Louis Pasteur
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Louis Pasteur (Dole le 27 décembre 1822 - Marnes-la-Coquette le 28 septembre 1895), scientifique français, est un pionnier de la microbiologie.
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[modifier] Biographie
Bien qu'originaire de Dole, c'est à Arbois que Louis Pasteur va à l'école puis ensuite au collège. Élève doué, il souhaite intégrer l'École normale de Paris. Afin de s'y préparer, il déménage pour Paris en octobre 1838. Cependant, déprimé par cette nouvelle vie, il abandonne cette idée, quitte Paris et poursuit ses études au collège royal de Besançon. En 1840, puis 1842, il obtient les Baccalauréats ès lettres et mathématiques. Conforté par ces réussites scolaires, Pasteur s'installe de nouveau à Paris et est finalement admis à l'École normale supérieure en 1843. Il y étudie la chimie et la physique, ainsi que la cristallographie. Il soutint d'ailleurs deux thèses en 1847, en chimie et en physique. Mais c'est en cristallographie qu'il fait ses premières découvertes. En étudiant la polarisation de la lumière par les cristaux, il découvre que des cristaux de structures pourtant identiques ne dévient pas la lumière de la même façon. Il met ainsi en évidence l'isomérie. Ces travaux lui valent la Médaille Rumford en 1856.
Après avoir été professeur à Dijon puis à Strasbourg de 1848 à 1853, il y épouse Marie Laurent, fille du recteur d'Académie. Pasteur est ensuite nommé professeur et doyen de la, nouvellement créée, faculté des sciences de Lille. Il y fit une découverte d'importance, en découvrant que les levures sont des êtres vivants responsables de la fermentation et non des produits de celle-ci. En 1863, Napoléon III demande à Pasteur d'étudier les maladies affectant le vin. Il propose de chauffer le vin à 57°C afin de tuer les germes et résout ainsi le problème de sa conservation et du transport, c'est la pasteurisation. En octobre 1857, il accepte le poste d'administrateur de l'École normale supérieure et retourne donc à Paris. Il y poursuit ses études sur la fermentation pendant trois ans. Depuis 1858, il mène une lutte contre les partisans de la génération spontanée, en particulier contre Félix-Archimède Pouchet et un jeune journaliste, Georges Clemenceau; ce dernier, médecin, met en cause les compétences de Pasteur, qui ne l'est pas, et attribue son refus de la génération spontanée à un parti-pris idéologique (Pasteur est chrétien). Et ce fut finalement après six années de recherche qu'il démontra la fausseté de cette théorie. En 1862, il est élu à l'Académie des sciences en remplacement de Henri de Senarment. Ses recherches sur la fermentation lui valurent la médaille Copley en 1874.
Malgré ses succès scientifiques, Pasteur jugé autoritaire, se heurte à de nombreuses contestations et son poste d'administrateur est finalement supprimé. En juin 1865, Pasteur s'installe à Alès pour y étudier une maladie qui décime les élevages de vers à soie. Après quatre années de recherche, il découvre comment identifier les papillons malades et permet ainsi leur éradication avant que tout l'élevage ne soit infesté. Il sauve ainsi l'industrie de la soie dans les Cévennes.
La défaite de 1870 et la chute de Napoléon III sont un coup terrible pour Pasteur, grand patriote et très attaché à la dynastie impériale. Par ailleurs, il est malade. L'Assemblée nationale lui vote une récompense pour le remercier de ses travaux dont les conséquences économiques sont considérables. Ses amis croient qu'il va enfin s'arrêter et jouir de sa retraite, mais il reprend ses recherches et conclut ses études sur la fermentation de la bière par la publication d'un livre : Les Études sur la bière et les conseils aux brasseurs. L'année suivante, Pasteur tente de se présenter aux élections sénatoriales, mais c'est un échec. En 1885, il refusa de poser sa candidature aux élections législatives, alors que les paysans de la Beauce, dont il avait sauvé les troupeaux grâce au vaccin contre le charbon, l'auraient sans doute porté à la Chambre des Députés. Il poursuit donc ses recherches et met successivement au point le filtre Chamberland, l'autoclave et le flambage des vases.
Suite aux études de Robert Koch, Pasteur découvre le staphylocoque. Pendant six ans, le Français et l'Allemand étudient les maladies et leurs microbes. Durant l'été 1879, Pasteur et ses collaborateurs, Roux et Duclaux, découvrent que non seulement les poules auxquelles on a inoculé des cultures vieillies du microbe du choléra des poules, ne meurent pas mais qu'elles résistent à de nouvelles infections - c'est la découverte du vaccin. Le 5 mai 1881, pour la première fois, un troupeau de moutons est vacciné contre la maladie du charbon.
En 1880, Pasteur entame ses recherches sur la rage. Il remarque que la moelle infectée et desséchée protège de la maladie. Le 6 juillet 1885, alors qu'il hésite toujours à tenter sur l'homme ce qui a réussi sur les chiens, on lui amène un petit Alsacien de Steige mordu par un chien enragé. Il hésite, mais les plus grands médecins estiment que c'est la seule chance de survie pour l'enfant et, sous leur responsabilité, font procéder à la vaccination. Joseph Meister, alors âgé de 9 ans, est ainsi sauvé. L'Académie des sciences propose la création d'un établissement destiné à traiter la rage : l'Institut Pasteur naît en 1888.
Les Français voulurent qu'il fût enterré au Panthéon de Paris, finalement sa famille décida de l'enterrer dans une crypte de l'Institut Pasteur.
Il existe 2020 rue Pasteur en France. C'est le nom propre le plus donné comme nom de rue [1]. Lors des grands mouvements de décolonisation, qui entraînèrent des renommages de rue, les rues Pasteur gardèrent souvent leur nom.
[modifier] Citations
- « Guérir parfois, soulager souvent, écouter toujours. »
- « Savoir s'étonner à propos est le premier pas fait sur la route de la découverte. »
- « La chance ne sourit qu'aux esprits bien préparés. »
- « Ce sont les Grecs qui nous ont légué le plus beau mot de notre langue : le mot " enthousiasme" - du grec “en théo”, un Dieu intérieur. »
- « Le microbe n'est rien. Le terrain est tout. »
[modifier] Notes et références
[modifier] Bibliographie
Les ouvrages ci dessous peuvent être lus pour approfondir le sujet. Ils n'ont pas forcément été utilisés pour la rédaction de cet article. Par ordre alphabétique d'auteurs :
- Collectif CNRS, Pasteur, cahiers d'un savant, Zulma, 1995
- Patrice Debré, Louis Pasteur, Flammarion, 1994
- René Dubos, Louis Pasteur - Franc-tireur de la science, PUF, 1955, réédité chez La Découverte, 1995, (ISBN 2707124109)
- Emile Duclaux, Pasteur, histoire d'un esprit, Imprimerie Charaire, 1896
- Bruno Latour, Pasteur, une science, un style, un siècle, Perrin/Institut Pasteur, 1995
- Pierre-Yves Laurioz, Louis Pasteur : La réalité après la légende, Éditions de Paris, 2003, (ISBN 2851620967)
- Louis Pasteur (réunies et annotées par Louis Pasteur Vallery-Radot), Œuvres de Pasteur (7 tomes), Masson, 1939
- Annick Perrot et Maxime Schwartz, Pasteur, des microbes au vaccin, Casterman/Institut Pasteur, 1999
- Daniel Raichwarg, Louis Pasteur, l'empire des microbes, Découvertes Gallimard, 1995
- René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Flammarion ou Hachette
- Maurice Vallery-Radot, Pasteur, Perrin, 1994
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- (fr) Louis Pasteur et sa terre natale
- (fr) Musée Pasteur
- (fr) Pasteur sur l'Académie des Sciences
- (fr) l'Institut Pasteur
- (fr) l'Association des familles Pasteur
- (fr) Louis Pasteur et la fermentation par Ysabelle Poulin et Stéphanie Lemay
- (fr) Biographie de l'Académie française
- (fr) Pasteur, mystification et vaccination sur univers-nature.com
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