Diaspora juive
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
La diaspora juive ((he) Tefutzah, "dispersé" ou Galut, "exil") désigne la dispersion du peuple juif.
Sommaire |
[modifier] Histoire
[modifier] Diaspora pré-romaine
Après le renversement en -588 du royaume de Juda, et la déportation d'un nombre considérable d'habitants vers les vallées de l'Euphrate, le peuple juif se concentrait en deux points: Babylone et la Terre d'Israël.
Bien qu'une majorité du peuple juif, spécialement les plus riches, se trouvât à Babylone, son existence y fut difficile sous le règne des Achéménides, des Séleucides, des Parthes, des néo-perses et des Sassanides. Les plus pauvres ainsi que les plus fervents parmi les exilés sont retournés en Terre d'Israël pendant le règne d'Achéménès. Avec la reconstruction du Temple de Jérusalem, ils s'organisent en une communauté animée par des personnalités religieuses attachées à la Torah et à la prise de conscience de l'identité juive.
Après de nombreux aléas, spécialement les problèmes au sein de la dynastie des Séleucides d'une part, et le soutien intéressé des Romains d'autre part, la cause de l'indépendance triompha finalement. Sous le règne des Hasmonéens, l'état juif atteint une certaine dimension et annexe quelques territoires. Cependant, à la suite de discordes au sein de la famille royale et de l'amplification de la désaffection des pieux, l'âme de la nation, en faveur des dirigeants ont fait de l'état juif une proie facile pour l'Empire romain. En -63, Pompée envahit Jérusalem et Gabinius assujettit les Juifs au tribut.
[modifier] Populations de la première diaspora
Durant le IIe siècle av. J.-C., les auteurs du troisième livre de l'Oracula Sibyllina s'adressent au "peuple élu" en disant: "Chaque pays et chaque mer également en est rempli". Des témoins divers comme Strabon, Philon d'Alexandrie, Sénèque et Yosef Ben Matthias témoignent du fait que les Juifs étaient déjà disséminés dans le monde connu.
Le roi Hérode Agrippa Ier, dans une lettre à Caligula, énumère parmi les provinces de la disapora juive presque tous les pays grecs et non grecs de l'Orient; et cette énumération est loin d'être complète car l'Italie et Cyrène n'y sont pas comprises. Des découvertes épigraphiques d'année en année augmentent le nombre de communautés juives connues. Il n'y a que peu d'informations à propos du nombre précis de ces communautés juives, et elles doivent être employées avec précaution. Après la Terre d'Israël et Babylone, c'est en Syrie que selon Yosef Ben Matthias la population juive était la plus dense; particulièrement à Antioche et ensuite Damas, où à l'époque de la grande insurrection, 10 000 à 18 000 Juifs furent massacrés. Philon d'Alexandrie avance le chiffre de 1 000 000 de Juifs habitant en Égypte, soit un huitième de la population. Alexandrie y était de loin la plus importante communauté, où les Juifs étaient installés dans deux des cinq quartiers de la ville. D'après le nombre de personnes massacrés en 115, le nombre d'habitants juifs de Cyrénaïque, de Chypre et de Mésopotamie devait aussi être important. À Rome, au commencement du règne d'Auguste, on comptait plus de 8 000 Juifs. Enfin, les montants confisqués par le propréteur Flaccus en 62 représentant les impôts font croire qu'au moins 45 000 hommes, ou un total d'au moins 180 000 Juifs vivaient en Asie mineure.
[modifier] Diaspora post-romaine
[modifier] La destruction de la Judée
Article détaillé : Première guerre judéo-romaine Le règne romain continuera jusqu'à une révolte qui durera de 66 à 70, par la prise de Jérusalem et la destruction du Temple, le centre de la vie nationale et religieuse des Juifs du monde entier. Après cette catastrophe, la Judée forma une province séparée de l'Empire romain, gouvernée par un légat, d'abord propréteur puis ensuite proconsul, qui était aussi le commandant des armées et de l'occupation. La destruction complète de Jérusalem, et la colonisation de nombreuses provinces grecques et romaines en Judée indiquent l'intention du gouvernement romain de prévenir la reconstruction de la nation juive. Néanmoins, 40 ans plus tard, les efforts des Juifs ont été récompensés avec le recouvrement de leur liberté précédente.
Ces efforts, dévolus mais peu judicieux, ont été supprimés par Trajan. Sous Hadrien, le même sort se répétera une dernière fois avec une glorieuse tentative d'indépendance qui durera de 133 à 135. Depuis cette période, en dépit de quelques mouvements sans importance sous Marc Aurèle et sous Septime Sévère, les Juifs de Palestine, réduits en nombre, destitués et défaits, perdirent leur prépondérance dans le monde juif. Les Juifs n'avaient dès lors plus de raison se s'accrocher à ce sol où se trouvait le souvenir de leur grandeur passée qui rendent encore plus amère le spectacle de leur actuelle humiliation lorsque Jérusalem est devenue sous le nom de Ælia Capitolina, une colonie romaine entièrement païenne où l'accès aux Juifs y était interdit sous peine de mort.
[modifier] La dispersion des Juifs
La destruction de la Judée exerça un rôle décisif lors de la dispersion du peuple juif à travers le monde, avec le passage de l'autorité religieuse du Temple aux rabbins.
Certains Juifs furent vendus comme esclaves et transportés, d'autres joignèrent les diasporas existantes, pendant que d'autres commencèrent à travailler sur le Talmud. Ces derniers étaient alors généralement acceptés au sein de l'empire romain, mais avec la montée du Christianisme, de nouvelles restrictions apparurent.
Durant le Moyen Âge, les Juifs se divisèrent en groupes distincts qui sont aujourd'hui généralement classés en deux groupes: les Ashkénazes du nord et de l'est de l'Europe et les Séfarades de la péninsule ibérique et du bassin méditerranéen. Ces deux groupes partagent une série d'histoire parallèles de persécutions et d'expulsions, avec finalement, le retour en terre d'Israël lors du XXe siècle.
[modifier] La Diaspora aujourd'hui
Entre la destruction de la Judée et le rétablissement d'un état juif avec la création de l'État d'Israël en 1948, tous les Juifs étaient considérés comme faisant partie de la diaspora. Récemment, le terme n'est plus employé que pour les Juifs vivant hors d'Israël.
En 2005, les populations juives les plus importantes se trouvent dans les pays suivants:
- États-Unis d'Amérique: 5 280 000
- France: 700 000
- Argentine: 680 000
- Brésil: 550 000
- Canada: 372 000
- Royaume-Uni: 298 000
- Russie: 235 000
La population juive mondiale comptait environs 13 millions d’âmes en 2002 (soit 0.2% de la population mondiale environ), dont 40% vivaient en Israël. La population juive d'Israël est estimée à 5 250 000 individus. Celle-ci n'est pas considérée comme faisant partie de la diaspora.
[modifier] Voir aussi
- Antisémitisme
- Histoire d'Israël
- Ashkénazes yiddish
- Sépharades
- Falashas les Juifs d'Ethiopie.
- Juifs en Inde les marchands juifs jusqu'en Inde.
- Juifs en Chine migration ashkénaze vers l'extreme Est.