Croix (symbole)
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Le terme croix vient du mot latin crux qui a le sens de « poteau », « gibet », voir « potence ». (voir crucifixion) Le terme grec pour désigner le même objet est stauros, dérivé lui de la lettre tau.
Le terme perdit son sens morbide avec le culte de la croix par les chrétiens. Mais en latin, le verbe cruciare signifie « torturer ».
Le Robert historique de la langue française donne comme définition :
Du latin crux, crucis, désignant plusieurs sortes d'instruments de supplice : le pal, la potence, la croix. L'usage de cette dernière apparaît à l'époque des guerres puniques
- (264-141 av. J.C.). Le supplice de la croix était réservé aux esclaves, puis à ceux, malfaiteurs et voleurs, qui n'avaient pas le titre de citoyens romains. Dès Plaute (254-184 av. J.C.), crux est courant en latin et entre dans des locutions proverbiales ; il prend le sens de «torture morale» et, par métonymie**, désigne le tourmenteur.
La langue de l'Église l'utilise pour désigner la croix du Christ (appelée Vraie Croix ou Sainte Croix). Le culte de la croix apparaît chez les premiers fidèles, mais ne figurent pas sur leurs monuments avant le Ve s., sinon sous les formes cryptées du T, de l'X ou de l'ancre.
Cet article traduit du numéro de mars/avril 1986 du Bethel Ministries Newsletter donne un très bon descriptif de la signification et de l'histoire de la croix chrétienne.
Sommaire |
[modifier] Origine
Un empereur romain, Constantin le Grand se prépare pour une bataille lorsqu'il ressent le besoin de recevoir l’aide des dieux. L’histoire raconte qu’il vit dans le ciel une lumière éblouissante en forme de croix ainsi que les mots: « Tu vaincras par ce signe ». L’ayant adopté comme étendard pour son armée, il gagne une série de victoires décisives qui firent de lui le seul maître de l’Empire romain à partir de 324 de notre ère.
À partir de ce moment-là, l'Église romaine devint la religion officielle de l’Empire et acquit rapidement prestige, popularité et puissance. À la même époque, la croix devint le symbole officiel de l’Église. Progressivement, elle orna les monuments religieux, fut érigée au sommet des collines et des montagnes, aux carrefours et sur les places publiques. Des millions de personnes l’accrochèrent à leur cou et aux murs de leurs maisons.
[modifier] Diversité et origine
En réalité, il existe de nombreuses sortes de croix dont seulement quelques-unes sont représentées ici. Celle qui est la plus utilisée dans la chrétienté aujourd’hui, c’est la croix latine. En effet, beaucoup pensent que c’est la forme de l’instrument d’exécution sur lequel Jésus souffrit une mort atroce. Bien que l’on utilise une véritable croix pour de nombreux rites et lors de cérémonies religieuses, d’autres fois, on se contente de faire le signe de la croix en la dessinant de la main.
Cependant, l’usage de la croix en tant que symbole religieux remonte beaucoup plus loin que l’époque du Christ et n’est donc pas d’origine chrétienne. On en a un exemple dans la très ancienne religion indienne. Dans la grotte d’Elephanta, on peut voir une croix au-dessus de la tête d’un personnage qui massacre des nouveau-nés. Dans une autre peinture ancienne, le dieu Krishna est représenté avec six bras dont trois tiennent une croix.
Quand les conquistadors espagnols envahirent les Amériques, ils furent surpris de découvrir des croix à usage religieux dans de nombreux endroits. Dans l’ouvrage Curious Myths of the Middle Ages, l’auteur Baring-Gould écrit : “Dans l’État d’Oaxaca [Mexique], les Espagnols s’aperçurent que l’on avait érigé des croix de bois comme symboles sacrés. (…) En Amérique du Sud, ce même signe était considéré comme symbolique et sacré. Il était révéré au Paraguay. Au Pérou, les Incas honoraient une croix sculptée d’une seule pièce dans le jaspe. (…) Les Muyscas de Cumana croyaient que la croix (…) était dotée du pouvoir de chasser les esprits mauvais; en conséquence, on plaçait les enfants nouveau-nés sous sa protection.”
Dans d’autres pays, la croix était également révérée dans l’Antiquité et on lui attribuait des pouvoirs mystiques. Une encyclopédie (Cyclopædia of Biblical, Theological, and Ecclesiastical Literature) fait l’observation suivante : “On trouve le signe de la croix comme symbole sacré chez plusieurs nations de l’Antiquité que l’on peut en conséquence qualifier (…) d’adeptes de la croix. (…) Le symbole de la croix semble avoir eu les significations les plus variées. Parfois, il renvoie au phallus [utilisé dans le culte du sexe], d’autres fois, à la planète Vénus.”
Montrant que la croix n’était pas un symbole utilisé par les premiers chrétiens, un livre (Records of Christianity) déclare: “La croix n’était même pas franchement employée dans la décoration des églises. (…) Le premier symbole du Christ a été le poisson (IIe siècle); sur les premières tombes sculptées, il est représenté sous les traits du bon berger (IIIe siècle).” J. Hall (dans son Dictionary of Subjects & Symbols in Art) écrit également: “Après la reconnaissance de la chrétienté par Constantin le Grand, et encore plus à partir du Ve siècle, la croix commença à être représentée sur des sarcophages [cercueils de pierre], des lampes, des coffrets et d’autres objets.” (C’est nous qui soulignons.) Sir Wallis Budge ajoute (dans Amulets and Talismans) : “La croix ne devint pas le principal emblème et symbole de la chrétienté avant le IVe siècle.”
Il est intéressant de noter également que la croix que Constantin aurait vue dans le ciel et utilisée ensuite comme son étendard militaire n’était pas la croix latine, mais le signe [Graphisme — Caractères grecs] que certains spécialistes considèrent comme le symbole du culte solaire (Constantin était d’ailleurs un adorateur du soleil) et que d’autres identifient au chrisme, le monogramme du Christ (khi et rô, les deux premières lettres du mot “christ” en grec).
[modifier] Référence
- élément Cyclopedia of Biblical, Theological, and Ecclesiastical Literature
- élément Strong’s Exhaustive Concordance of the Bible
- élément Dictionary of Subjects & Symbols in Art
[modifier] Définition
La croix est un symbole en forme d'intersection, formée de deux lignes ou plus.
La région est une zone définie par l'intersection (il y a ainsi en général 4 régions).
- croix latine ou « christique » (le second terme est peu usité) †
- croix en tau ou de saint Antoine
- croix de Saint-André
- croix de saint Pierre (croix latine inversée)
- croix basque
- croix celtique
- croix papale
- croix grecque (les branches sont de même longueur et se croisent en leur milieu) +
- Ankh ou croix ansée (Égypte antique) ☥
- croix fleur-de-lysée
- croix fourchée ("Y", croix en tau dont la branche supérieure est brisée vers le haut)
- croix pointue trois pattes plaine et une pointe/pique vers le bas)
- croix potencée (croix grecque avec des tau aux extrémités de chaque branche)
- croix ancrée (croix grecque avec des ancres aux extrémités de chaque branche)
- croix russe (croix grecque avec des barres sur les branches inférieures et supérieures)
- croix tréflée (croix grecque avec des trèfles aux extrémités de chaque branche)
- croix de Lorraine ou patriarcale ☨
- croix de Malte ou pattée (les pattes peuvent être pleine ou évidée comme ici) ✠
- croix de Jérusalem (croix grecque dont chaque région contient une croix grecque)
- croix Occitane
- croix gammée ou Svastika (selon le sens de rotation)
- Mundolsheim
- Croix huguenote
- Croix scandinave
- Croix dominicaine
[modifier] Galerie
croix latine ou croix de la passion (dite christique) |
Croix de saint Pierre (crucifié à l'envers selon la légende) |
crux commissa avec une anse égyptienne (chrétiens coptes) |
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crux decussata ou croix de saint André |
roue solaire, croix à roue avec quatre rayons ; symbole ancien (pré-chrétien) de lumière et de soleil (peuples asiatiques et germains) ; base de la Croix celtique |
le swatiska dérive de la roue solaire avec interruption du cercle |
forme carrée de la précédente, parfois appelée crux dissimulata (christianisme antique) , approchée de la lettre grecque gamma, d'où crux gammata : croix gammée |
branches horizontales de longueur déifférente : la croix archi-épiscopale, ou croix patriarcale ; confondue avec le symbole de Jeanne d'Arc, elle devient ensuite la croix de Lorraine |
croix triple dénommée croix papale, également croix hiérophante. Emploi : Rose-Croix français et partisans de Saint de Guaita |
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croix de Jérusalem, insigne des chevaliers de la Sainte Tombe (les cinq croix figurent les cinq blessures du Christ) |
croix à béquilles, base de la croix de Jérusalem, connue des mérovingiens qui frappent monnaie avec ce symbole. Reprise par lesscouts de France (fondés par le Père Jacques Sevin) |
croix à trèfle, reprise des druides (plante magique) par saint Patrick, qui aurait expliqué la sainte trinité à ses coreligionaires à l'aide d'une feuille de trèfle ; devient l'emblème de l'Irlande |
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croix de Malte, ou croix de saint Jean (même origine) |
Croix pattée, ressemblant à la croix de Malte, dérivant de la crux quadrata. Présence dans le choeur de l'église byzantine d'Advat, en Israël |
croix à enfoncer ; forme de croix de saint Jacques (le Majeur) |
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croix basque ou lauburu |
croix occitane |
croix de l'Ordre du Temple' |
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- Bibliographie de cette partie :
- Le livre des Signes et des Symboles, pages 96-106
- I.Schwarz-Winklhofer et H.Biedermann
- éditions Grancher, traduit de l'allemand, mars 2005
- ISBN 9-782733-909-218
- Le livre des Signes et des Symboles, pages 96-106
[modifier] Voir aussi
- Croix monumentale
- Signe plus, en forme de croix