Histoire coloniale des États-Unis d'Amérique
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L’histoire coloniale des États-Unis débute peu après la redécouverte du nouveau monde par les Européens (Christophe Colomb en 1492). L’actuel territoire américain devient rapidement un enjeu international : les grandes puissances coloniales occidentales se lancent dans l’exploration et la conquête du Nouveau Monde.
Sommaire |
[modifier] XVIe siècle : exploration et premières tentatives de colonisation
Dans la première moitié du XVIe siècle, les Espagnols pénètrent dans le territoire actuel des États-Unis, sans s’implanter de façon durable. Le navigateur Juan Ponce de León aperçoit la Floride en 1513. Le mythe de l’Eldorado attire les aventuriers comme Francisco Vásquez de Coronado vers l’Ouest des États-Unis actuels : c’est ainsi qu’est découvert le Grand Canyon vers 1540 ; Álvar Núñez Cabeza de Vaca reste plusieurs années en Floride. Hernando de Soto explore la Floride, les Appalaches et la région du Mississippi. Cabrillo croise au large de la future Los Angeles.
Mais les Britanniques et les Français explorent aussi les côtes américaines : Jacques Cartier débarque sur la côte est et la baptise « Nouvelle France » pour François Ier. L’Italien Giovanni da Verrazano aborde les côtes de Caroline et de Floride en 1524.
Les premières tentatives de colonisation française sur le territoire occupé par les États-Unis furent faites par des Français de la religion réformée, à l'instigation de l'amiral de Coligny. Celui-ci obtint en 1562, du roi Charles IX, l'autorisation de faire équiper des navires qui, sous la conduite de Jean Ribault, vinrent aborder à l'embouchure de la rivière appelée encore aujourd'hui Port-Royal.
Non loin de là fut construit par ces premiers émigrés le fort Charles, ainsi nommé en l'honneur du roi de France ; la contrée elle-même reçut en même temps le nom de Caroline, qu'elle a conservée.
Mais cette tentative n'eut pas plus de succès qu'une seconde, dirigée sous le même patronage, par René de Laudonnière, l'année suivante. La misère, le fanatisme des Espagnols et l'hostilité des Amérindiens eurent bientôt raison du courage de la petite troupe de Français isolée sur cette terre nouvelle.
En 1564, en Floride, la guerre éclate entre la colonie française de Fort Caroline et la colonie espagnole de Saint Augustine. Victoire espagnole. Voir aussi Histoire de la Floride.
Les Espagnols, sous la conduite de Pedro Melendez, vinrent attaquer la colonie protestante établie à l'embouchure du fleuve Saint-Jean et en massacrèrent tous les habitants.
Indigné d'un tel acte de barbarie, un gentilhomme de Mont-de-Marsan, Dominique de Gourgues, équipe à ses frais trois navires en 1567, les fait monter par deux cents hommes, et vient exercer de sanglantes représailles sur les soldats de Melendez. Cette vengeance fut cependant stérile dans ses résultats.
Francis Drake prend possession de la région de San Francisco au nom d’Élisabeth Ire d’Angleterre.
Le 26 juin 1604, le huguenot Pierre Du Gua de Monts, nommé lieutenant général du roi pour le Nouveau Monde, débarque à la frontière entre le Maine et le Nouveau-Brunswick. Il détient d’Henri IV le monopole sur la traite des fourrures. Les archéologues ont identifié le lieu : il s’agit de l’îlot Sainte-Croix, dans la baie de Fundy, aux États-Unis. Ils ont retrouvé les squelettes des premiers occupants français. À partir de 1605, Du Gua et Samuel de Champlain explorent la côte sud jusqu’au cap Cod.
En 1609, Henry Hudson remonte le fleuve auquel il donne son nom.
[modifier] Premières colonies (XVIIe siècle)
[modifier] Les colonies anglaises de la côte atlantique
Il faut attendre près d’un demi-siècle après la découverte du continent par Christophe Colomb pour que des navires européens lancent des expéditions sur les côtes de la Nouvelle-Angleterre, et plusieurs dizaines d’années encore avant la fondation de premiers établissements
- En 1584, Walter Raleigh fonda la colonie de la Virginie, ainsi nommée en l'honneur de la reine Elisabeth. Le roi Jacques Ier partagea ensuite tout le territoire compris entre le 34e et le 45e degré de latitude, entre deux compagnies dites de Londres et de Plymouth, qui espéraient découvrir là comme au Mexique des mines d'or et d'argent. La pêche de la morue au nord et la culture du tabac au sud dédommagèrent ces premiers colons de leur déception. La fertilité du sol en attira de nouveaux, tandis que les événements politiques en Angleterre favorisaient l'émigration vers d'autres points.
- En 1585, fondation d’une colonie sur une île de la côte est. C’est à peu près à la même époque que les Français commencent à s’établir sur le fleuve Saint-Laurent, au Canada. Du reste, il est tout à fait artificiel de séparer l’histoire de la colonisation des États-Unis et du Canada, qui connurent un destin commun jusqu’à la guerre d'indépendance des États-Unis.
- Le plus ancien établissement fixe des Anglais ayant perduré jusqu’à nos jours est la ville de Jamestown, en 1607, fondée sur les terres du chef Potomac Powathan : elle compte une centaine d’habitants. L’agriculture et les conditions de vie sont mauvaises pour les colons car les terres sont insalubres. Pour ne pas mourir de faim, ils se réfugient dans le village de Potomac Powathan. Au cours de l’été 1608, le conseil de la colonie réclame leur retour, le chef Powathan refuse. Le 30 août 1608, le capitaine John Smith envoie ses troupes « libérer les nôtres, esclaves du sauvage ». Il attaque un village amérindien, tue 23 hommes, et repart avec les réserves et une vingtaine de femmes et d’enfants qui servent d’otages et d’esclaves. Les enfants sont ensuite noyés et les femmes égorgées. [1]
- En 1620, une centaine de puritains débarquent du Mayflower et fondent Plymouth (Massachusetts). Ils nouent des relations amicales avec les indigènes qui leur permettent de survivre, les indiens leur donnent et apprennent a cultiver le maïs (indian corn) et le potiron sans oublier le dindon : en 1621 est célébré le premier Thanksgiving. Les querelles religieuses en Angleterre renforcent l’arrivée de nouveaux puritains dans cette région. Mais il y a aussi de nombreux protestants allemand et des qui fuient la misère et les persécutions religieuses (on compte ainsi 10 000 Allemands avant l’indépendance). Les puritains de Boston et Providence se lancent dans le commerce triangulaire. Ils achètent des esclaves en Afrique et les revendent en Virginie au Maryland ou sur les marchés antillais. Au milieu du XVIIe siècle, Boston est devenue avec ses 3000 habitants, le centre de la Nouvelle-Angleterre. Des missionnaires tentent d’évangéliser les Indiens. De nouveaux groupes de protestants arrivent en Nouvelle Angleterre : anabaptistes et quakers qui sont persécutés au Massachusetts et qui s’établissent dans des colonies voisines..
- En 1624, la colonie de Virginie devient colonie royale. Les indiens sont réduits en esclavage. Les conditions de travail qui s’en suivent vont petit à petit décimer les populations indiennes. Les planteurs résoudront ce problème en important des esclaves d’Afrique Noire, plus peuplée. Le nombre de colons britanniques augmente et la prospérité se construit sur la culture du tabac et le commerce triangulaire. Une société complexe se construit, avec de riches planteurs blancs, des blancs dépourvus d’esclaves (pauvres blancs), des esclaves noirs, des noirs affranchis et des métis Indien, Blanc et Noir.
- En 1632 est fondée la colonie du Maryland sous l’action de Cecilius Calvert, connu sous le nom de Lord Baltimore. Elle accueille les catholiques persécutés en Angleterre. Des heurts les opposent par la suite aux protestants qui prennent finalement l’ascendant sur la colonie en 1689. La culture du tabac assure sa fortune et son expansion au cours du XVIIe siècle.
- En 1638 est fondée la colonie de Rhode Island par Anne Hutchinson ; elle devient un modèle de tolérance religieuse inscrite dans la charte de la colonie. En 1763 y est construite la première synagogue américaine, à Newport.
- En 1664, les Anglais s’emparent de New York et de sa région, chassant les colons hollandais et suédois.
- En 1682 est créée la Pennsylvanie, les forêts du quaker William Penn. La colonie accueille des sectes allemandes et les baptistes irlandais et gallois. Le climat de tolérance religieuse encourage l’économie. Après la guerre de Trente Ans (1618-1648) dans l’empire germanique, 125 000 luthériens allemands s’installent en Pennsylvanie. Vers 1750, la population de Philadelphie dépasse celle de Boston.
- Les Anglais font venir des esclaves africains pour travailler dans les plantations : ils suivent en cela les politiques des Espagnols et des Portugais en Amérique du Sud. Le nombre d’esclaves noirs augmente surtout au début du XVIIIe siècle.
- À partir de 1686, l’Angleterre change de politique coloniale et supprime les chartes octroyées au colons d’Amérique. La Nouvelle-Angleterre devient dominion de la couronne, administrée par un gouverneur nommé et révocable par le roi. La glorieuse révolution en Angleterre provoque des soulèvements parmi les colons américains qui ne reconnaissent pas la nouvelle dynastie en Angleterre.
- Dans les années 1740, plusieurs prêcheurs puritains encouragent, par leurs sermons, le retour à plus de rigueur. Ces années d’ébullition religieuse mènent à l’essor de l’Église méthodiste américaine qui encourage la colonisation vers l’intérieur du continent (Ohio...). Elle réclame également plus de libertés en matière religieuse et fiscale, préparant la Révolution américaine.
- Pour conclure, on voit que la colonisation anglaise s’est portée essentiellement sur les côtes (de la Virginie au Nouveau-Brunswick). Il s’agit d’une colonisation importante par le nombre des colons impliqués, et qui répond à une logique commerciale et religieuse : nombreux sont ceux qui partent de l’Angleterre pour établir en Nouvelle-Angleterre, un régime politique plus conforme à leurs vues religieuses (ainsi, la colonie de la Baie du Massachusetts est une colonie puritaine, le Maryland est catholique…). Les colons repoussent les indiens vers l’intérieur des terres et deviennent plus nombreux qu’eux. Vers 1740 les territoires britanniques d’Amérique du Nord comptent un million d’habitants. Le premier recensement fédéral de 1790 fait état d’une population de 4 millions d’habitants.
Ce qui fait vivre les premiers colons c’est le commerce triangulaire et le travail des esclaves dans les plantations du sud ; néanmoins les colonies du nord se tournent de plus en plus vers la manufacture et l’agriculture sans esclaves tandis que le sud maintien fermement l’esclavage. La société du sud est aussi fortement métissée car les blancs n’hésitaient pas avoir des maîtresses noires ou indiennes. Néanmoins elle reste fortement affectée par des idées racistes. Voir aussi l’article détaillé Treize colonies britanniques d'Amérique du Nord
[modifier] Fondations espagnoles au Sud
En 1526, l’Espagnol Lucas Vallez de Ayllon fonde un établissement en Caroline du Sud, qui est abandonné quelques mois plus tard. Le second établissement européen permanent sur le sol des États-Unis est la colonie de St. Augustine, en Floride en 1565. Dès 1580, le roi crée la Floride occidentale (Alabama actuel) et orientale (Floride actuelle). Santa Fe est également fondée au début du XVIIe siècle (1610) dans l’actuel État du Nouveau-Mexique. La toponymie actuelle du sud-ouest des États-Unis est héritière de cette colonisation espagnole : Sierra Nevada, Los Angeles fondée en 1781, San Francisco… L’activité missionnaire commence au XVIe siècle et se heurte à la résistance des Amérindiens. À la fin du XVIIIe siècle, une mission est fondée à San Francisco et la chapelle existe toujours : à ce moment-là, les insurgés de la côte est proclamaient leur indépendance.
- Voir les articles : Missions espagnoles de Californie
[modifier] Arrivée des Français
- Au Canada
Vers 1630, la colonisation française se met en place tout au long du fleuve Saint-Laurent. En 1663, le Canada est baptisé « Nouvelle-France » et devient colonie du roi. Les Français sont moins nombreux que les colons anglais et contrôlent bien plus l’arrière-pays : ils s’enfoncent dans le Canada actuel par le Saint-Laurent, dans les États-Unis d’aujourd’hui par le Mississippi, à partir de son delta.
- Dans la région du Mississippi
En 1673, le gouverneur de Nouvelle-France (Canada actuel) envoie une expédition conduite par Jacques Marquette et Louis Jolliet sur le Mississippi. En 1679, Cavelier de La Salle explore l’actuel Minnesota. C’est ainsi que les Français « encerclent » les possessions britanniques et veulent créer un empire faisant contrepoids à l’empire espagnol. Mais le roi de France engage peu de moyens pour contrôler efficacement ces territoires qu’il revendique plutôt qu’il ne les possède. Des centres de colonisation sont créés dans la région : en 1699, Biloxi (Mississippi actuel) ; en 1701, Detroit (Michigan actuel) ; en 1702, Mobile (Alabama actuel). En 1718, Jean-Baptiste Le Moyne, Sieur de Bienville fonde La Nouvelle-Orléans. Les Français revendique également la vallée de l’Ohio, sur le côté occidental des colonies britanniques de l’Atlantique. La Louisiane n’a jamais été une colonie de peuplement et la mise en valeur de cet immense territoire n’a pas été suffisante. Voltaire décrivait au XVIIIe siècle l’Amérique du Nord française comme un « pays couvert de glaces huit mois de l’année, habité par des barbares, des ours et des castors ».
- L’éviction des Français
Par le traité d’Utrecht (1713), les Français perdent des territoires au Canada. Les Britanniques chassent les Acadiens de la Nouvelle-Écosse en 1755 ; ils se retrouvent dispersés dans toute l’Amérique. Leurs maisons sont brûlées pour décourager tout retour. Cet épisode porte le nom de « Grand dérangement ». À la suite d’une plainte d’un avocat américain de La Fayette, la reine Elisabeth II a reconnu la responsabilité de la Grande-Bretagne dans cette déportation. Les conflits militaires entre Français et Britanniques conduisent en 1763 à l’éviction des Français du Canada (voir l’article guerre de Sept Ans). Les Français partent définitivement du continent nord-américain (si l’on excepte Saint-Pierre et Miquelon) en 1803, lorsque Napoléon vend aux États-Unis la Louisiane, c’est-à-dire en fait un immense territoire couvrant tout le bassin du Mississippi, et non pas uniquement l’État de Louisiane actuelle. La langue (cajun) et les toponymes ont gardé le souvenir de cette présence française : Detroit, La Nouvelle-Orléans (de plus en plus appelée New Orleans), Grand Téton, Saint Louis…
[modifier] D’autres Européens…
- Les Hollandais établissent un comptoir commercial appelé Nouvelle-Amsterdam (1624) : il s’agit du site de New York.
- Les Suédois fondent une colonie dans les États actuels du Delaware et de Pennsylvanie. Mais ils sont rapidement absorbés par les Hollandais.
[modifier] La situation à la veille de la guerre d’indépendance (fin du XVIIIe siècle)
[modifier] Des colonies hétérogènes
- Les colonies anglaises se sont constituées progressivement tout au long du XVIIe siècle, selon plusieurs modalités :
- certaines sont des entreprises commerciales, dirigées depuis Londres par un "siège d’actionnaires", comme de nombreuses sociétés. Les colons sont envoyés en Amérique pour enrichir l’entreprise commerciale. Toutefois, ce genre de compagnie commerciale n’a jamais eu une exceptionnelle rentabilité, et finalement elles passent sous le contrôle du Roi d’Angleterre.
- d’autres colonies sont des colonies de peuplement à des fins religieuses, autorisées par le Roi.
- D’autre part, la géographie distingue les différentes colonies britanniques de la côte atlantique :
- Au nord de la Nouvelle-Angleterre, des sols impropres à l’agriculture mais de belles forêts ; les activités principales sont le commerce (Boston), la pêche et la chasse à la baleine.
- Au sud de la Nouvelle-Angleterre, l’activité commerciale est intense grâce à l’Hudson. L’agriculture est plus facile.
- L’économie de la région de la Chesapeake repose sur la culture du tabac, du blé et du maïs, qui sont exportés en Europe.
- Les colonies du Sud vivent de l’exploitation du bois, de la riziculture et de l’indigo : ce sont des colonies de plantation utilisant une main-d’œuvre servile venue d’Afrique.
- Sur le plan des institutions, les colonies sont surveillées par un gouverneur nommé par le roi ou par les propriétaires. Chacune possède deux chambres législatives, calquées sur le modèle anglais. C’est la loi anglaise qui détermine la justice. Les lois doivent être contresignées par le roi d’Angleterre.
- Enfin les colonies américaines sont différentes sur le plan religieux.
[modifier] Les causes de la guerre d’Indépendance américaine
- Les guerres franco-anglaises et franco-britanniques (1689-1763)
Les rivalités coloniales sont exacerbées et chaque camp utilise l’appui indien (Algonquins et Hurons par les Français ; Iroquois par les Britanniques). Les colonies britanniques pensent même à une union, une collaboration militaire entre elles pour faire face à l’hostilité française. À partir de 1756, les tensions américaines s’inscrivent dans le contexte troublé des relations européennes. Par le traité de Paris (1763), la France cède l’ensemble de son empire colonial américain. Voulant ménager leurs alliés indiens, les Britanniques décident de fixer la limite occidentale de leurs colonies aux Appalaches. Tous les territoires à l’ouest sont déclarés indiens. Le Quebec Act de 1774 étend cette province au nord de l’Ohio. Ces mesures mécontentent les colons américains.
- L’esprit des Lumières : les idées des philosophes européens du XVIIIe siècle pénètrent en Amérique par les villes du pays, où se tiennent des salons de discussion et des clubs. L’un des relais de cet esprit des Lumières est Benjamin Franklin et il faut souligner le rôle de la presse américaine dans la diffusion des nouvelles idées.
- Causes fiscales : entre 1763 et 1773, la Grande-Bretagne exige des colons de nouveaux impôts pour faire face à ses difficultés financières et entretenir ses troupes.
À partir de 1764, le Parlement britannique, influencé par le ministre des finances George Grenville, décide d’imposer une série de taxes aux colons. Le Sugar Act ("loi sur le sucre", 1764) est la première de ces lois qui vont provoquer la colère des marchands américains. En 1765, le Parlement vote le Quartering Act ("loi sur le cantonnement") qui prévoit la réquisition des logements et le gîte pour les soldats britanniques stationnés en Amérique du Nord. Puis Londres impose le Stamp Act ("loi sur le timbre", 1765), la plus impopulaire de toutes dans les colonies américaines. Elle requiert l’achat d’un timbre fiscal qui devait figurer sur les journaux, les livres, les documents officiels, ... Cette politique a pour objectif de financer l’entretien des troupes britanniques en Amérique du Nord. En réaction, les colons forment un congrès contre le "loi sur le timbre" (Stamp Act Congress) qui se réunit en octobre 1765. Cette assemblée envoie une pétition au roi et au Parlement britannique afin de réclamer la suppression de la loi. Les Américains estiment injuste de payer de nouvelles taxes à la Grande-Bretagne, alors qu’ils ne sont pas représentés au Parlement de Londres. Ils revendiquent ainsi leur participation à la vie politique britannique et se rangent derrière le slogan "Pas de taxe sans représentation" (No taxation without representation). Pour faire pression sur la métropole, les marchands organisent le boycott des produits anglais. Des émeutes éclatent à New York à proximité des bureaux de vente des timbres fiscaux. À Boston, un club de propagande secret appelé les fils de la liberté (Sons of Liberty) dirigés par Samuel Adams, détruit la maison du gouverneur Thomas Hutchinson. Le Parlement britannique finit par reculer en abrogeant le Stamp Act mais vote le Declaratory Act qui réaffirme le droit de la Grande-Bretagne à lever des taxes en Amérique, sans que les colons soient représentés à Londres. En 1767 sont votés les Townshend Acts qui appliquent des taxes sur les marchandises importées par les 13 colonies. Elles portent sur le thé, le verre, la peinture, le plomb et même le papier. Les Américains menacent à nouveau de boycotter les produits britanniques : le Parlement annule les taxes sauf sur le thé mais refuse toujours de reconnaître une représentation politique des Américains. En 1773, le Parlement passe le Tea Act ("loi sur le thé") qui exempte la Compagnie des Indes orientales de toute taxe sur thé provenant d’Inde. La compagnie de commerce britannique dispose donc d’un privilège qui semble insupportable aux colons. Un groupe déguisé en Indiens s’en prend alors à la cargaison d’un navire britannique en décembre 1773 : la partie de thé de Boston (Boston Tea Party) est l’un des épisodes les plus célèbres de la rébellion américaine.
La réaction du Parlement ne se fait pas attendre : il passe les Coercive Acts ("Lois coercitives")que les colons rebaptisent "lois intolérables" (Intolerable Acts). Le pouvoir de la législature du Massachusetts est réduit et le port de Boston est autoritairement fermé. Les lois sur le cantonnement sont élargies aux habitations privées. Les officiers britanniques sont jugés par un jury britannique et non colonial.
La population d’Amérique n’accepte pas les restrictions imposées au commerce. Les colons se sentent alors victimes du despotisme britannique : en 1770, cinq colons sont tués par les Britanniques après des émeutes. À partir de 1773, ils se révoltent et proclament leur indépendance le 4 juillet 1776.
Pour la suite, voir les articles : Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique et Histoire des États-Unis de 1776 à 1865.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
- Indiens d'Amérique
- Treize colonies
- Louisiane (Nouvelle-France)
- Histoire des États-Unis de 1776 à 1865
[modifier] Liens externes
- (en) Jamestown coloniale
[modifier] Bibliographie
Jacques BINOCHE, Histoire des États-Unis, Paris, Ellipses, 2003, ISBN 2-7298-1451-5
Daniel BOORSTIN, Histoire des Américains, Paris, Laffont, 2001, ISBN 2-2210-6798-3
George-Hébert GERMAIN, Les coureurs des bois - la saga des Indiens blancs d’Amérique, Quebec, Éditions Libre Expression, 2003, ISBN 2-7648-0060-6
André KASPI, Les Américains, tome 1 : 1607-1945, Paris, Le Seuil, 1996, ISBN 202009360X
Pierre LAGAYETTE, Les grandes dates de l’histoire américaine, Paris, Hachette, 2001, ISBN 2011454891
Jean-Pierre MARTIN, Daniel ROYOT, Histoire et Civilisation des États-Unis
René REMOND, Histoire des États-Unis, Paris, Presses universitaires de France, 2003, Collection : Que sais-je ?, ISBN 2130533582
Bernard VINCENT, Histoire des États-Unis, Paris, Flammarion, 1998, ISBN 2080813765
Howard ZINN, Une histoire populaire des États-Unis, De 1492 à nos jours, Paris, Agone, 2003, ISBN 2-9108-4679-2
- Bibliographie pour les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles :
William Bradford, Lauric Henneton (sous la direction de), Histoire de la Colonie de Plymouth : Chroniques du Nouveau Monde, 1620-1647, Labor & Fides, 2004, ISBN 2830911156
Gilles HAVARD et Cécile VIDAL, Histoire de l’Amérique française aux XVIe-XVIIe siècles, Paris, Flammarion, 2003, ISBN 2082100456
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