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Histoire de l'Algérie - Wikipédia

Histoire de l'Algérie

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L’histoire et la géographie de l’Algérie sont intimement liées. Ainsi, bien que la civilisation humaine au Maghreb remonte à des millénaires, ce n’est qu’à partir de l’Antiquité que cet espace commence à prendre sa forme actuelle en se scindant en trois régions-peuples : Maghreb oriental, Maghreb central et Maghreb occidental. La région-peuple du Maghreb central évoluera au fil des siècles en l’État nation algérien moderne. Cet article traite donc de l’histoire de l’Algérie, et non pas seulement de l’histoire de la République algérienne moderne.

Sommaire

[modifier] Préhistoire (- 1,8 Ma à - 7 500 ans)

Bien que l’histoire elle-même soit un agrégat de périodes, il est important de noter que celle-ci est elle aussi précédée d’une protohistoire et d’une préhistoire. Afin de présenter l’évolution d’un passé qui débouchera sur l’histoire, cette partie de l’article retrace brièvement la fin de la préhistoire de l’Algérie.

Les premières traces de peuplement d’hominidés en Algérie remonteraient à environ deux millions d’années av. JC.

[modifier] Site d'Aïn El Hanech

Le site d'Aïn El Hanech, dans la wilaya de Sétif est considéré comme le plus ancien gisement archéologique d'Afrique du Nord.

L'âge des vestiges est évalué par archéomagnétisme à 1,8 million d'années, coïncidant avec la période présumée de l'apparition de l'Homo habilis.

[modifier] Site de Tighennif

Le site acheuléen de Tighennif (anciennement Ternifine), dans la wilaya de Mascara, a livré des vestiges dont l'âge est évalué entre 800 000 et 400 000 av. JC. Parmi ces vestiges, composés essentiellement d'ossements animaux et d'objets de pierre taillée, les archéologues ont découvert les ossements d'Hominidé qui ont conduit à la définition de l’Atlanthrope, aujourd'hui considéré comme un Homo erectus.

L'Atlanthrope avait un cerveau plus petit que celui de l’homme moderne et une mâchoire plus puissante, et il était un contemporain d’autres variantes de l’Homo erectus telles que le Pithécanthrope de l’île de Java. L’Atlanthrope vivait de la cueillette et de la chasse et se déplaçait fréquemment dans sa quête de nourriture. Il a occupé le Maghreb central durant plusieurs millénaires et fabriquait des bifaces et des hachereaux ainsi que plusieurs autres outils.

Il disparaît vers 250 000 av. JC. En effet, c’est vers cette période, que l’Homo erectus disparaît après près de 2 millions d’années d’existence (probablement en évoluant vers Homo heidelbergensis en Europe). Le peuplement de l'Algérie se composera alors exclusivement d’Homo sapiens, originaires de la corne de l’Afrique, qui occuperont le Maghreb central pendant 150 siècles, de 250 000 à 50 000 av. JC, soit jusqu'à la fin du Paléolithique moyen. À partir de - 50 000 et jusqu'à - 20 000 av. JC, l’Acheuléen cède la place à l'Atérien.

Voir les articles Tighennif et Atlanthropus.

[modifier] La civilisation atérienne (- 50 000 a – 7 500 ans)

Peinture rupestre du Tassili datant d'environ 10 000 ans.
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Peinture rupestre du Tassili datant d'environ 10 000 ans.

La civilisation atérienne dont plusieurs vestiges furent retrouvés sur le site éponyme de Bir el-Ater, dans la wilaya de Tébessa, dure d’environ – 50 000 ans jusqu'à la révolution néolithique vers 7 500 av. JC. Durant cette période, vers 20 000 av. JC, de fortes pluies tombent au Sahara et au Nord de l’Algérie, créant ainsi un climat très humide, et favorisant le développement des populations d’éléphants, de girafes, de rhinocéros et autres, que les Atériens chassent en grands nombres.

Les fouilles archéologiques ont mis en évidence des armes probablement de chasse, très raffinées, faites de pierre, de bois et même de cordage, ce qui donne à penser qu'une civilisation très active habitait le site de Bir el-Ater. Les premières industries de fabrications de pointes de lances au Maghreb seront introduites par les Atériens et seront appelées Oraniennes (également Ibéromaurusienne). Ces industries semblent être apparues vers 15 000 ans av. JC aux alentours d’Oran, dans l’Ouest algérien, avant de se propager sur toute la côte maghrébine durant les 5 millénaires qui suivent.

La civilisation atérienne disparaît vers 7 500 av. JC, lors de la révolution néolithique. L'Homme de Néandertal a longtemps été considéré comme l'auteur de l'Atérien mais cette espèce est désormais perçue comme exclusivement eurasiatique. Il est probable que des Homo sapiens archaïques aient produit les outils atériens.

Avec la révolution néolithique apparaissent des sociétés sédentaires qui produisent leurs nourritures grâce à l'agriculture et à la domestication. En Algérie, cette révolution débouchera sur la civilisation capsienne.

Voir les articles Atérien et Ibéromaurusien.

[modifier] Période : Protohistoire (-7500 à -2000 ans)

[modifier] La civilisation capsienne: (-7500 à –2000)

Peintures rupestres au Tassili n'Ajjer
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Peintures rupestres au Tassili n'Ajjer

La civilisation Capsienne, ancêtre des Berbères, apparaît avec la révolution du Néolithique entre 9000 et 7500 av JC et durera jusqu'à l’apparition de l’âge du fer vers 2000 av JC. Les Capsiens, ancêtres directs des Numides Berbères, apparaissent dans le sud constantinois d’abord, avant de se répandre dans l’ensemble du Maghreb. Les Capsiens qui habitaient des campements faits de huttes et de branchages s’installaient généralement sur des sites à proximité d’un oued ou d’un col montagneux. À cette époque la plupart du Maghreb ressemblait à une savane, comme en Afrique de l’Est aujourd’hui, avec des forêts méditerranéennes uniquement en haute altitude. Les Caspiens furent les premiers au Maghreb à domestiquer les ovins, ils fabriquèrent divers objets, y compris des objets d’art décoratif et des bijoux, tels que des colliers à partir de coquillages marins et diverses peintures abstraites et figuratives. Les Capsiens se nourrissaient d’ovins et de bovins, ainsi que de produits agricoles, mais également d’escargots. En effet de vastes dépôts de coquilles vides d’escargots datant de l’époque capsienne furent retrouvés, notamment à Mechta Sidi El Arbi dans la wilaya de Constantine. Du point de vue anatomique les Capsiens étaient composés de 2 types raciaux : les Mechta Afala et les Proto méditerranéens dont certains pensent qu’ils auraient émigré de l’est. La culture Capsienne est reconnue par les historiens linguistes comme étant l’ancêtre moderne des langues berbères en Afrique du Nord, et la décoration de poterie capsienne est d’une grande ressemblance avec la décoration moderne de poterie Berbère. Peu de choses sont connues de la religion des Capsiens. Toutefois, leurs pratiques funéraires suggèrent que ces derniers croyaient en une vie après la mort, de par la présence de monticules de pierres, et de peintures figuratives. Vers 3000 avant JC les Capsiens commencèrent à migrer au sud de l’Atlas tellien et s’installèrent au-delà de l’actuel Batna et progressivement jusqu’au confins du Sahara qui se situait à l’époque plus au Nord, vers l’actuel Tamanrasset. Durant cette même période le Sahara s’est rapidement asséché, devenant un désert extrêmement aride, et resta ainsi jusqu'à ce jour. L’Algérie n’ayant pas connu l’âge du bronze, a l’instar de toute l’Afrique, la civilisation Capsienne survivra jusqu'au début de l’âge du fer, avec l’apparition des fournaises vers 1500 avant JC. Les Capsiens ayant migré au Sahara laisseront derrière eux des peintures rupestres magnifiques comme celles du Tassili N’adjjer datant de la période -5000 à –1500 ou celles de la région d'El-Bayadh et témoignant du mode de vie, de la chasse, de l’agriculture et des rites Capsiens, ainsi que de l’assèchement complet du Sahara qui commença à partir de –3000 et coïncida avec leur période. L’aridité du désert qui a suivi cette civilisation a permis de conserver naturellement ces œuvres dans des musées à ciel ouvert et cela à travers plusieurs millénaires. Aujourd’hui le contraste entre la luxuriance de la faune peinte sur ces peintures et l'aridité actuelle du désert du Sahara renforce encore leur attrait historique et artistique. Malheureusement, ces peintures sont de nos jours menacées par la fréquentation touristique des sites rupestres du Sahara et les dégradations qui en découlent.

[modifier] Période : Antiquité (-1250 a l'an 250)

L’histoire de l’Algérie dans l’antiquité est marquée par l’émergence des royaumes de l’Age de Fer qui s’étaleront sur une période d’environ 1500 ans. Ces royaumes seront d’abord les Gétules au sud du pays, et la fondation des comptoirs Phéniciens au Nord, ensuite les Garamantes et finalement les Numides.

[modifier] L’Algérie des Gétules : (-1250 à 250)

Le peuple Gétule, descendant direct de la branche de la civilisation capsienne ayant émigré au Sahara vers 3000 av. JC est certainement le peuple qui aura dominé de la façon la plus certaine l’Algérie durant les 1500 ans de son antiquité. Ils étaient selon l’historien grec Strabon le peuple le plus nombreux d’Afrique du Nord, mais également le moins connu.

Parmi les plus anciennes références aux Gétules sont vraisemblablement celles des Carthaginois qui indiquent que le prince des Gétules proposa d’épouser Élyssa (ou Didon pour les Romains), la reine fondatrice de Carthage (actuelle Tunisie) vers l'an 815 avant JC.

Toutefois il est à noter que des références en Égypte ancienne de certaines tribus Gétules remontent jusqu'à 1350 av. JC environ sous le règne d’Akhénaton de la XVIIIe dynastie qui parlent de commerce de bétail avec ce peuple. Les Gétules sont probablement à l’origine également du calendrier berbère qui commence vers 943-949 avant JC. Le début de ce calendrier ferait suite à la victoire d’une coalition de Gétules sur les Égyptiens. Cette coalition, formée par les tribus Gétules du Maghreb est partie du sud ouest algérien, renforçant ses effectifs en cours de route partout où elle passait au Maghreb. La coalition dirigée par Sheshonq (nom berbère) qui aurait vaincu le pharaon Psousennès II et fondé la XXIIe dynastie en se proclamant pharaon. Sheshnaq aurait poursuivi ensuite sa percée vers le Moyen-Orient après avoir renforcé sa coalition en Égypte, il se mit à conquérir plusieurs territoires en Syrie, Palestine, Phénicie (actuel Liban) et dans le Royaume d'Israël. Il se pourrait que ce chef Gétule de la tribu des Machaouach soit également le personnage biblique mentionné dans l’Ancien Testament.

Les Gétules étaient de remarquables cavaliers et des nomades à l’origine qui se concentraient dans les oasis du Sahara central algérien. Il est probable que les Gétules aient découvert le cheval par le biais des Égyptiens, qui l’avaient eux-mêmes découvert par le biais des peuples d’Asie centrale. Il est également probable que les Gétules fussent poussés à suivre un lent flux migratoire vers le Nord, inversement à leurs ancêtres Capsiens, par la désertification progressive du Sahara et leur nombre croissant. En tout état de cause au fil des siècles les Gétules développèrent une cavalerie efficace, et devinrent un peuple nomade migrant du Sahara vers le Nord de l’Afrique en suivant deux routes principales. L’une sera celle des Gétules orientaux qui les mènera vers Chella, l'actuelle Salé au Maroc, et l’autre sera la route qui les mènera du désert vers Madaure (actuelle Mdaourouch dans la wilaya de Souk Ahras). Les Gétules concentrés autour de ce qui est aujourd’hui les territoires des Nememchas dans l’actuel Souk Ahras et Tébessa seront ainsi le premier peuple nomade en Algérie à remonter du désert vers le Nord pour exercer une pression sur les occupants des terres là-bas. En effet plus d’un millénaire après eux, les Berbères Sanhadja imiteront le même mouvement. Les Gétules pasteurs nomades et guerriers se sont longtemps contenté de mener des razzias occasionnelles contre les populations sédentarisées du Nord du pays tout en étant perpétuellement en mouvement. Toutefois entre le Ve et le IIIe siècle, leur puissante cavalerie, leur nombre impressionnant ainsi que leur naïveté politique fait qu’ils commencent à devenir l’objet de convoitise stratégique de la part des acteurs politiques de la région.

Lorsque la première guerre punique éclate en 264 av. JC le général carthaginois Hannibal Barca les engage comme mercenaires à ses côtés. La principale raison était que la marine carthaginoise était dans un état si lamentable que Hannibal avait décidé de prendre la route jusqu’aux piliers d’Hercule (actuelle Gibraltar), il engagea la cavalerie Gétule pour l’accompagner. Celle-ci se révélera non seulement apte à traverser le Maghreb rapidement et sans problème, mais elle se révèle également d’une efficacité redoutable dans les campagnes de Hannibal de l’autre côté de la Méditerranée, à commencer par ses campagnes en Ibérie.

Deux siècles plus tard, les Gétules avaient acquis une grande expérience dans la guerre, mais surtout une forte expérience dans l’art de négocier leur force mercenaire. C’est alors qu’en 107 av. JC le roi Jugurtha des Numides, combattant l’armée romaine fera à son tour appel aux services des Numides. Les Gétules avant d’accepter, proposeront à Rome de faire mieux, le consul Marius offrira à ces derniers la promesse de leur livrer des terres Numides ainsi que la citoyenneté romaine en échange de leur soutien. Les Gétules combattront ainsi aux côtés des Romains. En 103 avant JC, Jugurtha sera vaincu. Les Gétules obtiendront alors la citoyenneté romaine en grand nombre et de grandes propriétés terriennes, confisquées à l’État numide défait, aux côtés des soldats Romains qui obtiendront chacun 252 hectares de terre. Rome cherchant à profiter au maximum de cette opération offrira des terres Numides en bordure avec la Maurétanie aux Gétules de sorte à consolider la frontière de leur nouvelle conquête.

La sédentarisation soudaine des Gétules sur les terres confisquées ne sera pas facilement acceptée par les populations Numides défaites. Les Gétules continueront de soutenir les Romains pendant près d’un siècle pour écraser les révoltes populaires, allant jusqu'à participer en 19 av. JC à la répression d’une révolte aux côtés de Lucius Cornelius Balbus Minor. Cette révolte déclenchée à une échelle impressionnante avait enflammé toute l’Afrique du Nord de la Maurétanie à la Cyrénaïque (actuelle Libye) en passant par les territoires Garamantes au Sahara et Numides dans le Nord. Mais Balbus et ses alliés Gétules réussirent à l’écraser.

Apres un siècle de sédentarisation, la pratique de la cavalerie gétule finit par disparaître, et le peuple Gétule avec. La distribution des terres éparpilla le peuple Gétule, et sa sédentarisation contribua à la disparition de sa cavalerie. Le peuple Gétule se fondit ainsi dans les populations du Nord de l’Algérie. Rome avait ainsi réussi un coup de maître en amadouant les Gétules et en les poussant à la disparition par la sédentarisation, car il ne fait aucun doute que les Gétules auraient constitué une menace sérieuse pour la colonisation romaine en Algérie particulièrement aux frontières Sud. Vers l’an 250 après JC, plus aucune référence n’existe au sujet de la culture et du peuple gétule.

[modifier] Les comptoirs Phéniciens en Algérie (-1250 à -146)

Les Phéniciens dans leurs efforts d’étendre leur réseau commercial dans tout le bassin méditerranéen commencèrent à essayer d’établir des contacts avec les populations du Nord de l’Algérie des 1250 avant JC. Après la fuite de la princesse Elyssa au Maghreb oriental (actuelle Tunisie) qui y fonde Carthage en 814, les Carthaginois essayeront de pousser leurs navires jusqu’en Ibérie (actuelle Espagne).

Les côtes du Maghreb parsemées de hauts-fonds et de récifs étant difficiles à naviguer pour les navires primitifs des Carthaginois, ces derniers fondèrent avec l’accord des populations locales avec lesquelles ils entretenaient des liens commerciaux des comptoirs tous les 30 à 40 kilomètres le long de la côte algérienne, une distance équivalente à une journée de navigation par la mer. C’est ainsi que les comptoirs phéniciens de Annaba, Skikda, Collo, Jijel, Béjaïa, Dellys, Alger, Tipaza, Cherchell, Tenes, Bettioua et Ghazaouet seront établis. Ces comptoirs joueront un rôle aussi crucial dans le commerce en Méditerranée, que dans l’évolution des cultures locales par le biais des échanges d’idées et de communications. Ces comptoirs serviront quelques siècles plus tard aux Numides qui vont les occuper puis aux Romains qui les coloniseront et les utiliseront pour la conquête de l’Algérie. Les Carthaginois réussiront si bien dans leur commerce qu’ils établiront des comptoirs même a l’intérieur des terres au Nord de l’Algérie au sein de localités existantes telles que les comptoirs de Sarim Batim, que les Numides appellent Cirta (actuelle Constantine) ou Tiddis a 17 kilomètres de Cirta.

[modifier] Le Sahara Garamantes (-500 à l'an 500)

Les Garamantes étaient un peuple qui a dominé le Sahara durant un millénaire pendant l’Antiquité d’environ -500 avant JC à 500 après JC. La question de leur origine exacte reste toujours posée et il existe deux hypothèses à l’heure actuelle. La première voudrait que les Garamantes seraient les cousins des Gétules et des descendants directs des Capsiens, mais qui contrairement aux Gétules n’auraient pas émigré vers les côtes méditerranéennes et qui seraient restés sur place dans le désert pour occuper l'endroit après la migration des Gétules vers le nord. L’autre hypothèse voudrait que les Garamantes soient un peuple venu d’une autre région que le Sahara (Afrique sub-saharienne ou Asie). L’utilisation toutefois des caractères Tifinagh par les Garamante, ainsi que la similitude entre l’art Garamante et l’art Capsien, et finalement la similitude entre les cavaleries Garamante et Gétules indiquent probablement que les Garamantes seraient des descendants de Capsiens et cousins des Gétules qui se seraient à leur tour sédentarisés au Sahara plutôt qu'au Nord.

Cela étant dit, le terme Garamante viendrait du nom de leur capitale Tagharma, qui signifierait en berbère ancien (proche du capsien) « citadelle fortifiée ». Tagharma, ou Garama en version gréco-latine serait la Djerma moderne. Les Garamantes seraient originaires de la région du Fezzan (en Libye actuelle) et auraient fondé un royaume s’étendant sur plusieurs dizaines de milliers de kilomètres carrés dans le Sahara couvrant des parties de l’actuelle Algérie, Libye, Mali, Tchad et Niger. La géographie de leur royaume, l’habileté de leurs guerriers et cavaliers, l’utilisation du Tifinagh, ainsi que la domestication du dromadaire n’est pas sans rappeler l’actuelle confédération des Touaregs, et il est probable que les Garamantes fussent leurs ancêtres directs, bien que cela n’est pas confirmé.

Le royaume des Garamante vivait du contrôle des routes sahariennes et avait établi des routes commerciales entre l’Afrique sub saharienne et la Méditerranée. Les Garamantes ont combattu constamment du Ve siècle av. J.-C. au IVe siècle av. J.-C. les peuples noirs de l’Afrique sub-saharienne pour affirmer leur contrôle de ces routes de commerce. Ils développèrent également l’agriculture aux alentours de leurs oasis fortifiées et devinrent ainsi un peuple très puissant et leur souveraineté s’étendait du Tchad au Fezzan, et du Tassili à Gao au bord du fleuve Niger. L’historien grec Hérodote (IV.183) écrivit environ 50 ans après le début de leur règne ce qui suit à propos de ce peuple saharien :

«À dix jours de voyage d’Augila, il y a également une colline de sel et une source d’eau, les palmiers y poussent abondamment comme ils le font près des autres collines de sel. Cette région est habitée par un peuple appelé Garamantes, un peuple très puissant qui recouvre le sel avec de la boue pour y semer ensuite ses cultures. C’est là que la route est la plus courte vers le pays des Lotophages, un voyage de trente jours. Dans le pays des Garamantes, on trouve des taureaux qui lorsqu’ils paissent marchent à reculons. Ils agissent ainsi parce que leurs cornes s’avancent tant vers l’avant de leur tête que, s’ils avançaient en paissant, leurs cornes se planteraient dans le sol. Ce n’est qu’en cela qu’ils diffèrent des autres taureaux, ainsi que par l’épaisseur et la dureté de leur cuir. Les Garamantes ont des chariots attelés a quatre chevaux, sur lesquels ils pourchassent les Éthiopiens Troglodytes qui, de tous les peuples dont l’écho ait pu parvenir à vos oreilles, est celui dont les pieds sont, de loin, les plus rapides. Les Troglodytes se nourrissent de serpents, de lézards et d’autres reptiles du même genre. Leur langage, contrairement à celui des autres peuples, ressemble à des couinements de chauve-souris… »

Le peuple éthiopien Troglodyte auquel Hérodote fait allusion est installé aujourd’hui dans le massif du Tibesti, et forme maintenant l’ethnie des Toubous. La cavalerie Garamante se distinguait au Maghreb par le fait qu’elle utilisait massivement le char tiré par un quatuor de chevaux. Les Garamantes menèrent quelques fois des attaques contre leurs voisins du nord également, notamment les Gétules, les Carthaginois et les Numides. Toutefois leur plus grande défaite leur sera infligée par l’Empire romain, qui soutenu par les Gétules et sous la direction de Balbus, consul d’Afrique de Rome envahira leur royaume et occupera leur capitale Tagharma (Garama). Les Garamantes maintiendront une certaine autonomie malgré l’occupation, grâce notamment à l’étendue du Sahara et à leur retour à des traditions nomades. Les Garamantes se révolteront et soutiendront même la révolte de Tacfarinas dans le nord du pays au début du premier siècle, mais Rome finit tout de même par vaincre et son influence et sa tutelle deviendra considérable sur ce peuple Saharien au point que lorsque l’Empire adopte la religion chrétienne les Garamantes feront de même vers l’an 400. Les Garamantes disparaîtront progressivement des références historiques à partir de cette date, pour plusieurs raisons. D’une part à la mort de l’Empereur Théodose Ier de Rome, l’Empire romain sombre dans une période de troubles internes et les Garamantes retrouvent leur indépendance, et d’autre part leur royaume ayant été brisé, ces derniers ne mèneront aucune action concertée politique ou stratégique jusqu'à l’avènement de l’Islam trois siècles plus tard, époque à laquelle ils ne s’appellent déjà plus les Garamantes.

[modifier] L'État de Numidie : (–250 à -25)

La période numide commence vers 250 avant JC avec l’émergence de deux tribus au nord de l’Algérie issues des Capsiens sédentarisés depuis le Néolithique : la tribu des Massyles à l’est et la tribu des Massaesyles à l’ouest. Ces tribus contrôlant les plaines entre la chaîne de l’Atlas et la côte méditerranéenne au Nord de l’Algérie arrivent rapidement à la confrontation.

[modifier] Seconde guerre punique

La rivalité débute avec l’arrivée au pouvoir de Syphax en 215 av JC, roi des Massaesyles. Ce dernier veut faire de son royaume une puissance commerciale et militaire, et s’allie à Carthage dans sa lutte contre Rome. Syphax est toutefois gêné dans ses projets par la présence de la principauté des Massyles à l’Est commandé par le roi Zelalsen. Les Massyles occupent les terres entre le royaume de Syphax et Carthage, c'est ainsi que Syphax décide de se débarrasser d’eux. Il déclenche les hostilités avec l’aide de Carthage, il provoque des troubles internes chez les Massyles pour les affaiblir avant de les écraser. Zelalsen meurt rapidement et est remplacé par Gaia. Les Massyles se rapprochent de Rome mais rechignent à sceller une alliance durable. Syphax commet toutefois sa première erreur en cassant son alliance avec Carthage subitement et en s’alliant à Rome qui lui envoie trois centuries de soldats. Carthage se met alors à soutenir les Massyles, mais le roi Gaia meurt subitement. Son fils Massinissa qui à 17 ans remporte une victoire sur Syphax puis traverse la Méditerranée et s’en va remporter des victoires supplémentaires sur les Romains en Ibérie. Son corps de cavalerie composé de Massyles et de Gétules s’avère d’une excellente efficacité sous son commandement. Lorsqu’il apprend que son père meurt il revient d’Ibérie vers l’est algérien pour assumer le pouvoir et y trouve son royaume en proie à des luttes intestines. Pendant son absence, trois rois se sont déjà succédé sur son trône en quelques mois de l’an 206 avant JC. (Ozalces, Capussa et Lacumazes). Massinissa constate que pendant qu’il remportait des victoires pour les Carthaginois, ces derniers abandonnaient son royaume. Il se saisit du pouvoir, et casse son alliance avec Carthage, changeant de camp et s’allie à Rome. Il participe alors au côté des Romains à la bataille de Matka en territoire Carthaginois. Les troupes Carthaginoises commandées par général Hannibal réussissent à éloigner la cavalerie de Massinissa du champ de bataille en la poussant à un engagement un peu plus loin. L’infanterie Romaine commandée par Scipion l'Africain se retrouve alors coincée face à Hannibal et n’arrive pas a faire pencher la balance de son côté. Cependant, le brillant stratège que fut Massinissa réussit à remporter une victoire rapide sur les troupes carthaginoises et lance sa cavalerie ensuite sur le terrain de bataille principale. Son arrivée permettra aux Romains de vaincre l’armée carthaginoise et c'est ainsi que le général Hannibal fut capturé en grande partie grâce à la malice de Massinissa. Carthage a ainsi perdu la deuxième guerre punique, et Massinissa contrôle à présent tout l’est algérien.

Massinissa s’engagera dans un ambitieux plan qui déterminera les frontières du nord de l’Algérie moderne. Il fait creuser avec l’aide des légions Romaines une fosse longue de plusieurs kilomètres avec l’actuelle Tabarka à l’Est et ses territoires annexés aux Carthaginois à l’Ouest. Il prend le contrôle ainsi de Cirta (Constantine), et en fait sa capitale. Massinissa s’attelle ensuite à réformer son royaume, à introduire l’agriculture céréalière, à reformer l’impôt fiscal, et à consolider son alliance avec Rome en même temps que son armée. Par la suite il décide de conquérir les territoires de Syphax, ce qui fut fait quelque temps après. Syphax et Massinissa développent une rivalité entre eux, et qui sera centrée non seulement sur la politique mais aussi sur une femme. Sophonisbe la fille du général carthaginois Hasdrubal dont Massinissa était amoureux aurait été livrée par son père défait par les troupes de Massinissa à Syphax son rival. Massinissa fera acheminer un poison à Sophonisbe qu’elle prendra pour se suicider avant de consommer son mariage avec Syphax pour sauver l’honneur de son amant.

[modifier] Unification

Portrait du roi Massinissa. Son nom berbère est écrit dessous en tifinagh et en latin
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Portrait du roi Massinissa. Son nom berbère est écrit dessous en tifinagh et en latin

Massinissa ensuite se livrera à la conquête et au démantèlement du royaume de Syphax, ce qu’il réussira progressivement, unifiant la Numidie et établissant la frontière Ouest de son royaume au niveau de la rivière Moulouya, proche de l’actuelle frontière algéro-marocaine. Vers 150 avant JC, Massinissa dirige un royaume unifié et puissant, militairement et économiquement qui s’étend sur tout le nord de l’Algérie. Il a réussi à ramener sous sa coupe les tribus Gétules, à vaincre son rival Syphax, et à sceller une alliance solide avec Carthage. Âgé de près de 90 ans, Massinissa décide de provoquer à présent la chute de Carthage elle-même. Il cherchera à pousser Carthage à la guerre, et attaque plus de 70 villages Carthaginois sans prévenir. Carthage se voit obligé de répliquer pour se défendre, même si cela signifie la violation du traité de paix avec Rome, qui s’empresse de lui déclarer la guerre. Massinissa aura provoqué ainsi la troisième guerre punique juste avant de mourir, commandant lui-même ses troupes sur le terrain à plus de 90 ans. Carthage s’effondre deux ans plus tard en 148 av. JC.

Le règne puis la disparition de Massinissa fut le prélude à l’occupation Romaine de la Numidie. En effet, l’occupation Romaine de la Numidie fut précédée d’un long travail politique qui s’étala sur environ un siècle de -125 à -25. La Numidie effectua son premier rapprochement historique avec Rome avant même son unification, lorsque Syphax roi de la Numidie Occidentale scella une alliance avec Rome contre Carthage et la Numidie orientale. Toutefois lorsque Syphax, pour des raisons qui ne sont pas encore claires, décide de casser son alliance avec Rome la donne politique change définitivement.

Les Berbères Numides utilisaient le mot “Taferka” qui signifiait “Terre” dans le sens de “propriété terrienne”, et le mot “Aferkiw” pour désigner celui qui vit sur la terre dans le sens de propriétaire terrien. La célèbre maxime numide traduite en latin par la suite a donné le mot “Africa” pour désigner les terres de la côte sud de la Méditerranée autour de la Numidie et de Carthage (plus tard et après l’Empire romain les Européens utilisèrent le mot ‘Afrique’ pour désigner tout le continent africain).

L’École d’histoire française, l’une des premières à réaliser un travail soutenu et largement documenté sur l’histoire numide, a attribué la fameuse maxime « l’Afrique aux Africains ! » à Massinissa. Toutefois, l’École d’histoire algérienne fondée à partir de 1962 semble pencher pour une autre interprétation. En effet selon celle ci, il serait plus probable que la maxime « l’Afrique aux Africains ! » fut prononcée par Syphax et non Massinissa, lorsque Syphax décida de briser son alliance avec Rome soudainement, et de s’allier à Carthage l’Africaine. La raison pour laquelle Syphax décida de se séparer de Rome qui pourtant semblait avoir la main haute sur le conflit avec Carthage n’est toujours pas claire. Peut-être que Syphax, en stratège prévoyant avait-il compris que Rome finirait par vaincre Carthage avec le temps et qu’ensuite la menace romaine se tournerait vers la Numidie ? Cela est possible, mais en tout état de cause, l’école algérienne semble penser qu’il est plus probable que ce soit Syphax qui aurait prononcé la maxime « l’Afrique aux Africains! » et non Massinissa. Massinissa, l’unificateur de la Numidie qui a défait Syphax par la suite, s’était allié aux Romains, lui qui leur avait infligé de sévères défaites pourtant en Ibérie. La raison pour l’alliance de Massinissa aux Romains est double : d’une part les Carthaginois semblaient jouer un double jeu avec son royaume, en lui demandant de combattre les Romains contre de l’argent, tout en encourageant les troubles politiques dans son royaume. D’autre part la défection de Syphax finit par convaincre Massinissa de s’allier à son ennemi d’hier Rome.

L’alliance de Rome avec Massinissa provoqua des changements profonds dans la région. Massinissa alla de victoires en victoires, écrasant Syphax, unifiant la Numidie, affaiblissant Carthage avec l’aide de Rome, et finalement provoquant sa destruction ultime par Rome à la fin de son règne qui dura plus d’un demi-siècle. Le premier ancêtre de l’état algérien moderne, celui de la Numidie unifiée de Massinissa, fut un tel succès sous son règne qu’à sa mort, Rome ne pouvait voir, et ne voyait plus qu’une seule menace sur les côtes africaines : cette meme Numidie de Massinissa.

[modifier] Règne de Jugurtha

Ainsi après la mort du grand roi Massinissa, une crise de succession, vue d’un bon œil par Rome se produisit et qui plaça la Numidie dans des troubles politiques. Micipsa, fils de Massinissa assuma le pouvoir brièvement, et fit envoyer le très populaire Jugurtha, petit-fils de Massinissa, comme représentant en Ibérie pour l’éloigner du pouvoir. Micipsa nommera Gulussa vice-roi et ministre de la guerre et Mastanabal vice-roi et ministre de la justice. Après le bref règne de Micipsa, ses deux fils Adherbal et Hiempsal finiront par détruire tout le travail d’unification de Massinissa en divisant la Numidie de nouveau en Numidie Orientale et Occidentale. La crise politique encore larvée à ce stade entre Rome et la Numidie, finira par devenir publique lorsque Jugurtha, le très populaire petit-fils de Massinissa revient en Numidie et se saisit du pouvoir par la force en 118 av JC, en s’attaquant aux petits-fils de Massinissa (tuant Hiempsal et expulsant Adherbal qui s’enfuit à Rome) pour réunifier la Numidie et la remettre sur le chemin de la stabilité et du développement.

Rome qui ne voit pas d’un bon œil cette réunification, se met alors à chercher des problèmes politiques à Jugurtha, en lui demandant de s’expliquer sur sa prise de pouvoir violente et l’expulsion d’Adherbal qui s’est réfugié chez eux. Jugurtha aurait répliqué dans son entourage qu’il est une chose qu’il avait apprise des Romains lors de son séjour en Ibérie : « Roma est urbs venalia » (trad. « Rome est une ville à acheter »), faisant ainsi référence à l’étendue de la corruption chez les officiels romains. C'est ainsi que Jugurtha se résoudra à acheter un répit en offrant de l’argent à des membres de la classe politique romaine pour les corrompre. Rome accepte alors de le laisser régner, mais seulement à condition que la Numidie reste divisée. Elle lui offre la reconnaissance diplomatique sur la Numidie occidentale, à condition de remettre Adherbal sur le trône en Numidie Orientale. Jugurtha accepta dans un premier temps l’offre de Rome. Cependant, ses intentions de restaurer la Numidie unifiée et forte à l'instar de celle que son grand-père avait construite reste les mêmes. C’est ainsi qu’en 112 avant JC, il décide d’envahir la Numidie Orientale, réunifiant ainsi la Numidie. Au passage il fait exécuter plusieurs hommes d’affaires romains qu’il trouve sur place en Numidie Orientale. Le gouvernement Romain furieux d’un tel développement est sur le point de lui déclarer la guerre, lorsque Jugurtha réussit de nouveau a corrompre les responsables en place à Rome. Cela a pour conséquence de calmer l’animosité envers lui a Rome, et même de lui procurer un traité de paix avantageux. Toutefois, quelques temps plus tard, et suite à quelques changements dans la balance du pouvoir à Rome, Jugurtha est convoqué à Rome pour s’expliquer sur la manière dont il aurait obtenu un traité de paix si suspect. Excédé, Jugurtha fait exécuter Adherbal en réponse, et la classe politique romaine se déchaîne alors et finit par demander l’invasion de la Numidie. Rome envoie le consul Metellus en Numidie à la tête de plusieurs légions pour punir Jugurtha et le déposer. Jugurtha réussira grâce à son intelligence et à son courage attestés à résister durant des années, en combinant des manœuvres militaires face aux Romains et politiques avec son voisin de l’ouest, le roi Bocchus Ier de Maurétanie. L’adjoint du consul Metellus, Gaius Marius entrevoyant une opportunité retournera à Rome pour se plaindre de l’inefficacité suspecte de son chef et demandera à être élu consul à sa place, ce qu’il obtint. C’est alors que Gaius Marius enverra son questeur, Lucius Cornelius Sulla en mission en Maurétanie pour négocier l’aide de Bocchus Ier. Bocchus acceptera alors de trahir Jugurtha, et aidera les Romains à le faire tomber dans un guet-apens ou il sera capturé. Jugurtha sera alors envoyé à la fameuse prison de Tullianum. Jugurtha sera exécuté tout de suite après la tradition du triomphe romain en 104 avant JC à la prison de Tullianum.

[modifier] Colonisation et découpage du territoire

Buste de Juba Ier
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Buste de Juba Ier
Un buste de Jules César
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Un buste de Jules César

Après la mort de Jugurtha, la Numidie occidentale sera offerte à Bocchus pour être rajoutée à son royaume de Maurétanie, tandis que la Numidie orientale sera gouvernée encore quelques temps par des princes Numides soumis à Rome. Le roi Gauda, demi-frère de Jugurtha, fut placé sur le trône pour succéder en premier à Jugurtha et régna de 106 a 88 av JC. Puis son fils, le roi Hiempsal II fut placé sur le trône et régna de 88 a 60 avant JC. Juba Ier arriva au pouvoir à l’âge de 25 ans après avoir reçu une éducation dans le style romain. L’arrivée de Juba Ier au pouvoir signifia un retour à la ligne royale légitime de Massinissa car il était l’arrière-petit-fils de Massinissa et fils du roi Hiempsal, lui-même fils légitime de Massinissa et assassiné par Jugurtha. Juba Ier, descendant direct de Massinissa fut ainsi placé sur le trône en 60 av JC pour succéder à Hiempsal II. Lors d’une visite à Rome, Jules César qui ne portait pas de barbe, l’insulta publiquement tout en tirant sur la sienne. Quelques temps plus tard, Gaius Quintus Scribonus Curio, un tribun (l’équivalent d’un parlementaire aujourd’hui) romain se mit à chercher des problèmes politiques à la Numidie pour le compte de Jules César. Curio est issu d’une famille noble et riche dont le père et le grand-père furent des personnages flamboyants, mais aussi à la fois des tribuns, généraux et hommes d’affaires. Gaius Quintus Scribonus Curio se ruina pour honorer leur mémoire, et fit construire le premier amphithéâtre de Rome en l’honneur de son père, et il y célébra plusieurs jeux là-bas. Écrasé par le poids des dettes, Jules Caesar lui proposa de payer ses dettes, à condition que ce dernier lui offre son soutien de tribun face à la Numidie, Curio accepta. C’est ainsi que Curio proposa en 50 av JC du haut de sa tribune que la Numidie soit tout simplement vendue tout entière à un Romain, c’est-à-dire que le pays numide soit privatisé. Plusieurs sénateurs ne prenaient pas Curio au sérieux dans ses affaires, toutefois Jules César le nommera général de l’Afrique un an plus tard et l’enverra soumettre Juba Ier pour faire de l’idée une réalité. Au même moment, Bocchus II, roi de Maurétanie et fils de Bocchus Ier, met ses armées en marche et la Numidie se retrouve attaquée sur deux fronts. Juba Ier envoie alors son lieutenant Sabura pour combattre les troupes de Bocchus II, tandis qu’il se porte lui-même contre les légions Romaines dirigées par Curio. La réplique Numide sera une réussite totale, et tandis que le lieutenant Sabura réussira à vaincre les armées Maurétaniennes, Juba Ier écrase les légions Romaines, et capture Curio lui-même, qu’il fait exécuter par ses hommes.

Juba Ier sachant pertinemment qu’il ne pouvait résister à Jules César qui avait étendu les frontières de l’Empire romain jusqu’en Gaule, et qui semblait déterminé à vaincre rapidement leur chef Vercingétorix, se résolut à s’allier à Pompée, le chef militaire qui avait ramené ses légions aux portes de Rome exigeant un triomphe, et qui avait écrasé la piraterie en Méditerranée ainsi que la révolte de Spartacus. Ce dernier semblait également être le candidat le plus sûr pour une alliance protectrice contre Jules César car étant le plus en opposition avec lui. Lorsque la confrontation entre Jules César et Pompée se transforme en guerre civile romaine en 46 avant JC, Juba Ier participe militairement au côté de Pompée dans la lutte contre les légions de César. À la bataille de Thapsus en 46 av JC, Jules César émerge en vainqueur, Pompée et Juba I sont poussés à la retraite. Juba Ier de retour en Numidie, se suicide avec l’aide de son esclave quelques jours plus tard, et la Numidie devient la province romaine de Africa Nova pendant 16 ans.

Buste de Juba II
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Buste de Juba II

Le fils de Juba Ier, prénommé Juba II sera pris à Rome ou il recevra une éducation très poussée qui lui permit de maîtriser parfaitement plusieurs langues à la fois. Il épousera par la suite Cléopâtre Selênê elle aussi retenue à Rome. Cléopâtre Selênê était la fille de Cléopâtre VII d’Égypte et de Marc Antoine, général et ami de Jules César. En 30 avant JC, Auguste dissout la province d’Africa Nova et place le fils de Juba Ier sur le trône sous le nom de souverain de Juba II, en espérant obtenir une nouvelle coopération entre la Numidie et Rome. Juba II gouvernera avec sa femme Cléopâtre Selênê la Numidie orientale ainsi durant 5 ans. Toutefois étant trop Romain pour les Numides, Juba II abdiquera face à des troubles politiques grandissant, et quittera la Numidie avec sa femme, mettant fin ainsi a la dynastie Numide après plus de deux siècles de règne. La Numidie orientale revient alors à son statut de province romaine sous le nom de Africa Nova. Juba II est alors placé sur le trône de la Maurétanie, qui conserve les territoires de la Numidie occidentale et il y régnera jusqu’en l’an -23.

Buste de Ptolémée
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Buste de Ptolémée

Son fils Ptolémée de Maurétanie lui succédera au trône jusqu’en l’an -40, suite à quoi l’empereur Caligula le fera assassiner après avoir décidé de faire de la Maurétanie une province romaine.

La Maurétanie et la Numidie
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La Maurétanie et la Numidie

Caligula séparera alors la Numidie occidentale de la Maurétanie, et fera de la Numidie occidentale la province de Maurétanie Césarienne qui s’étendra de la Kabylie aux environs de l’actuelle frontière marocaine (rivière Moulouya), tandis que la Maurétanie deviendra la province de la Maurétanie Tingitane.

[modifier] Période : Première colonisation européenne (-25 à 647)

[modifier] Occupation romaine: (-25 à 430)

L’occupation romaine a eu pour effet de disloquer complètement la société berbère et de reformer l’Algérie ainsi que la plupart du Maghreb. Les Gétules qui formaient la majorité de la population algérienne à l’arrivée des Romains en l’an –25 étaient de tradition nomade depuis des millénaires. Devenus des guerriers mercenaires depuis le IIe siècle av. J.-C., ces derniers après avoir offert leurs services aux Carthaginois, à leurs cousins numides et finalement aux Romains furent poussés à se sédentariser par ces derniers, tandis que les sédentaires Numides furent détachés de leurs terres et réduits à l’exode. Le stratagème utilisé par Rome fut en effet ingénieux pour reformer le pays et peut-être résumé en trois étapes.

[modifier] Sous Auguste (–25 à 25)

Statue équestre (fragmentaire) d'Octavien Auguste
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Statue équestre (fragmentaire) d'Octavien Auguste

Durant le premier demi-siècle de l’occupation romaine en Algérie, l’effort romain consista à briser l’organisation sociale dans le pays. En effet les Gétules qui avaient été jusque là des nomades et ce depuis des millénaires avaient accepté près d’un siècle auparavant déjà, de combattre aux côtés des Romains contre le roi Numide Jugurtha, dès 118 av JC. En échange de leur participation importante dans la victoire obtenue par les légions romaines contre Jugurtha, ils se sont vu attribuer des dizaines d’hectares de terre, prises aux numides, ainsi que la citoyenneté romaine. La propriété terrienne chez les Numides était un point nodal du fonctionnement de leur société, et la célèbre maxime « l’Afrique aux Africains » prononcée par le roi numide Massinissa (par le roi Syphax selon certains historiens) plus de deux siècles auparavant signifiait avant tout que « la propriété terrienne maghrébine doit appartenir aux Maghrébins »… particulièrement dans son royaume Numide. « Taferka » (l’Afrique) signifiait la propriété de la terre chez les Berbères Numides et « Aferkiw » (les Africains) signifiait le propriétaire terrien. Ainsi en divisant pour régner, et en échangeant les rôles des sédentaires et des nomades dans le pays, Rome brisa le tissu social berbère en Numidie pour mieux soumettre les habitants. Durant la même période, les villes numides, comme Cirta (Constantine), la capitale, furent détruites par les troupes romaines.

La réforme sociale du pays par l’occupation romaine eut diverses conséquences. Durant ce premier demi-siècle, entre l’an –25 et 25, les populations numides expropriées ne se résolurent pas à leur sort facilement, n’ayant pas beaucoup d’alternatives. C’est alors que plusieurs révoltes éclatèrent. Les Romains dont le nombre de troupes était inférieur a 20 000 exigeront alors des Gétules de former le gros des forces, pour écraser, sous commandement romain, ces révoltes. Les Gétules acceptèrent de lutter pour les Romains a partir de cette période donc sans contrepartie, c’est-à-dire en abandonnant leur pratique du mercenariat, car ils avaient leurs propriétés terriennes à défendre à présent, et donc leur statut social. C’est ainsi que dès 19 avant JC Balbus appuyé par une armée de Gétules écrasera une révolte remarquable, avant que Dolabella ne fasse de même avec l’appui Gétule encore une fois, lorsqu’une révolte dirigée par Tacfarinas éclate en l’an 17. Tacfarinas, un descendant de propriétaire terrien Numide exproprie, avait au début de sa vie active tente de survivre avec des petits emplois obtenus aux alentours des nouvelles villes Romaines. Il finit par s’engager comme auxiliaire dans l’armée Romaine, avant de devenir vraisemblablement excédé par la maigre solde et le traitement discriminatoire subit par les Numides. Il déserta alors l’armée, et se transforma en chef de bande et pillard, se révoltant ainsi contre l’ordre colonial. Au bout de quelques années, son exemple et ses méthodes furent une telle réussite qu’il parvint à fédérer des tribus numides Musulames, des tribus Maures ainsi que les Cinithiens et déclencha une révolte générale contre les Romains. Les Gétules encore une fois furent appelés à écraser celle-ci, mais à cette époque Rome avait déjà annexé ou transformé en état vassal, toute la côte du Maghreb jusqu’à Syrte (en Libye). Ainsi la révolte de Tacfarinas se propagea dans tout le Maghreb, et il fallut 8 années aux Romains et à leurs alliés Gétules pour l’écraser.

La révolte fut si populaire que même les Garamantes du Sahara vinrent soutenir Tacfarinas et plusieurs Gétules firent défection et rejoignirent les forces de ce dernier. La raison pour la défection de ces Gétules étant qu’à chaque fois que ces derniers étaient appelés à la guerre ils laissaient derrière eux leurs fermes, qui ne produisaient plus autant, et ils se retrouvaient alors privés de revenus pour payer leurs impôts. Certains finirent par crouler sous les dettes et durent vendre une partie ou toute leur exploitation, et c’est cette pratique constante de la guerre et son coût qui mena certains Gétules à rejoindre le camp de Tacfarinas. Toutefois la majorité des Gétules purent maintenir leur affaires profitables grâce notamment à des relaxes d’imposition de la part de l’administration romaine qui comprit rapidement la nécessite d’une telle mesure, ce qui fit pencher la balance du côté de Rome qui écrasa la révolte de Tacfarinas avec l’aide des Gétules en l’an 24.

[modifier] De l'an 25 à l'an 100

Arche romaine de Trajan à Timgad
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Arche romaine de Trajan à Timgad

Les multiples révoltes qui suivirent ainsi la dislocation de la société locale par les Romains poussa ces derniers à enclencher une deuxième étape pour affermir leur présence en Numidie et stabiliser leur nouvelle colonie. Cette deuxième étape du stratagème Romain qui s’étendit sur 75 ans, consista à procurer une alternative à la servitude et à la famine qui se profilait à l’horizon pour les dizaines de milliers de citoyens numides expropriés de leur terres et disposés à la révolte. C’est ainsi que Rome encouragea les vétérans de ses légions sur place à occuper les anciens emplacements des villes numides détruites telles que Icosium (Alger) ou Cirta (Constantine), et de les reconstruire dans le style romain, tout en fondant de nouveaux postes militaires qui devait devenir des villes, comme Sitifus (Sétif) ou Timgad (dont il ne subsiste aujourd’hui que de magnifiques ruines). Les gouverneurs romains n’avaient pas l’intention de se limiter à construire des casernes pour l’armée après avoir rasé les villes Numides, mais comptaient bien ériger des villes complètes, équipées de temples, d’amphithéâtres, etc. C’est alors que entre l’an 40 et l’an 90, plusieurs nouvelles villes romaines furent construites telles que Thamugadi (Timgad), Sitifus (Sétif), ou même reconstruites sur l’emplacement des anciennes villes Numides telles que Tipaza (l’ancienne Tafza Numide), Icosium (Alger), Caesarea, Cirta (qui deviendra Constantine), Hippo Regius, etc. Les ruines romaines à travers l’Algérie qui survivent jusqu'à aujourd’hui en témoignent encore, comme c’est le cas à Tipaza où presque toute la ville est conservée et où l’amphithéâtre semble demeurer intact. Pour construire ces villes, les peupler, et romaniser la population locale, les Romains accueillirent volontairement sur leurs chantiers, puis au sein de leurs villes, les vagues de citoyens numides descendants pour la plupart de leurs parents qui furent expropriés et qui étaient voués au nomadisme depuis… chose nouvelle pour eux et qui les avait propulsé soudainement dans la pauvreté extrême, la famine ou sinon le pillage et la révolte. C’est ainsi que l’Algérie vécut son première exode rural, et que ces villes devinrent rapidement des centres de commerce et de culture. Les terres intérieures alors sous contrôle Gétule allaient se retrouver alors rattachées aux villes peuplées de Numides par le commerce, et par extension au marché des diverses provinces de l’Empire romain. Pour solidifier et protéger cette nouvelle configuration du pays, les Romains engagèrent alors la construction d’une frontière fortifiée en établissant plusieurs postes au sud de la Numidie, contournant les Aurès et le pays des Nememchas, avec les forts de Vescera (Biskra), Ad Majores (Hensir Beseriani), Castellum Dimidi (Messaad). Le but de ces forts était de prémunir la province contre d’éventuelles attaques des Garamantes, pour protéger la stabilité et la prospérité retrouvée des territoires Numides au moment où les Garamantes subissaient les assauts coloniaux de Rome.

[modifier] De l'an 100 à l'an 235

Avec une nouvelle configuration sociale solidement ancrée, et un nouveau dispositif commercial ouvrant a la Numidie les marchés de l’empire Romain, la troisième étape du stratagème de colonisation Romaine vint toute seule. Ce fut celle du développement économique et de l’industrialisation durant 135 années. En effet, face à la demande toujours croissante en produits agricoles de tout genres de la part des villes Romaines en Numidie, les propriétaires terriens gétules et romains disposaient d’une main-d’œuvre expropriée et réduite à la servitude militairement, ainsi que de propriétés terriennes de grande taille et fertiles. Bien qu’une grande partie de la population numide choisie de se diriger vers les villes, plusieurs dizaines de milliers d’autres Numides choisirent de rester sur les fermes qui avaient appartenu à leurs parents, comme serviteurs des nouveaux propriétaires Gétules et Romains. Ainsi, sur des terres d’une fertilité remarquable, les nouveaux propriétaires terriens pouvaient se permettre de proposer des prix extrêmement compétitifs sur le marché de l’Empire romain grâce à cette fertilité mais aussi a une main d’œuvre réduite à la servitude et pas chère. Une fois les nouvelles villes Romaines construites, les vétérans Romains et les nouveaux citadins Numides qui s’y établirent se chargèrent à leur tour de consommer les produits de l’intérieur du pays, et d’importer des produits manufacturés tels que des outils agricoles pour les campagnes algériennes. Mais le décollage économique proviendra surtout de l’exportation de l’excès de production agricole, qui été proposé à bas prix, vers l’étranger. C’est ainsi qu’au bout d’un siècle d’occupation romaine, la plupart des villes romaines furent érigées et qu’au bout de deux siècles, l’Algérie de l’époque finit par obtenir le titre de « grenier de Rome » tant ses exportations de blé devinrent impressionnantes en quantité (jusqu'à dix millions de quintaux de blé par an) et en prix. La production se diversifia progressivement et se mit à inclure le cuir, les olives, les figues, et un début d’industrie se mis en place vers la deuxième moitie du deuxième siècle avec une production d’huile olive, de vin, etc, toujours croissante. En l’an 175, la Numidie, après deux siècles d’occupation romaine qui avait fait couler beaucoup de sang, était néanmoins devenue une province prospère, relativement urbanisée, et où la population berbère s’était en grande partie intégrée. Les Gétules furent intégrés très tôt dans l’Empire, et une grande partie des Numides devinrent citadins et s’intégrèrent également tout aussi bien. Cela se fit bien sur au détriment des cultures Berbères des Gétules et des Numides, car le pays connu une Romanisation profonde de la population.

Statue équestre (fragmentaire) d'Octavien Auguste

Mais en contre partie cela permis aux Berbères de s’unifier, aux différences Numides-Gétules de s’estomper et aux Berbères romanisés d’accéder aux plus hautes fonctions de l’État romain. C’est ainsi que par exemple l’un d’entre eux, provenant d’une riche famille Berbère citadine de Ceasarea (Cherchell), de la classe sociale des Équestres (Chevaliers) accéda aux plus hautes fonctions de l’Empire. En effet, Amokrane, un Berbère romanisée devint Empereur romain en l’an 217 sous le nom de Marcus Opellius Macrinus.

[modifier] Le temps des troubles (de l'an 235 à l'an 395)

Les troubles politiques qui éclatèrent au plus haut niveau politique de l’Empire romain vers l’an 235 mirent un frein à la croissance économique de Rome, ce qui frappa l’économie de la Numidie de plein fouet. Les villes s’arrêtèrent alors de croître et les campagnes n’arrivaient plus à écouler leur production, et bientôt le pays se retrouva dans un déclin tout comme Rome elle-même. En l’an 238 les propriétaires Gétules se plaignirent de l’imposition fiscale élevée dans cet atmosphère de régression économique, mais leur plainte ne reçut pas de réponses favorables. Alors que rien ne fut fait pour remédier aux troubles politiques et à la crise économique qui s’installe dans le temps, plusieurs petites rébellions se déclenchent entre 253 et 288 tant en Numidie qu’en Maurétanie voisine. Pendant cette période, une nouvelle religion arrive de Rome. Le christianisme fait son entrée en l’an 256, et durant le siècle suivant, dans une atmosphère de déclin grandissant, les populations des villes côtières Algériennes, ainsi qu’une minorité de la population dans les campagnes se convertissent à la nouvelle religion. En 313, avec les crises politiques et économiques romaines qui s’éternisent, la nouvelle religion devient une arme qui servira d’alibi religieux à une nouvelle révolte qui sera encore une fois maghrébine. Mais cette fois la révolte est religieuse et politique. En effet, le culte Donatiste se développa en Algérie et en Tunisie comme une défiance politique à Rome. Les Donatiste refusant d’accepter l’autorité religieuse de l’Empereur, et exigeant la séparation de l’État et de la religion, finiront par déclarer l’empereur comme étant le diable en personne, à l’opposé de Jésus qu’ils considèrent être Dieu et ils rejetteront le rite catholique à partir de là. L’Empereur enverra alors ses troupes pour les réduire au silence, dans ce qui sera la première persécution de chrétiens contre des chrétiens. La répression ne fit qu’accroître le soutien populaire des Donatistes chez le peuple et en 321 les légions Romaines venues réprimer les Donatistes se retirèrent. Toutefois vers l’an 340, l’idéologie Donatiste donne naissance a une secte populaire, celles des Circumcellions, littéralement ceux qui encerclent les fermes. Comme le culte Donatiste célébrait les vertus du martyr, les Circumcellions devinrent des extrémistes qui ne considéraient que le martyr comme étant la véritable vertu Chrétienne et laissèrent de côté toutes les autres valeurs de leur religion telles que l’humilité, la charité, etc. Les Circumcellions se mirent alors à se munir de matraques de bois, refusant de porter des armes en fer, car Jésus avait dit à Pierre de poser son épée selon la tradition chrétienne. Ainsi, munis de leur matraques, ils se mirent à attaquer les voyageurs sur les routes du pays, puis à se diriger sur les fermes des propriétaires terriens, à les encercler et les attaquer. Le but des Circumcellions était de mourir au combat en martyr, et ils espéraient que leurs attaques violentes munis de matraques de bois seulement pousseraient leurs ennemis à riposter avec des armes plus sophistiquées et à les envoyer ainsi au paradis. Ces extrémistes tuèrent, violèrent, volèrent, plusieurs propriétaires terriens et leurs familles, ainsi que les voyageurs, et lorsqu’ils n’arrivaient pas à se faire tuer, ils finissaient par se suicider en essayant de sauter du haut d’une falaise, ce qui les précipitait à leur mort. La secte des circumcellions violament réprimée disparue vers le IVe siècle. Ce dérapage du culte donatiste eut pour conséquence de noircir encore plus leur réputation à Rome.

[modifier] De l’an 395 a l'an 430

Saint Augustin
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Saint Augustin

Alors qu’en l’an 395 l’empire se divise en deux et que l’Afrique du Nord est abandonnée à son sort les Donatistes reprennent leur tentative de dominer la scène politique et religieuse de plus. Finalement excédé, l’empereur de Rome les déclarera en l’an 409, hérétiques et leur réclamera de restituer toutes les églises en leur possession en Afrique du Nord. Il enverra plusieurs légions qui seront d’une férocité terrible envers les responsables religieux du culte, et parfois même envers les membres parmi le peuple. Saint Augustin, qui été alors l’évêque catholique d'Annaba essaya de clamer la colère de l’administration romaine, en plaidant pour un traitement plus humain des Donatistes. Cela ne servit pas à grand chose, et les Donatistes disparurent presque complètement, seule une minuscule communauté survivant dans la clandestinité jusqu’au VIe siècle. Quelques années plus tard en 430, ce sera tout l’Empire romain qui se retirera de l’Algérie sous la pression des Vandales qui envahissent le pays. Le 28 août 430, Saint Augustin l’un des derniers symboles de l’intégration de la population au sein de l’Empire romain trouvera la mort durant le siège de Annaba par les Vandales qui ont envahi le pays.

[modifier] Domination Vandale (430 à 533)

L’histoire des Vandales est celle d’une coalition de tribus scandinaves constamment assaillie, repoussée et forcée à quitter ses terres, et qui finira par se résoudre au combat, obtenant ainsi leur premier État qu’ils fonderont en Algérie après avoir établi leur capitale a Bejaia, dans la petite Kabylie. Lorsque leur État disparaît après un siècle d’existence, le peuple vandale s’intègre alors à la population algérienne.

[modifier] Vandales : de l'origine à l'an 430

Vers 200 avant JC, une vague de tribus scandinaves s’était mise à traverser la mer Baltique, pour débarquer sur les territoires de l’actuelle Pologne. Ainsi, vers la même période durant laquelle l’État de Numidie s’affirmait en Algérie, soit entre l’an –200 et l’an -120, les Vandales arrivèrent de Norvège (Hallingdal), de Suède (Vendel) et du Danemark (Vendsyssel) pour s’installer dans la région de Silésie, qui correspond aujourd’hui à la région frontalière entre la Pologne et la République Tchèque. Les Vandales, divisés en deux grands groupes tribaux, les Silingi et les Hasdingi, se séparèrent à partir de là. Les Silingi restèrent dans la région de Magna Germania qui est celle de Silésie, tandis que les Hasdingi continuèrent leur migration et se déplacèrent vers l’Ouest pour s’installer dans la région historique de la Germanie Orientale (entre la rivière Oder et la rivière Vistule). Gaius Cornelius Tacitus, l’un des plus connus historiens romains notera en effet leur présence en Germanie orientale en l’an 98. Entre l’an 100 et l’an 200 environ, les Vandales Hastings se retrouvèrent sous la pression des Goths qui arrivaient et s’installaient en Germanie Orientale, et celle de l’Empire romain. Les Vandales furent alors pousses à quitter la Germanie Orientale sous la pression des Goths qui s’implantaient dans la région et descendirent vers le Danube ou ils attaquèrent l’empire Romain dans cette région. Les Romains alors, signeront un traite de paix avec eux, et les autoriseront à vivre et s’établir en Europe Centrale, en Dacie (actuelle Roumanie) et en Hongrie romaine.

Deux cent ans plus tard toutefois, et sous la pression de l’avancée des Huns, les Vandales, ainsi que leurs allies Sarmates Alains et leurs allies Germaniques Suèves, furent obligés de se déplacer vers l’Ouest pour fuir. Quelques-uns uns des Vandales Silings qui s’étaient installés en Silésie depuis quelques siècles vinrent les rejoindre, et toutes ces tribus se placèrent sous la direction du roi Vandale Godégisel. La fédération des tribus dites Vandales devint ainsi très large, et durant cette période adopta le christianisme comme religion. Le christianisme que les Vandales adoptèrent toutefois été l’Arianisme qui était en opposition avec la doctrine de la Trinité prônée par Rome. Les Vandales se déplacèrent ainsi a l’Ouest en suivant le Danube sans trop de difficulté et pénétrèrent en Gaule où les fédérés francs de l'Empire leur refusèrent le passage. Les francs tuèrent 20000 Vandales durant ces combats y compris le roi Godegisel. Toutefois, grâce à l'aide des Alains, les Vandales finirent par vaincre les forces de l'Empire, et traversèrent le Rhin gelé le 31 décembre 406. Sous la direction du roi Gundoric, fils de Godisel, les Vandales traversèrent alors la Gaule du nord au sud en pillant les territoires de l’Aquitaine.

En octobre de l’an 409, l'alliance vandale traversa les Pyrénées. Les Romains les autorisèrent alors officiellement à s’installer en Ibérie, et offrirent aux Alains la Lusitanie (Portugal), et aux Vandales la Galice ainsi que la Basse Espagne (Hispania Baetica). Les Vandales, ravis d’avoir enfin leur territoire, et pensant y établir leur État la baptiseront Wandalus (Terre des Vandales) qui deviendra plus tard l’«Andalusia » arabo-berbère, puis espagnole. Malheureusement pour les Vandales, leur tranquillité fut de courte durée, et quelques années plus tard, les Wisigoths, l’une des deux grandes tribus Goths (l’autre étant les Ostrogoths), qu’ils avaient déjà fuit une fois, se mirent à envahir la péninsule Ibérique. En 426 les alliés Alains des Vandales se firent massacrer au nord de la péninsule et leur roi Attaces trouva la mort durant cette attaque. C’est alors que les Alains iront se réfugier au sud chez les Vandales en Wandalus et offriront leur couronne a ces derniers. Gunderic, roi des Vandales acceptera alors, se baptisant dès lors « Rex Wandalorum et Alanorum » (Roi des Vandales et des Alains).

[modifier] Vandales en Afrique du Nord : De 430 à 477

Afin d’organiser une nouvelle migration face à la déferlante Wisigoths, le nouveau roi Genséric, qui succéda a son demi-frère le roi Gunderic, comme roi des Vandales et des Alains, fit construire une énorme flotte pour faire traverser aux tribus le détroit de Gibraltar. C’est ainsi qu’en 429, plus de 80000 Vandales et Alains, dont 20000 hommes en armes, conduits par leur roi Genséric I, franchissent le détroit de Gibraltar et débarquent en Maurétanie. Des l’année suivante en 430, ces derniers sont déjà dans l’ouest Algerien.

Les Vandales trouvent sur place une population favorable aux thèses chrétiennes qui rejettent le dogme de la Trinité romaine et contestent la filiation divine de Jésus. En effet les Berbères des riches campagnes agricoles d’antan, qui se trouvent être a l’époque en pleine crise économique, laissent le passage libre a cette impressionnante armée Vandale, qui semble a leurs yeux venger le fait que Rome vient de déclarer vingt ans auparavant (en 409) leurs croyances mutuelles comme des hérésies. En effet le donatisme qui prévaut au Maghreb, est similaire, voire plus extrême dans sa tendance du refus de l’autorité et des dogmes de l’Église catholique que l’arianisme suivi par les Vandales. L’arianisme étant à l’origine les enseignements du prêtre Arius de l’église d’Alexandrie d’Égypte (l’église Copte) qui enseignait que Jésus était un homme comme tout les autres, plutôt que le fils de Dieu. Les Vandales concentrèrent ainsi leurs attaques sur les villes côtières sous emprise romaine, et ou l’Église catholique s’était saisie des églises Donatistes. Ils s’offrent par la même la complicité morale, voir même le soutien matériel des populations Berbères du nord de l’Algérie. Durant l’année 430 les Vandales traversent ainsi le pays d’Ouest en Est, attaquant les différentes citadelles romaines ou les prêtres catholiques nouvellement installés dans les églises donatistes sont présents. Le 28 août 430, les Vandales prennent Hippone (actuelle Annaba) après un bref siège de la dernière ville de l’Est de l’Algérie. En prenant cette ville, ils auraient tué l’évêque catholique berbère, Saint Augustin.

Les Vandales commencèrent ainsi à établir leur autorité sur toutes les villes du nord de l’Algérie, envoyant le clergé catholique en exil à Gafsa dans le sud tunisien, tuant parfois certains membres de l’Église catholique, et dissolvant les monastères. La population citadine est sommée de s’acquitter de la dîme en échange du droit d’être laissée en paix et de pouvoir pratiquer le catholicisme. Les Vandales ne martyriseront toutefois pas les catholiques, et comparé à la façon dont certains prélats catholiques traitent à ces époques leurs ouailles récalcitrantes, leur traitement des catholiques est peu de choses. Toutefois pour les apaiser, Rome en 435 les autorise, une nouvelle fois à s’établir officiellement sur un de ses territoires, cette fois-ci, sur les restes de la Numidie. Genséric établira la capitale de son nouvel État alors à Saldae (Bejaia) qu’il a capturé aux Romains, et où il fera accoster les navires vandales qui auront servi à faire traverser Gibraltar à son peuple. Genséric fera alors fortifier sa nouvelle capitale avant de se lancer dans d’autres projets d’expansion. Fort de leur nouvelle puissance, de leur domination des villes côtières, et d’une complicité avec l’intérieur du pays les Vandales refusent cette fois ci de s’arrêter en si bon chemin, et s’attaquent à Carthage en 439, siège de l’Église catholique d’Afrique, qu’ils capturent. Débarrassé de la présence de l’Église romaine catholique au Maghreb, le roi Geiséric I des Vandales commencera alors à construire le royaume des Vandales et des Alains.

Lançant ses attaques navales a partir de sa capitale Bejaia, Genséric s’engage dans la conquête des grandes îles de la Méditerranée occidentale. Il capture rapidement la Sicile, la Sardaigne, la Corse et les îles Baléares, grâce à l’immense flotte navale qu’il avait fait construite quelques années plus tôt. Rome, face à ces nouvelles pressions militaires Vandales, offrira un accord de paix à Genséric en échange du retour de la Sicile dans le giron de l’Empire. Devenu plus pragmatique que religieux avec tant de nouvelles dominions, Genséric informe en l’an 442, Valentinien III, empereur romain d’Occident qu’il accepte l’offre et restitue la Sicile à Rome.

Le répit que Genséric offre aux Romains ne sera toutefois que de courte durée. En 455, ce dernier se lance dans des opérations contre l’empire romain occidental, et, le 2 juin, ses armées pénètrent à Rome. Les Vandales repartiront avec de riches prises, dont des plusieurs coffres d’or, des vestiges du temple de Jérusalem, ainsi que l’impératrice Licina Eudoxia. Celle-ci refusera de retourner à Rome, et épousera Genséric pour devenir la mère du futur roi des Vandales : Hunéric. Les deux filles de l’impératrice, Eudocia et Placidia, également prises durant le sac de Rome, seront libérées en 462 contre une forte rançon de la part de l’empereur Byzantin Léo I.
C’est ce grief du pillage de Rome « Ville Éternelle », qui sera principalement retenu contre les Vandales pour créer leur mauvaise réputation, bien que ce pillage ait été exécuté en bon ordre, sans aucun sévice contre la population. Alors que le sac de Rome, beaucoup plus brutal par les Wisigoths en 410 ne fût pas retenu contre eux.
En effet, dès leur installation en Algérie ces cavaliers, deviennent des marins, grâce d’abord a l’importante flotte construite par Geiséric qui leur permis de traverser le détroit de Gibraltar et de s’y installer. Les Vandales pourront des lors se permettre de multiplier les expéditions dans toute la Méditerranée, jusqu'en Grèce. Mais leur pillage de Rome est un modèle de spoliation méthodique, sans violence gratuite. Ils garantissent en effet le respect de la population en échange du prélèvement des richesses dans chaque quartier de la ville, privé de défense. À cet effet, ils divisent Rome en îlots, déménageant les trésors de chaque îlot en bon ordre et sans verser de sang. Aussi, si l'on considère que les richesses de Rome provenaient elles-mêmes en grande partie des butins accumulés par les Romains à la suite de leurs propres pillages, on n'a pas lieu de s'en émouvoir (surtout si l'on compare cet événement au pillage sanglant de Rome, perpétré, beaucoup plus tard au XVIe siècle, par les mercenaires du pourtant très catholique empereur Charles Quint). Mais pour les clercs catholiques médiévaux, Rome est le centre du Monde. Aussi transforment-ils pour la postérité ce pillage en sacrilège, faisant aux Vandales une réputation de barbarie exagérée. D'où le terme de vandalisme, alors que les Vandales ne sont pas plus barbares que les autres peuples de cette époque rude et guerrière. En 468, les Byzantins enverront une énorme flotte pour attaquer le royaume des Vandales, mais ces derniers réussiront à la détruire presque entièrement et remporteront ainsi une nouvelle victoire.

[modifier] Vandales en Algérie (477-533)

À la mort de Genséric Ier, fondateur du royaume en 477 qui régna près d’un demi-siècle sur son peuple, les Vandales commencent leur déclin. Son fils Huneric qui prend la succession exercera des pressions sur les catholiques, particulièrement durant les derniers mois de son règne en 483 et 484 ou il interdira carrément la pratique du catholicisme. Gunthamund qui lui succédera en 484 reviendra sur les décisions de son prédécesseur et autorisera les Catholiques a pratiquer librement en échange de la traditionnelle dîme. Toutefois son règne sera marqué par une perte d’influence pour les Vandales, qui perdent des territoires en Méditerranée et qui se font attaquer par certaines tribus berbères qui n’apprécient plus leur présence. Thrasamund lui succède en 496 et régnera jusqu’en 523 sans pouvoir pour autant remettre sur pied le royaume.

Hilderic arriva au pouvoir en l’an 523, mais se désintéressait tant de la guerre lui-même, qu’il laissa son général Hoamer s’en charger. Ce dernier perdra une bataille contre des tribus de l’intérieur du pays en 530, et cela provoquera une lutte de pouvoir au sein de la famille Royale. Gélimer s’empare alors du pouvoir et jette le roi Hilderic et son général Hoamer en prison.

Trois ans plus tard, l’empereur Byzantin Justinien Ier profite du fait que la majorité de la flotte navale Vandale soit en Sardaigne occupée a réprimer une rébellion, pour déclarer la guerre a ces derniers. Il envoie le brillant général Bélisaire au combat. Le 13 septembre 533, 11000 Vandales sous le commandement de leur roi Gélimer firent face aux 17000 hommes de l’armée de Byzantine a la bataille de Ad Decimium. Les Vandales perdirent la bataille et Carthage tomba aux mains des Byzantins. Un mois plus tard, c’était au tour de la première ville du Maghreb Central d’être perdue par les Vandales aux Byzantins. Le 15 décembre 533 les Vandales et les Byzantins s’affrontèrent de nouveau a 30 kilomètre de Carthage et les Vandales perdirent de nouveau la bataille. Les Byzantins s’emparèrent alors de Hippone (Annaba). En 534, Gélimer, se rendit à Belisarius, et remit le royaume à l’Empire byzantin. Ce fut la fin du royaume des Vandales et des Alains.

Les Vandales survivants qui échappent à la capture parviennent à trouver refuge dans l'intérieur du pays, chez des tribus berbères alliées (surtout en actuelle Kabylie, autour de leur première capitale Bejaia), tandis qu'une répression terrible frappe les Juifs dont une partie émigre avec eux dans l'intérieur. Ces Juifs y propagent alors leur religion parmi les tribus montagnardes et sahariennes ainsi que parmi les derniers Vandales.

[modifier] Domination byzantine (534-647)

Carte de l'empire byzantin en 550. Le vert correspond aux conquêtes menées durant le règne de Justinien Ier
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Carte de l'empire byzantin en 550. Le vert correspond aux conquêtes menées durant le règne de Justinien Ier

En août 533, l'armée byzantine, composée surtout de mercenaires barbares et conduite par le grand général Bélisaire, débarque en Afrique, chargée de chasser les Vandales du roi Gélimer et de récupérer cette riche province à la demande de l'empereur Justinien. La résistance vandale ne dure pas : dès le mois d'octobre 533, Bélisaire s'empare de Carthage sans grande difficulté. En décembre 533, Bélisaire bat de nouveau une armée vandale. C'est que les Vandales ne sont plus les mêmes. Habitués au confort, voir au luxe, ils ont peu à peu perdu leur qualité guerrière, et la célèbre cavalerie vandale, autrefois tant redoutée, est en grande partie détruite. Gélimer parvient à s'enfuir tandis que les survivants vandales, mis en esclavage, sont en grande partie déportés, tandis que quelques milliers sont enrôlés de force dans les armées de l'Empire. Gélimer finit par se rendre à son vainqueur en mars 534 avant d'être envoyé à Byzance et de finir ses jours en Galatie. Le passage des Vandales et des Alains en Afrique ne laisse que très peu de traces mais un siècle de liens coupés avec Rome puis avec Byzance a profondément changé les esprits des autochtones dont beaucoup ne vont pas accepter la domination byzantine qui doit vite compter sur les nombreuses attaques de révoltés berbères comme lors de la révolte de Antalas juste après la reconquête byzantine. La fragilité de cette reconquête « éclair » et l'instabilité de la domination byzantine permet aux tribus berbères d'organiser la résistance contre l'« occupant ».

[modifier] Période : islamisation de l’Algérie (647 à 776)

[modifier] Califat omeyyade (647 à 743)

La chute de Rome, puis des Vandales, et l'instabilité durant la période byzantine entraînent la reconstitution de plusieurs principautés berbères. Certaines, notamment dans les Aurès, vont résister à l'arrivée des musulmans entre 670 et 702.

Les figures les plus connues de ce conflit furent le roi chrétien Koceila, qui vainquit Oqba Ibn Nafaa en 689, près de Biskra, puis la reine guerrière Kahena (de son vrai nom Dihya), qui à la tête des Berbères (Djerawa de l'Aurès et Nefoussa de Tripolitaine) ainsi que des Roums de la côte, infligea, en 693, à la bataille de la Meskiana, une sévère défaite au corps expéditionnaire arabe de l'émir Hassan Ibn en Noman, qu'elle repoussa jusqu'en Tripolitaine. Mais elle perdit la bataille suivante en partie à cause de la trahison d'un jeune Arabe qu'elle avait adopté (Khaled) et en partie parce que ses hommes, voulant faire la terre brûlée pour décourager l'invasion, suscitèrent l'opposition des cultivateurs Roums qui passèrent du côté arabe. Kahena meurt au combat dans l'actuel Est algérien (Puits de Kahena, « Bir al Kahena »).

De nombreux Berbères se convertissent ensuite en masse à la religion musulmane. Certains adoptent même la langue des conquérants, surtout à l'Est de l'Ifriqya. La conquête musulmane de l'Espagne et du sud de la France qui s'ensuivit fut menée par un contingent berbère presque entièrement composé de récents convertis, à commencer par son chef Tariq ibn Ziyad, qui donna son nom à la colline de Gibraltar (Djebel Tarik). Le Calife récompensa Tarik de ses exploits, en se le faisant envoyer enchaîné. Il mourut en route. Quant à l'immigration arabe en Afrique du Nord, elle fut peu importante, sauf dans deux régions extérieures à l'Algérie, celle de Kairouan et celle de Tanger. Il s'y ajouta ultérieurement l'arrivée dans certaines régions du sud, au temps d'Ibn Khaldoun, des terribles, mais peu nombreux, bédouins Hilaliens. Si bien qu'au total le peuplement de l'Algérie n'a reçu qu'une contribution démographique arabe limitée, et qu'une grande partie des populations arabophones est berbère.

[modifier] Révolte berbère (743 à 776)

Les Berbères ne tardent pas à se révolter contre l'autorité du calife d'Orient, autant pour des raisons fiscales que politiques. Plusieurs royaumes berbères autonomes font leur apparition. Dans le Maghreb central, l'un d'eux, la principauté de Tahert se développe durant 140 ans. À la suite du grand schisme de l'islam, lorsque `Ali, gendre du prophète disputant le califat à Muawiya, accepta une transaction, à la suite de laquelle Muawiya fut vainqueur, l'islam se divisa en deux branches principales : les adeptes de la branche dominante prirent le nom de sunnites et ceux qui se réclamaient d'Ali devinrent les chiites. De ces deux branches, celle qui a finalement prévalu en Afrique du Nord est le sunnisme.

Il n'en fut pas toujours ainsi puisqu'au moment du schisme, la branche chiite fut à son tour l'objet d'une scission : certains des partisans d'Ali lui reprochèrent d'avoir accepté le compromis avec Muawiya et 12 000 de ses hommes quittèrent son armée. Leur tendance prit le nom de kharidjisme. Le kharedjisme se développa par la suite avec une grande ampleur en Afrique du Nord, où il fut accueilli avec chaleur par de nombreux berbères. Leur révolte débuta à Tanger, où, en 742, au cours d'un combat près du Chéliff, qualifié de « Combat des Nobles », périt une grande partie du corps expéditionnaire destiné à renforcer la pénétration musulmane en France. Ce n'est donc pas la victoire de Charles Martel, à elle seule, qui a arrêté la conquête musulmane en France, puisque les Maures ont pris Lyon, trois ans plus tard. (La bataille de Poitiers remportée par Charles Martel, l'aïeul de Charlemagne, a probablement été exaltée, après la prise de la Couronne des Francs par les Carolingiens, pour légitimer leur accession au trône).

Autre phénomène, le schisme kharidjite prit racine non seulement dans la ferveur religieuse, mais aussi dans le mécontentement populaire. Un grand désordre et des combats très violents ensanglantèrent l'Afrique du Nord. Ces massacres et ces dévastations entraînèrent, entre autres conséquences, la création des royaumes du Maroc et de Tiaret, ainsi que l'arrivée au pouvoir de la dynastie chiite des Fatimides.

Quant au karedjisme, il disparut entièrement de l'Afrique du Nord où il n'a subsisté que dans le sud Algérien, au Mzab. Les actuels originaires du Mzab, ou mozabites, exercent de nos jours, dans le reste de l'Algérie, les activités les plus pacifiques, contrastant particulièrement avec le goût pour le combat de leurs ancêtres.

[modifier] Période : les dynasties musulmanes berbères : (776 à 1512)

[modifier] Dynastie Rostemide (776 à 909)

[modifier] Dynastie Fatimide (909 à 972)

La dynastie Fatimide chiites du Xe siècle siècle, fondée par Ubayd Allah al-Mahdi en Kabylie, établirent leur autorité en Afrique du Nord entre 909 et 1171 et fondèrent un califat dissident des Abbassides de Bagdad.

Ubayd Allah al-Mahdi était un chiite ismaéliens venu de Syrie qui se prétendait descendant du prophète Mahomet par sa fille Fatima Zahra, et son gendre Ali ibn Abi Talib, le quatrième calife renversé par les Omeyyades. Son surnom signifie « celui qui est guidé par Dieu ».

Les sunnites réfutent le fait que cette dynastie descende de Mahomet. Ainsi, les historiens sunnites ne les appelaient pas Fatimides mais "Ubaydites". Sous leur domination, les oulémas sunnites d'Afrique du nord furent réduits au silence et souvent persécutés.

Ismaïl ben Jafar, fils aîné du sixième imam chiite Jafar as-Sadiq, avait envoyé au Maghreb quelques dai Qarmates. En Basse Kabylie, l'un d'entre eux parvint à convaincre des tribus berbères Kutama de libérer Ubayd Allah al-Mahdi fait prisonnier par les berbères Zénètes à Sijilmassa au Maroc, un des foyer du Kharidjisme.

Alors libéré, Ubayd Allah al-Mahdi parvint à se rallier de nombreux partisans chez les Berbères. Ceci conduisit la tribu Kutama à conquérir l'Ifriqiya des Aghlabides. La dynastie étendit ensuite son autorité sur une grande partie du Maghreb.

L'autorité fatimide est pourtant déstabilisée par de nombreuses révoltes Kharijite. La plus importantes de ces rébellions est celle menée par les tribus berbères Zénètes d'Abu Yazid, en 944, qui réussiront à prendre Kairouan en infligeant une sévère défaite à l'armée fatimide désormais grandement affaiblie et vulnérable.

Ziri ibn Manad, à la tête de tribus Sanhadjas, allié des Fatimides, défait cependant les tribus Zénètes et sauve l'empire. Il obtient comme récompense le poste de gouverneur du Maghreb central. Sous son gouvernorat, son fils fonde la ville d'Alger en agrandissant et fortifiant le port d'Icosium, il fonde également Miliana et Lemdia (actuelle Médéa).

Grâce à leur armée, composée toujours majoritairement des Kutamas mais aussi de mercenaires perses et syriens, les Fatimides assoient de nouveau leur pouvoir sur le Maghreb occidental et entreprennent le conquête vers l’Orient.

Après l'annexion égyptienne, les Fatimides eurent moins d'intérêts pour le Maghreb qu'ils laissèrent sous contrôle des Zirides.

[modifier] Dynastie Ziride : (972 à 1152)

La dynastie Ziride, fondé par Bologhine ibn Ziri fils de Ziri ibn Menad originaire de ces tribus Berbères Sanhadjas, a régné sur l'Ifriqiya, pendant environ deux siècles, avec successivement Kairouan puis Mahdia pour capitale.

En 1046, alors vassaux des Fatimides, les Zirides rompent totalement leurs relations; en reconnaissant les Abbassides de Bagdad comme califes légitimes, les Zirides montrent ouvertement aux Fatimides qu'ils abandonnent le chiisme. Pour réprimer les Zirides, les Fatimides envoient en 1052 les Hilaliens qui détruisent Kairouan en 1057. Mahdia devient alors la nouvelle capitale de l'empire.

Les Hilaliens dévastaient le pays berbère, ce qui poussa des Zirides en al-Andalus qui ravirent la taifa de Grenade.

Une ramification de la famille règne sur Grenade jusqu'en 1090. Cette taifa fut la première forme du Royaume de Grenade, qui put se maintenir pendant un siècle dans le contexte de guerres larvées faisant suite à la fin du Califat occidental. Leur forteresse, bâtie sur l'Albaicín de la Medina primitive, sera le premier refuge des Nazaris. Ces derniers auront plus de temps pour laisser leur empreinte sur le pays entourant Grenade.

Le dernier prince Ziride meurt en 1048 cependant c'est en 1152, en Algérie, que les derniers Zirides cèdent face aux Almohades.

[modifier] Raids Hilaliens (1052 à 1152)

Suite à la rupture avec les Zirides et dans le but de les punirent, les Fatimides envoient les Hilaliens, confédération de tribus venus en majorité d'Égypte, mais aussi quelques unes berbères venues de Tripolitaine. Les Fatimides se débarrassent dans le même temps de tribus menaçantes.

Les Hilaliens, par vagues successives, menaient des incursion dans les grandes villes, pillant puis détruisant tout sur leur passages. Leur nombres ne dépassant pas quelques dizaines de milliers de personnes, ils étaient cependant parfois alliés avec certaines tribus locales des Zénètes.

Les derniers nomades Hilaliens furent vaincus par les Almohades.

[modifier] Dynastie Hammadide (1014 à 1152)

La dynastie Hammadide, une branche des Zirides puisque son fondateur Hammad Ibn Bologhine est le fils de Bologhine ibn Ziri, a gouverné sur un territoire correspondant à peu près à l'actuel Algérie (hors Sahara) durant un siècle et demis.

Hammad Ibn Bologhine, fonda la dynastie en 1014, en se déclarant indépendant des Zirides, et en reconnaissant la légitimité des califes Abbassides de Bagdad. Un cessez-le-feu est conclue en 1016, mais ce n'est qu'en 1018, que les Zirides reconnaissent l'autorité des Hammadides.

Leur capital est dans un premier temps Al-Qala (La Kalaa des Beni Hammad), quand menacée par les Hilaliens devient Béjaïa.

Les incursions des Hilaliens, à partir de 1052, affaiblissent grandement la dynastie jusqu'à ce qu'elle soit définitivement vaincue à l'arrivée des Almohades.

[modifier] Dynastie Almoravide (1062 à 1147)

Conquête almoravide (en vert)
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Conquête almoravide (en vert)

La dynastie marocaine de la tribu des Sanhadjas est organisée sous la forme d'une confrérie religieuse et combattante. On les appelle Almoravides, de l'arabe el-morabitum qui veut dire : ceux du ribât, le ribât désignant une sorte de monastère musulman.

Ils détruisent le royaume africain du Ghana, sur les bords du Niger, en 1058, avant de remonter vers le nord sous la conduite de Youssef ben Tachfin.

Dans une oasis au pied du Haut Atlas, le chef des Almoravides fonde Marrakech, deuxième ville impériale du Maroc, qui donnera son nom au pays. Puis il conquiert la moitié de l'Afrique du Nord. Il traverse enfin le détroit de Gibraltar pour secourir les émirs omeyyades, en butte à l'offensive du roi chrétien de Castille Alphonse VI (assisté d'un fameux chevalier, le Cid). Les Almoravides écrasent les Castillans à Zallaca (aujourd'hui Sagrajas) en 1086.

Marrakech devient la capitale d'un empire immense, du Niger au Tage, c'est l'apogée des Almoravides qui sont l'une des plus grandes puissances méditerranéennes mais aussi Africaine.

Mais l'empire est fragilisé par la résistance des princes chrétiens et surtout à l'agitation des Almohades, adversaires du malékisme, qui prêchaient la guerre sainte contre les Almoravides. En 1142, l'agitation almohade est à son comble et les territoires d'Al-Andalus se morcellent. L'empire almoravide, de plus en plus fragmenté, subit une défaite face aux Almohades près d'Oran. La prise de Marrakech par les Almohades en 1147 marque la fin de l'empire des Almoravides.


[modifier] Dynastie Almohade : (1152 à 1247)

Dans le Haut Atlas marocain, une nouvelle dynastie voit le jour diriger par un lettré du nom d'Ibn Toumert qui prêche le retour à une foi en l'unicité de Dieu. Lui-même se présente comme un «Mahdi» (envoyé de Dieu). Après sa mort, ses disciples, les Almohades (d'un mot arabe qui désignent ceux qui proclament l'unicité de Dieu) partent en guerre contre les Almoravides sous la conduite d'Abd al-Mumin.

Celui-ci défait les Almoravides en 1147 et, s'arrogeant le titre religieux de calife, s'occupe de consolider l'administration du royaume et de fonder des universités. On lui doit la célèbre Koutoubia de Marrakech. Les almohades vont établir leur autorité sur le Maghreb et le sud de l'Andalousie pendant un demi-siècle.

En 1212, lors de la bataille de Las Navas de Tolosa, ils subissent une importante défaite face aux armées chrétiennes d'Espagne, mettant fin au mythe de l'invincibilité musulmane. Au Maghreb, des dynasties locales s'imposent, comme les Hafsides dans l'Ifriqiya et l'est algérien en 1229, les Abdelwadides dans le Maghreb central en 1239 ou encore les Mérinides qui s'emparent en 1244 de Meknès dans le Maghreb occidental. Alors qu'en Al-Andalus, les Nasrides de Grenade créent un royaume indépendant. Dans le même temps, la Reconquista progresse, Cordoue, la ville symbole de l'Islam espagnol, tombe en 1236, Valence en 1238, Séville en 1248. Les Mérinides mettent fin à l'empire Almohade, en 1269, par la prise de Marrakech.

[modifier] Dynastie Zianide : (1235 à 1512)

La dynastie Zianide ou Abdalwadide, fondée en 1236 par Yghomracen Ibn Zyan, va régné jusqu'en 1512 sur l'ouest de l'Algérie avec pour capital Tlemcen.

Bien qu'ayant les mêmes origines lointaines, les Zianides de Tlemcen et les Mérinides du Maroc à Fès n'ont cessé de se combattre. On sait qu'ils sont issus de la confédération des Zénètes. On peut supposer également que ces deux tribus à l'origine des plus grandes monarchies avaient une animosité réciproque liée à des querelles de pâturages ou de çofs. Aussi, ils étaient très proche géographiquement, cela rendait la cohabitation impossible car chacun des deux royaumes voulaient étendre ces frontières. Quoi que les Mérinides de Fès avaient souvent le dessus militairement, les Abdalwadides les ont considérablement affaiblis. C'est pour cette raison que les rois de Tlemcen avaient construit d'importants remparts autour de la ville. Plusieurs batailles se sont produites entre ces deux royaumes. Tlemcen fut assiégé deux fois de façon très courte. C'est durant le premier siège que les Mérinides construisirent Mansourah la victorieuse, qui avait pour orgueil d'éclipser la vieille ville de Tlemcen.

Tout d'abord, les Abdalwadides étaient coincés entre les Mérinides du Maroc et les Hafsides, et son territoire était moins étendu. En effet, les Abdalwadides devaient résister à l'invasion de l'armée de ces deux royaumes et de ce fait, ne pouvait pas s'étendre, ajouté à cela, les rois de Tlemcen devaient faire face aux rébellions des tribus de son territoires, notamment les hilaliens. On dit que Tlemcen était l'une des villes la mieux protégée de son époque. De plus, le royaume de Tlemcen était moins riche que la Hafside et moins fort militairement que les Mérinides. Ajouté à cela, la prestigieuse cité n'avait pas de flotte. Tous ces éléments tendent à prouver la bravoure des Tlemceniens et leur fierté de conserver leur royaume. Cela était une force qui a permit aux Abdalwadides de perdurer. De plus, Tlemcen était la cité la mieux policé et qui attirait les savants et les artistes de toute part. Cette ville était aussi un centre d'études musulmanes. L'on comptait cinq médersas renommées. Les Tlemceniens admiraient Sidi Wahhab, qui fut le compagnon du prophète et qui, venu à la suite de Oqba avait été enterré dans la ville, Sidi Daoudi, le grand saint du Xe siècle, ou encore Sidi Boumediene dont on tombeau attira de tout temps les pèlerins de tout le Maghreb.

La dynastie a régné plus de trois siécles sur une partie du Maghreb central, et a connue les tournants suivants:

  • Premier tournant (1236-1348):
    • placement des bases du pays sur le point administrative, militaire, juridique et finançier.
    • naissance des relations éxterieure sur le point politique et économique.
    • elle impose sa dynastie à tout les région et tributs proches.
    • travaille sur le dévellopement d'achiticture et illuminé le commerce et aussi faire des progrés sur l'art la littérature et les sciences.

est se términera se tournant par la dominations des beno merines sur la dynastie de ben abd el-wad à 1347.

les ben abd el-wad reprenent leur dynastie et la forment de nouveaux,et aprés ça elle fut appelée zianites sur le trone de abou hamou deux l'année 1359.

    • la dynastie connait des périodes de vas-et-viens sur le point de sa force et sa faiblesse.
    • augementation des interventions hispaniques et l'avidité des merines à l'ouest et des hafsides à l'est.
    • le conflit pour le trone à persistée d'avantage.
  • Troisiéme tournant (1517-1557):
    • était la plus petite période, sur l'ombre des passages de progré passé par les zianites le danger éspanique sur le littoral du magherb central était la préoucupation de se tournant ou les zianites ont vécu une période douleureuse de tantatives entre 1505-1510 sont terminées par la prises des plus grands ports d'Algérie.

[modifier] Dynastie Hafside : (1229 à 1574)

Le dynastie Hafside, régnera sur l'Ifriqiya durant plus de 3 siècles.

D'abord vassal des Almohades, la dynastie se proclame indépendante en 1229. Elle est alors divisé entre deux capitales Béjaïa et Tunis. Tout au long du XIVe siècle, l'empire alors unifié par Abu Yahya Abu Bakr al-Mutawakkil, subie des réorganisations en deux voir trois États, car de nombreuses révoltes internes rendent l'empire instable. C'est au XVe siècle, sous Muhammad IV al-Mutansir, que la dynastie connaît son apogée, les hafsides contrôle un territoire qui s'étend de l'est de l'Algérie à partir d'Alger jusqu'au nord-ouest de la Libye à Tripoli.

Au XVIe siècle, l'empire de nouveaux grandement affaiblie par des luttes internes, subit les attaques des Espagnols, qui débarquent sur les villes côtières comme Béjaïa, et des Turcs.

[modifier] Période : Régence d’Alger (1515 à 1830)

Selim le Terrible
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Selim le Terrible

Selim Ier installe la Période de la Régence en 1515.

À cette époque le territoire de l'actuelle Algérie était considérablement divisé. Au sud le sultanat de Touggourt était indépendant depuis 1414, tandis qu'au nord-ouest la région d'Oran était gouvernée par les Espagnols depuis 1509. La conquête ottomane de la région d'Alger commença en 1518, et fut successivement gouvernée, pour le compte de l'Empire ottoman, par des beylerbeys (gouverneurs généraux) de 1518 à 1587, des pachas de 1587 à 1659, des aghas de 1659 à 1671 et des deys de 1671 à 1830.

Il est important de noter que la région de Constantine, conquise en 1525, prit une relative autonomie administrative par rapport à Alger en 1567 et fut administrée par des beys jusqu'à la conquête française le 13 octobre 1837. Du côté d'Oran, la province fut annexée à l'empire ottoman de 1708 à 1732, puis à partir de 1792. Enfin, une confédération targuie, les Kel Ahaggar, fut formée dans le Sahara algérien vers 1750, tomba sous suzeraineté française en 1903 et fut éliminée par l'Algérie en 1977.

[modifier] Epoque des Beylerbeys : (1515 à 1587)

Cette période est surtout marqué par la lutte de Charles Quint contre Soliman et son vassal Barberousse. Il réussit à prendre Tunis mais échoua à prendre Alger.

[modifier] Epoque des Pachas: (1587 à 1659)

[modifier] Epoque des Aghas : (1659 à 1671)

[modifier] Epoque des Deys : (1671 à 1830)

Le territoire du dey était subdivisé en trois provinces (Constantine, Titteri, et Mascara), chacune administrée par un bey.

Vers 1600, la milice turque qui résidait à Alger, et qui avait été jusque-là sous l'autorité d'un pacha envoyé de Constantinople, obtint du sultan la permission de se donner un dey, pour lui servir d'appui contre la tyrannie des pachas gouverneurs.

Le pouvoir de ces chefs s'accrut rapidement; enfin Baba-Ali, élu en 1710, déposa le pacha, et obtint du sultan Ahmet III l'investiture de la régence. Comme leur pouvoir était électif, les deys restèrent toujours à la merci de la soldatesque, qui les élevait ou les déposait à son gré : on en vit six installés et assassinés le même jour (1732). Baba-Mohammed eut seul le privilège de régner 25 ans (1760-1791). Le dernier dey d'Alger, Hussein, régnait depuis 12 ans au moment de l'occupation française, en 1830.

[modifier] Colonisation française (1830 à 1962)

[modifier] Conquête de l’Algérie : 1830 à 1871

Cette période marque la fin de la domination ottomane et début de la domination française. D'abord nommés Possessions françaises dans le Nord de l'Afrique, que le général Soult appellera à tout hasard Algérie en 1839 [1].

Cette période est d'abord l'affaire des militaires. La colonisation de l'Algérie par la France fut sanglante puisque la conquête s'est traduite par l'extermination du tiers de la population algérienne. Pour donner une idée de la violence avec laquelle les populations indigènes étaient traitées citons le lieutenant-colonel de Montagnac le 15 mars 1843 qui écrit à un ami : Toutes les populations qui n'acceptent pas nos conditions doivent être rasées. Tout doit être pris, saccagé, sans distinction d'âge ni de sexe : l'herbe ne doit plus pousser où l'armée française a mis le pied. Qui veut la fin veut les moyens, quoiqu'en disent nos philanthropes. Tous les bons militaires que j'ai l'honneur de commander sont prévenus par moi-même que s'il leur arrive de m'amener un Arabe vivant, ils recevront une volée de coups de plat de sabre. […] Voilà, mon brave ami, comment il faut faire la guerre aux Arabes : tuer tous les hommes jusqu'à l'âge de quinze ans, prendre toutes les femmes et les enfants, en charger les bâtiments, les envoyer aux îles Marquises ou ailleurs. En un mot, anéantir tout ce qui ne rampera pas à nos pieds comme des chiens.[2].

[modifier] Sous Charles X de France

En entreprenant cette expédition, Charles X n'a qu'un but : sauver sa couronne. La Restauration épuisée pense redorer son blason en escarmouchant contre le dey.

[modifier] L'Affaire de l'éventail
Bombardement d'Alger commandé par Lord Exmouth, août 1816
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Bombardement d'Alger commandé par Lord Exmouth, août 1816

L’origine de la querelle entre la France et la régence d’Alger remonte au Directoire. Des commerçants juifs de Libourne, les Bacri et les Busnach ont alors livré d’importantes quantités de grains pour nourrir les soldats participant avec Bonaparte à la campagne d’Italie. Bonaparte refuse de régler la facture qu’il juge excessive. En 1820, Louis XVIII éponge la moitié des dettes du Directoire. Le dey, créancier des Bacri pour 250 000 francs, exige de la France le versement de la somme destinées aux commerçants livournais. Comme il comprend que la France qui fait traîner l'affaire n'a pas particulièrement l'intention de lui rembourser le prêt qu'il avait consenti et qui pourtant avait été si fructueux à la sortir de l'embarras face aux puissances européennes qui s'étaient coalisées contre la Révolution, il se trouve déjà en froid avec le consul. Mais une affaire bien plus grave va mettre le dey hors de lui, la France avait la concession d'un entrepôt commercial à La Calle, et par l'intermédiaire de son représentant Deval elle s'était engagée à ne pas le fortifier, or elle a manqué à sa promesse, elle a fortifié l'entrepôt et lorsque le dey s'en rendit compte qu'il demanda par écrit des explications au gouvernement français sans obtenir de réponse, il se contenta de demander des explications verbalement au consul de France qui choisit le parti de le prendre de haut. C'est alors que le dey s'emporta et eu un geste méprisant contre le consul de France au moyen de son chasse mouche. Le 30 avril 1827, à Alger, le dey soufflette avec son éventail le consul de France, Deval. L’épisode, qui entraîne la rupture diplomatique avec la France, fait suite non seulement à des intrigues financières menées par Deval avec les argentiers du dey, les Bacri-Busnach mais surtout à l'affaire des fortifications de la Calle.

Le gouvernement de la restauration tire alors prétexte de la situation pour envahir l'Algérie et châtier le dey pour son "insolence". Le consul et les résidents français s’embarquent pour la France. Le ministre de la guerre, Clermont-Tonnerre, propose une expédition militaire. Le président du Conseil, Villèle, et le dauphin s’y opposent. Un blocus d’Alger, peu efficace, est décidé : le tonnage des bâtiments français les oblige à se tenir loin des côtes que peuvent serrer au plus près les pilotes barbaresques. Le Conseil des ministres décide d’organiser une expédition en Algérie le 31 janvier 1830.

[modifier] Conquête de 1830
L'attaque de l'amiral Dupperé lors de la prise d'Alger en 1830
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L'attaque de l'amiral Dupperé lors de la prise d'Alger en 1830

La Méditerranée avait dès le début du XIXe siècle été sécurisée par un blocus britannique si bien que les corsaires faisaient déjà partie du passé.

À Toulon l'amiral Duperré qui a pris le commandement d'une armada de plus de 600 navires se dirige vers Alger.

Le 14 juin au matin le général de Bourmont débarque à Sidi Ferruch avec 30 000 hommes.
Le 19 juin, lors de la bataille de Staoueli, les troupes françaises prennent l'avantage sur l'armée turque. Le 5 juillet : entrée des français dans Alger où le dey Hussein accepte la capitulation en échange de sa liberté et de la possibilité de conserver sa fortune personnelle. En octobre les premiers bataillons de zouaves sont mis sur pied . La France s'accapare de toute les terres des Beliks (colons turques). Créations des premières unités de Spahis. Abd El-Kader prend la tête de 12.000 guerriers et organise le blocus d'Oran. Le 5 Juillet les Français occupent Alger la Blanche et cinq jours plus tard, le Dey d'Alger quitte définitivement le pays avec sa famille à bord d'un navire français à destination d'un port italien. Le 11 juillet, ce fut au tour de 2500 janissaires embarqués pour l'Asie. Ainsi, et après 313 années, les Ottomans abandonnèrent la Régence et donc l'administration du pays qu'ils ont gouverné depuis 1517.

Dans l'Oranais à l'Ouest de l'Algérie, le Royaume du Maroc considérait d'un œil méfiant ces déploiements militaires de la France. Commandeur des croyants, le Sultan du Maroc, Moulay Abderrahmane ne pouvait rester longtemps insensible aux exactions chrétiennes le long de sa frontière et aux appels à la guerre sainte des marabouts. La rupture des relations entre le Maroc et les deux Siciles en 1830 et la guerre en mer contre la puissante Autriche dont la flotte bombarde sans cesse les villes côtières et avec l'Espagne des conflits qui s'éternisent, ne l'empêchèrent nullement d'être mobilisé pour apporter son aide à l'Algérie.

Outre la solidarité spontanée de la population, des instructions chérifiennes recommandaient aux autorités de la ville de Tétouan d’accueillir comme il se doit les réfugiés algériens en nombre, qui affluaient au Royaume et de leur procurer des emplois dans l'administration ou dans l'armée. Les Tlemcéniens, voisins des frontières marocaines, avaient demandé au Sultan de se placer sous son autorité pour échapper aux envahisseurs. Le Sultan accéda promptement à leur demande, affecta à Tlemcen son neveu, le prince Moulay Ali, en qualité de Calife. Une troupe légère d'un millier d'hommes cavaliers et fantassins sous commandement du caïd Bel Amri, prend la place de Tlemcen. La France, en représailles, exécuta deux Marocains pour le motif fallacieux d'espionnage; il s'agit de Mohamed Beliano et Benkirane ainsi que la saisie de tous leurs biens par le général Boyer, gouverneur militaire de la province d'Oran.

[modifier] Sous Louis-Philippe Ier

[modifier] Premières expéditions

Le 1er décembre, Louis-Philippe nomme le duc de Rovigo chef du haut-commandement en Algérie. Il réussit à s’emparer de Bône et mit en œuvre activement la colonisation. La violence de ses action choqua tant qu’il fut rappelé en 1833. Il mourut le 2 juin de la même année. Louis-Philippe souhaite avoir toute la liberté d'action en Algérie, mais ne tient nullement à voir le conflit s'étendre au Maroc. Pour calmer les appréhensions du souverain marocain, il dépêcha auprès du Sultan une mission extraordinaire, sans négliger pour autant des démonstrations de force faisant croiser, bien en vue, des navires de guerre dans la rade de Tanger.

En février 1832, une ambassade française est dépêchée auprès du sultan marocain Moulay Abderrahmane. Elle fut conduite par le Comte de Mornay (le peintre Delacroix en faisant partie). Le baron Horace Sébastiani, ministre des Affaires étrangères, souhaitait que le comte de Mornay présente « avec modération mais fermeté » au Souverain marocain « les justes exigences de la France et le souhait de n'opposer aucune raison à la réclamation de restitution des navires saisis par les corsaires à Tétouan et Larache ainsi que l'évacuation de Tlemcen par les troupes marocaines ». Escortée de Tanger à Meknès par l'Amine des Douanes, Si Taïb Biaz, l'ambassade fut reçue dans la capitale d'abord (Fes), par le chef du protocole, Si Mokhtar Jamaï et conduite devant Moulay Abderrahmane qui accorda l'audience le 22 mars 1832. Il était impossible au sultan de donner suite à ces doléances.

[modifier] Une conquête limitée

Après le retour de Moulay Ali à Meknès, l'Emir Abdelkader Ben Mohiedine de Biskra, membre de la puissante Zaouia Kadiria, confrérie très respectée et particulièrement influente au Maroc, sollicita et obtint du souverain chérifien sa nomination de Khalifa à Tlemcen et lui apporta un soutien constant. 26 février : cessez-le-feu entre le général Desmichels et l'émir Abd El-Kader. Mostafa ben Smaïl refuse de reconnaître l'autorité d'Abd El-Kader. Ce dernier, avec l'aide de ses alliés français, est victorieux de Mostafa ben Smaïl le 13 juillet. 22 juillet : L'Algérie devient "Possession française d'Afrique du Nord"

La "convention du figuier" est signé, en juin 1835, entre la France et les tribus des Douaïr et des Zmela qui deviennent alors " des sujets français ".

L'expédition sur Constantine
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L'expédition sur Constantine

Abd El Kader attaque des tribus alliées de la France et bat le général Trézel dans les marais de la Makta près de son fief de Mascara. Abd El Kader encercle Oran pendant 40 jours. Arrivé en renfort de métropole le général Bugeaud inflige une défaite à Abd El Kader.

Le général Bertrand Clauzel reconquit Tlemcen en janvier 1836 pour couper les secours du Maroc à l'Émir. Jacques Denis Delaporte, vice-consul de France à Tanger "constatait l'empressement des Marocains à remplir le devoir que leur religion impose de contribuer au succès de la guerre sainte en envoyant gratuitement des chevaux, des bêtes de somme, des bestiaux, des provisions de toutes sortes, cependant que les riches y joignaient des présents en numéraires". Les Oulémas de Fès reconnurent par une "Fatwa" la vocation de l'Émir, et le Sultan constitua à Fès des stocks que des caravanes acheminaient vers les places algériennes par Taza et Oujda.

En novembre 1836, le maréchal Bertrand Clauzel ordonne l'assaut sur Constantine qui tourne au désastre; les cavaliers berbères refluent en masse. Le commandant Nicolas Changarnier arrive cependant à protéger le retrait des troupes françaises. Constantine prolonge la résistance.

Passage des troupes françaises aux « Portes de fer »
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Passage des troupes françaises aux « Portes de fer »

Le traité de Tafna est signé, le 30 mai 1837, entre le général Bugeaud et Abd El-Kader qui reconnaît la souveraineté de la France en échange de pouvoirs étendus sur les provinces de Koléa, Médéa et Tlemcen où il pourra conserver 59 000 hommes en armes.

L'armée française passe, en septembre 1839, les « Portes de fer » dans la chaîne des Bibans, territoire que l'émir comptait annexer. Abd El-Kader, considérant qu'il s'agit d'une rupture du traité de Tafna, reprend, le 15 octobre 1839, la guerre contre la France.

[modifier] Rédition d'Abd El-Kader

Le 22 février Bugeaud est le nouveau Gouverneur général d'Algérie. Le 23 août 1841 le Cheik el Kadiri, lors d'une réunion au Caire, publie une Fatwa (décision conforme aux principes de la Sonna et du Coran) qui précise que les tribus sont autorisées à ne pas obéir à Abd El-Kader, et qu'il est insensé de faire la guerre aux chrétiens, du moment que ceux-ci laissent les musulmans exercer librement leur culte.

Ce n'est qu'en 1842 que le nom "Algérie" est institué par une ordonnance du gouvernement français. L'Emir sérieusement malmené, sans ressources, se réfugia à Oujda, au Maroc

Le 16 mai 1843 le duc d'Aumale attaque la smala d'Abd El Kader faisant de nombreux prisonniers qui seront exilés.

Abd El-Kader

Le 1er février 1844, la France crée les bureaux arabes dans le but d'établir un contact avec la population indigène. Le général Bugeaud commandant en chef des troupes françaises en Algérie demanda l'expulsion de l'Émir, ce que le Sultan du Maroc refusa catégoriquement. Une harka marocaine dont la cavalerie attaqua les troupes du général Lamoricière près de Sidi-Aziz, le 30 mai 1844 lui faisant subir de sévères pertes, la France réagit violemment d'abord par l'occupation du poste militaire marocain de Lalla Maghnia et une brève intrusion à Oujda et deux mois plus tard par une attaque navale contre les ports marocains, de Tanger et de Mogador avait coûté au Maroc la perte d'une centaine d'hommes, de deux ports d'importance économique hors d'usage et trois vaisseaux des gardes côtes

Le 14 août 1844 le général Bugeaud écrase l'armée du Sultan Marocain à la bataille d'Isly. L'armée marocaine se replia en direction de Taza, elle venait de perdre la 1ère guerre de son histoire, ainsi que son prestige d'invincibilité militaire et marine, sacrifiant dans cette bataille, 800 morts tombés au champ d'honneur et autant de blessés. Le Sultan dont le trésor est ruiné s'engage alors à interdire son territoire à Adb El-Kader.

Le 23 septembre les troupes d'Abd El Kader sortent victorieuse lors de la bataille de Sidi Brahim engagé par colonel Montagnac. Les survivants français résisteront 3 jours dans le Marabout de Sidi Brahim. Cette bataille est la bataille de référence pour les chasseurs à pied.

Pendant que l'Émir avec l'aide du Maroc, réorganisait ses troupes à Oujda, des volontaires marocains de Beni Snassen ont maintenu le harcèlement des attaques meurtrières sous la conduite de l'un d'eux, Si Mohamed Ben Abdellah dit Boumaaza, qui fomentera par ailleurs avec succès le soulèvement généralisé de Dahra d'Oran en 1845.

En décembre 1847 Abd El Kader se rend aux Spahis du colonel Yusuf tandis que le Maroc est sérieusement essoufflé, une situation aggravée par de longues périodes de sécheresse et les ravages du choléra. Placé en résidence surveillée pendant quatre ans en France, l'Émir fut libéré par Napoléon III, visita plusieurs villes de la métropole avant de rejoindre Damas et résidera le restant de sa vie en Syrie.

Le 11 décembre 1848 la Constitution de 1848 proclame l'Algérie partie intégrante du territoire français. Bône, Oran et d'Alger deviennent les préfectures de trois départements français (Alger, Oran et Constantine). Les musulmans et juifs d'Algérie deviennent « sujets français » sous le régime de l'indigénat.

[modifier] Les dernières résistances
Lalla Fatma N'Soumer, figure de la résistance contre l'armée coloniale française
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Lalla Fatma N'Soumer, figure de la résistance contre l'armée coloniale française

Le territoire algérien est donc officiellement annexé par la France, mais dans les faits, toute la région de Kabylie résiste encore. L'armée française d'Afrique contrôle alors tout le nord-ouest de l'Algérie. Les succès remportés par l'armée française sur la résistance d'Abd el-Kader, renforce la confiance française, et permet de décréter, après débats, la conquête de la Kabylie.

Entre 1849 et 1852, la domination française s'étend à la Petite Kabylie. En juillet 1857, des tribus de Grande Kabylie se rendent, la capture de la maraboute Lalla Fatma N'Soumer ne met pas un terme néanmoins à la résistance. La kabylie va se soulever jusqu'au début des années 1870. Dans le sud, la prise de Laghouat et de Touggourt, la soumission des Beni-M’zab du Mzab (1852) et celle du Souf, reculent les limites de l’Algérie jusqu’au grand désert.

[modifier] Sous Napoléon III

Napoléon III essaye de transformer la conquête en un «royaume arabe» associé à la France et dont il serait lui-même le souverain : les colons et les intérêts économiques de l'Algérie seront des opposants farouches de l'Empereur allant jusqu'à réclamer une consultation électorale.

Dans une lettre du 6 février 1863, l’Empereur au maréchal duc de Malakoff, publiée dans le Moniteur universel, par laquelle il était prescrit de rendre les tribus ou fractions de tribus propriétaires incommutables des territoires qu’elles occupent à demeure fixe, et dont elles ont la jouissance traditionnelle, à quelque titre que ce soit. l’Algérie étant déclarés par le souverain, non une colonie proprement dite, mais un royaume arabe. [3] C'est une remise en cause absolu de la colonisation. Napoléon III décide alors de visites l'Algérie. Cette visite durera six semaines, il est reçu partout avec enthousiasme : Dans l’Algérie entière, les colons répétant cent fois par jour : « L’Empereur est venu, il a vu, nous sommes sauvés. » Les morts eux même, ceux qui ont succombé dans la lutte de l’homme civilisé contre une nature sauvage, contre les miasmes pestilentiels de marais ; les morts s’unissent aux vivants pour redire : « Sois le bienvenu, César, les morts te saluent. » C'est à la stupéfaction des colons qu'un sénatus-consulte, la propriété du sol qu’elles occupent a été dévolue aux tribus indigènes, et des commissions d’exécution

En 1865, 225 000 colons, français ou européens possédent environ 700 000 hectares[4]. Mais la colonisation […] se déclare satisfaite si […], on demande aux indigènes, soit par acquisition, soit par expropriation, un complément de 400 000 hectares[5]. Le 14 juillet 1865, un sénatus-consulte (une loi) permet aux musulmans d'acquérir la citoyenneté française en échappant à titre individuel au statut coranique au profit du droit civil français; mais cela reste théorique dans la mesure où la citoyenneté française était plus difficilement accordée à un autochtone algérien pourtant titulaire de la nationalité française qu'à un étranger.

Le 27 décembre 1866, un décret crée des conseils municipaux élus par quatre collèges séparés français, musulman, juif et étrangers européens ; les Français disposent des deux tiers des sièges ; dans les « communes de plein exercice », les maires ont des adjoints indigènes.

[modifier] L’Algérie française : La colonisation

La chute de Napoléon III en 1870 est accueillie avec soulagement; les colons vont pouvoir s'administrer eux-mêmes. L'annexion de l'Alsace et la Lorraine entraîne un exode de population qui vont venir en Algérie : plus de 500 000 hectares furent confisqués après la révolte de 1871 et attribués aux réfugiés. Le nombre des colons passe de 245 000 en 1872 à plus de 750 000 en 1914. De son coté les indigènes voient leur nombre passer de 2 000 000 à 5 000 000 grâce à l'action sanitaire de la colonisation[6]. La communauté européenne et la communauté musulmane vivent ensemble mais sans se mélanger; les lois de la Troisième République ne feront que croître la division en séparant de plus en plus les français d'Algérie et d'autre part les sujets français régit par un code spécifique. Le décret Crémieux en accordant aux juifs algériens le même statut que les français d'Algérie divisera encore plus les algériens.

Sur 7 millions d’hectares de terres cultivables, la colonisation s’empara en un siècle de 2,9 millions d’hectares – lesquels étaient, aussi, les terres de meilleure qualité. Cette colonisation chassa des centaines de milliers de paysans, dépossédés, et devenus une armée errante de ruraux clochardisés.

[modifier] Sous la Troisième République

L'avènement de la troisième république provoque de grands troubles en Algérie,notamment entre civils et militaires.La Troisième République fera une politique d'assimilation : francisation des noms, suppression des coutumes musulmanes.

[modifier] La religion

La loi de décembre 1905 de séparation des cultes et de l’État ne fut pas appliquée en Algérie pour le culte musulman.: imâms et muftîs furent des fonctionnaires tenus de dire la parole officielle.

[modifier] Décrets Crémieux

Le 24 octobre 1870, par le décret Crémieux, les 37 000 juifs d'Algérie passent du statut de sujets français au statut de citoyen français. Ce statut est aussi accordé à tous les étrangers originaires d'Europe (Italie, Espagne, Malte…). Ce décret a été promulgué à Tours par le gouvernement de la Défense nationale. Son auteur est le ministre de la Justice, Isaac Adolphe Crémieux juriste juif.Ce decret est ressenti par les indigènes algériens comme une injustice car eux même restent soumis au sénatus-consulte de juillet 1865 sur le statut des personnes.

Voici le texte de ce décret Les Israélites indigènes des départements de l'Algérie sont déclarés citoyens français ; en conséquence, leur statut réel et leur statut personnel, seront, à compter de la promulgation du présent décret, réglés par la loi française. Toutes dispositions législatives, décret, règlement ou ordonnance contraires sont abolis.

Il y a aussi d'autres decrets pris le même jour qui instituent en Algérie le régime civil mais qui ne suppriment pas les bureaux arabes,symbole de la politique qui avait été menée par l'empereur et hais par les colons.Un de ces decrets institutionne un jury,qui livre desormais les indigènes traduits en cour d'assise à l'arbitraire des colons,violant ainsi le principe du jugement par ses pairs.

Crémieux prend un dernier decret en décembre 1870 qui met définitivement fin aux bureaux,menacant ainsi les indigenes de futures expropriations foncières.Ce decret crée une grande agitation parmi les indigènes.


[modifier] Révolte de 1871

Suite aux décrets,à la défaite de la France,à la lutte que se livrent colons et militaires pour le pouvoir et à cause de la condition misérable des indigènes favorisée par plusieurs années de secheresse et de fleaux, la dernière grande révolte d'Algérie à lieu en 1871.Elle débute au mois de janvier avec l'affaire des Spahis,s'aggrave en mars avec l'entrée en dissidence de Mohamed El Mokrani, qui fera ensuite appel au Cheikh El Haddad, le grand maître de la confrérie des Ramahniya. La révolte échoue et la repression organisée par les Français s'avère particulièrement sévère.


[modifier] Révolte des Spahis

Suite à un ordre qui a été donné par l'armée de les envoyés en France,les Spahis,cavaliers indigènes utilisés par l'armée française comme un corps de police sédentaire qui servait parfois dans les expeditions en territoire algérien,ils se soulèvent fin janvier 1871 à Moudjebeur et à Ain-Guettar,dans l'Est algérien à la frontière avec la Tunisie.Mais le mouvement est rapidement reprimé.

[modifier] Révolte des Mokrani

Mokrani était un des chefs algérien qui jouissait d'une puissance sûrement plus grande que celle des autres.Son père avait proposé ses services et aidé le maréchal Valée en 1838,ce qui lui avait valu le titre de khalifa de la Medjana,territoire trés etendu.mais aprés lui avoir laissé de grands droits l'armée avait chaque année rogné sur ses prerogatives et avait profité de sa mort en 1853 pour substituer à la fonction de khalifa celle de bachaga qui avait été confiée à son fils Mohammed.Celui ci avait subi des mesures vexatoires,les decrets Cremieux lui firent craindre une confiscation de ses terres et l'avénement du régime civil lui fit raindre pour ses fonctions.Il se revolte en mars mais son mouvement n'a pas une grande ampleur.Il fait alors appel au cheikh El Haddad de la confrérie des Ramahniya qui lance un appel au djihad sur le marché de Seddouk en avril 1871.Plus de 150000 Kabyles se soulèvent et le mouvement touche une grande partie de l'Algérie.La révolte est cependant rapidement et sévèrement reprimée.


La colonne expéditionnaire destinée à réprimer la révolte de la Kabylie orientale, était réunie le 2 août auprès de la petite ville de Milia sous les ordres du général de Lacroix, commandant la division de Constantine. Le 5, nos troupes pénétraient sur le territoire ennemi et campaient successivement à Aïn Nakhela, sur l'Oued Endja, puis à Fedj-Baïnen, après avoir infligé de rudes châtiments aux contingents qui avaient tenté de s'opposer à leur marche. Les tribus de la confédération du Zouarà, étaient entièrement réduites à merci, et livraient ôtages et amendes.

[…] Rejetés, après l'incendie de leurs villages, dans les ravins boisés de l'Oued Itéra et acculés au pied du gigantesque rocher de Sidi-Mârouf, les insurgés éprouvaient des pertes très sérieuses. L'effet moral produit par ces sévères leçons, qu'il était grand temps de donner à ces populations turbulentes et incorrigibles, a été immense […]

A cette même date, toutes les tribus du cercle de Gigelli et celles de la rive droite de l'Oued-el-Kébir (bas Roumel), terrifiées par les châtiments infligés au Zouar'a et à l'Oued Itera, s'empressaient d'aller implorer la pitié et demander grâce […] C'est ainsi qu'en peu de temps, du 2 au 22 août, […] toutes les tribus comprises dans la quadrilatère: Constantine, Collo, Gigelli et Mila, rentraient dans l'ordre et le devoir, qu'elles n'auront plus envie de quitter.[7]

Les biens des insurgés ayant échappés au destruction sont confisqués selon les mesures préconisées par le général de Lacroix en décembre 1871 :

Le seul moyen de prévenir les révoltes, c'est d'introduire une population européenne nombreuse; de la grouper sur les routes et les lignes stratégiques de façon à morceler le territoire en zones qui ne pourront pas à un moment donné se rejoindre.

Les terres des domaines sont insuffisantes mal situées et éparpillées. Celles que l'on pourrait obtenir par le séquestre réunissent seules les conditions voulues, mais il faudrait qu'elles fussent immédiatement disponibles.

La loi du 21 juin 1871 (Révisé par décrets des 15 juillet 1874 et 30 septembre 1878) attribue 100 000 hectares de terres en Algérie aux immigrants d’Alsace-Lorraine.

Le 26 juillet 1873, est promulgué la loi Warnier (d'après le nom du président de la commission parlementaire Auguste Warnier) visant à franciser les terres musulmane et à délivrer aux indigènes des titres de propriété. Cette loi donne lieu à divers abus et une nouvelle loi la complétera en 1887. Son application sera suspendue en 1890.

[modifier] Code de l’indigénat

Le Code de l’indigénat est adopté le 28 juin 1881 : ce code distinguait deux catégories de citoyens : les citoyens français (de souche métropolitaine) et les sujets français, c’est-à-dire les Africains noirs, les Malgaches, les Algériens, les Antillais, les Mélanésiens, etc. Les sujets français soumis au Code de l’indigénat étaient privés de la majeure partie de leur liberté et de leurs droits politiques ; ils ne conservaient au plan civil que leur statut personnel, d’origine religieuse ou coutumière.

Le Code était assorti de toutes sortes d'interdictions dont les délits étaient passibles d'emprisonnement ou de déportation. Ce système d'inégalité sociale et juridique perdura jusqu’en 1946, soit plusieurs années après que les accords de Genève (le 23 avril 1938) eurent interdit toute forme de travaux forcés.

Après la loi du 7 avril 1946 abolissant le Code de l'indigénat, les autochtones (Nouvelle-Calédonie, Madagascar, Algérie, etc.) purent à nouveau circuler librement, de jour comme de nuit, et récupérer le droit de résider où ils voulaient et de travailler librement. Cependant, les autorités françaises réussirent à faire perdurer le Code de l'indigénat en Algérie pratiquement jusqu'à l'Indépendance (1962)[8].

En 1889, un loi accorde la nationalité française aux européens étrangers de 21 ans nés en Algérie. À partir 1896, l'administration de l'Algérie dépend directement du ministère de l'intérieur. En 1898, ont lieu plusieurs manifestations européennes anti-juives. Les colons possèdent 1 000 000 d'hectares. L'Algérie possède un nouveau statut en 1900 : elle bénéficie d'un budget spéciale, d'un gouverneur général qui détient tous les pouvoirs. Le système électoral assure aux européens la prépondérance. En 1912, Manifeste Jeunes Algériens.

[modifier] Contribution des Algériens à « la Grande Guerre »

Pour faire face aux pertes humaines de la Grande Guerre, la France recruta des maghrébins qui fut relativement facile grâce au paternalisme des officiers et dans une indifférence générale malgré quelques révoltes en 1914 et 1917 : la seconde fut peut être inspirée par l'appel des Turcs [9].

[modifier] L'entre deux guerre

Charles Jonnart crée plusieurs réformes, en faveur des algériens musulmans, qui sont adoptées sous la loi du 4 février 1919, aussi appelée "loi Jonnart". En 1930, des manifestations du centenaire de la prise d'Alger sont ressenties comme une provocation par la population. En 1936, le projet de loi Blum-Viollette, pour l'octroi de droits politiques à certains musulmans, est présenté mais il sera refusé à l'unanimité lors du congrès d'Alger du 14 janvier 1937.

[modifier] L'Algérie pendant la Seconde Guerre mondiale
Voir l’article Opération Torch.

Les alliés débarquent en Algérie, le 8 novembre 1942. L'ordonnance du 7 mars 1944 accorde la citoyenneté française à 60 000 musulmans.

[modifier] Sous la Quatrième République

Les troupes françaises en Algérie avant le déclenchement de la guerre d'Algérie sont faibles: 40 000 hommes en 1948, 48 300 au 1er juin 1954, 81 145 au 1er janvier 1955. La guerre d'Indochine absorbe les cadres militaires, et fait combattre les Maghrébins qui compte pour 1/4 de l'effectif du corps expéditionnaire [10].

Le 8 mai 1945, alors que la Seconde Guerre mondiale prend fin en Europe, en Algérie, des manifestations nationalistes sont durement réprimées par l'armée française; entre 10 000 et 45 000 Algériens sont tués.

Voir l’article Massacre de Sétif.

Les élections législatives de 1946 sont un succès pour l'Union démocratique du manifeste algérien (UDMA) de Ferhat Abbas, son parti remporte onze des treize sièges réservés à l'Algérie à l'Assemblée nationale.

La loi sur le statut de l'Algérie est promulguée en septembre 1947 : l'Algérie reste composée de trois départements et le pouvoir est représenté par un gouverneur général nommé par le gouvernement français. Une Assemblée algérienne est créée, composée de deux collèges de 60 représentants chacune; le premier sera élu par les Européens et une élite algérienne (diplômés, fonctionnaires…) (63194 exactement) et le second par le reste de la population algérienne. Enfin l'article 2 précise l'égalité effective est proclamée entre tous les citoyens français.

En octobre 1947, le MTLD de Messali Hadj obtient une large victoire lors des élections municipales. Ce parti devient la cible de la répression des autorités françaises.

En avril 1948, des fraudes massives ont lieu lors des élections de l'Assemblée algérienne : par des intimidations, l'armée force les populations à voter, les urnes sont également remplies d'avance, et les populations les plus rebelles ne sont pas convoquées. Trente-six des 59 candidats du MTLD sont arrêtés. Hocine Aït Ahmed organise, en mars 1949, le cambriolage de la poste d'Oran qui leur rapporte 3 070 000 francs. Cet argent sera le début du trésor de guerre du FLN.

[modifier] La guerre d'Algérie (1954 à 1962)

Voir l’article Guerre d'Algérie.

[modifier] Période : la République algérienne (depuis 1962)

[modifier] Époque du parti unique : (1962 à 1989)

Ahmed Ben Bella dirige le pays entre 1962 et 1965, date à laquelle il est victime d'un putsch de l'armée. Houari Boumedienne règne jusqu'à sa mort en 1978. Sous la présidence de Chadli Bendjedid, la crise est économique - en 1986, la chute du dollar entraîne une forte baisse des revenus issus des hydrocarbures - et politique.

Le pouvoir doit aussi faire face aux premiers mouvements populaires depuis l'indépendance. Face au Printemps berbère de 1980, puis aux émeutes de Sétif en 1986, il réagit par la répression. En octobre 1988, l'armée décide de tirer sur les émeutiers (plus de 500 morts). Les autorités font d'apparentes concessions : une nouvelle constitution, l'instauration du multipartisme et un régime de liberté de la presse.


[modifier] Guerre civile (1989-1999)

Voir l’article Guerre civile algérienne.

Les mouvance islamiste, qui multiplie les démonstrations de force, profitent de cette ouverture démocratique. La crise économique perdure et, en juin 1990, le Front islamique du salut (FIS) remporte les élections municipales. Ce mouvement sort également vainqueur lors du premier tour des législatives de décembre 1991, mais il convient de préciser que le premier parti du pays à ces élections était en réalité celui de l'abstention.

Le pouvoir réagit en interrompant le processus électoral. En janvier 1992, l'armée obtient la démission de Chadli Bendjedid qui est remplacé par un Haut comité d'État.

À partir de cette date, le pays sombre dans le chaos : c'est la « décennie noire ». Policiers et journalistes assassinés, rafles à l'aveuglette, camps de détention inhumains au sud, établissements brûlés, bombes, attentats suicides, villages décimés se succèdent… Les statistiques officielles mentionnent plus de 100 000 morts et de milliers de disparus. Les groupes armés menaient alors ce qu'ils appellent le Jihad (guerre sainte) qu'aucun idéologue de l'islam ne reconnaît. De son côté, le régime en place, sous prétexte de la lutte antiterroriste, restreint la liberté d'expression, le champ d'action des partis politiques et celui des ONG, locales et internationales.

Dès l'ère du président Liamine Zéroual, les prémices de tentatives d'un règlement politique de la crise commencent à voir le jour, mais aucun accord n'est trouvé. Néanmoins, durant le régime de ce président, l'AIS (branche armée du FIS) observe une trêve : le président Zéroual promulgue une loi Er-Rahma (« La Clémence ») pour les terroristes repentis. Pendant ce temps de nombreux massacres sont commandités aux portes d'Alger (massacre de Ramka, de Raïs et Ben Talha avec plus de 1000 morts civils) et exécutés par le GIA.

Le 25 juin 1998, le chanteur populaire berbère Matoub Lounès est assassiné sur une route de Kabylie. Cet événement d'abord attribué à des groupes islamistes provoque des émeutes dans toute la région. Le climat est d'autant plus tendu que la loi sur la généralisation de l'arabisation remet la question du pluralisme linguistique au premier plan. La même année, le président Liamine Zéroual démissionne.

Lors des élections présidentielles d'avril 1999, l'ancien ministre des Affaires étrangères Abdelaziz Bouteflika se présente comme un candidat « indépendant ». Il faut comprendre qu'il n'est pas investi par le FLN, mais est tout de même soutenu par l'armée. Tous ses adversaires se retirent la veille du premier tour.

L'avènement du président actuel Abdelaziz Bouteflika, en 1999, change un peu plus la donne avec une volonté plus affichée de parvenir à la paix civile. La loi dite de la « concorde civile » (semblable à la loi Er-Rahma de Zéroual) est votée et approuvée par référendum, et les groupes armés commencent à déposer les armes, surtout à Jijel à l'est et Aïn Defla à l'ouest.

À ce jour, le principal groupe armé qui reste actif est le GSPC. Des tractations, dit-on, sont en cours pour trouver un accord d'amnistie de ses membres comme cela a été fait avec l'AIS.

[modifier] Éléments de bibliographie

  • Professeur Émile Félix Gauthier, Genséric, roi des Vandales, Payot, Paris, 1935.
  • Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, Traduction du Baron de Slane, Tomes I, II, II et IV, Alger, 1852-1856.
  • Professeur Émile Félix Gauthier, Les siècles obscurs du Mahgreb, Paris, Payot 1927.
  • Meriam Demnati, Lucien-Samir Oulahbib, Masri Feki et Moïse Rahmani, A l'ombre de l'Islam. Minorités et minorisés, Filipson Ed., Bruxelles, 2005.
  • Diego de Haedo, Histoire des rois d'Alger ("Topographia e Historia general de Argel", Valladolid, 1612), Traduction d'H.D. de Grammont, Bouchène, Paris, 1998.
  • Professeur Mahfoud Kaddache, La vie politique à Alger de 1919 à 1939, SNED, Alger, 1970.
  • Professeur Yves Maxime Danan, La vie politique à Alger de 1940 à 1944, L.G.D.J., Paris, 1963.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Chronologie des dirigeants de l'Algérie de 225 av JC à aujourd'hui

Article détaillé : Liste des dirigeants de l'Algérie.

[modifier] Liens externes

[modifier] Références

  1. la guerre d'Algérie Collection Librio Documents Le Monde 2003
  2. Lieutenant-colonel de Montagnac, Lettres d'un soldat, Plon, Paris, 1885, réédité par Christian Destremeau, 1998, p. 153 Livre en téléchargement sur Gallica
  3. L’Algérie devant l'Empereur Dr A. Warnier Paris Challamel Aimé, Libraire-Éditeur 1865 p 93
  4. L’Algérie devant l'Empereur Dr A. Warnier Paris Challamel Aimé, Libraire-Éditeur 1865 p. 5
  5. L’Algérie devant l'Empereur Dr A. Warnier Paris Challamel Aimé, Libraire-Éditeur 1865 p. 7
  6. La guerre d'Algérie Alain-Gérard Slama Collections Découvertes Gallimard
  7. Charles Féraud, L'insurrection en Algérie, L'Illustration, 9 septembre 1871, Vol LVIII, Numéro 1489, 1871, 2e semestre, page 170
  8. Source LECLERC, Jacques. « Le Code de l’indigénat » dans L’aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, Université Laval, Le Code de l’indigénat
  9. Gilbert MEYNIER, L'Algérie révélée. La guerre de 1914-1918 et le premier quart du XXe siècle, Préface de Pierre Vidal-Naquet, Genève, Librairie Droz, 1981, XIX-793 p.
  10. Jean-Charles Jauffret (dir.) La Guerre d'Algérie par les documents, t. 2, Les Portes de la guerre 1946-1954, Service historique de l'Armée de Terre, Vincennes, 1998, in 4°, 1023 p.


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