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Habib Bourguiba - Wikipédia

Habib Bourguiba

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Président de la
République tunisienne
Photo dédicacée (1980)
Habib Bourguiba
1e président de la République
Prédécesseur aucun
Élu le 8 novembre 1959
8 novembre 1964
2 novembre 1969
3 novembre 1974[1]
Mandat 25 juillet 1957
7 novembre 1987
Successeur Zine El-Abidine Ben Ali
Naissance 3 août 1903
Lieu de naissance Monastir
Épouse(s) Moufida Bourguiba
Wassila Bourguiba
Profession avocat
Parti(s) politique(s) Néo-Destour puis PSD
Décès 6 avril 2000
Lieu du décès Monastir
Nature du décès Mort naturelle

Habib Bourguiba (حبيب بورقيبة), né probablement le 3 août 1903 à Monastir (Tunisie) et mort le 6 avril 2000 à Monastir, est le leader de la lutte pour l'indépendance puis le fondateur de la Tunisie moderne en tant que premier président (du 25 juillet 1957 au 7 novembre 1987).

Sommaire

[modifier] Jeunesse

Né officiellement en 1903 à Monastir[2], Habib Bourguiba est le fils d'un officier de la garde que l'occupant français avait accordée au bey de Tunis. Né dans une famille de condition modeste, il effectue ses études primaires et obtient son certificat d'études à l'école sadikienne. Il entame ses études secondaires au prestigieux collège Sadiki de Tunis où il décroche un brevet d'arabe avant de s'inscrire au lycée Carnot où il obtient son baccalauréat en 1924. Il s'inscrit ensuite à la Sorbonne où il obtient respectivement une licence en droit et le diplôme supérieur d'études politiques de l'Institut d'études politiques en 1927. Il rentre à Tunis pour exercer le métier d'avocat, parallèlement à d'autres activités, notamment l'adhésion au Destour qui milite en faveur de l'indépendance.

[modifier] Militant nationaliste

Ainsi, il participe à la rédaction de nombreux articles dans les journaux nationalistes qui paraissent à l'époque, tels La Voix du Tunisien et L'étendard tunisien. Le 1er novembre 1932, il crée, de concert avec un groupe de compagnons, le journal L'Action tunisienne qui prône la laïcité. À la suite du congrès du Destour, tenu le 12 mai 1933, il devient membre de la commission exécutive du parti. Cependant, le 9 septembre, il en démissionne après avoir fait l'objet de vives réprimandes pour avoir fait partie d'une délégation de dignitaires de Monastir qui s'était rendue au palais du bey pour protester contre le gouverneur de la ville qui avait autorisé l'inhumation du fils d'un naturalisé dans le cimetière musulman. Il s'emploie, par la suite, à expliquer les raisons de sa démission de la commission exécutive, jusqu'à ce qu'il décide de réunir un congrès extraordinaire du parti, le 2 mars 1934 à Ksar Hellal. Ce congrès se termine par la scission en deux branches du parti : l'une conservatrice, qui conserve le nom de Destour, et l'autre moderniste baptisée Néo-Destour. Ce nouveau parti est dirigé par Mahmoud Materi (président), Bourguiba (secrétaire général), Tahar Sfar (secrétaire général adjoint), Bahri Guiga et M'hamed Bourguiba.

[modifier] Répression coloniale

Au milieu des années 1930 et après la nomination de Marcel Peyrouton comme résident général de France en Tunisie, la répression se fait plus violente dans le pays. Les militants nationalistes font l'objet de mesures d'éloignement dans le Sud tunisien : Bourguiba et certains de ses compagnons sont ainsi assignés à résidence à Kébili puis à Borj Lebœuf. La résistance se poursuit cependant sous diverses formes jusqu'à la remise en liberté des leaders exilés à la suite de l'accession du Front populaire au pouvoir en France (3 mai 1936), sous la conduite de Léon Blum. Ils reprennent alors leur combat et s'emploient activement à concrétiser leurs revendications dès lors que le gouvernement français avait failli à ses engagements. L'atmosphère devient des plus tendues vers la fin de l'année 1937 et le mouvement national a à faire face à des événements sanglants qui connaissent leur paroxysme le 9 avril 1938. Le 10 juin 1939, Bourguiba et ses compagnons sont arrêtés et détenus à la prison civile ainsi qu'à la prison militaire où Bourguiba fait l'objet d'un long interrogatoire pour conspiration contre la sûreté de l'État.

[modifier] Seconde Guerre mondiale

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il est transféré à la prison de Téboursouk puis au Fort Saint-Nicolas de Marseille (mai 1940) et au Fort Montluc de Lyon (18 novembre 1942). Il est finalement enfermé au Fort de Vancia dans l'Ain jusqu'à ce que les Allemands le relâchent et l'emmènent à Chalon-sur-Saône. Il est reçu avec tous les honneurs à Rome en janvier 1943 à la demande de Benito Mussolini qui espère l'utiliser pour affaiblir la résistance française en Afrique du Nord. Le ministère italien des affaires étrangères essaie alors d'obtenir de lui une déclaration en sa faveur. À la veille de son retour, il accepte de délivrer un message au peuple tunisien, par le biais de Radio Bari, le « mettant en garde contre tous les appétits. » À son retour à Tunis, le 7 avril, il s'assure que son message du 8 août 1942 soit transmis à toute la population et à ses militants : l'Allemagne va perdre la guerre et l'indépendance de la Tunisie ne viendra qu'après la victoire des Alliés. Cette position, qui lui valut d'être arrêté par les Allemands, sera à l'origine de sa remise en liberté en mai 1944.

[modifier] Lutte pour l'indépendance

En 1945, la position française resta inchangée et Bourguiba part s'installer au Caire, où se trouve le siège de la Ligue arabe, en vue de rallier des soutiens à la cause nationaliste tunisienne. De concert avec Abdelkrim al-Khattabi, il y participe à la fondation du Bureau du Maghreb arabe avant de repartir pour New York, en décembre 1946, afin de faire connaître la cause de la Tunisie aux Nations unies. Dans les années qui suivent, Bourguiba visite de nombreux pays où sa forte personnalité lui vaut nombre de victoires diplomatiques.

Conscient de l'importance du combat à l'intérieur du pays, il rentre en Tunisie, en septembre 1949, avant de s'embarquer de nouveau pour la France en vue de gagner des sympathisants au sein de la gauche française et de faire connaître davantage le mouvement nationaliste tunisien. Il annonce un programme en 7 points et, intéressé par la première expérience de pourparlers, apporte son soutien à la participation de Salah Ben Youssef au sein du cabinet de M'hamed Chenik formé en vue des négociations. Toutefois, les résultats ne sont pas à la mesure des attentes des nationalistes puisqu'ils débouchent sur le mémorandum du 15 décembre 1951 imposant la co-souveraineté. Bourguiba le rejette ouvertement, ce qui constitue l'une des premières étincelles de la révolution armée qui éclate le 18 janvier 1952, date à laquelle se tient dans la clandestinité le congrès extraordinaire du Néo-Destour dont le résident général Jean de Hautecloque avait interdit l'organisation et qui allait réclamer l'indépendance.

Bourguiba est alors éloigné à Tabarka puis à La Galite où il passe 2 années en exil mais conserve le contact avec les patriotes qu'il appelle à la résistance et à la persévérance dans le combat.

Après le rejet des réformes de Pierre Voizard, le 4 mars 1954, il est transféré à l'île de Groix et dans des endroits proches de Paris d'où il continue de suivre l'évolution de la situation en Tunisie. Arrivé au pouvoir en France, le 18 juin, Pierre Mendès France effectue une visite en Tunisie et prononce son fameux discours du 31 juillet dans lequel il annonce que son gouvernement reconnaît unilatéralement l'autonomie interne de la Tunisie. Un gouvernement intérimaire est alors constitué en vue des pourparlers avec la participation de 3 membres du Néo-Destour. Il est procédé à la signature du traité de l'autonomie interne le 3 juin 1955. Un différend majeur éclate alors entre Bourguiba et Ben Youssef pour qui les accords de l'autonomie interne constituent un pas en arrière. En effet, contrairement à Bourguiba qui prône une indépendance obtenue pacifiquement, à travers des étapes, « avec l'aide de la France et sous son égide », Ben Youssef soutient le panarabisme et souhaite l'indépendance totale et immédiate. Le différend s'aggrave au point de provoquer une scission dans les rangs des militants et de fissurer l'unité nationale. Le différend est tranché au profit de Bourguiba lors du congrès que le Néo-Destour tient à Sfax le 15 octobre. Quelques mois plus tard, le cours de l'histoire va aider les Tunisiens à réclamer l'indépendance totale. Le gouvernement tunisien engage, en effet, des pourparlers qui s'achèvent par la signature du protocole du 20 mars 1956. La France concède l'indépendance totale (à l'exception du port stratégique de Bizerte qui reste français).

La France conserve la base de Bizerte jusqu'au 15 octobre 1963.

[modifier] Président de la République

[modifier] Fondateur de la Tunisie moderne

Le 8 avril, il est procédé à l'élection de l'Assemblée nationale constituante dont Bourguiba est le premier président. Le 14 avril, il est chargé de former le premier gouvernement de la Tunisie indépendante dans lequel il prend également en charge les portefeuilles des affaires étrangères et de la défense. Après avoir été premier ministre de Lamine Bey, il décide d'évincer le souverain et de proclamer la république le 25 juillet 1957. Il en est désigné président avant d'être largement élu le 8 novembre 1959 (étant le seul candidat à se présenter).

Il entreprend, depuis lors, de débarrasser le pays de toutes les séquelles de la période coloniale. Les réformes se succédent pour mettre en place un État moderne, parachever la souveraineté nationale et moderniser la société à travers la propagation de l'enseignement et la promulgation du Code du statut personnel. Bien que l'islam reste la religion d'État (le président doit être de religion musulmane), le pouvoir des chefs religieux est grandement réduit. Les femmes accèdent à un statut inouï dans le monde arabe, dépassant même celui des Françaises dans certains domaines. La polygamie est interdite, le divorce autorisé et l'avortement légalisé. Le pays est divisé en 14 gouvernorats dotés d'une administration moderne. À contre-courant de ses voisins et homologues arabes, la priorité est donnée à l'éducation et à la santé au détriment de l'armement. Il met en place un enseignement moderne et nomme Mahmoud Messaadi ministre de l'éducation nationale. Celui-ci met fin au double cursus d'enseignement coranique et occidentalisé. L'école devient publique et gratuite. Bourguiba abolit également le double circuit de la justice, met fin à l'influence des religieux sur la magistrature et instaure des cours civiles.

Le congrès de Bizerte instaure la coexistence des 3 secteurs (public, privé et coopératif) mais l'expérience de collectivisation ayant manqué détruire l'économie du pays, Bourguiba se résout à changer d'orientation économique à partir d'octobre 1969. Cette page socialiste et panarabe étant vite tournée, l'économie décolle vers la fin des années 1970 sous la direction d'un premier ministre libéral proche des États-Unis : Hédi Nouira.

Défenseur passionné d'une modernité arabe, Bourguiba se distingue également de ses homologues en matière de politique étrangère. 20 ans avant le président égyptien Anouar el-Sadate, il préconise la normalisation des rapports avec Israël, notamment lors de son discours prononcé à Jéricho le 3 mars 1965[3], et propose à l'ONU la création d'une fédération entre les États arabes de la région et l'État hébreu. Cependant, en 1978, il condamne les accords de Camp David sous la pression de ses partenaires, ce qui, en contrepartie, vaut à la Tunisie d'accueillir le siège de la Ligue arabe puis celui de l'OLP.

[modifier] Période difficile

Le 11 octobre 1971, les assises du Parti socialiste destourien tenues à Monastir adoptent une orientation qui ne semble pas lui plaire. Alors, un deuxième congrès, convoqué à Monastir le 12 septembre 1974, décide d'amender la constitution de façon à instituer la présidence à vie au bénéfice de Bourguiba.

Quoiqu'elle connaisse, durant les années 1970 une période de relance économique grâce à l'adoption d'une politique de libéralisation de l'économie, la Tunisie n'est pas à l'abri des convulsions politiques, sociales ou économiques qui s'amplifient tout particulièrement au milieu des années 1980. Le clientélisme prend de plus en plus d'ampleur jusqu'à étouffer le développement économique et social du pays. La situation devient d'autant plus complexe que l'âge avancé de Bourguiba, l'aggravation de son état de santé et son incapacité à gérer les affaires de l'État, attisent les convoitises de tous ceux qui, autour de lui, s'entre-déchirent pour la succession. Le pays s'engage ainsi dans une crise politique et sociale étouffante et rendue encore plus grave par la dégradation de la situation économique qui est perceptible à travers la paralysie des rouages de l'État, aiguisant le sentiment d'inquiétude, de désespoir et de perte de confiance. Cette situation favorise la montée de l'islamisme et mène à de graves incidents en 1978, 1980 et 1984, ce qui alimente la paranoïa du président engagé dans la lutte contre l'islamisme menée par le général Zine El-Abidine Ben Ali. Commencé dans une atmosphère de libéralisme et de laïcisation de la société tunisienne, le règne de Bourguiba s'achève dans une atmosphère crépusculaire alimentée par une crise économique. Pour tenter de la résoudre (et reconstituer les réserves en devises complétement épuisées), il désigne, le 8 juillet 1986, Rachid Sfar au poste de premier ministre avec pour mission de mettre en œuvre un plan d'ajustement structurel de l'économie.

[modifier] Destitution

Dans la nuit du 6 novembre 1987, un groupe de 7 médecins tunisiens signent un rapport médical qui certifie l'incapacité mentale du président. Ben Ali le dépose en s'appuyant sur la constitution tunisienne et prend en main les destinées du pays. Dans leur livre Notre ami Ben Ali[4], les journalistes Nicolas Beau et Jean-Pierre Tuquoi racontent en ces termes la prise de pouvoir par Ben Ali : « Sept médecins dont deux militaires sont convoqués en pleine nuit, non pas au chevet du malade Bourguiba, mais au ministère de l'intérieur. Parmi eux se trouve l'actuel médecin du président, le cardiologue et général Mohamed Gueddiche. Ben Ali somme les représentants de la faculté d'établir un avis médical d'incapacité du président. « Je n'ai pas vu Bourguiba depuis deux ans » proteste un des médecins. « Cela ne fait rien ! Signe ! » tranche le général Ben Ali. » Dans sa déclaration du lendemain matin, ce dernier rend hommage aux « énormes sacrifices » consentis par Bourguiba, en compagnie d'hommes valeureux, au service de la libération de la Tunisie et de son développement. Élu président en 1989, il poursuivra la politique de Bourguiba dont il se positionne comme le fils spirituel, comblant ainsi les vœux de Bourguiba qui désire « gouverner après sa mort. »

Selon plusieurs sources[5], les services secrets italiens auraient joué un rôle important dans la chute de Bourguiba. Dans un entretien à La Repubblica du 11 octobre 1999[6], l'amiral Fulvio Martini (ancien directeur du SISMI) confirme cette hypothèse : « Tout a commencé avec la visite en 1984 en Algérie du président du Conseil italien Bettino Craxi » explique-t-il. « Les Algériens, inquiets de la déstabilisation croissante en Tunisie, étaient alors prêts à intervenir » dans ce pays en raison des menaces portées sur leurs intérêts stratégiques. Ainsi, l'armée algérienne aurait été prête à envahir la partie du territoire tunisien où transite le pipeline qui conduit le gaz naturel algérien jusqu'en Sicile. « En 1985, M. Craxi m'a demandé de me rendre en Algérie pour y rencontrer les services secrets [...] l'objectif était d'éviter un coup de tête » algérien selon Martini. « À partir de ce moment a commencé une longue opération de politique étrangère dans laquelle les services secrets ont eu un rôle extrêmement important. À la fin, nous avons estimé que le général Ben Ali était l'homme capable de garantir, mieux que Bourguiba, la stabilité en Tunisie » ajoute-t-il. « Nous avons proposé cette solution aux Algériens qui en ont parlé aux Libyens. Je suis allé en parler aux Français [...] Le chef des services secrets de l'époque, le général René Imbot, m'a traité avec arrogance et m'a dit que nous autres Italiens, nous ne devions pas nous mêler de la Tunisie, qu'il s'agissait de l'empire français » affirme Martini[7]. Il s'agissait donc d'organiser un coup d'État, le plus invisible possible, et c'est ainsi que l'idée d'un « putsch médical » aurait pris forme. L'Italie aurait garanti le ralliement du premier ministre Ben Ali et ce choix aurait rencontré l'approbation des Algériens ainsi que des Libyens. « C'est vrai, l'Italie a remplacé Bourguiba par Ben Ali », conclut Martini alors que La Repubblica avait cité, le 10 octobre 1999, un rapport exposé le 6 octobre par Martini devant une commission parlementaire italienne. Pour sa part, Craxi dément, le 10 octobre 1999, une participation des services secrets italiens à l'accession au pouvoir de Ben Ali. « Il n'y a aucune manœuvre ni interférence italienne dans les événements qui ont porté le président Ben Ali au pouvoir en 1987 » affirme-t-il au bureau de l'AFP à Tunis. Selon Le Monde, ces révélations de Martini n'auraient toutefois pas convaincu les spécialistes car Craxi était un ami de Bourguiba[8].

[modifier] Fin de vie

Afin d'éviter sa récupération par des opposants, Bourguiba quitte le palais présidentiel de Carthage quelques jours plus tard pour Mornag, près de Tunis, où il est assigné à résidence avant d'être transféré le 23 octobre 1988 à Monastir où il vit avec le soutien d'une équipe médicale. Il se dit officiellement bien traité par le nouveau pouvoir. Souffrant de troubles de l'élocution et de l'attention, le « combattant suprême » (tel est son surnom) connaît de graves problèmes de santé à la fin des années 1990. Il reçoit parfois quelques visiteurs étrangers et le président Ben Ali.

Le 5 mars 2000, Bourguiba est hospitalisé en urgence à l'hôpital militaire de Tunis à la suite d'une pneumopathie. Son état étant jugé critique, il subit une ponction pleurale aux soins intensifs. Sa santé s'étant améliorée, il quitte l'hôpital le 13 mars pour regagner sa résidence. Il y décède le 6 avril à 9h50 à l'âge officiel de 96 ans. Le président Ben Ali décide un deuil national de 7 jours et le transfert de la dépouille au siège du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) pour rendre un ultime hommage au disparu et se recueillir à sa mémoire. À 17 heures, enveloppée comme le veut la tradition dans un linceul blanc, sa dépouille est portée à bout de bras par des membres de la Chabiba, organisation de jeunesse du RCD, reconnaissables à leurs tuniques rouges. Elle est déposée au milieu de la cour de la maison familiale, recouverte du drapeau national et entourée de membres de la Chabiba. Son fils Habib Jr., sa fille adoptive Hajer, sa belle-fille et son petit-fils reçoivent les condoléances des notables de la ville et du gouvernorat. Arrivés en début d'après-midi, les membres du bureau politique du RCD (dont Hamed Karoui et Abdelaziz Ben Dhia), s'enquièrent auprès des membres de la famille et du gouverneur des détails des funérailles. Parmi les autres personnalités, on reconnaît également son ancien premier ministre Rachid Sfar et de nombreux représentants de la société civile dont Chedly Zouiten (homme d'affaires qui s'illustre dans les années 1970 par sa candidature à la présidentielle contre Bourguiba), Georges Adda (fondateur du Parti communiste tunisien), Moncef Marzouki (ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme) et Bochra Belhaj Hamida (présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates). Roger Bismuth, membre du bureau exécutif de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, représente de manière informelle la communauté juive dont il est l'un des membres les plus actifs.

Bourguiba est enterré le lendemain après-midi dans le mausolée de marbre blanc qu'il s'est fait construire et où reposent déjà ses parents et sa première épouse. Après une brève cérémonie à la mosquée Bourguiba, sa dépouille est transportée sur un affût de canon recouvert du drapeau national et tirée par un véhicule militaire encadré de détachements de l'armée tunisienne. Parmi les personnalités étrangères invitées figurent les présidents français Jacques Chirac, algérien Abdelaziz Bouteflika, palestinien Yasser Arafat et égyptien Hosni Moubarak. Après la mise en terre, le président Ben Ali prononce une oraison funèbre dans laquelle il salue le « combat loyal et dévoué » de Bourguiba pour la Tunisie[9]. Les conditions des obsèques sont pourtant soumises à la critique de la presse internationale qui pointent la brièveté de la cérémonie, le peu d'invités étrangers et l'absence de retransmission à la télévision.


[modifier] Vie privée

Habib Bourguiba se marie à deux reprises :

  • En 1925, alors qu'il étudie à Paris, il fait la connaissance de Mathilde Lorrain qui devient sa logeuse. Elle lui donne son unique fils, Habib Bourguiba Jr. qui naît en avril 1927, et ils se marient en août de la même année. Après l'indépendance de la Tunisie, elle adopte la nationalité tunisienne, se convertit à l'islam et adopte le prénom de Moufida. Le couple divorce le 21 juillet 1961.
  • Le 12 avril 1962, il épouse Wassila Ben Ammar, une femme appartenant à une famille de la bourgeoisie tunisoise qu'il fréquente depuis 18 ans. Elle prend petit à petit un rôle politique de plus en plus important au fil de la dégradation de la santé de son mari, ce qui lui vaut le titre de « La Glorieuse » (Al-Majida). Bourguiba finit par « la divorcer » (une répudiation de fait) le 11 août 1986. Cet événement contribue à accélérer la chute du régime.

[modifier] Noms de rues

La quasi-totalité des villes de Tunisie possèdent une rue ou avenue portant le nom de Bourguiba dès l'indépendance du pays. La plus célèbre d'entre elles est l'avenue Habib Bourguiba située à Tunis.

À l'initiative de la mairie de Paris, une esplanade sur le quai d'Orsay, située plus précisément entre l'avenue Bosquet et l'avenue de la Tour Maubourg, est inaugurée le 6 avril 2004 en présence du maire Bertrand Delanoë, d'Habib Bourguiba Jr. et de Moncer Rouissi (ambassadeur de Tunisie en France). Il est à noter que si des rues portent le nom de Tunis à Paris et dans d'autres villes françaises, c'est la première fois que le nom d'une personnalité tunisienne est porté par une rue ou une place en France.


[modifier] Notes

  1. Proclamé président à vie par la Chambre des députés le 18 mars 1975, cette mesure est annulée le 25 juillet 1988 (après son éviction).
  2. Une forte incertitude demeure sur cette date qui, selon certains de ses biographes, pourrait avoir été falsifiée de quelques années pour le rajeunir. Il serait en fait né en 1901 ou encore en 1898.
  3. (fr) Discours de Jéricho (Le Monde diplomatique)
  4. Nicolas Beau, Jean-Pierre Tuquoi et Gilles Perrault, Notre ami Ben Ali. L'envers du miracle tunisien, éd. La Découverte, Paris, 2002
  5. (fr) Amnistia.net, Le « putsch médical » qui destitua Bourguiba, 7 avril 2000
  6. (fr) Agence France-Presse, Fulvio Martini confirme que Rome « a choisi Ben Ali » pour remplacer Bourguiba, 11 octobre 1999
  7. (fr) Le Monde, L'Italie et le « coup d'État » en Tunisie, 13 octobre 1999
  8. (fr) Le Monde, Le soutien de M. Ben Ali, 21 janvier 2000
  9. (fr) Oraison funèbre prononcée par le président Zine El-Abidine Ben Ali (Présidence de la République tunisienne)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Pierre-Albin Martel, Habib Bourguiba. Un homme, un siècle, éd. du Jaguar, Paris, 1999 (ISBN 2-86950-320-2)
  • Tahar Belkhodja, Les trois décennies Bourguiba. Témoignage, éd. Publisud, Paris, 1998 (ISBN 2-866-00787-5)
  • Bernard Cohen, Bourguiba. Le pouvoir d'un seul, éd. Flammarion, 1992 (ISBN 2-08-064881-0)
  • Ali El Ganari, Bourguiba. Le combattant suprême, éd. Plon, 1985 (ISBN 2-259-01321-X)
  • Michel Camau et Vincent Geisser, Habib Bourguiba. La trace d'un héritage, éd. Karthala, 2004 (ISBN 2-845-86506-6)

[modifier] Liens externes


Précédé de :
Tahar Ben Ammar
Premier ministre de la Tunisie
1956-1957
Suivi de :
Poste supprimé jusqu'en 1969
Précédé de :
Poste créé
Ministre des affaires étrangères de la Tunisie
1956-1957
Suivi de :
Sadok Mokkadem
Précédé de :
Poste créé
Ministre de la défense de la Tunisie
1956-1957
Suivi de :
Bahi Ladgham
Précédé de :
Poste créé
Président de la Tunisie
1957-1987
Suivi de :
Zine El-Abidine Ben Ali


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