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Judaïsme - Wikipédia

Judaïsme

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Cet article traite de la religion juive. L'histoire et la description des Juifs en tant que peuple, ainsi que leur culture "non religieuse", font l'objet d'une entrée séparée dans l'article : Juif.

Religion
Religions abrahamiques :
Judaïsme - Christianisme - Islam
   
Le judaïsme se base sur la Torah, dictée selon la tradition au Père des prophètes, Moïse, par le Dieu Un et Unique qui a créé le monde et fait sortir les enfants d'Israël fils d'Isaac fils d'Abraham, de la terre d'Égypte
Cet article fait partie de la série sur le
Judaïsme

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v · d · é

Le judaïsme est la religion pratiquée depuis l'Antiquité par les enfants d'Israël habitant le royaume de Juda, devenu la Judée, en terre d'Israël (à ne pas confondre avec l'État d'Israël).
Il s'agit de la première des religions abrahamiques, fondée sur la Loi mosaïque, les écrits prophétiques et les quelques autres Écrits, collectivement appelés Tanakh ou Bible hébraïque. Israël honore YHWH, Elohim au Nom ineffable, Un, Unique, omniscient, omnipotent, juste, charitable, miséricordieux, transcendant, ayant créé le monde, et continuant de s'impliquer dans sa destinée, contrairement au Dieu abstrait des philosophes. Il le démontre en faisant sortir les Enfants d'Israël d'Égypte.
C'est en Lui que croient également les chrétiens et les musulmans.
Le judaïsme se distingue de ces deux religions par la croyance que le Messie n'est jamais venu et reste à venir.

Deux courants, contenant chacun leurs sous-courants théologiques, existent actuellement dans le judaïsme :

  • le judaïsme rabbinique est majoritaire. Basé sur le Tanakh, la Loi écrite, mais aussi sur l'exégèse, la Loi orale, contemporaine du don de la Torah, sans laquelle le Tanakh ne peut être compris.
  • le judaïsme karaïte, minoritaire, ne se base que sur la Miqra (c'est-à-dire le Tanakh).

Sommaire

[modifier] Introduction

[modifier] Convention d'écriture : Juif ou juif ?

  • Juif s'écrit avec une majuscule, comme "Français" ou "Espagnol", quand il désigne un membre du peuple juif.
  • Lorsqu'il qualifie une appartenance religieuse, juif s'écrit avec une minuscule, comme chrétien ou musulman.

[modifier] Juif, Hébreu, Israélite, Israélien

  • L'Hébreu est un descendant d'Eber.On peut être Hébreu sans être Juif : c'est le cas de Terah, Loth, Ismaël, et même Abraham (le terme "juif" n'existe pas à leur époque). On peut aussi être Juif sans être Hébreu : c'est le cas des convertis au judaïsme.
  • L'Israélite est un descendant, biologique (pour autant qu'il ait maintenu ses croyances) ou spirituel, du patriarche Jacob qui, après avoir vaincu un ange, reçut le nom d'Israël.

Les Juifs descendent des Israélites du royaume de Juda. Le terme "judéen" a progressivement donné le terme "juif". Toutefois, la majorité des Israélites n'habitaient pas Juda, et ne se conformaient pas au judaïsme. Les Samaritains, bien que d'ascendance israélite, n'ont pas été reconnus comme tels par les Judéens revenant de l'exil babylonien, et ont dû centraliser leur culte sur le Mont Garizim. Leur Bible est légèrement différente, et ils n'incluent ni les Prophètes ni les Autres Ecrits dans leur canon. Il s'agit donc d'une communauté parente, mais pas d'une communauté juive. En revanche, ils sont Israélites, et certains sont Israéliens.

Bien qu'Israël abrite la plus grande communauté juive du monde, selon un recensement effectué en 2006, on peut être Juif sans être Israélien, ce qui est le cas de tous les Juifs vivant hors d'Israël (à l'exception des ressortissants israéliens, etc.). On peut être Israélien sans être Juif, puisqu'il y a des Israéliens chrétiens, musulmans, et même depuis peu agnostiques. On peut enfin être Juif et vivre sur la terre d'Israël, en refusant la nationalité israélienne.

  • Le Juif est donc un "Judéen", c'est-à-dire un descendant des Hébreux et appartenant au peuple juif, c'est aussi le religieux : religion et peuple étant lié. Si c'est un converti on en parlera uniquement en terme religieux, la religion du judaïsme comme celle de l'islam ou du bouddhisme. Israélite par hérédité ou par adoption, vivant selon les lois, coutumes et croyances du royaume de Judée, dont la capitale était Jérusalem.

Intéressons-nous au judaïsme en son terme ethnique, les Juifs descendent des citoyens du royaume de Juda, mais pas obligatoirement de la tribu de Juda : la première mention du terme Juif (Yehoudi) dans le Livre d'Esther désigne Mordekhaï, qui appartenait à la tribu de Benjamin, qui était fédérée par la Judée ; les Lévites et les Cohanim descendent de Lévi et non de Juda ; enfin, de nombreux Israélites revinrent à Juda et se fondirent à la population.

[modifier] Lieux saints du judaïsme en Israël

Article détaillé : Liste des lieux saints#Judaïsme.

La terre d'Israël est appelée dans la tradition juive "Terre Sainte" (Erets Ha-Qodesh). Des commandements spéciaux s'y rapportent tels que celui d'y habiter ou d'y respecter l'année sabbatique (jachère de la terre tous les sept ans et jubilé tous les cinquante ans). Le souhait du retour à une souveraineté juive sur Eretz Israel est une constante de la pensée juive, mais quelques-uns enseignent que cela serait assimilé à une tentative de rapprocher la venue du Messie qui ne peut venir que de Dieu.

Une ferveur particulière entoure Jérusalem, capitale fondée par le roi David, où se situait le Temple de Salomon, sur le Mont du Temple et où siégeait le Sanhédrin. On ne peut enterrer de morts dans l'enceinte de la ville.

Parmi les autres villes saintes on compte :

[modifier] Fondements et croyances du judaïsme

Article détaillé : principes de foi du judaïsme.

Le judaïsme s'appuie sur quelques croyances expressément statuées dans la Torah, comme l'existence de Dieu ou la création du monde ex nihilo, qu'il serait "hérétique" de remettre en question. Toutefois, hormis celles-là, aucune croyance n'a pris le statut de credo, dogme, liste ou "catéchisme", afin de ne pas figer le judaïsme dans des principes "a minima" sclérosants. De plus, le judaïsme n'étant pas centralisé sous l'égide d'une figure d'autorité universellement reconnue, comme le Pape dans le Catholicisme, aucune n'est acceptée par tous.

Cependant, si au temps de Flavius Josèphe, les pratiques et les traditions (dont la circoncision) étaient plus importantes que les concepts religieux, il a fallu, dès le Moyen-Âge, développer des axiomes afin de distinguer et sauvegarder le judaïsme lors des controverses avec d'autres monothéismes, à savoir le christianisme ou l'islam. La formulation la plus connue (mais sûrement pas la seule) est l'énoncé des 13 articles de foi de Maïmonide :

  1. Dieu Est.
  2. Dieu est Un; il n'y a d'autre unité que la Sienne.
  3. Dieu est incorporel.
  4. Dieu est Eternel (et antérieur au monde).
  5. Seul Dieu doit être honoré.
  6. La Révélation a eu lieu au travers des prophètes de Dieu.
  7. La prééminence de Moïse au sein des prophètes.
  8. La Loi de Dieu a été donnée sur le mont Sinaï.
  9. La Loi de Dieu est immuable.
  10. Dieu a la prescience de toutes les actions humaines (ce qui ne contredit pas qu'Il ait donné à l'homme le libre arbitre).
  11. Récompense des bonnes actions et châtiment des mauvaises.
  12. La venue du Messie.
  13. La résurrection des morts.

[modifier] Le monothéisme

Voir Monothéisme

Selon la tradition juive, le monothéisme fut la première croyance humaine, dévoyée par la génération des petits-fils d'Adam, et retrouvée par Abram. Toutefois, les tenants de la critique biblique estiment voir dans le "second commandement" l'indication d'un hénothéisme primitif. Le monothéisme se serait développé en réaction aux Hellènes.

Le judaïsme est farouchement monothéiste, rejetant le syncrétisme, le culte de "divinités mineures" ("Dieu et …"), d'esprits, ou d'incarnations, les doctrines de dualité (shtei reshouyot) ou de trinité, considérés comme apparentés au polythéisme.
Le judaïsme en a fait sa profession de foi biquotidienne, à déclamer lors de son dernier souffle.
(Source : Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, adaptation française sous la direction de Sylvie-Anne Goldberg, Bouquins, Cerf/Robert Laffont, 1996).

[modifier] La Torah, "Loi de Dieu"

Le judaïsme se distingue des autres religions révélées par le fait qu'il place au centre de la révélation la Torah (la Loi) à laquelle s'ajouteront les Neviim et les Ketouvim, l'ensemble formant le Tanakh ou Bible hébraïque (le terme d'Ancien Testament n'est pas employé). À partir du Ier siècle, le terme "Torah" désignera le Tanakh.

Le judaïsme karaïte (encore que tous les Karaïtes ne se revendiquent pas comme Juifs) se fonde, comme le judaïsme sadducéen avant lui, sur l'interprétation littérale du Texte - Miqra, (cf. le mot Qur'an est issu de la même racine). À la différence du judaïsme sadducéen, il inclut les Neviim et Ketouvim dans son canon, et croit donc au Messie et à la résurrection des morts.
Le judaïsme rabbanite, descendant du judaïsme pharisien, se base moins sur la lettre des versets que leur esprit. Celui-ci est mis en évidence par une exégèse orale, dénommée Loi orale, considérée avec autant de respect que la Loi écrite, et compilée plus tard sous forme de la Mishna, puis des Talmuds galiléen et babylonien.

La Loi de Dieu consiste, outre les croyances, en prescriptions (mitzvot) concernant aussi bien les rites, notamment les rites sacerdotaux des sacrifices dans l'enceinte du Temple de Jérusalem, que l'éthique (aspect essentiel du judaïsme : "Pour aimer Dieu, aime les hommes"), régissant les aspects du quotidien, transcendant ainsi l'aspect de "religion" pour devenir "mode de vie".

Le rôle du rite est d'amener le fidèle à sanctifier ses actions (c'est-à-dire les transcender, en les distinguant de celles du commun des mortels), car en vivant dans la Présence et la Crainte de Dieu, il Lui ressemble (Lévitique 19:2).

Sur le plan rituel, la lecture publique de la Torah se trouve au centre des fêtes et de l'office du Shabbat (cf. infra), accompagnée de textes connexes tirés des Neviim, appelés Haftarah.
Suivant le rite babylonien (c'est-à-dire le rythme préconisé par le Talmud de Babylone), toute la Torah est lue en un an, le cycle recommençant en automne à la fête de Sim'hat Torah ("La réjouissance dans la Torah").
Le cycle selon le Talmud de Jérusalem se résolvait en trois ans, mais il n'est plus guère suivi que par les Juifs Romaniotes depuis Maïmonide.

[modifier] Le messie et les temps messianiques

Articles détaillés : Messie dans le judaïsme et Temps messianiques.

Selon le judaïsme, le Messie est un homme, issu de la lignée du Roi David, qui amènera le monde à venir, une ère de paix et de bonheur, éternelle et dont bénéficieront toutes les nations de la terre. Il n'est pas encore venu : le fait d'avoir cru en la messianité de Jésus a séparé les Juifs des premiers Chrétiens, et certains Juifs hassidiques sont actuellement soupçonnés d'hérésie pour avoir affirmé la messianité de Menachem Mendel Schneerson.
D'ailleurs, un certain nombre de faux-messies ont été écartés tout au long de l'histoire juive, à la lumière des critères cités plus haut.

Cependant, si les temps messianiques sont une croyance généralement partagée, les avis sur le Messie divergent, et nombreux sont les Juifs, notamment les Juifs réformés, qui estiment pouvoir s'en passer.

En ce qui concerne le monde à venir, plusieurs conceptions se côtoient dans le judaïsme, et il n'y occupe en fin de compte qu'une place très accessoire.

[modifier] Symboles du judaïsme

Depuis le treizième siècle à peu près, le symbole du judaïsme est l'étoile de David (Maguen David) qui, selon la tradition, était l'emblème du roi David. Le plus ancien symbole du judaïsme est la Ménorah, chandelier à sept branches, qui se trouvait dans le Temple de Jérusalem.
Au fronton des synagogues sont également figurées les Tables de la Loi.

[modifier] Evolution du Judaïsme

[modifier] Aux temps bibliques

[modifier] La première religion abrahamique

Le judaïsme remonte, selon le Tanakh à Abraham, le premier monothéiste parti de Ur-Kassdim pour le Pays de Canaan, avec qui Dieu établit une Alliance, marquée par la circoncision au huitième jour (ou lors de l'inhumation, pour un enfant mort-né).
Ce Dieu, identifié au Dieu Suprême (Gen. 14:22), est alors perçu comme un dieu familial, clanique ou tribal, mais non universel. Le patriarche Jacob, futur Israël, petit-fils d'Abraham, s'émerveille de Son omniprésence à Béthel (Gen. 28:16) -- selon les tenants de l'hypothèse documentaire, les versets Exode 6:2-3, selon lesquels Dieu n'était connu des Patriarches que sous le Nom de El Shaddaï, signifie simplement qu'Il était à la base la divinité (El) de Shaddaï, une cité amorite de l'ère du Bronze tardif, située sur les rives de l'Euphrate, en Syrie du Nord (actuellement, Tell eth-Thadyen).

[modifier] Le yahwisme

Descendus en Égypte lors d'une famine, les Israélites sont réduits en esclavage, avant de s'en extraire sous la conduite de Moïse, un Hébreu (Lévite, pour être précis) de culture égyptienne (Il est à noter que l'historicité, tant de Moïse que de l'Exode, n'a pas été confirmée par l'archéologie). Dieu est présenté comme YHWH (un Tétragramme dont la prononciation a été perdue après la destruction du Second Temple), créateur du monde, et de tout ce qu'il contient, y compris le temps, donc transcendant, omnipotent et éternel. Son culte s'accompagne d'une éthique extrêmement rigoureuse, comme en témoigne le Décalogue, faisant correspondre des injonctions par rapport à Dieu avec des injonctions par rapport à l'homme.
La seconde de ces injonctions, l'interdiction de rendre culte à d'autres divinités que ce Dieu "exclusif" (ou "jaloux") a conduit les tenants de l'histoire deutéronomiste à formuler que cette religion "révélée", le yahwisme, ne professait pas le monothéisme, mais la monolâtrie, s'inspirant peut-être d'Akhénaton, rendant culte à un seul dieu, sans remettre en cause l'existence d'autres divinités. Cependant, héno- ou monothéiste, ce système de pensée révolutionnait les concepts polythéistes environnants.

[modifier] Les prophètes

Bien que présents tout au long du récit biblique, leur rôle s'accroît avec les Rois, particulièrement après le schisme d'Israël en deux royaumes, le royaume d'Israël au Nord et le royaume de Juda au Sud, à la suite du règne de David et de Salomon, lequel a marqué l'apogée du royaume unifié, au détriment du petit peuple. Revers de la cosmopolité de la cour, les cultes étrangers y pénètrent et contaminent le peuple, surtout celui d'Israël, plus pauvre (selon l'hypothèse documentaire, il y eut toujours deux royaumes d'ancestralité commune, mais distincts, tous deux aussi polythéistes l'un que l'autre). Lorsque les deux royaumes tombent à deux siècles d'intervalle, nul ne doute qu'il s'agit de la prédiction des prophéties, de leurs imprécations contre l'idolâtrie, les inégalités sociales et les cultes pratiqués sans souci de leur essence. Pourtant, il faut également accorder foi à leurs visions eschatologiques d'une ère de paix universelle. La doctrine abrahamique devient universelle.

[modifier] La reconstruction du Temple

70 ans après le début de l'Exil de Babylone, les Judéens retournent sur leur terre lors du règne de Cyrus II (Koresh), sous la conduite d'Ezra, Néhémie et Zorobabel, auxquels succèdent la Grande Assemblée. C'est une période de réformes religieuses et de "purification ethnique" (voir les réformes d'Ezra et la répudiation des épouses cananéennes). Les habitants du royaume nordiste ne sont pas admis dans l'Assemblée, et forment le samaritanisme.

[modifier] L'ère du second Temple

La province de Judée passe par plusieurs dominations successives. Plusieurs "sectes" religieuses se font concurrence, tant pour le pouvoir que pour la détermination de l'orthodoxie.

[modifier] La noblesse sacerdotale : Sadduccéens et Boéthusiens

Les Sadducéens et les Boethusiens, classes sacerdotales disciples de Sadok le Prêtre et Boethus, proches du pouvoir, ne reconnaissant d'autre autorité que la Torah, prise à la lettre et tenant des registres extrêmement précis afin d'étayer les lignées sacerdotales. C'est ce souci généalogique qui a conduit les théoriciens de l'hypothèse documentaire à supputer un rédacteur P (Prêtre).

[modifier] Les Pharisiens

Les Pharisiens, descendants des zougot, s'appuient sur certaines exhortations prophétiques ("Je hais vos fêtes"), pour chercher à appliquer les rites autant dans la lettre que l'esprit, celui-ci ayant parfois préséance. Ils se transmettent pour ce faire une exégèse orale du Tanakh de père à fils et de maître à disciple. Ils reçoivent un large soutien du peuple, et dès l'époque de Shimon ben Sheta'h, dominent la vie religieuse, via le Sanhédrin.

[modifier] Les Esséniens

Les Esséniens, ascètes se repliant dans le désert, prônent une voie de détachement. Ils sont assez proches des Pharisiens, mais développent des idées propres à consonance apocalyptique, parlant, par exemple, d'un combat des fils de la lumière contre ceux de l'obscurité.

[modifier] Les Zélotes

Les Zélotes (Sicaires), sont également proches des Pharisiens, mais fort portés à la guérilla contre les envahisseurs, surtout Romains. Instigateurs de la révolte contre Rome, leur mouvement périt à Massada. Cette classification est tributaire du récit de Flavius Josèphe et de ses "quatre sectes". Il est toutefois probable que d'autres mouvements existaient, et que l'hégémonie du judaïsme pharisien mettra plusieurs siècles à s'établir.

[modifier] Dans l'exil

[modifier] Le karaïsme

Selon la tradition karaïte, le karaïsme naît à Babylone entre le septième et le huitième siècle EC, lorsqu'un jeune érudit persan d'ascendance davidique, Anan ben David, se proclame anti-exilarque suite à un désaccord plus politique qu'idéologique, et décide de ne trancher les questions de Halakha (cf.infra) qu'en fonction la Loi écrite, au détriment total de la Loi orale. En ces temps troublés de conquête musulmane et de remise en question religieuse, cette atteinte au monopole des Gueonim, directeurs des académies talmudiques de Babylone, sur la vie juive est bien accueillie.

Toutefois, des sources karaïtes du XXe siècle (les livres de Ya'acov Al-Qirqisani) tendent à suggérer qu'Anan ben David ne fonda "que" l'ananisme, qui différait sensiblement du karaïsme et ne le rejoignit que dans les siècles qui suivirent. Ya'acov Al-Qirqisani mentionne aussi le courant benjaminite qui, bien que se basant sur la lettre plutôt que l'esprit du Texte, ne rompt pas aussi formellement avec le pharisaïsme, devenu la judaïsme rabbinique, et est donc compté comme initialement distinct du karaïsme.

Le karaïsme dépendant de l'exégèse personnelle, d'autres courants ont vu le jour, notamment l'ashérisme et, plus récemment le talmidisme.

Les communautés karaïtes les plus importantes se trouvaient en Crimée et en Égypte. Elles se trouvent actuellement aux États-Unis et en Israël (à Ramla), après avoir été chassées d'Égypte vers les années 1952-1956. Quelques petits groupes demeurent en Lituanie.

[modifier] Le judaïsme rabbinique

Le judaïsme rabbinique s'est construit historiquement autour des rabbins, spécialistes de la loi orale. Mais il s'est diversifié au XIXe siècle, et on a vu apparaître une relative contradiction dans les termes : des rabbins qui ne suivent pas strictement la loi orale.

  • Le judaïsme orthodoxe place la halakha au centre de son système de valeurs. Est juif orthodoxe celui qui reconnaît devoir se conduire selon la Halakha (corpus de règles établies par la tradition orale, depuis le Talmud jusqu'à aujourd'hui).

Au fur et à mesure du temps, la Halakha a été codifiée par des recueils de lois faisant autorité pour les générations futures.

Exemple : le Rambam (Maïmonide) écrivit un code de Lois appelé Michné Torah, qui fut, avec les œuvres du Roch (acronyme du sage Rabbénou Acher) et du Rif (Rabbi Itzhak Elfassi), un des piliers du Choulkhan Aroukh. Le Choulkhan Aroukh, écrit par Rabbi Yosef Caro au XVIe siècle marque un jalon important dans l'élaboration de la halakha. En effet, après le Choulkhan Aroukh, il devient difficile d'aller à l'encontre de décisions considérées comme les synthèses ultimes en matière de halakha.

Difficile ne veut pas dire impossible : il existe de nombreux cas dans lesquels de grands maîtres de la Tradition juive (Gaon de Vilna, Hafets Hayim) ont tout de même tranché différemment du Choulkhan Aroukh.

Cependant, un juif orthodoxe reconnaît cette chaîne de transmission de la halakha dans son intégralité, au contraire des juifs libéraux (qui ne lui accordent pas d'importance majeure) et des Massorti (qui s'autoriseront à remonter à une décision du Talmud remise ensuite en cause par la chaîne des Maîtres de la tradition orale pour justifier une pratique plus conforme aux mœurs de l'époque contemporaine).

Le judaïsme orthodoxe met donc particulièrement l'accent sur l'adhésion à la Loi, de la Torah à la Halakha, et au respect des traditions établies.

Les orthodoxes considèrent comme non valables les décisions prises par les autres courants, les conversions au judaïsme qu'ils réalisent et l'autorité de leurs rabbins.

Si le respect dû à la Halakha est primordial pour les orthodoxes, le paysage juif orthodoxe est cependant très coloré en fonction de l'importance donnée à l'étude, à la vie communautaire, aux études profanes ou à l'importance de la Terre d'Israël.

Les Hassidim, les sionistes-religieux, les modern-orthodox aux Etats-Unis ou les 'Harédim en Israël sont tous des Juifs orthodoxes.


  • Le judaïsme réformé apparaît en Allemagne dans la première moitié du XIXe siècle, se basant sur les idées de Moïse Mendelssohn. Ardemment défendu par le Rav Abraham Geiger et combattu par l'orthodoxie, il reste centré sur les rabbins, mais remet assez largement en cause la Torah orale, nie son origine divine, en admettant toutefois qu'elle ait pu être inspirée (mais non codifiée, encore moins rédigée) par Dieu. La halakha est donc sujette au choix personnel du fidèle.

Initialement conçu pour "ramener les Juifs à la synagogue" en "modernisant" la religion, le judaïsme réformé a connu un grand succès aux États-Unis, mais demeure beaucoup plus modeste dans le reste du monde.
En France, il connaît un moindre succès que le judaïsme orthodoxe, une grande partie de la population juive étant sépharade et assez encline à conserver ses traditions.

A noter que "Judaïsme libéral" et "réformé" ne sont pas forcément synonymes : il existe deux communautés distinctes en Angleterre, et bien que la base théorique soit la même, les "réformés" sont beaucoup plus traditionnels que les "libéraux".

Courant médian, attaché aux traditions, il regroupe des éléments "orthodoxisants" comme le Rav Abraham Joshua Heschel, et des tendances libérales.
Comme le judaïsme réformé, le judaïsme conservative est surtout présent aux USA. Il connaît également un certain succès en Israël.

Né comme une tendance philosophique naturaliste, il croit en un Dieu plus proche de Plotin que de la Torah, à laquelle il dénie tout caractère. Parfois soupçonné d'athéisme, il insiste tout de même sur les traditions, mais donne la prérogative à la communauté pour définir quelle tradition est à respecter.

[modifier] Dénominations juives en Israël

Voir l'article Judaïsme en Israël

Bien que les précédentes dénominations soient connues des Israéliens, ceux-ci tendent à classer la judaïcité de l'individu en fonction de son observance religieuse.

  • La plupart des Juifs Israéliens d'origine occidentale se classifient comme "hilonim" (profanes, séculiers). Leur judaïté peut être un facteur important dans leur vie, mais ils la distinguent soigneusement des croyances et pratiques religieuses traditionnelles. Cette portion de la population ignore largement toute vie religieuse organisée, que ce soit celle du rabbinat israélien, de mouvance orthodoxe affirmée, ou celle des mouvements progressistes de la Diaspora. Ils répondent au téléphone lors de l'office du Shabbat, auquel ils n'assistent qu'à la Bar Mitzva du petit cousin, parlent au rabbin comme au voisin, fêtent les grandes commémorations en allant pique-niquer, mais n'en restent pas moins profondément conscients de leurs "appartenances".
  • La plupart des Juifs d'origine "orientale" (méditerranéenne, moyen-orientale ou d'Asie Centrale) se définissent comme massortim (traditionnels), ce qui n'a rien à voir avec le mouvement du même nom.

Les termes "profane" et "traditionnel" sont particulièrement ambigus en Israël, et se chevauchent souvent. On est souvent le "traditionnel" ou le "profane" de quelqu'un.

  • Le terme "Orthodoxe" (Ortodoxi) est fort déprécié par la population isrélienne, laïque comme religieuse. Néanmoins, le spectre couvert par cette dénomination en Diaspora se retrouve en Israël, avec quelques variations. Ils représentent un pourcentage plus important dans la population israélienne que dans le monde, mais il y a une forte controverse quant à l'estimation de leur importance réelle. Aucune méthode de recensement, y compris le nompbre de membres religieux siégeant à la Knesset, n'a réellement fait ses preuves.

Le terme "Orthodoxe" est remplacé en Israël par dati (religieux, croyant, fidèle) ou haredi (tremblant -- devant Dieu). Le terme dati englobe la communauté qu'on appelle "sioniste religieuse", ou "religieuse nationale", ainsi que ceux des membres de la communauté haredite qu'on connaît depuis le début de la décennie précédente comme les haredim-leumim (Haredi national, ou nationaliste, abbrévié en "Hardal", qui, en Hébreu, signifie aussi "moutarde"), lesquels combinent un mode de vie largement haredi avec une idéologie nationaliste.

Les Haredim peuvent être grosso modo divisés en trois populations, d'ethnie et de lignée idéologique fort différentes:

  1. Les Haredim "Lithuaniens" (non-Hassidiques), d'origine Ashkénaze.
  2. Les Hassidim, également Ashkénazes, bien que le mouvemeent remporte un succès croissant parmi la population sépharade.
  3. Les Haredim sépharades ou mizrahim (à ne pas confondre avec le parti politique du même nom). Ce groupe est le plus important, tant par sa taille que par son impact sur la vie politique, particulièrement depuis le début des années 90.

[modifier] La Loi juive et ses interprétations

Article détaillé : Halakha.

Tant la Loi (halakha) que la tradition (massoret) juives se basent sur la Torah (les "Cinq Livres de Moïse").

Toutefois, alors que le judaïsme karaïte l'interprète de façon strictement scripturaire selon une exégèse personnelle du Tanakh, le judaïsme rabbanite suit également le canevas de la tradition exégétique connue sous le nom de Loi orale, comportant la Mishna, les Talmuds, et des traités moins importants comme la Tossefta, le Midrash Halakha et d'autres. Le travail d'exégèse se poursuit jusqu'à nos jours.
La Halakha s'est construite lentement, en se basant sur des précédents. Elle a été retranscrite, soit sous forme épistolaire entre décisionnaires et fidèles, les Sheelot ouTeshouvot, soit sous forme de codes, basés sur les responsa, tels que les Hilkhot HaRi'f, le Mishné Torah, l'Arbaa Tourim et enfin le Shoulhan Aroukh qui fait autorité, et possède lui-même sa littérature de commentaires.

[modifier] Prières

Modèle:Articlé détaillé.

Un Juif en prière, revêtu de son Talit
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Un Juif en prière, revêtu de son Talit

Il y a trois offices dans une journée, correspondant aux trois moments du service dans le Temple : Sha'harit ("Prière du matin"), Min'ha (prière de l'après-midi, littéralement "offrande de farine") et Ma'ariv ou Arvit ("prière du soir", celui-ci étant défini comme le moment où les formes et couleurs commencent à se confondre dans l'obscurité).
À Shabbat et lors des jours saints se tient un service spécial, le Moussaf ("Ajouté").

Tous les services comprennent la Tefila (littéralement, "prière" ou "recueillement") ou Amidah, couramment appelée Shemonah Esrei ("les dix-huit" [prières]), bien qu'elle en compte 19 en semaines, et 7 à Shabbat et aux jours fériés.
Une autre prière capitale est le Shema Israël, proclamation biquotidienne du monothéisme.
Affirmation de l'Unité divine, le Shema est la prière première et fondamentale du judaïsme, tant rabbanite que karaïte.

La plupart des prières peuvent être prononcées individuellement. Néanmoins, un véritable service ne peut se tenir qu'en présence d'un quorum de dix personnes minimum, qu'on appelle minyan (Prononcer "miniane"; littéralement, "nombre"). Par ailleurs, certaines prières, comme le Kaddish, ne se font qu'en présence d'un minyan.
Certaines prières et bénédictions sont également récitées au long de la journée, comme la bénédiction avant de consommer un mets, après s'être lavé les mains, etc.

Certains objets de culte sont associés à la prière, comme le talit, châle de prière, et, chez les Juifs rabbanites tout au moins, les tefilin, phylactères contenant 4 rouleaux des textes parmi les plus essentiels du monothéisme dans la Torah, et la kippa (couvre-chef). Celle-ci est le fait d'une coutume remontant à l'ère de la Mishna, et non une prescription divine, afin de rappeler la splendeur de Dieu sous laquelle nous vivons. Pour cette raison, la kippa est portée par de nombreux Juifs religieux, surtout Ashkénazes, en dehors de la prière, et est devenue de ce fait un "signe distinctif" d'appartenance au judaïsme.

La prière est traditionnellement récitée en hébreu, avec des passages en Araméen. Les Juifs réformés les disent néanmoins dans la langue vernaculaire, bien qu'une tendance à retourner à l'hébreu se manifeste également chez eux.

[modifier] Célébrations dans le Judaïsme

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A Yom Kippour, le jour le plus saint et le plus important du calendrier juif selon certains, les Juifs jeûnent et prient afin d'obtenir le pardon pour leurs péchés, individuels ou communautaires -- Tableau de 1878.
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A Yom Kippour, le jour le plus saint et le plus important du calendrier juif selon certains, les Juifs jeûnent et prient afin d'obtenir le pardon pour leurs péchés, individuels ou communautaires -- Tableau de 1878.

Les jours saints du judaïsme célèbrent des thèmes centraux de la relation entre Dieu et le monde, comme la création, la révélation, et la rédemption.

[modifier] Shabbat

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Shabbat, le jour hebdomadaire de repos (littéralement, "cessation") commence un peu avant le coucher du soleil le vendredi soir (en réalité, au coucher de soleil même, mais on préfère éviter le risque de transgression involontaire) jusqu'à celui du samedi soir, qu'on atteste lorsque l'on peut embrasser trois étoiles d'un seul regard.
Le Shabbat commémore aussi bien le jour de "repos" de Dieu lors des sept jours de la Création, que la sortie d'Égypte.

L'observance du Shabbat, journée de repos hebdomadaire réservée à l'étude et à la prière est la première forme d'observance liturgique donnée dans la Bible. Il joue un rôle majeur, tant dans la vie que dans la pratique religieuse, et s'accompagne d'un important corpus de lois. Un traité entier lui est consacré dans le Talmud, (et c'est afin de ne pas le transgresser que Jésus fut enterré un dimanche).
Lorsque Shabbat commence, la maîtresse du foyer allume deux chandeliers et fait une bénédiction sur les bougies. Le repas du soir commence avec la sanctification (Kiddoush en Hébreu) du Shabbat faite sur une coupe de vin, et la bénédiction de deux hallot (pains tressés).
Le Shabbat se termine par la cérémonie de la Havdala.

Durant le Shabbat, il est interdit aux Juifs de s'engager dans toute activité tombant dans les 39 catégories de travail (déterminées par le Talmud). Parmi celles-ci, on compte l'écriture, le port d'objets en domaine public, l'allumage de feu, la coupure, l'essorage, etc. La conduite d'un véhicule est traditionnellement également interdite, et beaucoup de Juifs désireux de se rendre à l'office à la synagogue le font à pied. L'usage de l'électricité, assimilé à du feu, est aussi proscrit.

La lecture de la Parasha (section hebdomadaire de la Torah) se fait à Shabbat, c'est pourquoi on célèbre la Bar Mitzva en ce jour.
Traditionnellement, les mariages ne sont pas célébrés à Shabbat, bien qu'on honore le futur marié en l'invitant à lire un chapitre de la Parasha.

[modifier] Fêtes et célébrations

Remarque : le calendrier juif est luni-solaire : douze lunes de 29 ou 30 jours, mais afin de rester en phase avec les saisons, il introduit certaines années, dites "embolismiques", une treizieme lune.
A la suite de circonstances historiques, certaines fêtes durent 2 jours dans la Diaspora contre un seul en Israël.

"חגים ומועדים" (Haggim ouMo'adim) signifie littéralement "Festivals et moments (consacrés)". Ce terme général inclut des fêtes joyeuses comme des commémorations pénibles. Dans le judaïsme, d'ailleurs, aucune fête n'est totalement dénuée de réflexion et d'introspection, aucun deuil n'est dénué d'espérance.
Si à Rosh Hashana, le Nouvel An juif, on se souhaite "bonne année", c'est parce qu'on espère que Dieu nous consigne dans le "Livre de bonne vie" (voire de vie tout court…).
Et si Tisha BeAv commémore la destruction des deux Temples, et est selon certains le jour le plus triste de l'année, il ne se départit pas d'une espérance en la venue du Messie.

  • 'Haggim signifie festivals. Bien qu'un abus de langage courant consiste à souhaiter "'Hag samea'h" (Joyeuse fête!) lors de toute célébration, ce terme est en réalité consacré aux Shalosh Regalim (Trois Fêtes, littéralement "Trois Pieds"), sur lesquelles se base le culte du Dieu qui S'est révélé à Son peuple et l'a sorti d'Égypte.

Aux temps bibliques et talmudiques, ces trois fêtes coïncidaient avec d'importants moments de l'année agricole, et à l'époque des Temples, étaient l'occasion d'un pèlerinage des enfants d'Israël à Jérusalem, afin d'offrir des sacrifices à Dieu au Temple.

    • Pessa'h, la "Pâque juive", dure 8 jours (7 en Israël), à partir du 14 Nissan, le premier mois de l'année dans le calendrier hébraïque. Seuls les deux premiers et derniers jours sont totalement fériés. Les autres ont le statut de Hol hamoëd, "demi-fête", où le nombre d'observances est moins grand.

Elle commémore l'Exode d'Égypte, et coïncide avec la moisson de l'orge.
C'est la seule fête à se focaliser sur un office au foyer, le Seder. Les produits au levain sont retirés de la maison avant le 14 Nissan, et sont interdits de consommation pendant les 8 jours. Ils sont remplacés par la Matza, pain azyme.
Les plats traditionnels incluent entre autres un œuf, un os d'agneau (réminescence du sacrifice de l'agneau pascal, abandonné par les Juifs, mais non par les Samaritains), des herbes amères et du persil.

    • Shavouot, "(Fête des) Semaines" ou Pentecôte car elle tombe 7 semaines, soit 50 jours et 49 nuits après Pessa'h, dure un jour et célèbre le don par Moïse des Dix Commandements au peuple d'Israël rassemblé aux pieds du mont Sinaï. La période entre Pessa'h et Shavouot est appelée 'Omer et est elle-même soumise à des rites particuliers.

Shavouot marque le passage de la récolte de l'orge à la récolte du froment.

    • Souccot, la "(Fête des) Cabanes" dure 8 jours (7 en Israël, dont seuls les deux premiers et derniers jours sont dériés, cf. Pessa'h). Elle commémore les errances des enfants d'Israël dans le désert pendant quarante ans. Chaque famille doit construire pour l'occasion une cabane temporaire (Soucca), qui représente les tentes des enfants d'Israël durant leurs pérégrinations. La Soucca est décorée avec des fruits des arbres et de la terre. Le toit est fait de branches de pin, de sorte qu'on puisse voir les étoiles au travers du plafond. Les hommes ont pour prescription d'y demeurer le temps de Souccot, d'y manger et d'y dormir.

Souccot coïncide avec la récolte des fruits, et marque la fin du cycle agricole. La fête se conclut par Chemini Atseret, la mise en jachère de la terre, et Sim'hat Torah, la "(fête de) la Joie de la Torah", où l'on lit la dernière section du Deutéronome et la première section de la Genèse, et où l'on chante et danse entre les deux. Un festin est généralement organisé, en fonction des moyens de la communauté.

  • Les "Yamim Noraïm" ("Jours de Crainte" ou "Jours Redoutables") désignent la période de 10 jours entre Rosh Hashana, Nouvel An juif tombant le 1er Tishri, et Yom Kippour, qui tombe le 10 Tishri. Ils célèbrent le jugement et le pardon divins :
    • Rosh Hashana, "Début (littéralement, Tête) de l'An", tombe le premier jour de Tishri, qui est le septième mois du calendrier hébreu, Nissan étant le premier. C'est toutefois à Rosh Hashana que le monde fut créé, selon la tradition, ou tout au moins, le premier jour du calendrier humain.
      Rosh Hashana est aussi pour les Juifs Yom HaDin (Jour du Jugement), Yom Terou'ah (jour où l'on sonne le Shofar) et Yom HaZikaron (jour du Souvenir), où l'on se souvient des défunts. Il marque donc l'entrée dans la période de repentance, qui finit dix jours plus tard à Yom Kippour. Au cours de cette période, il faut, outre la pénitence, demander le pardon de tout ceux que l'on a offensé, et le donner à ceux qui nous ont causé du tort. Dieu ne pardonne les péchés envers le prochain que si lui-même a pardonné. Néanmoins, refuser de donner le pardon après trois demandes sincères est une faute énorme, et l'offensé pourrait être jugé bien plus sévèrement que l'offenseur.
    • Yom Kippour, Jour du Pardon, est selon certains le jour le plus important et saint du calendrier. Jour d'expiation et de jeûne, il dure vingt-cinq heures, et est appelé Shabbat Shabbaton, Shabbat des Shabbat, car l'abstention de toute tâche est encore plus de rigueur en ce jour de rédemption des péchés, fautes et transgressions, commises volontairement ou involontairement, au su ou à l'insu, de l'individu et de la communauté au cours de l'année écoulée.

L'expiation doit être sincère, avec une ferme volonté de ne pas récidiver, et parmi les péchés recensés ce jour, on compte aussi ceux d'une confession peu sincère, fustigée depuis l'ère des prophètes.
Jour solennel d'affliction, Yom Kippour n'en est pas moins celui du Pardon, de la régénérescence de l'individu, si son examen a été réellement et sincèrement conduit, et donc le jour le plus joyeux de l'année, avec Tou BeAv, ainsi que le dit le Talmud.

  • On compte parmi les célébrations d'institution post-biblique

Tant Hanoukka que Pourim sont d'instauration rabbinique et des commémorations d'événements historiques.

    • des jeûnes décrétés par les Sages en signe de deuil national : le jeûne du 10 Tevet, celui du 17 Tammouz et celui du 9 Av. Tous sont en rapport avec la destruction des Temples.
    • des célébrations oubliées, quoiqu'attestées dans le Talmud, et remises à l'honneur depuis l'expulsion des Juifs d'Espagne, ou plus récemment : Tou Bishvat, fête des arbres et Tou BeAv, fête de l'amour et des amoureux.
    • Par ailleurs, les coutumes attachées à lOmer" outre son décompte (deuil les 32 premiers jours, jusqu'à Lag BaOmer) datent de l'ère des Tannaïm.
  • Observances mineures
    • Tous les changements de mois juifs (Rosh 'Hodesh) ont également un statut particulier.

Voir aussi Calendriers Saga

[modifier] Les lois alimentaires : la casheroute

Voir l'article Cacher

Kasher (ou cacher, ou cachère, etc.) signifie propre à la consommation. Cependant, ce terme très général s'entend généralement dans le sens de lois alimentaires juives. Un mets non kasher est taref (fém. treifa), qui signifie littéralement "déchiré", consommé à partir d'un membre déchiré à l'animal (mort ou encore vivant), manger comme une bête, et non comme un homme, qui doit être saint comme Dieu est Saint. La casheroute peut donc se définir comme la sanctification de l'alimentation.

Les lois de la cacheroute sont enseignées dans le Lévitique. On apprend de ce contexte qu'elles concernent tant la pureté rituelle et la sainteté que la santé. Parmi les lois de la casheroute figure l'interdiction de consommer le sang, les animaux qui se nourrissent d'autres animaux, ce qui exclut les animaux de proie comme les lions, le requin, l'aigle ou le brochet (parmi d'autres), ceux qui parcourent les fonds des mers à la recherche des déchets laissés par les autres, comme les fruits de mer, etc.
De même, c'est la restriction la plus célèbre, le lait et la viande ne peuvent être consommés au cours d'un même repas, car tu ne cuiras pas le chevreau dans le lait de sa mère (à propos du plat de venaison accompagné de crème qu'Abraham offre aux trois anges, le Midrash enseigne que les laitages furent servis avant la viande, ce qui est permis, et que, de toutes façons, les lois alimentaires n'avaient pas encore été édictées).

Bien que beaucoup n'y voient qu'une règle d'hygiène diététique ritualisée, le but avoué de la casheroute est de faire prendre conscience que les seuls aliments autorisés sont ceux qui proviennent de sources dont les aspects "spirituellement négatifs" comme la douleur, la maladie ou la malpropreté sont absents, et dont la préparation ne s'est pas assortie de pratiques comme la chasse, la torture,…

[modifier] Pureté familiale

Voir l'article Nidda

Les lois de la nidda ("éloignement") se rapportent à l'éloignement obligatoire de la femme durant sa période "menstruelle", et sont appelées "lois de la pureté familiale", les rapports avant mariage étant prohibés, et le mariage survenant vers l'époque de la puberté (au temps bibliques). Il a d'ailleurs été constaté que le cancer de l'utérus était beaucoup moins fréquent en Israël, il s'avère que les scientifique se sont rendus compte que des rapports pendant ou juste après la période menstruelle était très négatif chez la femme car pendant une dizaine de jour l'utérus se reforme.

Diverses autres lois régissant les rapports entre hommes et femmes s'y rattachent, comme la tsniout (la "pudeur", c'est-à-dire la modestie dans l'habillement), et sont perçues comme des facteurs vitaux de la vie juive, en particulier chez les Orthodoxes, mais ils sont rarement suivis chez les autres.

Les lois de la nidda proprement dites édictent que les rapports sexuels ne peuvent avoir lieu tant que dure le flux menstruel. La femme doit ensuite vérifier ses pertes jusqu'à totaliser sept jours "propres", après quoi elle se rend au mikvé pour se purifier. En suivant ce rite, la femme n'est permise à son mari que pendant sa période fertile, ce qui explique également le haut taux de natalité chez les Juifs Orthodoxes.

[modifier] Événements au cours de la vie d'une personne juive

Il s'agit d'évènements survenant au cours de la vie d'une personne, et qui la lient à la communauté.

  • la Brith milah, circoncision, c'est-à-dire ablation du prépuce des garçons au huitième jour de leur naissance, en référence à l'Alliance d'Abraham (Genèse 17, 11). Ce rite célèbre l'entrée des mâles dans l'Alliance, et peut se faire au cours d'une cérémonie, mais aussi dans un hôpital sous anesthésie, tant qu'un spécialiste, le mohel est présent, et récite une bénédiction lors de la coupure de la chair. Il n'y a pas de rite d'excision pour les petites filles.
  • Zeved habat - Accueil des petites filles dans l'Alliance au cours d'une cérémonie de nomination. Cette coutume, très en vogue chez les Sépharades, est de plus en plus pratiquée par les Ashkénazes.
  • Upsherin - Coupe des cheveux chez les garçons, réalisée à 3 ans, accompagnant le don du Talit Katan et de la première kippa, symbolisant donc le passage de yonek (nourrisson, un peu l'équivalent du toddler anglo-saxon) à yeled (enfant).
  • Bar et Bat mitzva - Passage à la majorité religieuse, de na'ar (na'ara) à mevougar (mevouguerette) à l'âge de 13 ans pour les garçons, 12 ans chez les filles, correspondant grosso modo au début de la puberté. La Bat Mitzva fut introduite par Mordekhaï Kaplan, et ne s'accompagne pas de rite particulier. En revanche, le (garçon) Bar Mitzva est honoré en conduisant l'office et en lisant la section hebdomadaire de la Torah. La préparation peut prendre entre quelques mois et deux ans.
  • Mariage - Le mariage est un moment excessivement important dans la vie. Les deux cérémonies qui le composent, les kiddoushin (consécrations) et les nissouïn (noces), étaient originellement célébrées à un an d'intervalle au cours duquel la jeune femme (kala), interdite à son époux tant que les nissouïn n'avaient pas été prononcés, vivait chez ses parents pour se préparer à la vie de couple. Actuellement, elles sont célébrées au cours de la même journée, sous un dais nuptial, la houppa, qui symbolise une maison heureuse. A la fin de la cérémonie, le marié ('hatan) brise un verre avec son pied. Il ne s'agit pas d'une tradition, mais d'une coutume (minhag) visant à remémorer que la joie ne peut être complète tant que le Temple n'aura pas été reconstruit.
  • Décès et deuil - Le deuil tient une place excessivement importante dans le judaïsme, et suit un rite très hiérarchisé.
    • Au moment même du décès, les parents au premier degré, conjoint inclus, reçoivent le statut d' onène. Les lois du deuil ne s'appliquent pas encore à eux, mais toutes leurs activités doivent tendre à inhumer le plus rapidement et le plus saintement le défunt, si la situation s'applique (cf. disparition en mer).
    • Lors de l'enterrement, les parents au premier degré, conjoint inclus, déchirent leur chemise (qéri'a). Les parents masculins au premier degré et le conjoint lisent le Kaddish des endeuillés.
    • Pendant les sept jours suivant l'enterrement, la Shiv'ah, les endeuillés restent assis à même le sol. Ils ne se lavent plus (sauf raison de santé), ne coupent pas leurs ongles, ne portent pas de chaussures, et ne préparent pas à manger (c'est le rôle de la communauté d'assurer leur subsistance) : toutes leurs pensées convergent vers la personne décédée, qu'ils pleurent pendant trois jours, et dont ils rappellent les mérites pendant quatre. Chaque soir se tient un service qu'ils dirigent, et qui se conclut par le Kaddish des endeuillés.
    • Le mois suivant l'enterrement est la période des shloshim ("trente"), où l'agrément comme la musique, le mariage (avec fête),… sont prohibés.
    • La période d'un an, avelut youd bet 'hodesh ("deuil de douze mois"), est observé pendant onze mois supplémentaires par ceux qui ont perdu leur parent. Passée cette période, le deuil s'achève par une visite au cimetière, et la récitation du Kaddish des endeuillés sur la tombe de la personne défunte.

[modifier] Question de Halakha : Quelles sont les conditions pour dire qu'une personne est juive?

Le sujet sera plus amplement développé dans Qui est juif

Selon la Loi juive, est considérée juive la personne née de mère juive ou convertie en accord avec la Loi juive.
Les sources en sont :

  • un passage du Deutéronome (7:3-4) sur les dangers des mariages mixtes : "ne t'allie avec aucun d'eux : ta fille ne la donne pas à son fils et sa fille n'en fais pas l'épouse du tien ! car il détacherait ton (petit) fils de moi et ils adoreraient des divinités étrangères…"

Le Talmud (Kiddoushin 68b) s'interroge pourquoi on ne parle pas du "cas inverse", où la mère non-Juive détournerait son enfant de la religion de son père. Réponse : parce que l'enfant d'une non-Juive n'est pas Juif.

  • un passage d'Ezra (10:3-5), où le scribe prescrit de répudier les femmes cananéennes "et les enfants nés d'elles". Pourquoi les enfants ?

Les mouvements libéraux, comme le judaïsme reconstructionniste, déclarent également Juifs les personnes nées de mère non-Juive si le père est juif et si l'enfant a été élevé dans la pratique du judaïsme. Toutefois, ces personnes ne sont pas considérées juives par les mouvements orthodoxes ou conservateurs, pas plus que ne le sont des personnes converties par un beth din (tribunal rabbinique) non orthodoxe.

Tous les courants théologiques du judaïsme sont ouverts aux conversions sincères.

Un Juif cessant de pratiquer, de croire, fût-ce aux principes fondamentaux, reste juif. Il en va de même pour un Juif converti à une autre religion.
Cependant, dans ce dernier cas, la personne perd le statut de membre de la communauté juive, et ne peut compter dans un miniane (cf. infra). Dans le passé, la famille et les amis du converti faisaient son deuil, comme s'il était mort (Les Mitnagdim le faisaient également pour leur fille qui avait épousé un Hassid, vice versa et inversement), mais cela ne se fait plus de nos jours.

La question reçut un nouveau retentissement lorsque, dans les années 1950, David Ben Gourion, en vue de former un état "juif laïc", demanda plusieurs opinions, dans le monde religieux mais aussi dans la communauté intellectuelle internationale, quant à savoir qui peut, étant considéré Juif, bénéficier de la "loi du retour" (octroi automatique de la nationalité israélienne à qui en fait la demande, pour autant qu'il soit Juif).
La sentence, connue sous le nom de loi Mihou Yehoudi ("Qui est Juif") ne satisfait pas à l'opinion orthodoxe, puisqu'on peut remonter à un (seul) grand-parent Juif pour se considérer Juif et prétendre à la loi du retour, ce qui a conduit à des aberrations, entre autres, de citoyens israéliens néo-nazis. C'est pourquoi la question n'a pas été totalement résolue et refait surface dans les débats politiques israéliens de temps à autres.

[modifier] Lieux de culte

Article détaillé : Synagogue.
Intérieur de l'Esnoga, la synagogue portugaise d'Amsterdam, fleuron de la communauté sépharade après l'expulsion des Juifs de la péninsule ibérique en 1492. La tébah (plate-forme de lecture) est à l'avant-plan, l'Eikhal (Arche Sainte, où sont rangés les rouleaux de la Torah) est à l'arrière.
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Intérieur de l'Esnoga, la synagogue portugaise d'Amsterdam, fleuron de la communauté sépharade après l'expulsion des Juifs de la péninsule ibérique en 1492. La tébah (plate-forme de lecture) est à l'avant-plan, l'Eikhal (Arche Sainte, où sont rangés les rouleaux de la Torah) est à l'arrière.

Le terme Synagogue (Grec, "sunagôgon", lieu de rassemblement, traduction du terme hébraïque beit knesset) désigne des lieux de culte et d'étude juifs. Ce dernier rôle a si bien caractérisé les synagogues du monde ashkénaze qu'on les appelle en Yiddish shul (prononcer "shoule", cf Allemand "Schule", école).

Les synagogues comportent habituellement des pièces séparées pour la prière (le sanctuaire principal), de plus petites pièces pour l'étude, et souvent une pièce destinée au rassemblement communautaire (d'où leur nom) ou aux tâches éducatives.

Il n'y a pas de plan préétabli, et l'architecture, dans d'extérieur que d'intérieur, varie grandement. Toutefois, on retrouve généralement les éléments suivants :

  • une arche, l' Aron haKodesh pour les Ashkénazes, l'eikhal pour les Sépharades, où l'on garde les rouleaux de la Torah ; l'arche est souvent fermée par un rideau orné (parokhet) à l'intérieur ou à l'extérieur des portes de l'Arche;
  • une plate-forme de lecture surélevée, la bimah pour les Ashkénazes, la tébah pour les Sépharades, où la Torah est lue.
    Dans les synagogues sépharades, c'est également de là qu'on dirige l'office. Tout le monde se trouve donc à égale distance de l'officiant. Les synagogues ashkénazes ressemblent davantage à un oratoire, et l'officiant se place derrière un pupitre, "amoud" (Hébreu, pilier) faisant face à l'Arche, au-devant des fidèles. Ceci crée une "hiérarchisation" des rangs, les premiers, les plus proches de l'officiant, revenant aux plus riches;
  • une Chandelle Éternelle (ner tamid), une lampe, lanterne ou chandelier, maintenue allumée en permanence, en souvenir de la Menorah qui brûlait continuellement dans le Temple à Jerusalem.

D'autres bâtiments d'importance sont les yeshivot, Institutions d'études des textes du judaïsme, ou les mikvé, où se trouvent les bains rituels.

[modifier] Texte et textes juifs

La "littérature juive" est généralement divisée en :

[modifier] Littérature biblique

Le Tanakh est le livre le plus saint pour le peuple juif, et la Torah est la partie la plus sainte du Tanakh. Elle a été dictée, selon la tradition, à Moïse par Dieu.
La fixation du canon biblique a été réalisée à l'époque de la Grande Assemblée : y figurent les livres inspirés par Dieu, en sont exclus ceux qui ne proviennent que de la sagesse humaine. La Torah n'a fait l'objet d'aucune discussion quant à son caractère divin, alors que les livres des Prophètes ainsi que les Autres Ecrits faisaient l'objet de débats intenses.
La cantillation de la Torah a été fixée par les Massorètes.

[modifier] Littérature talmudique

Selon le Rav Adin Steinsalz, la Torah a été soumis à une continuelle exégèse depuis qu'elle fut donnée aux enfants d'Israël (on peut considérer les Neviim comme le premier jalon de celle-ci). Le gros de l'exégèse fut cependant orale, avant d'être codifié. Il s'agit de :

La Mishna est la première compilation, suivie de la Tossefta, qui s'en veut déjà commentaire. Laconique et sans références, elle nécessite cependant sa propre exégèse afin de relier Lois orale et écrite. Celle-ci fut réalisée en deux centres séparés de la vie spirituelle juive, Babylone et la Galilée, pour donner le Talmud de Babylone et le Talmud de Galilée, improprement appelé "Talmud de Jérusalem", moins étudié que le premier.
Des ouvrages de cette époque non intégrés dans le Talmud ont été regroupés sous le terme de "Traités mineurs", non du fait de leur importance mais de leur peu de volume.
C'est autour de la Mishna et du Talmud que repose essentiellement l'enseignement dans les instituts talmudiques de nos jours.

Une littérature exégétique se développe parallèlement au Talmud : le Midrash, dont il existe de nombreuses déclinaisons. Le Talmud y fait parfois allusion et que certains enseignements se retrouvent dans l'un et l'autre.
Les Sages du Midrash sont généralement ceux du Talmud : *Littérature midrashique :

Le Midrash Halakha est un exégèse légalistique. Il se fonde sur des principes herméneutiques pour en déduire (lehidaresh) la substance légale.
Le Midrash Aggada est un ensemble de récits non-normatifs, dont le but est d'explorer les parties non-législatives de la Torah ou de faciliter son apprentissage, y compris dans la partie légale. C'est dans cette catégorie qu'on range certains ouvrages pseudépigraphiques postérieurs, comme les Pirqei de Rabbi Eliezer.

[modifier] Littérature rabbinique

Si elle s'occupe essentiellement de codifier les lois dispersées dans le Talmud sans organisation apparente, la littérature rabbinique se diversifie, traitant de poésie, de philosophie, de théologie ou d'ésotérisme. Une partie importante est également consacrée à la littérature polémiste, afin de pourvoir aux besoins des Juifs pris dans une disputation publique (dont l'esprit est rarement ouvert).

  • Littérature halakhique:
    • Les grands Codes de conduite à tenir en ce qui concerne l'application des préceptes énoncés dans la Bible et les rituels
    • Autres ouvrages halakhiques
    • Les Responsa
    • Diverses monographies (sur la vérification des poumons des bêtes abattues, p.e)
  • Pensée et éthique juives
    • La philosophie juive classique, avant la Renaissance, dont les grands noms sont, entre autres, Salomon ibn Gabirol, Saadia Gaon, Maïmonide ou Gersonide. La philosophie marrane, bien qu'à l'aube de la pensée moderne, fait souvent office de brûlot contre la tradition juive. Quant à la philosophie de l'époque des Lumières, elle est beaucoup plus proche de la philosophie que du judaïsme, bien qu'elle y retourne au 20ème siècle sous la plume de Martin Buber, Franz Rosenzweig, Emmanuel Levinas, ou pour les éléments plus religieux, Abraham Joshua Heschel, Will Herberg, Richard Rubensteinou Joseph Soloveitchik.
      De nouvelles approches du judaïsme se sont également fait jour, comme celle de Mordekhaï Kaplan ou d'Emil Fackenheim.
      Il s"est également récemment développé une théologie post-Holocauste, interrogeant le "silence de Dieu", avant de s'intéresser à la place du Juif dans le monde, l'histoire et la politique.
    • La Kabbale, pensée juive mystique puise ses sources dans l'étude de l'Acte de Création et de l'Acte du Char, dont quelques passages ont été retranscrits dans certains traités du Talmud. Elle s'entoure de secrets et de mystère, prône une lecture ésotérique, voire des méthodes totalement originales d'interprétation de la Bible, comme l'isophépie ou la permutation de caractères.
      Elle propose une vision téléologique de l'histoire, comme étant liée au peuple Juif.
      La pièce maîtresse de cette littérature est le Zohar, attribué à Rabbi Shimon bar Yohaï, mais d'autres œuvres, comme le Bahir ou l'Iggeret haKodesh ne doivent pas être oubliées. L'œuvre de nombreux maîtres, comme Rav Yehouda Löw ou le Ramhal en sont teintés.
    • L'éthique juive, développée par le mouvement du Moussar, s'inspirera des œuvres du Ramhal, notamment son Messilat Yesharim.

[modifier] Hiérarchie religieuse dans le Judaïsme

[modifier] Clergé

La prêtrise, au sens classique du terme, la consécration exclusive d'individus au service du Temple, n'existe plus dans le Judaïsme depuis la destruction du Second Temple.

Il s'agissait des descendants de la tribu de Lévi, troisième fils de Jacob, distinguée parmi le peuple d'Israël pour avoir combattu aux côtés de Moïse lors de l'épisode du Veau d'or. Au sein de ceux-ci furent distingués une seconde fois les descendants d'Aaron, le frère de Moïse, afin de s'occuper du service de Dieu (en Hébreu,le mot Clergé = Cohen).

Les Cohanim s'occupaient principalement des sacrifices, les Leviim de la manutention du Temple (portiers, chantres, etc.). À l'époque, ils pouvaient être déchus de leur rang, en s'adonnant à des rites païens, en contrevenant à leurs obligations, etc.

Bien qu'ils n'assurent plus le service du temple, ces "castes" sont toujours d'actualité, et bénéficient d'un rang privilégié au sein du judaïsme (un Cohen a préséance sur un Lévi, qui a préséance sur un Israël -- à comprendre ici au sens de "laïc" -- lors de la lecture de la Torah par exemple).
De nos jours, les Cohanim (pluriel de Cohen') occupent encore certaines fonctions particulières (rachat du premier-né, bénédiction sacerdotale,…). Les Lévites ont des tâches mineures, comme laver les mains du Cohen avant qu'il ne fasse la bénédiction.
Les Cohanim sont astreints à des obligations particulières (interdiction d'épouser une femme divorcée, de toucher les morts, donc l'exercice de la médecine etc.).

A noter enfin que si l'ascendance du titre de Lévi ou Cohen est strictement patrilinéaire, elle reste exclusivement confinée au sein du judaïsme, qui se transmet matrilinéairement (dans le judaïsme orthodoxe tout au moins).

  • Le fils de Mme Cohen (ou Kahn, ou Katz, etc.) et Mr Lévy (ou Loewenstein, etc.) sera Juif et Lévite.
  • Le fils de Mme Cohen et Mr Dupont sera Juif mais ne sera pas Cohen.
  • Le fils de Mr Cohen et Mme Durand ne sera ni Juif ni Cohen. Leur enfant ne pourra pas redevenir Cohen en se convertissant et s'il épouse une Juive, son enfant ne sera pas Cohen.

[modifier] Rabbinat

Voir aussi l'article Rabbin

Le titre de Rabbi fut réservé à ceux des Sages qui occupaient une position officielle au sein de la législation judéenne, avant de désigner tout Sage dont l'érudition lui permettait de statuer sur des questions d'observance de la Loi, pour autant qu'il ait reçu sa semikha (ordination, mais le sens littéral se rapproche plus d'attestation ou reconnaissance) en terre d'Israël.
En dehors de la terre d'Israël, il ne pouvait recevoir "que" le titre de Rav (de l'Hébreu, beaucoup ou grand).
Rav désigne donc les grands parmi le peuple d'Israël, reconnus (nismakhim) parmi leurs pairs, indifféremment de leur origine (c'est-à-dire Cohen, Lévi ou Israël).

Stricto sensu, un rav est un arbitre en matière d'observance religieuse. Cependant, le rabbin faisant souvent office de maillon dans la chaîne de transmission du savoir, d'autorité morale, d'exemple, leur autorité est comparable à celle des prêtres d'autres religions, voire la dépasse. De plus, ils tiennent souvent le rôle d'officiant (hazan, cf infra).

Néanmoins, les rabbins ne sont aucunement considérés comme des intermédiaires entre Dieu et les hommes, rôle qui ne fut tenu que par les prophètes. On s'accorde toutefois à dire que des œuvres majeures, comme le Talmud, les commentaires de Rachi ou du Ramban, le Shoulhan Aroukh, et bien d'autres furent écrits sous l'influence du roua'h hakodesh, en d'autres termes d'inspiration divine.

Le rabbinat devint une profession officielle en France sous Napoléon. Les rabbins, qui n'étaient jusque là, que juges et arbitres, subvenant à leurs besoins par d'autres professions, parfois fort humbles (coordonnier, bûcheron,…), mais pouvant être également fort prestigieuses (médecins, ministres,…) devinrent officiellement ministres du culte, soumis à une hiérarchie (Rabbin, Grand Rabbin, etc.) et rémunérés pour cette fonction spécifiquement.

Le judaïsme orthodoxe n'admet pas qu'une femme puisse devenir rabbin. Seuls les mouvements libéraux nés au XIXe siècle sont susceptibles de l'accepter, non sans excès : pendant la Haskala, on vit accéder au titre de rabbin des gens dont la semikha n'était pas reconnue, quand ce n'était pas leur Judaïsme qui était sujet à caution ! Lors des "Golden Sixties" en Amérique, on vit des femmes diriger l'office, porter talith et tephillin, voire devenir rabbin[1] !
Il reste exceptionnel en Europe que les femmes tiennent un rôle majeur dans l'organisation des offices ou deviennent rabbin. En France, il n'y a qu'une communauté dont le rabbin soit une femme. Il s'agit d'un rabbin libéral, Pauline Bebe. En revanche, aux États-Unis d'Amérique et au Canada sont majoritaires, les femmes rabbins sont nombreuses dans le judaïsme réformé (« reform »).


[modifier] Meneurs de la prière

Depuis l'ère de la Mishna et du Talmud jusqu'au temps modernes, le judaïsme a requis des spécialistes ou autorités en matière de rites ou cérémoniaux.
Bien qu'un Juif puisse remplir par lui-même la plupart des prescriptions pour la prière, certaines activités, comme la lecture de la Torah ou des haftarot (sections supplémentaires tirées des Neviim ou des Ketouvim), le Kaddish (prière à la fin dune étude, lors d'un deuil,…), la bénédiction des mariés, l'action de grâce après un repas, etc., nécessitent la présence d'un quorum ou minyan de dix personnes (10 hommes pour les Orthodoxes, et les Massortim "moins libéraux" ; les Massortim "plus libéraux" et les Réformés permettent aux femmes de se joindre au minyan).

Les membres les plus fréquents du "clergé" qu'on retrouve dans une synagogue sont :

  • Le rabbin de la communauté - un érudit ès judaïsme, reconnu compétent par un jury de pairs à trancher sur les questions légales qui se posent dans la communauté dont il a la charge. Il est détenteur d'un diplôme, la semikha. Toutes les communautés n'ont pas de rabbin, et autorisent certains membres à agir comme "shatz" ou "baal kore".
  • Hazzan (chantre) - un vocaliste tenant le rôle de shatz. Choisi pour sa belle voix, sa connaissance de la liturgie et de la cantilation, ainsi que sa connaissance du sens de la prière et la sincérité de son interprétation, il s'agit parfois d'un virtuose du chant choral, voire de l'opéra. Toute communauté n'a pas son hazzan attitré.
  • "Shatz" : rôle généralement tenu par le Hazzan ou le rabbin, il arrive que ce soit un membre de la communauté qui assure l'office de Shaliach tzibbour ou Shatz (meneur -- littéralement "envoyé" ou "représentant" -- de la communauté, ou encore "officiant"), notamment lorsqu'il s'agit d'une personne endeuillée. L'officiant dirige l'assemblée, et prie quelques fois à titre collectif, non en tant qu'intermédiaire, mais en tant que "facilitateur" (il permet à l'assemblée de se concenter sur des paroles plus connues, soit qu'il s'agisse de la répétition de ce que vient de dire le shatz, soit qu'il s'agisse de formules quasiment connues par cœur, comme "Amen" ou "Baroukh shemo". C'est par cela que la prière de l'officiant devient celle de la congrégation). Tout adulte (au sens religieux du terme : âgé de plus de 13 ans) capable de lire clairement l'hébreu peut tenir le rôle de Shatz. Les Réformés autorisent les femmes à diriger la prière, ce rôle étant exclusivement dévolu aux hommes chez les Orthodoxes et Massortim "plus traditionnels".
  • Le Baal koreh (maître de la Lecture) lit la section hebdomadaire de la Torah. L'âge auquel on est jugé responsable de ses actes, astreint à suivre les prescriptions (auquel on devient Bar Mitzva, selon la formule consacrée) est typiquement célébré en honorant le nouveau "fils du Commandement" à lire la section hebdomadaire. Sinon, les conditions pour être baal koreh sont les mêmes que pour le shatz.

Ces rôles ne sont pas mutullement exclusifs. Une même personne est souvent qualifiée pour remplir plus d'un rôle, et le fait souvent. Ou bien, plusieurs personnes capables d'assumer ces fonctions se relayant au cours des différents offices

  • Mentionnons aussi le Gabbai (bedeau), qui appelle les différentes personnes à lire la Torah, désigne l'officiant, s'il n'y a pas d'officiant habituel, s'occupe de l'entretien de la synagogue et s'assure de sa fréquentation.

[modifier] Autres positions religieuses spécifiques

  • Dayan (juge) - expert en législation juive qui dirige un beth din (tribunal rabbinique) pour des litiges financiers, matrimoniaux ou des questions de conversion. C'est le beth din qui assure la remise du guett (acte de divorce'). Un Dayan est obligatoirement titulaire d'une semicha.
  • Mohel - toute personne qualifiée dans les rites et pratiques de Brith milah (circoncision).
  • Shohet (abatteur rituel) - Pour qu'un animal soit propre à la consommation (Cacher), il doit être abattu par un shokhet, expert en lois et prières d'abattage, et ayant été formé par un autre shohet ("Faire à la manière de" ne suffit pas. La viande abattue par un abatteur rituel musulman ayant été formé par un shohet est hallal, mais pas cashère). Un shohet doit être en contact régulier avec un rabbin, afin de se tenir informé des normes actuelles.
  • Sofer (scribe) - les rouleaux de la Torah, les téfiline (phylactères), les mézouzas (parchemins appliqués aux linteaux des portes), et les guittin (actes de divorce) doivent être écrits par un sofer, expert dans les lois de l'écriture sacrée (par exemple : le métal est interdit, toute lettre doit être calligraphiée selon un schéma précis en respectant la casse, l'espace,…)
  • Rosh yeshivah ou "Gaon" - Directeur de la yeshiva. Versé dans les profondeurs des arcanes et méandres du Talmud, et titulaire des plus hautes classes de la yeshiva.
  • Mashgia'h dans une yeshiva - un expert du Moussar (éthique juive), veillant au bien-être spirituel et émotionnel des étudiants de la Yeshiva. Egalement professeur du cours de Moussar.
  • Mashgia'h de la cacheroute - supervise les marchandises et les fabricants d'aliments cashères afin d'établir leur cacheroute et la certifier. Il s'agit d'un expert en ces lois, ou plus généralement d'une personne sous la supervision d'un rabbin expert en ces lois.

[modifier] Conversion au judaïsme

Le judaïsme ne manifeste aucune velléité de prosélytisme. Il peut accueillir l'individu adulte qui demande à se convertir après avoir longuement examiné ses motivations, mais ne va en aucun cas le solliciter. Les rabbins exigent une forte motivation et une adhésion sincère à la Torah chez ceux qui désirent se convertir. Ainsi la conversion ne peut avoir pour seuls motifs la satisfaction d'un conjoint juif et de sa famille.

Quelques conversions de groupe, plus ou moins spontanées, jalonnent apparemment l'histoire mais elles peuvent correspondre, à l'inverse, à l'assimilation partielle aux populations environnantes de groupes juifs coupés de leurs traditions (légendes des "Dix Tribus" disparues) :

  • la conversion des Jébuséens, sous David,
  • celle de la tribu iduméenne des Hérode, sous les Hasmonéens,
  • celle de peuples ouralo-altaïques comme les Khazars de Russie.
  • après la fin de l'Empire romain, celle d'une partie des Francs ripuaires et des Souabes,
  • celle de Berbères (Djeraouas de l'Aurès et Nefoussas de Tripolitaine),
  • celle des Falashas d'Éthiopie,

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Histoire juive

[modifier] Littérature juive religieuse

[modifier] Bibliographie en français (à compléter par la bibliographie des livres cités)

  • (fr), Valéry RASPLUS "Les judaïsmes à l'épreuve des Lumières. Les stratégies critiques de la Haskalah", dans ContreTemps, n°17, septembre 2006
  • Josy Eisenberg, Une histoire des Juifs ISBN 2-253-01384-6
  • Jacques Attali, Histoire économique des Juifs
  • Sylvie Anne Goldberg (dir.), Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Bouquins, Robert Laffont, 1996 ISBN 2-221-08099-8
  • Rav Elie Lemmel, Ashkénazes, Sépharades and Co, Lamed.fr
  • Maurice-Ruben Hayoun, Le Judaisme, ISBN 2-200-34244-6


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