Eldorado
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L'Eldorado (de l'espagnol el dorado : le doré) est une contrée mythique supposée regorger d'or et située en Amérique du Sud selon les conquistadores espagnols du XVIe siècle. La croyance en son existence se base sur le récit du voyage d'un conquistador, Francisco de Orellana par l'archevêque Gaspar de Carbajal.
Le récit a été cru jusqu'au XVIIIe siècle par les conquistadores et par les Indiens, qui situaient plus précisément cette contrée entre le fleuve Orénoque et le fleuve Amazone, sur le territoire actuel du Brésil ou du Venezuela.
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[modifier] L'Eldorado comme légende
La Condamine, après son voyage de 1743-1744 au cours duquel il descend l'Amazone, fait justice de cette légende : il n'y a pas de lac Parimé (le lac immense décrit par Carbajal) ni de ville fantastique de Manoa.
Sir Walter Raleigh se lança lui aussi dans une expédition afin de trouver Eldorado.
Dans son conte philosophique Candide, Voltaire utilise cette contrée comme décor au chapitre XVIII. Ce chapitre, à travers cet univers utopique, lui permet d'exposer les idéaux des philosophes des Lumières.
[modifier] Adversaires de la véracité du récit d'Orellana
Ils se fondent en particulier sur l'impossibilité supposée d'établir une agriculture performante et installée durablement sur un terroir en Amazonie :
- à cause des climats tropicaux et équatoriaux ;
- à cause de la terre jaune qui devient stérile en quelques années.
Ils en donnent pour preuve l'échec de la culture sur brûlis.
[modifier] Découvertes récentes
Plusieurs découvertes de chercheurs opérant dans différentes disciplines au cours des quinze dernières années ont poussé à une relecture du récit du voyage d'Orellana. Il n'y aurait pas eu de pays où l'or coulait à flots, mais bien une civilisation agricole prospère, décimée par les maladies apportées par les Européens.
L'anthropologue états-unien Michael Heckenberger, de l'université de Floride a relevé par photographie aérienne, dans la région du cours supérieur du Xingu, dans l'État du Mato Grosso, plusieurs traces d'une occupation humaine relativement dense. Dix-neuf monticules, nommés islas, forestiers, se distinguant dans la plaine nue, distants en moyenne de 3 km, seraient d'anciens villages. Une céramique abondante y subsiste, à fleur de terre. Ces monticules sont reliés par des structures surélevées (routes sur digues, la région étant inondée sous un à deux mètres d'eau à la saison des pluies), et canaux rectilignes. Heckenberger nomme ce peuple Xinguano. Leurs hypothétiques descendants seraient les Kouikourous.
Ailleurs, au cœur de l'Amazonie, l'existence de la terra preta, ce sol fertile qui n'a pu se constituer que par l'intervention de l'homme, ajoute à la crédibilité de ses théories.
On relève également, dans la tribu de chasseurs-cueilleurs des Sironos, des mots pour désigner des plantes dont ils ne font aucun usage : le coton, le maïs, des plantes tinctoriales, qui leur auraient été légués par leurs ancêtres agriculteurs.
[modifier] Voir aussi
- Cadillac Eldorado, modèle du constructeur automobile Cadillac