Anciennes provinces de France
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Le terme de provinces est souvent utilisé dans un but de simplification pour désigner les divisions administratives de la France antérieurement à la division en départements effectuée en 1790. Il est nécessaire d'être conscient qu'il ne possède pas de définition rigoureuse (hormis dans l'expression particulière de province ecclésiastique), et englobe une multitude de significations, puisqu'il peut selon le contexte désigner une circonscription d'origine féodale, un ressort de juridiction, une division administrative d'Ancien Régime, voire un pays ayant une identité marquée.
On peut d'ailleurs constater dans des sources de la même époque (la fin du XVIIIe siècle) un même usage du mot « province » pour des réunions plus ou moins vastes de sénéchaussées : ainsi Armand Brette relève-t-il dans une source une mention d'une province des « Trois Évêchés et Clermontois », d'une province des « Trois Évêchés » ou d'une province du « Verdunois », symptôme s'il en est de l'informalité de l'usage du terme. De ce fait, on ne peut dresser aucune liste de provinces qui ne soit entachée d'arbitraire.
Sommaire |
[modifier] Polysémie du mot « province »
[modifier] Les anciennes seigneuries féodales et les anciens apanages
Gascogne, Normandie, Angoumois... Voici certainement trois provinces françaises de l'Ancien Régime. Pourtant regardons-y de plus près : le duché de Gascogne a disparu depuis le XIIe siècle ; le duché de Normandie a été intégré au domaine royal en 1204 (puis de nouveau en 1450) et sous l'Ancien Régime il est divisé en plusieurs circonscriptions administratives (trois généralités, deux gouvernements militaires) ; la situation est précisément opposée pour le duché d'Angoulême : réuni à la Couronne en 1515, il n'est pourtant qu'une partie de la généralité de Limoges ou du gouvernement militaire de Saintonge et Angoumois.
Au nom de leur ancienneté historique, on considèrera donc usuellement comme des provinces des territoires qui sont sous l'Ancien Régime des fragments ou au contraire des réunions de circonscriptions, voire ont perdu toute existence administrative.
[modifier] Les généralités et intendances
Quelques auteurs tentent de rapprocher le concept de province de celui de généralité. Sans doute les concepts coïncident-ils occasionnellement lorsque, précisément, l'étendue d'une généralité recoupe peu ou prou celui d'une entité territoriale plus ancienne. Mais on ne saurait y voir synonymie : personne n'utilisera le terme de « province » pour désigner la généralité d'Auch ou la généralité de Soissons.
[modifier] Les bailliages et sénéchaussées
Certaines « provinces » coïncident avec des bailliages ou des sénéchaussées, c'est-à-dire des circonscriptions judiciaires ; ainsi parmi d'autres la province basque de Soule. D'autres correspondront à des réunions de bailliages formant une circonscription principale : ainsi la sénéchaussée de Quercy subdivisée en cinq bailliages secondaires. Bien évidemment, cela n'a rien de systématique.
[modifier] Les provinces ecclésiastiques
Cette expression (on disait aussi province absolument) désigne le territoire sous la juridiction d'un archevêque métropolitain. Leur nombre et leurs limites évoluent peu avec le temps —du moins jusqu'à la refonte générale de 1802 et on peut aisément dresser leur liste. Ce n'est toutefois pas le sens du mot province lorsqu'il est utilisé sans plus de précisions.
[modifier] Et plus généralement, divers territoires ou pays
On relève dans le décret de 1790 « relatif à la division de la France en 83 départements » quelques mentions de « provinces » qui ne peuvent rentrer dans aucune des catégories ci-dessus : par exemple la Chalosse, énumérée parmi les provinces réunies au sein du département des Landes. On dirait sans doute plutôt « pays » de nos jours pour qualifier ce type de petites entités ; il n'y a de fait, même sous l'Ancien Régime, aucune distinction rigoureuse entre les deux concepts, et tel territoire peut être d'une source à l'autre étiqueté « province » ou « pays » : ainsi la minuscule Rivière-Verdun, qualifiée de « pays » dans le règlement royal de convocation des États Généraux de 1789 a l'honneur d'être mentionnée parmi les provinces remodelées au décret de création des départements.
[modifier] Liste des anciennes provinces de France
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[modifier] Généralités
Provinces de France avant la Révolution, numérotés chronologiquement de leurs unions avec le domaine royal (marqués DR) ou le royaume de France (marqués RF) ; capitales des provinces sont marqués et listés ici. | ||
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[modifier] Provinces faisant partie de la France à la Révolution
- Alsace
- Angoumois
- Anjou
- Baugeois
- Mauges
- Saumurois
- Segréen
- Artois
- Aunis
- Auvergne
- Béarn
- Beaujolais
- Berry
- Haut-Berry
- Sancerrois
- Pays-Fort
- Principauté de Boisbelle / Henrichemont
- Champagne berrichonne
- Boischaut (Nord et Sud)
- Bas-Berry
- Bourbonnais
- Bourgogne
- Autunois
- Auxerrois
- Auxois
- Bassigny
- Châlonnais
- Charollois
- Dijonnais
- Mâconnais
- Bresse
- Bretagne (Breizh en breton)
- Cornouaille (Kerne / Bro Gerne)
- Léon (Leon / Bro Leon)
- Pays de Dol (Bro Zol)
- Pays Nantais (Bro Naoned)
- Pays Rennais (Bro Roazhon)
- Pays de Saint-Brieuc ou Penthièvre & Goëlo (Bro Sant-Brieg / Penteur ha Gouelou)
- Pays de Saint-Malo (Bro Sant-Maloù)
- Trégor (Treger / Bro Dreger)
- Vannetais ou Broërec (Bro gWened / Broereg)
- Champagne
- Brie champenoise
- Perthois
- Rhemois
- Senonais
- Vallage
- Corse
- Dauphiné
- Baronnies
- Briançonnois
- Champsaur
- Diois
- Gapençais
- Grésivaudan
- Embrunais
- Valentinois
- Viennois
- Flandre
- Flandre maritime
- Flandre wallonne
- Hainaut (en partie)
- Cambrésis
- Pays de Foix
- Forez
- Franche-Comté
- Gascogne
- Agenois
- Aguais
- Airais
- Albret
- Armagnac
- Astarac
- Basse-Navarre (Pays basque)
- Bazadais
- Bigorre
- Brassenx
- Chalosse
- Comminges
- Condomois
- Couserans
- Gabardan
- Grave
- Haute Lande
- Labourd (Pays basque)
- Lomagne
- Maremne
- Marensin
- Pays de Born
- Pays de Buch
- Pays de Gosse
- Pays de Marsan
- Pays d'Orthe
- Petites Landes
- Quatre-Vallées
- Seignanx
- Soule (Pays basque)
- Tursan
- Guyenne
- Île-de-France
- Beauvaisis
- Brie française
- Gâtinais (partie francilienne dite Gâtinais français)
- Hurepoix
- Laonnois
- Mantois
- Quart de Noyon
- Soissonnois
- Vexin français
- Valois
- Languedoc
- Landau (ville libre du Saint Empire rattaché à la France 1680, rattaché à Bavière, 1815)
- Limousin
- Lorraine
- Lyonnais
- Maine
- Marche
- Nivernais
- Normandie
- Basse-Normandie
- Auge
- Avranchin
- Mortainais
- Bessin
- Bocage virois
- Campagne de Caen
- Cotentin
- Bauptois
- Bocage (valognais)
- Coutançais
- Hague
- Plain
- Pays Saint-Lois
- Val de Saire
- Hiémois
- le Houlme
- Lieuvin
- Passais (Domfrontais)
- Haute-Normandie
- Pays de Bray
- Pays de Caux
- Grand Caux
- Petit Caux
- Talou
- Marais Vernier
- Campagne du Neubourg
- Pays d'Ouche
- Roumois
- Campagne de Saint-André
- Vexin normand
- Basse-Normandie
- Orléanais
- Perche
- Haut-Perche (Grand Perche)
- Perche-Gouët (Bas Perche)
- Thimerais
- Picardie
- Amienois
- Ponthieu
- Santerre
- Thiérache
- Vermandois
- Vimeu
- Poitou
- Provence
- Roussillon
- Saintonge
- Touraine
- Trois-Évêchés
[modifier] Territoires non rattachés à la France en 1789
N'étaient pas rattachés à la France, en 1789, les territoires suivants :
- Comtat Venaissin
- Comté de Nice
- République de Mulhouse, alliée aux cantons suisses
- Savoie
- Tende et La Brigue
- Principauté de Salm
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- Les divisions administratives de la France en 1789, par Armand Brette, disponible sur le web.