Indalecio Prieto

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Indalecio Prieto (1883-1962) était un homme politique espagnol, ministre durant la seconde république et la guerre civile, chef du Parti socialiste (PSOE) de 1937 à 1962.

[modifier] Biographie

Indalecio Prieto est né à Bilbao le 30 avril 1883.

Son père décède alors qu'il n'a que six ans. Élevé dans une extrême pauvreté, encore enfant il vend des journaux dans les rues pour subvenir aux besoins de sa famille.

En 1899, agé de 16 ans il adhère au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et quatre ans plus tard, participe à la fondation de la ligue des jeunesses socialistes .

Journaliste en 1911, Prieto devient le premier socialiste élu dans un conseil provincial.

Durant la Première Guerre mondiale, il devient le chef du PSOE au Pays basque et en 1917, participe à des grèves insurrectionnelles revendiquant la fin de la Monarchie, la constitution d'un gouvernement républicain provisoire, des élections et la lutte contre l'inflation.

Lorsque la répression s'abat sur les grévistes dont certains comme Francisco Largo Caballero sont condamnés à la prison à vie, Prieto a juste le temps de s'enfuir en France.

Il ne revient qu'en 1918 et est élu aux Cortes.

Après le coup d'État de Miguel Primo de Rivera en septembre 1923, la constituion est suspendue, la loi martiale et la censure établies.

Si certains membres du PSOE comme Francisco Largo Caballero avaient proposé de collaborer avec le nouveau régime, ce n'est pas le cas de Prieto qui constitue une opposition d'extrême gauche contre le régime dictatorial.

Quand Largo Cabellero rejoint le Conseil d'État de Primo de Rivera et accepte que l'Union générale des travailleurs (Union General de Trabajadores-UGT) devienne le syndical officiel aux dépens de l'anarchiste CNT (Confédération nationale des travailleurs), Prieto prend à parti verbalement et violemment son ancien camarade, le gratifiant en termes peu élogieux (il le traite de fou et d'imbécile). Largo Cabalero n'est pas en reste, niant les convictions socialistes de Prieto.

En août 1930, Prieto est au cœur du Pacte de San Sebastian qui aboutit à la constitution d'une coalition républicaine. Il se réconcilie alors avec Francisco Largo Caballero qui lui apporte son soutien.

Après le départ en exil d'Alphonse XIII en avril 1931, Prieto devint ministre des finances dans le gouvernement républicain dirigé par Niceto Alcala Zamora. Il dut faire face immédiatement à une crise économique alors que les grandes fortunes d'Espagne plaçaient leurs économies en lieu sûr, c'est-à-dire à l'étranger.

En décembre 1931, Manuel Azaña succéda à Niceto Alcala Zamora à la direction du gouvernement et Prieto fut nommé ministre des travaux publics. C'est à ce poste qu'il relance les grands travaux, notamment les projets de barrages hydro-électriques initiés sous Miguel Primo de Rivera.

En 1933, le gouvernement est attaqué sur sa gauche qui l'accuse de n'être pas assez radical. La révolte anarcho-syndicaliste de Casas Viejas en janvier est matée dans le sang par la Garde civile (14 prisonniers exécutés). Le gouvernement est alors désavoué par sa propre majorité aux Cortes.

En septembre 1933, c'est la chute de Manuel Azaña avec le départ du gouvernement de Prieto et des membres du Parti socialiste.

En octobre 1933, la coalition républicaine est dissoute.

En novembre 1933, les élections donnent une large victoire aux conservateurs catholiques de la CEDA. Mais c'est sous la pression des socialistes et des menaces insurrectionnelles des syndicats anarchistes que José María Gil-Robles, le chef de la CEDA, est empêché par le président de la République de former un nouveau gouvernement. C'est le radical Alejandro Lerroux qui est appelé à former un gouvernement centriste avec une participation minoritaire de la CEDA.

En janvier 1936, Prieto et Manuel Azaña établissent une nouvelle coalition de gauche en vue des élections législatives du 16 février 1936. Ce Front populaire espagnol, regroupant PSOE, communistes et républicains de gauche, remporte de peu l'élection (34,3% des suffrages) devant la coalition de droite emmené par la CEDA (33,2% des voix). Néanmoins, en terme de sièges aux Cortes, c'est un raz-de-marée en faveur de la gauche (263 sièges sur un total de 473).

Au programme du Front populaire figuraient notamment la restauration de l'autonomie de la Catalogne, l'amnistie des prisonniers politiques, et une grande réforme agraire.

Le nouveau premier ministre est alors José Giral (qui n'est pas socialiste).

Après le début de la guerre civile espagnole en juillet 1936, Prieto appela à la nomination de Francisco Largo Caballero au poste de Premier ministre, ce qui advint.

De septembre 1936 à mai 1937, Prieto fut ministre de l'air et de la marine dans le gouvernement de Largo Caballero.

De mai 1937 à mars 1938, il fut ministre de la défense nationale dans le gouvernement républicain de Juan Negrín.

Bien que chef du Parti socialiste, Prieto est exclu du gouvernement en avril 1938 alors que les communistes vampirisent tout l'espace politique de la gauche, contrôlent les jeunesses socialistes et s'opposent aux anarchistes.

En mars 1939, à la défaite des armées républicaines, Prieto quitte l'Espagne pour le Mexique où il dirige le PSOE en exil jusqu'à sa mort d'une crise cardiaque le 11 février 1962.