Marcellin Berthelot
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Pierre Eugène Marcellin Berthelot, habituellement désigné sous le nom de Marcellin Berthelot, né le 25 octobre 1827 à Paris, mort le 18 mars 1907, était un chimiste, essayiste, historien des sciences, homme politique et académicien français. Il est le père du diplomate Philippe Berthelot.
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[modifier] Dénomination
La graphie Marcelin Berthelot est courante (jusque dans le Larousse et le Robert, sans compter de nombreuses rues françaises, d'établissements d'enseignement, qui l'utilisent, parfois en concurrence avec l'autre orthographe...). Toutefois, faute d'avoir vu l'acte de naissance du grand savant, un document important mentionne explicitement la graphie avec deux l : sa thèse de doctorat présentée à la Faculté des sciences de Paris en 1854, intitulée Combinaisons de la glycérine avec les acides, et reproduction artificielle des corps gras neutres (Paris : Mallet-Bachelier, 1854, 109 p.). Cet élément, ajouté au fait que la Bibliothèque nationale de France, dans ses catalogues, utilise des renvois vers la forme Marcellin Berthelot depuis les formes alternatives Pierre Eugène Marcellin Berthelot et Marcelin Berthelot, semble conclure en faveur des deux l. La naissance de Marcellin Berthelot étant survenue à Paris et l'état civil antérieur à 1860 ayant brûlé en 1871 lors de l'incendie de l'Hôtel de Ville, on devra se baser essentiellement sur les éditions originales des œuvres publiées par Marcellin Berthelot pour le choix de l'orthographe.
Cependant, dans un livre publié en 1902 chez Gauthier-Villars "1851-1901 Cinquantenaire scientifique de M. Berthelot", est publiée une photographie de la médaille commémorative remise à Berthelot. On y voit l'effigie du savant avec en haut les mots "MARCELIN BERTHELOT", avec un seul " L ". Cette médaille a été remise à Berthelot le 24 novembre 1901 au cours d'une cérémonie grandiose dans le Grand Amphitéatre de la Sorbonne. Y assistaient le Président de la République, du Sénat (Fallières), de la Chambre (Deschanel), du Conseil des Ministres (Waldeck-Rousseau), etc ... La France entière ainsi que la communauté scientifique internationale assistaient à cette cérémonie. On peut difficilement croire que, pour un tel évènement "médiatique", l'artiste de la médaille, M. Chaplain, n'ait pas reçu de l'administration l'orthographe exacte à graver ... mais ce n'est qu'une très forte présomption, pas une certitude absolue.
[modifier] Biographie
Pierre-Eugène Marcellin Berthelot, homme politique et chimiste savant, est né à Paris le 25 octobre 1827. Issu d'une riche famille dont le père était médecin et républicain convaincu, Berthelot fit de brillantes études au lycée Henri-IV, s'intéressant entre autres à l'histoire et à la philosophie. C'est là qu'il fit la connaissance de Renan qui avait quitté le séminaire et travaillait dans cet établissement comme maître d'études ; ils nouèrent entre eux une amitié qui devait durer jusqu'à la mort. (« Berthelot acheta une bible hébraïque, qui est encore, je crois, non coupée dans sa bibliothèque. Je dois dire qu'il n'alla pas beaucoup au-delà des shevas ; le laboratoire me fit bientôt une concurrence victorieuse » in Souvenirs d'Enfance et de Jeunesse d'Ernest Renan). En effet, c'est à la Faculté des Sciences de Paris qu'il entra par la suite. Il débuta vraiment ses recherches au laboratoire privé de Pelouze, un endroit où il pouvait expérimenter à sa guise puisque l'encadrement lui en laissait la possibilité. Il entra comme collaborateur pour aider à préparer les expériences scientifiques d'Antoine-Jérôme Balard, son ancien maître, au collège de France en 1851.
Comme plusieurs autres chimistes de son temps, Berthelot débuta ses recherches sur des composés organiques de nature assez complexe. Il obtint son doctorat en 1854 grâce à sa thèse sur la structure et la synthèse des graisses et sur les combinaisons du glycérol avec les acides. Berthelot a fait sur les synthèses beaucoup de recherches qui ont été fructueuses. Mais le domaine de ses intérêts était extrêmement large.
Berthelot a été professeur à l'École supérieure de pharmacie en 1859, professeur de chimie organique au Collège de France en 1865, une chaire que l'on créa à son intention. Il fut inspecteur général de l'enseignement supérieur en 1876.
Il a occupé les fonctions ministérielles suivantes :
- Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts, du 11 décembre 1886 au 17 mai 1887, dans le gouvernement René Goblet
- Ministre des Affaires étrangères, du 1er novembre 1895 au 23 avril 1896, dans le gouvernement Léon Bourgeois
La mort de Marcellin Berthelot est assez particulière : il avait maintes fois répété qu'il ne souhaitait pas survivre à son épouse Sophie, malade et, en effet, quelques minutes après la disparition de celle-ci, le 18 mars 1907, il s'éteignit lui-même.
Son jubilé scientifique fut célébré solennellement.
Désireux d'honorer le grand homme mais prenant acte des circonstances de sa disparition, le gouvernement qui décida le transfert des cendres de Marcellin Berthelot au Panthéon estima logique de ne pas le séparer de sa femme, qui fut inhumée avec lui. Pour cette occasion, Clemenceau, toujours caustique, aurait déclaré : « Ci-gît Marcellin Berthelot. C'est la seule place qu'il n'ait jamais sollicitée ».
[modifier] Apports
Marcellin Berthelot a été honoré pendant sa vie des plus hautes récompenses.
Parmi ses apports, on retiendra :
- Ses travaux en thermochimie,
- Ses travaux sur la réaction d'estérification
- Ses thèses sur les composés de synthèse,
- Ses recherches sur la chaleur, sur le principe de combustion,
- Ses recherches sur la saponification des corps gras, sur la glycérine,
tous travaux encore utiles de nos jours.
Son apport est aujourd'hui quelquefois controversé, en réaction au positivisme et au scientisme qui avaient cours à son époque. Selon Claude Allègre, le bilan de Marcellin Berthelot est terni par le fait qu'il ne reconnaissait pas la notion d'atomes. On lui attribue d'ailleurs cette phrase : Le monde n'a plus de mystère !
[modifier] Distinctions
- Membre de l'Académie de médecine (1863)
- Membre de l'Académie des sciences en 1873,
- Membre étranger de la Royal Society (1877),
- Lauréat de la Médaille Davy (1883)
- Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences en 1889.
- Lauréat de la médaille Copley (1900)
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Marcellin Berthelot fut élu à l'Académie française, le 28 juin 1900, au fauteuil 40, succédant à Joseph Bertrand, mort le 3 avril 1900. Sa réception officielle eut lieu le 2 mai 1901 par Jules Lemaître. Après sa disparition, survenue le 18 mars 1907, il fut remplacé, le 5 mars 1908, par Francis Charmes.
[modifier] Mandat électif
- Sénateur inamovible (1881-1907) (élu par la Chambre des députés)
[modifier] Bibliographie
- La Grande Encyclopédie (1885-1902).
- On lira avec intérêt un assez long passage que Renan lui a consacré dans Souvenirs d'Enfance et de Jeunesse.
[modifier] Liens internes
- La Valeur de la Science ;
- Claude Allègre, référence au dictionnaire amoureux de la science, (2005).
[modifier] Liens externes
- Fiches consacrées à Marcellin Berthelot sur le site de l'Académie française
- Sur l'apport scientifique de Marcellin Berthelot
Précédé par Joseph Bertrand |
Fauteuil 40 de l'Académie française 1900-1907 |
Suivi par Francis Charmes |
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