcades, voir l'église Saint-Sulpice), dôme à tambour sur pendentifs ; voire antique : péristyle à fronton triangulaire (unique à l'époque). Ce mélange des références fera considérer à Pierre Lavedan et Louis Hautecœur l'église Sainte-Geneviève comme le premier édifice éclectique.[2]
D'un point de vue structurel, les quatre nefs servent à contrebuter les poussées latérales du dôme. Cependant, le recours à la pierre armée est inévitable compte tenu des poussées à contenir. Cette technique de construction nécessite un entretien régulier, pour éviter que l'humidité n'entre dans la maçonnerie et ne fasse rouiller le fer des armatures qui risquent à leur tour de faire éclater la pierre.

Dès 1764, ce projet audacieux est l'objet de protestations de la part du clergé catholique qui s'élève contre la construction d'une église dont le plan au sol ne serait pas celui d'une croix latine. Soufflot doit donc revoir son plan. Il allonge d'une travée le bras du chœur, ce qui permet de créer une abside flanquée de deux tours abritant des chapelles au rez-de-chaussée et des clochers en élévation. Le bras de la branche ouest, prolongée elle aussi, présente désormais une sorte de pronaos.

[modifier] Le secret des trois coupoles

Façade principale réalisée par Jacques-Germain Soufflot
Agrandir
Façade principale réalisée par Jacques-Germain Soufflot

Un élément essentiel de la construction reste invisible aux yeux du visiteur. Alors que l'on pourrait penser qu'une seule coupole soutient le lanterneau et la croix à son sommet, en réalité, trois coupoles sont emboîtées les unes dans les autres.

Le dôme extérieur est en pierre recouverte de bandes de plomb, et non pas en charpente, comme il était de tradition à l'époque. Sa mise en œuvre constitue d'ailleurs une véritable prouesse technique.
De l'intérieur, on peut voir une coupole à caissons, ouverte au centre par un oculus.
Entre ces deux coupoles est construite une troisième coupole technique qui soutient le lanterneau de pierre, qui pèse plus de 5 tonnes. C'est sur la face intérieure de cette coupole, qu'est peinte l'apothéose de sainte Geneviève que l'on peut admirer à travers l'oculus de la coupole intérieure.
De forme parabolique (en gros, de la forme d'un demi-œuf), elle n'est pas constituée d'un manteau de pierre continu comme le dôme extérieur. Elle est ajourée par quatre arcs. Ces derniers permettent de faire descendre les charges du lanterneau vers les piles. Les jours, quant-à eux, laissent passer la lumière prise par les fenêtres en partie haute du tambour entre les deux coupoles inférieures pour nimber la peinture de l'apothéose de Sainte-Geneviève.
La coupole basse s'appuie sur la partie basse du tambour, au niveau de la colonnade extérieure, qui contrebute les trois coupoles.

On pourra comparer cette méthode de circulation de la lumière avec celle qu'ont adoptée les prédécesseurs de Soufflot. Par exemple, le Panthéon de Rome et son oculus central à ciel ouvert, ou la coupole des Invalides de Paris de Hardouin-Mansart. Il est à noter qu'un dispositif à trois coupoles semble avoir été utilisé à la cathédrale Saint-Paul de Londres un peu auparavant, avec cependant un dôme en charpente.

Cliquez sur une vignette pour l'agrandir.

On comprendra ce système de construction en visualisant le panorama de la maquette réalisée par Rondelet sur le site Internet de l'Université de Columbia à l'adresse Maquette du Panthéon. Cette maquette est d'ailleurs toujours visible ; elle est exposée dans la chapelle annexe nord du bâtiment.
Sur un autre panorama on peut voir également les clochers que Soufflot avait mis à l'origine et qui furent rasés par la suite.

[modifier] La crypte

La crypte couvre toute la surface de l'édifice. Elle n'est pas véritablement enterrée comme une cave. On le constate en remarquant les fenêtres en haut de chaque galerie ouvertes sur l'extérieur.
Elle est constituée de galeries chacune sous un bras de la nef. On y pénètre par une salle décorée de colonnes doriques (en référence au temple de Neptune à Paestum, que Soufflot avait relevé pendant son voyage en Italie), réalisée avec un soin remarquable, comme tout le reste de cette partie. En avançant, on découvre ensuite au centre du bâtiment la vaste salle de plan circulaire voûtée et la petite pièce centrale, située juste au centre du dôme.

On peut s'interroger sur ses vastes dimensions. Les 73 hôtes actuels ne sont pas à l'étroit puisque la capacité totale d'accueil est d'environ 300 places.
Quel pouvait être le projet initial de Soufflot ? Une hypothèse est que Louis XV voulait en faire un mausolée pour les Bourbon.

[modifier] Les étapes de la construction

Il s'agissait d'abord de trouver de l'argent pour réaliser ce projet. On majora le prix des trois loteries mensuelles, leur coût passant de 20 sols à 24, ce qui rapporta 400 000 livres.

Ensuite il fallait trouver un terrain. On décida de le prendre sur la partie ouest du jardin de l'abbaye sainte Geneviève. Les travaux commencèrent en 1755. L'argent récolté ne permit que de réaliser les fondations. Car le terrain était miné par les galeries qu'avaient forées, 16 siècles plus tôt, les potiers gallo-romains pour extraire l'argile. On dénombra au moins sept puits de 25 mètres de profondeur, et une centaine d'autres, moins profonds.

Enfin le 6 septembre 1764 Louis XV vint poser la première pierre. On avait édifié pour l'occasion une reproduction du futur édifice, un trompe-l'œil grandeur nature, de toile et de charpente, représentant le futur portail de l'église (une toile de Demachy au musée Carnavalet représente cette cérémonie).
La construction avança malgré tout avec régularité : en 1769, les murs étaient élevés et en 1776, les voûtes terminées et décintrées.

Mais le projet fut très contesté. Bien que cette idée fît école (le monument fut imité à Copenhague, Potsdam, Saint-Pétersbourg), il fut attaqué par de nombreux détracteurs. L'audace du projet, mais aussi, il est vrai, des tassements dans les maçonneries dus à une mauvaise exécution, alimentèrent libelles et mémoires explicatifs. La polémique fut telle que c'est désespéré que Soufflot mourut le 5 janvier 1780 avant que le projet ne fût terminé. Les critiques principales tendaient à établir que les quatre groupes de trois colonnes destinées à soutenir les trois coupoles, imaginées par l'architecte, manquaient de solidité et que l'édifice allait s'écrouler.

[modifier] La réalisation de l'édifice par Rondelet et Brébion : 1780-1790

La suite des travaux fut confiée à deux collaborateurs de Soufflot, les architectes Rondelet et Brébion aidés d'un parent de Soufflot, Soufflot dit le Romain.
Pour la structure, leur principal apport fut de substituer de massifs piliers aux colonnes imaginées par Soufflot pour soutenir le dôme.
Ils assurèrent également le suivi du chantier. On trouvera sur le site italien Vita e opere de nombreuses gravures sur la construction de l'église sainte Geneviève, plans de coupe du bâtiment, croquis de machines de chantier pour tester la solidité de la pierre et pour le renforcement de la pierre par des armatures de métal.
Le sculpteur Guillaume II Coustou réalisa le fronton.

[modifier] Les modifications de Quatremère de Quincy pour en faire un temple républicain

fenêtre extérieure restante du Panthéon
Agrandir
fenêtre extérieure restante du Panthéon
Projet de modification du Panthéon par Charles De Wailly
Agrandir
Projet de modification du Panthéon par Charles De Wailly

Le 4 avril 1791, l'Assemblée constituante transforme l'église Sainte-Geneviève en « Panthéon des grands hommes ». Elle charge Quatremère de Quincy d'adapter les lieux à cette nouvelle fonction. 19
Les choix de l'architecte vont modifier l'idée initiale de Soufflot :
Extérieurement il modifie l'apparence en supprimant le lanterneau et les clochers, devenus inutiles. Intérieurement il obture 38 des 42 fenêtres, modifiant ainsi profondément la circulation de la lumière à l'intérieur du volume du bâtiment. Alors que le projet initial était de faire entrer le plus de lumière possible, l'obturation des ouvertures plonge maintenant la base du lieu dans une semi pénombre. Elle accentue la lumière zénithale issue de l'oculus de la coupole à caissons, comme c'est le cas pour l'austère Panthéon de Rome.

Le Panthéon en 1792
Agrandir
Le Panthéon en 1792

Il faut noter que la fermeture de ces fenêtres perturbe la ventilation du bâtiment ; elle accroît en particulier le taux d'humidité et est à l'origine, au XXe siècle, de fissures et d'érosion des structures métalliques.

Du bouillonnement des idées de la Révolution française, concernant le Panthéon, il faut retenir l'idée de Charles De Wailly de modification de l'édifice pour le mettre au goût de l'époque, et pour lui donner le caractère de solidité qui semblait lui manquer.

[modifier] Les éléments de décors

Passées ces étapes de construction, le bâtiment ne subira plus de modification de structure.

Au gré de l'Histoire des XIXe siècle et XXe siècles, du Premier Empire au début de la Quatrième République, chaque pouvoir en place utilisera la destination de cet édifice comme l'affirmation de sa conception de l'État, et en particulier de son rapport avec le pouvoir religieux.
L'étude et l'observation des différents éléments des décors intérieurs et extérieurs — chrétiens, patriotiques, républicains, francs-maçons, philosophiques — rendent compte des âpres débats politiques d'une période.
Le choix de ceux qui ont été retenus puis retirés, ceux qui ont été modifiés, ceux qui ont survécu, comme les projets refusés, sont aussi l'illustration de l'art officiel du moment.

Statue Le Vengeur au Panthéon de Paris
Agrandir
Statue Le Vengeur au Panthéon de Paris

[modifier] La Révolution Française

Les symboles religieux sont enlevés et le fronton est modifié pour accueillir un motif révolutionnaire. Des fragments de cet ancien fronton sont encore visibles dans le bras sud de la crypte, en particulier un profil de Louis XVI.
Le nouveau motif, du sculpteur Jean Guillaume Moitte qui en acheva l'exécution en 1793, représentait la Patrie, couronnant la Vertu, tandis que la Liberté saisissait par leur crinière deux lions attachés à un char qui écrasait le Despotisme et qu'un génie terrassait la Superstition.
L'inscription « Aux grands hommes la Patrie reconnaissante » y est apposée.
Au dessus des portes latérales sont posés deux bas-reliefs : à gauche, « L'Instruction publique », œuvre de Lesueur ; à droite, "Le Dévouement patriotique", œuvre de Chaudet.

Lors de la bataille du 13 prairial an II, le vaisseau Le Vengeur, faisant partie de l'escadre de Brest, sombre en livrant bataille contre une escadre anglaise voulant empêcher le passage de 160 navires en provenance d'Amérique, chargés de blé pour assurer le ravitaillement des Français. La légende raconte que pendant le naufrage du bateau les marins criaient « Vive la Nation ! Vive la République ». La Convention décrète alors qu’une maquette du bateau serait suspendue à la voûte du Panthéon et que les noms des membres de l’équipage seraient gravés sur les colonnes du monument. Le 9 Thermidor empêcha cette réalisation.

Plus tard, un monument sera placé le long d'un des piliers (date inconnue).

[modifier] La période napoléonienne

La mort par Carvallo
Agrandir
La mort par Carvallo
apothéose projet initial
Agrandir
apothéose projet initial

Napoléon rend à l'édifice sa fonction d'église mais y installe dans la crypte des dignitaires de l'Empire.

En 1801, Somer transporte dans cet édifice l'orgue des Bénédictins anglais.

L'architecte Rondelet est chargé de consolider les piliers du dôme dès 1806 et en 1811 on commande à Antoine Gros une peinture représentant l'apothéose de sainte Geneviève. Dans cette peinture l'Empereur y tenait naturellement une place importante, tenant à la main le Code civil. Les changements politiques de 1815 nécessitèrent des transformations dans les personnages représentés.

Sur les pendentifs, Carvallo peint, d'après des dessins de Gérard, des allégories relatives au premier Empire : la Gloire, la Mort, la Patrie, la Justice.

apothéose réalisation définitive
Agrandir
apothéose réalisation définitive

[modifier] Les Première et Seconde Restauration 1814-1830

Louis XVIII décide d'en faire en totalité une église. Le 3 janvier 1822, jour de la fête de la patronne de Paris, l'église est inaugurée. Le fronton est modifié en conséquence. Il représente maintenant une croix de pierre au milieu de rayons fulgurants ; l'inscription « Aux grands hommes la patrie reconnaissante » est remplacée par l'inscription « D.O.M. sub invocat. S. Genovefae. Lud. XV dicavit. Lud. XVIII restituit »
On aménage la chapelle, située sous l'ancien clocher nord, avec un décor de pilastres orange et une coupole en pierre à caissons ornés de roses finement sculptées.

La peinture de Gros, remaniée, est visitée par le roi Charles X en 1824. Elle sera achevée à cette date ou en 1827 selon les auteurs.

[modifier] La Restauration de Louis-Philippe 1830-1848

Fronton du Panthéon par David d'Angers
Agrandir
Fronton du Panthéon par David d'Angers

Louis-Philippe transforme à nouveau l'édifice en Panthéon.
En 1837 on commande à Nanteuil trois bas-reliefs au centre du péristyle, pour remplacer ceux de l'époque révolutionnaire. Au-dessus de la porte centrale « L'Apothéose du héros mort pour la patrie », encadré par « Les Sciences et les Arts » et « La Magistrature ».

Entre 1831 et 1837 David d'Angers réalise alors une sculpture pour le fronton La Patrie couronnant les hommes célèbres (le plâtre de ce bas-relief est visible à la galerie David d'Angers à Angers).
Le motif représente La Patrie, entre la Liberté et l'Histoire, distribuant des couronnes aux grands hommes :
- à droite : Malherbe, Mirabeau, Fénelon, Manuel, Carnot, Berthollet, Laplace, Louis David, Cuvier, La Fayette, Voltaire, Rousseau, Bichat.
- à gauche : groupe de soldats de toutes armes, avec, en tête, Bonaparte. On y reconnaît le grenadier Trompe-la-Mort, l'enfant qui battit la charge au pont d'Arcole et des polytechniciens.

Candélabre
Agrandir
Candélabre
Grille à palmettes
Agrandir
Grille à palmettes

L'inscription : « Aux grands hommes la Patrie reconnaissante » est remise en place.
Enfin on décide d'entourer le monument d'une grille à palmettes. Son dessin, ainsi que celui des deux candélabres en bronze, sont dus à Baltard, créateur des Halles. La réalisation en sera confiée à l'architecte Destouches.
Baltard rétablit également le lanterneau du dôme, supprimé à la Révolution.

[modifier] La Seconde République 1848-1851

En 1848, Ledru-Rollin et le gouvernement provisoire passent commande au peintre Chevanard de la décoration intérieure. Ce dernier imagine de réaliser une histoire de l'humanité et de son évolution morale, interprétée comme une suite de transformations devant aboutir à une fin générale et providentielle. La partie gauche représenterait l'ère païenne, le chœur une « Prédication de l'Évangile », fin des temps antiques et début des temps nouveaux. À droite, des fresques illustreraient les temps modernes. Enfin sur le pavage serait placée, au centre, une gigantesque synthèse de la « Philosophie de l'histoire », nouvelle École d'Athènes du XIXe siècle, entourée par l'« Enfer », le « Purgatoire », la « Résurrection » et le « Paradis ».
Ce projet fut arrêté par le décret de 1851. (voir la section Second Empire)

[modifier] Le Second Empire 1851-1871

Le 6 décembre 1851, le futur Napoléon III retransforme le Panthéon en basilique nationale, mais dédiée à Sainte-Geneviève.
L'inauguration a lieu le 3 janvier 1852.
La commande passée au peintre Chevanard est arrêtée. Le prince-président en rendant l'édifice au culte catholique, ne pouvait pas voir dans ce syncrétisme encyclopédique une affirmation suffisante du rôle de l'Église dans la constitution de l'État français.
Les cartons préparatoires, présentés en 1855, ressuscitèrent la polémique. Ils sont actuellement au musée de Lyon.
Le mobilier religieux est alors remis en place et on enlève l'inscription « Aux grands hommes la Patrie reconnaissante ».
L'église est confiée aux « Chapelains de Sainte Geneviève ». La nécessité de grandes orgues se fait sentir. En novembre 1852, le génial facteur d'orgues Aristide Cavaillé-Coll propose le projet d'un nouvel orgue en l’église Sainte-Geneviève. Le 17 décembre suivant, le ministre de l'Intérieur signe le marché, d'un montant de 20.000 francs. En 1853, Cavaillé-Coll réalise et installe le nouvel instrument, un 8 pieds de deux claviers-pédalier et de 21 jeux, qui participe ainsi au service de la liturgie. Clément Loret en est le titulaire.

L'État commande à Hippolyte Maindron deux groupes de statues à placer sous le péristyle d'entrée : Attila et Sainte Geneviève (1857) et La conversion de Clovis par saint Rémi (1865). Ces deux grands ensembles ont été renvoyés aux réserves des musées lors de la dernière restauration du monument, et ne sont donc plus visibles.[3]
Ces œuvres restent néanmoins visibles au musée d'Angers.

[modifier] La Commune de Paris 1871

François Jourde, communard, annonce à la foule que le Panthéon sera retiré au culte pour être affecté au culte des grands hommes. Cette décision n'aura pas le temps d'être appliquée.
Le 2 avril 1871 les petites branches de la croix qui surmonte l'édifice sont sciées et un drapeau rouge est planté au sommet.
Le Panthéon sera le théâtre de combats lors de la Semaine Sanglante. Les Communards en feront leur quartier général. Le bâtiment recevra 5 obus et échappera de peu à la destruction.
Le 24 mai 1871, le Panthéon sera repris par les Versaillais et 700 Communards seront exécutés, dont le député Jean-Baptiste Millière, à genoux sur les marches.

[modifier] La Troisième République

L'architecte Louvet procède à des restaurations et replace en juillet 1873 la croix du sommet.

À l'occasion de l'enterrement de Hugo au Panthéon en 1885, on décide de transformer de nouveau l'église Sainte-Geneviève en Panthéon.
On enlève le mobilier religieux et on remet l'inscription « Aux grands hommes la Patrie reconnaissante ». L'orgue se fait entendre une dernière fois dans ce lieu, car en 1891, par entente entre les départements de la Guerre et des Travaux Publics, l’orgue est affecté à l’église de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce où il est transféré la même année par le facteur Merklin.

Une commande est passée par le marquis de Chennevières, en 1874, pour la réalisation d'un grand cycle de peinture sur l'histoire de France. Ces huiles sur toile marouflée seront accrochées devant les fenêtres obturées par Quatremère de Quincy, rendant ainsi quasi-définitivement impossible le retour au projet initial de Soufflot.

mosaïque de l'abside par Hébert
Agrandir
mosaïque de l'abside par Hébert
Geneviève veillant sur Paris par Puvis de Chavannes
Agrandir
Geneviève veillant sur Paris par Puvis de Chavannes

On peut remarquer :
- La suite décorative consacrée à sainte Geneviève par Puvis de Chavannes
- La prédication de saint Denis par Galand
- Le martyre de saint Denis par Bonnat
- Sainte Geneviève rend le calme aux Parisiens à l'approche d'Attila par Delaunay
- La vie de saint Louis par Cabanel
- L'histoire de Jeanne d'Arc par Lenepveu
- La mort de sainte Geneviève par J.P. Laurens
- La bataille de Tolbiac et le baptême de Clovis par Paul-Joseph Blanc
- L'idée de la Patrie, de l'Abondance, la Chaumière, la Peste par Humbert
- Charlemagne couronné empereur protégeant les Arts par H. Levy

Mirabeau par Jean-Antoine Injabert
Agrandir
Mirabeau par Jean-Antoine Injabert

De 1875 à 1884, Ernest Hébert réalise la mosaïque de l'abside, représentant Le Christ montrant à l'ange de la France les destinées de son peuple.

Une sculpture de Mirabeau est commandée à Injabert. Dans le même temps on commande à Rodin un monument à la gloire de Victor Hugo. Le projet avait été conçu par Edward Lockroy, en hommage aux grands hommes de l'histoire française. Il devait comporter 100 sculptures qui auraient été placées dans le transept nord. L'idée était de reconstituer la fierté nationale mise à mal par la défaite récente de 1870 face aux Prussiens. Le comité chargé de juger les œuvres conclura que les propositions de Rodin ne s’harmonisaient pas avec la statue de Mirabeau. C’est donc cette statue seule qui est donc placée derrière l’autel.

Vers la gloire (détail du triptyque)
Agrandir
Vers la gloire (détail du triptyque)
Autel républicain de Sicard - 1913
Agrandir
Autel républicain de Sicard - 1913

De 1902 à 1905 Édouard Detaille peint vers la gloire', hymne pictural à la République. Deux sculptures du début du XXe siècle sont placées dans le transept. Face à celle de Landowski au nord dédiée « À la mémoire des artistes dont le nom s'est perdu » se trouve celle de Bouchard en hommage « Aux héros inconnus, aux martyrs ignorés morts pour la France ».

En 1906 une copie du penseur de Rodin est placée devant le Panthéon. Elle fut retirée par la suite.

En 1913, on place un autel républicain dans l'espace initialement prévu par Soufflot dans la destination première de l'édifice. C'est Sicard qui réalisera cet ensemble, à la gloire de la Convention nationale.

Après la guerre de 1914-1918, a été apposée une plaque portant le nom des écrivains morts pour la France pendant cette période.

Le Panthéon de Paris a été classé monument historique en 1920.

[modifier] La Quatrième République

Statue de Pierre Corneille
Agrandir
Statue de Pierre Corneille
Statue de Jean-Jacques Rousseau
Agrandir
Statue de Jean-Jacques Rousseau

Après la guerre de 1939-1945, a été apposée une plaque portant le nom des écrivains morts pour la France pendant cette période.

De part et d'autre du Panthéon ont été érigées en 1952 les nouvelles statues en pierre de Pierre Corneille (Rispal) et de Jean-Jacques Rousseau (Bizette-Lindet) en remplacement de deux statues envoyées à la fonte en 1942.

[modifier] La Cinquième République

Cette période semble marquer une certaine stabilité ; aucun élément architectural n'a été modifié, retiré ou ajouté depuis 1958.
Pourtant un élément de décoration symbolique est venu occuper le centre de la nef, jusqu'à ce jour désespérément vide et sans affection : la reconstitution de l'expérience du pendule de Foucault en 1995. Depuis cette date, la boule de laiton partage l'univers en deux alors que tourne autour d'elle la déesse égyptienne Bastet, statue installée en 1996 pour la cérémonie de transfert de Malraux.

Cette époque contemporaine marque un souci de préservation et de conservation du monument.
L'obturation des ouvertures imaginées par Soufflot modifie la ventilation du bâtiment et augmente le taux d'humidité, provoquant l'effritement des pierres et la corrosion de l'architecture métallique.

En 1984, l'architecte en chef des monuments historiques, Hervé Baptiste, est chargé de la restauration du bâtiment.
Le projet de loi de finances pour 2006 prévoit la poursuite de la rénovation de l'édifice.

Un autre fait rendra urgent la restauration ; lors de la tempête du dimanche 26 décembre 1999, la toiture du dôme subit des dégâts importants. La couverture a été fortement endommagée ; des plaques de plomb se sont envolées, provoquant des dégâts aux alentours. Le Ministère de la Culture, à l'époque, évalue les travaux à 5 MF pour l'urgence, et à 40 MF pour la restauration définitive du dôme.

[modifier] Pourquoi une croix chrétienne surmonte-t-elle l'édifice, dans une république laïque ?

Le Panthéon en 1792
Agrandir
Le Panthéon en 1792

La croix actuelle qui surmonte le Panthéon a une longue histoire :

En 1790, lors de l'achèvement du dôme par Jean-Baptiste Rondelet, architecte chargé de finir le monument après la disparition de Jacques-Germain Soufflot, on place une croix provisoire en attendant la statue de Geneviève qui doit surmonter l'édifice.

Le Panthéon vers 1830
Agrandir
Le Panthéon vers 1830

En 1791, l'Assemblée constituante décide de transformer l'église Sainte-Geneviève en mausolée pour accueillir les cendres de Mirabeau. L’architecte Quatremère de Quincy fait remplacer la croix par La Renommée, une statue de Claude Dejoux, de 9 mètres de hauteur, représentant une femme embouchant une trompette19.

Le 20 février 1806 Napoléon rend l'édifice à sa destination première, mais laisse la statue au sommet de l'édifice. Le 3 janvier 1822 l'église est enfin inaugurée. On place au sommet une croix en bronze doré. Le 26 août 1830, Louis Philippe retransforme le bâtiment en Panthéon. On enlève la croix et on la remplace par un drapeau. Le 6 décembre 1851 par un décret du prince président Louis-Napoléon Bonaparte, le Panthéon est rendu au culte catholique et on replace une croix sur le dôme.

Le dôme du Panthéon en 2005
Agrandir
Le dôme du Panthéon en 2005

Le 2 avril 1871, Les Communards scient les petites branches de la croix et placent au sommet un drapeau rouge.
Les canons de la place du Panthéon saluaient le drapeau qui venait remplacer la croix par laquelle le catholicisme impérial avait marqué sa prise de possession de l’édifice.
La Commune reprenait au clergé ce que le clergé avait usurpé. Le drapeau était rouge. Nous ne sommes pas de ceux que le rouge effarouche.
Ce n’est pas une couleur nouvelle pour nous. Pendant tout l’exil, le drapeau rouge a été le drapeau de la République proscrite ; et nous trouvons tout simple que la République rentre en France avec son drapeau.[…]
Le drapeau tricolore, qui a été celui de la première République, a eu, certes, ses jours glorieux ; mais l’empire l’a traîné dans la boue de Sedan, et ce n’est pas nous qui l’y ramasserons. (Auguste Vacquerie, Le Rappel, 29 mars 1871)

En juillet 1873 une croix en pierre est remise, haute de 4 mètres et pesant 1500 kg avec son socle et sa boule. Pour le transfert des cendres de Victor Hugo la IIIe république redonne à l'édifice le statut de Panthéon. Mais on laisse la croix.

Plus tard, dans le doute que la protection de la croix ne soit pas suffisante, on surmonta celle-ci d'un paratonnerre.

[modifier] Légendes anecdotes

  • Chaque bâtiment donne souvent lieu à la création de légende, comme le fantôme de l'Opéra de Paris.

Pour le Panthéon, on raconte que, menacé par l'humidité du sol, l'édifice aurait été sauvé par l'ingéniosité d'un architecte qui aurait eu l'idée de soulever le bâtiment pour injecter dessous du plomb fondu. La méthode ? Pratiquer à intervalles réguliers des trous du diamètre d'une barre à mine tout autour de la base de l'édifice, bourrer ces trous de sciure de bois et arroser copieusement le tout. Le bois mouillé aurait alors, en gonflant, soulevé le tout de quelques millimètres, suffisamment pour y couler du plomb en fusion. En séchant, la sciure aurait alors redéposé le Panthéon en douceur sur sa base.

  • On cite cette phrase de Louis XVIII à qui on proposait de retirer Voltaire du Panthéon, rendu au culte catholique sous son règne : Laissez-le, il est bien assez puni d'avoir à entendre la messe tous les jours.

[modifier] Les funérailles nationales

"Aux grands hommes la patrie reconnaissante"

[modifier] Qui décide d'une inhumation ?

Façade du Panthéon
Agrandir
Façade du Panthéon

Commençant avec la Révolution française dans un bâtiment neuf et encore non consacré comme église, la « panthéonisation » est une tradition reprise des Égyptiens, et qu'ont suivie ensuite les Grecs puis les Romains. Le choix de donner à un personnage l'hommage ultime de « grand homme » de la nation française, ainsi que la mise en scène de la cérémonie, varient suivant les périodes de l'histoire de France.

En 1791, au moment de la création du concept de Panthéon français, c'est l'Assemblée constituante qui décide. La Convention en 1794 prendra le relais pour le choix de l'inhumation de Jean-Jacques Rousseau, mais aussi pour retirer Mirabeau en 1794 et Marat.

Pendant le Premier empire, c'est bien sûr Napoléon Ier qui s'en attribuera le privilège. En 1829, le constructeur principal de l'édifice, Soufflot, y est transféré, mais non pas au Panthéon car le bâtiment a été rendu au culte sous le nom d'église sainte Geneviève.

Sous la Troisième République, ce sont les députés qui proposent et décident. Certains transferts comme celui d’Émile Zola en 1908 déclencheront de violentes polémiques.

À l'heure actuelle, ce choix revient au président de la République. Il s'agit plus d'un état de fait qu'un véritable droit, aucun texte officiel ne régissant ni les critères ni la forme de la cérémonie. On peut toutefois noter que plusieurs présidents de la cinquième république (de Gaulle, Mitterrand, Chirac) auront voulu ponctuer leur époque par des panthéonisations, symboliques de leur propre vision de l'Histoire française.

[modifier] Les grands hommes inhumés au Panthéon

Le Panthéon accueille, en 2005, 73 personnes inhumées (tombes ou urnes funéraires), situées dans la partie inférieure du monument.

Date d'inhumation :

- Révolution française : 1791 - 1792 - 1793 - 1794
- Premier Empire : 1806 - 1807 - 1808 - 1809 - 1810 - 1811 - 1812 - 1813 - 1814 - 1815
- Restauration : 1829
- Troisième République : 1885 - 1889 - 1894 - 1907 - 1908 - 1920 - 1924 - 1933
- Quatrième République : 1948 - 1949 - 1952
- Cinquième République : 1964 - 1987 - 1988 - 1989 - 1995 - 1996 - 2002


1791 Honoré-Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau (1749-1791), homme politique, un des chefs de l'Assemblée constituante.
La cérémonie

Voltaire (1694-1778), philosophe et écrivain.
La cérémonie
Retour aux dates

1792

Nicolas-Joseph Beaurepaire (1740-1792), général s'étant suicidé ou ayant été tué à cause de son refus de la reddition de la ville de Verdun. Son corps ayant disparu le transfert ne fut jamais exécuté
Retour aux dates

1793

Louis-Michel Le Peletier de Saint-Fargeau (1760-1793), homme politique, juriste et député de la noblesse de Paris à la Constituante. Aristocrate célèbre pour avoir voté la mort du roi Louis XVI, alors que le vote n’a été acquis qu’à une seule voix près, la sienne. La veille de l'exécution du roi, il est assassiné par un royaliste, la Convention en fait alors le « martyr de la liberté ». Son corps a été récupéré par sa famille le 14 février 1795.

Auguste-Henri-Marie Picot de Dampierre (1756-1793), général qui s'est distingué à Valmy et à Jemmapes, mort au combat. Son corps fut retiré à la demande du terrible Couthon du Comité de Salut Public qui le soupçonnait de trahison. Son corps a disparu.

Jean-Paul Marat (1744-1793), journaliste et homme politique extrémiste du parti des Enragés. Son corps fut retiré le 5 février 1795, pour « trahison » et ses cendres placées dans le cimetière de Saint-Étienne du Mont.
La cérémonie
Retour aux dates

1794

Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), philosophe et écrivain.
La cérémonie
Retour aux dates

42 hauts dignitaires de l'Empire mis au Panthéon sur ordre de Napoléon Ier entre 1806 et 1815

1806

François-Denis Tronchet (1749-1806), homme politique et juriste. Président de l’Assemblée Constituante au début de la révolution, Il est un des pères du Code Civil.

Claude-Louis Petiet (1749-1806), grand organisateur de troupe.
Retour aux dates

1807

Jean-Baptiste-Pierre Bevière (1723-1807), célèbre pour avoir rédigé le serment du Jeu de Paume, constituant rallié à l'Empire.

Louis-Joseph-Charles-Amable d'Albert, duc de Luynes (1748-1807), aristocrate membre du Tiers Etat, militaire puis sénateur et pair de France. Retiré du Panthéon.

Jean-Etienne-Marie, comte de Portalis (1746-1807), homme politique spécialiste des questions religieuses. Il est à l'origine de l'Edit de Tolérance de 1787 qui reconnaissait les mêmes droits civiques aux protestants. Ministre des cultes de Napoléon Ier, académicien, il négocie le Concordat de 1801 avec le légat du pape Caprara.

Louis-Pierre-Pantaléon Resnier (1759-1807), homme de lettre et sénateur.
Retour aux dates

1808

Antoine-César de Choiseul, duc de Praslin (1756-1808), sénateur

Jean Frédéric Perregeaux (1744-1808), financier et premier dirigeant de la Banque de France.

Jean-Pierre-Firmin, comte Malher (1761-1808), général qui s'est illustré pendant la campagne d'Italie. Urne avec son cœur.

Pierre-Jean-Georges Cabanis (1757-1808), médecin, poète et philosophe

François-Barthélémy, comte Beguinot (1757-1808), soldat de la République, homme politique et général

Gabriel-Louis, marquis de Caulaincourt (1741-1808), militaire de carrière et père de deux généraux d'Empire.
Retour aux dates

1809

Girolamo-Luigi, comte Durazzo (1739-1809), dernier doge de Gênes qui se mît au service de Napoléon. Urne avec son cœur.

Jean-Baptiste Papin, comte de Saint-Christau (1756-1809), homme politique et juriste.

Joseph-Marie, comte Vien (1716-1809), premier peintre du roi en1789, le maître du peintre officiel de l'Empire Jacques-Louis David.

Pierre-Garnier, comte de La Boissière (1755-1809), général de cavalerie, sénateur et comte d'Empire.

Justin-Banaventure, comte Morard De Galle (1761-1809), amiral, sénateur et comte d'Empire. Urne avec son cœur.

Jean-Pierre, comte Sers (1746-1809), armateur, mémorialiste et comte d'Empire. Urne avec son cœur.

Emmanuel Cretet, comte de Champmol (1747-1809), directeur des Ponts et Chaussées. On lui doit de beaucoup de routes et de canaux, le canal de l'Ourcq, par exemple.
Retour aux dates

1810

Louis-Vincent-Joseph Le Blond, comte de Saint-Hilaire (1766-1809), général blessé à Essling et comte d'Empire.

Jean Lannes, duc de Montebello (1769-1810), maréchal d'Empire. Soldat réputé pour sa bravoure, il est de toutes les campagnes depuis l’Italie, il est blessé à Arcole, jusqu’à Essling en 1809 où il meurt. L’empereur en fut très affecté.

Giovanni Baptista, Cardinal Caprara, comte de Monte Cucolli, Légat du Pape à Paris. Négociateur du Concordat de 1801.

Charles-Pierre Claret, comte de Fleurieu de la Tourette (1738-1810), Marin et homme politique français, capitaine de vaisseaux, chefs des ports et arsenaux, ministre de la marine, gouverneur de Louis XVII, gouverneur des Tuileries…

Jean-Baptiste, comte Treilhard (1742-1810), avocat et député de la convention, considéré par Napoléon Ier comme l'âme de la commission qui a rédigé le Code Civil, le Code Pénal et le Code d'Instruction.
Retour aux dates

1811

Nicolas-Marie, comte Songis des Courbons (1761-1811), général de division, commandant de l'artillerie, comte d'Empire.

Charles, Cardinal Erskine of Kellie (1739-1811), un cardinal jamais ordonné prêtre.

Alexandre-Antoine Hureau, comte de Senarmont (1769-1811), artilleur des armées, baron d'Empire. Urne avec son cœur.

Michel, comte Ordener (1755-1811), général qui s'illustra à la bataille d'Austerlitz.

Louis-Antoine, comte de Bougainville (1729-1811), navigateur.
Retour aux dates

1812

Jean-Guillaume de Winter, comte de Huessen (1761-1812), amiral batave, comte d'Empire.

Jean-Marie-François Le Paige, comte Dorsenne, dit Dorsenne le Paige (1773-1812), général.
Retour aux dates

1813

Joseph-Louis, comte de Lagrange (1736-1813), mathématicien.

Jean-Ignace Jacqueminot, comte de Ham (1758-1813), avocat et comte d'Empire.

Hyacinthe-Hughes Timoléon de Cosse, comte de Brissac (1746-1813), chambellan de Madame-Mère.

François-Marie-Joseph-Justin, comte de Viry (1737-1813), préfet de la Lys, gloire d'Austerlitz, comte d'Empire.

Jean, comte Rousseau (1738-1813), homme politique, membre du conseil des Anciens.

Frédéric-Henri, comte Walther (1761-1813), soldat qui s'illustra pendant toutes les campagnes napoléonienne, d'Italie jusqu'en Russie, comte d'Empire.
Retour aux dates

1814

Jean-Nicolas, comte Demeunier (1751-1814), spécialiste des institutions, comte d’Empire.

Jean-Louis-Ebenezer, comte Reynier (1771-1814), général, il s’est illustré depuis la campagne d’Egypte jusqu’en Pologne, comte d’Empire.

Claude Ambroise Régnier, duc de Massa di Carrara (1746-1814), grand juge de l’Empire.
Retour aux dates

1815

Claude-Juste-Alexandre, comte Legrand (1762-1815), général, s’est illustré à Austerlitz.

Antoine-Jean-Marie, comte Thevenard (1733-1815), vice-amiral de la Révolution, sénateur et comte d’Empire.
Retour aux dates

Suivent 28 grands hommes dont une femme, Marie Curie, qui ont été panthéonisés par la République Française et 3 exceptions qui n’ont pas reçu les honneurs de cette cérémonie : l’architecte Soufflot inhumé ici en tant que concepteur du bâtiment, Marc Schoelcher, le père de Victor, qui repose avec son fils pour respecter leur volonté commune et Sophie Berthelot, la femme du chimiste pour la même raison. Du reste, Marcellin Berthelot est décédé une heure après son épouse, ne pouvant supporter son chagrin.

1829

Jacques-Germain Soufflot (1713-1780), premier architecte du Panthéon
Retour aux dates

1885

Victor Hugo (1802-1885), écrivain
La cérémonie
Retour aux dates

1889

Théophile-Malo Corret de la Tour d'Auvergne (1743-1800), soldat, « premier grenadier de la République ». Inhumé lors de la commémoration du centenaire de la Révolution française.

Lazare-Nicolas-Marguerite, comte Carnot (1753-1823), conventionnel, général et scientifique. Technicien qui permis l’organisation de l’Armée de l’An II. Inhumé lors de la commémoration du centenaire de la Révolution française.

Jean-Baptiste Baudin (1811-1851), député qui est devenu célèbre en mourant sur une barricade constituée par les républicains pour s’opposer au coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte, le futur Napoléon III. Il devient un symbole pour les républicains de la lutte contre le nouveau régime. Inhumé lors de la commémoration du centenaire de la Révolution française.

François-Séverin Marceau-Desgraviers, dit Marceau (1769-1796), général de la République. Inhumé lors de la commémoration du centenaire de la Révolution française - Seule une partie de son corps est inhumée.
Retour aux dates

1894

Sadi Carnot (1837-1894), Président de la République française de 1887 à 1894, assassiné à Lyon par un anarchiste. Inhumé immédiatement après son assassinat.
Retour aux dates

1907

Marcellin Berthelot (1827-1907), chimiste, homme politique et son épouse Sophie Berthelot (1837-1907), scientifique.
La cérémonie
Retour aux dates

1908

Émile Zola (1840-1902), écrivain.
La cérémonie
Retour aux dates

1920

Léon Gambetta (1838-1882), homme politique républicain, dirige le gouvernement de la Défense Nationale pendant la guerre de 1870-1871, après la chute de l’Empire de Napoléon III. Son cœur repose dans une urne placée dans l'escalier qui descend à la crypte.
La cérémonie
Retour aux dates

1924

Jean Jaurès (1859-1914), homme politique socialiste. Assassiné à la veille de la 1ère Guerre Mondiale.
La cérémonie
Retour aux dates

1933

Paul Painlevé (1863-1933), mathématicien et homme politique.
Retour aux dates

1948

Paul Langevin (1872-1946), physicien. Inhumé le même jour que Jean Perrin.
La cérémonie
Retour aux dates

Jean Perrin (1870-1942), physicien. Inhumé le même jour que Paul Langevin
La cérémonie
Retour aux dates

1949

Adolphe-Sylvestre-Félix Éboué (1894-1944), né à Cayenne, homme politique, député de la France coloniale. Premier homme de couleur au Panthéon ; Depuis 2002, il y a aussi Dumas.
La cérémonie

Victor Schoelcher (1804-1893), homme politique, figure de la lutte pour l’abolition de l’esclavage. Inhumé avec son père Marc Schoelcher pour respecter sa volonté.
La cérémonie
Retour aux dates

1952

Louis Braille (1809-1852), professeur et inventeur de l’écriture pour les aveugles. Inhumé au Panthéon lors du centenaire de sa mort.
La cérémonie
Retour aux dates

1964

Jean Moulin (1899-1943), chef combattant de la Résistance.
« Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d’exaltation dans le soleil d’Afrique et les combats d’Alsace, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège… » (André Malraux)
La cérémonie
Retour aux dates

1987

René Cassin (1887-1976), juriste, résistant, prix Nobel de la paix. A l’origine de la création de L’UNESCO et auteur de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
La cérémonie
Retour aux dates

1988

Jean Monnet (1888-1979), économiste, père de l’idée d’union européenne. Entre au Panthéon 100 ans après sa naissance.
La cérémonie
Retour aux dates

1989

L'abbé Baptiste-Henri, comte Grégoire (1750-1831), ecclésiastique, sénateur et comte d’Empire. Il fut un partisan de l’octroi de la citoyenneté française aux juifs et de l’abolition de l’esclavage. Inhumé lors de la commémoration du bicentenaire de la Révolution française.

Gaspard Monge, comte de Péluse, (1746-1818), mathématicien. Inventeur de la géométrie descriptive, il est le fondateur de l’École Polytechnique. Inhumé lors de la commémoration du bicentenaire de la Révolution française.

Marie-Jean-Antoine-Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet (1743-1794), philosophe, homme politique et mathématicien. Inhumé lors de la commémoration du bicentenaire de la Révolution française.
La cérémonie
Retour aux dates

1995

Pierre(1859-1906) et Marie(1867-1934) Curie, physiciens, prix Nobel de physique. Marie Curie a obtenu un deuxième prix Nobel en continuant ses travaux après la mort de son mari.
La cérémonie
Retour aux dates

1996

André Malraux (1901-1976), écrivain et ministre de la Culture du Général De Gaulle.
La cérémonie
Retour aux dates

2002

Alexandre Dumas (1802-1870), écrivain.
La cérémonie
Retour aux dates

[modifier] Les inscriptions

La patrie honore aussi ses fils en inscrivant leurs noms sur les murs du temple républicain.
De part et d'autre du monument à la Convention nationale on trouve :

Au mur de la nef quelques incriptions de personnages ayant marqué l'Histoire de France par leur combat et leurs idées :

  • Henri Bergson : Philosophe dont l'ouvre et la vie ont honoré la France et la pensée humaine
  • Antoine de Saint Exupéry : Poète, romancier, aviateur, disparu au cours d'une mission de reconnaissance le 31 juillet 1944
  • Toussaint Louverture

Dans la crypte, sont accrochées des plaques de bronze sur lesquelles on peut lire les noms des victimes de la révolution de 1830.

[modifier] Les cérémonies à l'occasion de transferts de cendres

[modifier] Mirabeau, samedi 2 avril 1791

Il meurt à Paris, le 2 avril 1791. Son corps est porté la nuit aux flambeaux au Panthéon, à travers le vieux Paris, aux sons formidables et inconnus d'instruments de musique imaginés par François-Joseph Gossec. L'édifice n'étant pas encore adapté à sa nouvelle destination, le cercueil est en fait déposé dans un caveau de l'ancienne église abbatiale.

Sa dépouille fut déposée à l'église Sainte-Geneviève, transformée en Panthéon par Quatremère de Quincy. Mais, en novembre 1792, la découverte de l'armoire de fer aux Tuileries livra la preuve des subsides qu'il avait touchés de la Cour… Le 25 novembre 1793, son cercueil était sorti du Panthéon par une porte latérale, tandis que celui de Marat franchissait la porte d'honneur. Dans son discours, David souligna cette simultanéité : « Que le vice, que l'imposture fuient du Panthéon. Le peuple y appelle celui qui ne se trompa jamais ». Les restes de Mirabeau n'ont jamais été retrouvés.[4]
Ses cendres auraient été jetées aux égouts.

[modifier] Voltaire, lundi 11 juillet 1791

Cette décision des Révolutionnaires français de transférer les restes de Voltaire au Panthéon marque pour eux l'affirmation d'une filiation avec le siècle des Lumières. Pour Voltaire il s'agit sans doute d'une suggestion des Girondins, qui se réclamaient volontiers des idées du philosophe.
C'est sans doute aussi l'affirmation du Panthéon comme un temple laïque ; il faut se souvenir qu'à sa mort en 1778, ce franc-maçon, anticlérical, avait été enterré presque clandestinement, l'église catholique ayant refusé des obsèques religieuses.

La cérémonie
Treize ans après sa mort (30 mai 1778), la dépouille de Voltaire est transférée au Panthéon. La cérémonie est mise en scène par l'architecte Cellerier, adepte d'un style gréco-romain.
Une foule immense accompagne le cortège composé d'acteurs, d'ouvriers, de membres de l'Assemblée nationale, de magistrats, etc. Le clergé ne participe pas à la cérémonie. Après avoir été exposé à la Bastille, symbole de la révolution survenue deux ans auparavant, le cercueil de Voltaire est conduit au Panthéon. L'épitaphe porte ces mots: « Il combattit les athées et les fanatiques. Il inspira la tolérance, il réclama les droits de l'homme contre la servitude de la féodalité. Poète, historien, philosophe, il agrandit l'esprit humain, et lui apprit à être libre ».

La nuit précédant le convoi funèbre, le cercueil fut placé dans les ruines de la Bastille, prison où avaient été détenus Voltaire et d'autres ennemis de l'Ancien Régime. Le convoi vers le Panthéon, le lendemain, fut l'une des premières cérémonies révolutionnaires.

Le convoi funèbre était conduit par un détachement de cavaliers, suivi par les délégations des écoles, des clubs, des confréries et des groupes d'acteurs de théâtre. Puis venaient des ouvriers ayant pris part à la démolition de la Bastille, portant des boulets et des chaînes trouvés dans la prison. Quatre hommes en costume de théâtre classique soutenaient une statue dorée de Voltaire. Des acteurs brandissaient des bannières avec les titres de ses principaux ouvrages. Ensuite venait un coffre doré, contenant une édition complète de ses œuvres, récemment publiée, en 92 volumes.

Un orchestre complet précédait le sarcophage, tiré par douze chevaux blancs. Les parois étaient décorées de masques de théâtre, avec cette sentence: « Poète, historien, philosophe, il agrandit l'esprit humain, et lui apprit à être libre ».

Les membres de l'Assemblée nationale, les magistrats et le Conseil municipal de Paris suivaient le cercueil. Le convoi s'arrêta à l'Opéra, à l'Ancienne et à la Nouvelle Comédie, et vers minuit atteignit le Panthéon, où Voltaire fut placé dans sa dernière demeure.

Le musicien François-Joseph Gossec composa pour la cérémonie un hymne sur la translation du corps de Voltaire au Panthéon, poème de M.-J. Chénier, pour chant et cuivres (ou pour 3 voix choeur d'homme et orchestre d'harmonie).

La cérémonie coûta 36 868 livres dont 602 pour le banquet offert aux gardes nationaux ayant formés le cortège.

Peinture de Pierre-Antoine Demachy

[modifier] Jean-Paul Marat, lundi 25 novembre 1793

Son corps d'abord inhumé au couvent des Cordeliers est ensuite transféré au Panthéon.
Le peintre Jacques-Louis David fut chargé d'organiser de grandioses funérailles.
Tandis que son corps franchissait la porte d'honneur celui de Mirabeau était sorti par une porte latérale. Dans son discours, David souligna cette simultanéité : « Que le vice, que l'imposture fuient du Panthéon. Le peuple y appelle celui qui ne se trompa jamais ».
L'éloge suivant lui fut faite : « Comme Jésus, Marat aima ardemment le peuple et n’aima que lui. Comme Jésus, Marat détesta les rois, les nobles, les prêtres, les riches, les fripons et comme Jésus, il ne cessa de combattre ces pestes de la société ».
En février 1795, il est considéré comme traitre. Son cercueil retiré du Panthéon, tous les bustes le représentant sont brisés, jetés dans les égouts. Il repose désormais dans le cimetière de l'église saint-Étienne-du-mont proche du Panthéon.

[modifier] Jean-Jacques Rousseau, samedi 11 octobre 1794

Tombeau de Rousseau
Agrandir
Tombeau de Rousseau

La Convention nationale prit un décret le 14 avril 1794 ordonnant la translation des restes de Rousseau au Panthéon. Robespierre, disciple fidèle du Genevois, s'est chargé de présenter à la Convention le décret qui doit asseoir la Révolution sur une base spirituelle et offrir au pays, pour remplacer les fêtes chrétiennes interdites, des cérémonies civiques où seront célébrés les dogmes de la morale nouvelle.
La cérémonie
Les cérémonies se déroulèrent les 9, 10 et 11 octobre. Un grand cortège gagna les Tuileries où une île factice avait été reproduite dans un grand bassin. Une veillée s'organisa toute la nuit autour de l'urne.

Voir la peinture d'Hubert Robert : Cénotaphe de J-J. Rousseau élevé au Jardin des Tuileries, en attendant la translation de ses cendres au Panthéon - nuit du 10 au 11 octobre 1794 - Musée Carnavalet.

Le lendemain un grand cortège conduisit les reliques de Rousseau au Panthéon sur des airs du Devin du village2.

[modifier] Victor Hugo, lundi 1er juin 1885

Le Panthéon sera au centre de ces funérailles que la jeune République organise comme un événement fondateur de la symbolique républicaine.
Quand, deux ans avant sa mort, Hugo ajoute un codicille à son testament : Je donne cinquante mille francs aux pauvres. Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard. Je refuse l’oraison de toutes les églises, je demande une prière à toutes les âmes. Je crois en Dieu, il ne peut sans doute pas imaginer comment cette déclaration déiste va s'harmoniser avec la philosophie laïque et républicaine du gouvernement. Un corbillard des pauvres, certes, mais exposé sous l’Arc de triomphe, voilé de noir, trônant au sommet d’un gigantesque catafalque construit par Charles Garnier, l’architecte de l’Opéra de Paris.
Un comité est chargé d'organiser ces obsèques que le gouvernement décide nationales. Il comprend d’illustres noms, comme Renan, Garnier, Auguste Vacquerie, ami proche du défunt, et Michelin, président du conseil municipal de Paris. C'est un conseil dominé par la gauche radicale. Il propose alors le premier d’inhumer Hugo non pas au Père-Lachaise, mais au Panthéon. Depuis 1876, les républicains rêvaient d'en rétablir sa destination laïque. Mais le projet voté par la chambre, en 1881, avait été repoussé par le Sénat. Seule la célébrité de l’auteur des Misérables l’imposera brutalement.
Le jeudi 28 mai, l’église est fermée aux fidèles. Le lendemain, au petit matin, on enlève les symboles religieux du fronton. Malgré les protestations des catholiques, la transformation sera cette fois irréversible.
La cérémonie
Voir les détails de la cérémonie sur le site consacré à Victor Hugo 3. À cette occasion 15 discours seront prononcés

Enterrement de Victor Hugo
Agrandir
Enterrement de Victor Hugo

Cela a inspiré des vers à Gorges Fouret :

« Ce gâteau des Rois qui a Hugo pour fève
Le panthéon classique est un morne tombeau.
Pour moi j'aimerais mieux — que le Diable m'enlève —
Le gésier d'un vautour ou celui d'un corbeau. » 


Le cercueil de Victor Hugo est dans le caveau XXIV, rejoint par la suite par ceux d'Émile Zola en 1908 et d'Alexandre Dumas en 2002.

[modifier] Marcellin Berthelot, lundi 25 mars 1907

Ce savant meurt le 18 mars 1907. Son cercueil sera conduit directement au Panthéon ainsi que celui de son épouse, décédée le même jour que son mari et qui avait manifesté le souhait de ne pas être séparée de lui.

Sa participation active à la laïcisation de l'État, à différents postes de responsabilité, n'est pas étrangère à ce choix dans le contexte politique de l'époque.

C'est aussi un grand serviteur de la République que l'on honore. Pourtant Clemenceau, chef du gouvernement à cette date, aux célèbres bons mots caustiques, proposera comme épitaphe pour ce chimiste, Inspecteur général de l'Instruction publique, sénateur, ministre de l'Instruction publique puis des Affaires étrangères, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, élu à l'Académie française en 1900, grand-croix de la Légion d'Honneur : « Ci-gît Marcellin Berthelot. C'est la seule place qu'il n'ait jamais sollicitée. »


[modifier] Émile Zola jeudi 4 juin 1908

La revanche des dreyfusards

Dessin de D'ostoyia paru dans le journal satirique l'Assiette au beurre, 30 mai 1908
Agrandir
Dessin de D'ostoyia paru dans le journal satirique l'Assiette au beurre, 30 mai 1908

La décision de la panthéonisation d'Émile Zola se situe dans un climat politique troublé, dans une France traumatisée et divisée par l'affaire Dreyfus. Commencée par le procès et la condamnation de cet officier en 1894, elle ne prendra fin, sur le plan juridique, qu'en 1906 qu'avec sa réhabilitation au sein de l'armée française. Entre temps il y a eu l'implication de Zola avec notamment son célèbre article : « J'accuse », dans le journal l'Aurore, sa condamnation, puis sa mort suspecte en 1902.

De plus cette période est certainement une des plus tendues entre les représentants de l'église catholique et l'état français. Dans leurs journaux, ils se sont situés ouvertement dans le camp anti-dreyfusard. Les gouvernements qui se succèdent dans cette période marquent une volonté délibérée de laïcisation de la France  : la promulgation des lois de 1901 (sur les associations qui forçait les congrégations religieuses à demander une autorisation pour pouvoir se former), celle du 7 juillet 1904, interdisant purement et simplement l’enseignement à tous les congréganistes, enfin celle du 11 décembre 1905, avec le vote et la promulgation de la loi concernant la séparation définitive des Églises et l’État en sont le résultat concret. De plus, la France a rompu ses relations diplomatiques avec le Vatican, en 1904.

Dans ce contexte, faire entrer au Panthéon, nouveau temple laïc, un écrivain naturaliste mais aussi engagé dans la vie politique aux cotés de Jean Jaurès constitue une affirmation supplémentaire de cette distance qu'entend prendre la France avec la religion catholique. Quelques jours avant la cérémonie, Jean Jaurès, dans le journal la Dépêche du 30 avril 1908, à propos de cette mise en chantier de la séparation de l'église et de l'état, écrit : « La grande réforme de la Séparation, la plus grande qui ait été tentée dans notre pays depuis la Révolution Française. »

Cette décision donnera lieu à de nombreuses critiques et polémiques. L'Action française organisera une manifestation pour s'opposer à ce transfert[5].

La cérémonie

Le fait le plus marquant est celui de l'attentat contre le chef d'escadron Dreyfus pendant la cérémonie au Panthéon. Le journaliste Gregori tire contre lui deux coups de feu qui le blesse au bras. Il sera néanmoins acquitté le 11 septembre de cette même année.
Le cercueil est placé dans le caveau XXIV, ou se trouvait déjà celui de Victor Hugo. En 2002 celui d'Alexandre Dumas viendra les rejoindre.

Événements

Le Panthéon a servi de cadre, le 13 janvier 1998, à l'anniversaire du centenaire de la parution de l'article « J'accuse ».
Cette cérémonie, présidée par le ministre de la Justice, Élisabeth Guigou, a donné lieu à deux discours prononcés par le Premier ministre, Lionel Jospin (discours consultable sur Wikisource) et par Premier Président Honoraire de la Cour de Cassation, Pierre Drai sur le thème du rôle de la Cour de cassation dans le dénouement de l’affaire Dreyfus.

[modifier] Léon Gambetta, jeudi 11 novembre 1920

On dépose le 11 novembre 1920, deuxième anniversaire de l'armistice de la guerre de 1914-1918, le cœur de Gambetta, qui reposait jusque là à la maison des Jardies (maison de Gambetta, sur la colline de Sèvres). Le même jour, la cérémonie transporta à l'Arc de Triomphe les restes du Soldat inconnu.

[modifier] Jean Jaurès, dimanche 23 novembre 1924

La décision du transfert de la dépouille de Jean Jaurès au Panthéon est l'occasion pour le gouvernement du Cartel des gauches qui vient d'être élu de se donner un ancrage symbolique tout en rendant hommage à celui qui a tenté d'empêcher la guerre. Herriot, Painlevé, Blum et Thomas, membres de ce gouvernement avaient entamé leur carrière politique durant l'affaire Dreyfus, et ces dreyfusards avaient été fortement influencés par Jaurès. C'était donc, par ce geste, célébrer leur victoire dans un contexte politique qui tournait en leur faveur.
C'est Édouard Herriot qui le premier suggère cette cérémonie. Le projet de loi, présenté le 9 juillet, est adopté par le Sénat et la Chambre des Députés le 31 juillet 1924, jour anniversaire de l'assassinat de Jaurès, malgré l'opposition d'une partie de la droite, de l'Action française et des communistes la loi. Le député communiste Jean Renaud s'élèvera contre ce qu'il nommera une confiscation de son corps par le Cartel aux dépens des travailleurs.
La cérémonie, initialement fixée au 4 ou 22 septembre, dates anniversaires des 3e et 1ère républiques, puis au 11 novembre, sera finalement décidée pour le dimanche 23 novembre, sans symbolique particulière dans le calendrier, mais qui permettait à tous de venir.
Un débat s'installe ensuite sur le style de la cérémonie : Léon Blum voulait une cérémonie majestueuse, un certain nombre de socialistes enthousiastes penchaient pour une certaine emphase et un côté théâtral. Le cérémonial sera finalement confié à Firmin Gémier, homme de théâtre qui s'en remet pour l'exécution à Gustave Charpentier et Saint-Georges de Bouhelier musicien.
La veille de la cérémonie le cercueil arrive d'Albi en train à la gare d'Orsay, accompagné des mineurs de Carmaux dont Jaurès a été l'élu. Il est acheminé jusqu'au Palais-Bourbon, dans la salle Casimir Perier rebaptisée Mirabeau pour la circonstance. La veillée mortuaire réunira, en plus de la famille et des proches, les officiels : Edouard Herriot et ses ministres, les députés et sénateurs du Cartel, les délégations de la CGT et de la Ligue des droits de l'homme.

La cérémonie
Le cortège officiel, précédé des bannières rouges des sections socialistes, est ouvert par des délégations d'organisations partisanes mêlées aux corps constitués. Les mineurs de Carmaux suivent ensuite. Le cercueil de Jaurès, juché au faîte d'un spectaculaire corbillard est acheminé vers le Panthéon par les boulevards Saint-Germain et Saint-Michel. Les journaux parlent d'une foule de 80 à 100 000 personnes. On pense que plus de 500 000 personnes vinrent assister au défilé.
Il manquait à cette foule les communistes. C'est qu'ils ont voulu rendre hommage à Jaurès en organisant une délégation distincte. À la suite du premier cortège, ils suivent le même itinéraire chantant l'Internationale, portant des drapeaux rouges et des pancartes sur lesquelles on peut lire : « Guerre à la guerre par la révolution prolétarienne », « instituons la dictature du prolétariat » ou « aux ligues fascistes, opposons les centuries prolétariennes » et scandant des slogans tels « Vive les soviets ! » ou « Vive la dictature du prolétariat ! », et « A bas le parlement bourgeois ! ». La Préfecture dénombrera 12 000 manifestants, l'Humanité 120 000.

Dans le journal l'Humanité du lendemain, évoquant les journées héroïques de mai 1871, Vaillant-Couturier écrira :

« En défilant devant le Panthéon, saluez, avec le souvenir de Jaurès, l'un des plus sanglants combats de la Commune. La bourgeoisie de Versailles est toujours au pouvoir. Vous ne l'en chasserez que les armes à la main. » 


Un discours fut prononcé par Herriot dans la nef du Panthéon en présence de 2000 personnes, suivi de la lecture d'une poème de Victor Hugo et s'achevant sur un oratorio chanté par un choeur de 600 exécutants.

Pour bien marquer qu'il n'y avait pas consensus national pour cet événement, l'Action française organisera le même jour un hommage à l'un des leurs, assassiné par une militante anarchiste qui s'était justifiée de son acte disant qu'elle a voulu venger Jaurès. Accompagnés de représentants du clergé, une foule de dirigeants et de militants se pressera au cimetière de Vaugirard pour entendre Léon Daudet[6].

[modifier] Paul Langevin, mercredi 17 novembre 1948

La cérémonie eut lieu le même jour que le transfert des cendres de Jean Perrin.

[modifier] Jean Perrin, mercredi 17 novembre 1948

Discours Pour le retour du corps de Jean Perrin de New York, deux discours furent prononcés :

Le 17 juin 1948, à Brest par Jean Cabannes, membre de l'Académie des sciences

Le 18 juin 1948 à la Sorbonne par Émile Borel, membre de l'Académie des sciences5.

[modifier] Victor Schoelcher, vendredi 20 mai 1949

Gaston Monnerville, président du Conseil de la république est à l'origine du transfert des cendres de Victor Schoelcher et de Félix Eboué au Panthéon.

La cérémonie
En présence du Président de la République, Vincent Auriol, et des plus hautes personnalités de l'État, le cortège, aux accents de la Marche funèbre de Chopin, monte vers le Panthéon entre une double haie de soldats. Les cendres de Victor Schoelcher et de Félix Éboué prennent alors place dans une crypte auprès de celles de Jean Jaurès6.

[modifier] Félix Éboué, vendredi 20 mai 1949

La dépouille mortelle de Félix Éboué est débarquée le 2 mai 1949 à Marseille qui lui fait un émouvant accueil. Le vendredi 20 mai 1949, après une cérémonie à l'Arc de Triomphe et une veillée funèbre aux côtés de Victor Shoelcher, il entre au sanctuaire de la Montagne Sainte-Geneviève.

[modifier] Louis Braille, dimanche 22 juin 1952

Le transfert eut lieu à l'occasion du centenaire de sa mort. Il fut cependant décidé de laisser, en hommage à son village d’enfance, ses mains inhumées dans sa tombe à Coupvray.

[modifier] Jean Moulin, dimanche 19 décembre 1964

À l'initiative du général de Gaulle et du ministre des Affaires culturelles, André Malraux, les cendres de Jean Moulin sont transférées au Panthéon en présence de la famille du défunt et de nombreux anciens résistants. On entendra, lors de la cérémonie jouer le chant des Partisans.

À cette occasion Malraux y prononcera, d'une voix de tragédien, un discours resté célèbre :

« ... Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique et les combats d'Alsace, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ; avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l'un des nôtres. Entre, avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle - nos frères dans l'ordre de la Nuit... Commémorant l'anniversaire de la Libération de Paris, je disais : « Écoute ce soir, jeunesse de mon pays, ces cloches d'anniversaire qui sonneront comme celles d'il y a quatorze ans. Puisses-tu, cette fois, les entendre : elles vont sonner pour toi...7 » 

.

[modifier] René Cassin, lundi 5 octobre 1987

Le transfert des cendres de René Cassin est la première des quatre « panthéonisations » à avoir eu lieu sous la présidence de François Mitterrand. Celui que l'on honore ce jour-là est un juriste, Prix Nobel de la paix en 1968. On lui doit d’avoir fait adopter la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

Discours de François Mitterrand8 :

« Il est des hommes illustres pour avoir incarné la douleur ou la gloire d'une époque. Il en est d'autres dont la grandeur est d'avoir su anticiper sur leur temps, en y semant les germes du futur. René Cassin est de ceux là. » 

Il évoquera ensuite le droit d'ingérence :

« Ce besoin d'assistance humanitaire traverse comme les images les frontières de l'idéologie, de la langue, de la censure et souvent des souverainetés étatiques. Parce qu'elle est celle de chaque homme, la souffrance relève de l'universel. Le droit des victimes à être secourus, dès lors qu'elles appellent au secours, et secourues par des volontaires qui se veulent professionnellement neutres, dans ce qu'on a appelé, il y a peu, le « devoir d'ingérence » humanitaire dans les situations d'extrême urgence, tout cela n'en doutons pas figurera un jour dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme. Tant il est vrai qu'aucun Etat ne peut être tenu pour le propriétaire des souffrances qu'il engendre ou qu'il abrite. » 

[modifier] Jean Monnet, mercredi 9 novembre 1988

Discours de François Mitterrand :
Il y a très exactement cent ans, le 9 novembre 1888, Jean Monnet naissant à Cognac, en Charente, et sa vie qui fut longue et féconde raconte comment un petit provincial de Saintonge devint le premier citoyen de l'Europe… 9

[modifier] L'abbé Grégoire, Gaspard Monge, Condorcet, mardi 12 décembre 1989

Cérémonie de transfert de cendres de ces trois personnalités à l'occasion des fêtes du bicentenaire de la Révolution française, en présence de François Mitterrand, président de la République française.

Le discours devait être à l'origine prononcé par François Mitterrand ; il le fut par Jack Lang.

À propos du transfert des cendres de l'abbé Grégoire : Jacques Gaillot, évêque, fut le seul représentant de l'Église catholique française. Il faut dire que les relations de l'abbé Grégoire avec la hiérarchie catholique ont toujours été difficiles en raison de son implication dans la vie civile. Le jour de sa mort, l'archevêque de Paris – Monseigneur de Quelen – s'opposa à ce qu'il reçût les derniers sacrements ; il exigeait de Grégoire sa renonciation au serment de la Constitution civile du clergé. Le vieil évêque refusa tout net. L'abbé Guillon, malgré les ordres de sa hiérarchie, accepta d'accéder sans condition aux désirs du mourant. L'autorité romaine ferma l'église à sa dépouille, mais rassemblées autour de La Fayette, deux mille personnes accompagnèrent le corps de l'évêque gallican au cimetière Montparnasse.

[modifier] Marie et Pierre Curie, jeudi 20 avril 1995

  • La cérémonie

Extraits de l'article du journal l'Humanité10 : « Il est dix-huit heures. Les portes du Panthéon, aux colonnes habillées d’un immense drap tricolore, s’ouvrent sur les cercueils de Pierre et Marie Curie. Instants émouvants et solennels. Dans le silence, les choeurs de l’armée entonnent les premières mesures de « La liberté se lève », final du « Temple universel » de Berlioz. À petits pas, les gardes républicains déposent les deux bières au centre de l’imposante entrée. Pour la première fois dans l’histoire, une femme est admise, pour ses propres mérites et aux côtés de son mari, dans le sanctuaire des grands hommes ».

Une minute de silence. Puis François Mitterrand, accompagné de Lech Wałęsa, d’Édouard Balladur, d’Ève Curie, fille des deux chercheurs, ainsi que de leurs descendants, s’attardent autour de la vitrine où sont exposés les prix Nobel et les carnets de notes du couple.

La cérémonie s’achève. Elle aura duré un peu plus d’une heure. Exhumés du petit cimetière de Sceaux, les deux cercueils remontent d’abord lentement la rue Soufflot, portés par des étudiants de Paris-VI, futurs chercheurs scientifiques. Au rythme lent de la « Suite en ré majeur n° 3 de Jean-Sébastien Bach », ils atteignent l’esplanade du Panthéon. De part et d’autre, deux cents élèves du lycée Marie-Curie de Sceaux et du lycée des Sciences et Techniques de Versailles tiennent dans leurs bras les symboles des atomes. Une référence, en forme de clin d’œil, à l’universel langage de la science.

Le ciel est gris et la foule peu nombreuse. Pour l’essentiel, élèves et étudiants, venus de la France entière. L’hommage de la jeunesse au « couple, exténué mais heureux, qui a changé la face du monde », comme le rappellera quelques instants plus tard Pierre-Gilles de Gennes dans son allocution. Au nom de la communauté scientifique, le prix Nobel de physique 1993 souligne l’importance des travaux des Curie. Ceux de Pierre et Marie, d’abord, qui ont permis « la douloureuse naissance d’une science neuve : la physique nucléaire ». Ceux de leurs descendants, ensuite, sur la radioactivité artificielle.
À sa suite, Lech Wałęsa souligne les origines polonaises de Marie Curie, née à Varsovie en 1867.
Pour clore les discours, François Mitterrand salue longuement, « au nom de la Nation », la mémoire du couple et son « désintéressement », fondement, à ses yeux « de toute éthique scientifique ».

Caroline Casadesus s’avance. Comme ultime point d’orgue à cette émouvante cérémonie, elle interprète l’« Adieu » de Marie-Jeanne Serrero. Les cendres de Pierre et Marie Curie peuvent enfin reposer au Panthéon…

Article du journal l'Humanité12: P.-G. de Gennes : « Un couple qui a changé la face du monde »
Prenant la parole avant le chef de l’État, Pierre-Gilles de Gennes, prix Nobel de physique 1993, a rendu aux deux savants l’hommage de la communauté scientifique. Dans une allocution non dénuée de connotations sensibles sur le monde d’aujourd’hui, le physicien a d’abord salué « tout ce travail fait à main nue dans un galetas, ce douloureux travail qui constituait la naissance d’une science neuve que d’autres appelleront la physique nucléaire ». Il a restitué l’importance des travaux de Pierre et Marie Curie dans notre siècle. « Les trente années (suivant leurs découvertes) verront une explosion de connaissances auxquelles contribueront leur fille Irène et son mari Frédéric Joliot. ».

« On ne dira jamais assez combien de vocations sont nées de cette histoire, et surtout combien de femmes ont découvert, grâce à Marie, les métiers de la recherche. » Rappelant le rôle essentiel du CNRS, grâce auquel les Joliot ont pu travailler si vite dans les années qui suivirent, le physicien souligne : « Aujourd’hui comme il y a cinquante ans, l’avenir scientifique de la France dépend crucialement de l’existence et de l’indépendance de ce CNRS. ».

« La physique nucléaire va faire basculer le XXe siècle, indique-t-il, (…) le devenir de cette capacité redoutable est notre problème. » La population, en pleine expansion, du tiers-monde, estime-t-il, « ne survivra pas sans de vastes ressources en énergie (…). Le monde aura encore longtemps besoin du nucléaire. Mais comment transposer cette expérience au tiers-monde où les risques civils, militaires sont bien plus redoutables ? ».

« À nous à nos enfants de savoir répondre à ce défi et gardons présent à l’esprit l’exemple de ce couple exténué, mais heureux et totalement pur, qui a changé la face du monde. ».

Dans son discours, Lech Wałęsa rappelle les origines polonaises de Marie Curie, née à Varsovie en 1867.

  • Anecdote Par peur des radiations, le cercueil de Marie avait été plombé !

[modifier] André Malraux, samedi 23 novembre 1996

Cette cérémonie a lieu 20 ans jour pour jour après sa mort.
Jacques Chirac, nouvellement élu président de la République, prendra une place importante dans les hommages rendus à l’homme de lettres et au gaulliste que fut Malraux.

  • Extrait d'une interview de Jacques Chirac, parue dans le Figaro le 26 novembre 1996 :

Pourquoi Malraux au Panthéon? Qui en a eu l'idée?
C'est Pierre Messmer qui me l'a proposé, dans le cadre de la célébration du 20e anniversaire de la mort d'André Malraux. Cette idée m'a paru immédiatement évidente. Pour tout ce qu'a été André Malraux, le combattant de la liberté, le passionné de justice, le découvreur d'art, l'écrivain, le compagnon plus que fidèle du Général, l'inventeur du Ministère de la Culture. Mais aussi, parce qu'il a fait rêver plusieurs générations, à force de panache. Pour lui-même et pour la France.

Ne craignez-vous pas que cette vague Malraux tombe un peu à plat ?
Au contraire. Nous sommes dans une période incertaine, un moment charnière entre deux époques. Beaucoup de Français sont en quête de repères, de références. Il y a une nostalgie de ce que représente André Malraux: l'action, l'engagement, la capacité de donner des réponses personnelles aux questions qui se posent à tout homme. Je souhaite que ces commémorations, avec le temps fort de l'entrée au Panthéon d'André Malraux, soient pour les Français l'occasion de communier dans des valeurs collectives, par exemple la fraternité, la volonté de construire sa vie au lieu de la subir. Et de s'apercevoir que ces valeurs sont actuelles, et exigeantes.

Vous avez été dans les mêmes gouvernements que lui (Pompidou 1967-1968, Couve de Murville 1968-1969). Quels rapports entreteniez-vous avec lui?
J'étais un simple Secrétaire d'État, et lui un Ministre d'État, et bien davantage encore. Mais j'avais de bonnes relations avec André Malraux. Je l'avais bien connu parce que j'étais le rapporteur de la Commission du Plan chargée des affaires culturelles, présidée par André Chastel, qui avait eu l'idée d'un inventaire des richesses artistiques de la France, projet qui a vu le jour grâce et par André Malraux. Il m'est arrivé de déjeuner avec lui chez Lasserre, et je me souviens de conversations très animées sur le rôle des fétiches dans notre découverte des arts africains. En fait, tout a commencé avec les fétiches. Il était fascinant de l'écouter, ses réflexions prenaient très vite une dimension prophétique…

L'avez-vous revu après son départ du pouvoir?
Non, jamais.

Dans quel Malraux vous reconnaissez-vous personnellement aujourd'hui? Le compagnon du Général, l'écrivain, l'amateur d'art, l'aventurier, l'homme d'action, le concepteur de culture?
J'admire les différents visages de Malraux. Particulièrement l'homme d'action et l'amateur d'art.

Pas le compagnon du général ?
Malraux était un compagnon du Général. Personnellement, je veux être fidèle à l'héritage moral et politique du gaullisme.

L'écrivain n'a-t-il pas vieilli ?
Au-delà des écrits sur l'art, qui gardent leur originalité et leur fulgurance, je trouve que les grands romans de Malraux, particulièrement L'Espoir, que j'ai relu il y a quelques mois, sont extraordinaires d'intensité, d'ampleur. Il y a une urgence, presque journalistique, mise au service de réponses métaphysiques. L'émotion n'a certainement pas vieilli.

Quel Malraux entendez-vous honorer publiquement par le transfert des cendres ?
Tous, bien sûr. Quand Victor Hugo est entré au Panthéon, la France a honoré le géant de la littérature, mais aussi le chantre de la République. Et c'est la même chose pour Zola ou pour Voltaire.

Dans la conception culturelle de Malraux, quel aspect retenez-vous particulièrement?
- son refus d'une hiérarchie des cultures? - son rejet d'une conception aristocratique du savoir? - sa vision d'une voix française de la culture? - son exigence de liberté? Le refus d'une hiérarchie des cultures, parce que c'est une approche profondément ouverte et généreuse, et profondément moderne. Et aussi et surtout, le rejet d'une conception aristocratique du savoir. L'idéal de partage, qui a vraiment « porté » le concept des Maisons de la Culture, me touche beaucoup. Bien entendu, il n'y a pas de culture sans liberté de créer. Bien entendu, le rayonnement culturel de la France est un enjeu considérable, mais l'idée de « démocratie culturelle » est pour moi primordiale

  • La cérémonie

Trois cérémonies se déroulent successivement: la première aux Invalides, la deuxième à l'Unesco et la dernière au Panthéon.

Sur la place du Panthéon

« La cérémonie, mise en scène par le peintre et décorateur Jean-Paul Chambas, commencera vers 19 heures. Elle sera ouverte, rue Soufflot, par le défilé d’une centaine de jeunes munis de lampes tempête, symboles des pistes clandestines d’atterrissage, évoquant le Malraux combattant. Sur fond d’œuvres musicales, notamment de Messiaen, un jeu de lumières et des projections illumineront le fronton du Panthéon… » 

Dans la nef :

« Avec la famille d’André Malraux, Jacques Chirac entrera ensuite dans le Panthéon. Le cercueil sera placé au milieu de la nef ; à ses côtés, une sculpture de Giacometti, « l’Homme qui marche »… La cérémoniesera sera retransmise en direct par TF1 et France 2 » 

    • Extrait du journal le Monde, édition datée du 24 novembre 1996 (Auteur : Olivier Biffaud) : « Le monument sera libre d'accès au public dimanche 24 et lundi 25 novembre. Après Voltaire, Rousseau, Hugo et Zola, Malraux est le cinquième écrivain à entrer au Panthéon. »13

« Il y a une histoire qui vit et qui marche avec nous. C’est à cette histoire, Monsieur le Président de la République, que vous ajoutez un souffle en rapprochant de Jean Moulin, immortalisé par la torture, André Malraux dont la voix haletante ne s’est pas tue (…) C’est l’antidestin qui franchit le seuil du Panthéon (…) C’est par lui et pour lui qu’a été et que demeure "un homme-un" ce créateur dont les labeurs multiples furent comme les mouvements d’une "symphonie héroïque" scandée par trop de marches funèbres.
Jean Moulin l’attend parce qu’il sait comme lui que, pour donner corps à l’espoir, le monde ne peut pas se passer de la nation qui lui a offert, non la Déclaration des droits du Français, mais la Charte des droits de l’homme." (…) Et ces deux vivants (…) nous demandent : "Que faites-vous ici, ce soir, si vous courez le risque d’oublier qu’on n’aime jamais assez la France pour ce qu’elle a de fragile et qu’on ne l’aime jamais trop pour ce qu’elle a d’éternel ?" » 

[modifier] Alexandre Dumas, samedi 30 novembre 2002

La décision du transfert des cendres est prise en mars 2002, par décret présidentiel, avec un commentaire de Jacques Chirac: Avec ce geste, la République donnera toute sa place à l'un de ses enfants les plus turbulents et les plus talentueux, dont toute la vie fut au service de notre idéal républicain.

La cérémonie Venant de Villers-Cotterêts où il était inhumé, le cortège a fait une première halte dans son château « Le Monte-Cristo » où une veillée a été effectuée, ensuite un autre arrêt au Sénat et enfin, en soirée, accompagné par une escorte de Mousquetaires portant le cercueil recouvert d'un drap bleu de France sur lequel était écrit la devise « Tous pour Un, Un pour Tous » le cortège s'est avancé vers le Panthéon où l'attendait le Président de la République et diverses personnalités.

Sur la petite scène d'un chariot, « Le théâtre d'Alexandre », tiré par des mules et précédés par un régiment de tambours, de jeunes comédiens ont reconstitué des passages de pièces de Dumas devant une centaine de gens de la rue en costumes d'époque.

Montée sur un cheval blanc, une Marianne métisse est venue au devant du cercueil quand celui-ci a atteint le parvis du Panthéon. La fameuse lettre de Victor Hugo à Dumas fils a été alors lue: « Le nom d'[Alexandre Dumas] est plus que français, il est européen; il est plus qu'européen, il est universel (…) »15.

Son cercueil est ensuite descendu dans le caveau XXIV où se trouvaient déjà ceux de Victor Hugo et Émile Zola.

  • Les détails de la cérémonie peuvent être consulté sur le site Internet consacré à Alexandre Dumas Dumas au Panthéon

On pourra consulter sur le site Monum, Centre des Monuments français, la présentation des personnages choisis pour le Panthéon. À partir de la cérémonie d'Émile Zola (1908), des documents audio-visuels au format flash sont proposés.

[modifier] Les tentatives de transfert qui ont échoué

Plus de 20 tentatives ont échoué (refus de la veuve ou de la famille, dispositions testamentaires contraires, oppositions diverses, manque d'intérêt des milieux politiques).

  • René Descartes (1596 - 1650) philosophe. Honoré par la Convention nationale, en 1792, qui projetait de transférer ses cendres au Panthéon avec les honneurs dus aux grands hommes. Ses restes sont, deux siècles plus tard, toujours « coincés » entre deux autres pierres tombales - celles de Jean Mabillon et de Bernard de Montfaucon - dans une chapelle abbatiale de l’église Saint-Germain-des-Prés, à Paris. L’exécution du décret de la Convention du 17 octobre 1793 n’a toujours pas été appliqué et le décret de février 1795 fixant une période de dix après sa mort pour qu'une personne soit présentée comme "candidat" est donc largement écoulée.
  • En 1902, M. Couyba, député, fait une proposition de loi relative au transfert des cendres de Michelet, de Quinet, de Renan et de Balzac au Panthéon. Source : annexe au procès-verbal de la séance du 2 décembre 1902, AN (CARAN) / F
  • En janvier 1945, les communistes demandèrent le transfert de l'écrivain Romain Rolland au nom de son engagement contre le fascisme, mais la famille refusa.
  • Alfred Dreyfus, à l'occasion de la cérémonie nationale du centenaire de sa réhabilitation 12 juillet 1906. Ce projet de «panthéonisation» était défendu comme une seconde réhabilitation par de nombreuses personnalités. Jack Lang et l'ancien ministre Olivier Stirn, arrière-petit-neveu d'Alfred Dreyfus, en avaient fait, par écrit, la demande à Jacques Chirac. Et le ministre de la Justice Pascal Clément s'y était lui aussi déclaré favorable. (source journal Libération[7]). Mais le 5 juillet 2006, Jacques Chirac a annoncé qu'Alfred Dreyfus ne serait pas transféré au Panthéon (source journal Le Monde[8]). À cette occasion, l'ancien garde des Sceaux, Robert Badinter déclare qu'il n'y a pas lieu de faire entrer Dreyfus au Panthéon : Dreyfus est une victime, certes d'un courage exceptionnel, mais une victime, et le propre du héros c'est d'avoir le courage de choisir son destin [...]. Le héros de l'affaire Dreyfus, c'est Zola et il est au Panthéon.

[modifier] Cérémonies, événements, manifestations …

[modifier] Le pendule de Foucault

  • Le lundi 31 mars 1851, l’astronome Jean Bernard Léon Foucault tient sous la coupole une expérience scientifique prouvant que la Terre tourne autour d’un axe. Le pendule bat dans un plan fixe et permet de visualiser le principe d'inertie : L'état de mouvement d'un objet est figé si aucune force ne s'exerce sur lui. Confère Wikipédia : pendule de Foucault

Le savant avait déjà précédemment accroché un premier pendule dans sa cave, rue d'Assas à Paris puis montré cette expérience à ses collègues dans la salle méridienne de l'observatoire de Paris le 3 février de cette même année avec un pendule de 11 mètres de haut.
Mais pour cette expérience, plus le pendule est long plus la visualisation du phénomène de déviation est manifeste. Quel bâtiment pouvait se permettre d'accrocher une telle longueur de fil ? Une cathédrale ou une église, certainement ; la hauteur sous plafond y est suffisante. Mais outre le fait que le dispositif aurait pu gêner les visiteurs et fidèles éventuels, démontrer dans une église la rotation de la Terre (sur elle-même) aurait pu réagiter le débat de 1616 sur la rotation de la Terre (autour du Soleil), qui avait abouti à la condamnation à la prison à vie de Galilée en 1633. La position de l'église catholique sur les mouvements de la Terre ne semblait d'ailleurs toujours pas réglée en 1820, c'est à dire 31 ans avant l'expérience de Foucault puisque les travaux d'astronomie du chanoine Settele furent interdits de publication. Louis Bonaparte, féru de sciences, interviendra pour qu'une nouvelle version encore plus grandiose que la version du pendule accroché à l'observatoire de Paris soit offerte aux parisiens. La disponibilité d'un bâtiment laïque permettant de faire battre un pendule de 67 m de longueur était idéale.
Foucault pourra écrire : sous les voûtes élevées de certains édifices le phénomène devait prendre une ampleur magnifique. Nous avons trouvé dans le Panthéon un emplacement merveilleusement approprié à l'installation d'un pendule gigantesque ; nous avons trouvé pareillement dans l'administration les dispositions les plus favorables à l'exécution du projet que suggérait la vue de cette immense coupole.
Ce pendule de Foucault était constitué d’une boule de plomb recouverte de cuivre pesant 28 kg, suspendue à un fil d'acier de 67 m donnant des oscillations de 16 secondes et demi (une oscillation = 1 aller-retour). La trace de déviation, à chaque battement, laissée dans l'anneau de sable de 6 m était de 2 millimètres et demi à gauche de la trace précédente. Une fois lancé il restait 6 h en mouvement.

La démonstration publique dura jusqu'à ce que l’édifice redevienne une église, par une décision du prince-président Napoléon le 6 décembre 1851.

Reconstitution de 1995 du pendule de Foucault
Agrandir
Reconstitution de 1995 du pendule de Foucault
  • En 1902, la Société astronomique de France, présidée par Henri Poincaré, se proposa de « voir renouveler sous le dôme du Panthéon la belle et instructive expérience de Foucault, interrompue par le coup d’État de décembre 1851, avant qu'on en eût tiré toutes les conclusions qui paraissaient en ressortir ». Le mercredi 22 octobre de cette année, y fut installée une nouvelle mouture du pendule de Foucault. Camille Flammarion, l'infatigable vulgarisateur scientifique, en fut le promoteur. Plus de deux mille personnes étaient présentes pour venir assister à la célèbre expérience de physique. M.Chaumié ministre de l'Instruction publique brûla le fil qui retenait le pendule.
  • A l’automne 1995, la sphère de fer de 28 kg du pendule de Léon Foucault, dépoussiérée, a été raccrochée au Panthéon comme en 1851. Cette reconstitution a donné lieu au tournage d'une vidéo visible à l'intérieur de la nef, sur plusieurs postes, en français et en anglais. Un historique de l'expérience au Panthéon et une explication physique du phénomène accompagnent le reportage.



[modifier] Les rendez-vous de l'histoire

Depuis plus de 200 ans le Panthéon a été témoin de nombreuses scènes de l'histoire de France, voire parfois un acteur. De part sa place dans le quartier Latin il est aux premières loges dès que quelques manifestants décident de transformer un mécontentement en révolution. On fait aussi appel à son « esprit » pour commémorer un événement, ou quand on estime l'intégrité de la France en danger.

[modifier] Scènes de l'histoire de France

Quelques moments marquants de l'histoire de France dans et autour du monument :

Plaque souvenir rappelant les combats pour la Libération de Paris, placée sur un pilier de l'entourage
Agrandir
Plaque souvenir rappelant les combats pour la Libération de Paris, placée sur un pilier de l'entourage
  • Libération de Paris : Pendant le mois d'août 1944 le Panthéon et le quartier Latin seront le théâtre de combats opposants les Allemands et les résistants puis les soldats des armées de libération.
  • Le vendredi10 mai 1968 des barricades sont élevées dans la rue Soufflot.
  • Le jeudi 21 mai 1981, le jour de sa prise de fonction, le septennat de François Mitterrand s’ouvre par une cérémonie au Panthéon durant laquelle il rend hommage, par un dépôt de roses rouges, à Jean Jaurès, Jean Moulin et Victor Schœlcher 1.

[modifier] Cérémonies, Événements

Le Panthéon lors de la fête de la jonquille
Agrandir
Le Panthéon lors de la fête de la jonquille
  • Le 13 janvier 1998 une cérémonie a eu lieu au Panthéon de Paris, présidée par le ministre de la Justice, Élisabeth Guigou, pour le centenaire de la parution dans l'Aurore de la lettre ouverte au Président de la République, J'Accuse. Deux discours ont été prononcés, par le Premier ministre, Lionel Jospin (discours consultable sur Wikisource) et par le Premier Président Honoraire de la Cour de Cassation, Pierre DRAI, sur le thème du rôle de la Cour de cassation dans le dénouement de l’affaire Dreyfus.
  • le dimanche 28 avril 2002, c'est-à-dire quelques jours avant le deuxième tour des élections présidentielles où vont s'affronter Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac, une manifestation ayant pour thème « J'aime la République », rassemble 10 000 personnes.
  • Le lundi 7 avril 2003, une cérémonie se déroule au Panthéon pour le bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture. Une gerbe de fleurs a été placée sur sa tombe.
  • En 2004 les chercheurs de l'association « Sauvons la recherche » prennent le Panthéon comme lieu de rassemblement pour attirer l'attention sur les dangers pour la France de négliger sa recherche.
  • Les samedi et dimanche 27 et 28 mars 2004, le Panthéon a servi de cadre à la manifestation « Un Jardin pour la Vie, une Jonquille pour Curie » organisée par l'institut Curie en partenariat avec les Monuments historiques, le Panthéon, la Mairie de Paris, le jardinier Truffaut et le soutien du Ministère de la Culture. Un jardin de trente mille jonquilles fleurit le monument et ses abords. Cette manifestation se pérennise et a eu lieu à nouveau en 2005 et 2006.
  • Du 22 au 26 mars 2006 a eu lieu la manifestation : Des Jardins pour la Vie, une Jonquille pour Curie.

[modifier] Le Panthéon et l'art

[modifier] Les représentations

Sa position dominante en haut de la colline sainte Geneviève comme sa forme originale on dès sa construction su attirer l'oeil d'artistes confirmés comme Van Gogh ou Marc Chagall ou des amateurs.

[modifier] Expositions

Depuis peu le Panthéon sert de cadre à des expositions.

  • Du 19 septembre 2003 au 4 janvier 2004 s'est tenu une exposition intitulée « Mémoire du verre ». On a pu y voir les copies grandeur nature de six vitraux des cathédrales de Sens, du Mans, de Poitiers, de Bourges, de Chartres et de Châteauroux. Ces copies provenaient du musée des Monuments français, où elles avaient été réalisées de 1939 à 1950 à la demande du conservateur Paul Deschamps. Voir le descriptif de l'exposition sur le site Culture.fr
L'ancien coeur et les saintes ellipses de Gérard Garouste
Agrandir
L'ancien coeur et les saintes ellipses de Gérard Garouste
  • Du 25 juin 2005 au 31 octobre 2006 est exposé, dans le cœur de l'ancienne église, l'œuvre de Gérard Garouste : Les saintes ellipses. Il s’agit d’une gigantesque corolle constituée de huit bâches peintes de 12 m de hauteur. Tels quels les textes et les images paraissent abstraits. Mais par un procédé optique, l'anamorphose, ils reprennent leurs proportions normales regardés dans des miroirs posés aux au sol.
  • Du 15 juin au 31 octobre 2006 "Pierre Curie, l'homme, le scientifique". Ludique et pédagogique, cette exposition, réalisée par le Monum, Centre des monuments nationaux, est l'occasion de faire connaissance avec le célèbre scientifique, disparu il y a tout juste cent ans, ou de re-découvrir ce « Grand Homme ». Extrait du site de l'Institut Curie : Vous plongerez dans l'atmosphère d'un laboratoire du début du XXème siècle où vous seront présentées à l'identique les expériences de la mesure de la radioactivité et du magnétisme. Un voyage fascinant à travers le temps et la science aux côtés de ce scientifique aux qualités humaines et professionnelles exceptionnelles…

[modifier] Ouvertures-Débats

[modifier] Quel sera le prochain grand homme ?

Traditionnellement cette décision, la « panthéonade » - néologisme forgé par Régis Debray, est prise par décret du Président de la République, sur proposition du Premier ministre et sur rapport du ministre de la culture et de la communication.
Deux conditions doivent d'abord être réunies : Que l'impétrant soit français (ou naturalisé) et qu'une partie de ses restes soient « disponibles ».
Ensuite, les critères sont plus délicats à définir ; Il y a bien sûr d'abord rendre hommage à un homme exceptionnel dont l'œuvre et la vie ont marqué l'Histoire et peuvent servir d'exemple. On remarquera aussi que la « panthéonisation » est une occasion, pour le pouvoir en place, de mettre en valeur une période de l'Histoire et d'y graver son empreinte.

Des noms circulent dans l'opinion, en voici ci-dessous quelques exemples :
Vous êtes invité également à faire vos propositions dans la partie discussion de cette page : Suggestions d'entrées au Panthéon

L'Institut Pierre Mendès France en appelle aujourd'hui aux journalistes pour sensibiliser l'opinion au transfert des cendres de l'homme d'État au Panthéon. Dès 1982 et les funérailles nationales du maître à penser d'une partie de la gauche française, certains ont évoqué sa « panthéonisation ». Mais la tradition impose un délai de réflexion et de concertation. C'est donc il y a 2 ans que la veuve de l'ancien penseur de la décolonisation, Marie-Claire Mendès France a demandé et obtenu un entretien avec Jacques Chirac. Sans réponse du président de la République, qui consulte, l'Institut Pierre Mendès France a lancé en juin dernier une pétition dans la presse. Résultat : plusieurs milliers de signatures dont celles de 270 parlementaires de l'Assemblée et du Sénat récolté par le vice-président Honoraire du Sénat, Michel Dreyfus-Schmidt. Chronique de France-info 10 janvier 2000

Plusieurs associations par voie de pétition demandent l'entrée de l'abbé de l'Épée au Panthéon. S'il n'a pas inventé, comme Louis Braille pour les aveugles, un langage, il a exercé une influence certaine sur la structuration sémantique de cette langue gestuelle en s'arrangeant pour qu'il y ait une équivalence forte entre les signifiés du français écrit et les signifiés gestuels. Il a de plus conçu un vaste projet d'éducation de masse des sourds. Le fait qu'il ait été prêtre serait-il un frein ? Il est de fait que l'entrée de l'abbé Grégoire pour les célébrations du bicentenaire de la Révolution française avait ému l'Église catholique de France.

Jacques Barzun écrivait il y a un demi-siècle : S’il existe une volonté réelle d’honorer la mémoire de Berlioz autrement qu’en jouant sa musique, il se trouve à Paris un vaste monument sur le fronton duquel on lit l’inscription Aux grands hommes, la patrie reconnaissante. Transférez au Panthéon les restes de Berlioz pour qu’il y prenne place parmi ses pairs (Berlioz and the Romantic Century, tome 2, 1950, pages 325-326). L’idée avait été présentée en 1968 au Président de Gaulle par André Malraux sur la suggestion du député Jean Boyer (créateur et président de l’actuel Festival Berlioz à La Côte Saint André), et le Président l’avait acceptée. Mais la démission de De Gaulle en 1969 mit fin à ce projet pour de nombreuses années. En 2000 en prévision du bicentenaire en 2003 le projet fut relancé, et le Président Chirac y donna son accord. Le vœu de Jacques Barzun semblait donc en voie d’être réalisé : les restes de Berlioz devaient être transférés au Panthéon le 21 juin 2003, et l’Orchestre de Paris allait jouer à cette occasion la Symphonie funèbre et triomphale dans les rues de Paris. Mais ce projet a maintenant été ajourné sine die. extrait du site hberlioz.com

  • Le 18 mars 1998, les Amis de la Commune ont, symboliquement, fait entrer au Panthéon toute une lignée de Communardes et Communards. Pourquoi Jules Vallès, écrivain et Communard, n’y serait-il pas reçu maintenant ?
  • En 2006, lors de la décision du chef de l'État de fêter le 10 mai l'abolition de l'esclavage, Georges Sarre, le premier secrétaire du MRC, réitère sa demande de transfert de Toussaint Louverture au Panthéon. Esclave noir, François Dominique Toussaint, dit Toussaint Louverture, fut un des chefs de la révolte des esclaves en 1791 à Haïti.[9]

[modifier] Les femmes au Panthéon

Il faut, hélas prendre l'inscription : Aux grands hommes, la Patrie reconnaissante au pied de la lettre. Seules deux femmes y séjournent ; La première admise par ordre chronologique a été Sophie Berthelot, non à titre personnel mais pour ne pas la séparer de son mari, le chimiste Marcellin Berthelot, mort le même jour qu'elle. La seconde fut Marie Curie, deux fois prix Nobel.

[modifier] Femmes souvent citées

  • Olympe de Gouges, féministe avant que le mot n’existe, a été guillotinée le 3 novembre 1793. Elle avait rédigé en 1791 la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, avec cette phrase justement célèbre « La femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune ». Plusieurs organisations féministes demandent qu'elle soit inhumée au Panthéon. Après une première campagne en 1989, à l’occasion du bicentenaire de la Révolution, l’historienne Catherine Marand-Fouquet a lancé une nouvelle action.

« Son œuvre mérite largement de continuer à vivre, et le Panthéon est la garantie d'une vie éternelle » estime Christiane Smeet-Sand, sa descendante. Loin des clichés d'écrivain régionaliste, voire « champêtre », « Sand est le premier personnage féminin de son temps et de sa condition à avoir revendiqué sa liberté de femme par son travail », juge M. Georges Buisson, administrateur de la Maison-musée de Nohant (Indre), rappelant que l'auteur de « La Mare au Diable » et « La Petite Fadette » est aussi la créatrice de deux journaux républicains. Parmi les personnalités favorables à cette idées, aux côtés de sa présidente d'honneur, Claudia Cardinale : Juliette Binoche, qui a incarné George Sand au cinéma, Élisabeth Badinter, Benoîte Groult, Régine Deforges, Lambert Wilson ou Jean-Claude Brialy. Un projet a été déposé dans ce sens à Jacques Chirac en 1998 par Élisabeth Badinter et Simone Veil. Le 29 septembre 2003 Christiane Smeet-Sand a rencontré un conseiller de Jacques Chirac sur ce sujet et lui a remis une pétition.

  • Lili Boulanger est parfois citée aussi pour représenter le monde des arts.

[modifier] Actualités en faveur de l'inhumation de femmes au Panthéon

  • Du 7 au 17 mars 2002, une exposition sur la façade du Panthéon a été l’occasion de rappeler combien certaines femmes éminentes ont, par leur vie au service de la science, des arts, de la philosophie, de la politique ou par leur engagement, mérité de faire partie de notre Panthéon laïque et républicain.

L'exposition, en cinq parties a abordé les thèmes suivants :
♦ Présentation de découvreuses emblématiques : Hildegarde de Bingen, Sophie Germain, Grace Hopper, Marie Curie, Rita Levi-Montalcini… et provoque la controverse, « elles créent des enfants, mais pas des idées ! » illustrée par des documents anciens, des affiches et des clichés machistes.
♦ La deuxième partie pose la question « Le cerveau a-t-il un sexe? » avec une approche tant neurobiologique que sociologique.
♦ La troisième partie aborde le sujet de la créativité, à tous les échelons, qu’il s’agisse d’inventions pratiques ou de découvertes importantes. Le but n’est pas de se concentrer sur l’élite, mais d’offrir des exemples auxquels les jeunes pourront s’identifier. Pour cela, on y présente l’activité au quotidien de femmes travaillant à des tâches de recherche et contribuant à l’avancée des connaissances.
♦ La quatrième partie dresse un bilan tant sur le parcours des filles que sur la discrimination, et invite au débat «Font-elles une science différente ?»
♦ La dernière partie est résolument tournée vers l’actualité de la politique scientifique en Europe, les filières et les métiers.

  • 21 octobre 2002 : Marie-Jo Zimmermann, députée de la Moselle a attiré l’attention du ministre déléguée à la parité et à l’égalité professionnelle sur le fait que le Gouvernement s’est engagé à promouvoir une politique active en matière d’égalité des droits entre les hommes et les femmes. A propos de la présence de femme(s) au Panthéon elle dira :

… Ce déséquilibre flagrant (la proportion hommes-femmes au Panthéon ndlr) est d’autant moins acceptable que certaines femmes ont marqué l’histoire du pays par leur forte personnalité. Plusieurs d’entre elles ont notamment des titres éminents qui mériteraient au moins d’être examinés dans une logique d’entrée au Panthéon. Il s’agit en priorité d’Olympe de Gouges qui fut l’une des premières féministes. Participant à la Révolution et proposant l’émancipation des femmes par une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791), elle fut guillotinée en 1793. Dans la même logique, on peut citer la mathématicienne Sophie Germain, Louise Michel, figure légendaire du Mouvement ouvrier et de la Commune de Paris et Simone Weil, grande philosophe de la première moitié du XXe siècle.18

[modifier] Notes et références

[modifier] Notes

[modifier] Références

  1. Maximilien Brébion, Mémoire à monsieur le comte de la Billarderie Angiviller 1780, publié par Michael Petzel, Soufflots Sainte-Geneviève und der französische Kirchenbau des 18. Jahrunderts, Berlin, 1961, p. 147.
  2. Michael Petzel, Soufflot et l'ordonnance de Sainte-Geneviève, in Soufflot et l'architecture des Lumières (actes du colloque Soufflot et l'architecture des Lumières), 1980, ed. Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, Paris, p. 12 à 25, ISBN 2-903639-00-0.
  3. Extrait de l'article de Jean Vuillemin paru dans « Arts et Métiers Magazine », p. 40, Octobre 2001.
  4. Source : site internet de l'Assemblée nationale Assemblée nationale
  5. Pour se faire une idée du climat régnant à cette époque, on pourra consulter par exemple le site : de l'assiette au beurre, journal satirique de l'époque.
  6. Références :
    • Le livre de Paul Nizan la Conspiration (1938) dont un chapitre est consacré aux funérailles de Jaurès
    • On retrouvera les enjeux politiques et les détails de la cérémonie en consultant : Terrain revue ethnologique de l'Europe N° 15, octobre 1990 : « La panthéonisation » de Jean Jaurès, rituels et politique sous la IIIe République par Avner Ben-Amo. Cet article est aussi consultable en ligne à l'adresse http://terrain.revues.org/document2983.html
  7. journal Libération, article d'Alain Auffray 6 juillet 2006
  8. Le Monde, 7 juillet 2006, page 3
  9. Journal l'Humanité édition du 31 janvier 2006

[modifier] Illustrations

Les illustrations de cet article, ainsi que d'autres sont publiées sont disponibles :

[modifier] Voir aussi

Hôtel des Invalides

[modifier] Liens externes

Visites virtuelles

[modifier] Bibliographie

  • Dossier enseignant réalisé par le Centre des Monumensts Nationaux. Dossier très complet de 16 pages au format pdf.
  • Petit dictionnaire des Grands Hommes du Panthéon (Jean-François Decraene) Ce petit livre donne la liste complète des hôtes prestigieux du monument, leur biographie, et à quelle période de la vie politique française ils ont été accueillis, donc choisis.
Wikimedia Commons propose des documents multimédia sur Panthéon de Paris.


Portail de Paris – Accédez aux articles de Wikipédia concernant la ville de Paris.
Portail architecture et urbanisme – Accédez aux articles de Wikipédia concernant l'architecture et l’urbanisme.
Static Wikipedia 2008 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Static Wikipedia 2007 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Static Wikipedia 2006 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Sub-domains

CDRoms - Magnatune - Librivox - Liber Liber - Encyclopaedia Britannica - Project Gutenberg - Wikipedia 2008 - Wikipedia 2007 - Wikipedia 2006 -

Other Domains

https://www.classicistranieri.it - https://www.ebooksgratis.com - https://www.gutenbergaustralia.com - https://www.englishwikipedia.com - https://www.wikipediazim.com - https://www.wikisourcezim.com - https://www.projectgutenberg.net - https://www.projectgutenberg.es - https://www.radioascolto.com - https://www.debitoformtivo.it - https://www.wikipediaforschools.org - https://www.projectgutenbergzim.com