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Inflation - Wikipédia

Inflation

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On appelle inflation une hausse persistante, générale, et auto-entretenue des prix des biens et services. Elle est généralement mesurée par l’Indice des prix à la consommation (IPC).

Estimation du taux d'inflation dans le monde en 2005
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Estimation du taux d'inflation dans le monde en 2005

Sommaire

[modifier] Questions de vocabulaire

L'inflation est une hausse généralisée et persistante (donc cumulative) du niveau général des prix, se répercutant sur les anticipations des agents économiques. Il peut y avoir hausse des prix sans inflation, lorsque cette hausse est subite et de faible durée, n'affectant pas durablement les anticipations.

La stabilité des prix décrit la situation où la hausse des prix est durablement très faible ou nulle, n’influençant donc pas les décisions des agents économiques.

La déflation est le contraire de l'inflation. C'est donc un phénomène durable (on dit aussi auto-entretenu) et généralisé de baisse des prix, qui modifie les anticipations des agents économiques. Comme le phénomène historiquement le plus fréquent (du moins dans la période contemporaine) est bien l'inflation, on parle parfois aussi d'une inflation négative.

La désinflation, quant à elle, est une baisse du taux d'inflation. Par exemple, si pendant des années l'inflation s'est située à 10% en moyenne et que l'inflation des années suivantes baisse à 7%, puis 5%, puis 2%, on parlera de phénomène désinflatoire. Poussé plus loin, on passe à la déflation.

autre définition plus simple: Déséquilibre économique se traduisant par une hausse continue du niveau général des prix; à distinguer de la désinflation ( ralentissement de la hausse des prix) et de la déflation (baisse des prix)

[modifier] Comprendre l'inflation

La fonction principale de la monnaie est de permettre des transactions. Trois paramètres fixent la quantité de monnaie nécessaire :

  • le nombre de transactions, directement lié à la richesse produite (si la population produit deux fois plus de richesses et a besoin de faire deux fois plus de transactions, elle a besoin de deux fois plus de monnaie, à vitesse de circulation de la monnaie constante). On mesure cela par la croissance économique.
  • la vitesse de circulation de la monnaie (si elle circule deux fois plus vite, on en a besoin de deux fois moins pour faire les mêmes transactions). Ce paramètre est difficile à mesurer, et en pratique on l'agrège avec la quantité de transactions et donc la croissance.
  • et bien-sûr la valeur de la monnaie (avec une monnaie deux fois mieux valorisée, on a besoin de deux fois moins d’unité monétaire pour la même transaction). C'est sur ce paramètre que joue l'inflation.

Comme la monnaie est l'étalon universel de valeur, sa valeur relative est fixe et toujours égale à un, ce qui n'apporte aucune information sur la valeur « absolue » de la monnaie. Pour contourner la difficulté et estimer la valeur de la monnaie, on utilise comme référence la valeur d’échange associée à cette même monnaie mais à une époque antérieure, et on s'intéresse à sa variation relative (un pourcentage, positif lorsque l'ancienne monnaie avait une valeur supérieure) : c'est l'inflation.

On peut aussi utiliser comme référence un bien supposé stable (c’est-à-dire un bien dont le besoin, ou la demande globale reste constant), comme l'or ou une devise étrangère réputée. L’essentiel étant de pouvoir mesurer « ce que l’on peut obtenir avec telle quantité de monnaie ».

L'inflation est donc un indicateur important pour l'économie, relié directement

L'inflation et le risque d'inflation sont deux éléments qui entrent pleinement dans les décisions des consommateurs, des dirigeants d'entreprise et des gouvernements : la possibilité de l'inflation représente un risque pour les agents économiques.

[modifier] Calcul de l'inflation

Pour bien estimer la variation de la valeur de la monnaie, il faudrait suivre la totalité des transactions monétaires, les classer par type de biens, les pondérer par la quantité de monnaie échangée, etc. C'est impossible, et même une approche partielle serait trop coûteuse.

Pour mesurer l'inflation, on utilise donc un modèle réduit de l'économie, et on observe un « panier » pondéré de biens. On imagine les questions sensibles que soulève la constitution de ce panier, qu'il faut en sus faire évoluer avec précautions pour lui donner une signification stable dans le temps. On construit ainsi un indice des prix à la consommation qui permet d'apprécier la variation du coût de la vie pour les consommateurs, et donc la valeur de la monnaie dans ses aspects les plus concrets pour les citoyens.

On appelle taux d'inflation la variation en pourcentage de cet indice sur une période donnée : si le prix moyen du « panier » est passé de 100 à 102, l'inflation est de (102-100)/100 = 2/100 = 2%.

S'il y a accord à peu près général sur le principe de cette mesure, il y a des controverses permanentes sur la mise en œuvre et sur la valeur des indices :

  • les biens évoluent qualitativement (exemple souvent cité : les différences techniques entre une voiture d'aujourd'hui et une voiture d'une génération technique antérieure, qui remplissait les mêmes fonctions mais de façon moins sûre, plus polluante et plus coûteuse) ;
  • certains biens changent d'appréciation (exemple du tabac, composante importante du panier à certaines époques, et qui a été sorti lorsqu'on a commencé à prendre en compte ses dangers et à augmenter fortement son prix)
  • les habitudes de consommation changent (apparition de fruits exotiques, des vélos, des automobiles, des ordinateurs, du gaz ; disparition des chapeaux, des chevaux et attelages, du charbon de chauffage).
  • les habitudes de consommations sont hétérogènes (exemple du tabac, encore une fois : pour un non-fumeur, la valeur moyenne de l'argent ne tient pas compte du prix de ce produit).

D'autres problèmes concernent la pertinence du panier des biens choisis.

  • en France, l'institut de recherche de la CGT (l'ISERES), avait mis au point et utilisé son propre indice des prix, plus proche du panier de biens utilisés par les classes moyennes. Devant la difficulté de la réalisation, l'expérience a été abandonnée mais le problème reste entier comme le montrent régulièrement les organisations de consommateurs tel l'INC et sa revue 60 millions de consommateurs ou l'UFC et sa revue Que Choisir.
  • au début du XXIe siècle, certains estimentréf. nécessaire que l'inflation a été structurellement mésestimée aux USA et au Japon pendant plusieurs dizaines d'années sur toute la fin du XXe siècle, ce qui change radicalement l'appréciation sur l'évolution économique de ces deux pays, qui sont les deux plus riches du monde : si c'est vrai, la croissance économique y aurait été moins forte d'environ 2% par an que selon l'estimation officielle, ce qui est considérable.
  • La même polémique s'exprime plus sourdement en Europe, avec toutes les conséquences sur la gestion de l'euro (si l'inflation est sous-estimée, alors la banque centrale européenne devrait remonter ses taux pour la contenir, avec les risques que cela comporte en termes de récession économique). Ainsi, si l'on considère que l'indice des prix évolue comme la quantité d'argent disponible (agrégat monétaire global M3), alors l'inflation structurelle de la zone Euro se situe entre 5 et 8,5% par an depuis 2000, et non pas 2 à 3% comme mesuré par l'indice des prix du panel INSEE, dont la représentativité et les ajustements peuvent être contestés. La conséquense d'un tel taux d'inflation est de ramener la croissance économique nette au voisinage de 0, voire en légère récession.

On peut distinguer deux notions concernant le niveau de consommation d’un ménage :

  1. Le pouvoir d’achat. Lorsque l'indice des prix baisse, le pouvoir d'achat des consommateurs augmente (on suppose un revenu stable).
  2. Le niveau de vie. Lorsque le revenu d’un ménage augmente, son niveau de vie augmente (on suppose ici un indice des prix stable)

Le niveau de vie représente le point de vue d’un ménage (revenu global) tandis que le pouvoir d’achat le point de vue d’un seul revenu. La distinction peut sembler toutefois très formelle, et l’on utilise couramment le terme de pouvoir d’achat pour recouvrir les deux (le pouvoir d’achat d’un ménage dépendant alors de deux facteurs, son revenu et l’indice des prix à la consommation.

[modifier] Calcul théorique de l'inflation

On suppose tout d’abord qu'avec l'ensemble de l'argent en circulation de la planète, on peut acheter l'ensemble de la production en vente sur la planète. On en conclut donc que la valeur de la monnaie est égale à l’ensemble de la production divisée par la totalité de l'argent en circulation. Concrètement si dans une société le total des échanges se monte à 10 oranges, que l'argent en circulation est de 100€, alors avec 10 € on peut acheter une orange. Si le marchand s'obstine à vendre 9 € les oranges, l'argent restant ne pouvant être dépensé, il est éjecté du circuit économique et ne fait plus partie de l'argent en circulation. Mais ce calcul reste théorique car il est difficile voire impossible d'évaluer la production totale d'une société et les services (assurance, banque...) ne peuvent être réduits sous la forme de chiffres. C'est donc pour cela qu'on utilise le panier de biens le plus représentatif possible des évolutions de la société.

Pour calculer une inflation il suffit donc de calculer la valeur de l'argent à une époque donnée en utilisant t1 et à calculer son quotient par rapport à une autre époque en utilisant toujours t1.Une inflation ne peut donc qu'avoir deux causes d'après t1: Soit la production a diminué (raréfaction des matières premières par exemple), soit le volume total de l'argent en circulation a augmenté (un État faisant banqueroute).

[modifier] Inflation et déflation

Si la quantité d'euros en circulation reste fixe, l'inflation moyenne n'est nulle que si la quantité de biens disponibles ne varie pas. Dans l'exemple précédent, si la masse monétaire est de 100€ et qu'il n'y a que 5 oranges en vente, le coût d'une orange sera de 20€, ce qui correspond à une inflation de 100% (la valeur de l'argent diminue). Si au contraire il y a 50 oranges, le coût d'une orange est réduit à 2€, ce qui correspond à une déflation de 500% (la valeur de l'argent augmente). Historiquement, l'inflation et la déflation ont plus fréquemment été déterminées par les variations de la quantité de monnaie que par l'abondance des marchandises (puisque selon les thèses libérales néo-classiques, le libre-échange permet au marché de réguler automatiquement les déséquilibres entre l'offre et la demande).

Théoriquement, l'inflation peut donc être la conséquence logique des deux cas suivants :

  • À abondance de marchandises fixe, lorsque trop de monnaie fiduciaire (billets) est émise (l'illustration la plus marquante de ce facteur pourrait être la situation financière de l'Allemagne au début des années 1920). Le système de crédit est quant à lui un instrument de création monétaire moins direct que la "planche à billet". Dans la continuité de l'exemple précédent, supposons que la Banque centrale accorde 900€ de crédit aux banques, et que ces dernières, disposant d'un capital accru, proposent à leur tour des crédits à leur clients. Le remboursement de la banque créancière initiale étant hypothéqué sur l'avenir, de l'argent est créé. En conséquence, il y a désormais 10 oranges pour 1000€, soit une orange pour 100€ : les prix augmentent. De là procède l'intérêt de contrôler les taux d'intérêts. Un taux de crédit faible sera notamment propice à l'inflation.
  • À masse monétaire fixe, lorsque la capacité de production est trop faible par rapport à la demande (volontairement dans l'industrie de luxe ou involontairement du fait de difficultés d'adaptation). S'il n'y a que 5 oranges pour 100€, les prix augmentent.

A contrario, pour que la monnaie connaisse une désinflation (baisse relative de l'inflation) ou a fortiori une déflation (taux d'évolution de la valeur de l'argent positif), deux facteurs principaux entrent en compte :

  • À abondance de marchandises fixe, dans la réalité financière, les acteurs stockent bien évidemment une partie de l'argent. Par conséquent, la masse monétaire réellement en circulation diminue (l'argent de réserve étant en effet considéré comme circulant selon la terminologie de la comptabilité nationale française). S'il y a 10 oranges pour 90€, les prix baissent. Un processus macroéconomique similaire peut être utilisé comme instrument de la politique monétaire afin de réduire l'inflation ou d'augmenter les taux de change à la faveur de la monnaie (qui s'apprécie), mais au détriment de la balance commerciale (la compétitivité-prix étant dès lors moindre pour les exportations). Cette politique monétaire restrictive peut être mise en œuvre au travers de la destruction de titres fiduciaires et par la hausse des taux d'intérêts ou de réescompte des crédits bancaires accordés par la banque centrale (la quantité d'argent virtuel créée par le crédit est alors réduite).
  • À masse monétaire fixe, en cas de surproduction, la quantité de marchandises disponibles est supérieure à la demande. S'il y a 50 oranges pour 100€, les prix diminuent.

En pratique, les facteurs d'inflation et de déflation sont combinés afin de stabiliser la valeur de la monnaie, ou l'adapter aux nécessités économiques (favoriser les exportations, limiter les importations, augmenter le pouvoir d'achat, mercantilisme, etc.). La baisse des prix résultant de la déflation se révèle rarement favorable au consommateur. En effet, la déflation correspond à une phase de récession de l'économie (phase B du cycle de Kondratieff) caractérisée par une inadéquation de la production par rapport aux besoins réels et un défaut d'investissement, ce qui induit logiquement une baisse de la production et des salaires. La déflation est donc souvent associée à une baisse du pouvoir d'achat et à l'augmentation du chômage keynésien (demande insuffisante sur le marché de l'emploi). Les possibilités de relance proposées par Keynes s'appuient sur la stimulation de la demande (en vue d'effets d'entraînements notoires sur l'ensemble de l'économie) financée par l'État, qui peut provisoirement s'endetter et admettre un déficit budgétaire dont la résorbation future est anticipée. Voir keynésianisme.

[modifier] Inflation et choix économiques

L'inflation agit directement sur la qualité des investissements. Un exemple permet de saisir le problème.

Alain, Bertrand et Claude investissent à l'année n 100 000 (peu importe l'unité) dans un bien (par exemple une maison), dont ils se servent pendant un an, puis revendent (à l'année n+1). Supposons que les conditions économiques soient différentes pour les trois individus (zone monétaire, époque), le taux d'inflation est donc différent.

Conséquences de l'inflation
Individu Valeur d'achat (monnaie année n) Valeur de revente (monnaie année n+1) inflation (taux) Valeur de revente (monnaie année n)
Alain 100 000 90 000 -20% 112 500
Bertrand 100 000 102 000 +2% 100 000
Claude 100 000 105 000 +10% 95 455

Le calcul naïf compare les valeurs en monnaie courante, sans tenir compte de l'inflation. Il semble alors que Claude a fait la meilleure affaire. Mais cela ne tient pas compte du fait que, à cause de l'inflation (ou, dans le cas d'Alain, de la déflation), ces trois personnes ne pourront pas acheter la même chose avec la même quantité de monnaie : Alain pourra acheter plus, Bertrand et Claude moins. Pour gommer cet effet, il faut raisonner en monnaie constante, en déduisant l'inflation, et il apparaît alors que la meilleure affaire a été faite par Alain.

Dans cet exemple, l'inflation ne touche pas la qualité du service : en achetant une maison, Alain, Bertrand et Claude ont tout trois été logés. Mais l'inflation peut toucher aussi cet aspect des choses : si la maison a été louée à prix fixe, l'inflation change la valeur de ce loyer (elle le réduit, tandis que la déflation l'accroît).

Ce phénomène appelé illusion monétaire a eu des effets économiques considérables dans l'histoire. En effet, pendant la plus grande partie de l'histoire, l'inflation est restée inconnue (non pas qu'elle n'existait pas, mais qu'elle n'était pas mesurée ni prise en compte) et la coutume était de fixer les loyers en monnaie fixe et pour longtemps (parfois même à perpétuité). Les gouvernements, en faisant chuter la valeur de la monnaie pour leur besoins fiscaux, ont aussi transformé des loyers normaux (par exemple « 1 sou ») en loyers ridicules, pour le plus grand bénéfice des tenanciers et la ruine des possédants (généralement les nobles), avec toutes les conséquences sociales. À d'autres périodes plus rares et plus courtes, en restaurant la valeur de la monnaie, ils ont au contraire suscité des émeutes et même des révoltes, un loyer raisonnable se transformant en charge ruineuse.

Les évolutions de l'inflation peuvent ainsi créer des distorsions économiques

  • entre emprunteurs et épargnants: lorsque les engagements à long terme sont pris sur une certaine base d'inflation implicite, une augmentation de l'inflation va avantager les emprunteurs au détriment des prêteurs, essentiellement des épargnants en bout de chaîne, alors qu'une réduction de l'inflation fera l'inverse.
  • au niveau de la croissance : les consommateurs pauvres et surtout les entreprises sont structurellement débiteurs, de sorte que l'accélération de l'inflation a un effet bénéfique, à court terme, sur la croissance (cela stimule la consommation et l'investissement productif). Outre qu'il est possible (c'est un point très controversé) que le coût à long terme soit supérieur (la comparaison internationale donne des indices dans ce sens), ce phénomène ne peut se produire lorsque l'indexation des engagements est faite correctement.

Enfin, les humains raisonnent et tiennent compte de tout cela, en sorte qu'ils finissent par donner une importance considérable aux anticipations (ce qu'ils croient, voire ce qu'ils pensent que les autres croient) de l'inflation future. C'est tout particulièrement le cas dans les périodes d'hyper-inflation, lorsque la méfiance s'installe et se développe, de sorte que les acteurs, anticipant une dévaluation accélérée, exigent des augmentations de revenus qui nourrissent l'hyper-inflation et valident les anticipations les plus pessimistes.

[modifier] Causes économiques de l'inflation

L'inflation est un phénomène sensible dans tous les sens du terme. En effet, chacun d'entre nous se rend compte que les prix ont une tendance naturelle à augmenter (pensez au prix de la baguette ou du ticket de métro). Mais c'est un phénomène sensible pour les politiques puisque l'inflation est un signe de bon ou mauvais fonctionnement économique, avec toutes les conséquences électorales.

Et pourtant, malgré son importance, les causes de l'inflation sont encore le sujet de nombreuses controverses. En effet, la même conséquence peut résulter de fonctionnements économiques radicalement opposés. Ainsi :

  • la croissance économique peut provoquer une pénurie de capacité productive par rapport à la demande, qui stimulera l'inflation, tandis que la récession aura l'effet inverse. Ainsi, l'inflation peut être un signe de bonne santé économique et la déflation un signe de crise.
  • la récession peut réduire les besoins d'échanges monétaires (au profit du troc, par exemple), ou provoquer une défiance envers la monnaie qui symbolise l'économie touchée, les deux phénomènes stimulant aussi l'inflation ; tandis que le retour de la confiance se traduira par une désinflation voire déflation associée à la reprise des investissements et dépenses. Ainsi, l'inflation peut-être un signe de mauvaise santé économique et la désinflation le signe de la reprise.

De sorte que même s'il y a accord théorique sur le fait que telle situation économique engendre telle évolution de l'inflation, il y a toujours plusieurs interprétations possibles à l'inflation mesurée, conduisant à des mesures radicalement opposées.

Voici les causes les plus souvent admises :

  • inflation monétaire : une trop grande quantité de monnaie est émise (par exemple, le mark de la République de Weimar en 1923, cas typique d'hyper-inflation), ou à l'inverse une trop faible demande de monnaie survient (exemple de l'Europe pendant les épidémies de peste au Moyen Âge)
  • inflation par les coûts : le coût d'un produit essentiel augmente de façon notable, ce qui a des répercussions sur les coûts des autres produits ou services (par exemple, la hausse du cours du pétrole à partir de 1973) ;
  • inflation par la demande : la demande d'un produit ou d'un service essentiel excède l'offre, et les producteurs augmentent leur prix car il ne peuvent ou ne veulent augmenter la production.
  • l'indexation: des accords ou des règles de toutes sortes lient les prix de différents biens et services, avec délais (le temps de publier l'indice correspondant, par exemple). Si le prix d'un élément essentiel augmente, tous les autres suivent mécaniquement, et les effets retard mettent en place une boucle de rétro-action, un cercle vicieux, chaque effort pour combler la différence créée n'ayant comme seul effet que de mettre en place la prochaine hausse (comme un animal qui courrait après sa queue).
  • panique monétaire: la monnaie utilisée est aujourd'hui essentiellement du papier ou du métal sans autre usage, et donc sans autre valeur que celle attachée à la confiance des utilisateurs. Si, pour une raison quelconque, ils se persuadent que la monnaie va perdre de sa valeur, on assistera parallèlement à une chute sur le marché des changes et à une forte inflation, qui validera l'anticipation inflationniste et la renforcera.
  • conséquence de l'intérêt: Certains avancent une théorie de l'inflation à partir des intérêts des crédits. Ils considèrent que lorsque le système bancaire émet un crédit de 100 à un « bénéficiaire A », il faut bien qu'il émette aussi un crédit de 4 (à 4%) à un autre « bénéficiaire B » pour que le « bénéficiaire A » de ce crédit de 100 puisse, par son travail, son commerce ou par la spéculation, recevoir du « bénéficiaire B » les 4 qui lui manquent pour rembourser son crédit. Ce schéma simpliste, qui oublie entre autres inexactitudes, les écarts dans la vitesse de circulation de la monnaie et aussi que les crédits finissent par être remboursés, ce qui conduit à une destruction de monnaie, conduit certains à considérer que le montant total des crédits distribués doit être en augmentation permanente (du montant des intérêts) ou que la banque centrale doit augmenter le montant de la monnaie fiduciaire disponible. Cela est contraire à l'expérience qui montre en particulier qu'une hausse des taux d'intérêts, loin de créer une demande supplémentaire de création de monnaie, conduit généralement à un freinage de la masse monétaire. Toutefois, indépendamment de cette explication idéologiquement orientée, il y a un certain parallélisme, sur une longue période, entre croissance économique et croissance monétaire. Si l'augmentation annuelle des crédits dépasse l'augmentation de la production globale, il peut y avoir soit inflation des prix des biens ou services, soit bulle des actifs immobiliers et financiers, et parfois les deux, puisque de la monnaie se retrouvera inemployable (ce qui rejoint « l'inflation monétaire »)

[modifier] Conséquences de l'inflation

L'inflation a un double effet sur les agents économiques :

  1. un transfert de richesse au profit des émetteurs de monnaie et des débiteurs au détriment des détenteurs de revenus fixes et des créditeurs;
  2. un coût de réallocation des facteurs de production.

De ce fait, les conséquences de l'inflation doivent être envisagées en fonction de la position des agents considérés.

[modifier] Émetteurs et détenteurs de monnaie

L'inflation pouvant être vue comme une perte de valeur de la monnaie, elle a des conséquences négatives pour les agents détenant de la monnaie. Inversement, si elle provient d'une création ex nihilo de monnaie, l'inflation est la conséquence d'une augmentation de la richesse de l'émetteur de monnaie, État ou faux-monnayeur. L'inflation peut alors être considérée comme un impôt frappant la détention d'encaisses réelles.

En réaction à ce tranfert, très utilisé dans les années 1970, la plupart des États ont abandonné la possibilité d'émettre directement de la monnaie au profit d'une banque centrale indépendante. L'État ne bénéficie alors de l'inflation qu'en tant que débiteur.

[modifier] Débiteurs et créditeurs

Lorsqu'un créditeur (p. ex. une banque) et un débiteur (p. ex. un ménage) sont liés par un taux d'intérêt fixe, l'inflation favorise le débiteur au détriment du créditeur. Considérons un ménage qui emprunte à sa banque une somme S au taux d'intérêt de 8%, remboursable l'année suivante. Si l'inflation est nulle la banque touche l'année suivante S(1 + 0,08), directement comparable à la somme S prêtée. Avec une inflation de 3%, la banque touche toujours S(1 + 0,08), mais cette somme achète l'année du remboursement moins que ce qu'elle aurait acheté l'année du prêt. Plus précisément, elle correspond à (1+0,08)(1-0,03)S \approx (1+0,05)S de l'année du prêt. En termes réels, le débiteur rembourse donc d'autant moins que l'inflation est forte.

On rencontre ainsi des situations où l'inflation est supérieure au taux d'intérêt nominal. Dans ce cas, le taux d'intérêt réel est négatif, c'est-à-dire qu'on gagne de l'argent à emprunter, ce qui alimente encore l'inflation.

Face à une menace d'inflation, le créditeur ne peut qu'imparfaitement se couvrir, l'inflation étant un phénomène aléatoire. Il peut alors soit avoir recours aux systèmes de couverture financière, notamment les swaps de taux d'intérêt pour les relations déjà établies, et demander dans les nouvelles relations des garanties, par exemple des contreparties du prêt peu sensibles à l'inflation (hypothèque sur un bien, valeur indexée sur l'inflation) ou un taux de remboursement indexé sur l'inflation.

En termes de finances publiques, l'inflation diminue de la même manière le poids de la dette pour les États, et a parfois été délibérément utilisée à cette fin. Afin de se couvrir, les investisseurs en dette publique demandent souvent une prime de risques lorsque l'État débiteur est suspecté de vouloir recourir à cette méthode, ou le remboursement dans une monnaie ou un panier de monnaie non contrôlable par l'État débiteur.

Un cas particulier de créditeur perdant à l'inflation est celui du titulaire d'une rente fixe. Pour cet agent, la valeur de sa rente diminue proportionnellement à l'inflation sans possibilité de couverture. Les périodes de haute inflation du XXe siècle en France (années 1920, années 1960) ont conduit à la quasi-disparition des rentiers, qui ont vu leur revenus réels laminés par les taux d'inflation.

[modifier] Revenus du travail

Lorsqu'elle n'est pas anticipée, l'inflation diminue les revenus du travail, et par conséquence le coût de la main-d'œuvre. En conséquence, il a longtemps existé une relation négative entre inflation et chômage, mise en évidence par la courbe de Phillips. Toutefois, cette relation n'est pas robuste à la mise en place de contrats liant la progression du salaire à l'inflation, ou anticipant convenablement l'inflation.

[modifier] Inflation et allocation des ressources

Indépendamment des effets ci-dessus, essentiellement redistributifs, l'inflation a des coûts pour l'ensemble de l'économie, liés à des difficultés d'allocation efficace des ressources.

[modifier] Inflation et incertitude

Dans un premier temps, le niveau de l'inflation ou sa progression n'ont pas de conséquences directes sur l'économie. Si les agents savent que l'inflation sera de 3% pour les années à venir, ils intégreront cette évolution dans leurs contrats, conduisant à une allocation des ressources identique à une situation sans inflation.

Cependant, l'inflation dépend souvent de décisions discrétionnaires, que les agents peuvent difficilement anticiper correctement. De ce fait, l'inflation fait peser un risque sur toute décision d'investissement ou de prêt, réduisant les incitations à des investissements productifs. Cet aspect doit toutefois être mis en balance avec l'effet négatif de l'inflation sur les investissements à revenus fixes, comme les rentes ou les emprunts d'État. En limitant la rentabilité de ces titres, un taux élevé d'inflation encourage la substitution vers les investissements à rendements liés à l'activité économique, généralement plus productifs en termes d'emploi et de création de richesses.

[modifier] Inflation et friction

Dans un article de 1985[1], l'économiste Gregory Mankiw montre que les agents peuvent hésiter à ajuster systématiquement leurs prix face à l'inflation lorsque cela a un coût, même très faible, pour eux (l'auteur prend l'exemple du coût de changer les prix sur les menus des restaurants, qu'il faut faire réimprimer). Les agents n'ajustent alors l'allocation de leurs ressources qu'avec un retard. L'auteur montre que ces retards ont des conséquences importantes sur l'allocation d'ensemble des facteurs, conduisant à d'importantes inefficacités.

[modifier] Le point de vue macro-économique : inflation et mesure du PIB

Taux de croissance du PIB nominal = taux de croissance du PIB réel + Taux de croissance des prix

C'est une formule simplifiée, en fait on n'ajoute pas des taux T mais on multiplie des indices (1+T). Par exemple un taux de 3% se traduit par un indice de 1,03)

En pratique, l'arbitrage entre les différents effets de l'inflation conduit la plupart des économistes à estimer qu'un taux d'inflation stable proche des 3% est un signe de bon fonctionnement d'une économie développée.

[modifier] L'inflation psychologique et l'illusion monétaire

On a tendance à se plaindre de l'inflation de certains produits et services non industriels (plombier, boulanger). Pourtant ces prix n'ont suivi que l'inflation, on croit que le prix du pain par exemple augmente depuis vingt ans alors qu'en fait ce sont les prix de tous les autres objets qui ont diminué, on croit donc naturellement que le prix du pain a augmenté. En effet tous les autres produits bénéficient de la hausse de la productivité (nouvelles machines) et de la baisse des prix liée, alors que le pain lui est produit toujours de la même façon, à peu de chose près.

A noter par ailleurs qu'oublier de tenir compte de l'inflation, par exemple dans l'évolution des revenus est un biais cognitif, connu de l'économie comportementale, appelé illusion monétaire.

[modifier] Notes et références

  1. "Small menu costs and large Business Cycles: A Macroeconomic Model of Monopoly", G. Mankiw, Quaterly Journal of Economics, Mai 1985

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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