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République romaine - Wikipédia

République romaine

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Cet article fait partie de la série
Rome antique
La monarchie
La république
L'empire
L'empire d'Occident
L'empire d'Orient

La république (Du latin res publica, « la chose publique ») est fondée à Rome en 509 av. J.-C.. Elle fait suite à la monarchie dont le dernier représentant, Tarquin le Superbe, a été chassé du trône lors d'un véritable coup d'État.
La République prend fin en 31 av. J.-C. lorsque le Sénat confie au général Octave la direction de l'État. C'est ce qu'on appelle l'Empire.

Sommaire

[modifier] De la monarchie à la République

[modifier] La tradition

Le despotisme du dernier roi avait donné encore plus d'attrait à la liberté, écrit Tite-Live dans son Histoire romaine, II-1.

En 509 av. J.C., le dernier roi Tarquin le Superbe est chassé par Lucius Junius Brutus à la suite d'un viol perpétré sur Lucrèce, épouse de Lucius Tarquinius Collatinus par Sextus Tarquin, fils du roi. Tarquin Collatin et Brutus soulèvent la population contre le roi. Tarquin se réfugie dans la cité latine de Tusculum, tandis que le pouvoir est partagé entre Brutus et Tarquin Collatin (Tite-Live, Histoire romaine, livre I, 58-60). Les événements se succèdent avec rapidité :

  • Tarquin Collatin s'exile à Lavinium pour écarter de Rome la race des Tarquins
  • Brutus fait exécuter ses propres fils, coupables de complot pour rétablir Tarquin, puis est tué en 508 en combattant Aruns, fils de Tarquin.
  • vers 508, Porsenna, roi de la cité étrusque de Clusium intervient à Rome, en vain contre l’opposition farouche des Romains
  • En 499 (ou en 496), Rome s’impose contre les cités latines coalisées, les bat à la bataille du lac Régille et impose la création d’une fédération, la Ligue latine.

[modifier] Les interprétations des historiens

Les historiens s’accordent généralement à considérer les péripéties des débuts de la République comme aussi légendaires que les détails de la fondation de Rome. Certains interprètent la succession d'événements rapportés par Tite-Live.

Ainsi J. Heugron (Rome et la Méditerranée occidentale jusqu’aux guerres puniques, Paris, 1969) propose le scénario suivant : Porsenna, roi de Clusium, organisa une invasion du Latium comme l’avaient précédemment fait Tarquinia et Vulci, chassa les Tarquins et occupa Rome, d’où il attaqua ensuite Aricie, s’opposant à une coalition des Latins et de Cumes, qui le mit en échec. Heugron relève que les Fastes consulaires des premières années de la République recensent plusieurs noms d’origine étrusque comme magistrats : Larcius en 506, 498, 490, Herminius en 506, Aquilius Tuscus en 487, indices d’une présence étrusque perdurant à Rome au dela de 509. Le départ des Tarquins ne signifierait donc pas la fin de l'influence étrusque.

(à développer)

[modifier] Institutions républicaines et évolutions

Les conditions dans lesquelles s'effectue la transition vers le nouveau régime expliquent en grande partie certains réflexes politiques de la Rome antique, comme la crainte (quasi phobique) de la tyrannie et du pouvoir personnel. L’exécution par Brutus de ses propres fils a valeur d’avertissement, et offre un symbole parallèle à celui du combat mortel entre Romulus et son jumeau Remus. Périodiquement reviennent des accusations infamantes d'aspirer à la royauté : contre Valerius Publicola inquiété en 503, contre Spurius Cassius, exécuté en 486, contre Spurius Maelius exécuté en 439.

Les institutions de la République romaine sont parmi les mieux connues de l’antiquité avec celles d’Athènes. Leur mise en place résulte d’un long processus, fruit du bras de fer entre le patriciat et la plèbe romaine.

A la proclamation de la République vers –509, les institutions de l’époque royale restent en place : Sénat romain ou assemblée des anciens, les assemblées populaires ou comices. Seul le roi est remplacé, dans sa fonction de commandement, par des praetores, qui prendront en -449 le nom de consuls. La célébration de certains rites religieux exigeait une présence royale, les sénateurs contournèrent l’obligation par la désignation d’un rex sacrorum (roi des choses sacrées), limitée à quelques jours.

Dès le début de la République s’établit le principe d’un pouvoir collégial (nombre pair de magistrats, deux le plus souvent) et temporaire (mandat d’une année). L’aristocratie de la période royale, les patriciens, se posèrent comme seuls capables d’exercer le pouvoir, ainsi que les fonctions religieuses.

Le pouvoir est d'abord exercé par un collége de préteurs, dirigé selon les années par un preator maximus ou deux praetores majores. La difficile guerre contre les Latins est menée en -498 par un dictateur nommé pour quelques mois.

Les institutions de la République romaine sont organisées telles que nous les connaissons par étapes sur plusieurs générations, sous l’effet de l’antagonisme entre les patriciens et les plébéiens :

  • en –494, les soldats plébéiens menacent de faire sécession et de fonder une cité rivale de Rome s'ils n'acquéraient pas de nouveaux droits politiques. Les patriciens leur concédent deux nouvelles magistratures, les tribuns de la plèbe et les édiles de la plèbe, élus des comices tributes et chargées de les représenter et de défendre leurs intérêts.
  • en –451, les plébéiens exigent que les lois appliquées par les préteurs soient écrites et publiées, au lieu d’être à la discrétion des préteurs. Un collège d’anciens magistrats, les decemviri rédigent et font graver la Loi des Douze Tables, applicable à tous qu’ils soient patricien ou plébéien.
  • en –444, les plébéiens obtiennent l’accès à la magistrature suprême, que les patriciens transforment en tribunat militaire à pouvoir consulaire. De surcroît, les patriciens se réservent une nouvelle magistrature, le censeur, et les fonctions de questeurs
  • en –367, les tribuns Sextius Lateranus et Licinius Stolo font rétablir le consulat, à parité entre un consul patricien et un consul plébéien. Mais les pouvoirs du consul sont limités et s’exercent hors de Rome. L’administration de la ville échoie à de nouveaux magistrats, les édiles et les préteurs.

Ce savant équilibre de magistratures s’est construit en cinq générations environ, fruit d’un antagonisme fécond entre deux classes sociales. Cette mise en place n'alla pas sans tâtonnements et parfois violences :

  • en –491, l’aristocratique Coriolan est exilé, après avoir proposé la suppression des tribuns de la plèbe nouvellement institués, en contrepartie de distributions de blé.
  • les decemviri désignés pour la période 451/450 tentent de pérenniser leur collège en -449, ce qui aurait créé un régime analogue à celui des stratèges d'Athènes. Ils sont chassés au cours de l'année 449
  • en -439, une révolte de la plèbe est matée par le dictateur Cincinnatus
  • Manlius Capitolinus, quoique héros de la défense du Capitole contre les Gaulois en -390, est précipité du haut de la Roche Tarpéienne en -384, sous l'accusation d'aspirer à la royauté.
  • les tribuns consulaires Sextius Lateranus et Licinius Stolo restent au pouvoir cinq années consécutives, pour finalement rétablir un fonctionnement régulier du consulat en -367

En -180 et en -151, quelques lois supplémentaires précisent le fonctionnement des magistratures, organisant la carrière des honneurs (lex Villia Annalis sur le cursus honorum), et limitant la rééligibilité. Le système fonctionna assez bien pendant 250 ans, et se corrompit à partir des années –130, sous la pression d’un autre antagonisme, riches patriciens et riches plébéiens conservateurs (optimates) contre prolétaires et chevaliers (populares).

[modifier] Histoire

[modifier] La lutte pour la survie (vers 500-350)

Enserrée sur un territoire réduit, Rome mit un siècle et demi, du début du Ve siècle à la première moitié du IVe siècle, pour pacifier et dominer son voisinage ; elle y parvint laborieusement grâce à ses capacités de mobilisation et avec l’aide des autres cités Latines.

[modifier] La force romaine : légionnaires et rituels

La figure du légionnaire romain, citoyen tour à tour paysan et soldat est exemplaire pour le légendaire Cincinnatus, qui en 458 abandonne ses travaux des champs pour battre les Èques et les Volsques en seize jours, et retourner ensuite à sa charrue. Dans une réalité plus historique, le soldat romain est un propriétaire terrien suffisamment aisé pour s’équiper à ses frais, incorporé selon les besoins lors de la réunion des comices centuriates sur le Champ de Mars.

L’activité guerrière s’inscrit dans le calendrier romain, comme une activité saisonnière. Elle commence au 19 mars par les danses sacrées des prêtres Saliens et la purification de l’armée au Champ de Mars, et s’achève le 19 octobre par l’armilustrum, la purification des armes. En théorie, toute action guerrière contre un adversaire est précédée de l’énoncé par les prêtres fétiaux des revendications romaines. Le respect de ce rituel garantit une guerre juste, en accord avec les dieux, mais d’après Andreas Zack sa pratique a été assez rare (cf. l’article fétiaux). Le vote des comices centuriates intervient aussi dans les déclarations de guerre et la passation des traités.

[modifier] La Ligue Latine

Le passage de la royauté à la république ne change pas l’attitude de Rome face à ses voisins : l’alliance avec Gabies est maintenue, et la Rome républicaine s’est alliée dès ses débuts aux autres cités latines, au sein de la Ligue latine, coalition guerrière avec des règles définies de partage du butin entre ses membres. Selon les récits des historiens antiques, c’est Rome qui dirige cette Ligue, les historiens modernes sont plus circonspects, car d’autres cités comme Tusculum, Ardée, Lavinium, Aricie disputaient cette suprématie.

[modifier] Les adversaires

Rome et ses voisins, au Ve siècle av. J.C.
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Rome et ses voisins, au Ve siècle av. J.C.

Les adversaires des Latins sont quant à eux les peuples des collines et des proches montagnes, à une ou deux journées de marche seulement : les Herniques, les premiers soumis, puis vers 448 les Sabins pourtant apparentés selon l’histoire des origines, les combatifs Eques et Volsques. Les historiens modernes font le parallèle entre les attaques de ces peuples sur le Latium, et celles des Samnites sur la Campanie, avec dans les deux cas l’hypothèse de tentatives d’expansion de tribus montagnardes vers des zones plus prospères, sous l’effet de leur pression démographique.

Rome est aussi à la frontière des domaines étrusques, qui commencent sur l’autre rive du Tibre. Les relations établies avec les cités étrusques varient de l’une à l’autre : Rome s’oppose plusieurs fois à Véies et sa colonie Fidènes qui contrôle à 10 km en amont un gué sur le Tibre et verrouille la via Salaria vers la Sabine. Rome parvient difficilement à s’emparer de ces deux cités en 426 (Fidènes) et en 396 (Véies). Inversement, Rome entretient de bonnes relations avec la riche et puissante Caere (Cerveteri) : lors de l’attaque des Gaulois en 390, Rome mit en sûreté à Caere les vestales et tous les objets sacrés.

Voir la chronologie des actions militaires dans l'Histoire de la République romaine

Vers l’an 400, Rome et les cités latines sont parvenues à soumettre les proches voisins. Elles créent plusieurs colonies militaires (Tibur, Préneste, Antium, etc.) qui surveillent ces peuples.

Le raid gaulois de 390 est un choc terrible, Rome et d’autres villes étrusques et latines furent pillées ou rançonnées. Mais ce n’est pas une invasion, les Gaulois repartent avec leur butin. Rome se relève de ses ruines, et parvient dès 378 à se doter d’une muraille imposante en tuf et à reconstruire ses monuments.

Rome rencontre pendant la période -390 à -348 de nouvelles difficultés dans le Latium. Les peuples Volsques et Eques ont en effet repris les armes contre Rome, profitant de son affaiblissement momentané pour reprendre leur liberté. Les Romains signent une alliance avec les Latins et les Herniques pour faire face à la menace en -378. Durant cette période, Rome remporte d'importantes victoires militaires, notamment sous le commandement de Camille. En -358, lors du renouvellement de l'alliance avec les Latins et les Herniques, Rome a rétabli son hégémonie sur le Latium, les Volsques et les Eques.

[modifier] L’évolution économique

Le développement de l’agriculture constaté depuis le Xe siècle se poursuit : les zones cultivées du Latium s’étendent grâce à l’assainissement des marais par le creusement des cuniculi dont ont trouve encore les vestiges ; la culture des céréales pauvres (épeautre et orge) est remplacée par l’introduction du froment (triticum æstivum) vers le milieu du Ve siècle (selon Verrius Flaceus (Pline l'Ancien, Hist Nat, XVIII, 62). Malgré ces progrès, des périodes de disette surviennent, il faut importer alors du blé depuis l’Etrurie et la Campanie, et parfois depuis la Sicile.

[modifier] Conquête de l'Italie (350-264)

[modifier] Les guerres samnites

En -354, Rome s'allie aux Samnites,une puissante confédération installés dans l'Apennin du sud. Le traité délimitait les zones d'influence respective et prévoyait une coopération en cas d'agression extérieure. Mais lorsque Rome reprend l'ancien objectif des Étrusques de conquête de la riche Campanie, Romains et Samnites sont désormais concurrents.

Ils se font trois guerres de 343 à 290 (voir le détail des opérations dans les guerres samnites). La seconde guerre samnite est la plus acharnée : les Romains portent la guerre au coeur du territoire samnite, non sans mal (défaite des Fourches Caudines en 321) tandis que les Samnites s'allient avec les Étrusques, les Ombriens et des groupes de Gaulois qui continuent leurs incursions en Italie centrale.

Combattant sur plusieurs fronts à partir de 302, Rome effectue des campagnes en Étrurie et en Ombrie, et en pays samnite. Défaits à la bataille de Sentinum en -295, puis à la bataille d'Aquilonia en -293, les Samnites capitulent en -290. Tous leurs alliés sont également battus, l'avance romaine est irrésistible : Sabins, Ombriens, Étrusques, Aurunces, etc. sont soumis. Rome domine toute l'Italie centrale jusqu'à l'Adriatique, et est maintenant en contact direct avec les cités grecques de la Grande Grèce.

[modifier] Soumission des cités grecques

L'Italie du Sud
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L'Italie du Sud

En -280, Rome intervient dans les affaires des cités grecques de l'Italie du Sud, menacées par les populations indigènes de la région. Une garnison constituée de soldats de Capoue, alliée de Rome, est installée à Rhegium (Reggio de Calabre), Rome intervient aussi à Locres, à Thurioi.

A Tarente, la plus puissante des cités grecques, l’aristocratie est favorable aux Romains. Le parti démocrate fait appel à Pyrrhus Ier, roi d'Epire pour faire face aux Romains.

En -280, Pyrrhus débarque en Italie. Ses victoires à la bataille d'Héraclée et celle d’Ausculum n’ébranlent pas les Romains, qui finissent par le vaincre en 275 à la bataille de Maleventum Bénévent. Les Romains prennent le contrôle des cités grecques de l'Italie du sud. Ils assiégèrent Tarente qui tombe en -272.

Voir le détail de la guerre de Pyrrhus en Italie

La soumission de la Lucanie, la prise de Brindisi en 267, la destruction de la cité étrusque Volsinies en 265 achèvent la conquête de la botte italienne. Désormais, toute la péninsule du détroit de Messine jusqu'à une ligne reliant Pise à Rimini passe sous contrôle romain.

[modifier] Organisation de l’Italie romaine

Voir l’article Italie (province romaine).

Les termes courants de conquête et de domination romaine sur l’Italie cachent une réalité plus complexe : l’organisation d’un état centralisé est alors inconnue du monde romain, il est plus exact de parler de suprématie, établie aussi bien par l’anéantissement complet (destruction de villes comme les étrusques Véies, Volsinies, massacre de la pentapôle des Aurunces), que par des alliances imposées (Tarquinia) ou consenties (Capoue, Clusium, cités grecques du sud).
La domination directe romaine ne s’exerce que sur l’ager romanus, petite fraction de l’Italie centrale (essentiellement le Latium et la Sabine). L’Italie est une mosaïque de cités et de peuples dont les relations avec Rome sont organisées par un foedus, traité négocié ou imposé au cas par cas et plus ou moins favorable pour le partenaire de Rome. Chaque cité dispose de son territoire et de son autonomie interne, selon une hiérarchie de statut convenu, accordé ou imposé par le Sénat romain :

  • les municipes de droit romain, colonies romaines dont les citoyens jouissent des mêmes droits que les Romains
  • les municipes de droit latin, dont les citoyens disposent de la citoyenneté romaine sans droit de vote à Rome, mais qui choissent leurs magistrats
  • les préfectures (Praefecturae) : municipe de droit latin dirigée par un délégué (praefectus) du préteur urbain de Rome
  • les villes alliées ou fédérées (civitates foederatae)
  • les villes soumises par la force et payant un tribut à Rome

[modifier] Renforcement militaire de Rome

Ce système de traités impose une politique de paix ou de guerre commune, donc à l’initiative de la cité la plus importante, Rome. Tout menace ou attaque sur une cité italienne détermine une réaction romaine, qui organise la défense en mobilisant ses légions, et en réquisitionnant des troupes auxiliaires et des approvisionnements chez ses alliés. En cas d’urgence, les capacités de mobilisation de Rome sont désormais considérables : en 226, face à la menace d’une invasion gauloise sur l’Italie, Rome mit sur pied près de 800 000 hommes, selon un relevé transmis par Polybe.

L'armée romaine a connu plusieurs défaites, dont elle a sut tirer des leçons : l'armement individuel s'améliore par l'emploi du pilum, emprunt présumé fait aux Samnites, et la cotte de mailles, copiée des Gaulois. Les combats contre Pyrrhus et ses éléphants font progresser la mobilité des manipules dans la formation en ligne de bataille, et l'habitude de fortifier à chaque étape le camp romain s'établit. La légion romaine devient de plus en plus efficace.

[modifier] Rome contre Carthage (264-201)

[modifier] Des accords commerciaux au face à face

Les relations entre Rome et Carthage furent longtemps cordiales, en fait tant que dura l'expansion grecque sur le monde Méditerranéen. En effet, des accords d'échanges furent conclus, en -508, -348 et -306, qui restreignaient la circulation des navires romains dans les zones contrôlées par Carthage, ainsi qu'un traité de défense mutuelle en -279 contre Pyrrhus. Mais au milieu du IIIe siècle av. J.-C., les Grecs sont définitivement écartés de la Méditerranée occidentale, et, leurs intérêts convergents ayant disparus, les deux cités rivales se retrouvent seules face à face.

Les Romains constatent que Carthage dispose d'une avance considérable : des rivages de l'Afrique en passant par les côtes sud de l'Espagne, la cité punique dispose de nombreux territoires. Mais par dessus tout, toutes les îles de la mer Tyrrhénienne sont carthaginoises (Corse, Sardaigne, Baléares). Et l'achèvement de la conquête de la Sicile par les Carthaginois mettrait à leur portée toute l'Italie du Sud que Rome vient de soumettre, tandis que la main-mise romaine sur les ports du Sud italien place Rome en concurrence de Carthage sur le commerce en Méditerrannée orientale.

La narration des guerres puniques nous vient du côté des vainqueurs, par Tite-Live et Polybe notamment. A chaque fois, ils présentent l'intervention des Romains comme une réaction justifiée sur des aggressions carthaginoises. Mais l'intention expansioniste n'est pas absente de la classe dirigeante romaine, particulièrement des Cornelii et des Æmilii. Les guerres qui en découlent modifieront considérablement l'équilibre des forces en Méditerranée. En l'espace de deux générations, les Romains vont en effet réduire Carthage à l'impuissance avant de la détruire en -146.

La première crise éclate en -264 dans une Sicile secouée par la conquête éphémère de Pyrrhus Ier. Les hostilités commencent avec l'arrivée d'une armée romaine à Messine.

Voir le détail des opérations militaires dans l'article première guerre punique (264-241)

À l'issue de ce long conflit, Rome devient une puissance maritime dominante en Méditerranée occidentale, avec une flotte de guerre redoutée, et prend pied en Sicile, mettant la prestigieuse Syracuse sous sa protection.

Carthage, très affaiblie par le traité de paix, puis en proie à une mutinerie de ses mercenaires entre - 241 et -238, doit ensuite entériner en -238 la prise de la Sardaigne et de la Corse par les Romains.

Entre -237 et -219, les Romains reprennent la conquête de la Gaule Cisalpine en Italie tandis que, à Carthage la famille des Barcides commence en -237 la conquête de l'Espagne, terminée en -221. En -226, Rome, inquiète de la constitution de cet empire terrestre, impose aux Carthaginois de ne pas franchir l'Èbre.

En -219, le casus belli est l'attaque de Sagonte en Espagne par Hannibal Barca. Commence alors une guerre qui va décider de l'avenir de la Méditerranée.

Voir le détail des opérations militaires dans l'article deuxième guerre punique (218-201)

Les conditions de paix réduisent Carthage à une superficie restreinte en Afrique, la privent de sa flotte de guerre et de commerce et lui imposent un tribut de 10000 talents d'or payable sur 50 ans.

[modifier] Conséquences du conflit

Tandis que Carthage est rabaissée au rang de cité-état tributaire de Rome, les deux guerres puniques eurent des impacts profonds et durables sur l’organisation de la République romaine dans de nombreux domaines :

  • Territorial : l’agrandissement territorial est l’impact le plus évident, avec une domination sans partage sur la Méditerranée occidentale, dont une mainmise sur l’Hispanie (Espagne), divisée en 197 en deux provinces. La volonté d'implantation marquée dès Scipion l'Africain par la création de la colonie d'Italica va imposer à Rome le maintien permanent de troupes, et de fréquentes opérations de pacification en Espagne, et aussi en Sardaigne et en Corse. En Italie les confiscations effectuées en représailles contre les cités un moment ralliés à Hannibal agrandirent l’ager publicus, sans qu’une mise en valeur productive s’ensuive
  • Financier : Les finances de l’Etat furent bouleversées par l’effort de guerre, avec des impacts qui se pérennisèrent :
    • au début de la guerre, le financement se fit par la dévaluation de la monnaie, le denier d’argent passant à 16 as, et l’émission exceptionnelle de monnaies d’or avec les réserves du Sénat
    • à la fin de la guerre, rétablissement des finances avec la prise de contrôle des mines de plomb argentifère espagnoles, les butins considérables de Capoue, de Tarente et de Syracuse, et l’énorme indemnité de guerre imposée à Carthage donnèrent les moyens d’un monnayage abondant, en deniers d’argent essentiellement, et remirent à flot la trésorerie de la République
  • Démographique et social : l’agriculture italienne fut durement touchée, aussi bien par les longues mobilisations de soldats paysans et par les pertes humaines, que par l’abandon forcé des terres cultivées par des populations regroupées dans les villes, particulièrement à Rome.
  • Economique : la mobilisation des hommes, l’impossibilité de cultiver ou de récolter sur les théâtres d’opération, les besoins des légions rendirent le ravitaillement problématique. La flotte romaine permit de nouveaux circuits d’approvisionnement en blé, depuis la Sicile et la Sardaigne, évitant la famine. Après la guerre, ces importations de blé à bas prix se poursuivirent, concurrençant les agriculteurs italiens et aggravant encore leur situation.
  • Logistique : la faible organisation des services de l’Etat romain obligèrent à sous-traiter à des particuliers l’acheminement du ravitaillement de l’armée ou l’entretien de la flotte de guerre, contre promesse de remboursement une fois la guerre terminée. Des fortunes individuelles se révélèrent et prospérèrent à cette occasion. Cet affermage de services publics était simple pour l’Etat romain et lucratif pour les affairistes, il se développa durant toute la République, palliant l’absence de grands services nationaux.
  • Politique : le Sénat décimé dut être complété par l’incorporation des anciens magistrats, procédure qui deviendra systématique pour les magistrats sortant de fonction. Dans cette assemblée au prestige renforcée, l’influence des Cornelii (clan de Scipion l'Africain) va pouvoir imposer une politique interventionniste, dès la fin de la deuxième guerre punique.
  • Moral : Polybe analyse avec désapprobation le pillage de Syracuse  : « Les Romains décidèrent de transporter dans leur propre ville les œuvres d’art, et de n’en laisser aucune […] Renoncer aux usages (frugalité) qui ont procuré la victoire pour adopter les goûts du vaincu et s’attirer l’envie que suscite la jouissance d’un tel luxe, tout le monde reconnaîtra que c’est là une erreur. [ … ] Ces choses qui n’ont rien à voir avec la puissance, les Romains pouvaient les laisser là où elles étaient, et servir la gloire de leur patrie en la parant non pas de sculptures et de tableaux, mais de dignité et de magnanimité. »

[modifier] Impérialisme romain en Méditerranée (200-133)

Si vis pacem, para bellum, dit un proverbe latin (si tu veux la paix prépare la guerre). Ceci résume bien la politique extérieure romaine pour la première partie du IIIe siècle. Cn. Manlius Vulso est encore plus clair lorsqu’il proclame devant le Sénat la nécessité pour Rome d’assurer la paix sur mer et sur terre et de surveiller l’Orient (Tite-Live, XXXIX). Le Sénat, naturellement conservateur mais entraîné par les Cornelii, les Servilii, les Acilii et les Aemilii aux vues politiques larges, se décide à des actions préventives contre tous les états ou les peuples risquant de présenter une menace pour Rome ou pour ses alliés.
Rome ne peut pas encore maintenir durablement plusieurs armées sur le pied de guerre. Jusque vers 150, elle ne réalise donc aucune annexion de territoire en Orient, consacrant le gros de son effort à raffermir son contrôle des conquêtes faites sur Carthage et à protéger le nord de l’Italie. Les révoltes de Sardaigne de -181 et de -126 ainsi qu'en Corse de -181 et -166 à -163 sont impitoyablement écrasées, et l’Hispanie va longtemps mobiliser les légions.

[modifier] Pacification de l’Hispanie

La péninsule ibérique est un cas à part dans les conquêtes romaines. Si les Celtibères avaient accueillis les Scipions en libérateurs des Carthaginois, ils déchantèrent quand ils virent que les Romains s’installaient à leur tour : Le pays fut divisée en 2 provinces : L'Espagne ultérieure ou Bétique et l'Espagne citérieure, une première colonie est créée à Italica, les mines et les riches plaines à blé sont exploitées par Rome. En -197, une révolte éclate en Espagne ultérieure, qui gagne rapidement les 2 provinces et même les tribus de l'intérieur non soumises à Rome. Malgré la répression de Caton l'Ancien en -195, la guerre ne s'achève qu'en -179.

Cette accalmie dure 25 ans jusqu'au soulèvement des Lusitaniens menés par Viriatus de -154 à -138, et un nouveau conflit avec les Celtibères de -153 à -151. Ces guerres coûtent cher aux Romains et sont catastrophiques pour les Espagnols qui subissent une répression sans pitié. Le dernier soulèvement Celtibère en -143 sera cruellement écrasé. Ce chapitre peu glorieux de l'histoire de Rome s'acheva en -133 avec la destruction de Numance par Scipion Emilien. On continua d'entretenir en Espagne une armée permanente, avec une importante immigration d’Italiens, mais le nord-ouest de la péninsule ne sera vraiment conquis qu'au temps d'Auguste.

[modifier] Les guerres préventives

En Méditerranée orientale, la situation était plus complexe. Les Romains allaient affronter des communautés plus avançées et plus structurées, nées de l'éclatement de l'empire d'Alexandre le Grand en -323.

En -224, Rome s'aventura pour la première fois à l'est de l'adriatique. Elle déclara la guerre au royaume d'illyrie qui écumaient les côtes italiennes et pillaient les marchands Romains.

[modifier] Les Balkans et l'Asie

Carthage vaincu, les Romains s'intéressèrent à nouveau aux Balkans. La guerre entre Rome et la Macédoine éclata en -200 et Rome s'assura l'alliance de la plupart des cités grecques. Après 2 années de combats incertains entre les 2 puissances, en -197,les Romains remportèrent une victoire décisive sur la Macédoine à la bataille de Cysnocéphales. En -194, les troupes romaines quittent les Balkans, après avoir proclamé solennellement que Rome respecterait la liberté et l'indépendance des états grecs.

Cependant en -192, une nouvelle menace se profile en méditerranée orientale celle des ambitions d'Antiochos III, roi de Syrie et de Mésopotamie, qui en -196 avait occupé la Thrace et avait la prétention de reconstituer l'empire d'Alexandre le Grand. En -192, il prit prétexte d'un conflit entre des cités grecques pour intervenir en grèce continentale. Rome, ne pouvant accepter cette incursion, réagit et envoya une armée en Grèce qui repoussa et écrasa l'armée du roi de Syrie Antiochos III à la bataille du Thermopyles en -191. Les Romains ne s'arrêtèrent pas là et envahirent l'Asie et défirent une nouvelle fois l'armée du roi de Syrie à la bataille de Magnésie en -190 ce qui obligea Antiochos III à abandonner toute l'Asie Mineure qui dut se retirer au-delà du Mont-Taurus.

En -189,les Romains envahirent le territoire des Galates qui s'étaient alliés à Antiochos III et les massacrèrent. En -188, Rome traita finalement avec Antiochos III et la paix d'Apamée fut signée. Antiochos III renonçait par ce traité à ses ambitions de conquête et renonçait à la Grèce, la Thrace et l'Asie Mineure. En -187 les forces romaines évacuèrent la Grèce et l'Asie.

16 années s'écoulèrent avant que Rome ne reprenne les armes sur le sol grec. En -171, la guerre éclate entre Rome et la Macédoine. Les premiers engagements sont en faveur de Persée, roi de Macédoine, qui remporte la bataille de Callinicus en -171. Cependant, après 2 années d'engagements incertain entre les 2 puissances, la Macédoine est définitivement vaincue en -168 à la bataille de Pydna où l'armée macédonienne est anéantie par le consul Paul-Emile.

Après Pydna, la pacification de la Macédoine fut d'une brutalité sans limite et celle-ci fut divisée en 4 républiques distinctes et sa population condamnée à payer le tribut. Ceux qui résistèrent aux Romains furent impitoyablement écrasés et réduits en esclavage par les Romains. On procéda à des purges des éléments anti-romains dans les cités grecques, ce qui permit aux Romains de contrôler indirectement les Grecs pendant 18 ans sans intervenir. En Asie, Pergame et Rhodes qui avaient temporisé sans s'engager, perdirent une partie de leur territoire. Rome ne tolérait qu'une attitude: la soumission complète et totale à son autorité.

En -150, ils intervinrent de nouveau en Macédoine après un soulèvement écrasé en -148 et la Macédoine devient une province romaine. En -146, la ligue achéenne fut écrasée à son tour et son territoire incorporé aux possessions romaines en Macédoine. En -146, la Grèce toute entière devient province romaine après la mise à sac de la ville de Corinthe.

La 3ème guerre punique éclata en -150 lorsque Rome intervint dans un différend qui opposait son allié, le roi de Numidie, à Carthage. Après une résistance désespérée, elle tomba aux mains des Romains en -146 et fut complètement rasée. Son territoire devint la province d'Afrique.

[modifier] Crise de la République romaine (133-27)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • François Hinard, République romaine, PUF: 2000 (collection Que sais-je?)
  • Marcel Le Glay, Rome, grandeur et déclin de la République, 1990, édition Perrin, réédité en 2005, ISBN 2262018979
  • Marcel Le Glay, Yann Le Bohec et Jean-Louis Voisin, Histoire romaine, 1991, PUF, ISBN 2130550010
  • Claude Nicolet, Rome et la conquête du monde méditerranéen, 264-27 av. J.-C, tome I, 2001, ISBN 2130519644, tome II, 1997, ISBN 2130439136
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