Albert Lebrun
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Président de la République française |
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Albert Lebrun 15e président de la République |
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Élu le | 10 mai 1932 ré-élu le 5 avril 1939 |
Présidence | 10 mai 1932 10 mai 1939 et 10 mai 1939 11 juillet 1940 |
Prédécesseur | Paul Doumer |
Successeur | Vincent Auriol, indirectement |
Naissance | 29 août 1871 à Mercy-le-Haut (Meurthe-et-Moselle) |
Décès | 6 mars 1950 à Paris |
Nature du décès | Mort naturelle |
Troisième République |
Albert Lebrun, né à Mercy-le-Haut (Meurthe-et-Moselle) le 29 août 1871 et mort à Paris XVIe le 6 mars 1950, est un homme d'Etat français.
Fils d'un agriculteur, maire de son petit village, Albert Lebrun, remarqué par son instituteur, part faire ses études au lycée de Nancy. Brillant élève, il récolte de nombreux prix et entre à l'École Polytechnique (Promotion X 1890), avant de sortir également premier de l'École des Mines en 1896.
Ingénieur des mines à Vesoul, puis à Nancy, il épouse Marguerite Nivoit, fille du futur directeur de l'école des mines, en 1902 et a deux enfants. Élu, en 1898, conseiller général d'Audun-le-Roman puis député de Briey en 1900, le plus jeune de France, battant ensuite François de Wendel, il devient, en 1906, président du conseil général de Meurthe-et-Moselle jusqu'en 1932. Député de Briey de 1900 à 1920 (avec une interruption pour partir au front à Verdun comme commandant d'artillerie en août 1914), puis sénateur de 1920 à 1932, il préside dans les deux chambres d'importantes commissions.
Membre de l'Alliance républicaine démocratique, souvent classé à tort comme appartenant à la gauche démocratique, Albert Lebrun est un modéré de droite, ouvert aux revendications sociales mais inquiet des menées révolutionnaires. Catholique pratiquant, il vote la loi de séparation de l'Église et de l'État mais s'oppose à ses mesures les plus répressives. Marqué par la guerre de 1914-1918, il demande, sans violence mais résolument, que l'Allemagne paie ses dettes.
Nommé ministre des Colonies à quarante ans dans les gouvernements Caillaux, Poincaré et Doumergue (1911-1914), Albert Lebrun se passionne pour le monde des colonies dont il reste l'un des référents dans l'entre-deux-guerres. Il joue un rôle important dans la crise d'Agadir en 1911. Ministre de la Guerre quelques jours en janvier 1913, il participe activement à la reconstruction de la France, en 1918-1919, comme ministre du Blocus et des régions libérées dans les gouvernements Clemenceau, mettant en œuvre son goût prononcé pour l'économie et sa vocation première d'ingénieur.
Dans les années 1920, il représente la France à la Société des Nations. Président de la caisse d'amortissement de 1926 à 1931, il participe avec son ami et compatriote lorrain Raymond Poincaré au redressement du franc. Il préside également le conseil d'administration de l'Office national des mutilés et réformés de guerre.
Il est élu président du Sénat en 1931 puis, le 10 mai 1932, après l'assassinat de Paul Doumer, est élu président de la République, et réélu le 5 avril 1939. Pendant ces années, il est obligé de subir la fonction présidentielle qui lui laisse peu de marge de manœuvre pour intervenir dans le débat politique. Il voit monter le péril allemand et soutient les propositions de réforme. En 1934, pour surmonter la crise du 6 février, il nomme l'ancien président de la République Gaston Doumergue à la présidence du Conseil. En 1936, opposé au Front populaire, il accepte néanmoins de nommer le chef de la majorité, Léon Blum, à la présidence du Conseil.
En 1940, avec Paul Reynaud, il est partisan du départ pour l'Afrique du Nord et est opposé à l'armistice. Il est cependant conduit, devant le courant majoritaire, à appeler le maréchal Pétain à la présidence du Conseil et le met en garde, en vain, contre l'influence néfaste de Pierre Laval. Il refuse de démissionner, obligeant ainsi Pétain à le contourner par le vote des pleins pouvoirs, le 10 juillet 1940, qui l'écarte du pouvoir. Il se retire alors à Vizille (Isère) chez son gendre, Jean Freysselinard. Placé en résidence surveillée par les Italiens, ces derniers, au moment de quitter la région, lui conseillent sans succès de partir car les Allemands vont venir les remplacer. Il est alors brièvement enlevé par la Gestapo et envoyé en Autriche de septembre à octobre 1943, où il retrouve de nombreux hommes politiques également pris en otage. Lorsque sa santé se dégrade il est renvoyé en France. En 1945, il demande en vain à transmettre le pouvoir aux nouvelles autorités, en tant que président de la République élu jusqu'en 1946, et meurt en 1950. Des funérailles nationales à Notre-Dame de Paris sont organisées et il est inhumé dans le cimetière de Mercy-le-Haut.
De tempérament très émotif il fondit en larmes, dit-on, en apprenant les événements du 6 février 1934. Une féroce caricature de Sennep rappelle cet épisode, à la suite duquel il fut surnommé « le sot pleureur ». Cette réputation de faiblesse nuisit grandement à se crédibilité quand il voulut en 1940 s'opposer à l'Armistice. De Gaulle, d'ailleurs, ne manquait pas d'exprimer son mépris à l'égard de Lebrun, considérant qu'il n'avait pas été à la hauteur des événements, qu'il était représentatif de l'insipidité de la plupart des dirigeants des années 30.
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