Renaissance française
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Vous avez de La Renaissance apparut en France avec un retard important par rapport à l'Italie, dont la raison principale était la poursuite de la guerre de Cent Ans jusqu'en 1453, en même 1477 (bataille de Nancy), alors que le processus de renaissance artistique était amorcé dès le XVe siècle au moins en Italie et dans de nombreuses régions d'Europe (Flandres, Rhénanie, Alsace, Portugal…).
Comme en Italie, ses traits caractéristiques furent la soif de vivre, la confiance en l'homme, l'appétit du savoir, l'esprit de libre examen. Ce mouvement remit en cause les mentalités du Moyen Âge et rechercha de nouvelles formes de vie et de civilisation. En effet, les possibilités de diffusion de l'information par l'imprimerie, et la découverte d'un nouveau monde au-delà de l'Atlantique, modifièrent profondément la vision du monde des hommes de cette époque.
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[modifier] Origines et spécificités françaises
Les historiens ont souvent considéré comme point de départ de ce mouvement en France, le début des Guerres d'Italie (1515), tandis que sa fin est marquée par la signature de l'Édit de Nantes (1598). Ce fut en effet la renaissance en Italie qui provoqua un mouvement similaire en France.
Dans une vision très orientée sur le rôle du souverain français, on voit en effet que l'un des déclencheurs de la Renaissance en France fut le fait que c'était le roi François Ier qui invita des artistes italiens pour concevoir ses résidences royales dans le Val de Loire.
Néanmoins, des foyers de renaissance existaient auparavant dans d'autres régions.
La Renaissance française eut des traits spécifiques par rapport aux mouvements qui eurent lieu dans les autres pays européens. Tout d'abord, elle s'effectua sous l'influence directe de la Renaissance italienne : les conceptions des Français sur l'art de vivre et de penser se modifièrent grâce au contact avec l'œuvre des Italiens au cours des Guerres d'Italie. Ensuite, les forces du mouvement français furent agitées, dans une très grande mesure, par l'aristocratie et non seulement par la bourgeoisie.
Les contemporains, pris d'un enthousiasme sans bornes pour le renouvellement dans tous les domaines, appelèrent leur œuvre «guerre contre l'ignorance», «âge d'or», etc. Ils remirent en cause certains traits de la culture médiévale.
Néanmoins, tout ce qui eut lieu au XVIe siècle est la continuité des processus des siècles précédents, en particulier le résultat d'acquis dans de nombreux domaines de la connaissance : relevés des missionnaires et explorateurs (botanique, cartographie…), techniques de positionnement et de navigation… En France, ces nouveautés ne se firent sentir que dès la deuxième moitié du XVIe siècle.
La recherche de nouvelles formes de vie et de civilisation s'inspira des textes antiques, grecs et latins, dont la redécouverte avait commencé bien avant le XVIe siècle (voir Renaissance du XIIe siècle. Le respect pour la pensée et la sagesse antiques est gardé vivant tout le long du siècle.
[modifier] Renforcement de la monarchie : la souveraineté
En France, la Renaissance eut ceci de spécifique que, après le règne centralisateur de Louis XI, le pouvoir du roi s'accentua sur ses vassaux. On passa progressivement d'un régime de suzeraineté à un régime de souveraineté.
En fait, l'évolution des techniques de guerre eut une influence indirecte sur ce changement. La défense des châteaux forts devint progressivement inefficace du fait de l'invention de nouvelles armes de guerre à plus longue portée (bombarde), de sorte qu'il fallut imaginer de nouveaux systèmes défensifs. L'inefficacité de l'armée française pendant certains épisodes de la guerre de Cent Ans (bataille d'Azincourt, 1415, notamment) fut révélatrice de ce changement.
Les seigneurs féodaux dont les « privilèges » dans la société médiévale étaient compensés par leur responsabilité sur la population environnante en cas d'agression de la communauté locale, n'eurent plus le même rôle. Ils prirent des responsabilités militaires au niveau « national » (et non plus local (en langage moderne), conservant néanmoins leurs privilèges.
La hiérarchie des suzerainetés s'en trouva bouleversée. Il fallut donc redéfinir les responsabilités réciproques du monarque, devenu le garant de la sécurité du pays unifié. Le principal théoricien de la définition du principe de souveraineté est Jean Bodin.
François Ier fut ainsi l'un des premiers monarques français, au sens propre du terme (dans le système féodal, les rois étaient suzerains de leurs vassaux, qui prêtaient serment d'allégeance). On ne vit apparaître l'absolutisme, à proprement parler, qu'avec Henri IV, dont les responsabilités furent accrues à la suite de l'édit de Nantes (1598), et surtout avec Louis XIII (sous l'influence très forte de Richelieu), et avec Louis XIV, qui fut appuyé sur ce point par Bossuet.
[modifier] Architecture
La manifestation la plus évidente de la Renaissance en France fut l'édification de châteaux résidentiels dans le Val de Loire. Les prémices étaient constituées par des châteaux dans un style prérenaissance construits dans le Berry, près de Bourges (capitale du roi Charles VI, proche de l'actuelle route Jacques-Cœur), alors que le nord de la France n'était pas encore totalement remis des séquelles de la guerre de Cent Ans.
Les plus grands châteaux 'Renaissance' furent construits en Touraine. Les principaux protagonistes en furent les rois Charles VIII, Louis XII, François Ier. La duchesse Anne de Bretagne joua aussi un très grand rôle...
L'architecture de ces châteaux tranche avec celle des châteaux forts construits à partir du XIe siècle. On voit, à Blois par exemple, une transition entre le "gothique" tardif et le style Renaissance. Le château de Chambord, et les autres châteaux construits ultérieurement, notamment ceux de la deuxième renaissance, ont une unité de style.
François Ier fit appel à des artistes italiens pour la construction de ces châteaux : Chambord aurait été conçu par Bernabei Domenico da Cortona.
Voir : Architecture de la Renaissance
[modifier] Langue
C'est d'ailleurs de cette région du Val de Loire que sont originaires plusieurs des premiers grands écrivains en langue française.
Le roi François Ier s'installa ensuite à Fontainebleau, où il transféra la bibliothèque royale. François Ier œuvra beaucoup pour la langue française : en 1539, il signa l'édit de Villers-Cotterêts, qui donna à la langue française son statut de langue du droit et de l'administration. L'un des traits les plus caractéristiques de la renaissance en France, et des plus durables, est l'apparition du français comme langue officielle, statut accordé par le souverain. Pourtant, l'immense majorité de la population, surtout dans les provinces, continuait de parler des dialectes (picard, normand…).
Voir :
[modifier] Éducation
L'université de Paris, bien qu'ayant gardé le prestige qu'elle avait acquis au XIIIe siècle (Thomas d'Aquin), était en retard par rapport au mouvement de renaissance d'autres universités européennes : notamment Salamanque, Louvain,... Le renouveau fut effectif dans les années 1530, lorsqu'on sentit alors l'effervescence intellectuelle se manifester.
Paris était alors la principale ville universitaire d'Europe, avec de nombreux collèges (environ 80).
Ignace de Loyola décida de se former à l'université de Paris, essentiellement en raison du prestige que cette université conservait en Europe, mais aussi en raison d'une plus grande tolérance.
François Xavier, disciple d'Ignace de Loyola, avait été lui aussi formé à l'université de Paris.
Les Jésuites reprirent cette tradition de l'éducation, en respectant le legs qu'avait laissé Thomas d'Aquin : Pierre Favre était un helléniste, et connaissait très bien la philosophie scolastique, ainsi que la philosophie d'Aristote.
Voir :
[modifier] Peinture
La peinture française fut, en France davantage qu'en Italie, portée par le mouvement d'édification des châteaux impulsé par les princes.
Voir : Peintres français du XVIe siècle
[modifier] Grandes découvertes
La participation de la France aux grandes découvertes s'est faite, pour les raisons que l'on a évoquées, avec retard par rapport aux pays du sud de l'Europe.
Alors que le Portugal avait implanté une première colonie en Afrique du Nord dès 1415, et s'était lancé dans des explorations autour de l'Afrique, alors que les navigateurs espagnols avaient atteint l'Amérique du centre et du sud avant la fin du XVe siècle, la France attendit l'année 1534 pour envoyer une expédition vers l'Amérique : Jacques Cartier découvrit une nouvelle France (Canada).
Voir aussi : Grandes découvertes
[modifier] Art de vivre
L'époque de la Renaissance correspond à un renouvellement profond de la manière de vivre :
- On vit apparaître dans toute l'Europe, à la suite des grandes découvertes, de nouveaux fruits et légumes,
- La gastronomie évolua progressivement.
- Les habitudes vestimentaires changèrent également.
On peut faire remonter à la Renaissance la tradition de l'art de vivre à la française, qui fait la réputation de la France dans le monde, encore aujourd'hui, et lui vaut des revenus touristiques confortables.
[modifier] Voir aussi
- Renaissance
- Renaissance en Italie ; Quattrocento ; Cinquecento
- Culture française
- Histoire du français
- Jean Delumeau
[modifier] Bibliographie
- Une histoire de la Renaissance', Jean Delumeau, Perrin, 1999, ISBN 2-262-01288-1
- La France de la Renaissance, ouvrage collectif regroupant les meilleurs historiens, France Loisirs, août 1998, ISBN 2-7441-1743-9
- La France médiévale, ouvrage collectif d'une équipe d'historiens, d'universitaires et de médiévistes réputés, France Loisirs, août 1997, imprimé en Italie, 2-7441-0884-7
- Atlas de la civilisation occidentale, généalogie de l'Europe, sous le direction de Pierre Lamaison, mai 1995, ISBN 2-7242-8528-X
- Le grand livre des explorateurs et des explorations, sous la direction de Michel Gavet-Imbert et Perrine Cambounac, préface de Paul-Émile Victor, France Loisirs, 1991,
- Bourges, l'Histoire et l'Art, texte de Jean Favière, éditions La goélette, 1996, ISBN 2-906 880-40-X,
- La civilisation de l'Europe et la Renaissance, John Hale, Perrin, 1998 pour la traduction française. ISBN 2-262-01471-X
- Atlas historique Nathan
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