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Guerre d'Espagne - Wikipédia

Guerre d'Espagne

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La guerre d'Espagne, connue également en France sous le nom de guerre civile espagnole et parfois désignée sous celui de révolution espagnole, est un conflit qui opposa, en Espagne, le camp des « nationalistes » à celui des « républicains ». La guerre se déroula de juillet 1936 à mars 1939 et s'acheva par la défaite des républicains et l'établissement de la dictature de Francisco Franco.

Le camp nationaliste fut constitué par des rebelles opposés au pouvoir légal. Ils se dénommaient eux-mêmes nacionales (« nationaux »), tandis que leurs opposants les appelaient facciosos (« factieux ») ; quand le général Franco prit leur tête, on se mit à les désigner également sous le nom de « franquistes ».

Le camp républicain se composait quant à lui de différentes forces progressistes unies contre le front nationaliste. De nombreux militants issus de diverses tendances (anarchistes, communistes, démocrates, socialistes, etc.) surnommés rojos (les « rouges ») s'engagèrent aux côtés des forces armées loyales envers la République espagnole, certains pour défendre la démocratie parlementaire et d'autres pour tenter de constituer des formes alternatives de gouvernement.

Cette guerre prit aussi la forme, dans certains territoires sous contrôle républicain, d'une révolution sociale qui collectivisa des terres et des usines, et expérimenta notamment différentes sortes d'organisation de type socialiste (soutenues notamment par des anarchistes[1]).

Cette guerre civile fut également le théâtre des prémices de la Seconde Guerre mondiale, les futurs belligérants européens commençant à s'y affronter plus ou moins directement : l'Allemagne d'Hitler et l'Italie de Mussolini apportèrent leur soutien à Franco, tandis que l'Union soviétique de Staline vendit des armes aux républicains (tout en cherchant la prise de pouvoir au sein de la République). La France et le Royaume-Uni choisirent la neutralité mais laissèrent les Brigades Internationales s'engager aux côtés des républicains.

Sommaire

[modifier] Événements militaires et politiques

Un soldat républicain sur la Plaza de Toros à Teruel.
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Un soldat républicain sur la Plaza de Toros à Teruel.

[modifier] Contexte politique

La Seconde République espagnole a été proclamée en 1931. Après les élections générales de 1933, la Confederación Española de Derechas Autónomas (CEDA), devient le premier parti en nombre d'élus des Cortès. Disposant de cette majorité relative, José María Gil-Robles le chef de la CEDA, s'attend à être appelé pour former le nouveau gouvernement mais le Président de la République, Niceto Alcalá Zamora préfère faire appel à Alejandro Lerroux (radical) pour former une coalition de centre droit (le bienio negro) qui comprend sept ministres minoritaires issus des rangs de la CEDA. Une partie de la gauche menace d'appeler à l'insurrection si la CEDA forme le gouvernement.

En septembre et octobre 1934, des insurrections socialistes et anarchistes ont lieu en Catalogne, à Madrid et dans les mines des Asturies. Cette dernière est matée dans le sang par les troupes d'Afrique commandées par Franco. L'entente entre gauche et droite semble de plus en plus impossible : ces événements polarisent les positions et on assiste à une montée fulgurante des extrêmes.

[modifier] La radicalisation (1934-1936)

Le parti socialiste et son syndicat, l'UGT, jusqu'alors modérés, changent de tactique et redeviennent révolutionnaires. Ils refusent le verdict des urnes, tout comme les anarchistes. Le contexte est très important pour comprendre cette attitude : en 1933, Hitler venait de prendre le pouvoir légalement, or le chef de la CEDA, José Maria Gil Robles, avait multiplié les gestes laissant croire qu'il souhaitait établir une dictature fasciste. Socialistes et anarchistes multiplient les appels à la grève générale. En octobre 1934, les ouvriers des mines des Asturies se révoltent. En Catalogne, où le mouvement séparatiste est très fort, le président de la Generalitat Catalana déclare que la Catalogne appartient à la République Fédérale Ibérique. La répression ordonnée par le gouvernement est terrible (1 000 morts, 20 000 arrestations). Désormais, un fossé de sang sépare le mouvement ouvrier de la république.

Le centre-droit au pouvoir, qui s'attache pourtant à revenir sur les réformes adoptées par la gauche entre 1931 et 1933, ne rassure pas pleinement ses partisans. Les événements des Asturies ont accru l'angoisse d'une révolution s'apparentant à la révolution russe de 1917. La tentation de recours à un coup de force s'étend, entretenue par l'activisme des mouvements d'extrême droite anciens (Carlistes) ou nouveaux (la Phalange). Les deux Espagne sont désormais hantées par deux grandes peurs : celle de la révolution bolchévique et celle du fascisme. La courte victoire d'un Front populaire groupant l'ensemble de la gauche aux élections législatives de février 1936 est à replacer dans ce contexte.

En janvier 1936, quand José María Gil-Robles, demande au Président de la République de l'appeler pour former un nouveau gouvernement, le président Niceto Alcalá Zamora préfère dissoudre les Cortès.

Aux élections de février 1936, le Front National dominé par la CEDA remporta 33,2 % des suffrages et 271 sièges mais est devancé de peu par le Front Populaire qui avec 34,3 % des voix remporte 448 sièges aux Cortès. À droite, on pense que cette coalition de gauche va faire une révolution, à gauche, on considère que la droite voulait établir une dictature fasciste. Il est à noter que les anarchistes ont appellé à voter « front populaire », ce qui constitue une des très rares exceptions à leur principe d'abstention aux élections.

Le Front Populaire tente de reprendre l'action du gouvernement de 1931, mais le climat est difficile. D'un côté, le peuple, vivant très souvent dans des situations de grande pauvreté, met souvent en œuvre, de sa propre initiative, les réformes sociales promises par les partis du Frente Popular, qui tardent à venir. De l'autre, les notables, industriels ou paysans aisés, qui n'ont que peu de confiance dans le régime républicain ou dans le parlementarisme pour maintenir l'ordre, et sont radicalement anticommunistes. Les crimes politiques se succèdent, commis par les milices ouvrières ou par les milices nationalistes (270 victimes en quatre mois) et les représailles s'enchaînent. L'État ne maintient plus l'ordre.

Le groupe de généraux responsables du putsch était formé depuis 1933-1934, et la décision de passer à l'acte est intervenue en mars 1936. Sanjurjo, en exil au Portugal depuis son putsch raté de 1931, en était le chef, Mola l'organisateur, secondé par Cabanillas, Fanjul, Goded et Queipo de Llano. Franco connaissait dès le départ le projet, mais hésitait à s'engager. L'assassinat par des membres des forces de sécurité républicaines d'un des chefs et député de la droite monarchiste, José Calvo Sotelo le 13 juillet 1936, le décide à agir. Non sans mal, les militaires obtiennent l'appui des milices Carlistes et de la Phalange.

[modifier] Le complot militaire

Les militaires espagnols se considèrent comme une caste à part, indispensable à toute tentative de renversement de la République. Dès le lendemain des élections de 1936 qui voient la victoire du Frente Popular, des complots apparaissent avec les généraux Sanjurjo, Mola, Goded, Fanjul, et Franco.

Le gouvernement a vent de ces conspirations mais sa seule réaction est de déplacer les hauts responsables de l'armée soupçonnés de complot loin de la capitale : Emilio Mola se retrouve muté à Pampelune, Franco aux îles Canaries. La première réunion des conjurés a lieu le 8 mars 1936 à Madrid, et l'insurrection est prévue pour le 19 ou 20 avril, sous la direction de Sanjurjo, en exil au Portugal depuis sa tentative de coup d'État ratée de 1932.

Mais Mola reste en position de force : il a été muté dans une région qui est probablement parmi les plus antirépublicaines d'Espagne : il peut donc comploter à loisir. Le 5 juin 1936, il élabore un premier projet politique fondé sur la disparition de la république et sur l'unité de l'Espagne. Dès juin, les contacts se tissent entre conjurés. Le coup d'État doit être retardé car Mola a quelques soucis pour s'allier les milices carlistes de Navarre qui exigent un retour à une monarchie conservatrice.

L'assassinat de Calvo Sotelo le 13 juillet 1936 met le feu aux poudres. Les militaires décident de lancer l'offensive les 17 et 18 juillet, sans réel objectif politique autre que le renversement de la république.

[modifier] L'épilogue annoncé, les préparatifs d'un putsch

L'échec électoral de la CEDA aux elecciones de février 1936, avait discrédité Gil Robles au bénéfice des partisans du coup d'État. Toutefois, les gouvernements du Front populaire ont été plus modérés que ceux du premier exercice biennal et n'avaient pas inclus de ministres socialistes.

Le nouveau ministre de la Guerre, le général Carlos Masquelet, laisse ses collègues Villegas, Saliquet, Losada, Gonzalez Carrasco, Fanjul, Orgaz et Varela sans affectation et déplace à Goded, Franco et Mola vers d'autres postes moins importants.

La réaction ne se fait pas attendre. Le 8 mars, les anciens généraux écartés se réunissent au domicile madrilène de Delgado Barreto, un collaborateur de Primo de Rivera. Se sachant soutenus par une base civile solide, ils décident du jour du soulèvement, le 20 avril, après avoir laissé la préparation entre les mains d'une Junte présidée par Rodriguez del Barrio. Toutefois, le gouvernement découvre la conspiration et Rodriguez del Barrio, qui était gravement malade d'un cancer, fait marche arrière.

Devant cette Junte inopérante, Mola prend à sa charge la préparation du putsch, mais comme il n'est qu'un général de Brigade, il se fait appuyer par l'autorité du chef de la conspiration, le lieutenant général Sanjurjo, alors exilé au Portugal, qui le laisse faire.

Mola, sous le pseudonyme de Directeor, étend son réseau aux garnisons, aidé par l'Union Militaire Espagnole (l'UNIT), une société secrète militaire. Comme ses dirigeants ne sont que des commandants et des capitaines, ils ne peuvent pas affilier des généraux, mais par contre, un grand nombre de membres de l'État Major.

Finalement, non seulement on avait recueilli des militaires mécontents et ennemis du régime, mais aussi une paire de généraux républicains :

Le général Queipo de Llano, irrité parce que son compère Niceto Alcala Zamora vient d'être destitué et Miguel Cabanellas avec lequel ils avaient évolué vers le lerrouxisme (politique d'Alejandro Lerroux), rallient les opposants au nouveau gouvernement.

En revanche, Mola ne parvient pas à convaincre Franco. Quatre années auparavant, pendant l'été 1932, lors du procès de Sanjurjo pour rébellion militaire et alors qu'il encourrait la peine de mort, Franco s'était refusé à le défendre avec une phrase cruelle : « Général, vous avez gagné le droit de mourir ». Depuis lors, Sanjurjo le haïssait. C'est pourquoi Franco se refuse à prendre part à un complot dont il est le chef.

Toutefois, tous les conjurés espèrent le persuader de se joindre au complot. Angel Herrera Oria convainc Juan March (financier espagnol) de déposer 500 000 pesetas à son nom dans une banque française, un montant similaire à celui destiné à Mola. Il finance aussi la location d'un avion britannique (Dragon Rapide), que Luis Bolin (correspondant d'ABC à Londres) fait envoyer aux Îles Canaries par ordre du journaliste et éditeur du journal ABC, Juan Ignacio Luca de Tena. Dans l'hypothèse du ralliement éventuel de Franco à la conspiration, l'appareil devait servir à le transporter au Maroc pour remplacer le général Agustin Gomez Morato, considéré loyal à la république.

Malgré les menaces de putsch, le gouvernement du Frente Popular ne prend aucune mesure pour le prévenir, se contentant de muter les généraux les plus compromis, comme Franco aux Canaries, ce qui ne l'a pas empêché d'y participer.

[modifier] Le coup d'État raté et l'enlisement

Le coup d'État débute le 17 juillet au Maroc où Franco prend le commandement des troupes, après être arrivé en avion des îles Canaries. Le putsch se diffuse à travers la métropole dès le lendemain.

Les premiers communiqués du gouvernements, après 24 heures, se veulent rassurants, reconnaissant uniquement qu'une partie de l'armée s'est soulevée au Maroc. À Séville, des travailleurs désarmés tentent en vain de s'opposer au soulèvement ; le gouvernement refuse de donner des armes aux travailleurs qui en réclament, menaçant de faire fusiller ceux qui leur en fourniraient.

Le gouvernement républicain tente une conciliation avec les militaires. Le président Manuel Azaña propose la mise en place d'un gouvernement de compromis à la place du Frente Popular : le 18 juillet, il nomme Diego Martinez Barrio à la tête du gouvernement, mais il doit rapidement constater l'échec de ses efforts. Ni du côté nationaliste avec Mola, ni du côté républicain avec le socialiste Largo Caballero, on ne veut de compromis. L'issue guerrière est inévitable, et dès le lendemain de sa nomination, Martinez Barrio démissionne, remplacé par José Giral.

Le 17 juillet, à Barcelone, les travailleurs de la CNT commencent à s'armer, dans les arsenaux et les chantiers navals. Leur détermination fait basculer de leur coté la Garde Civile et la Garde d'Assaut, obligeant les militaires à capituler dans la deuxième ville du pays. Quand le gouvernement décide de donner des armes à la population, celle-ci était, de fait, déjà armée.

À Madrid, des armes sont finalement distribuées, là aussi, aux ouvriers, mais elles manquent de culasses. La population lance cependant un assaut, le 20 juillet, contre la caserne de la Montana, et s'en emparent.

Si certaines régions tombent rapidement (Navarre, Castille-et-León, Galice, Andalousie occidentale, grandes villes d'Aragon), le reste du pays reste fidèle à la République. Madrid, Valence et Barcelone, malgré le soulèvement de la garnison locale, restent aux mains des républicains, notamment grâce aux milices ouvrières très vite mobilisées. Au bout d'une semaine, le pays est coupé en deux zones à peu près égales : d'un côté les nationalistes, de l'autre les républicains qui conservent les régions les plus riches et industrielles.

[modifier] La révolution

En tentant un coup d'Etat, les militaires ont ainsi déclenché la révolution dans le pays. Voyant les travailleurs en armes, bien des patrons s'enfuient, ou rejoignent le camp des nationalistes. En réaction, la population ouvrière saisit les entreprises, 70% d'entre elles en Catalogne, 50% dans la région de Valence, et instaure un contrôle sur les autres. Les paysans collectivisent les trois-quart des terres. L'église ayant choisi (sauf dans le Pays Basque) le camp de Franco, ses biens deviennent propriété du peuple, les couvents deviennent des réfectoires pour les miliciens, des écoles, des salles de bal, etc.

Les autorités légales avaient perdu tout pouvoir, ne disposaient plus d'aucune force de police, d'armée ou de justice. A la place, la population mis des organes d'un nouveau pouvoir en place, organisant des milices pour combattre les nationalistes, réorganisant les transports, l'approvisionnement des villes, transformant des usines pour les besoins de la guerre.

Cependant, les différents partis et organisations ouvrières tels que les communistes, les socialistes, la CNT et le POUM laissèrent en place le gouvernement, qui put peu à peu reconstituer une armée qui s'opposa aux milices et supprima les comités mis en place par les organisations ouvrières. En novembre 1936, tous les ministres, y compris les anarchistes, signaient un décret sur la dissolution des milices et leur incorporation dans les forces de police régulières. Celles qui refusaient de rentrer dans l'armée du gouvernement ne reçurent plus d'armes, ce qui facilita la victoire des nationaliste sur plusieurs fronts ; les tribunaux révolutionnaires furent remplacés par les tribunaux de l'ancien régime. Ainsi, si l'énergie de la population dans les premiers jours du soulèvement avaient tenu en échec les militaires, la révolution fut peu à peu désarmée, sans qu'aucun parti ouvrier ne s'y oppose réellement.

[modifier] L'état de l'armée à la veille des combats

En principe, la loi de 1912 a établi la conscription et fixée le service militaire à 3 ans ; en 1924, il est fixé à deux ans, puis à un an en 1930. Mais les cas d'exemptions sont innombrables et il est très inégalitaire (par exemple, on peut tout à fait légalement l'éviter moyennant le paiement d'une cuota). Par ailleurs, le budget ne permet ni instruction, ni entraînement, aussi les appelés sont fréquemment envoyés en permission de longue durée.

De ce fait, en métropole, dans chaque division d'infanterie, trois régiments sur quatre sont en sommeil et le quatrième n'est pas aligné sur ses droits en effectif.

D'après S. Balfour, en juillet 1936, il y aurait moins de 16 000 appelés présents sous les drapeaux et environ la moitié resteront fidèles à la République. Cependant, sur la durée du conflit, ce sont près de 3 millions d'hommes qui sont mobilisés, parfois dans le camp opposé à leurs idéaux.

[modifier] Le rapport de force

Les forces en présence sont équilibrées au commencement du conflit. Il semble qu'au début de 1937, chaque camp dispose d'environ 500 000 hommes. L'armée espagnole, avant la guerre, est plutôt médiocre, de par son matériel hors d'âge ou par ses tactiques d'un autre temps.

La livraison des armes allemandes ou italiennes a permis une nette amélioration de l'armement de l'armée nationaliste. Les avions italiens se révèlent décisifs lors des premiers jours du conflit, en permettant aux troupes franquistes de franchir le détroit de Gibraltar. De plus, les nationalistes disposent des troupes les plus aguerries : les Maures et la Légion. Stationnées au Maroc espagnol, elles sont commandées par des officiers qui ont l'expérience des guerres coloniales.

Les républicains sont quant à eux progressivement équipés d'armes soviétiques, mais l'approvisionnement pose problème en raison du blocus maritime des puissances européennes, plus relâché du coté nationaliste. Moscou enverra aussi des conseillers militaires, essentiellement utilisés pour faire fonctionner les avions et les chars, ainsi que des commissaires politiques du Komintern, essentiellement pour assurer la répression au sein des forces communistes dissidentes, tels que les trotskistes et les militants du POUM.

Les problèmes majeurs, pour les républicains, se posent du côté de l'organisation. En effet, il s'agit d'une armée populaire créée de toute pièces, et n'obéissant pas au gouvernement car basée sur l'idée d'une défense populaire assurée par chaque citoyen, sans commandement centralisé. Devant l'échec de cette organisation, le gouvernement a tenté de créer une armée populaire sous la forme d'un corps national (en place au printemps 1937), avec une discipline et un commandement commun. Ces hésitations reflètent l'opposition entre communistes, tenants d'une armée organisée, et anarchistes, partisans d'une défense populaire.

En règle générale, l'armée républicaine souffre d'une carence en officier d'active, la plupart ayant choisi de rejoindre le camp nationaliste. La plupart des bâtiments de la marine sont restés aux mains de la République, mais les marins, sans leurs officiers, ne sont pas capables d'en faire un bon usage.

[modifier] Les opérations

Sur le plan militaire, la guerre d'Espagne présente les caractéristiques suivantes. Il s'agit tout d'abord d'une guerre qui, sauf dans sa dernière phase, se déroule sur plusieurs fronts à la fois. La guerre comporte sur ces différents fronts une succession de phases de mouvement et de longues phases de guerre de position avec utilisation de tranchées. Il faut noter que les républicains, par tactique ou par obligation, sont souvent sur la défensive, en résistant d'ailleurs souvent bien. Leurs offensives sont presque toujours de faible ampleur, rapidement stoppées voire contrées, et se traduisent souvent par des pertes (humaines et matérielles) importantes. Cette situation contribue à affaiblir progressivement le camp républicain.

Quand la guerre proprement dite commence, fin juillet 1936, tout semble bloqué mais l'aide extérieure de l'Allemagne et de l'Italie, futures puissances de l'Axe permet aux troupes du Maroc (les plus compétentes et les mieux entraînées) emmenées par Franco de passer le détroit de Gibraltar le 5 août et de rejoindre le reste de l'armée et 15 000 carlistes emmenés par Mola. Au total, 62 000 troupes du Maroc servirent dans les forces nationalistes dont 37 000 sont engagées au printemps 1937. Les troupes marocaines progressent vers le nord, en attaquant durement les villes et villages rencontrés. Simultanément, dans le nord du pays, des combats opposent les républicains aux requetes carlistes, en particulier au pays basque et à proximité de la frontière française. Dans les zones contrôlées par la république, des mouvements de contre-offensive se lancent. Trois colonnes se forment pour essayer de reconquérir du terrain sur les territoires nationalistes ; la plus célèbre est sans doute la « colonne Durruti », du nom de son commandant, Buenaventura Durruti. Par ailleurs, les républicains ont reconquis Minorque mais échoué à prendre le contrôle du reste des Baléares.

En octobre, Franco doit faire un choix stratégique : aux portes de la capitale, il préfère cependant détourner ses troupes au sud, vers Tolède pour aller sauver les insurgés assiégés dans l'Alcazar. Ceci laisse le temps aux madrilènes d'organiser la défense. Lorsque les nationalistes encerclent Madrid en novembre 1936, la défense est acharnée : chaque rue est défendue (avec le célèbre slogan de La Pasionaria, «¡No pasarán!»). Autour de la capitale, plusieurs opérations ont lieu en février et mars 1937, en particulier la Bataille du Jarama et la Bataille de Guadalajara. Malgré des pertes très lourdes, la ville tient bon et en mars 1937, les nationalistes doivent se rendre à l'évidence : la prise de Madrid a échoué.

Ils décident donc de s'occuper d'abord des poches de résistances républicaines que sont le Pays basque et les Asturies. Une première campagne se déroule autour de Bilbao, que les républicains ont entourée d'une « ceinture de fer » qui a contribué à ralentir les nationalistes, qui parviennent finalement à prendre la ville le 19 juin et à contrôler le reste de la province dans les jours suivants. En août, les combats se portent dans la région de Santander, qui tombe le 26 août. Les Asturies restent alors seules dans le nord de l'Espagne à rester sous contrôle de la République. Cette petite zone résiste longtemps mais doit capituler le 17 octobre, laissant ainsi les forces nationalistes entièrement maîtresses de la côte Atlantique.

Entre temps, les républicains se lancent dans d'autres offensives difficiles, en particulier à Brunete et à Belchite, mais ces combats meurtriers ne leur permettent qu'une progression limitée. Dans les derniers jours de l'année 1937, les troupes républicaines engagent le combat pour Teruel qu'elles parviennent à prendre lors de combats qui se déroulent dans des conditions très rudes pour les deux camps, notamment en raison du grand froid qui règne à Teruel cet hiver-là. Cette opération est toutefois contrecarrée et la ville est reprise par les nationalistes après moins d'un mois. Après la reprise de Teruel, l'armée nationaliste poursuit l'offensive et parvient à gagner la côte, le 6 avril, coupant ainsi le territoire contrôlé par les républicains. Ceux-ci essaient encore d'attaquer lors de la bataille de l'Èbre (à partir du 25 juillet 1938) mais c'est un nouvel échec : les républicains sont contraints de repasser l'Èbre au prix de pertes importantes. Les nationalistes en profitent pour couper totalement en deux la zone républicaine.

Dès lors, le sort du conflit est scellé : la Catalogne est conquise en février 1939. Dans la capitale, un soulèvement anarcho-socialiste démobilise la résistance : Madrid est conquise avec peu de combats. Le reste de l'Espagne est enlevé dans le mois, les derniers combats ayant eu lieu à Alicante. Le 1er avril 1939, Franco peut annoncer que « la guerre est finie ».

[modifier] Violences et exécutions

La guerre d'Espagne a été particulièrement violente, surtout lors des grandes batailles (Teruel, mais surtout bataille de l'Èbre). Mais la guerre a également été marquée par des tueries en dehors des combats à proprement parler. Il y a eu des exécutions, parfois sommaires, parfois organisées et même précédées de jugements hâtifs.

Lors de cette « révolution » des atrocités sont commises de part et d'autres. Bartolomé Bennassar explique ainsi :

« Il y eut bien, face à face, deux volontés d'extermination, l'une plus organisée, c'est vrai, l'autre plus instinctive, l'une et l'autre exacerbées[2] » 

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[modifier] En zone nationaliste

Les militaires fidèles au gouvernement sont les premières victimes partout où les rebelles prennent le pouvoir (hors de tout combat). Il s'ensuit le massacre des militants et sympatisants des syndicats et organisations de gauche à partir de listes établies à l'avance. Au fur et à mesure de la progression des troupes rebelles et de la prise des villes et villages au tout début de la guerre, les militants et sympatisants de la république sont systématiquement arrêtés, emprisonnés ou fusillés. Ce seront ainsi des dizaines de milliers de victimes qui seront fusillées sommairement[3]

Un des plus grands massacres collectifs a lieu les 14 et 15 août 1936 à Badajoz en Extremadure, où de nombreux miliciens désarmés sont sommairement fusillés, lorsque les nationalistes s'emparent de la ville. Ce massacre a été révélé pour la première fois par deux journalistes français et un journaliste portugais. Le bilan est à l'époque évalué à 2000 victimes, mais il est, selon Hugh Thomas, plus proche de 200[4].

Suite au ralliement de l'église catholique et des démocrates-chrétiens aux nationalistes (la croisade), les religieux ont participé activement à la dénonciation et à la répression des partisans républicains.[5]

La fin de la guerre n'a pas signifié pour autant le retour à la paix. Les exécutions se poursuivront les années suivantes manifestant la soif de vengeance des vainqueurs caractérisant le régime dictatorial pendant de longues années et la misère et la terreur pour les vaincus [6]. Les lettres de dénonciations sont tellement nombreuses que la prescription des délits politiques non dénoncés est ramenée de 15 à 2 ans dès janvier 1940 [7].

[modifier] En zone républicaine

Les massacres des opposants commencent dès le début de la rebéllion. L'appartenance sociale ou politique suffit la plupart du temps dans l'acte d'accusation pour justifier une exécution [8]. Ce fut le cas par exemple pour les officiers de la garnison de Lerida, les officiers de la base navale de Minorque et ceux de Carthagène. Ce fut aussi le cas pour les députés de droite pourchassés en zone républicaine et dont 24 sont exécutés.

Les prêtres et les religieuses sont parmi les autres principales victimes de ces tueries, notamment en Catalogne. D'après Antonio Montero, [9], 13 évêques, 4 184 prêtres, 2 365 moines et 283 religieuses ont été assassinés pendant cette période [10]. A partir du 23 août, des tribunaux populaires donnent un formalisme juridique aux exécutions. Des commissions d'épuration sont mises en place afin de recenser les suspects à partir de leurs antécédents sociopolitiques. En Asturies par exemple, elles dressent les listes des sympathisants des partis de droite dont les "plus chanceux" sont victimes d'expropriation [11].

Durant l'été 1936 [12], de 7 000 à 8 000 religieux (prêtres, nonnes) ainsi que 2 000 phalangistes sont massacrés en zone républicaine, hors de tout combat, sans que le gouvernement légal ne condamne un seul instant ces crimes commis par ses propres partisans des milices syndicales (« les patrouilles de l'aube ») et sans que cela soit en représailles de fusillade du camp adverse. Des actes d'une grande violence frapperont notamment les religieuses ou les jeunes filles des organisations catholiques tombées entre les mains des Républicains. La conséquence immédiate sera le ralliement de nombreux centristes catholiques aux militaires insurgés.

À Madrid, entre 1936 et 1939, selon Cesar Vidal près de 15 000 personnes auraient été fusillées [13]. Des exécutions sommaires massives ont lieu à partir notamment du 22 août 1936, coutant la vie à plusieurs anciens ministres de la république comme José Martinez de Velasco, Manuel Rico, Ramon Alvarez ainsi qu'à Melquíades Álvarez, chef du parti libéral-républicain et Fernando Primo de Rivera, frère du fondateur de la phalange. [14].

Les détenus politiques de Jaen transférés vers Madrid sont exécutés en cours de chemin. A Malaga, le 30 septembre, 130 personnes sont fusillées [15] [16].

Du 2 au 6 novembre 1936, cinq mille personnes sont fusillées à Paracuellos et Torrejon de Ardoz, et enterrées dans des fosses communes. Les victimes sont à la fois des détenus madrilènes évacués de la ville, des étudiants d'un collège catholique et les membres de familles aisées de la ville [17]. Les responsables seraient, selon certains historiens, Margarita Nelken, une députée socialiste, et Santiago Carrillo, lequel continue de nier le rôle qui lui est attribué dans ces massacres.

A partir de mars 1937, les victimes des massacres des républicains vont d'avantage concerner le camp républicain lui-même [18]. En affet, les tensions au sein même de l'Espagne républicaine conduiront à des affrontements internes sanglants (d’un côté anarchistes et communistes hétérodoxes, de l’autre le PSUC - parti inféodé à l'URSS stalinienne), qui conduiront à la chute de Barcelone. L'affrontement principal au sein du camp républicain a lieu en mai 1937 et abouti à l'écrasement par les armes du courant révolutionnaire. Ces conflits internes qui ont vu les partisans libertaires et ceux du Parti ouvrier d'unification marxiste (POUM) massacrés par des groupes d'intervention soviétiques soutenus par le NKVD expliquent pour une large part la dégradation de l'assise républicaine, incapable de reconquérir le terrain perdu sur les nationalistes.

[modifier] L'attitude des pays étrangers et les interventions

[modifier] La non-intervention de la France et du Royaume-Uni

En France, Léon Blum, de tout cœur avec les républicains reçoit une demande d'assistance le 20 juillet 1936 à laquelle il répond positivement, mais il doit faire marche arrière devant l'opposition de la droite, des radicaux (Édouard Herriot), du président modéré Albert Lebrun et du Royaume-Uni. Finalement, le choix est fait d'appliquer une politique de « non-intervention », seule notion permettant d'associer les Britanniques au règlement du conflit.

Côté britannique, le gouvernement de Neville Chamberlain et les élites britanniques voient l'Espagne comme un pays en pleine révolution « communiste » (les anglais refusent de se battre pour des "communistes espagnols"). De plus, tout est fait pour éviter un conflit avec les puissances totalitaires : on pense qu'en étant conciliant avec l'Allemagne, on peut arriver à s'entendre avec Hitler sur ses ambitions expansionnistes.

C'est dans ce contexte que Léon Blum propose le pacte de non-intervention, signé par la quasi-totalité des pays européens. Un comité est créé à Londres pour en définir les modalités. Chaque pays se voit chargé d'empêcher la livraison d'armes en Espagne : les Britanniques doivent assurer le respect d'un embargo sur les armes dans l'Atlantique, le France dans les Pyrénées, et l'Italie sur la côté méditerranéenne.

[modifier] La participation italienne

Affiche républicaine appelant à combattre l'invasion italienne
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Affiche républicaine appelant à combattre l'invasion italienne

L'aide italienne au camp nationaliste, limitée au début du conflit, devient massive dès la fin de l'année 1936. Elle se matérialise par des livraisons importantes de matériel (près de 700 avions et 950 chars) mais surtout par l'envoi de nombreux soldats. Le corps des volontaires italiens (CTV) atteint jusqu'à 50 000 hommes. Contrairement aux troupes allemandes, les Italiens sont bien intégrés dans les combats.

Mussolini semble envoyer ses troupes davantage dans le but de renforcer son rayonnement que par affinité idéologique avec les nationalistes, car même si le fascime partageait son inspiration socialiste avec Franco, celui-ci avait une connotation nettement catholique, que Mussolini n'avait pas. C'est ainsi l'occasion pour lui d'effectuer une propagande d'ampleur internationale. Il a aussi des intérêts économiques (les armes italiennes sont vendues aux nationalistes) et stratégiques (utopie d'une mainmise sur la Méditerranée).

[modifier] La participation allemande

L'Allemagne nazie participe au conflit aux côtés des nationalistes en engageant 10 000 hommes au plus fort du conflit, mais ce sont essentiellement des techniciens et instructeurs, peu de soldats. Les rares forces de combats sont limitées à quelques compagnies de chars et aux avions de la légion Condor. Hitler se sert de cette guerre pour essayer le nouveau matériel et y gagne aussi sur le plan économique : en effet, il a négocié en échange de son aide le contrôle des sociétés minières espagnoles. Parmi les faits marquants des envoyés allemands en Espagne, le bombardement sur des civils à Guernica préfigure les stratégies de la guerre totale à venir. Après cet événement, condamné par une bonne partie de la communauté internationale, l'aide allemande se réduit.

[modifier] Les autres aides aux nationalistes

Les nationalistes ont également obtenu l'aide du Portugal de Salazar qui a fourni une légion de 20 000 hommes ainsi que le renfort plus anecdotique des Irlandais de la Légion Saint-Patrick.

[modifier] La participation de l'Union Soviétique

L'URSS intervient en faveur des républicains, notamment par l'intermédiaire du Komintern, au nom de la lutte contre le fascisme. Staline livre de nombreuses armes modernes (chars et avions) en échange de l'or de la république, mais il envoie peu d'hommes (seulement 2 000, pour la plupart simples conseillers). Cependant, les livraisons sont irrégulières et l'acheminement difficile vers certaines régions. Après les accords de Munich, l'aide soviétique décroît rapidement.

Les Soviétiques encouragent et soutiennent également les Brigades Internationales et cherchent à éliminer les marxistes non staliniens (principalement en Catalogne) et les anarchistes.

Drapeau des Brigades Internationales
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Drapeau des Brigades Internationales

[modifier] Les Brigades internationales

Voir l'article détaillé Brigades internationales.

Aux côtés des républicains, des volontaires venus du monde entier, souvent des communistes, des marxistes, des socialistes ou des anarchistes, mais aussi des anti-fascistes plus modérés, se sont engagés dans des groupes qui ont pris le nom de Brigades internationales.

Avant même la constitution des Brigades internationales, des étrangers participèrent à la Colonne Durutti, par exemple Simone Weil.

[modifier] Conséquences de la Guerre civile

[modifier] Le bilan en victimes

Le chiffre des victimes reste difficile à quantifier. Les sources manquent parfois, soit qu'elles n'aient pas été constituées, soient qu'elles aient disparu. Quand elles existent, elles sont souvent manipulées ou accusées de l'être, et font donc encore parfois l'objet de controverse. Dans les deux camps, on a pu parler d'un million de morts (chiffre énorme pour un pays de 26 millions d'habitants), mais ce chiffre est largement considéré comme exagéré. Actuellement, les estimations les plus sérieuses varient entre 380 000 et 451 000 morts des conséquences directes de la guerre.

Les chiffres suivants[19] sont donc des estimations à prendre avec précautions :

  • 100 000 à 285 000 soldats morts au combat (pertes militaires directes)
  • 10 000 à 15 000 civils morts des bombardements
  • 40 000 à 200 000 exécutions en zone nationaliste
  • 20 000 à 86 000 exécutions en zone républicaine
  • 30 000 à 200 000 exécutions par le gouvernement franquiste entre 1939 et 1943

La seule bataille de l'Èbre aurait fait près de 60 000 victimes.

Il faut ajouter à ces chiffres la surmortalité due à la famine ou aux épidémies mais le chiffre de ces victimes (estimé à 330 000[20]) reste sujet à caution et difficile à établir.

[modifier] Réfugiés et exilés

La guerre a entraîné d'importants mouvements de population, souvent décidés dans la précipitation sans projet précis pour les personnes déplacées. Si certains de ces déplacements se sont faits à l'intérieur de l'Espagne, la guerre a surtout conduit des Espagnols à quitter leur pays, parfois de manière provisoire, souvent de manière définitive.
Les premiers mois, voire les premiers jours de la guerre voient le début de l'exode : depuis le Pays basque, des républicains quittent le pays pour la France ; en Catalogne, ce sont des personnes méfiantes voire hostiles envers les républicains qui partent, par bateau, vers Marseille ou vers l'Algérie. Par la suite, de nombreuses personnes, républicaines pour la plupart, ont quitté l'Espagne. Les destinations ont été variées, mais c'est la France qui a été la plus choisie, les trois autres grands pays d'exil ou de refuge étant le Royaume-Uni, le Mexique et l'URSS. En France même, ce sont les départements du Sud-Ouest, à proximité de l'Espagne, qui ont accueilli le plus de réfugiés, avec une forte immigration espagnole dans les villes de Bordeaux et de Toulouse, où résidaient déjà des Espagnols. Les autres départements de la côte Atlantique (Loire-Inférieure notamment) ont également été concernés, ainsi que le Massif central, les Bouches-du-Rhône et la région parisienne. L'accueil des arrivants a été très différent d'un endroit à l'autre : tantôt ils étaient bien reçus et faisaient même l'objet d'actions de solidarité, tantôt ils étaient regardés avec méfiance voire hostilité dans une France en crise marquée par certaines formes de xénophobie. Cette émigration vers la France a connu un mouvement d'accélération important au cours de la bataille de l'Èbre et dans les mois suivants, dans un mouvement appelé la retirada (retraite). En mars 1939, le nombre de réfugiés espagnols en France a été estimé à 440 000 personnes (d'après l'information de Valière au gouvernement français, 9 mars 1939). Devant un tel afflux, les autorités françaises se sont trouvées débordées, et certains de ces réfugiés se sont trouvé regroupés dans des camps de concentration (terme employé officiellement à l'époque). Cet épisode a eu un fort retentissement dans l'imaginaire des républicains espagnols, laissant le souvenir d'un pays peu ouvert aux républicains anti-fascistes.

Le départ d'Espagne de toutes ces personnes n'a pas toujours été définitif. Certains même, pendant la guerre, n'ont fait que passer par la France pour quitter le pays basque, occupé par les nationalistes, et rentrer par la Catalogne, encore tenue par les Républicains. Toutefois, la plupart de ceux qui ont quitté le pays n'y sont pas revenus avant la fin de la guerre civile. Certains réfugiés sont retournés dans l'Espagne franquiste, en particulier quand le régime s'est (légèrement) adouci, d'autres ont attendu la transition démocratique. En réalité, pour de nombreux républicains espagnols, l'insallation à l'étranger est devenue définitive, mais ces familles gardent le souvenir de la guerre civile.

En 1939-1940, beaucoup de républicains demandent à s'engager dans les bataillons étrangers de l'armée française, malgré la méfiance des officiers français envers ces "Rouges". Par la suite, ils sont nombreux à rejoindre la résistance française, les maquis (on parle de 60 000 maquisards espagnols dans le Sud-Ouest en 1944) et les Forces françaises libres. Lors de la libération de Paris, le premier détachement de l'armée Leclerc à entrer dans Paris est une section espagnole.

Parmi les figures de l'émigration républicaine, Jorge Semprún.

[modifier] Chronologie

[modifier] 1936

Situation en août/septembre 1936
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Situation en août/septembre 1936

[modifier] 1937

Situation en octobre 1937
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Situation en octobre 1937

[modifier] 1938

Situation en novembre 1938
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Situation en novembre 1938
  • 8 janvier : Prise de Teruel par les républicains.
  • 1er février : Franco forme son premier gouvernement.
  • 22 février : Reprise de Teruel par les franquistes.
  • 13 mars : La France rouvre ses frontières au transit d'armes vers la zone républicaine.
  • 5 avril : Le ministre socialiste Indalecio Prieto quitte le ministère de la défense sans avoir pu endiguer l'influence communiste et soviétique dans l'armée.
  • 15 avril : Les forces franquistes atteignent la Méditerranée et coupent l'Espagne républicaine en deux.
  • En juin, la France ferme à nouveau ses frontières avec l'Espagne républicaine.
  • 24 juillet : Dernière grande offensive républicaine sur l'Ebre.
  • Août : Nouvelle crise politique républicaine: le troisième gouvernement Negrin.
  • Octobre: Retrait des Brigades Internationales
  • 30 octobre : Contre-offensive franquiste sur l'Ebre.
  • 16 novembre : Les républicains repoussés sur l'autre rive de l'Ebre.
  • 23 décembre : Début de la campagne franquiste en Catalogne.

[modifier] 1939

[modifier] Citations

  • "La falsification historique consiste à attribuer la responsabilité de la défaite espagnole aux masses ouvrières, et non aux partis qui ont paralysé, ou purement et simplement écrasé, le mouvement révolutionnaire des masses. Les avocats du POUM contestent tout simplement le fait que les dirigeants portent quelque responsabilité que ce soit, afin d'éviter d'avoir à assumer leur propre responsabilité. Cette philosophie de l'impuissance, qui cherche à faire accepter les défaites comme de nécessaires anneaux dans la chaîne des développements cosmiques, est parfaitement incapable de poser, et se refuse à poser, la question du rôle de facteurs aussi concrets que les programmes, les partis, les personnalités qui furent les organisateurs de la défaite. Cette philosophie du fatalisme et de la prostration est diamétralement opposée au marxisme, théorie de l'action révolutionnaire." Léon Trotski in La révolution espagnole (1930-1940), textes présentés par Pierre Broué, Minuit, 1975.
  • "J'ai décrit notre armement ou plutôt notre manque d'armement, sur le front d'Aragon. Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent délibérement les armes de crainte qu'ils n'en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement, s'en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire ; en conséquence la grande offensive d'Aragon qui eût obligé Franco à se retirer de Bilbao et peut-être de Madrid, ne fut jamais déclenchée." George Orwell, Hommage à la Catalogne.
  • « Personne n'est mieux placé que moi pour savoir quels étaient vos soucis pendant la guerre et ce que les républicains espagnols vous doivent. Je n'ai jamais cessé en privé de rétablir les faits quand la malice ou l'ignorance tâchaient de défigurer la vérité ; je me demande si un jour je ne devrai pas le faire en public, de mon vivant, puisqu'un jour mes Mémoires se publieront après un voyage ultime. » Lettre de Juan Negrin à Léon Blum, février 1948, citée dans Léon Blum, chef de gouvernement, p. 372

[modifier] Notes et références

  1. Gaston Leval, Espagne libertaire - 36-39 (voir bibliographie ci-dessous).
  2. Bennassar, p. 110.
  3. Emilio Silva et Santiago Macías, Les fosses du franquisme, Calmann-Lévy, Paris, 2005 (ISBN 2702136273).
  4. Hugh Thomas, La guerre d'Espagne. Il se base sur l'enquête qu'il a lui-même mené sur place en 1959.
  5. prière de sourcer cette allégation
  6. Emilio Silva et Santiago Macías, Les fosses du franquisme, Calmann-Lévy, Paris, 2005 (ISBN 2702136273)
  7. Angel Palomino, Biographies croisées, Grancher, 2005, p. 264.
  8. Bartolomé Bennassar, "Franco", Perrin, 1995, p 121
  9. Antonio Montero, Historia de la persecución religiosa en España (1936-1939)
  10. Payne S. et Tusell J., p. 592-596.
  11. Bartolomé Bennassar, "Franco", Perrin, 1995, p 121-122
  12. D'après l'historien Guy Hermet
  13. Cesar Vidal, ibid
  14. Bartolomé Bennassar, "Franco", Perrin, 1995, p 120
  15. Bartolomé Bennassar, "Franco", Perrin, 1995, p 120
  16. Robert Brasillach, comme d'autres écrivains ou journalistes en reportage du côté nationaliste en Espagne, publia plusieurs récits d'atrocités commises dans le camp républicain, témoignant par exemple de l'extermination de familles entières, père, mère et enfants, et de l'exposition publique de leurs cadavres.
  17. Cesar Vidal, "Paracuellos le Katyn espagnol", la NRH, juillet-août 2006
  18. Guy Hermet, La tragédie espagnole dans "les collections de l'histoire", avril-juin 2006
  19. Chiffres donnés par Guy Hermet (La guerre d'Espagne), qui lui même se réfère à Gabriel Jackson et Hugh Thomas.
  20. David Martin Rubio, Ibid

[modifier] Bibliographie

[modifier] Répertoire bibliographique

  • Juan García-Durán, La Guerra civil española : fuentes, archivos, bibliografía y filmografía, Crítica, Barcelone, 1985. ISBN 84-7423-266-X.

[modifier] Témoignages et sources

  • Franz Borkenau, Spanish Cockpit, 1937. Éd. française Champ libre, 1979. ISBN 2-85184-108-4. Rapport sur les conflits sociaux et politiques en Espagne (1936-1937).
  • Robert Brasillach & Maurice Bardèche, Histoire de la guerre d'Espagne, réédité par Godefroy de Bouillon, 1995. ISBN 2-84191-010-5. l'un des rares témoignages de la guerre vu du côté nationaliste.
  • Juan Breá et Mary Low, Carnets de la guerre d'Espagne (Red Spanish notebook), Londres, 1937. Éd. française, Verticales, 1997. ISBN 2-84335-071-9. Un témoignage de deux artistes surréalistes engagés dans le P.O.U.M.
  • George Orwell, Hommage à la Catalogne, 1938. Récit de sa participation à la Guerre d'Espagne..
  • Antoine de Saint-Exupéry, « Écrits de circonstances : L'Espagne ensanglantée » in l'Intransigeant, août 1936 et « Madrid » in Paris Soir, juillet 1937.
  • Joaquin Maurin, Révolution et contre-révolution en Espagne, éditions Rieder, 1937.
  • Pablo Neruda, « J'avoue que j'ai vécu » dans L'Espagne au cœur, Denoël, 1978, ISBN 2070378225.
  • Abel Paz, Barcelone 1936, ISBN 2903383669. Récit autobiographique d'un anarchiste dans Barcelone et les collectivités catalanes, et points de vue critique sur les collaborations et le mouvement anarchiste espagnol de l'époque.
  • Antoine Gimenez & Les Giménologues, Les Fils de la Nuit - Souvenirs de la guerre d'Espagne, 2006 Edition L'Insomniaque & Les Giménologues.
  • Simone Weil, « Journal d’Espagne » et « Non-intervention généralisée » in Écrits historiques et politiques, Coll. Espoir, Paris, Gallimard, 1960.

[modifier] Études générales

  • (fr) Antony Beevor, « Guerre d'Espagne : vérités et mensonges », dans Le Point du 28/09/06, no 1776, p.114, [lire en ligne]
  • (fr) Antony Beevor, La guerre d'Espagne, traduit de l'anglais par Jean-François Sené, Calmann-Lévy, Paris.
  • Bartolomé Bennassar, La Guerre d'Espagne et ses lendemains, Perrin, Paris, 2004. (ISBN 2-262-02001-9).
    • Une recension de cet ouvrage est disponible ici
  • Pierre Broué et Émile Témime, La Révolution et la guerre d'Espagne, Minuit, 1961, rééd. 1996. ISBN 2-7073-0051-9.
  • Guy Hermet, La Guerre d'Espagne, Seuil, Paris, 1989. (ISBN 2-02-010646-9).
  • Jean Jour, (1937-....) La guerre d'Espagne en images, DL 02-12738. - 946.081 0222 (21) . - ISBN 2-912476-23-2
  • Jean-Philippe Luis, La Guerre d'Espagne, Milan, Toulouse, 2002. (ISBN 2-7459-0553-8). La synthèse la plus accessible.
  • Angel David Martin Rubio, Paz, piedad, Perdon… y verdad, la represion en la guerra civil (1997), Los mitos de la représion en la Guerra Civil (avec un prologue de Pio Moa), Madrid, Ed. Grafite, 2005
  • Pío Moa, La guerre d'Espagne, Tallandier, 2006, (ISBN 2-84734277-X).
  • Michel Papy, Les Espagnols et la guerre civile, Atlantica, Biarritz, 1999. (ISBN 2-84394-131-8).
  • Hugh Thomas, La Guerre d'Espagne, Robert Laffont, 1997, (ISBN 2-221-08559-0).
  • Pierre Vilar, La Guerre d'Espagne (1936-1939). 5e éd. PUF, Paris, 2002. (ISBN 2-13-053112-1). (Que sais-je ?)
  • Ricardo de la Cierva y de Hoces, Historia actualizada de la segunda república y la guerra de España : 1931-1939, Fénix, Tolède, 2003 (ISBN 84-88787-43-X)

[modifier] Études sur des aspects particuliers

  • Gaston Leval, Espagne libertaire - 36-39, publié en 1971, repris en 1983 par les Éditions du monde libertaire. Rééd. 2002 (ISBN 2-912339-21-9) Textes et illustrations disponibles aussi en ligne sur [1] Description des expériences des collectivités en Espagne.
  • Vernon Richards, Enseignement de la révolution espagnole, Arcatie, La Bussière, 1997. ISBN 2-909899-09-8. Point de vue critique et politique sur le mouvement anarchiste espagnol de l'époque.
  • Jean-François Berdah Épuration et répression politique en Espagne pendant la guerre d’Espagne et la post-guerre (1936-1945) (2003).
  • Pierre Renouvin et René Rémond (dir.), Léon Blum, chef de gouvernement. 1936-1937, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, coll. « Références », 1981 [1re éd. 1967]
  • Revue Bilan, Contre-révolution en Espagne, 10/18.
  • Pierre et Véronique Salou Olivares Les républicains espagnols au camp nazi de Mauthausen, Le devoir collectif de survivre, éditions Tirésias,2005 Disponible auprès de: edcnt@no-log.org
  • Les Collectivités d’Aragon Espagne 36-39 de Félix Carrasquer, mars 2003 Disponible auprès de: edcnt@no-log.org Description des expériences des collectivités en Espagne.
  • Frank Mintz, L'autogestion dans l'Espagne révolutionnaire, 1970 (republié en 1976), Paris, Maspéro
  • La CGT-SR et la révolution espagnole - De l’espoir à la désillusion - Juillet 1936-décembre 1937 de Jérémie Berthuin, Ed. CNT-RP Disponible auprès de: edcnt@no-log.org; Problèmes et critiques politiques, notamment la non-intervention française.
  • Angel David Martin Rubio, "le bilan des victimes de la guerre civile dans les deux camps", "La NRH", n°25, juillet-aout 2006
  • Cédric Dupont, Ils ont osé !, Espagne 1936-1939 : chroniques, témoignages, reportages… de l’époque juin 2002, ISSN 0184-1513 - ISBN 2-903013-83-7 Présentation de l'éditeur

[modifier] Œuvres de fiction

[modifier] Films

[modifier] Œuvres de fiction

[modifier] Documentaires

  • Un autre futur (en 2 volumes vidéo) : « L'Espagne rouge et noir » et « Contre vents et marées » de Richard Prost, Les films du village.
  • Caudillo 1975-1977. Film documentaire de Basilio Martín Patino.
  • Diego (vidéo) : documentaire/interview d'un militant anarchiste (Abel Paz) ayant vécu l'insurrection révolutionnaire espagnole
  • J'en garde la trace, (la Bataille de l'Ebre) novembre 2004. Film documentaire de Neus Viala, en version française et en version catalane DVCAM. Existe en DVD et VHS. Production et diffusion : Cultures et Communication ([2])
  • Journal de Rivesaltes 1941-1942 de Jacqueline Veuve, 1997.
  • No Pasarán, Album Souvenir 2003. Film documentaire de Henri-François Imbert.
  • Spanien! (Espagne!) 1973. Film documentaire de Peter Nestler.
  • Unversöhnliche Erinnerungen 1979. Film documentaire de Klaus Volkenborn, Johann Feindt et Karl Siebig.
  • Victoire de la vie 1937. Film documentaire de Henri Cartier-Bresson. Produit par la centrale sanitaire internationale. 112 mn. Noir et blanc. Film sur l'entraide médicale au service de l'espagne républicaine assaillie par les troupes du Général Franco. (Mk2 Editions, 2006)
  • L'Espagne vivra 1938. Film documentaire d'Henri Cartier-Bresson. Produit par le Secours populaire de France et des Colonies. 43 mn. Noir et Blanc. Second documentaire de HCB sur la Guerre d'Espagne. (Mk2 Editions, 2006)
  • Mourir à Madrid 1963. Film documentaire de Frédéric Rossif. 85 mn. Noir et blanc. Produit par Nicole Stéphane.

[modifier] Photographie

[modifier] Œuvres d'art

[modifier] Liens externes

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