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Jean-Jacques Rousseau - Wikipédia

Jean-Jacques Rousseau

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Sommaire

Jean-Jacques Rousseau
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Jean-Jacques Rousseau

Jean-Jacques Rousseau (né le 28 juin 1712 et décédé le 2 juillet 1778) est un écrivain et philosophe genevois d'expression française. Il est le fils d'Isaac Rousseau (1672 Genève - 1747 Nyon), horloger comme son père et son grand-père, et de Suzanne Bernard (1673 Genève - 1712 Genève), elle-même fille d'un horloger, Jacques Bernard. Sa mère fut élevée à partir de neuf ans, à la mort de son père, par son oncle Samuel Bernard, pasteur protestant, que Jean-Jacques pris pour son grand-père. Elle meurt le 7 juillet 1712 à Genève, soit neuf jours après la naissance de Jean-Jacques. Sa famille, d'origine française, s'était exilée à Genève en 1549 à cause de la persécution religieuse. Abandonné à 10 ans par son père, il connaît, livré à lui-même, une enfance, une éducation et des débuts difficiles. Il passe deux années chez le pasteur Lambercier à Bossey (au pied du Salève au sud de Genève) (1722 - 1724). Son oncle le place comme apprenti chez un greffier, puis en 1725 chez un maître graveur. Son père se remarie en 1726.

Jean-Jacques quitte la Genève protestante à seize ans en 1728. C'est le curé de Confignon, Benoît de Pontverre, qui l'adresse à une nouvelle catholique d'Annecy, Madame la baronne de Warens. Celle-ci l'envoie à Turin où il se convertit au catholicisme le 23 avril. L'année suivante, il retourne chez celle qu'il appelle « Maman », dans « une petite maison au penchant d'un vallon », près de Chambéry, que Les Confessions ont rendue célèbre : « les Charmettes ». En 1730, il voyage à pied jusqu'à Neuchâtel, où il enseigne la musique. En 1732, il revient à Chambéry, où il est maître de musique et séjournera pendant près de dix ans. En 1734 il devient l'intendant de Mme de Warens, qui sera plus tard sa maîtresse. C'est chez elle qu'il écrit, en 1739, son premier livre, Le verger de Madame la baronne de Warens. Il apprécie la ville : « S'il est une petite ville au monde où l'on goûte la douceur de la vie dans un commerce agréable et sûr, c'est Chambéry. »

À Paris, en 1742 et 1743, il essaie d'exploiter l'invention d'un système de notation musicale, en publiant successivement le Projet concernant de nouveaux signes pour la musique et la Dissertation sur la musique moderne.

Il se lie avec Denis Diderot et Mme d'Epinay.

En 1745, il rencontre Thérèse Levasseur, modeste servante d'auberge, avec qui il se met en ménage. Les cinq enfants qu'elle lui donnera sont confiés aux Enfants-Trouvés, l'Assistance publique de l'époque.

En 1747, son père Isaac Rousseau meurt.

En 1749, il écrit les articles sur la musique pour l'Encyclopédie.

En 1750, il participe à un concours proposé par l'Académie de Dijon : son Discours sur les sciences et les arts (dit premier Discours), qui soutient que le progrès est synonyme de corruption, obtient le premier prix.

Le 18 octobre 1752 a lieu à Fontainebleau, en pleine « Querelle des Bouffons », Le Devin du village, que Rousseau vient de composer, est joué devant le roi.

En 1755, à un autre concours de la même Académie de Dijon il répond par son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (également appelé Second Discours), qui achève de le rendre célèbre, et suscite, comme le premier Discours, une vive polémique.

Publié en 1762, Émile ou De l'Éducation est condamné par le Parlement de Paris. Le Contrat social paraît la même année, et connaît un sort similaire : les deux ouvrages sont interdits en France, au Pays-Bas, à Genève, et à Berne.

Rousseau se rend en Suisse, puis sur le territoire de Neuchâtel (Môtiers) qui appartient au roi de Prusse. Après un passage dans l'île Saint-Pierre, sur le lac de Bienne, il gagne l'Angleterre, en 1765, en compagnie de David Hume, attaché à l'ambassade de Grande-Bretagne à Paris. Il peut rentrer à Paris en 1770, à la veille de la chute de Choiseul dont il a condamné la politique d'annexion de la Corse. Il se tourne également contre la politique russe de démantèlement de la Pologne, alors que la plupart des philosophes soutiennent Catherine II.

C'est à cette période que Rousseau commence son œuvre autobiographique. Entre 1766 et 1769, il écrit les Confessions (il y invente le terme de « Cruscantisme »).En 1772, il entame la rédaction des Dialogues de Rousseau juge de Jean-Jacques. Les Rêveries du promeneur solitaire sont rédigées au cours des deux dernières années de sa vie.

En 1778, le marquis de Girardin lui offre l'hospitalité dans un pavillon de son domaine d'Ermenonville, près de Paris : il y meurt subitement le 2 juillet 1778 de ce qui semble être une crise d'apoplexie.

Le lendemain de sa mort, le sculpteur Houdon prend le moulage de son masque mortuaire. Le 4 juillet, Girardin fait inhumer le corps dans l'île des Peupliers, dans la propriété où, à partir de 1780, s'élèvera le monument funéraire dessiné par Hubert Robert et exécuté par J.-P. Lesueur. Le philosophe est rapidement l'objet d'un culte et sa tombe est assidûment visitée. Les révolutionnaires le portent ensuite aux nues et la Convention demande son transfert au Panthéon. L'hommage solennel de la nation française a lieu le 11 octobre 1793 : dans une grandiose cérémonie, les cendres de Jean-Jacques Rousseau sont transférées d'Ermenonville au Panthéon. Jean-Jacques Rousseau devient officiellement l'une des gloires de la nation française.

Portait de Jean-Jacques Rousseau en 1766, par Allan Ramsay
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Portait de Jean-Jacques Rousseau en 1766, par Allan Ramsay

[modifier] La « vérité » de Jean-Jacques

L'œuvre de Rousseau s'inscrit contre la filiation nobiliaire et réveille cette inconnue de la « vieille » littérature : la sensibilité. Une sensibilité fondatrice de droits et de devoirs. Mais son influence trouvera sa pleine expression avec la Révolution française : le penseur politique en devient l'un des pères spirituels et tous se réclament de lui. Les révolutionnaires, d'un extrême à l'autre prétendirent « ne marcher que le Contrat social à la main ». Paradoxalement, les théoriciens de la contre-révolution (Joseph de Maistre, Louis-Gabriel de Bonald), se réclamèrent eux-aussi de Rousseau. Cela suffit à donner une idée de la diversité de l'héritage rousseauiste.

La différence majeure entre son œuvre et d'autres « vérités » publiées se trouve peut être dans le parti pris affiché et, chez lui, évident (sa devise Vitam impendere vero (Juvénal, satire IV, 91), ou "Consacrer sa vie à la vérité" selon sa propre traduction, en fait foi), de considérer la notion de vérité comme objet de recherche supérieur à toute autre valeur et même à sa propre réputation ou son propre honneur. On peut, par certains côtés, considérer la totalité de l'œuvre de Rousseau comme une immense lettre morale adressée à ses contemporains d'abord, mais aussi à l'humanité entière (et sinon éternelle, du moins pour quelques siècles après lui). L'état actuel de sa diffusion en librairie, le nombre des thèses qui lui sont consacrées, à lui et à son œuvre, tout comme les traductions en de multiples langues semblent confirmer le caractère fondamental de ces « essais de vérité » écrits par un passionné, un grand initié qui s'est risqué à descendre et à œuvrer pour ce monde émotionnel que les hommes maitrisent le moins. Il « parlait peuple, pour les peuples », avant la lettre et, ce, avec autant d'intelligence que d'instinct, c'est-à-dire de cœur, sans être ni tribun ni orgueilleux, semblant tout de même ne pas ignorer qu'à sa façon il était (et peut-être resterait) l'un des grands instructeurs de l'humanité.

[modifier] La Nature

[modifier] Définition

Tous les philosophes du XVIIIe siècle se réfèrent à la Nature. Souvent, c'est au sens d'une physique. Chez Rousseau, la définition de ce mot de « nature » est peu évidente : celui-ci peut désigner aussi bien le monde physique que les dispositions innées de l’homme, la conscience morale (la « voix de la nature ») ou, plus simplement, la campagne verdoyante.

Cette pluralité de sens n’empêche pas, cependant, de produire une définition plus précise. La nature, c'est avant tout ce que l'on oppose à la culture (l’art, la technique, la loi, l’institution, la société, l’arbitraire). Rousseau est peut-être le premier à faire de cette distinction un outil méthodologique (repris notamment par Claude Lévi-Strauss, rousseauiste fervent).

L'idée de nature est aussi, chez Rousseau, celle d'une « transparence » originelle : la nature, c'est ce qui est vrai, ce avec quoi nous avons un rapport im-médiat (sans médiation), et qui nous rappelle à notre origine — c'est en ce sens que l'on peut parler, pour désigner la conscience morale, de la « voix de la nature » : « sois juste et tu seras heureux », « je ne tire point ces principes de la haute philosophie, mais je les trouve au fond de mon cœur écrites par la nature en caractères ineffaçables » (Emile, IV). La nature est un principe d’ordre, de simplicité et d'authenticité. À l’opposé, le vice (désordre, mensonge, luxe, violence) procède de la société et de la culture, de l'inscription de l'individu dans des rapports artificiels : « Posons pour maxime que les premiers mouvements de la nature sont toujours droits : il n'y a point de perversité originelle dans le cœur humain. Il ne s'y trouve pas un seul vice dont on ne puisse dire comment et par où il est entré » (Emile, II).

[modifier] L'état de nature selon Rousseau

Voir l’article État de nature.

Outre les fragments intitulés L'état de guerre, deux textes principaux — qui diffèrent parfois quelque peu — décrivent l'état de nature tel que conçu par Rousseau : l'Essai sur l'origine des langues et le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.

Ce qui caractérise l'homme nu dans l’état de nature, c'est un parfait équilibre entre ses désirs et les ressources dont il dispose. Car l'homme naturel est d’abord un être de sensations, et de sensations seulement. « Plus on médite sur ce sujet, plus la distance des pures sensations aux plus simples connaissances s'agrandit à nos regards ; et il est impossible de concevoir comment un homme aurait pu, par ses seules forces, franchir un si grand intervalle ».

L'homme naturel ne désire que ce qui se trouve dans son milieu de vie immédiat. Car il ne pense pas. Ces choses sont les seules qu'il puisse se « représenter ». Les désirs de l’homme naturel coïncident parfaitement avec les désirs de son corps. « Ses désirs ne passent pas ses besoins physiques, les seuls biens qu'il connaisse dans l'univers sont la nourriture, une femelle, et du repos ».

Être de pures et seules sensations, l’homme naturel ne peut anticiper l'avenir, ni se représenter des choses au-delà du présent. Autrement dit, la nature en lui correspond parfaitement à celle en dehors. Dans l'Essai, Rousseau suggère que l’homme naturel n’est pas même capable de distinguer un semblable dans un autre être humain. Car cette distinction requiert des facultés d'abstraction qui lui manquent. L’homme naturel ignore ce qu’il y a de commun entre lui et l’autre être humain. Pour l’homme naturel, l'humanité s'arrête au petit cercle d'individus avec lesquels il est en rapport immédiat. « Ils avaient l'idée d'un père, d'un fils, d'un frère, et non pas d'un homme. Leur cabane contenait tous leurs semblables... Hors eux et leur famille l'univers ne leur était rien ». (Essai, IX) La pitié ne pouvait s'exercer activement que dans le petit milieu de la horde. Mais de cette ignorance ne résulterait pas la guerre. Car les hommes naturels ne se rencontraient virtuellement pas les uns les autres. Les hommes, si l'on veut, s'attaquaient dans leurs rencontres ; mais ils se rencontraient rarement : « Partout régnait l'état de guerre, et la terre était en paix ».

Par là, Rousseau prend le contre pied de la théorie hobbesienne de l'état de nature. L'homme naturel de Rousseau n'est pas un « loup » pour ses semblables. Mais il n’est pas non plus porté à s'unir à eux par des liens durables et à former avec eux des sociétés. Il n'en ressent pas le désir. Ses désirs sont satisfaits par la nature. Et son intelligence, réduite aux seules sensations, ne peut même pas se faire une idée de ce que serait une telle association. L’homme naturel n'a que l'instinct, et cet instinct lui suffit. Cet instinct est individualiste ; il ne l'induit aucunement à la vie sociale. Pour vivre en société, il faut la raison à l’homme naturel. La raison, pour Rousseau, est l'instrument qui adapte l’homme nu à un milieu social, habillé. De même que l'instinct est l'instrument d'adaptation de l’homme à son milieu naturel, la raison est un instrument d’adaptation de l’homme à un milieu social, juridique. Or cette raison, il ne l'a qu'en puissance, de même que la vie sociale est présente en puissance dans la vie naturelle : la raison, l'imagination qui permet de se représenter un autre homme comme mon alter-ego (c'est-à-dire comme un être à la fois même que moi et autre que moi), le langage, et la société, tout ce qui constitue la culture, apparaissent ensemble, et ne sont pas véritablement actifs à l'état de nature. Mais l'homme naturel, en tant qu'il est perfectible, possède déjà, virtuellement, toutes ces facultés. Il est asocial, mais non associable : « Il n'est pas réfractaire à la société ; mais il n'y est pas enclin. Il a en lui les germes qui, développés, deviendront les vertus sociales, les inclinations sociales ; mais ils ne sont que des puissances. La perfectibilité, les vertus sociales et les autres facultés que l'homme naturel avait reçues en puissance ne pouvaient jamais se développer d'elles-mêmes » (Second Discours, première partie). L'homme est sociable avant même de se socialiser. Il y a en lui un potentiel de socialité que seul le contact avec certaines forces hostiles de l’extérieur peut actualiser. « Des années stériles, des hivers longs et rudes, des étés brûlants qui consument tout, exigèrent d'eux une nouvelle industrie » (Essai). Tant qu’elles ne changent pas, les conditions de l’homme naturel produisent un équilibre parfait entre lui et son milieu de vie. Mais les choses changent et les conditions de cet équilibre naturel aussi…

[modifier] Rousseau botaniste

Rousseau découvre tardivement la botanique, puis la délaisse pour copier des pages de musique ou écrire ses livres avant d'y revenir vers 65 ans, car il préfère herboriser, ce qui le détend, plutôt que réfléchir, ce qui le fatigue et l'attriste, écrit-il dans la septième rêverie du promeneur solitaire. Pourtant ses Lettres sur la botanique lui permettent de continuer une réflexion sur la culture, au sens large, commencée dans l'Émile, son traité d'éducation, et son roman, la Nouvelle Héloïse, où il s'interroge sur l'art du jardin.

L’homme, cet être dénaturé, sans instinct, ne peut contempler la nature qu’une fois qu’il l’a rendue habitable et donc cultivée, dénaturée, « contournée à sa mode » en « campagne riante » car, dans les endroits ou les hommes peuvent vivre, elle n’est souvent que du mauvais pays, de la broussaille, du terrain vague. Ce n’est en général que dans des endroits rares et inaccessibles à l’homme qu’elle cache « ces lieux si peu connus et si dignes d’être admirés... La nature semble vouloir dérober aux yeux des hommes ses vrais attraits auxquels ils sont trop peu sensibles, et qu’ils défigurent... Ceux qui l’aiment et ne peuvent l’aller chercher si loin sont réduits à lui faire violence, à la forcer en quelque sorte à venir habiter avec eux, et tout cela ne peut se faire sans un peu d’illusion » continue Rousseau dans son roman où il décrit comment Julie a installé au fond de son verger un jardin secret, joignant l’agréable à l’utile de manière à en faire un lieu de promenade qui ressemble à la pure nature : « il est vrai, dit-elle que la nature a tout fait, mais sous ma direction, et il n’y a rien là que je n’ai ordonné ».

Rousseau décrit le jardin de l’homme de goût, conciliant à la fois l’humaniste et le botaniste, comme un lieu utile et plaisant où sont rassemblés sans artifice visible, ni à la française, ni à l’anglaise : l’eau, la verdure, l’ombre et la fraîcheur, comme sait le faire la nature, sans user de la symétrie ni aligner les allées et les bordures. L’homme de goût « ne s’inquiétera point de se percer au loin de belles perspectives : le goût des points de vue et des lointains vient du penchant qu’ont la plupart des hommes à ne se plaire qu’où ils ne sont pas. »

Le travail de greffe et de bouturage ne sert pas à dévoiler la nature derrière la nature, mais, avant qu’elle ne devienne invivable, à la rendre habitable en bien ou en mal, ce dont l’extension catastrophique de notre civilisation urbaine est une des conséquences mais pas forcément un destin. Et si le travail du verger et des champs est une nécessité pour l’homme, le jardin de « l’homme de goût » aura pour fonction de lui permettre de se dépayser, de se délasser des moments d’effort. Pour Rousseau, mélodie [voir le chapitre suivant] et jardin sont de l’ordre de l’humain, de la perfectibilité, de l’imagination et des passions simples. Il partage avec la musique une temporalité mélodique, celle aussi du processus éducatif qui permet aux hommes d’espérer devenir « tout ce qu’ils peuvent être » puisque la nature n’y saurait suffire.

[modifier] La musique

[modifier] Un musicien mineur

Vocation contrariée de Rousseau, qui fut un musicien mineur. Il fut initié par Mme De Warens, puis en vécut médiocrement durant son séjour à Paris. Rousseau est l'auteur d'un Opéra, Le Devin du village (1752) qui fut célébré par le roi. En conséquence, ce dernier proposera d'offrir une bourse à Jean-Jacques mais celui-ci la refusa ; Diderot insista pour que Rousseau l'accepte et ceci est à l'origine de leur querelle.

En réalité, dans le deuxième Dialogue, Rousseau énumère un acte de Daphnis et Chloé, une seconde musique du Devin du Village, plus de cent morceaux de divers genre, six mille pages copiées de musique de harpe, de clavecin ou solo et concerto de violon, travail de copiste sur six ans qui lui permit de vivre. Sans oublier non plus le Dictionnaire de musique édité en 1767, et très prisé des musiciens européens de l'époque, où Rousseau reprenait et actualisait les dizaines d'articles écrits pour l'Encyclopédie . Très influencé d'abord par les écrits harmoniques de Rameau, il était devenu très critique, depuis la Querelle des Bouffons (voir sa Lettre sur la musique française en 1752), à l'égard de l'harmonie.

[modifier] Un théoricien essentiel

On retrouve toute cette problématique philosophique entre harmonie et mélodie développée dans l'Essai sur l'origine des langues (sous-titré où il est parlé de la mélodie et de l'imitation musicale). La mélodie pour lui prime en musique, car elle permet l'humanisation du naturel en l'homme, alors qu'il dénie à l'harmonie toute valeur d'émotion. La mélodie n'est que la transcription des passions humaines qu'expriment par leur chant les hommes, définis spécifiquement par leur perfectibilité, c'est à dire leur capacité à évoluer, à acquérir et développer toutes leurs faculté et leur imagination, en improvisant leur histoire dans une temporalité non préétablie par une quelconque harmonie plus ou moins pythagoricienne. C'est sans doute « la faute à Rousseau » si la musique et la chanson populaires ont continué et renouvelé une tradition mêlant poésie et chant qui aurait été à l'origine des langues dans une improvisation qui n'est qu'une conséquence du développement de la perfectibilité et de l'imagination propre au paradigme de l'humain et de la mélodie.

Voir Musique, philosophie et littérature chez Rousseau (suivi d'un entretien avec le musicien Rousseau) sur Musicologie.org: http://www.musicologie.org/publirem/lambert_rousseau.html

[modifier] La politique

[modifier] Les sources de la pensée politique de Rousseau

Elles sont nombreuses et se construisent en critiquant et en s'inspirant de Lucrèce, de Hobbes, de Locke, des théoriciens du droit naturel (Hugo Grotius, Pufendorf), de Montesquieu. Il s'est aussi opposé aux Physiocrates, les premiers économistes français, partisans d'un despotisme éclairé au service d'un libéralisme économique fondé sur la plus-value foncière (physio-cratie = "pouvoir de la terre"). On garde de lui quelques lettres échangées avec Mirabeau père, l'auteur de l'Ami des Hommes. Dès le Discours sur les sciences et les arts, Rousseau affirme son originalité en réfutant la thèse de la sociabilité naturelle de l'homme et en affirmant sa bonté naturelle. La première position le rapproche de Hobbes, qui voyait dans l'homme naturel un être isolé et cherchant avant tout à contenter ses besoins. Mais par la seconde, il se détache du penseur anglais, puisque celui-ci affirmait que l'« homme est un loup pour l'homme » (homo homini lupus est). Considérant l'agressivité naturelle de l'homme, Hobbes, profondément choqué par la guerre civile et les troubles religieux anglais du XVIIe siècle, réclamait un pouvoir royal absolu confisquant la violence individuelle au profit de l'État ; enthousiasmé par la bonté naturelle, Rousseau, lui, considère que le pouvoir doit venir des individus eux-mêmes. Selon Hobbes, l'homme est mauvais en soi ; selon Rousseau, c'est la société, c'est-à-dire le désir de posséder, de dominer et de paraître, qui a corrompu l'homme.

[modifier] Rousseau démocrate ?

Le Contrat social a été considéré comme le texte fondateur de la République française. On s'est surtout attaché à sa théorie de la souveraineté : celle-ci appartient au peuple et non à un monarque ou à un corps particulier. Assurément, c'est chez Rousseau qu'il faut chercher les sources de la conception française de la volonté générale : contrairement aux théories politiques anglo-saxonnes, Rousseau ne pense pas la volonté générale comme la somme des volontés particulières - c'est-à-dire la volonté de tous -, mais comme ce qui procède de l'intérêt commun : « otez [des volontés particulières] les plus et les moins qui s'entre-détruisent, reste pour somme des différences la volonté générale ».

On oublie souvent que Rousseau destinait son Contrat social à de petits États. Il s'inspirait de deux modèles, l'un antique (la cité grecque, notamment Sparte), l'autre moderne (la République de Genève). Rousseau s'opposait à l'opinion de la majeure partie des "Philosophes" qui admiraient souvent les institutions anglaises, modèle d'équilibre des pouvoirs loué par Montesquieu et Voltaire. Rousseau s'opposait également au principe même de la démocratie représentative et lui préférait une forme participative de démocratie, calquée sur le modèle antique. Se borner à voter, c'est, selon lui, disposer d'une souveraineté qui n'est qu'intermittente. En revanche, il s'opposait à la diffusion massive des savoirs, comme le montre son Discours sur les sciences et les arts qui y voit la cause de la décadence moderne. Le modèle de Rousseau est bien plus Sparte, cité martiale et par certains aspects communiste qui avait déjà inspiré La République de Platon, qu'Athènes, cité démocratique, bavarde et cultivée. Certains critiques universitaires — comme l'Américain Lester G. Crocker — particulièrement sensibles au modèle d'autarcie et d'unité nationales de Rousseau lui ont reproché d'avoir favorisé le totalitarisme moderne. Cette opinion reste bien sûr minoritaire, mais elle témoigne de la force polémique qu'ont encore de nos jours les écrits du "Citoyen de Genève".

[modifier] Œuvres

Page de garde du « Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes  » de Jean-Jacques Rousseau, fruit d'un concours lancé par l'Académie de Dijon
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Page de garde du « Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes  » de Jean-Jacques Rousseau,
fruit d'un concours lancé par l'Académie de Dijon
Wikisource propose un ou plusieurs textes de ou sur Jean-Jacques Rousseau dans le domaine public

Pour toutes les œuvres de Rousseau, l'édition de référence, riche en introductions, notes et variantes, est celle des Œuvres complètes, 5 tomes, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade. Le tome I (1959) comprend les œuvres autobiographiques ; le tome II (1961), la Nouvelle Héloïse, les pièces de théâtre, et les essais littéraires ; le tome III (1964), les écrits politiques ; le tome IV (1969), les ouvrages relatifs à l'éducation, la morale et la botanique ; le tome V (1995) les écrits sur la musique, la langue et le théâtre, ainsi que les textes historiques et scientifiques.

[modifier] Citations

  • « Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme. » (Du contrat social)
  • « L'impulsion du seul appétit est esclavage, et l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté. » (Du contrat social)
  • « Il est vrai qu'Aristote [...] distingue le tyran du roi, en ce que le premier gouverne pour sa propre utilité et le second seulement pour l'utilité de ses sujets ; mais [...] il s'ensuivrait de la distinction d'Aristote que depuis le commencement du monde il n'aurait pas encore existé un seul roi. » (Du contrat social)
  • « Conscience ! Conscience ! Instinct divin. » (Émile ou De l'éducation)
  • « Quoiqu'en disent les moralistes, l'entendement humain doit beaucoup aux passions, qui d'un commun aveu lui doivent beaucoup aussi. » (Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes)
  • « L'homme est né libre, et partout il est dans les fers. » (Du contrat social)
  • « Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit, et l'obéissance en devoir. » (Du contrat social)
  • « Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire ceci est à moi et trouva des gens assez simples pour le croire fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs n'eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables: Gardez-vous d'écouter cet imposteur; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n'est à personne. » (Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes)
  • « J'ai toujours remarqué que les gens faux sont sobres, et la grande réserve de la table annonce assez souvent des mœurs feintes et des âmes troubles. » (Julie ou la Nouvelle Héloïse)
  • « La liberté est un aliment de bon suc, mais de forte digestion. Il faut des estomacs bien sains pour la supporter. » (Considérations sur le gouvernement de Pologne)
  • « [...] la parole étant la première institution sociale ne doit sa forme qu'à des causes naturelles. » (Essai sur l'origine des langues, I)
  • « Comme les premiers motifs qui firent parler l'homme furent des passions, ses premières expressions furent des tropes. Le langage figuré fut le premier à naître, le sens propre fut trouvé le dernier [...] D'abord on ne parla qu'en poésie ; on ne s'avisa de raisonner que longtemps après. » (Essai sur l'origine des langues, III)
  • « Jamais on ne corrompt le peuple, mais souvent on le trompe, et c'est alors seulement qu'il paraît vouloir ce qui est mal. » (Du contrat social, II)
  • « J'aurais aimé les hommes en dépit d'eux-mêmes. » (Rêveries du promeneur solitaire)

[modifier] Bibliographie

[modifier] Ouvrages généraux

[modifier] Ouvrages spécialisés
  • Jacques Derrida, De la grammatologie, Paris, Minuit, 1997, ISBN 2707300128.
  • Victor Goldschmidt, Anthropologie et politique, Paris, Vrin, 2000, ISBN 2711603113.
  • Robert Dérathé, Jean-Jacques Rousseau et la science politique de son temps, Paris, Vrin, 2000, ISBN 2711601781.
  • Roger D. Masters, La philosophie politique de Rousseau, traduit de l’américain par G. Colonna d’Istria & J.-P.Guillot, Lyon, ENS Editions, 2002, ISBN 2847880003.
  • Catherine Kintzler, Poétique de l'opéra français de Corneille à Rousseau, Paris, Minerve, 2006, ISBN 2869311117.
  • André Charrak, Raison et perception : fonder l'harmonie au XVIIIe siècle, Paris, Vrin, 2002, ISBN 2711614980.


[modifier] Articles et recueils d'articles
  • Rousseau et la philosophie, Sous la direction d'André Charrak et de Jean Salem, Paris, La Sorbonne, 2004, ISBN 2859445110.
  • Rousseau et les sciences, Sous la direction de Bernadette Bensaude-Vincent et Bruno Bernardi, Paris, L'Harmattan, 2003, ISBN 2-7475-5100-8.
  • Musique et langage chez Rousseau, Etudes présentées par Claude Dauphin, Oxford, Voltaire Foundation, Studies on Voltaire and the eighteenth century 2004:08, ISSN 0435-2866.
  • Thibaut Fleury, « Le droit des gens dans la pensée de Jean-Jacques Rousseau », in Annales d'histoire du droit, de philosophie du droit, de sociologie du droit et droit du procès, Paris, Institut Michel Villey 2006, pp.295-335

[modifier] Biographies et fictions

[modifier] Liens

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Généralités

[modifier] Sujets particuliers


Philosophie des Lumières

D'Alembert · Pierre Bayle · Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 · Denis Diderot · Encyclopédie · Franc-maçonnerie · D'Holbach · Kant · Locke · Montesquieu · Rationalisme · Révolution française · Jean-Jacques Rousseau · Tolérance · Voltaire



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Rousseau est l'abréviation botanique officielle de Jean-Jacques Rousseau.
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