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Guerre de Cent Ans - Wikipédia

Guerre de Cent Ans

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Guerre de Cent Ans

les chroniques du XIVe siècle de Jean Froissart
(miniature représentant la bataille de l'Écluse.)
Informations générales
Date 1337 - 1453
Lieu Principalement la France et les Pays-Bas
Casus belli Édouard III d'Angleterre défie Philippe VI de Valois
Issue Victoire française
Belligérants
France
Castille
Écosse
Gênes
Majorque
Bohême
Aragon
Angleterre
Bourgogne
Bretagne
Portugal
Navarre
Flandre
Hainaut
Aquitaine
Luxembourg
Batailles
L’Écluse (navale) — Crécy — Calais — Poitiers — Cocherel — Auray — Montiel — Azincourt — Rouen — Baugé — Meaux — Cravant — Brossinière — Verneuil — Orléans — Patay — Compiègne — Gerbevoy — Formigny — Castillon

La Guerre de Cent Ans décrit la période de 116 ans (1337 à 1453) pendant laquelle s'affrontent l’Angleterre et la France lors de nombreux conflits, entrecoupés de trêves plus ou moins longues.

La guerre commence lorsque Édouard III d'Angleterre envoie un défi (déclaration de guerre féodale) au roi de France Philippe VI de Valois. Le traité de paix définitif qui en marque la fin est signé le 29 août 1475 à Picquigny, en Picardie. Il a débouché sur la constitution de deux nations européennes indépendantes: la France et l’Angleterre qui, jusqu’alors, étaient imbriquées légalement et culturellement et étaient en lutte pour le contrôle territorial de l'Ouest de la France.

Plantagenêts (dynastie royale anglaise) et Capétiens avaient déjà lutté plus de 140 ans pour le contrôle de ce territoire, entre 1160 et 1299[1]. Cette première période avait vu évoluer les deux royaumes d’une organisation féodale très morcelée à une structure d’État centralisé. Le problème posé par le Duché de Guyenne n’ayant pas été résolu (le roi d’Angleterre étant théoriquement vassal du roi de France en tant que duc d’Aquitaine) à la fin du dernier conflit, il va être largement à l’origine du déclenchement des hostilités.

Sommaire

[modifier] Origine du conflit

Les deux principaux facteurs d’explication du déclenchement de cette guerre sont la question dynastique, posée par une interruption de la descendance mâle directe des Capétiens, et la querelle entre les rois de France et d’Angleterre au sujet de la Guyenne.

Article détaillé : Capétiens contre Plantagenêts.

[modifier] La question dynastique

Descendance de Philippe III le Hardi, Roi de France (1270-1285)
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Descendance de Philippe III le Hardi, Roi de France (1270-1285)

Pour comprendre la question dynastique de 1328, il faut remonter une dizaine d’années dans le temps :

En 1316, la mort de Louis X le Hutin, deux ans seulement après celle de son père Philippe le Bel marque la fin du « miracle capétien » : de 987 à 1316, les rois capétiens ont toujours eu un fils à qui transmettre la couronne à leur mort. De sa première épouse infidèle, Louis X n’a qu’une fille, Jeanne de Navarre. À sa mort, sa seconde femme attend un enfant. Un fils naît : Jean Ier dit le Posthume, mais il ne vit que quelques jours. Cas inédit jusqu’alors, l’héritier direct du royaume de France se trouve donc être une femme. La décision qui est prise alors est très importante, car elle devient coutume, et eut son influence sur la question dynastique qui se posa en 1328.

L’infidélité de la reine est longtemps avancée comme étant la cause principale de l’éviction de sa fille et du choix de Philippe V (frère de Louis X le Hutin) comme roi de France. En fait, il s’agit d’un choix géopolitique, le refus de voir un éventuel étranger épouser la reine et diriger le pays. Il n’y a pas vraiment de question de légalité dans ce choix : la monarchie se fonde sur trois principes, hérédité/élection/sacre, l’élection reprenant ses droits en cas de problème.

Après le court règne de Philippe V, décédé sans héritier mâle, c’est son plus jeune frère, Charles IV, qui ceint à son tour la couronne, bénéficiant du précédent posé par son aîné. Mais son règne dure également peu de temps.

Quand ce troisième et dernier fils de Philippe le Bel meurt sans descendant mâle en 1328, la question dynastique est la suivante : Isabelle de France, dernière fille de Philippe le Bel, a un fils, Édouard III, roi d’Angleterre. Peut-elle faire planche, c’est-à-dire transmettre un droit qu’elle ne peut elle-même exercer selon la coutume fixée dix ans plus tôt ? Édouard III se propose comme candidat, mais c’est Philippe VI qui est choisi. Il est le fils de Charles de Valois, frère cadet de Philippe le Bel et descend donc par les mâles de la lignée capétienne. Les puissants du royaume refusent un roi étranger, suivant la même logique de politique nationale que dix ans auparavant. Édouard III prête alors hommage à Philippe VI, étant son vassal au titre de la Guyenne.

Article détaillé : Succession de Charles IV le Bel.

Un des mythes les plus tenaces sur les origines de la guerre de Cent Ans est celui de la loi salique. Celle-ci n’est pourtant pas invoquée lors du choix du nouveau roi de France. Ce n’est que trente ans plus tard, vers 1350, qu’un bénédictin de l’abbaye de Saint-Denis, qui tient la chronique officielle du royaume, invoque cette loi pour renforcer la position du roi de France dans le duel de propagande qu’il se livre avec Édouard III. Cette loi, mal connue, date des Francs et stipule que les femmes doivent être exclues de la « terre salique ». Personne ne sait vraiment ce qu’est la « terre salique », sûrement un point de droit privé. Mais cette loi est reprise, adaptée à la situation et avancée comme argument de poids dans les disputes sur la légitimité du roi.

Édouard III ayant prêté hommage et reconnu pour roi Philippe VI de Valois, il s’attend à des compensations territoriales. Celles-ci ne venant pas, Édouard saisit alors le prétexte de sa légitimité royale pour déclencher la guerre.

[modifier] La querelle de Guyenne

France en 1330██ Territoires anglais en 1330██ Royaume de France ██ possessions des Plantagenets en 1180
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France en 1330

██ Territoires anglais en 1330

██ Royaume de France

██ possessions des Plantagenets en 1180

Cette querelle est encore plus importante que la question dynastique pour expliquer le déclenchement de la guerre. La Guyenne pose un problème considérable aux rois de France et d’Angleterre : Édouard III se trouve être le vassal de Philippe VI et doit donc reconnaître la souveraineté du Roi de France sur la Guyenne. Or, les deux monarchies s’opposent depuis plusieurs générations (voir l’article Capétiens contre Plantagenêts). Édouard III désire que la Guyenne devienne un alleu, libérée de la suzeraineté du roi de France. Ce dernier tente de faire valoir son autorité, en matière de justice surtout, sur la Guyenne. C’est l’opposition entre deux pouvoirs d’égale importance qui explique la guerre. Les deux adversaires pratiquent une diplomatie agressive.

D’un côté, le roi de France aide les Écossais dans leur combat contre l’Angleterre. C’est la politique menée depuis plusieurs siècles par les rois capétiens : il s’agit de la Vieille Alliance. David Bruce le roi d'Écosse a été chassé par Edouard III en 1333 et Philippe VI l'héberge à Chateau Gaillard et le réarme en attendant qu'il ai reconstitué des forces suffisantes pour reprendre pied en Ecosse. D’autre part, Édouard III alimente une propagande anti-française en Flandres, coupe l’approvisionnement en laine de cette région en 1335 et 1336, ruinant son économie, constituée essentiellement de draperie et de tissage. La Flandre se révolte contre les Français en 1337.

Par mesure de rétorsion, Philippe VI décide donc de confisquer la Guyenne pour félonie. Édouard III réplique en revendiquant la couronne de France. Le 7 octobre 1337, un archevêque est envoyé à Paris pour jeter le gant. La guerre commence.

[modifier] Forces en présence

[modifier] La France

Armes de France
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Armes de France

Le royaume de France ensoleillé et irrigué par de grands bassins fluviaux, bénéficie d’une agriculture florissante, et, avec ses 17 millions d’habitants [2], le pays est la première puissance démographique d’Europe. Sa société agricole est fondée sur un régime féodal et religieux très hiérarchisé. Le peuple mange a sa faim et est satisfait pour peu que Dieu lui accorde des conditions climatiques favorables et que la noblesse sécurise le territoire.

Vitrail représentant un chevalier
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Vitrail représentant un chevalier

Le clergé jouit d’une certaine aisance et joue un rôle majeur dans l'organisation de la société. Les clercs sachant lire et compter gèrent les institutions, les religieux font fonctionner les hôpitaux et les écoles. De la même manière, la noblesse doit avoir un comportement chevaleresque, protéger le peuple et rendre justice en préservant un certain confort matériel. Elle doit justifier sur le champ de bataille l’origine divine de son pouvoir : l’adversaire doit être vaincu face à face dans un corps à corps héroïque. L’armée est donc structurée autour de la chevalerie la plus puissante d’Europe, cavalerie lourde combattant de front, au corps à corps.

Le peuple accepte un pouvoir royal fort, qui l’émancipe de l’arbitraire féodal, et l’administration de plus en plus centralisée qui lui assure un certain confort matériel.

À la veille de la guerre de cent ans ce système se fragilise car à la suite de la croissance démographique qui à lieu depuis le Xème siècle on assiste à une surpopulation des campagnes et à une demande d'autonomie des villes.

En trois siècles, les rois Capétiens ont réussi à consolider leur autorité et à agrandir leur territoire, aux dépens des Plantagenêts, la dynastie des rois d’Angleterre. Le prestige royal de la France est immense, et, au temps de Philippe IV le Bel, le réseau d’alliances françaises s’étend jusqu’à la Russie.

Toutefois, malgré les confiscations territoriales de Philippe II Auguste, Saint Louis et Philippe IV le Bel, les rois d’Angleterre ont conservé l’étroit duché de Guyenne et le petit comté de Ponthieu : le roi d’Angleterre est ainsi le vassal du roi de France !

[modifier] L’Angleterre

Armes d’Angleterre
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Armes d’Angleterre
La Magna Carta, ou « Grande Charte »
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La Magna Carta, ou « Grande Charte »

Le royaume d’Angleterre est beaucoup moins peuplé (quatre millions d’âmes). Le climat pluvieux et les pâturages verdoyants favorisent l’élevage (plus particulièrement des ovins) qui permet une production importante de la laine utilisée par les tisserands et les drapiers. L’artisanat, le commerce et donc les villes se sont developpés. Les habitants des villes ont surtout besoin de liberté d'entreprendre. Ce besoin a abouti à l'octroi de la Grande Charte de 1215 qui garantit la liberté des villes. Le commerce rend l’Angleterre très dépendante de la Guyenne (car elle produit des vins qui à l’époque sont plus salubres que l’eau), des Flandres (dont les drapiers achètent la laine) et de la Bretagne (qui lui vend du sel indispensable à la conservation des aliments)[3].

Le roi d’Angleterre cherche, depuis deux siècles, à obtenir la pleine souveraineté sur le duché de Guyenne et intrigue auprès des bourgeois flamands pour détacher le comté de Flandre, riche et puissant, de l’autorité de la France. Cette lutte commencée au milieu du XIIe siècle avec un énorme avantage pour l’Anglais (qui possédait alors l’Anjou, la Normandie, le Maine, le Poitou, l’Aquitaine et le Limousin), se termine par la confiscation de ses possessions au profit du roi de France.

Du grand "empire" des Plantagenêts, il ne reste plus qu’une Aquitaine diminuée et réduite à la côte gasconne et à Bordeaux, nommée Guyenne.

Article détaillé : Première Guerre de Cent Ans..

L'armée est moderne et comporte moins de cavalerie et plus d’archers, représentant la puissance des villes.

La langue officielle est le Français (depuis 1066, conquête par Guillaume le Conquérant - jusqu’en 1361, décret d’Édouard III).

[modifier] Principales phases du conflit

La guerre de Cent Ans comprend deux grands mouvements qui répondent à une même structure : une première période, de 1337 à 1380, qui voit l’effondrement de la puissance de la monarchie française, puis une période de crise suivi d’un rétablissement et une seconde période, de 1415 à 1453, reproduisant le même cycle: effondrement, crise, rétablissement. Ces deux périodes sont séparées par une longue trêve provoquée par des conflits de pouvoir dans les deux camps.

On peut subdiviser ces deux grandes périodes en quatre phases:

  • De 1337 à 1364, le génie tactique d’Édouard III entraîne une succession de victoires anglaises sur la chevalerie française. La noblesse française est complètement discréditée et le pays sombre dans la guerre civile. A la suite du traité de Brétigny, une grande partie de la France est contrôlée par les Anglais .
  • De 1364 à 1380, Charles V entame une patiente reconquête du territoire. Le roi a compris que la victoire finale se jouerait sur le sentiment d’appartenance nationale. Il laisse les Anglais ravager la campagne par des chevauchées alors que lui-même soulage la population en envoyant les grandes compagnies combattre en Castille. Évitant les batailles rangées qui ont été désastreuses durant la première phase du conflit, il reprend progressivement les places fortes à l’ennemi. En 1375, Édouard III ne contrôle plus sur le continent que Calais, Cherbourg, Brest, Bordeaux, Bayonne, et quelques forteresses dans le Massif central.
  • De 1380 à 1429, la minorité puis la folie de Charles VI permet aux grands du royaume d’en prendre le contrôle. Il en résulte une rivalité entre les Ducs de Bourgogne et d’Orléans qui dégénéra en guerre civile. Henri V en joue et reprend du terrain sur le continent. Il en résulte le désastre français d’Azincourt. En 1419, l’assassinat de Jean sans Peur entraîne une alliance anglo-bourguignonne et l’effondrement du parti d’armagnac. En vertu du traité de Troyes de 1420, Henri V épouse la fille de Charles VI, devient l’héritier de ce dernier et cumule les titres de Roi d’Angleterre et de Régent de France. Le Dauphin Charles est déshérité. Cependant, à la suite de la mort prématurée d’Henri V, son fils Henri VI, âgé de quelques mois, prend le titre de roi de France et d’Angleterre.
  • De 1429 à 1475, les Anglais sont progressivement chassés de France. Jeanne d’Arc cristallise le sentiment national et assoit Charles VII sur le trône en dépit du traité de Troyes qui l'avait déshérité. Les Anglais privés du soutien de la population sont lentement chassés du continent. En 1435, le traité d’Arras met fin à l’alliance anglo-bourguignonne et déséquilibre définitivement le rapport de force en faveur des Français. En 1453, les Anglais ne contrôlent plus que Calais suite à leur défaite de Castillon, mais la paix n’est finalement signée qu’en 1475, sous les règnes de Louis XI et d’Édouard IV.


[modifier] Les victoires d’Édouard III : de 1337 à 1364

[modifier] La guerre par procuration

Édouard III
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Édouard III

Si la guerre est déclarée en 1337, le conflit ne débute que plus tard. Les deux rois ne sont pas riches, et doivent négocier les impôts avec leur parlement respectif, voire emprunter l’argent nécessaire à la guerre.

Les belligérants commencent la guerre par alliés interposés. Ainsi, Édouard III soutient Jean de Montfort contre Charles de Blois, parent de Philippe VI, lors de la guerre de succession de Bretagne. De leur côté, les Français soutiennent les Écossais en guerre contre les Anglais.

Au début du conflit, le roi de France qui n’a pas de revendication sur la couronne d’Angleterre (Édouard III peut lui revendiquer la couronne de France car il est petit fils de Philippe le Bel), n'a qu'un but: récupérer la Guyenne. Il lui faut donc contraindre Édouard III à en accepter la confiscation et à mettre fin à ses prétentions à la couronne de France.

Bataille de l'Ecluse à Sluys - Miniature tirées des Chroniques de Jean Froissart.
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Bataille de l'Ecluse à Sluys - Miniature tirées des Chroniques de Jean Froissart.

Les Français, avec le renfort de mercenaires génois, ont la maîtrise des mers. Ainsi, la flotte française pille régulièrement les ports anglais. Une stratégie de blocus est imaginée car le vin de Guyenne et le sel de Bretagne ou de Poitou sont vitaux pour l’Angleterre[4]. Le commerce de la laine vers les Flandres et du vin de Bordeaux est interrompu et les finances anglaises sont au plus mal. Les drapiers Flamands sévèrement touchés par le conflit se soulèvent contre leur comte Louis Ier de Flandre et conduits par Jacob Van Artevelde qui prend le pouvoir en Flandres, s’allient au roi d’Angleterre.

Le commerce peut reprendre avec l’Angleterre. Les Français envoient leur flotte à Sluys, à l’embouchure du canal reliant Bruges à la Mer du Nord, pour imposer un blocus naval. Le 24 juin 1340, la flotte française y subit une sévère défaite (la bataille de l’Écluse) qui inverse le rapport de force maritime, met fin au projet d’envoyer des troupes soutenir les Écossais, et permet à Édouard III de relancer le commerce de la laine. Au début des années 1340, le retour des laines anglaises ne ramène cependant pas la prospérité en Flandres et l’autorité de Jacob Van Artevelde est de plus en plus contestée, le pape Clément VI a lancé une excommunication aux Flamands parjures et Louis de Flandre parvient à reprendre pied dans le comté. Van Artevelde répond par une fuite en avant. Il désavoue le comte de Flandre et propose le comté au fils d'Édouard, le futur Prince Noir. Mais il est trop tard pour lui. Contesté dans sa ville même de Gand, il est assassiné lors d’une émeute le 17 ou le 24 juillet 1345. La Flandre abandonne dès lors Édouard III et se rallie à la France.

Fort de sa nouvelle maîtrise maritime, une armée d'Édouard III débarque à Brest en 1343. Toutefois, son allié Jean de Montfort est capturé à Nantes puis meurt en 1345. Charles de Blois reste seul prétendant au duché. Une trêve est signée en Bretagne, les Anglais gardent le contrôle de Brest jusqu’en 1397.

Territoires contrôlés par les royaumes de France et d’Angleterre en 1346 ██ Principales batailles de la 1ère phase de la guerre  Itinéraire de l'armée d'Édouard III en 1346  Itinéraire du Prince noir en 1356
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Territoires contrôlés par les royaumes de France et d’Angleterre en 1346

██ Principales batailles de la 1ère phase de la guerre

 
Itinéraire de l'armée d'Édouard III en 1346
 
Itinéraire du Prince noir en 1356

Redoutant une invasion Anglaise, Philippe VI convainc son vieil allié écossais d’attaquer le nord de l’Angleterre, car, Édouard III regroupant son armée au sud, la frontière écossaise devrait être peu défendue. David II, roi d’Écosse attaque l’Angleterre à la tête de 12 000 hommes. Mais il est défait et capturé à la bataille de Neville’s Cross. Édouard III a les mains libres pour débarquer en France.

[modifier] Les Chevauchées

À cette époque, la France (20 millions d’habitants) est 5 fois plus peuplée que l’Angleterre. La chevalerie française est la plus nombreuse et la plus aguerrie d’Europe. C’est pourquoi Édouard III n’envisage pas de tenir le terrain. Il prévoit une guerre de pillage. La première des célèbres chevauchées anglaises date de 1346 : une armée réduite, mobile, pratiquant une guerre totale, avec la dévastation systématique d’une région. Étrange manière de prendre possession du royaume qu’Édouard III revendiquait. Juridiquement, du point de vue anglais, la population est perçue comme soutenant un usurpateur, Philippe VI. En pratique, cela limite les coûts de la guerre et affaiblit l’ennemi français.

Les deux armées se rencontrent à Crécy le 26 août 1346. Les Français sont plus nombreux, mais l’armée française moins moderne, fondée sur une chevalerie puissante, affronte une armée anglaise composée d’archers et de fantassins en cours de professionnalisation. Les tactiques utilisées découlent de l’organisation sociétale différente des deux pays. La France est un pays féodal et religieux : la noblesse doit justifier sur le champ de bataille l’origine divine de son pouvoir : on doit vaincre l’adversaire face à face dans un corps à corps héroïque.

Bataille de Crécy
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Bataille de Crécy

De son côté, l’Angleterre, pays tourné vers l’artisanat et le commerce. La tactique guerrière est basée sur une recherche d’efficacité. Il en résulte une armée très organisée où les chevaliers comptent moins. Les troupes françaises veulent atteindre le plus vite possible l’ennemi anglais, et personne n’obéit aux ordres du roi, qui lui-même se lance à corps perdu dans la bataille. Les chevaliers français attaquent (avec l’accord de Philippe VI, présent) leurs propres piétons, qui "sont dans le chemin" ainsi que les arbalétriers génois mis en déroute par la pluie de flèches anglaises. C’est un désastre pour la France, et Philippe VI de Valois s’illustre par son incompétence militaire : les chevaliers français chargent par vagues successives le mont de Crécy, et se font massacrer par les archers anglais abrités derrière des rangées de pieux (les chevaux ne sont pas protégés à l’époque). L’armée française disparue, Édouard III remonte vers le nord et met le siège devant Calais. Philippe VI essaye de lever le blocus de Calais avec une armée de secours mais n’ose pas affronter Édouard.

Statue des bourgeois de Calais par Rodin
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Statue des bourgeois de Calais par Rodin

Calais se rend dans des circonstances dramatiques (les clés de la ville sont remis par les célèbres Bourgeois de Calais) et resta anglaise jusqu’au XVIe siècle. Philippe VI négocie une trêve avec Édouard III, qui en position de force, obtient la souveraineté pleine et entière sur Calais.

Si la Peste noire, ou Grande Peste, de 1349 oblige les belligérants à cesser le combat jusqu’en 1355, elle est aussi vécue comme une punition divine. Philippe VI doit sa couronne à un vote des Pairs de France qui ont écarté Edouard III et Philippe d'Evreux. Vaincu par une armée nettement inférieure en nombre à Crécy, il a dû fuir ce qui met en doute la légitimité divine de son pouvoir. Le prestige et l'autorité royale des Valois sont donc profondément altérés. Le désordre s’installe dans le royaume sans que son successeur, Jean II le Bon, parvienne à inverser la tendance. L’économie va mal, la monnaie périclite et le commerce se réduit comme une peau de chagrin ce qui conduit les commerçants et artisans à rêver de plus d'autonomie pour les villes. Les mercenaires démobilisés se muent en bandes qui terrorisent les campagnes (Pour plus de détails, voir l’article grandes compagnies. ). L’insécurité grandit sur les routes et dans les campagnes : la noblesse ne remplit plus le rôle qui lui est imparti dans la société féodale.

Jean II le Bon
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Jean II le Bon

Le roi de Navarre Charles le Mauvais est le petit-fils de Louis X le Hutin. Sa mère Jeanne a renoncé à la couronne de France en 1328, mais il se considère comme l'héritier légitime du trône et passera sa vie à comploter pour le récupérer. Il conclut une alliance avec le Prince Noir et fait assassiner le favori du roi Charles de la Cerda. Jean le Bon, qui ne souhaite pas rompre la trêve avec les Anglais, est obligé d'accepter le traité de Mantes (le 22 février 1354). Par ce dernier, le Navarrais agrandit son domaine normand de plusieurs vicomtés et fiefs : Beaumont-le-Roger, Breteuil, Conches, Pont-Audemer, Orbec, Valognes, Coutances et Carentan. En contrepartie, il abandonne ses prétentions sur la Champagne.

Assuré du bien-fondé de cette stratégie, et obsédé par le titre de Roi de France, il n'hésite pas à conclure avec les Anglais un traité au terme duquel la France (dont il obtiendrait la couronne) serait tout simplement partagée. Mais c'est en vain qu'il attend le débarquement promis par Edouard III.

Charles le Mauvais tente alors un rapprochement (sous couvert de l'amitié) avec son beau-frère, le dauphin Charles, alors en froid avec son père Jean le Bon. Le 5 avril 1356, le dauphin (le futur Charles V), récemment nommé duc de Normandie par son père, a convié en son château de Rouen tous les hauts seigneurs de la province. À commencer par son bon cousin le comte d'Evreux, Charles de Navarre. La fête bat son plein lorsque surgit Jean II le Bon qui vient se saisir de Charles le Mauvais. Averti du complot de son beau-fils (il vient de lui donner en mariage sa fille Jeanne de France) avec les Anglais, le roi laisse éclater sa colère qui couve depuis près de deux ans, en fait depuis l'assassinat, en janvier 1354, de son favori le connétable Charles d'Espagne La Cerda. Il fait décapiter sur-le-champ les compagnons de Charles le Mauvais et fait incarcérer ce dernier.

Pendant son incarcération, Charles de Navarre gagne en popularité. Ses partisans le plaignent et réclament sa libération. La Normandie gronde et nombreux sont les barons qui renient l'hommage prêté au roi de France et se tournent vers Edouard III d'Angleterre. Pour eux, Jean le Bon a outrepassé ses droits en arrêtant un prince avec qui il a pourtant signé la paix. Pire encore, ce geste est perçu par les "Navarrais" comme le fait d'un roi qui se sait illégitime et espère éliminer un adversaire dont le seul tort est de défendre ses droits à la Couronne de France. Tous passent en bloc du côté d'Edouard III qui, dès le mois de juin, mettant fin à la trève lance ses troupes dans de redoutables chevauchées, en Normandie et en Guyenne.

Bataille de Poitiers
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Bataille de Poitiers

En 1356, le Prince Noir, parti de Bordeaux, pille la campagne française et parvient jusqu’à Tours. Jean II le Bon le poursuit avec une armée deux fois plus nombreuse, composée de chevaliers lourds, et le rattrape dans les environs de Poitiers. La bataille de Poitiers a lieu le 19 septembre 1356. Jean II est à deux doigts de l’emporter, mais il est fait prisonnier avec un de ses fils cadets, Philippe : c’est un nouveau désastre. Edouard III a toutes les cartes en main pour négocier d'importantes concessions territoriales et financières. En janvier 1358, il force Jean le Bon a accepter le premier traité de Londres qui prévoit que l'Angleterre récupère l'ensemble de ses anciennes possessions d'Aquitaine et une rançon de 4 millions d'écus sans renonciation à la couronne de France.

[modifier] Les Valois contestés

Après la bataille de Poitiers, les mercenaires démobilisés se regroupent en compagnies et pillent le pays. Il faut financer une armée permanente pour éviter ces méfaits qui entrainent un fort mécontentement populaire. Le fils aîné du roi, le Dauphin Charles, est lieutenant du roi en l’absence de son père. Les états généraux sont donc réunis à partir du 17 octobre 1356 pour lever de nouveaux impôts. Mais Etienne Marcel, le prévôt des marchands de Paris, y voit la possibilité de mettre en place un régime parlementaire. Allié au parti Navarrais regroupé autour de l'évêque de Laon Robert Le Coq, il impose le 7 novembre la création d'un comité de 80 membres qui appuira leur revendications. Il obtient le pardon du "Navarrais" Charles le Mauvais (qui venait tout juste de "s'échapper" de prison avec une étrange facilité) le 9 novembre 1356. Voyant qu'il ne peut contenir les revendications d'Etienne Marcel et Robert le Coq pour l'instauration d'une monarchie contrôlée, le dauphin essaye de gagner du temps et réserve sa réponse. Au cours des états généraux qui sont rappelés pour février 1357, le dauphin accepte une grande réforme (la grande ordonnance) qui est promulguée le 3 mars suivant. Cette ordonnance, votée déjà depuis le 28 décembre 1355 par les états généraux, avait été ratifiée à la va-vite par Jean le Bon avant de partir en septembre 1356 pour Poitiers. Elle prévoie le contrôle des finances par les états généraux, l'épuration de l'administration (et particulièrement des colecteurs d'impôts) et le remplacement du conseil du roi par un conseil de tutelle au dauphin où seront présents 12 députés de chaque ordre des états généraux. Jean II, depuis sa prison de Londres, interdit son application (souhaitant par cet acte aider son fils), ce qui provoque un conflit ouvert entre Marcel et le dauphin.

Charles le Mauvais tente d'en tirer profit, abandonnant sans vergogne le dauphin (Charles V), dont la vie est menacée. Il élève des prétentions sur plusieurs provinces (dont la Champagne dont il a été dépossédé par Jean le Bon). Les états généraux sont de nouveau convoqués le 13 janvier 1358. Devant l’opposition du dauphin, Etienne Marcel décide d'imposer sa réforme par la force et rallie les commerçants parisiens à sa cause. Il crée une milice sous prétexte de défense contre les éventuelles attaques des Anglais, alors repliés à Bordeaux et renforce les fortifications de Paris. Il organise, le 22 février 1358, la première journée révolutionnaire parisienne.

Le 22 février 1358, après avoir surpris Regnault d'Acy qui se réfugie dans une pâtisserie où on l'égorgea férocement avec ses partisans, il envahit le palais. Le maréchal de Champagne Jean de Conflans et le maréchal de Normandie Robert de Clermont sont tués devant le dauphin, qui crut sa dernière heure arrivée. Marcel l'oblige à coiffer le chaperon rouge et bleu et à renouveler l’ordonnance de 1357. Devenu maître de Paris, il s’efforce de gagner la province à sa cause (sans succès) et prépare l'entrée de Charles de Navarre dans Paris.

Massacre des Jacques à la bataille de Meaux
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Massacre des Jacques à la bataille de Meaux

Le dauphin Charles parvient à s'enfuir de la capitale et convoque les états généraux à Compiègne, à l'abri de l'agitation parisienne. À Compiègne, son intelligence et son charisme se révèlent : il fait solennellement condamner Etienne Marcel par les députés des trois ordres, qui sont animés d'un loyalisme ardent, et prend officiellement le titre de régent. Il isole ainsi Paris et l'assiège presque. Le 28 mars 1358 se déclenche la Grande Jacquerie : les paysans, excédés par les hausses d'impôts et les exactions des compagnies, se révoltent contre une noblesse discréditée à Crécy et Poitiers. Il sont Massacrés à Mello (bataille de Meaux) par les écorcheurs de Charles le Mauvais qui n'est plus à un renversement d'alliance près et qui ne peut supporter une révolte paysanne dans son ancien fief de Champagne qu'il souhaite recupérer. Etienne Marcel jouant sa dernière carte essaye de faire entrer le Navarrais dans Paris (alors que l'armée du dauphin se rapproche de la capitale), mais les Parisiens loyalistes effrayés par le massacre de Mello se rebellent à leur tour. En juillet 1358, Etienne Marcel est assassiné et le dauphin reprend les rênes du pouvoir.

Articles détaillés : Grande Jacquerie, Etienne Marcel et Charles le Mauvais.

Cependant, les Anglais détiennent toujours le roi Jean II et voient dans cette guerre civile l'occasion de négocier au plus cher sa libération (l’endenture) : ils exigent toutes les terres leur ayant appartenu, soit plus de la moitié du royaume. Accéder à ces revendications affaiblirait encore le pouvoir royal et pourrait relancer la guerre civile, offrant à Édouard III la France (il revendique la couronne étant petit fils de Philippe le Bel ).

Article détaillé : Traités de Londres (1358 et 1359).

[modifier] Le traité de Brétigny

Le dauphin Charles, avec le soutien secret de son père prisonnier outre-Manche, fait appel aux États Généraux, qui refusent de signer ce traité humiliant et catastrophique. Ce faisant, il se dédouane ainsi que son père et ressoude le pays contre les Anglais. Édouard III décide alors de passer à nouveau à l’action.

Débarqué à Calais en 1359, il chevauche en direction de Reims, la ville du sacre (un sacre y aurait des conséquences catastrophiques pour les Valois puisqu’il tient la vie de Jean le bon entre ses mains).

Statue de Charles V
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Statue de Charles V

Mais le dauphin Charles a pris les devants et applique la stratégie de la terre déserte. Il a ordonné à tous les habitants des campagnes de se réfugier, avec toutes leurs provisions et matériels, dans les villes fortifiées. Édouard, traversant un pays vide, doit se contenter de ses réserves. Arrivé devant Reims, il trouve les portes fermées. Il demande la reddition de la cité. Les échevins refusent, par fidélité au dauphin Charles. L’armée anglaise qui n'était pas équipée pour un siége est obligée de plier bagages quelques jours plus tard.

Édouard est furieux, il cherche à provoquer une grande bataille avec les Français. Ceux-ci sont invisibles, mais les retardataires et les éclaireurs anglais tombent fréquemment dans des embuscades où ils sont massacrés. Finalement, Édouard arrive devant Paris, où le dauphin s’est enfermé avec la population d’Île de France. Malgré les provocations, le dauphin interdit à ses chevaliers de livrer bataille. Il ne veut pas renouveler la défaite de Poitiers.

Édouard III quitte alors Paris pour rembarquer le plus vite possible, car il n’a plus de vivres, la plupart de ses chevaux sont morts faute de fourrage et il a perdu un nombre non négligeable d’hommes. De plus, un raid de marins Normands à Winchelsea en mars 1360 a semé la panique en Angleterre. Les restes de son armée sont pris dans un violent orage qui la décime. Cet évenement est perçu comme miraculeux et l’expression d’une volonté divine, renforce la légitimité des Valois très affaiblie par leurs échecs militaires de Crécy et Poitiers. La chevauchée de 1359 se solde par un échec retentissant et ses conséquences psychologiques sur Édouard III sont cruciales: il prend conscience que la différence démographique et les aspirations nationales naissantes ne lui permettent pas de contrôler un territoire aussi vaste : il ne pourrait jamais être roi de France. Cependant la capture de Jean le Bon lui donne du pouvoir de négociation.

1365: La France après les traités de Brétigny et de Guérande. ██ Territoires contrôlés par Édouard III ██ Territoires cédés par la France à l'Angleterre par le traité de Brétigny ██ Territoire du duché de Bretagne, allié aux Anglais
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1365: La France après les traités de Brétigny et de Guérande.

██ Territoires contrôlés par Édouard III

██ Territoires cédés par la France à l'Angleterre par le traité de Brétigny

██ Territoire du duché de Bretagne, allié aux Anglais

Le traité de Brétigny-Calais conclut finalement le conflit :

Le traité vise à désamorcer tous les griefs qui ont conduit au déclenchement du conflit. Édouard III renonce donc, aux duchés de Normandie et de Touraine, aux contés du Maine et d’Anjou et à la suzeraineté sur la Bretagne et les Flandres. Il renonce surtout à revendiquer la couronne de France.

La reprise de la guerre de succession de Bretagne, n’est pas très heureuse pour les Français : Charles de Blois et Bertrand Duguesclin sont défaits à Auray par le futur Jean IV de Bretagne et John Chandos. Cette bataille débouche sur le traité de Guérande qui reconnaît Jean IV comme duc de Bretagne, les Anglais gardent le contrôle de Brest et de sa région.

Au total, les Anglais sont maîtres d’un bon tiers du royaume de France, et le duché de Bretagne est contrôlé par un de leurs alliés (Jean IV épouse une sœur puis une belle-fille du Prince Noir). Mais Charles V est un bon tacticien: la paix obtenue permet de redonner au futur roi (son père Jean le Bon meurt le 8 avril 1364) les capacités de reconquérir les territoires cédées.

[modifier] La reconquête de Charles V le Sage : de 1364 à 1380

Bertrand du Guesclin à la Bataille de Cocherel
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Bertrand du Guesclin à la Bataille de Cocherel

Dans cette France défaite, le pouvoir royal n’a plus ni prestige, ni moyens. Les finances sont au plus bas. Les mouvements populaires (les jacqueries et surtout la révolte parisienne de 1358) ont fait comprendre à Charles V qui a vu deux maréchaux tués sous ses yeux par les émeutiers parisiens que que le maintien de la souveraineté passe par le soutien de la population. Il veille donc à conserver sa popularité. Depuis sa bibliothèque, il reconstruit et prépare lentement la reconquête. Les Anglais ont les mains liés par le traité de Brétigny qui serait annulé par une reprise des combats. Charles V fait donc traîner en longueur le versement de la rançon et le tranfert des territoires cédés. En 1364, il envoie Bertrand du Guesclin vaincre Charles de Navarre à la bataille de Cocherel, ce qui met fin à la guerre civile. Il lui donne ensuite pour mission, d’entraîner les Grandes compagnies, regroupement de mercenaires démobilisés qui ravagent les provinces françaises, défendre en Espagne les droits de Henri de Transtamare qui dispute à Pierre le Cruel le trône de Castille. En pacifiant le royaume et en diminuant les impôts les plus lourds, il redonne de la popularité à la couronne, restaure le pouvoir royal et récupère à son profit le sentiment national naissant.

Charles V, brillant tacticien et diplomate de haut niveau, étend le conflit aux pays avoisinants. Une grande partie de l’Europe s’engage directement dans le conflit: Pierre le Cruel, en grande difficulté, doit appeler à son secours deux vaillants capitaines anglais, John Chandos et le prince Noir (son beau frère). Les troupes anglaises sont alors occupées en Castille jusqu’en 1369. Quant au Saint-Empire, à l’Est, Charles V a réussi à transformer une hostilité larvée en neutralité plus que bienveillante: il a rencontré son oncle l’empereur germanique Charles IV en 1357; une solide amitié et un respect mutuel unissent les deux hommes. Charles V entre également en pourparlers avec le roi d’Écosse David Bruce et le roi du Danemark, qui ont tous deux de bonnes raisons d’en découdre avec l’Angleterre. Le roi sage s’assure également de l’amitié de Owen de Galles, prétendant au trône du Pays de Galles, qui s’enrôle dans les armées françaises.

Toutes ces mesures conciliatrices de Charles contribuent à rendre populaire la couronne. Édouard III lui, impose en 1361, l’anglais comme langue nationale (jusqu’a cette date la langue officielle à la cour anglaise était le Français); cette mesure renforce en retour l’anglophobie dans les territoires conquis[5].

Charles V le Sage
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Charles V le Sage

En 1368, le roi de France se sent assez fort pour défier Édouard III. Il accepte de recevoir l’appel du comte d’Armagnac, en conflit financier avec le Prince Noir qui accable d’impôts ses sujets d’Aquitaine; la Guyenne sert encore une fois de prétexte au conflit. Le traité de Brétigny donne la pleine souveraineté de la Guyenne aux Anglais. Mais la double renonciation prévue — Édouard renonçant à la couronne de France, Jean le Bon à la Guyenne — n’a pas lieu, et le transfert des terres traîne en longueur. Légalement, rien ne s’oppose donc à la reprise du conflit. Le roi d’Angleterre se proclame de nouveau Roi de France le 3 juin 1368, Charles V prononce la confiscation de l’Aquitaine le 30 novembre 1368. La guerre reprend, mais Charles V, en excellent juriste, a su mettre le droit de son côté.

Froissart, dans ses chroniques, rapporte ces mots révélateurs:

« Lors les barons anglais dirent à Édouard que le roi de France était un sage et excellent prince, et de bon conseil. Le duc de Lancastre, fils du roi Édouard, s'empourpra et lança avec mépris :
— Comment ? Ce n'est qu'un avocat !
Lorsque le roi Charles le Cinquième apprit ces paroles, il rit, et déclara d'une voix joyeuse :
— Soit ! Si je suis un avocat, je leur bâtirai un procès dont ils regretteront la sentence ! »
Du Guesclin est fait connétable par le roi Charles VSource : Bibliothèque nationale de France
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Du Guesclin est fait connétable par le roi Charles V
Source : Bibliothèque nationale de France

Charles V, surnommé le Sage, tourne le conflit à son avantage. Renonçant aux batailles rangées qui n’ont rien apporté à son père, il constitue sous le commandement de chefs expérimentés et fidèles (comme Bertrand du Guesclin) de petites armées formées de volontaires aguerris, et les lance dans une guerre d’escarmouches et de sièges, grignotant patiemment le territoire de l’ennemi. Sa diplomatie ne reste pas inactive et il récolte les fruits de son soutien à Henri de Transtamare: l’alliance avec les Castillans conduit à l’anéantissement de la flotte anglaise à la bataille de la Rochelle le 22 juin 1372. Privées de soutien logistique, Les places fortes cédées au traité de Bretigny tombent les unes après les autres: Poitiers en 1372 et Bergerac en 1377. les Anglais s’en tiennent aux chevauchées, très populaires auprès de leur Parlement parce qu’elles ne coûtent rien, mais désatreuses pour l’image de l’Angleterre dans les territoires pillés: elles ne font qu’attiser la haine des Anglais et renforcent chaque jour la fidélité envers le roi Charles V. Le clivage des deux nations naissantes se creuse toujours plus.

Mot d’ordre des opérations pour le roi de France : « Mieux vaut pays pillé que terre perdue ». Charles laisse donc le royaume à la merci des pillages anglais, qui provoquent dans la population d’immenses souffrances. À chaque chevauchée, le roi ordonne aux campagnards de se réfugier dans les villes avec toutes leurs réserves, pratiquant la tactique de la terre déserte. Plus les Anglais avancent dans les terres, plus leur ravitaillement est difficile ; harcelés par des Français qui leur tendent de nombreuses embuscades, leurs effectifs sont vite réduits à néant et de nombreux chefs britanniques glorieux sont obligés de se replier afin d’éviter le désastre (Jean de Lancastre, le Prince Noir, Robert Knolles et Édouard III lui-même sont victimes de cette stratégie de Charles V).

France à la fin du règne de Charles V et sous Charles VI
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France à la fin du règne de Charles V et sous Charles VI

Entre 1369 et 1375, les Français reprennent aux Anglais la quasi-totalité des concessions faites et des terres possédées par l’ennemi avant même le début de la guerre, excepté Calais, Cherbourg, Brest, Bordeaux, Bayonne, et de quelques forteresses dans le Massif central. Les négociations menées entre 1375 et 1377 n’aboutissent à rien. Les Anglais ne pouvant plus soutenir Jean IV, Charles V confisque le duché de Bretagne en 1378. Bien que fortement soutenu par ses barons et le nationalisme breton, qui lui permette de se maintenir, Jean IV doit se rapprocher progressivement des Français (il rachète Brest aux Anglais en 1397 et devient vassal du roi de France en 1391 en vertu du 2e traité de Guérande).

En 1378, la visite de courtoisie de l’empereur germanique Charles IV à Paris consacre la victoire de Charles le Sage.

La première phase de la Guerre de Cent Ans se termine par la victoire de l’habile Charles V de France, aidé par des militaires expérimentés comme Bertrand du Guesclin, sur un Édouard III vieillissant et trop sûr de lui.

[modifier] Régents et guerre civile : 1380-1429

[modifier] Mort de Charles V le Sage et débuts de Charles VI : 1380-1392

Charles le Sage, qui avait toujours eu une mauvaise santé, voulu préparer sa fin. Aussi, en 1374 il fixe la majorité des rois de France à 14 ans, et ordonne l'amélioration de tous les châteaux et forteresses de France, rendus vulnérables par l'apparition de l'artillerie[6] aussi bien aux frontières que dans les régions exposées aux débarquements anglais (Normandie, notamment), ce qui matérialise un peu plus le territoire national.

Philippe II de Bourgogne dit le Hardi
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Philippe II de Bourgogne dit le Hardi

En septembre 1380, âgé de 42 ans Charles V de France meurt. Son fils de douze ans seulement devient le roi Charles VI de France mais, mineur, il est placé sous la tutelle de ses oncles. Ceux-ci forment un conseil de régence en remplacement du conseil du roi. Les anciens conseillers de Charles V sont progressivement évincés, les oncles du jeune roi (et frères de feu Charles V : Louis d’Anjou, Jean de Berry, Philippe de Bourgogne) accaparant tout le pouvoir. Ce gouvernement est relativement bénéfique, sauf pour le Trésor dans lequel les grands du royaume prennent l’habitude de puiser. Quand Louis d’Anjou décide de partir conquérir le lointain royaume de Naples qu’il revendique depuis1382, il s’éloigne des affaires de France et laisse Philippe le Hardi prendre une influence prépondérente au sein du conseil. Cette période est calme d'un point de vue militaire car le royaume d'Angleterre est en proie à une guerre civile. Une Révolte des paysans est déclanchée par la crise économique qui sévit alors en Angleterre suite à l'interruption des commerces du sel, des vins et de la laine, les hausses d'impots nécessaire à l'entretien de l'armée et le discrédit qui frappe la noblesse du fait de ses défaites à repetition en France. L'insurection est coordonée par des prédicateurs lollards dont les idées égalitaires séduisent. Elle prends le contrôle de londres avant d'être matée par Richard II. Pour plus de détails, voir l’article Révolte des paysans.

En 1388, Charles VI, âgé de 20 ans, se sent suffisamment mûr pour prendre en main les affaires du royaume. La régence prend fin, mais il garde ses oncles comme conseillers et fait revenir les anciens ministres de son père, que l’opposition féodale surnommait les Marmousets, en référence à des figures grotesques qui côtoient les gargouilles dans les cathédrales.

Le sacre de Charles VI‎
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Le sacre de Charles VI‎

Le règne du jeune roi s’annonçe aussi bien que celui de son père, lorsque, pendant une expédition punitive contre le duc de Bretagne, il tombe « malade », selon les dires de l’époque. En fait, alors qu’il allait au pas sur une route bretonne, il fut pris à partie par un vieil illuminé qui lui aurait hurlé : « Sire, vous êtes entourés de traîtres, vos compagnons veulent votre mort ! ». Le roi Charles, dans un accès de démence, dégaine son épée et se rue vers ses écuyers. Il fallut plusieurs hommes pour le maîtriser. Le sombre épisode du bal des ardents, quelques mois plus tard, achève de le déstabiliser psychologiquement.

Article détaillé : Bal des ardents.

À partir de 1392, Charles VI, qui est particulièrement aimé par le peuple, perd la tête par intermittence, selon un cycle de crises suivies de « rémissions » plus ou moins longues, durant lesquelles il retrouve tous ses moyens intellectuels. Cependant, avec l’âge, les crises deviennent de plus en plus violentes et longues, et les rémissions de plus en plus brèves.

Le royaume n'étant plus dirigé, les oncles du roi reprennent le pouvoir au sein d’un conseil de régence présidé par la reine (Isabeau de Bavière) et les Marmousets sont renvoyés. La reine étant piètre politique, le Duc de Bourgogne Philippe le Hardi exerce le pouvoir de fait. Mais, il lui faut de plus en plus compter avec Louis d’Orléans, le frère cadet du roi, qui s’emploie à contrer l’influence du Duché de Bourgogne à la Cour de France.

[modifier] Armagnacs et Bourguignons : de 1392 à 1429

Article détaillé : Guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.

La reprise du conflit trouve ses origines dans différents facteurs. En premier lieu, France comme Angleterre connaissent des luttes pour le pouvoir. En Angleterre, c’est avant tout les revers contre la France qui entraînent un changement dynastique : après un long conflit, Henri IV de Lancastre s’impose comme roi. En France, la folie de Charles VI entraîne la mise en place d'un conseil de régence présidé par la reine. Le pouvoir réel est partagé par les grands du royaume (Louis d’Orléans, chef de file des Armagnacs[7] et Jean sans Peur duc de Bourgogne, le duc de Berry étant plutôt un médiateur entre les deux premiers).

Jean sans Peur, duc de Bourgogne
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Jean sans Peur, duc de Bourgogne

Louis d’Orléans étant soupçonné d’être l’amant de la reine (et le père réel du Dauphin) les Bourguignons se sentent lésés et complotent pour empêcher de Dauphin Charles de prendre le pouvoir en l’accusant d’être un bâtard. Cette lutte de pouvoir entre Armagnacs et Bourguignons va rapprocher progressivement les Bourguignons des Anglais, d’autant qu’en 1407 Jean sans Peur fait assassiner le Duc d’Orléans (voir Assassinat de Louis d’Orléans). Le pays sombre dans la guerre civile. D’un point de vue religieux le grand schisme oppose le pape de Rome (soutenu par les Anglais et les Bourguignons) à celui d’Avignon (soutenu par les Armagnacs).

Article détaillé : Papauté d'Avignon.

En fait ce sont deux systèmes économiques, sociaux et religieux qui se font face. La France, pays avec une agriculture florissante et un système féodal et religieux puissant d’une part ; l’Angleterre d’autre part, pays d'élevage qui vend sa laine aux drapiers des Flandres. C’est un pays où l’artisanat et la bourgeoisie des villes prennent de l’importance. Les Bourguignons sont favorables au modèle anglais (d’autant que les Flandres appartiennent au duché de Bourgogne), les Armagnacs défendent le modèle français.

Henri V, fils d’Henri IV, comprend la nécessité d’unir sa noblesse contre un ennemi commun et d’attaquer la France. En 1415, il se proclame roi de France (malgré ses droits plus que contestables car c’est un Lancastre) et débarque à Chef de Caux, près de la future ville du Havre avec 13 000 hommes. Il ne vient pas mener une énième chevauchée en Normandie mais compte s’emparer de la région. II commence par prendre la ville d'Harfleur puis en expulse les habitants et les remplace par des colons anglais. La dysenterie qui frappe son armée oblige le roi d’Angleterre à reporter ses rêves de conquête. Il décide de regagner l’Angleterre via Calais.

Bataille d’Azincourt
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Bataille d’Azincourt

Face à ce danger, Armagnacs et Bourguignons, les deux partis qui se disputent le pouvoir en France, font une trêve pour faire face. L'armée Française rattrape Henry V en Picardie. Mais la chevalerie française paie une nouvelle fois ses insuffisances tactiques et la faiblesse de son commandement: les Anglais taillent en pièce la fleur de la noblesse de France à Azincourt, le 25 octobre 1415. Ils peuvent réembarquer sans inquiétude. Cette humiliation des Français aggrave les dissensions au sein du royaume et révèle à Henri V d'Angleterre qu'il peut revenir.

Henri V lève des fonds pour conduire une guerre de sièges face aux châteaux fortifiés sous Charles V le Sage. Deux ans après sa victoire à la bataille d'Azincourt, le roi d’Angleterre revient en Normandie avec une armée de 10 000 à 12 000 hommes et une artillerie à feu considérable pour l'époque: il compte bien entreprendre la conquête du duché de Normandie. Armagnacs et Bourguignons s’opposent dans une véritable guerre civile et ne luttent guère contre les Anglais : Paris est ainsi bourguignonne jusqu’en 1413, armagnac entre 1413 et 1418, puis bourguignonne de nouveau. Henri V a les mains libres: en moins de deux ans, toutes les forteresses normandes, villes ou châteaux, tombent. Rouen, assiégée, est réduite à la famine. La ville accepte finalement d'ouvrir ses portes au roi d'Angleterre le 19 janvier 1419. À cette date, seul le Mont-Saint-Michel tient bon.

Les Anglais peuvent prendre Paris en 1419. Le dauphin Charles doit s’enfuir et se réfugie à Bourges. Une médiation est tentée entre armagnacs et bourguignons, et le duc de Bourgogne et le Dauphin se rencontrent sur le pont de Montereau le 10 septembre 1419. Mais, lors de l'entrevue, Jean sans Peur est assassiné, par des proches du Dauphin (pour qui un accord avec les bourguignons est inacceptable). Le dauphin est accusé d'être le commanditaire et les conséquences sont catastrophiques pour les Armagnacs. Philippe le Bon, fils de Jean sans Peur, s’allie alors ouvertement aux Anglais, et fait signer le traité de Troyes de 1420 à Charles VI, définitivement fou. Le dauphin est déshérité, Henri V épouse la fille de Charles VI et devient l’héritier du royaume de France. Henri V est régent de France en 1421. Les Armagnacs dénoncent ce traité, arguant du fait que la couronne possède le roi, et non le contraire. La France est partagée en trois influences : le sud (régions au sud de la Loire, moins la Guyenne) fidèle au Dauphin, le nord-ouest tenu par les Anglais, le reste aux Bourguignons.

En 1422, Henri V et Charles VI meurent. Charles VI reste très populaire, et c’est la première fois que l’expression « le roi est mort, vive le roi » est employée. Henri VI, fils d’Henri V, se retrouve roi de France et d’Angleterre, mais mineur, d’où une interruption momentanée du conflit. Le dauphin s’allie avec les écossais qui lui fournisse des archers ce qui permet un rééquilibrage tactique. Les chevauchées et batailles aux fortunes diverses marquent cette période (Bataille de Bauge, Bataille de Cravant, Bataille de la Brossinière et Bataille de Verneuil), mais elles ne font pas évoluer la situation générale. En 1429, les Anglais reprennent les armes, et mettent le siège devant Orléans. C’est dans ces circonstances qu’intervient Jeanne d’Arc. Le dauphin Charles et l’antipape sont extrêmement affaiblis, seul un signe divin pourrait effacer la bâtardise du premier et relégitimer le second.

[modifier] Les Anglais boutés hors de France : de 1429 à 1475

[modifier] Jeanne d’Arc

Jeanne d’Arc au siège d’Orléans
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Jeanne d’Arc au siège d’Orléans

Il est très délicat de parler de Jeanne d’Arc, tant les débats historiographiques sont vifs à son sujet. Il ne s’agit pas ici d’analyser le personnage, mais de livrer quelques éléments quant à son influence sur le conflit en cours. Il se dit dans le Royauime qu’une pucelle envoyée par Dieu a reconnu miraculeusement le vrai roi à Chinon. Calculateur, le dauphin (futur Charles VII) accepte d’envoyer Jeanne d’Arc à Orléans, qu’elle propose de délivrer comme preuve de sa bonne foi, avec un convoi de ravitaillement. En cas de victoire, il verrait légitimée sa revendication au trône de France (qui peut tout aussi bien être revendiqué par Henri VI en vertu du traité de Troyes), en cas de défaite, personne ne se souviendrait de cette paysanne et sa cause serait de toute manière perdue.

Article détaillé : Jeanne d'Arc.

Le siège d’Orléans est une bataille phare, capitale, suivie par toute l’Europe, chroniquée jusqu’en Russie. Le 19 avril, Jeanne entre dans la ville. Le 4 mai, une des bastilles anglaises (construites pour le siège) est prise. Les jours suivants, une seconde, puis une troisième. Le 8 mai, les Anglais se rangent en ordre de bataille. Jeanne refuse le combat, car il est interdit de se battre un dimanche. Les Anglais lèvent alors le siège. Cet événement fait l’effet d’une véritable bombe en Europe : le contraste est saisissant entre la lenteur du siège et la vitesse à laquelle il est levé dès l’intervention de Jeanne. Les contemporains croient y voir un miracle. Bonne de Visconti, duchesse de Milan, lui écrit pour lui demander de l’aide. La ville de Toulouse fait de même. Du côté français comme du côté anglais, la propagande fait rage, invoquant dans les deux cas le surnaturel, bon ou mauvais.

1429██ Territoires contrôlés par Henri V ██ Territoires contrôlés par le duc de Bourgogne (en vert la limite du Saint Empire) ██ Territoires contrôlés par le dauphin Charles ██ Principales batailles  Raid Anglais de 1415  Itinéraire de Jeanne d'Arc vers Reims en 1429
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1429

██ Territoires contrôlés par Henri V

██ Territoires contrôlés par le duc de Bourgogne (en vert la limite du Saint Empire)

██ Territoires contrôlés par le dauphin Charles

██ Principales batailles

 
Raid Anglais de 1415
 
Itinéraire de Jeanne d'Arc vers Reims en 1429

Jeanne désire ensuite marcher sur Reims, projet difficilement réalisable, la ville étant en plein pays bourguignon. Charles VI aurait pu être sacré à Orléans (comme le fut Louis VI par exemple), cependant l’impact psychologique d’un sacre à Reims serait bien plus important car il serait interprété comme un nouveau miracle, preuve de la légitimation divine du dauphin. La bataille de Patay, victoire française, ouvre les portes de Reims, où Charles VII est sacré roi de France. Cela coupe l’herbe sous les pieds à Henri VI qui ne put être sacré qu’à Notre-Dame de Paris en 1431. À partir de ce moment, l’influence de Jeanne dans le conflit est faible : elle n’est plus soutenue par Charles VII qui, une fois sacré, souhaite ménager les ecclésiastiques (qui ont été profondement divisés par le grand Schisme d’Occident) pour assoir sa couronne. Elle échoue devant Paris en 1429. Elle est envoyée dans le Berry pour neutraliser les compagnies qui écument le pays durant les trêves. Elle est alors capturée en 1430, à Compiègne, par Jean de Luxembourg. Charles VII l'abandonne. Son procès est confié à l’évêque de Beauvais, Pierre Cauchon, proche des Bourguignons, mais elle est brûlée par les Anglais à Rouen. Cette manœuvre permet de ne mettre en cause directement ni les Bourguignons, ni le Pape (l’Inquisition l’avait un temps réclamée), dans ce qui est perçu à l’époque par beaucoup comme le martyre d’une sainte (Jeanne d’Arc ne fut cependant canonisée qu’en 1922 dans un tout autre contexte politique).

[modifier] La fin du conflit

La dernière phase est très lente. Elle est cependant caractérisée par un élément majeur : la supériorité militaire anglaise, basée sur des archers performants et une infanterie disciplinée, disparaît progressivement au profit des Français qui font émerger une nouvelle technologie sur les champs de bataille : l’artillerie de campagne, qui fait débander l’adversaire, laissant prise à des charges de cavalerie lourde.

D’autre part, les archers anglais, dont la formation est très lente, voient leur nombre diminuer progressivement avec les batailles. Capturés, ils sont mis hors d’état de combattre définitivement par amputation de l’index (ils préfèrent alors souvent mourir plutôt que de se rendre et être mutilés[8]). Moins nombreux, les archers sont aussi moins efficaces : les chevaux de la cavalerie française sont maintenant protégés afin d’être moins vulnérable aux tirs paraboliques des archers. Ceci permet notamment à Charles VII et à ses grands capitaines de remporter deux batailles décisives : Formigny et Castillon.

1450 Bataille de Formigny
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1450 Bataille de Formigny

En 1435, Charles VII conclut la paix d’Arras avec les Bourguignons, ce qui fait définitivement basculer le rapport de force en sa faveur. Il réorganise le royaume et prépare la reconquête.

Henri VI, le roi d’Angleterre, se révèle francophile et pacifiste. En 1444, la trêve de Tours est conclue entre les deux camps. En 1449, Charles VII rompt la trêve pour s’attaquer à la Normandie et à la Guyenne, encore tenues par les Anglais. En Normandie, les Anglais sont considérés comme des occupants. Une année, de 1449 à 1450, suffit pour reprendre le duché, avec une victoire à Formigny.En Guyenne, les populations sont moins pro-françaises, et il faut attendre jusqu’en 1453 et la bataille de Castillon pour voir la victoire française. Les Anglais ne gardent que Calais sur le continent, aucune paix n’est conclue, mais ils subissent une difficile guerre civile qui permet au grand conflit qu’est la guerre de Cent Ans de s’achever. Le traité définitif n’est signé qu’en 1475 (traité de Picquigny), entre Louis XI et Édouard IV.

[modifier] Conséquences

██ Domaine royal██ Possessions du Duc de Bourgogne██ Possessions anglaises
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██ Domaine royal

██ Possessions du Duc de Bourgogne

██ Possessions anglaises

[modifier] Conséquences démographiques

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la guerre fait peu de morts directs. Il y a au vu de la longueur de la période étudiée peu de batailles et celles ci engagent rarement plus de 10 000 hommes (par exemple Crécy ne fera que quelques centaines de victimes). Comparativement la grande Peste de 1349 a été un fléau largement plus dévastateur: Entre le début XIVe et milieu XVe l’Occident a perdu 30% de sa population! En France : vers 1310-1320 on compte peut-être 21 millions d'habitants dans les frontières actuelles, vers 1450 entre 10 et 15 millions. En Angleterre : vers 1400 il ne reste que 2,1 millions sur 4 millions d'habitants en début de conflit[9].

[modifier] Evolutions tactiques

Edouard III introduit dès le début du conflit une nouvelle manière de combattre. Il sonne le glas du modèle guerrier féodal qui repose sur une cavalerie lourde constituée par la noblesse rassemblée en cas de guerre, et combatant de manière frontale. La chevalerie française est ainsi sévèrement battue à plusieurs reprises par une armée moderne comprenant de nombreux archers.

Les armées deviennent permanentes et constituées de mercenaires financés par des levées d'impôts devenues possibles car la population est devenue plus riche avec le développement des villes (qui peuvent d'ailleurs lever leurs propres armées).

En fin de conflit, l'artillerie de campagne désorganise les rangs d'archers adverses et permet aux Français de lancer leurs redoutables charges de cavalerie sur l'ennemi dispersé[10] .

L'apparition de l'artillerie va aussi transformer l'art des fortifications. On entoure les forteresses de talus pour arrêter les tirs de boulets. À la Renaissance (que certains font commencer à la fin de cette guerre) les châteaux, devenus incapables de résister à l'artillerie, se transformeront en demeures spatieuses et confortables à habiter.

[modifier] Conséquences du Schisme

Le grand schisme permet la critique de l'église. Des théories nouvelles telles que celles de John Wyclif peuvent se divulguer, alors que les éclésiastiques se déchirent entres partisans du pape ou de l'antipape se discréditant mutuellement. Le terrain est préparé pour la réforme dont Wycliff est l'un des précurseur.

[modifier] Le clivage Franco-Anglais

L’intervention de Jeanne d’Arc scelle l’émergence de deux nations différentes avec un fonctionnement différent.

L’Angleterre dont le climat pluvieux se prète mal à l'aggriculture, favorise l’élevage et le commerce de la laine. L’artisanat et les villes se développent. La bourgeoisie et le parlement prennent de plus en plus de puissance, d'autant qu'avec la grande Peste de nombreux villages anglais ont été désertés. Le pays est de moins en moins agricole et de plus en plus artisanal et commerçant. La noblesse qui ne remplit plus son rôle de securisation des campagnes se discrédite en extorquant au paysans des impots lourds pour financer l'effort de guerre. Or les paysans de moins en moins nombreux estiment que leur rôle social devrait être mieux reconnu et répondent favorablement aux prèches des lollards qui répendent les idées de John Wyclif. Leur révolte contre Richard II est matée mais ce dernier finira par être renversé: la Monarchie anglaise a perdu de la crédibilité et du pouvoir. John Wyclif est un précurseur de la réforme et le pays acceuillera favorablemnt le protestantisme à la renaissance. D'autre part les voies commerciales sont plus maritimes qu'en France, donc la nécessité d'un pouvoir centralisé fort sécurisant les routes est moins évidente: la noblesse est de moins en moins indispensable. On se dirige vers un pouvoir de moins en moins absolu et les libertés individuelles peuvent être progressivement revendiquées. La Renaissance amène la prise d’autonomie religieuse de l’Angleterre , puis l’avènement progressif d’une monarchie constitutionnelle.

La France, pays favorisé pour l’agriculture, fait elle le choix d’une société religieuse sur une structure rurale stable avec une monarchie puissante au pouvoir centralisé, fort et protecteur. Le développement des villes a permis à la bourgeoisie de contester le pouvoir de la noblesse incapable de justifier son statut sur les champs de batailles. L'usage des états généraux devient fréquent, la bourgeoisie prends ainsi place dans la société. Mais des monarques avisés (Charles V et VII), qui sauront regrouper autour d'eux les campagnes puis le pays en utilisant le sentiment national naissant, vont au total renforcer le pouvoir royal. Ils vont tirer parti de l'insécurité générée par le conflit (qui génère des troubles dans les campagnes mais qui retentit aussi sur le commerce en touchant les voies de communications)et qui ne peut plus être gérée par la petite noblesse, en sécurisant le territoire grâce à une armée permanente financée par un système fiscal et administratif modernisé. La noblesse perd petit à petit tout contre-pouvoir face au souverain, et le féodalisme contestataire et revendicateur, héritage du Haut Moyen-Âge, disparaît face à l’autorité du roi. Le terrain est prêt pour l'évolution vers la monarchie abslolue. D'autre part, comparativement au reste de l'Europe, guerre à ralenti l'avancée vers une civilisation plus urbaine en France. On constate dans le reste de l'europe une pré-renaissance et l'évolution vers un pouvoir accru pour les villes. Mais la France echappe à cette évolution et va développer une monarchie absolue de droit divin extrêmement centralisée.

Enfin, en Angleterre, la langue officielle devient l’anglais en 1361, alors que le français était la langue usitée par l’aristocratie depuis la conquête normande. C’est la guerre de Cent Ans qui marque le début du clivage culturel franco-anglais.

[modifier] Le contentieux Bourguignon

La Guerre de Cent ans a aussi entrainé l’indépendance de fait du Duché de Bourgogne, qui devient une véritable principauté composée de territoires issus de la France et du Saint Empire. Les Habsbourgs et les Valois se disputent le contrôle de ces terres ce qui entraine deux siècles de conflits entre la France d’une part et l’Autriche et l’Espagne d’autre part.

Article détaillé : Duché de Bourgogne.

La carte de l’Europe de la Renaissance est dessinée a la fin de la guerre de 100 ans [11]. Cette guerre à contribué, entre autres, à la création des deux États-Nations dont les affrontements récurrents vont marquer le continent pendant bien des siècles, la France et l’Angleterre.

[modifier] Principales batailles de la guerre de Cent Ans

  • Bataille navale de L’Écluse (24 juin 1340): les Anglais détruisent la flotte franco-gênoise et prennent la maîtrise des mers.
  • Bataille de Crécy (26 août 1346 ): Édouard III, qui pillait la Normandie, remonte vers le nord, poursuivi par Phillipe VI. Il est rejoint à Crécy, mais les archers anglais laminent la chevalerie française. Ce désastre discrédite la noblesse française.
  • Siège de Calais (1346): fort de sa victoire écrasante à Crécy, Édouard III assiège Calais. Philippe VI n’ose plus l’affronter et la ville doit se rendre. Elle restera anglaise jusqu’au XVIe siècle.
  • Combat des Trente(*) (1351)
  • Bataille de Poitiers (19 septembre 1356): Le Prince Noir mène une chevauchée. Il est poursuivi par Jean II le Bon et est rejoint à Poitiers. Les Français sont proches de la victoire, mais le roi est capturé. Les conséquences sont désastreuses car le pouvoir est discrédité et le pays sombre dans la guerre civile. Les Anglais en position de force obtiennent de nombreuses concessions territoriales et financières au traité de Brétigny.
  • Bataille de Cocherel (16 mai 1364): Profitant de la guerre civile qui ravage le pays, Charles le Mauvais revendique la couronne de France. Il est défait par Bertrand du Guesclin, mandaté par le roi Charles V le Sage.
  • Bataille d’Auray(*) (29 septembre 1364): Jean de Monfort et ses alliés Anglais battent Charles de Blois et Du Guesclin, ce qui met fin à la guerre de succession de Bretagne (traité de Guérande).
  • Bataille de Najera (1367): En Castille, Pierre le Cruel est mis en grande difficulté par Henri de Trastamare et Bertrand du Guesclin, il appelle son beau-frère le Prince Noir en renfort. Ce dernier inflige une défaite au forces franco-castillanes. Du Guesclin est fait prisonnier.
  • Bataille de Montiel (14 mars 1369): Du Guesclin et Henri de Trastamare prennent leur revanche. Ils battent une alliance pro-anglaise menée par le Portugal. Pierre le Cruel est poignardé en combat singulier par Henri de Trastamare, ce qui permet à ce dernier de monter sur le trône de Castille et de devenir un allié fidèle de la France..
  • Bataille de Pontvallain (1370): Du Guesclin (connétable de France depuis quelques mois), Olivier de Clisson et Jean de Vienne écrasent à Pontvallain (près du Mans) les Anglais Knolles et Granson.
  • Bataille de La Rochelle (1372): La flotte castillane, alliée de la France, détruit la flotte anglaise. Cette défaite prive les Anglais de soutien logistique sur le continent. Les Français les chassent progressivement en reprennant l’une après l’autre la quasi-totalité de leurs places fortes.
  • Bataille d’Azincourt (25 octobre 1415): Henri V profite de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons pour attaquer. Il inflige une sévère défaite aux Français et commence à conquérir la partie nord du pays.
  • Bataille de Bauge (1421)
  • Bataille de Cravant (1423): défaite des forces françaises de Charles VII.
  • Bataille de la Brossinière (26 septembre 1423): victoire française.
  • Bataille de Verneuil (17 août 1424): défaite française.
  • Siège d’Orléans (1429): Jeanne d’Arc, à la tête d’un convois de ravitaillement, galvanise les défenseurs qui forcent les Anglais à lever le siège en quelques jours.
  • Bataille de Patay (1429): victoire française qui ouvre la voie de la reconquête du nord du pays.
  • Raid sur Reims (1429):Coup de bluff de Jeanne d’Arc et Charles VII, qui permet de le faire sacrer alors que Reims est en plein territoire contrôlé par les Bourguignons. L’impact du sacre est majeur. Il installe Charles VII sur le trône alors que sa légitimité avait été mise en doute et qu’il avait été déshérité par le traité de Troyes.
  • Siège de Rouen (1431)
  • Bataille de Formigny (15 avril 1450): Cette victoire française permet la reconquête de la Normandie.
  • Bataille de Castillon (17 juillet 1453): Cette victoire française permet la reconquête de la Guyenne. Fin militaire de la Guerre de Cent Ans.

(*) : bataille faisant parti de la guerre de Succession de Bretagne, conflit secondaire de la guerre de Cent Ans

[modifier] La guerre de Cent Ans dans les arts

[modifier] Romans

  • Série romanesque Les Rois maudits de Maurice Druon :
    • Tome 6 : Le Lis et le Lion.
    • Tome 7 : Quand un roi perd la France.
  • Série romanesque le cycle d’Ogier d’Argouges de Pierre Naudin, 7 tomes chez Pocket.

[modifier] Films et séries télévisées

[modifier] Notes

  1. Pour les historiens, la guerre de cent ans s'intègre dans une période beaucoup plus longue débutant avec le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri II d'Angleterre et qui voit une serie continue de conflits franco-anglais entrecoupés de trèves. Le conflit opposant la France et l’Angleterre entre 1337 et 1453 est considéré par certains comme étant la seconde guerre de Cent Ans, pour la distinguer de la première guerre de Cent Ans (1159-1299), moins connue. Par ailleurs, on parle parfois de "troisième guerre de Cent Ans" (mais il s’agit d’une dénomination beaucoup moins utilisée et souvent contestée) pour désigner la période d’affrontements réguliers entre l’Angleterre et la France allant du début de la guerre de la Ligue d’Augsbourg en 1688 à la fin des guerres napoléoniennes en 1815.
  2. L'enfance au Moyen-Age: la Ville. Site de la banque de France [1]
  3. Y a-t-il une pensée navale dans l'occident médiéval?, Philippe Richardot, Stratis.org [2]
  4. Pour des raisons de santé publique: à l'époque le vin est plus salubre que l'eau et le sel indispensable à la conservation des aliments. Y a-t-il une pensée navale dans l'occident médiéval?, Philippe Richardot, Stratis.org [3]
  5. Cristian-Ioan Panzaru,Le crépuscule du Moyen Age, unibuc.ro [4]
  6. Il fait, par exemple, ceinturer Paris par un fossé et un talus en remblais surmonté d'une pallissade. Le talus permet d'arèter les boulets et la palissade sert à empécher l'ennemis d'utiliser le talus comme abris
  7. Avant l'assassinat de Louis d'Orléans en 1405 le parti d'Armagnac se nomme le parti d'Orléans, mais pour faciliter la lecture nous avons volontairement ignoré cette nuance
  8. C'est l'origine du doigté. Les français en signe de provocation tendent le majeur montrant ainsi une main ou manquent index et annulaire, rendant imposible le tir à l'arc. Les Anglais eux montrent au contraire ces 2 doigts pour prouver qu'il sont toujours aptes à tirer. Ces signes de défi, tournant à l'insulte, ont persisté dans les 2 pays jusqu'à nos jours
  9. Catherine Vincent, Introduction à l’histoire de l’Occident médiéval, Paris, 1995 : Chapitre XI.
  10. Philippe Contamine, La bataille de Castillon : fin de la guerre de Cent ans, Site du ministère de la culture [5]
  11. d'autant que Constantinople a été prise en 1453

[modifier] Sources

[modifier] Pour la totalité de la guerre, 1337-1453

  • Grandes Chroniques de France.
  • La Guerre de Cent Ans, Jean Favier, éditions Fayard, 1980.
  • Bâtisseurs de la France de l'an 1000 à 2000, Arthur Conte, éditions Plon, 2004.
  • La Guerre de Cent Ans, Philippe Contamine,éditions Presses universitaires de France, collection « Que sais-je ? », 1968.
  • Genèse médiévale de la France moderne, Michel Mollat du Jourdin, éditions Seuil, collection « Points », 1977.
  • Civilisation matérielle, économie et capitalisme (XVe-XVIIIe siècles), Braudel, Fernand, Paris, Armand Colin, volume 3, 1979.
  • Les Rois qui ont fait la France, Jean le Bon , Georges Bordonove, éditions Pygmalion.
    • Les Rois qui ont fait la France, Charles V le Sage, éditions Pygmalion, 1985.
    • Les Rois qui ont fait la France, Charles VI le Bien-Aimé, éditions Pygmalion.
    • Les Rois qui ont fait la France, Charles VII le Victorieux, éditions Pygmalion.
  • Allmand, Christopher, The Hundred Years War: England and France at War, c.1300-c.1450, Cambridge University Press, 1988, ISBN 0-521-31923-4
  • Burne, Alfred, The Agincourt War, Wordsworth Military Library ISBN 1-84022-211-5
  • Seward, Desmond, The Hundred Years War. The English in France 1337-1453, Penguin Books, 1999, ISBN 0-14-028361-7
  • Sumption, Jonathan, The Hundred Years War I: Trial by Battle, University of Pennsylvania Press, September 1999, ISBN 0-8122-1655-5
  • Sumption, Jonathan, The Hundred Years War II: Trial by Fire, University of Pennsylvania Press, October 2001, ISBN 0-8122-1801-9
  • Dunnigan, James F., and Albert A. Nofi. Medieval Life & The Hundred Years War, online book.
  • Wagner, John A. Encyclopedia of the Hundred Years War. Westport, CT: Greenwood Publishing Group, August 2006. ISBN 0-313-32736-X

[modifier] Pour la première phase de la guerre (1337-1380)

  • Chroniques de Jean Froissart
  • Les Rois qui ont fait la France, Charles V le Sage, Georges Bordonove, éditions Pygmalion, 1985.
  • Y a-t-il une pensée navale dans l'occident médiéval?, Philippe Richardot, Stratis.org [6]
  • Le roi Jean II le bon fut-il un mauvais roi ?, Duc de Lévis Mirepoix, Historama Janvier 2003 [7]
  • Le crépuscule du Moyen Age, Cristian-Ioan Panzaru, unibuc.ro [8]

[modifier] Pour la période du règne de Charles VI et de la guerre civile entre Bourguignons et Armagnacs (1380-1415)

  • Les Rois qui ont fait la France, Charles VI le Bien-Aîmé, Georges Bordonove, éditions Pygmalion.
  • Isabeau de Bavière, Jean Verdon, éditions Tallandier.

[modifier] Pour la dernière phase de la guerre (1415-1475)

  • L'État Bourguignon, Bertrand Schnerb, éditions Tempus.
  • Charles VII, un roi shakespearien, Georges Minois, éditions Perrin.
  • 1429, Jeanne d'Arc libère Orléans, revue Moyen-Âge n°41, bimestriel juillet/août 2004.
  • Richard Warwick, le faiseur de rois, Paul Murray Kendall.
  • Louis XI, Jacques Heers, éditions Tempus, 2003.
  • Louis XI, Paul Murray Kendall, editions Fayard.

[modifier] pour les Conséquences

  • Catherine Vincent, Introduction à l’histoire de l’Occident médiéval, Paris, 1995 : Chapitre XI
  • Philippe Contamine, La bataille de Castillon: fin de la guerre de Cent ans, Site du ministère de la culture [9]

[modifier] Chroniques de l’époque

[modifier] Liens

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes



Guerre de Cent Ans
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Souverains français et anglais | Traités de paix | Grands capitaines
Armagnacs et Bourguignons | Jacquerie
Voir aussi Guerre de Succession de Bretagne
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