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Révolution iranienne - Wikipédia

Révolution iranienne

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Histoire de l'Iran

La Révolution iranienne est la révolution de 1979 qui a transformé l'Iran, à cette époque une monarchie constitutionnelle autoritaire pro-occidentale, sous le règne du Shah Mohammad Reza Pahlavi; en une république théocratique Islamique et populiste sous la direction de l'Ayatollah Ruhollah Khomeiny. La révolution comporte deux phases : la première voit l'alliance des groupes religieux, libéraux et gauchistes afin de chasser le Shah; la seconde partie, souvent nommée Révolution Islamique voit l'ascension au pouvoir de l'Ayatollah Khomeiny.

Le Shah est au pouvoir depuis 1941, avec une brève interruption en 1953; pendant les années 1960 et 1970, une opposition continue à son pouvoir existe : opposition des leaders religieux comme des classes moyennes urbaines, dont la plupart soutiennent une démocratie constitutionnelle laissant peu de pouvoirs au Shah. Le régime du Shah est très strict, emprisonnant des centaines d'activistes politiques et mettant en place des lois de censure. Cependant, à la même époque, les conditions de vie de la plupart des Iraniens se sont améliorées, et quelques droits humains et démocratiques basiques ont été accordés (comme par exemple l'extension du suffrage aux femmes), droits refusés par les fondamentalistes islamiques d'opposition. Beaucoup disent à cette époque que le Shah est un homme de paille des États-Unis.

En 1978, une série de protestations, déclenchées par une histoire attaquant Khomeini dans la presse officielle, crée une escalade de violences, jusqu'à ce que, le 12 décembre, environ deux millions de personnes se rassemblent à la place Azadi (alors appelée Place Shahyad) à Téhéran pour protester contre le Shah. L'armée iranienne commence alors à se désintégrer, puisque les conscrits refusent de tirer sur les manifestants et commencent à changer de camp. Le 16 janvier 1979, le Shah et l'impératrice quittent l'Iran à la demande du premier ministre Chapour Baktiar (ancien opposant), qui tente alors de calmer la situation. Il dissout la SAVAK et libère les prisonniers politiques, autorisant même Khomeini à rentrer en Iran après des années d'exil, et appelle l'opposition à l'aider à préserver la constitution, promettant des élections libres. Khomeiny repousse les demandes de Bakhtiar et nomme un gouvernement par intérim lui-même. Peu de temps après, l'armée ayant annoncé son impartialité dans le conflit, la destitution du monarque arrive par les mains des révolutionnaires menés par l'Ayatollah Khomeiny.

Les 30 et 31 mars, le référendum sur l'installation d'un régime islamiste en Iran remporte 98 % de « oui ».

Sommaire

[modifier] Éléments précurseurs de la révolution

Mohammad Reza Pahlavi reprend le pouvoir en Iran après avoir fui du pays en 1953. Cela est possible en renversant le gouvernement de Mohammad Mossadegh avec l'aide d'une opération clandestine menée par la CIA et le MI6 dont le nom de code est Opération Ajax. Pahlavi maintient de bonnes relations avec les États-Unis, mais son gouvernement est critiqué pour sa corruption et les pratiques violentes de la SAVAK, ce qui provoque des protestations en Iran et suscite la condamnation de nombreux membres de la communauté internationale.

Une forte opposition politique se forme dans de nombreuses franges de la société pendant le règne du Shah. À cet égard, les figures religieuses ont une importance particulière au sein de l'opposition en Iran. Depuis la révolte des Tabacs en 1891, le clergé acquiert progressivement une influence politique autant que religieuse. Alors que cette opposition augmente, le Shah réprime fortement les dissidents.

L'Ayatollah Khomeiny est un des leaders de l'opposition religieuse, qui proclame que le règne du Shah est une tyrannie. Après l'arrestation de Khomeiny, puis son exil d'Iran en 1964, les émeutes menées par les partisans du clergé augmentent. Le Shah choisit fréquemment de répondre à ces émeutes par la violence, arrêtant et tuant les manifestants. On ne sait pas aujourd'hui combien cette campagne de répression a causé de victimes. Le gouvernement Pahlavi donne le chiffre de 86, alors que les exilés iraniens l'estiment en milliers.

En 1963 et 1967, l'économie iranienne croît considérablement, grâce à une augmentation des prix du pétrole ainsi qu'aux exportations d'acier. Mais l'inflation augmente au même rythme.

Faisant face à une opposition grandissante des leaders religieux, rejoints par les propriétaires de petites entreprises en 1975, le Shah tente un nouvel effort pour reprendre le contrôle de la société iranienne. Cet effort consiste à essayer de minimiser le rôle de l'Islam dans la vie de l'empire, en louant à la place les réalisations de la civilisation Perse pré-Islamique. En 1976, le début du calendrier solaire iranien est donc déplacé depuis l'Hégire à l'ascencion au trône de Cyrus le Grand. Dans le même temps, les publications marxistes et musulmanes sont fortement censurées.

Le programme de réformes du Shah est connu sous le nom de Révolution blanche. Ce programme abolit aussi le système agraire inégalitaire existant jusque là (ayant par exemple pour conséquences de diminuer la taille des propriétés du clergé, diminuant par là leurs revenus), et accorde le droit de vote aux femmes, auquel le clergé s'oppose, parce qu'il y voit une conspiration pour faire éclater la famille).

[modifier] Conditions pré-révolutionnaires en Iran

Mohammad Reza Shah Pahlavi
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Mohammad Reza Shah Pahlavi

La frange la plus pauvre de la population iranienne est aussi la plus religieuse et la plus opposée à l'impérialisme étranger. Les pauvres sont majoritairement ruraux, ou habitent dans des quartiers pauvres des grandes villes, particulièrement à Téhéran. Beaucoup d'entre eux souhaitent un retour au style de vie antérieur. De plus, les réformes du Shah entamées pendant la Révolution blanche ne tiennent pas toutes leurs promesses; la réforme agraire a des ratés et mécontente fortement le clergé chiite et les autres grands propriétaires terriens.

De plus, dans les années qui suivent sa restauration sur le trône en 1953, la position du Shah devient périlleuse. Cela est dû dans une large mesure à ses relations étroites avec l'occident, aux réformes qui n'ont pas réussi pendant la Révolution blanche, à la corruption et à la nature despotique de son gouvernement, particulièrement à cause de sa police secrète connue sous le nom de SAVAK. Une opposition nombreuse au régime du Shah commence à se former, au sein de laquelle existe une opposition laïque et démocratique, composée de 3 mouvements différents:

  • le Front National, composé de notables mossadeghistes et d'intellectuels libéraux urbains ;
  • l'extrême gauche urbaine (Organisation des moudjahiddines du peuple iranien), groupusculaire ;
  • le parti communiste iranien (Toudeh) qui avait une base au sein de la population ouvrière.

En octobre 1971, le Shah organise la célébration du 2500 ème anniversaire de la fondation de l'Empire Perse. Cette célébration se tient sur 3 jours à Persépolis, avec plus de 600 invités étrangers invités. Les cérémonies en costumes d'époque achéménide sont grandioses, et les banquets qui les suivent mobilisent plus de 200 employés, spécialement venus de France à cette occasion. Une polémique dans la presse sur le coût des festivités contribue à ternir encore l'image du Shah.

[modifier] Premières protestations

En 1977, à la suite de pressions du président des États-Unis Jimmy Carter (qui menace d'arrêter les livraisons d'armes) concernant les droits de l'homme et la liberté politique, plus de 300 prisonniers politiques sont libérés, la censure se relâche, et le système de justice est réformé. Carter fait surtout pression pour la liberté de réunion, ce qui entraîne par la suite une multiplication des campagnes pour la liberté de pensée et d'expression, de la part des écrivains.

Ce début d'opposition est mené par Mehdi Bazargan et son Mouvement pour la Liberté de l'Iran. Ce groupe laïc, libéral, assez proche du Front National de l'Iran de Mohammad Mossadegh, connaît vite un soutien assez significatif en Iran et à l'étranger, notamment en Occident.

Ali Shariati est plus révolutionnaire : ce professeur et philosophe populaire et respecté cherche à obtenir la justice sociale et la démocratie à travers une interprétation moderne de l'Islam. Avant l'ascencion de Khomeini, Shariati est le plus célèbre d'opposition. Son meurtre à Londres en 1977 contribue grandement à l'augmentation des tensions. Khomeini devient alors la figure de proue de la révolution.

Le clergé se divise, certains s'alliant avec les libéraux laïcs, et d'autres avec les Marxistes et les Communistes. Khomeini, alors en exil en Irak, mène une petite faction de l'opposition qui se bat pour la fin du régime et l'établissement d'un état théocratique. Fin 1977, le fils de Khomeiny, Mostafa Khomeiny es retrouvé mort; Khomeiny en blâme la police secrète du Shah.

Les groupes d'opposants opèrent depuis l'extérieur de l'Iran, principalement depuis Londres, Paris, l'Irak et la Turquie. Les discours des leaders de ces groupes sont introduits clandestinement en Iran afin d'être diffusés à la population.

[modifier] États-Unis

Le Shah d'Iran rencontrant Alfred Atherton, William Sullivan, Cyrus Vance, President Carter, et Zbigniew Brzezinski, 1977
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Le Shah d'Iran rencontrant Alfred Atherton, William Sullivan, Cyrus Vance, President Carter, et Zbigniew Brzezinski, 1977

Face à une révolution, le Shah d'Iran cherche de l'aide auprès des États-Unis. L'Iran occupe alors une place stratégique de premier plan dans leur politique étrangère au Moyen-Orient. C'est un ilôt de stabilité, et un tampon contre la pénétration soviétique dans la région. L'ambassadeur américain en Iran, William H. Sullivan se rappelle que la conseiller national à la sécurité, Zbigniew Brzezinski "assurait au Shah que les États-Unis le soutenaient pleinement". Cependant ce soutien n'irait jamais jusqu'à une action de la part des États-Unis. Le 4 novembre 1978, Brzezinski appelle le Shah pour lui signifier que les États-Unis le soutiendraient jusqu'au bout. Dans le même temps, certains officiels américains haut placés considèrent que le Shah doi partir, sans considération pour son remplaçant. Brzezinski, le Secrétaire à l'énergie James Schlesinger (ancien ministre de la défense sous Gerald Ford), continuent à répéter que les États-Unis vont supporter le Shah militairement.

[modifier] Augmentation de la contestation

Jusqu'en 1978, l'opposition au Shah vient principalement de la classe moyenne urbaine, dont une partie plutôt laïque supporterait une monarchie constitutionelle. Les groupes islamiques réussissent les premiers à rassembler de grandes masses contre le Shah.

En janvier 1978, la presse officielle publie une rumeur destinée à faire du tort à Khomeini. Des étudiants et des meneurs religieux protestent contre ces allégations dans la ville de Qom. L'armée est envoyée, dispersant les manifestants et tuant plusieurs étudiants.

D'après les coutumes Chiites, un service religieux se tient en mémoire des morts après un deuil de 40 jours. Le 18 février, des groupes marchent donc dans nombre de villes en honneur aux morts, et en profitent pour manifester contre le régime du Shah. Cette fois-ci la violence sévit à Tabriz, et plus de cent manifestants sont tués. Le cycle se répète, et à partir du 29 mars, de nouvelles protestations ont lieu dans le pays. Des hôtels de luxe et d'autres symboles du régime du Shah sont détruits. Le cycle reprend le 10 mai.

Les dommages dûs aux manifestations, en plus de l'inflation rampante, frappent de plein fouet l'économie iranienne. À cause de cela, le gouvernement impose des mesures d'austérité à l'été 1978 qui provoquent la fermeture de nombreux projets publics et le gel des salaires. Ces mesures augmentent le chômage et le ressentiment de la population. De plus en plus, la classe ouvrière se joint aux étudiants et à la classe moyenne contre le régime.

[modifier] Chute du Shah

En septembre, la nation se déstabilise rapidement, avec des manifestations massives qui deviennent régulières. Le Shah introduit la loi martiale, et bannit toutes les manifestations. Le vendredi 8 septembre, une manifestation massive a lieu à Téhéran, Défavorable à l'usage de la répression violente qui risque de dégéner en bain de sang, le Shah refuse dans un premier temps cette option proposée par les responsables de la SAVAK. Or, les forces de l'ordre de disposent pas du matériel adapté (gaz lacrimogène, lances à eau, etc) pour contrôler les débordements de foule, et il s'avère impossible de maîtriser les rassemblements de plusieurs millions d'individus autrement que par les armes. Le shah, dans une position délicate, accepte finalement que les soldats se déploient avec des tanks, des hélicoptères et des armes automatiques. Certains activistes armés profitent de la situation pour créer la confusion en tuant des centaines de manifestants supplémentaires, crimes attribués ensuite à la seule armée impériale. Ce jour reste connu sous le nom de Vendredi noir.

Le Vendredi noir contribue encore à faire disparaître le soutien au Shah au sein du reste de la population iranienne; ainsi que de ses alliés à l'étranger. Une grève générale en octobre paralyse l'économie et en provoqua sa chute, la plupart des industries étant fermées et les pétroliers étant bloqués dans le port d'Abadan.

Les protestations de 1978 culminent en Décembre, pendant le mois saint de Muharram, un des mois importants pour les musulmans chiites. Des manifestants sont tués chaque jour, et chaque jour les protestations prennent encore de l'importance. Le 12 décembre, plus de deux millions de personnes défilent dans les rues de Téhéran pour protester contre la politique du Shah. Ce dernier, affaibli par la maladie et abandonné par les grandes puissances étrangères,vit retranché dans le palais de Niavaran. Face aux chaos qui ne cesse de s'accroître et contre l'avis des officiers de la SAVAK , le Shah ordonne que l'armée cesse de tirer dans la foule. Il sort sa dernière carte : la nomination de Shapour Bakhtiar au poste de Premier Ministre.

Pour calmer la situation, Shapour Bakhtiar demande au Shah de quitter l'Iran pour une durée indéterminée. Le 16 janvier 1979, parti en hélicoptère du Palais de Niavaran, le couple impérial arrive à l'aéroport militaire, où les attendent les derniers collaborateurs et officiers restés fidèles. L'avion doit s'envoler à destination de l'Egypte où le président Sadate attend les souverains déchus. Quelques semaines plus tard, le Shah et l'impératrice Farah partent pour le Maroc, puis peu après pour le continent américain. L'errance se poursuit aux Bahamas, à Panama, au Mexique, dans un hôpital de New-York et sur une base militaire du Texas. La présence du Shah aux Etats-Unis sert de prétexte pour la prise d'otage de l'ambassade américaine de Téhéran. Réclamé par Téhéran pour être jugé (et probablement exécuté, comme la plupart de ses anciens collaborateurs) le Shah est de nouveau accueilli par l'Egypte où il subit une nouvelle et ultime intervention chirurgicale. Il meurt peu après.

Entre temps Chapour Bakhtiar tente de rétablir la situation. Il ordonne la dissolution de la Savak et la libèration des prisonniers politiques. L'ayatollah Khomeini, depuis son exil de Neauphle-le-Château, est celui qui appelle depuis longtemps à mener la grève générale. Shapour Bakhtiar croit pouvoir encore gagner le soutien des partisans de Khomeini, et donc rester au pouvoir. Cependant, les discussions afin de trouver un compromis avec l'Ayatollah n'aboutissent pas et Khomeini délivre un message à ses partisans après la manifestation à Arba'in leur promettant d'être bientôt avec eux en Iran. L'aéroport de Téhéran demeurd fermé plusieurs jours à cause de manifestations et de blocages organisés par l'opposition. Ce laps de temps permet aux partisans de s'organiser pour préparer la venue de Khomeini. Le 1er février 1979, l'ayatollah Khomeini arrive à Téhéran où des milliers de personnes l'attendent. Il se rend ensuite au grand cimetière de Behesht-e Zahra (le Paradis de Zahra en Persan) où il fait un discours livrant sa vision du futur de l'Iran.

L'ayatollah Khomeini élit alors résidence à l'école Alavi dans le centre de Téhéran. L'école devient le quartier général des révolutionnaires. Il dit vouloir créer un gouvernement provisoire dès que possible, puisqu'il estime que celui de Shapour Bakhtiar n'est pas légitime. Cependant, Shapour Bakhtiar ne peut accepter l'idée de se retrouver avec deux gouvernements en Iran. L'ayatollah Khomeini nomme tout de même Mehdi Bazargan premier ministre, et lui demande de former un gouvernement. Le gouvernement de Bakhtiar est sous pression à cause des appels à manifester faits par Khomeini, appels suivis particulièrement à Esfahan. En réponse, les partisans de Bakhtiar manifestent en signe de soutien au Stade Amjadiyeh à Téhéran. La peur du conflit armé entre les deux factions commence à se faire jour. Khomeini rejette les appels qui lui sont faits d'appeler au conflit armé et essaie plutôt de lier l'armée à son mouvement. Cependant, les dirigeants de l'armée respectent les derniers ordres du Shah, d'éviter à tout prix de faire couler plus de sang. Certains sous-officiers se sont déjà joints à la révolution, particulièrement parmi les cadets de l'armée de l'Air. Le 9 février 1979, les tensions internes à l'armée ne pouvant plus être contenues, un conflit armé éclate à la garnison Doshan Tappeh entre la Garde Impériale et les cadets.

Les nouvelles de combats au sein de l'armée ramènent les gens dans les rues, et le couvre-feu n'est plus respecté par la population, qui continue à manifester la nuit. De nouveaux combats éclatent dans la nuit du 10 février après la rencontre par Shapour Bakhtiar des chefs de l'armée. Shapour Bakhtiar reste dans ses quartiers sous les ordres du Général Qarabaghi. Au matin du 11 février, l'armée décide de rester neutre dans le conflit. Peu après, l'ayatollah Khomeini fait faire à l'Ayatollah Moussavi Ardabili une déclaration à la radio, annoncant la victoire de la Révolution.

Le soir du 11 février 1979, l'Ayatollah Khomeini est au pouvoir et Mehdi Bazargan est son premier ministre. Cette date marque alors la fin de l'Empire d'Iran, et la chute du gouvernement de Chapour Bakhtiar, contraint à la fuite. Au même moment, les forces révolutionnaires s'emparent des télévisions et des radios.

[modifier] Khomeini prend le pouvoir

Portrait de Khomeini
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Portrait de Khomeini

La destitution du Shah provoque une grande jubilation en Iran, mais avec beaucoup de désaccords sur le futur du pays. Khomeiny est la figure politique la plus populaire, mais il existe des dizaines de groupes révolutionnaires, chacun ayant sa propre vision de l'avenir de l'Iran, des factions libérales, marxistes, anarchistes et laïques, et également un bonne variété de groupes religieux cherchant à modeler le futur de l'Iran.

Les relations étrangères, économiques et militaires de la nation sont perturbées. Les premières années voient le développement d'un gouvernement avec deux centres du pouvoir. Mehdi Bazargan devient premier ministre, et le mouvement pour la liberté travaille à établir un gouvernement libéral laïc. Les religieux menés par Khomeiny forment un centre séparé du pouvoir, le parti républicain islamique. Les groupes essaient de coopérer, mais les tensions grandissent entre les deux factions.

Les théologiens sont les premiers à rétablir l'ordre dans le pays : les cellules révolutionnaires deviennent les comités locaux. Connus sous le nom de Gardiens de la Révolution à partir de mai 1979, ces groupes prennent vite le pouvoir dans les gouvernements locaux dans tout l'Iran, et récupèrent ainsi la plupart des pouvoirs locaux. Ils prennent aussi le contrôle des tribunaux qui rendent des jugements sur les anciens responsables des services de sécurité et des militaires du régime du Shah.

En Juin, le mouvement pour la liberté publie son projet de constitution, qui déclare l'Iran République Islamique, mais sans donner aucun rôle aux Oulémas ni à la loi Islamique. La constitution est soumise au vote de la législature nouvellement élue pour approbation, législature dominée par les alliés de Khomeiny. La chambre rejette la constitution, en accord avec Khomeiny : le nouveau gouvernement doit être "entièrement" basé sur l'Islam.

Une nouvelle constitution est rédigée; elle crée le puissant poste de Guide Suprême, chargé de contrôler l'armée et les services de sécurité, et pouvant opposer son veto à la candidature des prétendants au poste de président de la république. Un président de la république est élu tous les 4 ans au sufrage universel, mais seuls les candidats dont la candidature a été approuvée par le Conseil des gardiens de la constitution) ont le droit de se présenter aux élections. Khomeiny lui-même devient "Guide de la Révolution". Se sentant sans pouvoirs et en désaccord avec la direction que prend le pays, Bazargan démissionne de son poste de premier ministre en Novembre 79.

[modifier] Opposition à la révolution

[modifier] Relations entre l'ouest/les USA et l'Iran

La colère commence à gronder contre les États-Unis à leur décision, en octobre 1979 d'accepter le Shah dans leur pays pour y soigner son cancer. Réfugiée alors au Mexique, la famille impériale est traquée, et les fanatiques islamistes réclament l'extradition du Shah pour le condamner à mort. En réponse, le 1er novembre 1979, Khomeini exhorte la population à manifester contre les États-Unis et Israel, avec sa rhétorique anti-américaine, appelant alors les États-Unis le "Grand Satan" et les "ennemis de la Révolution". Des étudiants rassemblés près de l'ambassade américaine prennent le bâtiment et ses occupants d'assaut, marquant ainsi le début de ce qui est désormais appelé la Crise iranienne des otages. Cela marque le début des relations conflictuelles entre la République Islamique d'Iran et le reste de la communauté internationale occidentale. Contrairement aux idées reçues Khomeiny est très loin de l'image de "Saint Homme", que lui a attribuée un peu trop vite le président Carter. Il n'est pas le "Gandhi iranien" dont parle le journal français "Le Monde". Et si le régime du Shah était jugé repressif, que penser de la république islamique de Khomeiny ? Elle se révèle une véritable machine à semer la mort : assassinats, exécutions sommaires, tortures, attentats, soutien à des groupes terroristes, etc.

[modifier] Coup d'état manqué "Nojeh"

En juillet 1980, le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Zbigniew Brzezinski rencontre le Roi Hussein de Jordanie à Amman, afin de discuter de plans détaillés, visant à ce que Saddam Hussein sponsorise un coup d'état en Iran contre Khomeini. Le Roi Hussein est alors le plus proche confident de Saddam dans le monde Arabe, et sert d'intermédiaire pendant la planification. L'invasion de l'Iran par l'Irak se ferait sous prétexte d'un appel à l'aide d'officiers loyalistes iraniens ayant préparé leur propre soulèvement le 9 juillet 1980 (nom de code Nojeh, d'après le nom de la base aérienne Shahrokhi/Nojeh à Hamedan). Les officiers iraniens sont organisés par Shapour Bakhtiar, qui a fui en France lors de la prise de pouvoir par Khomeini, mais opère depuis Bagdad et Sulaymaniyah au moment de la recontre entre Brzezinski et Saddam Hussein. Cependant, Khomeini est informé de l'opération Nojeh par des agents soviétiques en France et en Amérique latine. Peu après la rencontre de Brzezinski avec Hussein, le président de l'Iran, Abolhassan Bani Sadr fait arrêter 600 officiers et exécuter la plupart d'entre eux, marquant l'arrêt brutal du coup d'état de Nojeh [1]. Saddam décide ensuite d'envahir son voisin sans l'assistance des officiers, commençant la Guerre Iran-Irak le 22 septembre 1980.

[modifier] Dans les pays voisins

Les leaders de l'Irak, du Koweit, de l'arabie Saoudite et des autres états du Golfe Persique sont eux aussi dérangés par la révolution iranienne, puisque des minorités chiites existent aussi dans leurs pays (sauf en Irak et à Bahreïn où les chiites sont majoritaires) et que la situation peut mener à des guerres civiles. L'Iran de Khomeiny appelle à la justice sociale au Moyen Orient et à la fin de la corruption parmi les gouvernements de la région et dans le monde en général. Les nouveaux gouvernements d'Iran apportent leur soutien à la population noire d'Afrique du Sud, aux nations en voie de développement en Afrique, à Cuba et à l'OLP. L'Iran se déclare pays non aligné, ni à l'ouest, ni à l'est, et opposant à la fois à la domination américaine et à la domination soviétique. L'émergence d'une théocratie radicale dominée par des chiites effraie beaucoup de ses voisins arabes sunnites. En 1980, l'Irak, soutenu financièrement et militairement par les autres pays arabes, les États-Unis, les pays occidentaux et l'URSS, envahit l'Iran avec l'espoir de détruire la révolution naissante. Ceci marque le début de la Guerre Iran-Irak qui ferait perdre énormément de vie humaines et de ressources aux deux pays.

L'Iran est beaucoup plus fort et organisé que ce que Saddam Hussein le pense. L'invasion par l'Irak aide à rassembler les iraniens derrière le nouveau régime, et les différences passées sont abandonnées en face de la menace extérieure. La même année, une nouvelle constitution est approuvée par référendum à une très large majorité. Pour ceux qui restent opposés au nouveau régime, principalement les groupes d'extrême gauche, la guerre est un prétexte pour les soumettre à des traitements très durs comme la torture et les emprisonnements illégaux, comme au temps du Shah.

Alors que l'Irak, à la fin, ne réussit pas à défaire la révolution islamique, celle-ci ne se répand pas en dehors des frontières de l'Iran. La guerre réussit donc une partie de ses objectifs puisque les populations chiites d'Irak et des pays du Golfe Persique n'embrassent pas le nouveau modèle, même s'ils sympathisent avec le nouveau système.

L'influence iranienne se développe pendant la guerre civile au Liban, où le Hezbollah devient un allié proche des Iraniens, se battant contre les factions sunnites et chrétiennes, et plus tard contre les Israéliens. Le support de l'Iran pour un groupe considéré comme terroriste est à l'origine de la mise au ban de la République islamique par la communauté internationale.

[modifier] Impact post-révolutionnaire

Un éditeur est en train de travailler en profondeur sur cet article. Merci de ne pas le modifier pour limiter les risques de conflit de versions jusqu'à disparition de cet avertissement.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

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  • Daniel, Elton L., The History of Iran, Westport, CT: Greenwood Press, 2000, ISBN 0313307318
  • Esposito, John L., ed., The Iranian Revolution: Its Global Impact, Miami: Florida International University Press, 1990, ISBN 0813009987
  • Harris, David, The Crisis: The President, the Prophet, and the Shah -- 1979 and the Coming of Militant Islam , New York & Boston: Little, Brown, 2004, ISBN 0316323942
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