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Charles V de France

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Charles V de France
Statue de Charles V
Naissance 31 janvier 1338
Vincennes
Décès 16 septembre 1380
Beauté-sur-Marne
Pays
Titre Roi de France
(1364 - 1380)
Dynastie {{{dynastie}}}
Grade militaire
Arme
Service de {{{débutdecarriere}}} à {{{findecarriere}}}
Couronnement 19 mai 1364
en la cathédrale de Reims
Investiture
Prédécesseur Jean II
Successeur Charles VI
Conflits
Commandement
Faits d'armes
Distinctions
Hommage
Autres fonctions
Fils de Jean II
et de
Bonne de Luxembourg
Conjoint Jeanne de Bourbon
Enfants Jeanne (1357-1360)
Jean (1359-1364)
Bonne (1360-1360)
Jean (1366-1366)
Charles VI (1368-1422)
Marie (1370-1377)
Louis d'Orléans (1372-1407)
Isabelle (1373-1378)
Catherine (1378-1388)
Maîtresses {{{maîtresses}}}
v · d · é

Charles V de France, dit Charles le Sage (né à Vincennes, le 31 janvier 1338 - mort à Beauté-sur-Marne, le 16 septembre 1380) est roi de France de 1364 à 1380. Son règne marque la fin de la première partie de la guerre de Cent Ans et il réussit à récupérer toutes les terres perdues par ses prédécesseurs.

Sommaire

[modifier] Généalogie

Il est le fils de Jean II le Bon et de Bonne de Luxembourg. Frère de Louis d'Anjou, de Jean, duc de Berry et de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne. Marié à Jeanne de Bourbon, il est le père de Charles VI le Bien-Aimé et de Louis d'Orléans.

[modifier] Biographie

Il est le troisième roi de la branche dite de Valois de la dynastie capétienne. Il est le premier à être appelé dauphin, titre donné à l'héritier du trône depuis l'achat du Dauphiné par son grand-père Philippe VI de Valois. Le 8 avril 1350, il se marie avec Jeanne de Bourbon qui lui donne huit enfants.

[modifier] Duc de Normandie

Il reçoit le duché de Normandie en apanage pour faire son apprentissage de futur souverain.

Charles le Mauvais qui cherche à récupérer la couronne dont il s'estime spolié depuis la renonciation de sa mère, n'a pas hésité à conclure avec les Anglais un traité au terme duquel le royaume de France serait tout simplement partagé. Mais c'est en vain qu'il attend le débarquement promis par Edouard III. Charles de Navarre se tourne alors vers son beau-frère, le dauphin Charles, alors en froid avec son père Jean le Bon. Mais le roi de France n'est pas dupe et il se décide à mettre Charles le Mauvais hors d'état de nuire.

Le 5 avril 1356, le dauphin et duc de Normandie (le futur Charles V) a convié en son château de Rouen toute la noblesse de la province. A commencer par le comte d'Evreux, Charles le Mauvais, roi de Navarre. La fête bat son plein lorsque surgit Jean II le Bon, coiffé d'un heaume et épée à la main, qui vient se saisir de Charles le Mauvais en hurlant: "Que nul ne bouge s'il ne veut être mort de cette épée!". A ses côtés, son frère Philippe d'Orléans, son fils cadet Louis d'Anjou et ses cousins d'Artois forment une escorte menaçante. A l'extérieur, une centaine de cavaliers en armes tiennent le château. Jean le Bon se dirige vers la table d'honneur, agrippe le roi de Navarre par le cou et l'arrache violemment de son siège en hurlant: "Traître, tu n'es pas digne de t'asseoir à la table de mon fils!". Colin Doublet, écuyer de Charles le Mauvais, tire alors son couteau pour protéger son maître, et menace le souverain. Il est aussitôt appréhendé par l'escorte royale qui, par la même occasion, s'empare du Navarrais. Excédé par les complots de son cousin avec les Anglais, le roi laisse éclater sa colère qui couve depuis la mort, en janvier 1354, de son favori le connétable Charles d'Espagne (Pour plus de détails, voir l’article Assassinat de Charles de la Cerda. ).

Malgré les supplications de son fils qui, à genoux, implore de ne point le déshonorer ainsi, le roi se tourne vers Jean d'Harcourt, infatigable défenseur des libertés provinciales, mais qui fut mêlé à l'assassinat de son favori Charles de la Cerda. Il lui assène un violent coup de masse d'armes sur l'épaule avant d'ordonner son arrestation. Le soir même, le comte d'Harcourt et trois de ses compagnons, dont l'écuyer Doublet, sont conduits au lieu-dit du Champ du Pardon. En présence du roi, le bourreau, un condamné à mort qui gagne ainsi sa grâce, leur tranche la tête.

Deux jours plus tard, la troupe regagne Paris pour célébrer la fête de Pâques. Charles le Mauvais est emprisonné au Louvre, puis au Châtelet. Mais la capitale n'est pas sûre, aussi est-il finalement transféré à la forteresse d'Arleux, près de Douai. Incarcéré, Navarre gagne en popularité. Ses partisans le plaignent et réclament sa liberté. La Normandie gronde et nombreux sont les barons qui renient l'hommage prêté au roi de France et se tournent vers Edouard III d'Angleterre. Pour eux, Jean le Bon a outrepassé ses droits en arrêtant un prince avec qui il a pourtant signé la paix. Pire encore, ce geste est perçu par les "Navarrais" comme le fait d'un roi qui se sait illégitime et espère éliminer un adversaire dont le seul tort est de défendre ses droits à la Couronne de France. Tous passent en bloc du côté d'Edouard III qui, dès le mois de juin, lance ses troupes dans de redoutables chevauchées, en Normandie et en Guyenne. Le 19 septembre, Jean le Bon est fait prisonnier par les Anglais, après la défaite de Poitiers.

[modifier] La captivité de Jean le Bon

[modifier] Jacquerie et Guerre civile

En 1356, la guerre de Cent Ans tourne largement à l'avantage des Anglais. Le père de Charles (Jean le Bon) et son frère (Philippe le Hardi) sont faits prisonniers à la bataille de Poitiers et emprisonnés à Londres. Charles gouverne alors le royaume en qualité de régent. La noblesse française, qui tient son pouvoir de droit divin et doit donc le justifier sur le champ de bataille, sort complètement discréditée des désastres de Crécy et de Poitiers, d'autant que cette période correspond à une montée en puissance de l'artisanat et du commerce, et donc des villes, qui n'attendent que l'occasion de revendiquer une liberté et un pouvoir proportionnel à leur importance économique au sein de la société (en Angleterre les citadins ont été en mesure d'imposer la Grande Charte). D'autre part le roi de Navarre, Charles le Mauvais, dont la mère avait pourtant renoncé à la couronne de France, veut profiter de la vacance du trône. Ayant fait alliance avec les Anglais en 1355, ses possessions territoriales sont énormes (il contrôle la Normandie et la Navarre).

Les début de la régence du dauphin Charles sont difficiles: il n'a que 18 ans, peu de prestige personnel (d'autant qu'il a quitté le champ de Bataille de Poitiers contrairement à son père et son frère Philippe le Hardi), peu d'expérience et doit porter sur ses épaules le discrédit des Valois. Il s'entoure des membres du conseil du roi de son père, qui sont très décriés.

Les états généraux ont lieu à partir du 17 octobre. Le dauphin, très affaibli, va se heurter à une forte opposition: Étienne Marcel à la tête de la Bourgeoisie et les amis de Charles de Navarre dit "le Mauvais" regroupés autour de l'évêque de Laon Robert Le Coq. Un comité de 80 membres, constitué sur leur initiative, appuie leurs revendications. Étienne Marcel cherche à réformer le gouvernement et l'administration du royaume. Il exige la destitution des conseillers les plus compromis et que les états élisent un conseil qui assistera le roi. Pas assez puissant pour pouvoir refuser d'emblée ces propositions, le dauphin ajourne sa réponse. Les états Généraux sont prorogés, et sont rappelés le 3 février 1357. Le dauphin doit alors accepter la promulgation de la "grande ordonnance" qui était l'esquisse d'une monarchie contrôlée et un vaste plan de réorganisation administrative. Une commission d'épuration devra destituer et condamner les fonctionnaires fautifs (et particulièrement les collecteurs d'impôts indélicats) et confisquera leurs biens. Six représentants des états entreront au conseil du roi qui devient un conseil de tutelle. L'administration royale sera surveillée de près: les finances et particulièrement les mutations monétaires et les subsides extraordinaires seront contrôlés par les états.

L'exécution de cette ordonnance sera vite bloquée. La commission d'épuration est désignée mais ne fonctionne que 5 mois. Les collecteurs d'impôts nommés par les états rencontrent l'hostilité des paysans et des artisans pauvres. Les 6 députés entrés au conseil de tutelle sont en minorité et les états généraux manquent d'expérience politique pour contrôler en permanence le pouvoir du dauphin qui en prenant de l'expérience retrouve l'appui des fonctionnaires. Les déplacements fréquents, coûteux et dangereux à l'époque découragent les députés de province et les états sont de moins en moins représentatifs. Peu à peu, seule la bourgeoisie parisienne vient siéger aux assemblées. Et enfin, Jean II, qui garde un grand prestige, désavoue le dauphin et, depuis sa prison, interdit l'application de l'ordonnance de 1357. Étienne Marcel, constatant l'échec de l'instauration d'une monarchie contrôlée par voie législative va essayer de la faire proclamer par la force. Il est à noter qu'il ne remet pas en cause la nécessité d'avoir un souverain, mais il doit composer avec celui qui lui laissera le plus de pouvoir. Il oscillera entre la faiblesse supposée du dauphin et la cupidité de Charles le Mauvais.

Au début de l'an 1358, il provoque des réunions, y impose ses vues en convainquant les bourgeois. Il crée même une milice. Sous prétexte de défense contre les éventuelles attaque des Anglais ou des Allemands, il renforce la fortification de Paris.

La nouvelle de l'acceptation par Jean le Bon du premier traité de Londres qui cède la moitié du territoire à l'Angleterre provoque un tollé. Étienne Marcel va en profiter.

Le 22 février 1358, Paris se réveille sous les cris d'une émeute réunissant trois mille personnes. La foule surprend Regnault d'Acy qui se réfugie dans une pâtisserie où on l'égorge férocement avec ses partisans. Puis elle envahit le Palais de la Cité pour affronter Charles V. Étienne Marcel et certains de ses partisans parviennent à la chambre du dauphin. Le but est de l'impressionner pour pouvoir mieux le contrôler. Le maréchal de Champagne Jean de Conflans et le maréchal de Normandie Robert de Clermont sont tués devant le prince, qui est couvert de leur sang et croit son existence menacée. Marcel l'oblige à coiffer le chaperon rouge et bleu des émeutiers (aux couleurs de Paris) et à renouveler l’ordonnance de 1357. Il l'épargne car il le sous-estime et pense pouvoir le contrôler aisément: c'est une lourde erreur. Le timide et frêle dauphin se révèlera être un redoutable politique. De fait, jamais Étienne Marcel ne parviendra à le contrôler, même si dans les premiers temps le futur monarque n'avait pas assez d'aplomb pour contrer ce redoutable tribun de face. Pour plus de détails, voir l’article Journée du 22 février 1358.

Étienne Marcel se dirige ensuite sur la place de Grève. Là il remercie la foule de les encourager à éliminer "les traîtres du royaume".

Il force ensuite le dauphin à ratifier le meurtre de ses conseillers et à réitérer l'ordonnance de 1357 qui lui a permis d'accéder au pouvoir exécutif. Étienne Marcel fait partie du Conseil de tutelle. Le dauphin parvient à fuir Paris.


Étienne Marcel, voyant que le dauphin lui a échappé, réactive son alliance avec Charles II le Mauvais et prépare son accession au pouvoir. Devenu maître de Paris, il s’efforce de gagner la province à sa cause. Selon la plupart des sources, la Grande Jacquerie éclate le 28 mars 1358, jour de la Fête-Dieu, à la frontière entre l'Île-de-France et le Clermontois, et plus particulièrement dans un petit village appelé Ponleroi (aujourd'hui Pronleroy) ainsi que dans les environs de Saint-Leu-d'Esserent.

Les origines immédiates de cette révolte sont mal connues mais semblent résulter d'échauffourées entre nobles et paysans ou d'une résistance victorieuse d'un groupe de paysans contre des nobles locaux. Les grandes compagnies, lorsqu'elles ne guerroient pas pour l'un ou l'autre des partis, rançonnent le pays. Au-delà, la pression fiscale, due au versement de la rançon du roi, et la mévente des productions agricoles placent les paysans dans une situation intolérable. Étienne Marcel entretient sciemment l'agitation à son profit.

Article détaillé : Grande Jacquerie.

Le dauphin Charles, parvenu à s'enfuir de la capitale, convoque les états généraux à Compiègne. Et gagne à sa cause les villes d'Île de France. Mais les dés sont joués: Étienne Marcel se compromet par son alliance avec Charles II le Mauvais. Les bourgeois, devant le mécontentement de la population, se tournent alors vers le parti loyaliste de Jean Maillard. Alors qu'il essaie de faire entrer Charles II le Mauvais dans Paris au milieu de la nuit, Étienne Marcel est surpris par l'échevin Jean Maillard, qui l'exécute le 31 juillet 1358, devant la Porte Saint-Antoine. Dans les jours qui suivent, ses partisans sont mis à mort.

Le dauphin est rentre triomphalement à Paris deux jours plus tard. Charles le Mauvais, voyant la situation se retourner, opère un nouveau renversement d'alliance et va écraser la jacquerie dans le sang à Mello. Le dauphin convoque les états généraux qui dénoncent (avec l'accord secret de son père Jean II le Bon) le second traité de Londres qui abandonnait à l'Angleterre toutes les anciennes possessions des Plantagenêt (plus de la moitié du territoire). C'est un coup de maître: en passant par les états généraux il ressoude le pays contre les Anglais et dédouane son père qui est aux mains d'Edouard III. Il ressort de cette affaire avec un pouvoir raffermi et avec le pays derrière lui.

Ces événements le marqueront à vie. Quand il fera construire de nouvelles fortifications pour défendre Paris contre les Anglais, il les concevra aussi pour se protéger de la populace. En effet, il fait construire le château de Vincennes où il peut habiter en dehors de la ville (plutôt qu'au Louvre ou au Palais de la Cité). De même si la bastille verrouille l'accès est de la capitale, elle permet aussi de protéger sa fuite éventuelle vers le château de Vincennes.

[modifier] Traités de Londres et de Brétigny

Le roi de France Jean le Bon a été fait prisonnier à Poitiers et Edouard III d'Angleterre va lui imposer plusieurs traités.

En janvier 1358, en vertu du premier traité de Londres, Edouard III obtient:

  • Les anciennes possessions d'Aquitaine des Plantagenêt: La Guyenne (qui a été confisquée par Philippe VI en début de conflit), la Saintonge, la Poitou, le Limousin, le Quercy, le Périgord, le Rouergue et la Bigorre.
  • Une rançon de 4 millions d'écus.
  • Il ne renonce pas à la couronne de France.

En mars 1359, constatant que le royaume de France a sombré dans la guerre civile, Edouard III augmente ses prétentions et impose un second traité encore plus contraignant:

  • Les anciennes possessions d'Aquitaine des Plantagenêt: La Guyenne (qui a été confisquée par Philippe VI en début de conflit), la Saintonge, la Poitou, le Limousin, le Quercy, le Périgord, le Rouergue et la Bigorre.
  • Toutes les terres qui ont un jour appartenu à l'Angleterre: le Maine, la Touraine, l'Anjou et la Normandie.
  • Le roi d'Angleterre reçoit l'hommage du duc de Bretagne. Ce qui permet de régler la guerre de succession de Bretagne en faveur de Jean de Montfort allié des Anglais.
  • la rançon de 4 millions d'écus avec un échéancier plus bref.

Cela représente plus de la moitié du territoire et plusieurs années de recettes fiscales. Accepter ces conditions discréditerait définitivement les Valois et risquerait de faire ressombrer le Royaume dans la guerre civile offrant à Edouard III la couronne sur un plateau.

le Dauphin Charles convoque les états généraux qui déclarent le traité "ni passable, ni faisable". Cette manœuvre permet de dédouaner son père et de ressouder le pays contre les Anglais. Edouard III débarque en octobre 1359 pour prendre Reims la ville du sacre et imposer à la chevalerie une nouvelle défaite qui achèverait de discréditer le pouvoir. Mais Charles lui oppose la tactique de la terre déserte et mène une guerre d'escarmouche refusant toute bataille rangée. Cette chevauchée tournera au fiasco pour les anglais, harcelés, affamés, privés de montures (faute de fourrage) et décimés par un terrible orage de grêle. Pendant ce temps des marins normands ont mené un raid sur le Port de Winchelsea (mars 1360), qui déclenche une panique en Angleterre. Edouard III doit réembarquer après avoir monnayé Jean le Bon contre l'Aquitaine, une rançon de 3 millions d'écus et sa renonciation à la couronne de France. Le traité de Brétigny ratifiera cet accord en 1360.

1365: La France après les traités de Brétigny et de Guérande. En rouge: territoires contrôlés par Édouard III avant le traité de Brétigny. En rouge pâle: territoires cédés par la France à l'Angleterre en vertu du traité de Brétigny en 1360. En blanc: le duché de Bretagne allié aux Anglais.
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1365: La France après les traités de Brétigny et de Guérande. En rouge: territoires contrôlés par Édouard III avant le traité de Brétigny. En rouge pâle: territoires cédés par la France à l'Angleterre en vertu du traité de Brétigny en 1360. En blanc: le duché de Bretagne allié aux Anglais.

Le traité met un terme aux quatre années de captivité à Londres de Jean II le Bon, prisonnier à la bataille de Poitiers le 19 septembre 1356, libéré contre une rançon de 3 000 000 de livres. Des otages sont livrés pour garantir le paiement, dont le plus important est sans doute son ambassadeur et conseiller: Bonabes IV de Rougé et de Derval.

L'Anglais obtient la Guyenne et la Gascogne en toute souveraineté ainsi que Calais, le Ponthieu et le comté de Guines. Il obtient également le Poitou - dont l'un des fils de Jean II, Jean, est pourtant comte -, le Périgord, le Limousin, l'Angoumois et la Saintonge. Enfin, il devient souverain de toutes les terres du comte d'Armagnac en recevant l'Agenais, le Quercy, le Rouergue, la Bigorre et le comté de Gaure.

Par contre, Edouard III renonce aux duchés de Normandie et de Touraine, aux comtés du Maine et d'Anjou et à la suzeraineté sur la Bretagne et les Flandres. Il renonce surtout à revendiquer la couronne de France. Ce traité vise à désamorcer tous les griefs qui ont conduit au déclenchement du conflit.

Charles V a besoin de temps pour réorganiser le pays et mettre fin à l'instabilité qui y régnait. La rançon ne sera que partiellement payée et le traité de Brétigny-Calais ne sera pas durable. Mais il permet une trêve de neuf ans pendant la Guerre de Cent Ans (1337-1453).

Son père institue Charles son « lieutenant général en toutes les parties de la langue d'oyl » le 17 décembre 1362, puis ayant regagné l'Angleterre le nomme à nouveau son lieutenant et lui assigne le duché de Touraine.

[modifier] Le règne

[modifier] Fin de guerre civile et rétablissement de l'ordre

Peu avant son sacre il envoie Bertrand Du Guesclin neutraliser son pire ennemi: leroi de Navarre Charles le Mauvais. L'armée française inflige une sévère défaite au Navarrais et ses alliés anglais à Cocherel le 16 mai 1364. Par le traité d'Avignon en mars 1365, Charles le Mauvais abandonne à Charles V ses possessions en basse-Seine (comté d'Evreux) en échange de la ville de Montpellier.

Charles est sacré avec sa femme roi de France le 19 mai 1364 dans la cathédrale de Reims. Par le traité de Guérande du 12 avril 1365, il reconnaît Jean de Montfort comme duc de Bretagne, celui-ci rendant hommage au roi.

Témoin des malheurs causés par la captivité de son père, il s'était fait une loi de ne point commander ses troupes en personne ; il dirigeait tout du fond de son cabinet. Il eut pour généraux Olivier de Clisson, Bertrand Du Guesclin qu'il fait connétable de France le 2 octobre 1370 et Jean de Boucicaut, qui l'aidèrent à reconquérir presque tout le royaume. Charles le Sage est un gestionnaire, un diplomate, un juriste. De santé fragile, il ne paraît pas sur les champs de bataille. Rendu prudent et réfléchi par les épreuves de sa jeunesse, il sut s’appuyer sur de bons conseillers : Jean et Guillaume de Dormans, Pierre d'Orgemont furent les Chanceliers respectifs. Nicolas Oresme fut aux Finances. Il eut également dans son Conseil Pierre Aycelin de Montaigut, évêque de Nevers, puis à partir de 1370 évêque-duc de Laon, qu'il utilisera parfois comme ambassadeur. Ainsi, en 1368, il envoya le futur cardinal de Laon auprès du pape Urbain V. En 1379, Montaigut jouera un rôle important dans le soutien apporté par la France à l'antipape Clément VII.

Bertrand du Guesclin à la Bataille de Cocherel
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Bertrand du Guesclin à la Bataille de Cocherel

Dans cette France défaite, le pouvoir royal n’a plus ni prestige, ni moyens. Les finances sont au plus bas. Les mouvements populaires (les jacqueries et surtout la révolte parisienne de 1358) ont fait comprendre à Charles V que le maintien de la souveraineté passe par le soutien de la population. Il veille donc à conserver sa popularité. Depuis sa bibliothèque, il reconstruit et prépare lentement la reconquête. Les Anglais ont les mains liées par le traité de Brétigny qui serait annulé par une reprise des combats. Charles V fait donc traîner en longueur le versement de la rançon et le transfert des territoires cédés. En 1364, il envoie Bertrand du Guesclin vaincre Charles de Navarre à la bataille de Cocherel, ce qui met fin à la guerre civile. Il lui donne ensuite pour mission, d’entraîner les Grandes compagnies, regroupement de mercenaires démobilisés qui ravagent les provinces françaises, défendre en Espagne les droits de Henri de Transtamare qui dispute à Pierre le Cruel le trône de Castille. En pacifiant le royaume et en diminuant les impôts les plus lourds, il redonne de la popularité à la couronne, restaure le pouvoir royal et récupère à son profit le sentiment national naissant.

Charles V, brillant tacticien et diplomate de haut niveau, étend le conflit aux pays avoisinants. Une grande partie de l’Europe s’engage directement dans le conflit: Pierre le Cruel, en grande difficulté, doit appeler à son secours deux vaillants capitaines anglais, John Chandos et le prince Noir (son beau frère). Les troupes anglaises sont alors occupées en Castille jusqu’en 1369. Quant au Saint-Empire, à l’Est, Charles V a réussi à transformer une hostilité larvée en neutralité plus que bienveillante: il a rencontré son oncle l’empereur germanique Charles IV en 1357; une solide amitié et un respect mutuel unissent les deux hommes. Charles V entre également en pourparlers avec le roi d’Ecosse David Bruce et le roi du Danemark, qui ont tous deux de bonnes raisons d’en découdre avec l’Angleterre. Le roi sage s’assure également de l’amitié de Owen de Galles, prétendant au trône du Pays de Galles, qui s’enrôle dans les armées françaises.

Toutes ces mesures conciliatrices de Charles contribuent à rendre populaire la couronne. Édouard III lui, impose en 1361, l’anglais comme langue nationale (jusqu’a cette date la langue officielle à la cour anglaise était le Français); cette mesure renforce en retour l’anglophobie dans les territoires conquis.

[modifier] Guerre de succession de Bretagne

Depuis 1341, la maison de Montfort, soutenue par l'Angleterre, et la maison de Blois, protégée par la France, se disputent le duché de Bretagne. Les Anglais occupent Brest depuis 1342, mais la situation est restée au statu quo depuis la mort de Jean de Montfort en 1343. Son fils et homonyme et l'Anglais John Chandos vainquent Charles de Blois et Bertrand du Guesclin à Auray en septembre 1364. Cette bataille marque la fin de ce long conflit, la paix est avalisée en 1365 par le premier traité de Guérande. Ce traité établit Jean IV comme héritier légitime. Il ne repousse pas totalement les prétentions des Penthièvre, puisqu'il établit ainsi la loi successorale en Bretagne:

  • le duché se transmettra de mâle en mâle dans la famille des Montfort ;
  • en cas d'absence de descendance mâle, il passera aux mâles de la famille de Penthièvre.

Charles V ne s'oppose pas à l'élévation du comte de Montfort, dans la crainte qu'il ne fasse hommage de la Bretagne à Edouard, son protecteur et beau-père ; il le reconnaît pour duc, reçoit ses serments, sans être dupe ; mais il gagne par cette sage politique l'amitié de la noblesse bretonne, et Olivier de Clisson passe à son service.

Jean IV, qui épouse une sœur puis une belle-fille du Prince Noir, est un allié des anglais et donc ennemi de Charles V qui mène une reconquête patiente de tout le territoire français. Une fois débarrassé des Anglais qui ne contrôlent plus que quelques places fortes sur le continent et n'ont plus la maîtrise des mers depuis la bataille de la Rochelle, le roi de France reprend les hostilités et confisque le duché de Bretagne en 1378. Soutenu par le peuple breton et par la volonté d'indépendance des barons, Jean IV se maintient de fait.

Voir l’article Guerre de Succession de Bretagne (1341-1364).

[modifier] La reconquête

En 1368, le roi de France se sent assez fort pour défier Édouard III. Il accepte de recevoir l’appel du comte d’Armagnac, en conflit financier avec le Prince Noir qui accable d’impôts ses sujets d’Aquitaine; la Guyenne sert encore une fois de prétexte au conflit. Le traité de Brétigny donne la pleine souveraineté de la Guyenne aux Anglais. Mais la double renonciation prévue — Édouard renonçant à la couronne de France, Jean le Bon à la Guyenne — n’a pas lieu, et le transfert des terres traîne en longueur. Légalement, rien ne s’oppose donc à la reprise du conflit. Le roi d’Angleterre se proclame de nouveau Roi de France le 3 juin 1368, Charles V prononce la confiscation de l’Aquitaine le 30 novembre 1368. La guerre reprend, mais Charles V, en excellent juriste, a su mettre le droit de son côté.

Froissart, dans ses chroniques, rapporte ces mots révélateurs:

« Lors les barons anglais dirent à Édouard que le roi de France était un sage et excellent prince, et de bon conseil. Le duc de Lancastre, fils du roi Édouard, s'empourpra et lança avec mépris :
— Comment ? Ce n'est qu'un avocat !
Lorsque le roi Charles le Cinquième apprit ces paroles, il rit, et déclara d'une voix joyeuse :
— Soit ! Si je suis un avocat, je leur bâtirai un procès dont ils regretteront la sentence ! »
Du Guesclin est fait connétable par le roi Charles V - Source : Bibliothèque nationale de France
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Du Guesclin est fait connétable par le roi Charles V - Source : Bibliothèque nationale de France

Charles V, surnommé le Sage, tourne le conflit à son avantage. Ayant en mémoire la débâcle de Poitiers où la chevalerie a chargé de manière désordonnée sans attendre les ordres de son père Jean le Bon, transformant une victoire facile en désastre et considérant qu'il n'a pas de talent militaire il décide de confier le commandement de petites armées formées de volontaires aguerris à des chefs expérimentés et fidèles (comme Bertrand du Guesclin). Il renonce aux batailles rangées qui n’ont rien apporté aux Valois et les lance dans une guerre d’escarmouches et de sièges, grignotant patiemment le territoire de l’ennemi. Sa diplomatie ne reste pas inactive et il récolte les fruits de son soutien à Henri de Transtamare: l’alliance avec les Castillans conduit à l’anéantissement de la flotte anglaise à la bataille de la Rochelle le 22 juin 1372. Privé de soutien logistique, les Anglais s’en tiennent aux chevauchées, très populaires auprès de leur Parlement parce qu’elles ne coûtent rien, mais désastreuses pour l’image de l’Angleterre dans les territoires pillés: elles ne font qu’attiser la haine des Anglais et renforcent chaque jour la fidélité envers le roi Charles V. Le clivage des deux nations naissantes se creuse toujours plus.

Mot d’ordre des opérations pour le roi de France: « Mieux vaut pays pillé que terre perdue ». Charles laisse donc le royaume à la merci des pillages anglais, qui provoquent dans la population d’immenses souffrances. À chaque chevauchée, le roi ordonne aux campagnards de se réfugier dans les villes avec toutes leurs réserves, pratiquant la tactique de la terre déserte. Plus les Anglais avancent dans les terres, plus leur ravitaillement est difficile ; harcelés par des Français qui leur tendent de nombreuses embuscades, leurs effectifs sont vite réduits à néant et de nombreux chefs britanniques glorieux sont obligés de se replier afin d’éviter le désastre (Jean de Lancastre, le Prince Noir, Robert Knolles et Édouard III lui-même sont victimes de cette stratégie de Charles V).

Entre 1369 et 1375, les Français reprennent aux Anglais la quasi-totalité des concessions faites et des terres possédées par l’ennemi avant même le début de la guerre, exceptions faites de Calais, Cherbourg, Brest, Bordeaux, Bayonne, et de quelques forteresses dans le Massif central. Les négociations menées entre 1375 et 1377 n’aboutissent à rien. Les Anglais ne pouvant plus soutenir Jean IV, Charles V confisque le duché de Bretagne en 1378. Bien que fortement soutenu par ses barons et le nationalisme breton, qui lui permettent de se maintenir, Jean IV doit se rapprocher progressivement des Français (il rachète Brest aux Anglais en 1397 et devient vassal du roi de France en 1391 en vertu du 2e traité de Guérande).

En 1378, la visite de courtoisie de l’empereur germanique Charles IV à Paris consacre la victoire de Charles le Sage.

[modifier] Le schisme

Philippe le Bel ayant empêché Boniface VIII d'instaurer une Théocratie en Europe (en déclarant la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel), depuis 1309 les Papes résident à Avignon et sont majoritairement français (généralement proches du roi de France) et nomment des français comme légats et gouverneurs des provinces ecclésiastiques d’Italie. Or les Français ne sont pas familiers des affaires italiennes et les Italiens les détestent. Grégoire XI commet l’erreur de perpétuer cette mauvaise habitude. A sa mort les italiens spoliés vont créer des émeutes pour influer sur le vote et faire élire Urbain VI (1378–1389), successeur à Rome de Grégoire XI (qui avait résidé un temps à Avignon). Urbain VI était un pape très autoritaire. Le collège des cardinaux, dominé par une majorité française, lui reprocha d’avoir été élu à Rome sous la pression de la population en insurrection. Soutenus par le royaume de Naples ils élirent Clément VII (1378–1394) lors d'un conclave qu'ils tinrent à Fondi dans la région de Rome. Ce pape s’installa en Avignon. L'occident chrétien fut alors séparé en deux : Alors qu'une moitié de l'Europe se maintenait dans une fidélité à Rome, l'autre moitié en tenait pour le pape d'Avignon. Charles V soutint Clément VII et fut en grande partie responsable du Schisme (sans son appui l'antipape n'aurait eu aucune légitimité).

Voir l’article Grand Schisme d'Occident.

[modifier] Création du Franc

Le maintien de l’ordre intérieur renforce l’autorité royale et permet le rétablissement d’une situation économique bouleversée par la guerre. Charles V assainit la situation financière par la création du franc, pièce d’or pur qui régularise la valeur de la monnaie, mettant fin aux spéculations et assurant la sécurité des créances [1].


[modifier] Arts et Architecture

Charles est un patron des arts, et il reconstruit le Louvre en 1367 et y fonde la première Bibliothèque royale de France qui deviendra quelques siècles plus tard la Bibliothèque nationale. Charles V fit aménager dans la Tour de la Fauconnerie des pièces où il transféra une partie de ses livres (à l'époque de 965 livres), il confia cette bibliothèque à Gilles de Malet (1368). La légende veut que Charles V les ait tous lus, ce qui ne serait pas étonnant, son surnom de Sage incluant sa grande culture et ses connaissances variées, un fait exceptionnel pour son époque.

Il entreprend une politique de vulgarisation et fait traduire en français de nombreux ouvrages scientifiques et techniques, traités d’astrologie et d’histoire, textes d’Aristote accompagnés des commentaires explicatifs de leur traducteur Nicolas Oresme, le Policraticus de Jean de Salisbury, Le Livre des propriétés des choses de Barthélémy l'Anglais (traduit par Jean Corbechon), ou encore œuvres religieuses comme La Cité de Dieu, traduite en 1370 par le juriste Raoul de Presles, qui y ajoute ses propres commentaires et ceux de ses prédécesseurs.

Les textes latins sont traduits en français et des prêts sont accordés pour les copier. Disposée sur trois étages, la « Librairie royale » répond à un projet politique : elle doit former une élite administrative. Elle compte jusqu’à un millier de manuscrits .

Il fit faire des travaux de rénovations pour les diverses résidences royales : Résidences de Saint-Ouen, de Creil, de Melun, de Montargis, de Saint-Germain-en-Laye. En 1361, il fit construire l'Hôtel Saint-Pol, et sur la Marne, il fit ériger le manoir de Beauté.

En 1356, Étienne Marcel, a fait construire de nouveaux remparts autour des quartiers situés au nord de la Seine. Mais Charles V fidèle a sa stratégie de la terre déserte veut améliorer les fortifications de la ville.

Sur la rive gauche,pour protéger Paris des Anglais, Charles V fait couronner de créneaux l'enceinte dite de Philippe Auguste. Sur la rive droite, il fait construire un nouveau rempart, dit de Charles V, dont la construction s'achèvera en 1383. L'ensemble des fortifications est ceinturé d'un fossé et d'un talus en remblais sur lequel est mise en place une simple palissade. Ce talus a pour effet d'empêcher les tirs de l'artillerie qui vient d'apparaître sur les champs de bataille, et remet en cause l'architecture militaire médiévale.

Profondément marqué par les révoltes Parisiennes de 1358, il fait ériger la Bastille, sur ses fonds propres. Cette forteresse a deux fonctions: elle prévient toute invasion par la porte Saint-Antoine, elle protège aussi l'hôtel Saint-Pol, séjour préféré de la famille royale, et en cas d'insurrection dans la capitale couvre la route qui mène au château de Vincennes qui lui sert de résidence hors Paris. Le nouveau prévôt de Paris, Hugues Aubriot (auquel on doit également l'édification du Petit Châtelet, du Pont au Change et du Pont Saint Michel), est chargé d'en diriger la construction et pose la première pierre le 22 avril 1370. Les travaux, considérables, vont durer douze ans. Aubriot fera les frais de sa diligence à exécuter les ordres du roi. Accusé d'impiété pour avoir rendu des enfants juifs à leurs familles, il est emprisonné à La Bastille, en 1381, alors que la construction n'est pas encore terminée. Quant à Charles V, il est mort l'année précédente sans avoir pu en contempler l'achèvement.

Charles V amena du changement dans les armoiries royales de France. A l'origine, l'écu royal était un semis de fleurs de lys sans un chiffre déterminé, Charles V le simplifia et prescrit le chiffre précis de trois fleurs de lys. D'où la distinction entre les armes de France anciennes et les armes de France modernes: la plupart des grands seigneurs et villes arborant des fleurs de lys adoptèrent cette nouvelle donne.

[modifier] Fin de règne

Voyant son état de santé décliner (il était probablement atteint de tuberculose pulmonaire) Charles V prépare sa succession. Il fixe la majorité des rois de France à 14 ans (1374).

Il institue l'appel contre les abus, crée la Chambre du Trésor, supprime des impôts lourds (toujours par souci d'être apprécié par le peuple).

Son conseiller Philippe de Mézières essaya d'organiser une croisade qui serait menée par Charles, mais le roi la refuse, arguant de sa mauvaise santé. En fait, il a décidé qu'il n'épuiserait pas les forces du royaume régénéré dans une quête chimérique.

Il établit les armées permanentes pour éviter les pillages dus aux mercenaires démobilisés (mais les contestations de la noblesse mirent fin à cette innovation) et favorisa la marine et le commerce.

Il joua un rôle déterminant dans la lutte entre Pierre Ier le Cruel, Roi de Castille, et Henri de Trastamarre, qui revendiquait la couronne castillane. Pierre le Cruel sera finalement tué dans la tente même de Bertrand du Guesclin et Henri de Transtamarre prendra le pouvoir en Castille, et resta jusqu'à sa mort un fidèle allié de la France, à laquelle il devait son trône.

Charles V réunit à la couronne le Poitou, la Saintonge, le Rouergue, une portion du Limousin, le comté de Ponthieu et la Guyenne.

Charles V mourut le 16 septembre 1380 à Beauté-sur-Marne, sa résidence préférée, affaibli par la mort de sa femme survenue deux ans plus tôt. A sa mort, les Anglais, vaincus par une guerre d'usure menée sur tous les fronts, ne possèdent plus en France que Bordeaux, Bayonne, Cherbourg et Calais.

Son règne aura été la victoire de l'intelligence sur les forces puissantes et hostiles qui le menaçaient de toutes parts.

Son corps fut enterré avec celui de sa femme Jeanne de Bourbon dans la basilique de Saint-Denis. Le gisant avait été commandé de son vivant, au sculpteur André Beauneuveu. Sa tombe, comme celle de tous les princes et dignitaires reposant en la basilique, fut profanée par les révolutionnaires en 1793.

NB : le tombeau de ses entrailles, aujourd'hui au Louvre, se trouvait à l'origine dans l'abbaye de Maubuisson, selon le souhait de Charles V qu'une partie de lui reste près de la tombe de sa mère, Bonne de Luxembourg. Quant à son cœur, il est à la cathédrale de Rouen (Charles V était avant tout duc de Normandie).

Son fils Charles VI lui succéda.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Sources

  • Charles V, 1338-1380 :

Le roi sage, Bibliothèque nationnale de France [2]

[modifier] Notes

  1. Charles V, 1338-1380 : Le roi sage, Bibliothèque nationnale de France [1]

[modifier] Liens externes

Chronologie des rois de France, rois des Français et empereurs des Français
de 987 à 1870
987 996 1031 1060 1108 1137 1180 1223 1226
   Hugues Capet Robert II Henri Ier Philippe Ier Louis VI Louis VII Philippe II Louis VIII   
1226 1270 1285 1314 1316 1316 1322 1328 1350
   Louis IX Philippe III Philippe IV Louis X Jean Ier Philippe V Charles IV Philippe VI   
1350 1364 1380 1422 1461 1483 1498 1515 1547 1559
   Jean II Charles V Charles VI Charles VII Louis XI Charles VIII Louis XII François Ier Henri II   
1559 1560 1574 1589 1610 1643 1715 1774 1792
   François II Charles IX Henri III Henri IV Louis XIII Louis XIV Louis XV Louis XVI   
1792 1804 1814 1824 1830 1848 1852 1870
     -   Napoléon Ier Louis XVIII Charles X Louis-Philippe Ier - Napoléon III   

Histoire - France - Capétiens - Valois - Bourbons - Bonaparte

[modifier] Source partielle

« Charles V de France », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)

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