Georges Bernanos
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Georges Bernanos est un écrivain français né le 20 février 1888 à Paris, décédé le 5 juillet 1948 à Neuilly-sur-Seine.
Il passe sa jeunesse à Fressin en Artois où il rédige jusqu'en 1924 ses romans. Choqué par les reculades sans vision du Royaume Uni et de la France culminant au moment des accords de Munich, il s'exile au Brésil. Il meurt en laissant le manuscrit d'un dernier livre, posthume : La France contre les robots..
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[modifier] Biographie
[modifier] Formation
Son père est un artisan et sa mère, pieuse, femme de chambre chez le châtelain. Il garde de son éducation une conviction catholique et monarchiste et concevra toute sa vie une admiration sans faille pour le fondateur du journal "La Libre parole", Edouard Drumont.
[modifier] Combattant de 1914
Catholique fervent, nationaliste, il milite très jeune dans les rangs de l'Action française. Réformé il décide tout même de participer à la grande guerre en se portant volontaire dans le 6ème regiment de dragons ( cavalerie), Brave il sera victime de nombreuses blessures.
[modifier] Premières œuvres
Après la guerre, il travaille dans une compagnie d'assurances mais le succès de son premier roman, Sous le soleil de Satan, en 1926, l'incite à entrer dans la carrière littéraire. Ayant épousé en 1917 Jeanne Talbert d'Arc, lointaine descendante d'un frère de Jeanne d'Arc, il mène alors une vie matérielle difficile et instable dans laquelle il entraîne sa famille de six enfants et son épouse à la santé fragile. Il écrit en dix ans l'essentiel de son œuvre romanesque où s'expriment ses hantises : les péchés de l'humanité, les forces du mal face à l'aspiration, à la sainteté et à la grâce.
[modifier] Le Journal d'un curé de campagne
En 1936 paraît Le Journal d'un curé de campagne, qui sera couronné par le Grand prix du roman de l'Académie française, puis adapté au cinéma sous le même titre par Robert Bresson (1950).
[modifier] Suite des combats
Installé aux Baléares, il assiste au début de la guerre d'Espagne et prend parti contre les franquistes dans Les Grands Cimetières sous la lune, qui consacre sa rupture publique avec ses anciens amis de l'Action française, celle avec Maurras datant de plusieurs années mais elle était demeurée secrète. Bernanos reprochait en effet au fondateur de l'Action Française la perfidie de sa pensée, selon laquelle les exactions et les massacres perpétrés par les phalangistes se faisaient au nom du Christ. Exilé au Brésil à partir de 1938, il s'éloigne du roman et publie de nombreux essais et écrits de combat dans lesquels l'influence de Péguy se fait sentir. Pendant la Seconde Guerre mondiale il soutient la Résistance et l'action de la France libre dans de nombreux articles de presse où éclate son talent de polémiste et de pamphlétaire.
En 1939 ses trois fils reviennent du Brésil pour etre incorporés dans l'armée française.
[modifier] La Libération
Il continue sa vie errante après la Libération et se fixe en Tunisie.
Le Général de Gaulle l'invite à revenir en France, où il veut le placer y compris au gouvernement ou à l'Académie. Il revient, mais, malade et n'ayant pas l'échine souple, restera en marge.
[modifier] Dialogues des Carmélites
Bernanos rédigea quelque temps avant sa mort un scénario cinématographique adapté du récit La dernière à l'échafaud de Gertrud von Le Fort, lui-même inspiré de l'histoire véridique de carmélites guillotinées sur la place du Trône, appelées les Carmélites de Compiègne, en y ajoutant le personnage fictif de Blanche de La Force (translittération de G. von Le Fort). Ce scénario, intitulé Les Dialogues des Carmélites est devenu le livret de l'opéra du même nom du compositeur Francis Poulenc, créé en 1957, puis a servi de base au film du Père Bruckberger, en 1960. Il a aussi été adapté au théâtre. Bernanos y traite de la question de la Grâce, de la peur, du martyr.
[modifier] Polémiste isolé
Aussi isolé - en tout cas en France - qu'un Don Quichotte, il avait dénoncé les trahisons aussi bien dans le sens autoritaire et agricole de l'État français que la technique dans ce qu'elle avait de liberticide. Ses essais traduisent par ailleurs un goût de l'amour physique et conjugal qu'on ne reverra ensuite que chez Jacques de Bourbon Busset.
Sur la question de l'antisémitisme, il est essentiel de ne pas se contenter de lire les textes de combat publiés essentiellement dans les années 1930 qui peuvent choquer mais de lire l'étonnante lettre qu'il écrit en 1945 sur l'antisémitisme et lui, dans laquelle on trouve la fameuse phrase : "Hitler a déshonoré l'antisémitisme".
[modifier] Style
Le mot Imbéciles (au pluriel) revient souvent sous la plume de Bernanos dans ses essais. Par cette injure fraternelle, il manifestait sa « pitié » pour « les petits cancres de la nouvelle génération réaliste » (les néo-maurrassiens des années 30), et, plus tard, pour « les affreux cuistres bourgeois de gauche » (les communistes et les démocrates-chrétiens), mais aussi pour tous ceux chez qui la propagande des media, le manque de courage personnel et la manipulation par des abstractions excessives avaient fini par remplacer l'expérience humaine réelle et concrète.
Son style ne peut être qualifié de « parlé », bien qu'il s'adresse souvent à un lecteur imaginaire. Ample et passionné (ses pages sur le Brésil ou sur Hitler ne peuvent laisser indifférent), sa lecture nécessite toutefois une profonde connaissance de l'histoire de France.
Bernanos situe souvent l'action de ses romans dans les villages de son Artois natal, en en faisant ressortir les traits sombres. La figure du prêtre catholique est très présente dans son œuvre, et est parfois le personnage central, comme dans Le Journal d'un curé de campagne. Autour de lui gravitent les notables locaux (châtelains nobles ou bourgeois), les petits commerçants, et les paysans. Bernanos fouille la psychologie de ses personnages et fait ressortir leur âme en tant que siège du combat entre le Bien et le Mal. Il n'hésite pas à faire parfois appel au divin et au surnaturel. Jamais de réelle diabolisation chez lui, mais au contraire, comme chez Mauriac, un souci de comprendre ce qui se passe dans l'âme humaine derrière les apparences.
[modifier] Citations
- L'optimisme est une fausse espérance à l'usage des lâches et des imbéciles. L'espérance, est une vertu, virtus, une détermination héroïque de l'âme. La plus haute forme de l'espérance, c'est le désespoir surmonté.
- Etre d'avant garde c'est savoir ce qui est mort; etre d'arrière garde c'est l'aimer encore.
- On n'attend pas l'avenir comme on attend un train: on le fait.
[modifier] Bibliographie
- Hans Urs von Balthasar. Le chrétien Bernanos. Traduit de l’allemand par Maurice de Gandillac. Paris, Seuil, 1956.
- Cahiers de l'Herne. Bernanos. Paris, Pierre Belfond, 1967. Cahier dirigé par Dominique de Roux, avec des textes de Thomas Molnar, Michel Estève et al.
[modifier] Œuvres
[modifier] Romans
- Sous le soleil de Satan, Plon, 1926
- L'imposture, Plon, 1927
- La joie, la Revue universelle, 1928, puis Plon, 1929
- Un crime, Plon, 1935
- Journal d'un curé de campagne, la Revue hebdomadaire, 1935-1936, puis Plon, 1936
- Nouvelle Histoire de Mouchette, Plon, 1937
- Monsieur Ouine, Rio de Janeiro, 1943, puis Plon, 1946
- Les Dialogues des carmélites, Seuil, 1949
- Un mauvais rêve, Plon, 1950
[modifier] Essais
- La Grande peur des bien-pensants, Grasset, 1931
- Les Grands Cimetières sous la Lune, Plon, 1938
- Scandale de la vérité, Gallimard, 1939
- La France contre les robots, Rio de Janeiro, 1944, puis Laffont, 1947
- Les Enfants humiliés
[modifier] Recueils d'articles
[modifier] Biographie
- Jean Bothorel, Bernanos, le Mal pensant (Grasset, 1998)
Joseph Jurt, « [Georges Bernanos] Une parole prophétique dans le champ littéraire », Europe, n°789-790, janvier – février 1995, p. 75-88.
Joseph Jurt, Les attitudes politiques de Georges Bernanos jusqu'en 1931, Fribourg, Editions Universitaires, 1968, 359 p.
[modifier] Liens externes
Georges Bernanos, la guerre, Satan, la critique [1]
Georges Bernanos au Brésil: 1938-1945 [2]
“ Le plus grand, le plus profond, le plus douloureux désir de mon coeur en ce qui me regarde c’est de vous revoir tous, de revoir votre pays, de reposer dans cette terre où j’ai tant souffert et tant espéré pour la France, d’y attendre la résurrection, comme j’y ai attendu la victoire. ”
Musée Georges Bernanos à Barbacena, État de Minas Gerais, Brésil [3]
*http://www.diplomatie.gouv.fr/label_france/FRANCE/LETTRES/bernanos/bernanos.html Bernanos]
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