Bertrand Delanoë
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Bertrand Delanoë est un homme politique français, membre du Parti socialiste. Il est maire de Paris depuis mars 2001.
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[modifier] Biographie
[modifier] Enfance et carrière politique
Né le 30 mai 1950 à Tunis, Bertrand Delanoë grandit à Bizerte et c'est pendant son adolescence que sa famille vient s'installer en France.
Il fait ses premiers pas en politique dès l'âge de 23 ans, à Rodez, en tant que secrétaire de la Fédération des socialistes de l'Aveyron. Il est remarqué pour ses talents d'orateur par le chef du Parti socialiste au niveau national, François Mitterrand, celui-ci le fait monter à Paris au début des années 1970.
Aux élections municipales de 1977, il est élu au Conseil de Paris en compagnie de Lionel Jospin, Claude Estier, Daniel Vaillant (la fameuse « bande du XVIIIe ») sur la liste de gauche emmenée par le communiste Louis Baillot. Il est réélu en 1983, 1986, le 19 mars 1989, le 18 juin 1995 et le 18 mars 2001.
Il est élu député (PS) de Paris (1981/1986); il est élu jeune député de Montmartre (XVIIIe arrondissement de Paris). Il devient alors porte-parole du PS, soit numéro trois national.
À l'occasion des élections législatives de 1986, il décide de quitter Paris pour tenter de s'implanter électoralement en Avignon, mais son parachutage est un échec. Il s'investit alors dans ses activités professionnelles, avant de retrouver une place au Conseil de Paris aux municipales de 1989.
En 1988, il est candidat aux élections législatives dans la 18e circonscription de Paris. Il est battu par Alain Juppé.
En 1993, il profite du départ du PS du président du groupe socialiste au Conseil de Paris, Georges Sarre, pour prendre la présidence de ce groupe politique et devenir le chef de l'opposition dans la capitale.
En 1995, il mène comme chef de file la campagne municipale de toute la gauche parisienne contre Jean Tiberi, dauphin RPR désigné de l'ancien maire Jacques Chirac (élu Président de la République). La gauche emporte six arrondissements (IIIe, Xe, XIe, XVIIIe, XIXe et XXe arrondissement) sur les vingt que détenait la droite depuis 1983 (monopole alors surnommé le « grand chelem »).
Dans la foulée, il est élu Sénateur (PS) de Paris (1995 - 2001) où il devient secrétaire de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense.
Président du groupe socialiste & apparentés du Conseil de Paris (Mars 1993 - mars 2001)
Il siège de manière permanente au bureau national (BN) du Parti socialiste depuis 1995.
En avril 2006, il est fait docteur honoris causa par l'université du Québec à Montréal (Canada) pour la qualité de son travail comme maire d'une grande métropole.
[modifier] Élection à la mairie de Paris (mars 2001)
[modifier] Contexte
La droite se présente divisée aux élections municipales de mars 2001, avec deux candidats : Jean Tiberi, maire RPR dissident et sortant et Philippe Séguin, ancien député RPR des Vosges, ancien ministre, ancien président de l'Assemblée nationale et ancien président du RPR, allié à l'UDF et DL.
De leur côté, les socialistes organisent des primaires entre Jack Lang, alors maire de Blois, et Bertrand Delanoë, chef de l'opposition municipale depuis 1993, mais peu connu du grand public. Les débats sont vifs ; Lyne Cohen Solal, partisante de Lang, parle par exemple d'« erreur de casting » à propos de la candidature de Delanoë. Mais contre toute attente, Jack Lang abandonne la compétition pour devenir ministre de l'Education nationale dans le gouvernement de Lionel Jospin, permettant à Bertrand Delanoë de remporter l'investiture, de rassembler les socialistes, la gauche (PCF, MRC…) et de nouer des contacts avec les Verts dans le but de rassembler la gauche au second tour.
Son programme est axé sur l'ouverture politique, la stabilité fiscale, la transparence, la consultation (Conseils de quartiers, Conseils de la jeunesse, Maison des initiatives étudiantes, Maisons des associations, compte rendus de mandat annuels…), la solidarité, le doublement des budgets culture, le doublement des investissements sportifs, l'intensification des efforts sur le logement social et la petite enfance, la lutte contre la pollution, le développement des transports propres (bus, tramway, vélos…), la propreté et le soutien à la vie associative locale.
[modifier] Premier tour
La gauche (communistes, chevènementistes du MDC et socialistes) est rassemblée derrière la candidature de Bertrand Delanoë, alors que les Verts (menés par Yves Contassot, cadre de la Banque de France), font liste à part, tout en prévoyant une fusion des listes au second tour.
Au soir du premier tour, face à cette liste de gauche et à celle des écologistes, la droite est majoritaire de quelques milliers de voix en voix sur la capitale mais ses candidats sont irréconciliables (dans tous les arrondissements sauf le IXeoù Pierre Lellouche déroge à la règle émise par Philippe Seguin excluant toute fusion avec les listes de Jean Tiberi). Les Verts, eux, fusionnent comme prévu avec les listes de Bertrand Delanoë dans tous les arrondissements.
[modifier] Second tour
Au soir du second tour le 18 mars 2001, Bertrand Delanoë est élu maire de Paris avec un peu plus de 49,59% des voix, contre 50,37% à la droite divisée (33,97% pour les listes Seguin, 15,20% pour les listes Tiberi et 2,85% pour des listes divers droites). Ce sont les IXe, XIIe et XIVe arrondissements qui lui ouvrent les portes de la municipalité parisienne quand il est avéré que le candidat de gauche bénéficie de plus de voix d'avance sur celui de droite.
Minoritaire d'environ 4 000 voix mais majoritaire en nombre d'arrondissements gagnés et en nombre de conseillers de Paris (163 élus en tout, qui sont à la fois conseillers municipaux et conseillers généraux, Paris étant à la fois Ville et département), la gauche gagne douze arrondissements sur vingt, certains d'entre eux de justesse avec 220 voix d'avance dans le IIe arrondissement, 878 voix dans le IVe arrondissement ou encore 1013 voix d'avance dans le XIIe, alors que la droite ne gagne de justesse que dans le Ier arrondissement avec 285 voix d'avance pour le candidat tibériste Jean-François Legaret. La gauche conserve les six arrondissements déjà gagnés en 1995 et remporte les IIe, IVe, IXe, XIIe, XIIIe & XIVe arrondissements.
La géographie électorale met alors en évidence une fracture droite/gauche à l'intérieur de Paris, car tous les arrondissements gagnés par la gauche se situent à l'est et centre-est, alors que les quartiers aisés du centre et de l'Ouest de la capitale (surnommés parfois "beaux quartiers") ont massivement voté pour les candidats de droite (72,98% dans le VIIe arrondissement ou 80% dans le XVIe arrondissement, où deux candidats de droite se maintenaient pour le second tour).
Sur ces douze arrondissements gagnés par la gauche, un est dirigé par un maire Vert (IIe), un autre par un MRC (le XIe, dirigé par le chevènementiste Georges Sarre), les dix autres le sont par des élus PS dont deux femmes maires pour les IVe et XIIe).
Bertrand Delanoë est ainsi élu maire de Paris et succède à Jacques Chirac (dont le mandat aura duré 18 années, de 1977 à 1995), et à Jean Tiberi (six années, de 1995 à 2001). C'était la première fois depuis 1871 - lors de la Commune de Paris - que l'alliance de la gauche prenait, hors contexte révolutionnaire, la tête du conseil municipal (il n'y a pas eu de maire de Paris de 1871 à 1977, année d'élection de Chirac, mais le conseil municipal avait toujours été dominé par la droite).
[modifier] Explications de la victoire de la gauche à Paris
La victoire de la gauche aux élections municipales de 2001 a été notamment expliquée par les divisions exacerbées au sein de la droite parisienne, majoritaire à Paris depuis cent ans et qui l'ont conduite à présenter deux listes concurrentes dans chaque arrondissement. Ce serait donc grâce à cette conjoncture exceptionnelle d'une droite fracturée et d'une gauche unie que Delanoë aurait gagné.
L'image négative véhiculée par des affaires politico-financières, dans lesquelles Jean Tiberi était alors soupçonné d'avoir participé, aurait également profité aux listes de la gauche.
Plusieurs journaux (L'Express, Le Figaro, Le Point, Le Monde, Le Nouvel Observateur) ont en outre partiellement expliqué la victoire de Delanoë par le vote d'une nouvelle catégorie sociale surnommée « bobos » (Bourgeois-bohème), qui aurait fait la différence en faisant basculer à gauche certains arrondissements « traditionnellement » de droite (IIe, IVe, IXe et XIIe). Il est cependant difficile de mesurer l'impact réel qu'aurait eu le vote des "bobos" lors des élections, d'autant plus que ce terme ne renvoie à aucune catégorie sociale stable et délimitée [1] De la même manière, il est difficile de mesurer l'impact du vote de la communauté homosexuelle parisienne, qui aurait, selon certains, contribué de manière significative à la victoire de Bertrand Delanoë.
[modifier] Prises de position
Bertrand Delanoë est favorable au droit de vote des immigrés (en situation régulière) aux élections locales, au raccourcissement de tous les mandats électifs à cinq ans, à l'interdiction d'enchaîner un troisième et même mandat consécutif, au mariage homosexuel, à la limitation stricte du cumul de mandats (partisan d'un mandat renouvelé une seule fois) et à l'euthanasie.
Militant des Droits de l'Homme, il fut un membre actif, comme parlementaire, de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH). Il a aussi consacré plusieurs interventions (discours, chapitre de livre...) à défendre le droit à l'eau potable dans le monde, et a fait en sorte que la société Eau de Paris (SAGEP) finance des projets concrets d'accès à l'eau dans des pays pauvres.
Depuis des décennies, il se veut très vigilant contre l'antisémitisme, contre tous les racismes et le sexisme, invoquant son enfance à Bizerte, en Tunisie, où musulmans, juifs et catholiques vivaient plutôt en bonne entente.
Dès son élection, s'interdisant tout cumul de mandat et voulant être "maire à temps plein", il démissionne de son mandat de sénateur de Paris. Il choisit en 2001, contre le cumul encore, de ne nommer aucun maire d'arrondissement de gauche parmi ses 33 adjoints, leur préférant les élus issus de la plupart des arrondissements, y compris des arrondissements où la droite est restée majoritaire (ainsi Anne Hidalgo est élue Première Adjointe, Jean-Yves Mano devient adjoint chargé du Logement, Lyne Cohen-Solal s'occupe du Commerce de l'Artisanat des Métiers d'Art & Professions libérales et la jeune féministe médiatique Clémentine Autain -apparentée PCF- à la Jeunesse).
Bertrand Delanoë a dévoilé son homosexualité lors d'une interview télévisée en novembre 1998 sur M6, bien avant les élections municipales afin que ce thème ne soit pas au centre du débat électoral. Il ne tient pas une part active dans la communauté homosexuelle. Il a augmenté les subventions municipales aux associations gays & lesbiennes comme Act-Up, le Centre Gay & Lesbien (CGL), SOS Homophobie, le Festival de Films Gays & Lesbiens ou encore augmenté de manière conséquente celles aux organisations de lutte contre le sida (Aides, Sida Info Service), Paris étant depuis le début des années 1980 la ville la plus touchée par l'épidémie en Europe.
En 2004, il se prononce comme la majorité du Parti socialiste en faveur du « oui » au référendum sur le Traité établissant une Constitution pour l'Europe. Au soir du 29 mai 2005, alors que le reste de la France rejette le traité constitutionnel, le « oui »obtient un score de 65% sur la ville de Paris, l'emportant dans les 20 arrondissements que compte la capitale. Ceux du centre et de l'ouest, aux populations de classes moyennes et aisées, ont voté très massivement dans ce sens (avec des records à près de 80% dans certains d'entre eux); ceux du centre (60-70%) alors que ceux les plus à l'est et nord-est (les moins favorisés) ont donné un Oui à 55%.
En juin 2006, comme d'autres conseils généraux de tous bords et avec le soutien de l'Association des Départements de France (ADF), il réclame à l'État le remboursement "à l'euro près" de 52 millions d'euros dus pour 2005 au titre du RMI, dorénavant géré et versé par les conseils généraux, les nouvelles lois de décentralisation introduites dans la Constitution prévoyant que l'État rembourse ces sommes aux collectivités.
[modifier] Réalisations du mandat municipal (2001-…)
[modifier] Les projets phares du mandat
- Réduction de la circulation automobile et de la pollution:
- Construction d'un tramway sur les boulevards des Maréchaux (XIIIe, XIVe, XVe arrondissement) intégré en temps que T3 au réseau
- Augmentation du nombre de pistes cyclables, de couloirs de bus de couloirs protégés pour les véhicules d'urgence (pompiers, police, ambulances, Samu…)
- Interdiction temporaire de la circulation sur certaines portions des voies sur berges (plusieurs dimanches de l'année et un mois pendant l'été à l'occasion de Paris-plage), suppression de plusieurs axes rouges, piétonisation de certains quartiers
- Stationnement : de nouveaux tarifs résidentiels ont été instaurés pour inciter les parisiens à ne pas se déplacer en voiture
- Logements sociaux:
- Rachats par préemption (au prix des estimations des Domaines, service de l'Etat) d'immeubles entiers dans les quartiers de l'ouest parisien pour tenter de diminuer le déséquilibre géographique de logement social avec l'est de la capitale
- Aménagement d'un nombre minimum de logements sociaux (25% de logement social selon le Plan Local d'Urbanisme) dans les nouveaux programmes immobiliers de plus de 800 m². Financement inscrit dans le budget de 4 000 logements sociaux par an en Île-de-France. Selon le bilan (contesté) de la mairie à fin 2005, un total de 18 622 logements en 5 années aurait été financé comprenant la réfection de logements anciens.
- Cession d'immeubles à l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris dans le XVIe arrondissement (22 rue Wilhem) afin de loger son personnel (à charge pour cette dernière de ne pas renouveler les baux à leur terme, de rompre ceux indûment renouvelés par l'ancien bailleur ou de proposer le rachat de leur appartement aux anciens locataires)
- Opposition au projet de construction du nouveau Tribunal de grande instance (considéré par certains comme étant à l'étroit sur l'Ile de la Cité), à Tolbiac (13e), la mairie préférant Masséna (13e aussi), afin de préserver le nombre de futurs logements et la taille d'un espace vert d'un seul tenant.
- Immeubles insalubres : engagement de faire disparaître tous les immeubles insalubres de la Ville de Paris d'ici fin 2007, dont au moins 1 000 immeubles catalogués comme taudis (en 2005, 136 étaient en voie de réhabilitation et six réhabilités). Durant l'été 2005, après que 2 immeubles ont brûlé dans Paris, causant la mort de nombreuses personnes, sa politique du logement - notamment sa lutte contre les immeubles insalubres - est remise en cause. Bertrand Delanoë a répliqué en accusant l'État qu'il juge responsable des délais légaux imposés pour prendre en main les immeubles insalubres privés, et dont il critique le manque d'engagement sur cette question.
- Petite enfance:
- Aménagement d'une crèche au sein même de l'hôtel de ville dans les anciens appartements privés (plus de 1 000 m² avec un jardin privatif) alloués gratuitement avant 2001 au maire de Paris
- Engagement de créer 4 500 nouvelles places de crèche et de halte-garderie à Paris (2 500 places ont été créées au bout de quatre ans, mais certains affirment que les effectifs du personnel ne sont pas suffisants). La pénurie des places en crèche n'est pas compensée par la création de nombreuses halte-garderies privées, dont les coûts sont nettement supérieurs à ceux des structures publiques.
- Création d'une allocation municipale d'aide aux familles monoparentales (unique en France), fragiles et essentiellement constituées de mères seules avec enfants.
- Suppression de l'Allocation Paris Petite Enfance (APPE)[2] aux ménages de la classe moyenne et supérieure, allocataires de la PAJE
- Augmentation des aides au logement, accordées sous conditions de revenus, qui seront dorénavant accessibles dès le deuxième enfant (et non plus le troisième).
- Culture et évènements festifs:
- Instauration de la gratuité pour les collections de la quinzaine de musées municipaux (Petit Palais, musée d'Art moderne de la Ville, musée Carnavalet, musée Cernushi…)
- Nouvelles manifestations festives à succès (copiées par des capitales du monde entier) comme la mise en place d'une plage géante sur les bords de la Seine (Paris-Plage), ou la Nuit Blanche
- Mise en place d'un nouveau festival du cinéma intitulé Paris Cinéma après s'être désengagé du Festival du film de Paris (dirigé par Louisa Maurin via sa société LM Festivals, celle-ci avait été félicitée pour son travail par Bertrand Delanoë en avril 2001) [3]
- Suppression de la subvention municipale au festival de danse de Paris
- Instauration d'une enveloppe de 1 euro par an par arrondissement et par habitant (proportionnelle à la population de l'arrondissement) pour des actions culturelles locales (expositions, festivals…).
[modifier] Autres réalisations et projets
- Citoyens d'honneur de Paris:
En 2002, au nom d'une certaine conception de la lutte contre la peine de mort et contre la discrimination raciale, la majorité municipale de la Ville de Paris fait citoyen d'honneur Mumia Abu-Jamal, condamné à mort en 1982 aux États-Unis pour le meurtre d'un policier. La franco-colombienne Ingrid Betancourt, otage de la guérilla d'extrême gauche des FARC, a aussi été faite citoyenne d'honneur de Paris. Pablo Picasso et Marie Curie étaient jusque là les seuls à avoir reçu cette distinction.
- Wi-Fi :
En avril 2006, Bertrand Delanoë a confirmé depuis San Francisco sa volonté de doter Paris d'un réseau Wi-Fi gratuit sur plus de 400 endroits (jardins, bibliothèques, Maisons des associations…). Il a également signé avec Gavin Newsom la convention dite des « Villes Numériques Sœurs » qui comprend déjà San Francisco, Toronto, Singapour, Prague, Mexico et Madras[4]
- Réseau Internet à très haut débit: En janvier 2006, Bertrand Delanoë a aussi souhaité équiper Paris en très haut débit (jusqu'à 100 fois plus rapide que le réseau haut-débit ADSL qui couvre alors déjà 100% de la capitale). Il présente à l'été un plan pour réaliser ce projet: Comme impulsion clef, la ville baisse dès lors fortement les droits de passage dans son réseau d'égouts, ce qui évite de creuser des tranchées dans toutes les rues, par exemple pour déployer de la fibre optique. Plusieurs opérateurs, dès 2006, annoncent qu'ils commencent le déploiement de ce réseau, avec des zones tests dans plusieurs arrondissements la même année.
- Politique internationale de la capitale :
En mai 2006, il propose au président de Bolivie, Evo Morales, un proche d'Hugo Chavez et de Fidel Castro, d'accroître l'aide de la capitale française au pays, notamment par une aide d'urgence destinée à favoriser l'accès à l'eau dans la région de Cochabamba.
Bertrand Delanoë travaille aussi sur l'importance des collectivités locales à l'échelle mondiale. Comme maire de Paris il préside l'Association Internationale des Maires Francophones (AIMF), principalement active pour la coopération (subventions, aides techniques…) et les échanges avec des villes d'Afrique et d'Asie. En mai 2004, il devient coprésident de l'organisation Cités et gouvernements locaux unis (CGLU). Cette organisation se donne pour but, à sa création en 2004, la coopération internationale grâce à l'échelon administratif local et de faire reconnaître par l'ONU le rôle des collectivités locales.
- Toponymie :
Les noms choisis par Bertrand Delanoë et la majorité municipale pour les inaugurations de rares nouvelles voies ou places dans Paris, ainsi que pour plusieurs rues qui ont été rebaptisées, ont suscité le mécontentement ponctuel de l'opposition. Celle-ci considère en effet que le maire tente par tous les moyens de « gauchir » les rues de Paris, de nombreux endroits rendant déjà hommage à des personnalités de gauche, d'après elle. Ainsi, contre l'avis de la majorité UMP du VIIe arrondissement et des riverains du boulevard de la Tour-Maubourg, il fait rebaptiser par sa majorité au Conseil de Paris la place Santiago du Chili en place Salvador Allende. Contre l'avis du conseil municipal du Ier arrondissement (majorité UMP) et en dépit de l'abstention d'élus verts, la majorité municipale rebaptise une portion des quais historiques du Louvre et des Tuileries au nom de François Mitterrand, dont le patronyme a déjà été donné au site de la Bibliothèque nationale. Le maire invoqua alors les "Grands travaux" de Mitterrand (Pyramide du Louvre, Arche de la Défense…) pour justifier son choix.
D'autres endroits (places, rues, esplanade, jardins) ont été baptisés du nom de personnalités très diverses (résistants, féministes, artistes, actrices, hommes politiques, écrivains, activistes, révolutionnaires, syndicalistes…), donnant parfois lieu à une polémique ponctuelle. Parmi celles-ci, on retiendra les noms de Jean Pierre-Bloch (ex-rue Alexis Carrel), Chevalier de Saint-Georges (ex-rue Richepanse), Marguerite Duras, Louise Michel (ex-Square Wilette au pied du sacré cœur), Coluche, Jean-Paul II, Maurice Audin, Marlène Dietrich, Habib Bourguiba, Olympe de Gouges, Pierre Mendès France (sur une partie de l'avenue de France), Jacques Chaban-Delmas, Henri Krasucki, Bernard Lazare, Théodore Herzl, Marguerite Yourcenar, Léopold Sédar Senghor (ancienne passerelle Solférino), Marguerite Yourcenar, Loulou Gasté (auteur compositeur), Michel Debré, Joséphine Baker (une place et une piscine flottante) et Simone de Beauvoir pour la passerelle reliant depuis juin 2006 les quartiers Bercy (XIIe) à Tobiac (XIIIe).
[modifier] Gestion de la mairie
- Emplois municipaux :
Recrutement de 6 000 nouveaux agents portant à 46 000 le nombre de fonctionnaires de la mairie répartis en plus de 120 métiers et 22 directions administratives.
- Impôts :
Recours à l'emprunt doublant la dette par habitant pour financer 1 milliard d'euros de dépenses (contre 450 millions les années précédentes). En contrepartie, la non-augmentation des impôts locaux est respectée (La ville conserve depuis des années de la meilleure note financière de l'agence Standard & Poors: AAA, qui permet entre autres d'emprunter aux meilleurs taux réf. nécessaire) [5]. En octobre 2006, Bertrand Delanoë évoqua la possibilité d'augmenter de manière "mesurée" les impôts locaux dans l'hypothèse d'un second mandat afin de financer l'augmentation des dépenses sociales (plus de 70% depuis 2001) et les dépenses d'investissement.
- Compte rendus de mandat :
Tenus dans chaque arrondissement, ces réunions permettent aux Parisiens de questionner le maire sur des problèmes locaux, liés aux différents services publics municipaux ou d'État, aux transports… Au cours d'un compte rendu de mandat début octobre 2005 dans le fief de gauche du XIXe arrondissement, Delanoë est pris vigoureusement à partie par une vingtaine de militants menaçants et violents, d'extrême gauche et de la mouvance anarchiste (selon les médias, la mairie et la préfecture de police) et par des membres de collectifs d’habitants expulsés. Obligé d'abréger la réunion, Delanoë déclara à l'encontre des mécontents « Si vous n’êtes pas contents, sortez ». Une réunion fut de nouveau organisée quelques semaines plus tard dans cet arrondissement; elle se déroula normalement.
[modifier] Critiques à l'encontre de Bertrand Delanoë
[modifier] Critiques internes à la majorité municipale
- En septembre 2005, une crise politique sans précédent au sein de la majorité municipale éclate entre les socialistes et les écologistes à propos du logement social et des solutions d'urgence à mobiliser contre l'insalubrité. C'est l'adoption de cinq vœux et amendements du PC et des Verts obtenus par le soutien des votes de l'UMP qui provoque cette crise. Christophe Girard, initiateur de la Nuit Blanche et adjoint à la Culture, quitte alors les Verts pour rejoindre le PS jugeant que les « votes convergents avec l'UMP » signaient, pour les Verts parisiens, la rupture de leur « engagement majoritaire ». Le débat sera clos par la décision d'augmenter le nombre de logements dévolus aux habitants habitant des immeubles insalubres, et par le reclassement de 500 logements de la ville actuellement classés en logement intermédiaire.
En juillet 2006, et malgré la promesse faite au député sortant Michel Charzat de ne pas interférer dans cette affaire, il impose, au nom de la représentativité de la communauté antillaise (dont Delanoë juge le poids électoral décisif pour les municipales de 2008) via le Bureau National du PS la candidature de George Pau-Langevin sur la 21e circonscription de Paris au détriment d'une candidate d'origine kabyle, Sophia Chikirou. Cette affaire illustre selon des membres du PS, y compris de son proche entourage, une gestion par trop "communautariste" de la ville de Paris.
- Logements / espaces verts : En juin 2006, le maire tente de faire voter le déclassement d'un espace vert protégé, en l'occurrence le Parc Sainte-Périne [1] pour construire sur près de 6% de sa superficie (correspondant à la partie la plus boisée comprenant 80% des arbres du parc) un ensemble immobilier de 210 logements "à vocation sociale", dont la moitié destinée au personnel administratif de l'AP-HP. Ce projet suscite la mobilisation des commerces, des riverains et écoles du quartier, du conseil de quartier et de celui d'arrondissement et de la Ligue de protection des oiseaux. Cette opération de promotion immobilière est finalement mise en échec par la conjonction improbable d'un vote de l'UMP, de l'UDF et des Verts parisiens. Ce rejet provoque des commentaires acerbes d'Alain Lhostis, adjoint (PC) de Bertrand Delanoë, à l'encontre des riverains du parc (il parle de la "satisfaction égoïste de quelques riverains privilégiés") et des Verts (coupables de "misérables petites manœuvres politiciennes")[2]. Le 23 juin 2006, lors du Conseil de l'AP-HP, c'est en tant que président suppléant de Monsieur Delanoë que Monsieur Lhostis présente et fait adopter un nouveau vœu (un vœu pour soi-même) afin de demander à la Mairie de Paris d'annuler le vote du 12 juin et de rendre constructible cet espace vert protégé [3].
[modifier] Critiques externes
Plusieurs conseillers municipaux de l'opposition dénoncent le manque de concertation - voire le caractère autoritaire - du maire de Paris. Certains dénoncent également à Bertrand Delanoë d'avoir privilégié les « paillettes » plus que les réformes de fond, faisant référence à la manifestation festive Paris-plage. Enfin, une critique récurrente adressée à la majorité municipale (et notamment par Françoise de Panafieu, candidate UMP aux prochaines élections de 2008) est d'avoir détérioré les conditions de circulation en voiture dans la ville (notamment dûs, d'après ces critiques, à l'élargissement des couloirs de bus), tout en n'ayant pas fait baisser le taux de pollution de manière significative.
Ses détracteurs accusent également Bertrand Delanoë d'avoir accentué la fracture sociale de Paris en la caricaturant en une ville des aisés et des aidés, la hausse importante des prix de l'immobilier [6], ayant contraint de nombreux ménages de classe moyenne à quitter Paris pour sa couronne. Si les derniers recensements INSEE ont montré que pour la première fois depuis 40 ans, la population de Paris a légèrement augmenté (+ 20 000 habitants depuis 2000), certains dénoncent le fait que le fossé entre classes sociales s'est, lui, accentué.
De manière beaucoup plus dramatique, le maire de Paris a été poignardé le 5 octobre 2002, pendant les festivités de la première Nuit Blanche en plein Hôtel de Ville. Son agresseur, Azedine Berkane, un marginal au chômage, aurait affirmé à la police qu'il hait « les politiciens, le Parti socialiste » et aussi les homosexuels. Le corps médical le déclarera irresponsable mentalement, et le fera interner en hôpital psychiatrique. Bien que la blessure soit sérieuse, le maire de Paris en réchappe et il peut quitter l'hôpital au bout d'environ deux semaines et poursuivre sa convalescence pendant plus d'un mois dans le sud-ouest.
Depuis l'origine de la manifestation Paris-Plage à l'été 2002, Bertrand Delanoë y applique un règlement intérieur copié sur celui des jardins publics de la capitale, qui interdit l'utilisation d'armes, les comportements à risques, le monokini et le string.
En faisant rebaptiser le parvis Notre-Dame en place Jean Paul II, à l'initiative d'une proposition de l'UMP, le 3 septembre 2006, Delanoë se fait prendre à partie et insulter par des militants cathophobes d'Act-Up aux cris de "Delanoë protège l'homophobie, Delanoë protège le Vatican", sous l'approbation de représentants de sa propre majorité municipale, hostiles à ce qu'une place de Paris porte le nom d'un pape, aussi important qu'il soit (Denis Baupin, Yves Contassot).
[modifier] La candidature de Paris aux Jeux Olympiques
Paris avait déjà connu 2 échecs pour des candidatures malheureuses aux JO (sous les mandatures de Jacques Chirac pour les JO de 1996, puis sous Jean Tiberi pour les JO de 2008, cette dernière candidature fut par ailleurs soutenue par la nouvelle majorité municipale après l'élection municipale de 2001) où Paris fut très loin du carré de tête dans les votes du CIO. Encore candidate aux Jeux Olympiques de 2012, la ville de Paris est battue en finale, sur le fil (4 voix d'écart), par la ville de Londres le 6 juillet 2005, après avoir battu Madrid, New York et Moscou aux tours de vote précédents. Bertrand Delanoë, qui n'avait pas ménagé ses peines sur ce projet de candidature, accuse publiquement Tony Blair et la direction du comité de candidature de Londres de ne pas avoir respecté trois des règles édictées par le Comité olympique international (CIO), et ce dernier d'«avoir franchi la ligne jaune». Le journal Le Monde, en avril 2006, évoquera le rôle d'influence de l'ancien président du CIO Juan Antonio Samaranch (qui aurait rabattu des votes de pays de l'Est) et une coalition "anti-Chirac" de la part des Premiers ministres britannique (Tony Blair) et italien (Silvio Berlusconi).
[modifier] Ouvrages
- Pour l'honneur de Paris éd. Calmann-Lévy, 1999 ;
- La Vie, passionnément (autobiographie et positions politiques sur le fonctionnement démocratique, la paix, les prisons, l'accès à l'eau potable dans le monde, les religions…), éd. Robert Laffont, septembre 2004 ; édition de poche chez Pocket (2005).
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Notes et références
- ↑ Selon le Petit Larousse (édition 2005), un bobo est une « personne généralement citadine, aisée et cultivée, qui se veut anticonformiste ». Mais selon un article du Point, c'est un « bourgeois antibourgeois, âgé de 25 à 40 ans qui professe, sur les questions de société, des valeurs de gauche, héritées de leurs aînés soixante-huitards, tout en étant des consommateurs compulsifs, fers de lance de l'économie de marché, épris de modernité autant que d'authenticité, décalés et moutonniers, hédonistes et puritains. » Le Point du 1er décembre 2000»
- ↑ D'un montant de 260 euros par mois, l'APPE était une allocation universelle (sans condition de ressources) destinée aux ménages ayant recours à une nourrice à domicile, faute de place en crèche.
- ↑ Éric Brunet consacre un chapitre entier à cette affaire dans son livre "Être de droite, un tabou français", Albin Michel, 2006
- ↑ Paris, ville lumière bientôt Paris, ville numérique
- ↑ En raison de la forte spéculation immobilière, la ville de Paris tire en 2006 l'essentiel de ses marges de manœuvre des droits de mutation sur les ventes immobilières, qui devraient rapporter 850 millions d'euros en 2007 soit plus de deux fois plus qu'au début de la mandature.
- ↑ Si le prix de l'immobilier a doublé dans toute la France, entre 1998 et 2005, la progression fut de 120% à Paris selon la FNAIM (l'Express n°2879 du 7 septembre 2006)
[modifier] Bibliographie
- Pascale Sauvage :
- Philippe Martinat, Bertrand Delanoë : Qui c'est ce garçon ?, éd. Belfond, 2004.
- François Devoucoux du Buysson, Pariscide, éd. La Table Ronde 2005,
- Sophie Coignard, Le Marchand de sable, éd. Albin Michel, 2006.
- Clémentine Autain (& Mickaël Garnier-Lavalley), Salauds de Jeunes, éd. Robert Laffont, avril 2006.
- Anne Hidalgo et Jean-Bernard Senon, Une Femme dans l'arène, éd. du Rocher, juin 2006.
[modifier] Liens externes
- Reportage de la BBC sur l'agression du 5 octobre 2002
- Biographie de Bertrand Delanoë sur le site de la mairie de Paris
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