Comté de Hainaut
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Le comté de Hainaut est un ancien comté qui relevait du Saint-Empire romain germanique, qui se trouvait en bordure du royaume de France. Il s'étendait autour des villes de Mons (Bergen en néerlandais), Valenciennes et Cambrai.
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[modifier] Histoire
[modifier] Les origines
Occupé par les Nerviens avant d'être conquis par les romains, ce pays tire son nom d'une rivière qui le traverse, la Haine. Par le traité de Verdun (843), la région revient à Lothaire, l'Escaut étant la frontière occidentale de son territoire. Mais l'empire de Lothaire ne persiste pas longtemps. Il est rapidement partagé entre Louis le Germanique et Charles le Chauve.
[modifier] Les Régnier
Le traité de Meerssen (870) attribue le Hainaut à Charles le Chauve, qui en fait en fait en 877 un fief héréditaire de la couronne de France. Le premier comte en est Régnier au Long Col. À l'époque, le domaine est assez modeste, limité au nord par la Haine, à l'ouest par l'Escaut, au sud par la Thiérache et, à l'est, il s'arrête aux portes de Binche, Lobbes et Estinnes. Deux abbayes y sont présentes : Sainte-Waudru et Saint-Ghislain, mais aucune ville encore, car Mons n'est alors qu'une bourgade. À la fin du IXe siècle, le pays est ravagé par les Normands, que combat Régnier au Long Col.
Après une brève réunification sous Charles le Gros, l'empire des Francs est à nouveau divisé. La noblesse de Lotharingie choisit de se rallier à Arnulf de Carinthie plutôt qu'à Eudes Ier de France. En 895, Arnulf rétablit le royaume de Lotharingie au profit de Zwentibold. Craignant l'établissement d'un pouvoir royal plus proche et donc plus fort, les féodaux se révoltent, menés par Régnier au Long Col, qui demande l'appui de Charles le Simple. Zwentibold meurt au combat en 900 et le royaume de Lotharingie disparaît définitivement. Régnier prend le titre de duc de Lotharingie.
L'aîné des fils de Régnier, Gislebert garde le titre de duc de Lotharingie et laisse celui de comte de Hainaut à son cadet, Régnier II de Hainaut. Celui-ci se fait construire un château à Mons. Son comté est attaqué par la maison d'Ardenne, poussée par l'empereur. Régnier est vainqueur et annexe les terres impériales des Estinnes, de Valenciennes et de Bavay et devient abbé laïc des abbayes Sainte-Waudru de Mons et Sainte-Aldegonde de Maubeuge.
S'en suit une lutte des féodaux contre l'empereur pour assurer leur autonomie. Régnier III bat Conrad le Rouge, duc de Lotharingie nommé par Otton III, mais subit ensuite une défaite face aux troupes impériales en 958. Il est alors exilé en Bohême. Régnier IV continue le combat de son père et sollicite l'aide du roi de France, Hugues Capet, qui espére rattacher la Lotharingie à son royaume. Régnier épouse Hedwige, fille du roi et échange les terres qu'elle apporte en dot contre le domaine de Couvin avec les moines de Saint-Germain-des-Prés. Le principal ennemi de Régnier est Godefroid le Captif, comte de Verdun et allié de l'empereur. Celui-ci prend même le château de Mons en 974, mais en est chassé en 998. Durant ces luttes, le comté de Hainaut s'aggrandit de Beaumont et Chimay (aux dépens du comté de Lomme) et de Chièvres, Soignies, Braine-le-Comte et Hal (aux dépens du comté de Brabant). Finalement, l'autorité des féodaux est reconnue par l'empereur.
[modifier] De la maison de Flandre aux États bourguigons
Le comté passe à la maison de Flandre en 1051, mais ce n'est qu'en 1191 que les deux comtés de Flandre et de Hainaut sont unis. Il sont à nouveau séparés en 1280, à la mort de Marguerite II de Flandre, et le Hainaut passe alors à la maison d'Avesnes, puis en 1345 à la maison de Bavière. En 1428, Jacqueline de Bavière est contrainte de reconnaître Philippe III le Bon, duc de Bourgogne, comme héritier, lequel réunit le Hainaut en 1433 aux Pays-Bas bourguignons.
[modifier] Les « Pays-Bas »
Celui-ci devient en 1549 les Pays-Bas espagnols, puis en 1581 les Pays-Bas du sud. En 1659 et en 1678, la partie sud du Hainaut est rattachée à la France. En 1713 et par le traité d'Utrecht, les Pays-Bas du sud deviennent les Pays-Bas autrichiens. En 1795, il est conquit par les armées de la République Française, qui en font le département de Jemappes, et en 1815 le Congrès de Vienne le donne au Royaume des Pays-Bas. En 1830, la Belgique se soulève, et le traité de Londres de 1839 attribue le Hainaut au nouveau royaume, où elle devient la province de Hainaut.
- Voir aussi : Liste des comtes de Hainaut
[modifier] Armoiries
Les comtes issus de la maison de Flandre portaient : d'or, à trois chevrons de sable. On trouve également chevronné d'or et de sable .
La Flandre et le Hainaut furent ensuite réunis et les comtes portèrent les armes des comtes de Flandre. Ensuite, le comté de Flandre passa aux Dampierre, tandis que le Hainaut passa à la maison d'Avesnes, qui hérita du comté de Hollande. Les comtes de Hainaut portèrent alors : écartelé en 1 et 4 d'or, au lion de sable, armé et lampassé de gueules (qui est de Flandre) et en 2 et 3 d'or, au lion de gueules, armé et lampassé d'azur (qui est de Hollande).
[modifier] Organisation administrative
Le comté de Hainaut était divisé en :
- bailliage d'Enghien (Enghien)
- bailliage de Lessines (Lessines)
- bailliage du Rœulx (Le Rœulx, Saint-Vaast)
- châtellenie d'Ath (Ath, Leuze-en-Hainaut, Belœil, Péruwelz)
- châtellenie de Bouchain (Bouchain, Lalaing)
- châtellenie de Braine-le-Comte (Braine-le-Comte, Braine-le-Château, Steenkerque)
- prévôté de Bavay (Bavay)
- prévôté de Beaumont (Beaumont)
- prévôté de Binche (Binche, Grand-Reng, Merbes-le-Château, Carnières, Fontaine-l'Évêque, Mariemont)
- prévôté de Chimay (Chimay)
- prévôté de Maubeuge (Maubeuge, Malplaquet, Wattignies)
- prévôté de Mons (Mons, Chièvres, Hautrage, Jemappes, Saint-Ghislain, Boussu, Soignies, Saint-Denis, Quiévrain, Hal)
- prévôté du Quesnoy (Le Quesnoy, Solesmes, Berlaimont, Maroilles)
- prévôté de Valenciennes (Valenciennes, Condé-sur-l'Escaut, Famars, Denain, Neuville-sur-Escaut)
- terre d'Avesnes (Avesnes-sur-Helpe)
- terre de Landrecies (Landrecies)
[modifier] Source
- « Comté de Hainaut », dans Louis Charles Dezobry et Théodore Bachelet, Dictionnaire de Biographie et d'Histoire, Paris, 1863 [détail édition].
- Georges Bohy, Hainaut ou l'épopée d'un peuple, Mons, 1971.