Créationnisme
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Le créationnisme au sens large est la croyance selon laquelle la Terre, et par extension l'Univers, a été créée par un être suprême, c'est-à-dire un dieu. Il constitue une croyance fondamentale des trois principales religions monothéistes (judaïsme, christianisme, et islam).
[modifier] Chez les chrétiens
Le créationnisme chrétien au sens strict, quant à lui, est né au XIXe siècle, en réaction contre le darwinisme. Ses partisans ne se contentent pas d'affirmer que le monde a été créé par Dieu en six jours : ils soutiennent aussi que les théories transformistes s'opposent à la Bible, selon laquelle Dieu aurait créé chaque espèce végétale ou animale de façon individuelle.
Ce créationnisme au sens strict a longtemps été favorisé par tous ceux qui tiennent la Bible comme une Écriture sainte. Il est essentiellement soutenu, depuis 1873 (Colloque de Niagara), par quelques Églises chrétiennes protestantes (à tendance fondamentaliste), comme une conséquence de la doctrine de l'inerrance et de l'autorité de la Bible. Cette tendance et l'histoire du mouvement font associer, dans le monde francophone comme ailleurs, le créationnisme à ce qu'il conviendrait mieux de nommer « littéralisme biblique », puisqu'il se base sur une certaine lecture (littérale) de la Genèse et d'autres éléments de la Bible, comme les psaumes, s'opposant ainsi à d'autres formes chrétiennes de créationnisme, plus systématiques ou tempérées.
[modifier] Créationnisme versus théorie de l'évolution
Le créationnisme, dans une certaine mesure, n'est donc pas simplement la croyance en la création, mais une doctrine détaillée de l'origine de la Terre. Se réclamer du créationnisme va donc en général plus loin que croire en la création. Cette doctrine, en tant que telle, est née en réaction au climat d'athéisme. Elle a pu s'opposer à certains aspects de la théorie de l'évolution qui s'est peu à peu imposée dans la majorité des milieux scientifiques.
Le créationnisme veut ainsi proposer une cosmologie religieuse qui serait en même temps une cosmologie scientifique.
[modifier] L’œuvre de Charles Darwin
En 1859, Charles Darwin publie son essai sur l'origine des espèces qui est diversement reçu par les Églises. Le clivage de l'intelligentsia européenne s'organise pour une bonne centaine d'années autour de ce livre et du Syllabus.
[modifier] Réception par l’Église catholique
Dans un premier temps, l'Église catholique est nettement défavorable au transformisme (ainsi nomme-t-on, alors, l'évolutionnisme). Elle ne le condamne cependant pas directement, mais énonce en 1893, dans l'encyclique Providentissimus Deus, la doctrine de l'inspiration littérale de la Bible :
« Les livres de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament, avec toutes leurs parties, tels qu'ils ont été reconnus par le Concile de Trente doivent être reconnus comme sacrés et canoniques, non pas en ce sens que, composés par le génie humain, ils ont ensuite reçu son approbation, ni seulement qu'ils contiennent la révélation sans aucune erreur, mais parce qu'ils ont été écrits sous l'inspiration du Saint-Esprit et ont ainsi Dieu pour auteur. » Le pape Léon XIII, Providentissimus Deus
L'opposition de l'Église catholique à la théorie de l'évolution entre dans le cadre d'une méfiance plus globale face à la science et au socialisme cherchant respectivement à comprendre le monde et à en résoudre ses problèmes matériels. Pendant trop longtemps, en France, on connaîtra un affrontement entre les révolutionnaires positivistes et les catholiques de la restauration monarchique. Au Canada français, le même type d'affrontements menera à la querelle ultra-montaine. Derrière toutes ces querelles, se dresse une méfiance face aux idées libérales ressortant de l'esprit du siècle des Lumières.
Le motu proprio Sacrorum Antistitum ou serment anti-moderniste (1910) interdit de parler des questions qui fâchent, à savoir d'histoire des dogmes et de tout ce qui est « moderne ». Jusqu'à l'abandon de celui-ci en 1961, c'est-à-dire à la veille du concile Vatican II, elle reste créationniste comme en témoignent les manuels d'apologétique investis de l'imprimatur et du nihil obstat, et interdit par exemple au jésuite paléontologue Pierre Teilhard de Chardin de continuer à publier ses travaux dans leur état du moment, bien que ne contestant pas son droit à les poursuivre sans inconvénient et à les communiquer en interne.
Après Vatican II, l'Église catholique reste discrète sur cette doctrine jusqu'au 23 octobre 1996 où le pape Jean-Paul II reconnaît que les théories de Darwin sont plus qu'une hypothèse.
Elle reste d’autant plus discrète que les condamnations romaines n’avaient eu aucun effet et avaient été tout simplement ignorées des prêtres et des penseurs chrétiens : l’évolution était rentrée dans l’éducation chrétienne, avec les progrès de la scolarité au XXe siècle. La pensée catholique, intégrant la critique de ses sources bibliques, l’exégèse, ne considérait plus la Genèse comme devant être lue à la lettre, retrouvant en cela des doutes émis par les penseurs de l’école de Chartres du XIIe siècle. C’est pourquoi ni la diffusion ni la popularité du jésuite Pierre Teilhard de Chardin ne furent entamées.
Au sein de l'Église, le débat à propos de la réception des théories de l'évolution reste d'actualité. Les prises de position du pape Jean-Paul II avaient été très ouvertes vis à vis de l'évolutionisme, sans toutefois refaire la confusion de genre en déclarant une théorie scientifique comme appartenant aux dogmes de la foi comme ce fut le cas lorsque le créationnisme était défendu comme tel.
Néanmoins il reste au sein de l'Église plusieurs mouvements défendant le créationnisme comme étant un dogme. L'archevêque de Vienne Christoph von Schönborn publia le 7 juillet 2005 dans le New York Times une tribune affirmant que l'on ne pouvait interpréter les discours de Jean Paul II comme étant une reconnaissance de l'évolutionnisme. Dans son argumentaire, Christoph von Schönborn reprend des arguments qui se rapportent au « créationnisme doux », comme l'Intelligent design (le Dessein intelligent).
Il n'empêche que la majorité des catholiques contemporains acceptent désormais la neutralité de la science. On pourrait dire que le fait que l'homme ait les mêmes origines que le singe n'enlève ou n'ajoute en rien à l'Amour de Dieu pour l'homme. Philosophiquement, la science ne peut prouver l'inexistence de Dieu et la religion ne peut en prouver l'existence. Ceci consacre la séparation entre la science et la religion. Depuis les travaux de Teilhard de Chardin qui ont grandement contribué à la démonstration qu'il n'y a pas opposition entre science et religion, les catholiques continuent de croire en la création de l'univers par Dieu et reconnaissent que cet univers est en constante évolution, soumis à des règles propres que la science cherche à connaître et décrire avec des modèles de plus en plus fidèles.
[modifier] Autres réceptions
Une immense majorité de chrétiens n'a pas attendu 1996 pour donner à ce passage principalement une valeur symbolique et poétique. Pour ceux-ci, l'ensemble de l'univers reste l'œuvre de Dieu (on a là une description du créationnisme dans sa plus simple expression), façonné au cours des millénaires, selon un processus que tente de décrire la science et notamment la théorie de l'évolution de Darwin. On pourrait même dire que le créationnisme, en tant que littéralisme biblique, est une doctrine d'origine récente et que l'interprétation symbolique est la plus ancienne. Dans Le Problème de l'incroyance au XVIe siècle, Lucien Febvre cite le texte ci-dessous :
- « Quel est l'homme de sens qui croira jamais que, le premier, le second et le troisième jours, le soir et le matin purent avoir lieu sans soleil, sans lune et sans étoiles, et que le jour, qui est nommé le premier, ait pu se produire lorsque le ciel n'était pas encore ? Qui serait assez stupide pour s'imaginer que Dieu a planté, à la manière d'un agriculteur, un jardin à Eden, dans un certain pays de l'Orient, et qu'il a placé là un arbre de vie tombant sous le sens, tel que celui qui en goûterait avec les dents du corps recevrait la vie ?
- « ... À quoi bon en dire davantage lorsque chacun, s'il n'est dénué de sens, peut facilement relever une multitude de choses semblables que l'Écriture raconte comme si elles étaient réellement arrivées et qui, à les prendre textuellement, n'ont guère eu de réalité. »
Quel est, nous demande-t-il, ce rationaliste, ce Padouan dévergondé, qui se livre ensuite à mille plaisanteries sur l'histoire du déluge, sur l'arche renfermant, en l'espace de quelques coudées, tous les animaux de la création ; sur Sodome et Gomorrhe, sur Loth et ses filles – tout cela avec une liberté, une audace, un cynisme que n'a point dépassé Voltaire ?
De fait, il s'agit tout simplement d'Origène, abondamment lu sous la Renaissance et dont Érasme allait jusqu'à dire : « En fait de théologie, après les Saintes Écritures, rien de mieux à lire qu'Origène. » C'est le raidissement du Concile de Trente qui a imposé la croyance à l'exactitude littérale de la Bible, alors que l'interprétation symbolique, fréquente chez saint Augustin, était parfaitement admise au Moyen Âge et au début de la Renaissance, et même dans l'exégèse juive.
[modifier] Le retour du créationnisme
Les idées créationnistes n'ont cependant pas disparu dans le monde anglo-saxon, aux États-Unis d'Amérique surtout, où elles se sont propagées depuis le sud agricole de la Bible Belt pour atteindre les couches diplômées de la population des États du nord, et en Australie en particulier. Elles ont été à l'origine de plusieurs procès.
Le plus fameux d'entre eux, dit le procès du singe, s'est déroulé en 1925, dans le Tennessee. Un jeune professeur, Thomas Scopes, y est inculpé pour avoir enseigné les lois de l'évolution, contrevenant à une loi de cet État qui l'interdit. À cette époque, l'opinion publique était majoritairement du côté de Scopes, aussi, même s'il récolta une légère amende, ce procès est considéré comme une victoire des évolutionnistes parce que l'opinion publique était favorable au professeur.
En 1981, sous la pression des créationnistes qui voulaient que leur croyance soit considérée comme une hypothèse scientifique concurrente aux théories de l'évolution, un procès fortement médiatisé s'est tenu à Little Rock, en Arkansas, où ont témoigné des biologistes, des physiciens, des épistémologues, des théologiens et des politologues.
Le dernier de ces procès célèbres voit s'affronter des fondamentalistes protestants australiens, notamment John Mackay et Ian Plimer, professeur de géologie à l'université de Melbourne. Accompagnant le mouvement américain, l'État du Queensland autorise, au début des années 1980, l'enseignement du créationnisme en tant qu'hypothèse scientifique. John Mackay est invité à donner des conférences dans les écoles publiques et les universités du Royaume-Uni [1].
En France, l'Université interdisciplinaire de Paris (UIP), une association qui regroupe 1 250 adhérents [2], existe depuis 1995 et organise des conférences soupçonnées de défendre le créationnisme. Un certain nombre de scientifiques, tels que Jean Chaline, Rémy Chauvin ou Anne Dambricourt Malassé, défendent la théorie de la logique interne, proche du créationnisme.
En Pologne, en octobre 2006, le député de Lodz et vice-ministre de l'éducation Miroslaw Orzechowski, ainsi que l'eurodéputé Maciej Giertych ont remis en cause publiquement le darwinisme[3].
[modifier] Oppositions au sein du christianisme
Historiquement, comme dans le débat américain et anglo-saxon, la position qui a le plus posé de problèmes dès la crise moderniste et l'essai de Darwin est celle du littéralisme biblique. La focalisation rhétorique sur cette position l'a progressivement cataloguée de créationnisme tout court, y associant des positions alternatives pourtant parfois très contradictoires. Il est donc nécessaire de pouvoir distinguer les arguments divergeants au sein même du créationnisme.
Selon le littéralisme biblique, le monde aurait donc été créé de la façon décrite dans la Genèse lue de manière littérale et surtout primaliste (privilégiant le sens premier, celui évoqué à première vue, des textes), et Dieu aurait créé l'Univers en six jours de vingt-quatre heures. Le premier jour de la création est, selon l’archevêque anglican non conformiste James Ussher (mort en 1658), le 23 octobre 4004 av. J.-C., soit il y a environ 6 000 ans, puisque la chronologie biblique donne selon lui ce résultat. François-René de Chateaubriand la résume, en gros, de la façon suivante : les dinosaures, fossiles, hommes préhistoriques, etc. n’auraient ─ selon cette thèse ─ pas réellement existé mais seraient des artefacts disposés par Dieu pour troubler l’homme dans le jugement de son histoire, afin qu’il ne puisse pas prouver l’existence de Dieu de manière scientifique. On associe de nos jours cette vision au dénommé "Créationnisme terre jeune" (Young-Earth Creationism).
Dopé par les récentes découvertes depuis grosso modo les années 1990 en astrophysique et en biochimie principalement, et le progrès très important du christianisme évangélique aux États-Unis s'imposant comme version modérée d'un protestantisme conservateur, un mouvement de plus en plus influent tente de conjuguer orthodoxie scientifique et orthodoxie religieuse. Le mouvement est dénommé "Créationnisme vieille Terre" (Old-Earth Creationism). Comme son nom l'indique, sa différence typique est qu'il conçoit que l'origine de l'Univers et de la vie sur terre remonte à une longue période, des millions, voire des milliards d'années (acceptant l'existence du Big Bang, que refusent les « créationnistes terre jeune », comme étant scientifiquement valide et hautement probable). Dans son ensemble, c'est de nos jours la conception de beaucoup de chrétiens catholiques et protestants (c'est ce qu'indiquent fortement les sondages aux États-Unis, quoique ladite conception jouisse de beaucoup moins d'attention médiatique), et elle est singulièrement plus compatible avec la pensée scientifique la plus répandue, sur les questions de l'âge de l'univers ou de la terre, que le créationnisme terre jeune. Néanmoins, elle prend toujours en compte les récits de création dans la Genèse, de manière plus littérale que les créationnistes évolutionnistes.
Les créationnistes évolutionnistes, mieux connus comme partisans de l’évolution théiste, adhèrent à la croyance générale selon laquelle certains, voire tous les enseignements classiques sur Dieu et la Création sont compatibles avec tous ou presque tous les enseignements du paradigme évolutionniste. On pourrait la schématiser en calque théiste de ce paradigme, ou encore sa formulation en termes métaphysiques. Avec cette adhésion au paradigme évolutionniste en tant que tel (que pratiquement tous les autres théistes jugent être construit sur un biais naturaliste) plutôt qu'une adhésion à certaines orientations théoriques de l'évolution (sans donc les forcer dans un système paradigmatique), les créationnistes évolutionnistes se positionnent à la limite entre le théisme et le déisme (il s'agit d'ailleurs d'une conception qui convient à de nombreux déistes), à savoir, la continuité ou non de l'action de Dieu dans l'univers après sa création. En arborant un regard épistémologique, basé notamment sur les enseignements de Thomas Kuhn, on peut critiquer une telle conception en ce qu'elle dogmatise la science, en posant une croyance dogmatique sur un paradigme qui, lui, est tout à fait sujet au changement.
Il faut néanmoins garder à l'esprit que le créationnisme vieille terre s'est beaucoup nourri de cette conception des choses, admettant notamment que la lecture des textes sacrés doit être soumise à ce que nous pouvons connaître via la science et la Raison que Dieu a donnée aux hommes (une idée qui remonte à saint Augustin au Ve siècle), ce qui fait qu'on peut aujourd'hui le considérer comme une version plus tempérée et plus « chrétienne » de l'évolution théiste, attirant d'ailleurs dans son giron de plus en plus de chrétiens (surtout évangéliques).
[modifier] Point de vue juif sur le créationnisme
- Voir aussi : judaïsme et évolution
Le judaïsme présente un important éventail d'opinions sur la création, l'origine de la vie et le rôle de l'évolution dans celle-ci.
La majorité des courants théologiques du judaïsme contemporain, y compris beaucoup de groupes orthodoxes, acceptent le créationnisme évolutionnaire ou évolution théiste. La tendance actuelle, à l'exception des mouvements plus orthodoxes, est de ne pas prendre la Torah comme un texte littéral, mais plutôt une œuvre symbolique et flexible.
Entre le relativisme et le littéralisme absolu, une voie médiane pourrait se résumer à la formule du Rav Léon Askénazi za"l : Ce qui est écrit dans la Torah est certes schématique, mais non mythique.
Cependant, même pour les scientifiques juifs orthodoxes qui cherchent à concilier les divergences entre Torah et Madda (Science), cette notion que la science et la Bible devraient être réconciliées avec les moyens scientifiques traditionnels est douteuse. Comme le disait le Maharal de Prague à son disciple David Ganz, assistant de Tycho Brahe, elles ne se situent pas dans le même domaine, et il n'y a pas de contradiction à affirmer que les deux sont aussi vraies. Toutefois, la vérité de la Torah est immuable et éternelle, alors que la science est mouvante par essence. Si, d'aventure, un point épineux surgit, il est à imputer aux limites épistémologiques de l'époque. Ils insistent sur le fait que les écarts entre ce qui est attendu et ce qui est observé prouvent que les choses ne sont pas toujours ce qu'elles paraissent, et, de façon plus poétique, que la racine même du mot monde en Hébreu — עולם (o•lam) — signifie « caché », « insaisissable ». Toutefois, lorsque science et Torah semblent converger, ils ne se fient pas davantage à ces théories de façon totale : celle-ci pourra être remise en doute, ainsi que leur compréhension de la Torah, mais non la Torah elle-même.
Certains croient que, de même qu'ils croient que Dieu créa l'homme, les arbres, la lumière venant des étoiles dans leur état « adulte » (certains interprètent plus allégoriquement, et estiment que la conscience d'être homme et d'avoir une âme ne vient qu'à l'âge « adulte »), de même le monde fut créé « adulte », mais il n'y a, ni ne peut y avoir de moyen de le vérifier. Cette croyance a été avancée par le Rav Dr. Dovid Gottlieb, ancien professeur de philosophie à l'université Johns-Hopkins.
Le Dr Gerald Schroeder, physicien à l'Université Hébraïque de Jérusalem propose quant à lui un comput réconciliant 6 jours et 13 milliards d'années, en se basant sur la relativité d'Einstein, et le Dr Nathan Aviezer, de l'université Bar-Ilan, fait de même avec les premiers chapitres de la Genèse et l'évolution.
Dans l'autre registre, des maîtres en Kabbale du XIIIe siècle et auparavant, calculèrent un âge de l'univers assez proche des estimations scientifiques actuelles, des siècles avant qu'elles ne soient connues, selon le Rav Aryeh Kaplan za"l. L'un de ces maîtres, Nahmanide, déduisit par exégèse qu'Adam s'accoupla avec un être comparable à l'espèce de Néanderthal, bien avant qu'ils n'aient été fût-ce soupçonnés par le monde scientifique.
[modifier] Sources
- L'Âge de l'univers par le Dr Gerald Schroeder.
- Dr Nathan Aviezer, Au commencement. Création biblique et science, éditions MJR, ISBN 2-88321-016-0.
- Bill Gladstone, « Let there be plasma soup: Genesis, Chapter 1: Torah and modern physics said to be in agreement », National Post, 7 mars 2001.
[modifier] Le néo-créationnisme musulman
Avec la percée des mouvements islamistes, aux alentours des années 1980, les arguments créationnistes d'origine chrétienne sont devenus populaires parmi les musulmans, notamment en Turquie, où ils sont disséminés par le mouvement Nurcu et le prédicateur Harun Yahya, en Indonésie, Malaisie et dans la diaspora européenne et nord-américaine.
Le créationnisme musulman existe aussi en Europe. Selon Caroline Fourest, l'influent Tariq Ramadan serait un partisan du créationnisme à destination des musulmans. Il écrit dans une note de bas de page de son livre Les Musulmans dans la laïcité : Les cours de biologie peuvent contenir des enseignements qui ne sont pas en accord avec les principes de l’islam. Il en est d’ailleurs de même des cours d’histoire ou de philosophie. Il ne s’agit pas de vouloir en être dispensés. Bien plutôt, il convient d’offrir aux jeunes, en parallèle, des cours de formation qui leur permettent de connaître quelles sont les réponses de l’islam aux problématiques abordées dans ces différents cours.
[modifier] La bataille pour l'enseignement du créationnisme aux États-Unis
- voir aussi : Dessein Intelligent
Si en Europe les programmes scolaires enseignent sans complexes l'évolution comme étant évidemment une théorie scientifique reconnue et consensuelle, il existe aux États-Unis d’Amérique depuis les années 1920 une vive opposition entre les tenants du créationnisme et les tenants de l'évolutionnisme.
En 1925, 15 États américains sur 50 interdisaient l'enseignement de la théorie de l'évolution. John T. Scopes, un enseignant du Tennessee, porta plainte contre cette loi, le Butler Act. Il s'ouvrit alors le célèbre « procès Scopes » qui fut gagné par les créationnistes. Le Butler Act resta valide jusqu'en 1967 où cette loi fut reconnue anticonstitutionnelle, en opposition au premier amendement à propos de la liberté d'expression.
L'institut de recherche Pew, aux États-Unis, a réalisé en juillet 2005 un sondage montrant que 64% des Américains sont favorables à l'enseignement du créationnisme ou du dessein intelligent en plus de la théorie de l'évolution et 38 % veulent qu'on n'enseigne pas la théorie de l'évolution dans les écoles publiques.
Toujours en 2005, plusieurs familles de Pennsylvanie ont porté plainte contre un conseil scolaire qui avait décidé que l'on enseigne l’'Intelligent Design. La justice leur a donné raison, le créationnisme n'est pas enseigné dans les collèges. Le 20 décembre 2005, John Jones, juge du tribunal fédéral de Harrisburg, a déclaré que le créationnisme est contraire à la Constitution des États-Unis.
La portée officielle du créationnisme est aujourd'hui limitée. Plus aucun État américain n'a inscrit dans son programme l'enseignement à parité du créationnisme et de l'évolution, mais les écoles privées ont une liberté certaine.
[modifier] Créationnisme doux
Un nouveau mouvement est apparu dans les années 1990 pour s'opposer à la théorie de l'évolution. On l'appelle « créationnisme doux » (soft creationism). Il repose sur l'argument du dessein intelligent (intelligent design). Il s'agit d'admettre les preuves paléontologiques à propos d'une succession d'êtres vivants différents au cours des âges, mais de réfuter la prééminence de mécanismes naturels de l'évolution sans cause surnaturelle. Cette succession d'espèces est le produit d'une « évolution dirigée », comme planifiée, par une « intelligence » supérieure. Les partisans du créationnisme doux affirment en particulier que l'on ne pourrait pas expliquer la vitesse de certains événements évolutifs avec des mécanismes naturels (sélection naturelle, brassage génétique, pression de l'environnement...).
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes
- ↑ Michel Alberganti, « Le jeu de masques du néocréationnisme français », dans Le Monde du 02/09/2006, [lire en ligne].
- ↑ Michel Alberganti, « Le jeu de masques du néocréationnisme français », dans Le Monde du 02/09/2006, [lire en ligne].
- ↑ Célia Chauffour, « Pologne : le ministère de l'éducation conteste Darwin », dans Le Monde du 21/10/2006, [lire en ligne]
[modifier] Liens internes
- Complexité irréductible : critique de l'évolutionnisme
- La relation entre science et foi
- Crise moderniste
- Épistémologie
- Évolution et conscience
- Intelligent design
- OOPART
- Pastafarisme
- Science
- Théorie de l'évolution
- Zététique
- Cosmologie religieuse
[modifier] Liens externes
- Le créationnisme
- Réfutation des arguments principaux du créationnisme
- Association de science créationniste du Québec
- Dictionnaire sceptique, le créationnisme
- Le créationnisme est-il scientifiquement recevable ?
- Les attaques des évolutionnistes contre le créationnisme
- Les attaques du créationnisme contre l'évolution
- Évolutionnisme vs créationnisme
- 134 arguments 100 % science 100 % rationalistes pour abolir les théories de l'évolution : créationnisme rationnel athée
- Évolution ou création ? par Pierre Cloutier
- Le rejet de la fausse science
- Retour du créationnisme en Suisse
- Islam and Evolution (Documentation du créationnisme islamique)
- Créationnisme : la science face aux créationnistes (Revue de presse)
[modifier] Bibliographie
- Jean-Marc Rouvière, Brèves méditations sur la création du monde L'Harmattan, Paris, 2006.
- Gould, S. J., Et Dieu dit : Que Darwin soit ! : Science et religion, enfin la paix ? , préface de D. Lecourt, Seuil, 2000.
- Lecourt, D., L’Amérique entre la Bible et Darwin, PUF, 1992, 2e éd. « Quadrige », 1998.
- Lecourt, D. dir., Dictionnaire d’histoire et philosophie des sciences, PUF, 1999, 4e réed. « Quadrige », 2006.