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Sociologie - Wikipédia

Sociologie

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La sociologie est l'étude des phénomènes sociaux humains.

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Le premier à avoir utilisé le terme « sociologie » est, contrairement à une idée très répandue en France, l'Abbé Sieyès dans Qu'est-ce que le tiers état ? (1788-1789) (voir § Historique du terme).

L'étude des phénomènes sociaux est en fait bien antérieure à l'abbé Sieyès (voir § Les fondations).

Sommaire

Historique du terme

Le premier à avoir utilisé le terme « sociologie » est contrairement à ce que l'on trouve dans la plupart des manuels l'Abbé Sieyès dans Qu'est-ce que le tiers état ? (1788-1789).

On attribue pourtant souvent ce terme à Auguste Comte. Il le fît effectivement resurgir dans son ouvrage le système de politique positive (1851-1854) ayant pour but de réunir et classifier tous les savoirs scientifiques, c'est à dire les sciences exactes telles que les mathématiques, la physique, la chimie comme les sciences humaines (telles que la psychologie, l'économie, et la sociologie) . En réalité, dans son système de pensée positiviste, Auguste Comte négligeait les sciences humaines au profit des sciences exactes.

Le jugement dépréciatif de Comte vis à vis de la sociologie s'explique par sa grande confiance dans les sciences déterministes dont il considérait les champ d'études comme illimités, il pensait que si l'on pouvait décrire scientifiquement et comprendre le fonctionnement des relations humaines à l'intérieur d'une société ainsi que les évolutions de cette société, on pourrait prévoir et remédier à tous les problèmes d'ordre social qui ne manquent pas d'apparaître au cours de l'histoire d'un peuple.

Note linguistique : le mot sociologie serait le premier mot hybride de la langue française, c'est à dire formé d'un préfixe latin (socio- vient de socius qui signifie « compagnon » ou, plus généralement, « ce qui est associé ») associé à un suffixe grec (-logie renvoie au grec logos, terme très polysémique signifiant initialement « la Parole », puis par suite, la rumeur, le discours, la Raison, le Verbe, et Dieu selon les contextes). Cette hybridation fut longtemps considéré comme une entorse au bon goût et aux règles de formation des néologismes. Sociologie fut cependant rapidement suivi d'autres, comme automobile (daté de 1876), et téléobjectif (1904). Aujourd'hui, entre autres du fait de la baisse de l'enseignement du latin et du grec et de l'habitude, les mots hybrides choquent moins, et les polémiques sur les légitimités ont disparu.

Les fondations

L'étude des sociétés n'a pas attendu l'invention du mot sociologie. La diversité des usages et des coutumes a interpellé les penseurs dès l'origine, en tout cas depuis qu'ils nous ont laissé des traces par l'écriture.

Le Grec ancien Hérodote , au Ve siècle av. JC, s'intéressait aux Egyptiens.

Ibn Khaldoun au XIVe siècle, dans la « Muqaddima », s'est intéressé aux « prolégomènes historiques » ...

Montesquieu, de même, au XVIIIe siècle, ne doit pas être oublié, notamment grâce à son œuvre De l'esprit des lois où il analyse le système politique britannique, en ne comprenant pourtant pas toutes les subtilités de la pratique politique britannique.

La volonté de constituer une « physique sociale », c’est-à-dire un savoir aussi peu discutable que la physique, mais à propos des activités humaines collectives, émerge cependant avec la montée du scientisme au XIXe siècle.

Le premier à défendre une théorie "scientifique" des phénomènes sociaux au début du XIXe siècle est Saint Simon (1760-1825, à ne pas confondre avec le duc de Saint-Simon).

Le mot sociologie naît d'une petite querelle... Lorsque Auguste Comte a voulu créer une science du social, il a d'abord voulu l'appeler « physique sociale » mais ce terme était déjà utilisé par un belge, Quetelet (qui étudiait les phénomènes sociaux avec des statistiques). Il décida donc de reprendre le mot déjà employé par Sieyès pour cette nouvelle science : la sociologie.

Auguste Comte, qui fut le secrétaire de Saint-Simon de 1817 à 1823, développa des théories sociologiques dans le système de politique positive (1851-1854). On le considère souvent en France comme un des pères fondateurs de cette science.

On compte souvent parmi les précurseurs de la sociologie Alexis de Tocqueville (1805-1859), pour ses études sur la Révolution française (L'ancien Régime ou la Révolution) ou sur les États-Unis (De la démocratie en Amérique). Il analyse ici les sociétés et compare la société américaine et les sociétés européennes. Il sera d'ailleurs un visionnaire en ce qui concerne le concept de moyennisation de la société.

La sociologie connut un développement intense et régulier au cours du XXe siècle. Émile Durkheim, qui s'inspira de certaines théories d'Auguste Comte pour renouveler cette science humaine, voulait en particulier « étudier les faits sociaux comme des choses »).

Un des enjeux de la sociologie étant de se constituer comme discipline autonome, Durkheim s'évertuera à la distinguer de la philosophie d'une part, de l'autre de la psychologie, dont il accusera son rival Gabriel Tarde [1]. Ses inspirateurs déclarés, outre Auguste Comte, furent Montesquieu et Rousseau, et la « division du travail » le pivot de son œuvre, là où précisemment le philosophe Durkheim rencontre le scientifique.

De Comte à Durkheim, le positivisme commence par une critique de l'économie politique, tout comme le marxisme, mais sur des postulats bien différents, concernant essentiellement la réalité accordée à la société comme existence antérieure à la personne et ontologiquement fondée[2].

Karl Marx est un autre penseur qui aura une profonde influence sur la pensée sociale et critique du XIXe siècle. C'est essentiellement en Allemagne [3] qu'il deviendra un référent théorique majeur de la sociologie avec l'École de Francfort.

Comprendre le fonctionnement des sociétés constitue l'espoir d'un moyen de lutter pour l'avènement d'un monde plus juste (Karl Marx), de fonder scientifiquement une morale laïque indépendante des prescriptions des religions (Emile Durkheim), de lutter contre les « fléaux » de la société que sont la pauvreté, l'alcool, l'immoralité (Le Play), contre la révolution parfois (Gustave Le Bon).

Émile Durkheim est souvent considéré comme le père fondateur de la sociologie française. Le premier, il posa les bases d'une méthodologie scientifique pour la sociologie, en particulier dans l'ouvrage Les règles de la méthode sociologique (1895) dans la continuité de La division du travail social (1893), livre qui est aussi sa thèse. Sa méthode repose essentiellement sur la comparaison de statistiques et de caractéristiques quantitatives, cherchant à se libérer du subjectivisme lié à toute donnée qualitative et à débarrasser de tout a priori moral ou moralisateur l'effort pour comprendre un « fait social » comme dans son ouvrage intitulé Le Suicide.

Max Weber, contemporain de Durkheim mais prenant un chemin différent, emploie la science politique, l'économie politique, la philosophie de la culture et le droit, l'étude des religions, qui sont selon lui, tout comme la sociologie, des « sciences de la culture ». Selon toute une tradition de la philosophie allemande (Wilhelm Dilthey notamment), ces sciences sont trop éloignées des sciences de la nature pour qu'elles puissent s'inspirer de leurs méthodes. Elle propose une compréhension des phénomènes collectifs plutôt que la recherche de lois (c'est la méthode dite compréhensive).

Une discipline en mutation, à la recherche de ses frontières, de ses points d'appui, et de passerelles

La sociologie contemporaine a, pour beaucoup, limité ses ambitions : elle se limite à l'étude des organisations humaines et institutions sociales, en utilisant principalement une méthode comparative ; elle s'est concentrée sur l'étude de l'organisation des sociétés industrielles complexes, c'est-à-dire des sociétés occidentales. Ce recentrage a laissé le domaine de l'étude des comportements de groupe à la psychologie sociale.

Par ailleurs l'anthropologie, née des conquêtes coloniales et de l'étude des peuples qu'elle appelera trop longtemps primitifs, recherche des traces de l'évolution de l'homme (comme espèce dans le cas de l'anthropologie physique et de l'évolution des sociétés dans celui de l'anthropologie sociale). Néanmoins, il faut noter que certains anthropologues ont aussi mené leurs études dans les sociétés industrialisées. Aujourd'hui, la sociologie et l'anthropologie se différencient plus par leurs méthodes et leurs théories, que par l'objet de leurs études.

La sociologie n'est pas faite d'un ensemble structuré autour des mêmes fondements et dans lequel tous les auteurs partageraient les mêmes conceptions de ce qui est scientifique et de ce qui ne le serait pas, de ce qu'il faut attendre de la science, du rapport à la modernité [4].

Les auteurs, les écoles et les courants choisissent tel critère ou tel autre (structurel, fonctionnel, conventionnel, etc.), tel concept heuristique contre tel autre, telle accroche au réel plutôt que telle autre (interactionnisme, institutionnalisme, régulationnisme, actionnisme, etc.) sans toujours préciser explicitement ce qu'ils retiennent et ce qu'ils rejettent des plans méthodologique et métaphysique où ils déploient leur projet politique et scientifique, où se sédimentent des traditions (manifestes ou oubliées par l'histoire de la discipline [5] ) et des conceptions du rapport social divergentes et pas forcément solidaires, voire peu enclines à discuter entre elles.

En conséquence, les modélisations philosophiques de cette science [6] elles-mêmes non seulement différent dans le temps mais leur poids propre tend lui-même à varier, voire à s'atténuer en même temps que les ambitions de la sociologie, si celle-ci ambitionne une sortie du « point de vue du spectateur » (Pierre Manent). Selon François Dubet, « la dispersion est devenue la règle et la combinaison des modèles remplace l'ancienne unité. Dans ce cas la crise d'une sociologie est aussi la crise de la sociologie en tant que type de pensée sociale de la "modernité" et de modèle global auto-suffisant ayant constitué, selon Nisbet par exemple, le projet même de cette discipline ».

Enfin, la question du partage contrarié de ce projet se répercute elle-même dans la propension de la discipline à tolérer ou exclure des penseurs qui ne se sont pas typiquement décrits comme sociologues (ainsi Michel Foucault sera reconnu par certains comme appartenant à la pensée sociologique et pas par d'autres) et des savoirs dont l'autonomisation est problématique [7].

Les méthodes sociologiques

L'étude des phénomènes sociaux se fait par le biais d'un certain nombre d'outils qui permettent au sociologue d'appréhender des phénomènes dont l'échelle dépasse ses possibilités de perception individuelle, mais aussi de limiter les inductions qu'il fait au cours de son travail. Parmi ces outils ont peut trouver :

Le sociologue est avant tout un être humain avec, entre autre, des sensations, des impressions et des opinions. Pour s'affranchir de cet état lors d'une recherche, l'application de méthodes reconnues par ses pairs permet au chercheur de légitimer son approche d'un phénomène social. Quoi observer ? Pourquoi ? Telles peuvent être les premières questions d'un chercheur sur l'objet de sa recherche. Généralement, les méthodes sociologiques se scindent en deux catégories complémentaires ; les méthodes quantitatives et les méthodes qualitatives.

Méthodes quantitatives

Les études quantitatives permettent l'étude des ensembles, la comparaison des unités vis-à-vis de tendances générales. La précaution à prendre au préalable est de définir des unités comparables et les indicateurs, ainsi que de savoir précisément ce que le chercheur veut comparer. Les limites des études quantitatives sont atteintes lorsque le chercheur s'interroge sur un phénomène unique ou sur des trajectoires biographiques. Les statistiques et les sondages sont les outils principaux de l'étude quantitative.

Méthodes qualitatives

Observation détaillée, description de situation, c'est-à-dire une analyse de discours, un outil de codage qui permettent de faire ressortir les typologies, des tendances générales etc. Ainsi, parmi les méthodes utilisées dans l'enquête sociologique, on retrouvera notamment l'entretien et l'observation.

Paradigmes sociologiques

Deux points de vue s'opposent souvent à l'intérieur de la sociologie : le paradigme holistique d'Émile Durkheim et le paradigme atomistique défini par Max Weber.

Paradigme holistique (Durkheim)

Celui d'Émile Durkheim est dit paradigme holistique. Pour lui et ceux qui se réclament de son héritage, la société est un holon, un tout qui est supérieur à la somme de ses parties, elle préexiste à l’individu et les individus sont agis par elle. Dans ce cadre, la société englobe les individus et la conscience individuelle n'est vue que comme un fragment de la conscience collective.

Selon ce point de vue, l'objet des recherches sociologiques est le fait social, qu'il faut traiter comme une chose, sa cause devant être cherchée dans des faits sociaux antérieurs. Le fait social, qui fait l'objet d'une institutionnalisation, est extérieur à l’individu et exerce une contrainte sur ce dernier. Les individus sont donc encadrés dans des institutions, elles-mêmes insérées dans des structures homologues les unes par rapport aux autres. La sociologie est alors la science des invariants institutionnels dans lesquels se situent les phénomènes observables.

Marcel Mauss imprimera une inflexion significative à cette doctrine en arguant de la nécessité de décrire complètement et dans leur totalité les formes dans lesquelles le phénomène apparaît pour révéler leur secret. Analyser le concret interdit de négliger la sensibilité au vécu.

Plus récent mais certainement porteur, Jean Baechler a développé un paradigme entre l'histoire et la sociologie, une méthode qui reprend certains axes des études simmeliennes, et qui se pose sur les fondements des critiques de la raison historique rencensées par R. Aron pour rendre compte du devenir des phénomènes sociaux macroscopiques. Voir "Nature et Histoire" (PUF) ou "Esquisse d'une histoire universelle" (Fayard)

Paradigme atomistique (Weber)

Le point de vue de Max Weber est différent, c'est le paradigme atomistique. Pour lui, et plus certainement encore pour Georg Simmel, chaque individu est un atome social. Les atomes agissent en fonction de motifs, intérêts, d’émotions propres et sont liés aux autres atomes. Un système d'interactions constantes entre les atomes produit et reproduit la société.

Selon ce point de vue, l'objet des recherches sociologiques est l'action sociale. Les acteurs n’agissent pas de façon mécanique. L’accent est porté sur la cause des actions sociales et le sens donné par les individus à leurs actions. On ne cherche plus des arrangements d’institutions mais un horizon de significations qui servent de références. L’institution est là mais elle sert les motifs et les intérêts des agents et les serre : c'est la « cage de fer » de la bureaucratie.

Autres paradigmes

D'autres paradigmes fonctionnent dans la sociologie. On peut citer l'idée que toute société doit organiser les conflits que fabriquent nécessairement les inégalités fondées sur des différences. Les concepts constituent un des outils qui permettent de décrire/interpréter le réel avec assez de rigueur pour élaborer une connaissance qui tende vers la scientificité. Ainsi, Durkheim a construit le concept de « fait social », celui d' « anomie ». Plus près de nous, Pierre Bourdieu a développé ses analyses grâce aux concepts d' « habitus », de « reproduction ».

Domaines d'études et courants de la sociologie

Quelques sociologues reconnus

Alain Accardo ~ Raymond Aron ~ Jean Baechler ~ Jean Baudrillard ~ Georges Balandier ~ Christian Baudelot ~ Ulrich Beck ~ Howard Becker ~ Daniel Bell ~ Jean-Michel Berthelot ~ Luc Boltanski ~ Raymond Boudon ~ Pierre Bourdieu ~ Philippe Breton ~ Alain Caillé ~ Patrick Champagne ~ Louis Chauvel ~ Aaron Cicourel ~ Lewis Coser ~ Michel Crozier ~ Fernand Dumont ~ Louis Dumont ~ Emile Durkheim ~ Norbert Elias ~ Harold Garfinkel ~ Ernest Gellner ~ Anthony Giddens ~ Erving Goffman ~ André Gorz ~ Charles Guebogo ~ Georges Gurvitch ~Jürgen Habermas ~ Paul Lazarsfeld ~ Gustave Le Bon ~ Frédéric Le Play - Charles Mackay ~ Herbert Marcuse ~ Marcel Mauss ~ Robert K. Merton ~ C. Wright Mills ~ Edgar Morin ~ Pierre Naville~ Jean Nizet ~ Vilfredo Pareto ~ Talcott Parsons ~ Arthur Ruppin ~ Renaud Sainsaulieu ~ Alfred Schütz ~ Dominique Schnapper ~ Georg Simmel ~ Anselm Strauss ~ Gabriel Tarde ~ W. I. Thomas ~ Emmanuel Todd ~ Alvin Toffler ~ Ferdinand Tönnies ~ Alain Touraine ~ Thorstein Veblen ~ Loic Wacquant ~ Max Weber ~ Immanuel Wallerstein ~ Harrison White

Auteurs ayant influencé la sociologie

John Dewey ~ Michel Foucault ~ Sigmund Freud ~ Claude Lévi-Strauss ~ Karl Marx ~ George Herbert Mead ~ Montesquieu ~ Ferdinand de Saussure ~ Gilbert Simondon ~ Alexis de Tocqueville ~ Ludwig Von Bertalanffy

Voir aussi

Le Wiktionnaire possède une entrée pour « sociologie ».

Notes

  1. Les approches psychologique, sociologique et philosophique entrent en concurrence, en complémentarité et/ou en confusion dès qu'il s'agit d'analyser les objets cruciaux de l'anthropologie (comme connaissance de l'homme dans son intégralité) comme, par exemple, les rapports de la magie et de la religion.
  2. « La conception durkheimienne renvoie en dernière instance à une thèse initiale, que l’on pourrait résumer ainsi : la société, comme lien solidaire, et indépendamment même du fait qu’elle constitue ou non un « sujet en grand format », comme Habermas en a fait le reproche à Durkheim, existe, et existe d’abord, irréductiblement, même si son existence peut être marquée par des variations ou des dysfonctionnements que Durkheim rassemble sous le concept d’« anomie ». Et en s’en tenant à cette thèse, dont il fait l’a priori de toute sa démarche, Durkheim est conduit, à son insu même, à évacuer la thèse inverse sans la prendre en considération, ne serait-ce qu’en vue de l’invalider : et si la société comme telle, justement, ça n’existait pas, au sens de cette existence antérieure et ontologiquement fondée affirmée et en quelque sorte promulguée par Durkheim ? S’explique alors que Durkheim puisse, à la fin du XIXe siècle écrire un ouvrage sur la division du travail social dans lequel il se livre à de minutieuses discussions avec le libéralisme spencérien, sans faire à aucun moment état de ce que, sur ce problème, une ligne de réflexion toute différente a été développée par Marx, que Durkheim refoule proprement de la démarche sociologique, par un véritable geste de censure, dont les effets ont été durables, alors qu’il serait difficilement soutenable que Marx soit resté complètement indifférent à une réflexion sur la nature du fait social et n’ait pas été concerné par le problème de la division du travail. On ne saurait reprocher à Durkheim d’avoir été en désaccord avec Marx, pour autant que ce désaccord eût été convenablement argumenté ; mais on peut s’étonner que ce désaccord ait pris la forme d’un pesant silence, dans lequel on pourrait finalement voir le témoignage d’une gêne, d’un déficit théorique artificiellement comblé par le refus implicite, voire même la crainte, d’avoir à s’expliquer à ce sujet.  » (Pierre Macherey)
  3. La réception de la pensée de Marx dans la sociologie française a été notamment abordée selon trois points de vue et/ou postures :
    • diachronique : Daniel Lindenberg (Le marxisme introuvable, 10/18, 1978) interroge ainsi la place du marxisme dans la sociologie officielle du début du XXe siècle ;
    • généalogique : Jacques Donzelot (L'invention du social, Fayard, 1984) analyse ainsi les stratégies discursives des passions politiques en rivalité dans la France de la Troisième République (l'idéal républicain, le libéralisme et le marxisme) ;
    • synchronique : Pierre Ansart (Les sociologies contemporaines, Seuil, 1990) positionne ainsi notamment vis-à-vis de la thèse marxienne de la lutte comme moteur de l'histoire, la pensée du changement social des grands sociologues français contemporains (Balandier, Boudon, Bourdieu, Crozier et Touraine).
  4. Voir « La fin de la grande illusion. Les sciences sociales, la modernité et l'État » par Peter Wagner (Futur Antérieur, n°11, 1992).
  5. La revue Anamnèse se propose aujourd'hui d'entretenir la mémoire des auteurs des sciences sociales et humaines oubliés.
  6. Que l'on songe, par exemple, à une sociologie d'inspiration phénoménologique à la manière d'Alfred Schütz ou à la dialectique d'inspiration pluraliste à la manière de Georges Gurvitch. Outre l'emprunt de théories (matérialisme, phénoménologie, structuralisme, etc.), les dialogues entre la sociologie et la philosophie se nouent encore autour de l'histoire de la philosophie (Raymond Aron par exemple), des théories de la connaissance (Durkheim le premier avec ses Formes élémentaires de la vie religieuse) et, last but not least, des visions historiques du monde (libérales, individualistes ou déterministes).
  7. Sur le rapport recherche académique/transformation sociale, les modes d'engagement de l'intellectuel, l'intellectualité et les « savoirs sociaux », voir notamment :

Bibliographie

Articles connexes

Éthique ~ Criminologie ~ expérience Milgram ~ sociobiologie ~ cognitivisme ~ race ~ ethnie ~ psychologie sociale ~ interculturel ~ analyse institutionnelle ~ démographie ~ ethnométhodologie ~ phénoménologie ~ dialectique ~ Gender Studies ~ multiculturel

Liens externes

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