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Hannibal Barca - Wikipédia

Hannibal Barca

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Portrait d'Hannibal Barca
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Portrait d'Hannibal Barca

Hannibal Barca, ou simplement Hannibal, né en 246 av. J.-C. et décédé en 183 av. J.-C., fils d'Hamilcar Barca, est un général carthaginois membre de la dynastie des Barcides. Il est surtout célèbre pour ses qualités militaires (il étudie notamment les stratèges grecs) et sa lutte contre les Romains lors de la Deuxième Guerre punique.

Hanni-baal signifie en phénicien « qui a la faveur de Baal (Seigneur) » et Barca, « la foudre ».

Sommaire

[modifier] Événements antérieurs à Hannibal

[modifier] Situation du bassin méditerranéen à cette époque

Au milieu du IIIe siècle avant l'ère chrétienne, la ville de Carthage, où naît Hannibal, est fortement imprégnée de la culture hellénistique issue des vestiges de l'empire d'Alexandre le Grand. Carthage occupe alors une place prépondérante dans les échanges commerciaux du bassin méditerranéen et possède notamment des comptoirs en Sicile, en Sardaigne, sur les côtes de l'Hispanie et en Afrique du Nord. Elle possède également une forte flotte de guerre qui assure la sécurité des routes maritimes vers l'or du golfe de Guinée et l'étain des côtes britanniques.

L'autre grande force méditerranéenne de l'époque est Rome avec laquelle se déclenche une guerre qui dure une vingtaine d'années, la Première Guerre punique (punique est un synonyme de carthaginois). C'est le premier conflit d'envergure dont Rome sort victorieuse.

[modifier] Première Guerre punique (264-241 av. J.-C.)

Voir l’article Première Guerre punique.

Un conflit secondaire à Syracuse entraîne le conflit entre la République romaine et Carthage. Cette guerre est marquée par trois phases sur deux terrains d'opérations terrestres, ainsi qu'en mer : en Sicile (264-256 av. J.-C.), en Afrique (256-250 av. J.-C.) et à nouveau en Sicile (250-241 av. J.-C.). C'est lors de cette dernière phase, puis surtout après la guerre qu'Hamilcar Barca, le père d'Hannibal qui dirige la guerre contre Rome depuis 247 av. J.-C., se fait connaître. Après une lourde défaite navale aux îles Aegates, il doit en 241 av. J.-C. signer un traité avec le consul romain Lutatius qui impose à Carthage de quitter la Sicile mais lui permet de conserver sa flotte.

[modifier] Guerre des mercenaires (241-237 av. J.-C.) et conquête en Hispanie (237-219 av. J.-C.)

Au lendemain de la première guerre punique, malgré les précautions prises par Hamilcar Barca, Carthage se trouve en difficulté pour disperser ses mercenaires qui ne tardent pas à assiéger la ville[1]. Hamilcar parvient à réprimer cette révolte dans le sang au Défilé de la Scie (ou de la Hache), en 237 av. J.-C.. Mais Rome, profitant de la situation, s'est emparée de la Sardaigne qui appartenait aux Carthaginois. Aussi Hamilcar passe-t-il en Hispanie où il s'empare d'un vaste territoire au sud-est du pays. Il emmène avec lui son fils âgé d'à peine 9 ans et lui fait jurer de ne jamais être l'ami des Romains[2]. Pendant une dizaine d'années, Hamilcar conquiert le sud de l'Espagne, assisté de son gendre Hasdrubal le Beau. Cette conquête rétablit la situation financière de Carthage, grâce à l'exploitation des mines d'argent et d'étain.

[modifier] Ascension

[modifier] Éducation

Nous connaissons assez peu de chose de l'éducation d'Hannibal. Il apprend d'un précepteur spartiate, nommé Sosylos, les lettres grecques, l'histoire d'Alexandre le Grand et l'art de la guerre. Il acquiert ainsi ce mode de raisonnement et d'action que les Grecs nomment métis et qui est fondé sur l'intelligence et la ruse. Quant à la pratique de l'action militaire, elle intervient rapidement sur le terrain avec l'aide de son père, Hamilcar Barca, puis de son beau-frère Hasdrubal le Beau qui succède à Hamilcar mort en 229 av. J.-C..

À la rude école de la guerre, il montre très tôt de grandes qualités d'endurance et de sang-froid, sachant aussi se faire apprécier et admirer de ses soldats. L'historien romain Tite-Live écrit : « Jamais esprit ne se plia avec plus de souplesse aux deux choses les plus opposées : savoir obéir et savoir commander. » Outre ces « leçons pratiques de guerre », Hannibal reçoit une éducation soignée qui lui fait connaître la culture grecque. Il étudie également avec minutie les campagnes militaires des grands généraux hellénistiques.

[modifier] Origines de la guerre

Le gouvernement d'Hasdrubal est marqué par deux événements :

  • En 226 av. J.-C., un traité avec Rome partage la péninsule en deux zones d'influence : le fleuve Èbre constitue la frontière et les deux puissances s'interdisent d'agir en quoi que ce soit au-delà.
  • En 221 av. J.-C., il fonde Carthagène (Carthago Nova ou Carthage la Neuve).

Hasdrubal est assassiné par un esclave gaulois dont il avait fait mourir le maître (220 av. J.-C.) et Hannibal lui succède. Dans un premier temps, il étend le territoire carthaginois vers le centre de l'Hispanie (Nouvelle-Castille). Mais, en 220 av. J.-C., il assiège Sagonte (ville située dans la zone reconnue à l'influence carthaginoise mais alliée de Rome). La ville demande immédiatement une aide à Rome qui envoie des ambassadeurs auprès d'Hannibal. L'argumentation romaine s'appuie sur le traité de 241 av. J.-C. qui interdit à Carthage de s'attaquer à un allié de Rome, tandis qu'Hannibal met en avant le traité de 226 av. J.-C. qui lui reconnaît la souveraineté au sud de l'Èbre. Hannibal passe outre les demandes romaines et prend la ville en 219 av. J.-C.[3].

C'est le début de la Deuxième Guerre punique.

[modifier] Général en chef

Hannibal (enluminure du XVe siècle).
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Hannibal (enluminure du XVe siècle).

Les Romains décident alors d'attaquer Carthage sur deux fronts, en Afrique et en Hispanie, à partir de la Sicile qui leur servirait de base opérationnelle. Mais Hannibal met en place une stratégie pour le moins inattendue. Une expédition qui, partant de l'Hispanie, porterait la guerre en Italie même. Il sait que sa flotte est largement inférieure à celle des Romains, donc il ne les attaque pas par la mer : il choisit un trajet terrestre, beaucoup plus long mais plus intéressant, car il lui permet de recruter en chemin bon nombre de mercenaires ou de s'allier aux peuples celtes désireux d'en découdre avec les Romains. Avant son départ, il joue habilement avec ses effectifs et envoie en Afrique des contingents d'Ibères tandis que des Libyens viennent assurer la sécurité des possessions de Carthage en Espagne. Surtout, jusqu'au printemps 218 av. J.-C., Hannibal commence à réunir une large armée et envoie des représentants négocier son passage et des alliances le long de son trajet. Il est, comme toujours pour le monde antique, difficile d'évaluer ses effectifs réels. Certaines estimations vont jusqu'à 80 000 hommes, ce qui est sans doute exagéré. Il semble qu'à son arrivée en Italie, il possède 20 000 fantassins et 6000 cavaliers[4]. Mais des renforts sont envoyés à plusieurs reprises par Carthage (du moins au début de la guerre) et plusieurs peuplades vont se rallier, même provisoirement, à Hannibal. De plus, il possède quelques éléphants dont le rôle est important dans les armées de l'époque mais que les Romains connaissent bien pour en avoir rencontré dans les troupes de Pyrrhus. En réalité la plupart des 40 éléphants d'Hannibal, ce qui est un chiffre assez faible si on le compare à celui d'autres armées de l'époque hellénistique, vont mourir dans la traversée des Alpes ou dans l'humidité des marais étrusques. Le seul survivant est utilisé comme monture par Hannibal qui, souffrant d'une ophtalmie qui le rend borgne, utilise ce moyen de transport pour ne pas être au contact de l'eau.

[modifier] Deuxième Guerre punique

[modifier] Objectif

Une fois Sagonte conquise et détruite, Hannibal pénètre en Gaule en évitant soigneusement de s'attaquer aux villes grecques de Catalogne. On pense que, après avoir franchi les Pyrénées au col du Perthus et établi son campement près de la ville d'Illibéris (Elne), il s'est dirigé sans encombres jusqu'au Rhône, à la surprise des Romains qui se décident alors à lui interdire le passage en Italie. Les Romains viennent en effet de conquérir la Gaule cisalpine et si Hannibal parvient à traverser les Alpes, il espère trouver un renfort chez les Gaulois.

[modifier] Traversée des Alpes

Hannibal traversant les Alpes (fresque du XVIe siècle)
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Hannibal traversant les Alpes (fresque du XVIe siècle)

L'itinéraire emprunté par Hannibal est toujours sujet à polémiques. Mais en octobre 218 av. J.-C. les Alpes sont franchies, soit par le col du Petit-Saint-Bernard, soit par celui du Mont-Cenis ou encore celui de Montgenèvre. Les détails fournis par Polybe et Tite-Live[5] sont très imprécis. Certains auteurs prétendent qu'il a emprunté le col du Clapier.

Passées les Alpes et parvenu dans la région de Turin, Hannibal bat coup sur coup les premières troupes romaines qui lui sont opposées sur le Tessin et la Trébie. La bataille du Tessin, qui est plus une simple escarmouche entre la cavalerie romaine du consul Publius Cornelius Scipio et la cavalerie carthaginoise, démontre d'entrée les qualités militaires d'Hannibal. Il utilise au mieux sa cavalerie numide, profitant du moindre avantage topographique et réussissant une manœuvre d'encerclement. La victoire de la Trébie en décembre 218 av. J.-C. amène les Gaulois à prendre parti pour Hannibal contre leurs récents vainqueurs romains.

[modifier] Cannes et ses conséquences

Après les victoires du Tessin et de la Trébie, les Carthaginois se reposent à Bologne, puis continuent leur descente vers Rome et remportent le 21 juin 217 av. J.-C., la bataille de Trasimène sur les troupes de Flaminius Nepos[6]. Mais Hannibal n'a pas l'intention d'attaquer Rome. Son prochain objectif est l'Apulie, notamment la ville de Capoue. C'est alors que les Romains nomment dictateur Fabius Cunctator dit Cunctator (le Temporisateur). Celui-ci adopte une stratégie d'escarmouches, de harcèlement de l'armée punique sans jamais chercher la bataille rangée. Il s'en faut de peu qu'il obtienne la capitulation de l'armée punique près de Casilinum. Mais cette conception de la guerre est jugée humiliante par les Romains qui le forcent à partager son commandement avec son maître de cavalerie, Minutius Rufus.

En 216, les Romains, lassés, renonceront à cette tactique efficace mais lente, pour un choc frontal. Celui-ci aura lieu à Cannes au cours d'une bataille considérée comme un chef-d'œuvre tactique. C'est un désastre pour les Romains dont les pertes sont estimées entre 50 000 et 70  000 morts auxquels s'ajoutent environ 10 000 à 20 000 prisonniers. Pourtant, Rome refuse de s'incliner et lève de nouvelles troupes.

Cette victoire s'explique bien sûr par la tactique utilisée lors des combats mais aussi par l'habileté politique d'Hannibal qui utilise les erreurs de ses adversaires. Il pousse ainsi plusieurs fois les consuls, pressés de remporter une victoire avant leur fin de mandat, à la faute comme à Trasimène et Cannes. Cela suppose une fine connaissance des institutions romaines et des acteurs politiques. Les espions puniques, souvent des commerçants, jouent un grand rôle dans cette guerre.

En réalité, ce que souhaite Hannibal, outre reprendre la Sicile, est moins la destruction de Rome en tant que ville qu'en tant qu'empire. D'où son refus de tenter de prendre la ville après Cannes (ce qui était d'ailleurs loin d'être à sa portée, vu qu'il n'avait avec lui aucune machine de siège) et la fameuse phrase attribuée à son chef de cavalerie, Maharbal : « Tu sais vaincre, Hannibal, mais tu ne sais pas profiter de ta victoire ». En fait Hannibal utilise ses victoires pour essayer de faire basculer dans son camp les cités soumises à Rome. Les prisonniers, par exemple, sont divisés en deux groupes. Les citoyens romains (qui sont réduits à l'esclavage ou proposés au rachat) et les citoyens latins ou les alliés (qui sont renvoyés chez eux).

[modifier] « Délices de Capoue »

Peu après la bataille de Trasimène, il libère trois chevaliers de Capoue qui, quelques temps après, lui proposent de prendre possession de la ville. Hannibal attend un peu plus d'un an, afin d'avoir l'appui des notables de la ville, ce qui est le cas après la bataille de Cannes. La ville (aujourd'hui Santa Maria Capua Vetere) aurait offert à ses soldats de nombreux plaisirs amollissant leurs forces. C'est en tout cas le sens des fameux « délices de Capoue », une expression dont on ne sait trop si elle correspond à la réalité. En fait, si Hannibal temporise à Capoue, c'est qu'il espère une désagrégation totale de la confédération italienne, ainsi que de nouvelles alliances qui lui permettraient enfin d'obtenir la domination sur mer. Les peuples et les cités d'Italie centrale et méridionale sont ainsi nombreux à s'allier au Carthaginois. En 216 av. J.-C. le Bruttium bascule tout comme Locres et Crotone en 215 av. J.-C.. En 212 av. J.-C. c'est aussi le cas de Métaponte, Thourioi et Tarente. Ces cités s'ajoutent aux Gaulois de Cisalpine et à Capoue. Pourtant, Rome tient bon et les Latins lui demeurent fidèles.

Parallèlement, Hannibal pose des jalons en Sicile qui constitue son objectif premier. Le jeune roi de Syracuse, Hiéronyme, abandonne l'alliance romaine et des troupes carthaginoises débarquent. Les cités d'Héraclée Minoa et d'Agrigente acceptent l'alliance avec les Puniques. Il faut préciser qu'Hannibal a l'habileté de proposer un système d'alliance moins contraignant que le modèle romain de sujétion basé sur un ensemble de droits plutôt réduits et des charges humaines et financières lourdes. Au contraire, Hannibal s'inspire du modèle grec, à savoir une cité hégémonique qui assure la sécurité de ses alliés auxquels est rendue la liberté. Hannibal reprend ainsi le discours sur la liberté des Grecs. Cette idée défendue en son temps par Antigone le Borgne, dont le descendant Philippe V conclut une alliance avec Hannibal en 215 av. J.-C., est ainsi reprise par le conquérant carthaginois et lui permet de repousser, aux yeux de certains Grecs de Sicile et du sud de l'Italie, les Romains dans le monde barbare.

[modifier] Retournement de situation

A partir de 212 av. J.-C., Hannibal connaît des difficultés de plus en plus grandes. Depuis 215 av. J.-C. les Romains reprennent la stratégie de Fabius Cunctator et évitent d'affronter Hannibal en bataille rangée. Ils augmentent leurs effectifs par une politique d'enrôlement d'esclaves et de jeunes hommes de moins de 17 ans. Mais surtout ils comprennent à quel point il est nécessaire de reprendre l'offensive sur le terrain politique et idéologique. Sous la direction d'un sénateur féru de lettres grecques, Fabius Pictor, une histoire de Rome à la tournure très anti-punique est écrite. Hannibal et les Carthaginois y sont présentés comme indignes de confiance, impies et cruels. En contrepoint les Romains sont présentés comme respectueux des accords, pieux, et pratiquant la tempérance. C'est ainsi que se met en place la définition de la coutume des anciens (le mos maiorum) qui devient la norme morale de référence de la fin de la République.

Sur le terrain les Romains prennent Syracuse, avec Marcellus, en 212 av. J.-C. puis Capoue en 211 av. J.-C.. Une contre-offensive d'Hannibal en 211 av. J.-C. pour reprendre Capoue échoue ainsi qu'un raid de cavalerie sur Rome même. Les Romains tentent aussi de contre-attaquer en Hispanie sous le commandement de Publius Cornelius Scipio et de son frère Gnaeus Cornelius Scipio Calvus (-217-212 av. J.-C.), sans grands succès si l'on excepte la prise de Sagonte en 212 av. J.-C.. Tués tous les deux en 212 av. J.-C. ils sont remplacés par Scipion l'Africain qui prend Carthagène en 209 av. J.-C.. Le frère d'Hannibal, Hasdrubal, parvient cependant à quitter l'Hispanie avec une armée de secours et gagne lui aussi l'Italie par voie terrestre mais il est vaincu et tué sur les rives du Métaure, en 207 av. J.-C., grâce à une audacieuse manoeuvre stratégique du consul romain qui, chargé de surveiller Hannibal, vient rejoindre son collègue avec ses troupes pour faire face à Hasdrubal.

En Italie même, Hannibal se replie vers le sud et essuie une série d'échecs à Salapia en 208 av. J.-C. et à Grumentum en 207 av. J.-C.. Quant à Tarente, elle est reprise dès 209 av. J.-C. par Fabius Cunctator et traitée avec dureté. Dès 206 av. J.-C. les hostilités sont terminées en Hispanie et en Sicile au bénéfice des Romains. La même année un second frère d'Hannibal, Magon, vaincu en Hispanie, parvient à porter la guerre en Ligurie mais est vaincu par Quintilius Varus. Il parviendra cependant à rejoindre son frère avec les débris de ses troupes mais mourra en route. En 205 av. J.-C. les Romains reprennent le port de Locres où Hannibal attendait en vain une flotte de son allié Philippe V de Macédoine, puis, après la défaite de ce dernier contre les Étoliens en 208 av. J.-C., de Carthage.

[modifier] Bataille de Zama

Les Romains, dirigés par Scipion l'Africain, lancent en 204 av. J.-C. une invasion de la région de Carthage pour forcer Hannibal à quitter l'Italie et mener le combat en Afrique. Il obtient un important succès diplomatique en s'alliant avec l'un des princes Numides, Massinissa, puis il bat l'armée carthaginoise d'Afrique. Aussi les dirigeants carthaginois rappellent-ils Hannibal (203 av. J.-C.) et son frère Magon[7] en Afrique. La rencontre décisive a lieu à Zama à l'automne 202 av. J.-C.. Hannibal a la supériorité numérique et dispose de 15 000 vétérans des guerres d'Italie mais le reste de son armée est composé de mercenaires celtiques à la motivation relative ou de citoyens carthaginois peu aguerris. En outre, la cavalerie numide est bien représentée dans l'armée romaine. Dans un premier temps, la cavalerie romaine et numide l'emporte sur les ailes et poursuit la cavalerie carthaginoise. Puis elle revient dans un second temps pour se rabattre sur les vétérans carthaginois. Hannibal perd près de 20 000 hommes contre 1500 pour les Romains. La cité punique signe alors la paix avec Rome et Scipion[8].

[modifier] Exil et mort

[modifier] Éphémère carrière politique

Obligé de signer la paix avec Rome, Hannibal prend maintenant part à la vie politique carthaginoise et dirige le parti démocratique. La cité est en effet divisée en deux grandes tendances, le groupe démocrate (dont les Barcides sont les principaux dirigeants) qui est très attaché à un ancrage foncier en Afrique (et donc à des conquêtes de terres aux dépens des Numides) et l'oligarchie conservatrice (autour de Hannon) dont la prospérité repose sur le commerce, les taxes portuaires et les tributs imposés aux cités soumises. Élu suffète en -196, Hannibal représente une menace pour cette faction. Ainsi prend-il une mesure qui lui aliène l'oligarchie. Hannibal décide en effet que l'indemnité de guerre annuelle que Carthage doit à Rome soit directement versée au Trésor plutôt que d'être collectée par les oligarques. Si ceux-ci ne prennent pas le risque d'intervenir directement contre le suffète ils font intervenir Rome (qui craint toujours Hannibal) et parviennent ainsi à le faire exiler[9].

[modifier] Exil

Hannibal se rend en Asie à la cour d'Antiochos III dans un premier temps. Lors de la guerre de -191/-190 il dirige une flotte mais, peu à l'aise en combat naval, est battu à deux reprises par les Romains. Pour éviter d'être livré aux Romains il part à nouveau en exil. Son parcours est alors assez incertain. Nous savons qu'il se rend en Crète, mais pour combien de temps ? Plutarque et Strabon laissent à penser qu'il se rend en Arménie auprès du roi Artaxias et lui attribuent la construction de la capitale Artaxata.

[modifier] Souverain hellénistique

Lorsqu'éclate la guerre entre le royaume de Pergame et la Bithynie il vient en aide à ce dernier. Outre ses talents militaires il fonde probablement la cité de Prusa à la demande du roi Prusias II. Cette fondation, surtout si l'on y ajoute celle d'Artaxata, élève Hannibal au rang de "souverain" hellénistique. Une prophétie qui se répand dans le monde grec entre -185 et -180 évoque un roi venu d'Asie pour faire payer aux Romains la soumission qu'ils imposent aux Grecs et aux Macédoniens. Beaucoup s'accordent à penser que ce texte désigne Hannibal. C'est en ce sens que le Carthaginois, pourtant d'origine barbare aux yeux des Grecs, s'intègre parfaitement au monde hellénistique[10]. Les Romains ne peuvent négliger cette menace et une ambassade est envoyée auprès de Prusias. Pour celui-ci Hannibal devient gênant et le roi va trahir son hôte qui réside à Libyssa. Menacé d'être livré aux Romains, Hannibal choisit de se donner la mort (-183) en s'empoisonnant.

[modifier] Bilan paradoxal

Avec le Carthaginois disparaît sans aucun doute la plus grande menace que la République Romaine ait affronté. Pourtant le bilan personnel est un échec. La Méditerranée occidentale est devenue un lac romain, et Carthage est en sursis. Rome étend son emprise sur le monde grec et sur l'Asie. Mais en même temps (c'est le paradoxe de son bilan), en tentant de détourner par son discours sur la liberté des cités les cités grecques de l'alliance avec Rome, il a forcé cette dernière à légitimiser ses actions et à se comporter en grande puissance impérialiste. C'est en cela qu'Hannibal est au cœur de l'histoire romaine et grecque.

[modifier] Divers

Certaines qualités lui sont reconnues depuis l'Antiquité : l'audace, le courage, la pugnacité. Elles sont notamment mises en œuvre au cours d'un raid nature partant de Lyon et menant à Turin à travers les Alpes et qui porte son nom : le raid Hannibal.

Hannibal avait couvert de plantations d'oliviers la plus grande partie de l'Afrique du nord grâce au travail de ses soldats, dont il considérait le repos préjudiciable à l'État et à leurs généraux.

[modifier] Notes

  1. Cet épisode inspirera le Salammbô de Gustave Flaubert.
  2. Aurelius Victor, De Viris illustribus, chap. XLIII. [lire en ligne].
  3. La plupart des habitants se suicident par le feu dans un épisode resté célèbre.
  4. Sandrine Crouzet, « Hannibal : l'homme qui a fait trembler Rome », dans L'Histoire, n°308, avril 2006, p. 76-80.
  5. Tite-Live, Histoire romaine (Ab Urbe Condita), XXI, XXXI-XXXV. [lire en ligne].
  6. Les Romains laissent environ 15 000 hommes sur le terrain.
  7. Magon meurt au cours de la traversée de retour.
  8. Pour honorer sa victoire, les Romains ajoutent le surnom Africanus au nom de Scipion, devenu dès lors Scipion l'Africain.
  9. Le prétexte est une relation épistolaire entre Hannibal et Antiochos III évoquée par le clan conservateur. Alertés, les Romains envoient une ambassade afin de vérifier si l'information est exacte. Hannibal préfère s'enfuir.
  10. Sandrine Crouzet, op. cit. p.80.

[modifier] Annexes

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens externes


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