Allégorie
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(nom féminin)
Allégorie vient du grec αλλος, allos ("autre"), et αγορευειν, agoreuein ("parler en public"). Il s'agit d'une forme de représentation indirecte qui prend une chose (une personne, un être animé ou inanimé, une action) comme signe d'une autre chose, cette dernière étant souvent une idée abstraite difficile à représenter directement. Une allégorie est une figure rhétorique qui consiste à exprimer une idée en utilisant une histoire ou une représentation qui doit servir de support comparatif. La signification étymologique est : une autre manière de dire, au moyen d'une image figurative ou figurée.
Exemple : le Lion de Jean de La Fontaine est en fait une allégorie de la monarchie[1].
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[modifier] Différentes formes de l'allégorie
On peut distinguer entre l'allégorie figure de style, ou, plus précisément, figure d'élocution et l'allégorie comme procédé d'invention.
La première déborde rarement le cadre de la phrase. Il s'agit en fait d'une métaphore qui est présentée point par point. Par exemple, quand un amoureux s'écrie : « C'est une tigresse ! », il recourt à une métaphore. Mais s'il dit : « Cette tigresse me guette, puis bondit sur moi et me dévore le cœur », c'est une allégorie. Quand une telle allégorie se prolonge un peu, on parle en général de métaphore filée.
L'allégorie-invention tient une place plus importante et s'étend à tout un paragraphe, un chapitre ou même un livre. Ce type d'allégorie constitue alors une histoire où les personnages et les évènements ont un second sens symbolique.
[modifier] Allégories célébres
Les poètes antiques ont souvent eu recours aux allégories. Dans le chant VI (268-281) de l'Énéide, Virgile évoque les ombres infernales sous forme d'allégories errantes, le Chagrin, les Remords, la Peur, la Faim, pour finir par la Discorde :
Discordia demens vipereum crinem vittis innexa cruentis[2].
On retrouve la Discorde vaincue par la Joie dans l'Ode à la Joie de Schiller, mise en musique par Beethoven dans la IXe symphonie et choisie comme hymne Européen.
- Allégorie de la caverne : Une allégorie est un tableau constitué d'images ou de symboles ayant chacun un sens déterminé qu'il est possible de décrypter à partir de clefs d'interprétation précises [3]
- Allégorie de la Justice : une femme, dans une main un glaive, dans l'autre une balance, un bandeau lui couvrant les yeux (quoiqu'elle n'ait pas toujours les yeux bandés).
- Allégorie de la grenouille : Se laisser cuire à petit feu... [4]
[modifier] Arts plastiques
Dès l'antiquité, les sculpteurs ont représenté des idées abstraites sous formes de figures humaines ou animales, ou d'objets symboliques. Au moyen âge, l'art roman puis gothique utilisent l'allégorie dans la représentation des vices et des vertus, par exemple la Justice avec son glaive et sa balance, représentations qui connaîtront une longue popularité. La vogue de l'allégorie dans les beaux arts se développe aux XVIe et XVIIe siècles avec celle des livres d'emblèmes, et connaît son apogée dans l'art baroque souvent inspiré par l'ouvrage encyclopédique de Cesare Ripa, Iconologia (1593).
[modifier] Figures allégoriques nationales
- Allemagne : Germania
- Canada : le Mountie
- États-Unis : Uncle Sam, Columbia et Lady Liberty
- France : Marianne
- Suisse : Helvetia
- Angleterre : John Bull
[modifier] Voir aussi
[modifier] Autres acceptions
- Allégorie médiévale (en) en littérature médiévale et mythographie.
[modifier] Liens internes
- Allégorie de la caverne de Platon
- Dame Nature
[modifier] Liens externes
[modifier] Notes
- ↑ Le lion est une allusion à Louis XIV et permet au poète de représenter le pouvoir, Fables, Livre XI, fable I, le Lion
- ↑ La furieuse Discorde aux cheveux de vipère retenus par des rubans sanglants
- ↑ République, Livre VII, Les intégrales de philo, edition Nathan, 2005.
- ↑ Une allégorie du développement durable