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Michel Sardou - Wikipédia

Michel Sardou

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Michel Sardou en 1998
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Michel Sardou en 1998

Michel Sardou (né le 26 janvier 1947, à Paris) est un auteur, compositeur et interprète français. Il s'est également essayé, en tant qu'acteur, au cinéma et au théâtre. Il est le fils des comédiens Fernand Sardou et Jackie Sardou. Il compte, depuis les années 1970, parmi les chanteurs français les plus populaires, à en juger par ses ventes de disques et l'affluence lors de ses tournées, mais aussi les plus controversés. En plus de quarante ans de carrière, il a fourni une œuvre impressionnante (21 albums, 300 chansons), et inscrit au patrimoine de la chanson française plusieurs tubes majeurs, tels que Les lacs du Connemara ou La maladie d’amour.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Origines et enfance

Michel Sardou est l’héritier d’une longue tradition familiale de spectacle. Ses grands-parents paternels étaient comiques de scène à Marseille ; sa grand-mère maternelle était danseuse. Il passe donc son enfance dans des cabarets parisiens et suit ses parents en tournée.

Sa situation scolaire peu brillante et la vie qu'il mène, entre coulisses et salles de spectacles, le poussent petit à petit à envisager d'arrêter ses études. En 1963, âgé de 16 ans, il projette de s'enfuir au Brésil pour monter une boîte de strip-tease. Son père Fernand le rattrapera in extremis à l'aéroport. Son fils lui annonce alors son envie de travailler et de quitter l'école.

Serveur dans le cabaret de son père, il fait ses premières armes sur scène et rencontre alors Michel Fugain, passe une audition chez Barclay, et décroche son premier contrat.

[modifier] Sa carrière

[modifier] Les débuts (1965 - 1970)

Michel Sardou débute dans la chanson en 1965 avec Le Madras, co-écrite avec Michel Fugain et Patrice Laffont. Cette chanson lui offre un premier passage à la télévision, mais tombe rapidement dans l’oubli. S’ensuit une série de 45 tours, qui font petit à petit connaître ce nouveau venu dans la chanson (il n’a pas encore 20 ans), sans pour autant rencontrer de véritable succès commercial.

Sa carrière est réellement lancée en 1967, grâce à une censure : alors que la France est sortie de l’OTAN un an plus tôt, et que la guerre du Viêt Nam provoque une vague d’anti-américanisme en France, Michel Sardou sort Les Ricains, chanson qui insiste sur le devoir de reconnaissance envers les États-Unis, sans qui, d’après lui « Nous serions tous en Germanie/À parler de je ne sais quoi/À saluer je ne sais qui », claires allusions à la Libération de 1944 par les forces alliées. La chanson n’est pas du goût du Général de Gaulle, qui « déconseille » sa diffusion sur les ondes.

Cet épisode confère au chanteur une notoriété nouvelle, mais sans grand rapport avec ses talents artistiques. Elle jette surtout les bases de son style futur. Entre 1967 et 1970, il peinera néanmoins à rencontrer un vrai succès, malgré quelques titres marquants comme Petit et Monsieur le Président de France, qui revient sur le thème du devoir de mémoire envers les soldats américains du débarquement, évoqué dans les Ricains.

Devant l’enchaînement de 45 tours au succès très mitigé, Eddie Barclay, qui le produit à l’époque, décide en 1969 de résilier son contrat, ne l’estimant « pas fait pour ce métier ».

Il crée alors, avec Jacques Revaux, qui deviendra son plus fidèle compositeur, et Régis Talar, le label Tréma, qui produira désormais ses disques.

[modifier] L'ascension (1970-1975)

Chanson n°1 Année Nb. sem.
Et mourir de plaisir 1970 1
J'habite en France 1970 2
Le rire du sergent 1971 6
La maladie d'amour 1973 11
Les vieux mariés 1973 1
Un accident 1974 3

1970 est l’année qui le propulsera véritablement au rang de vedette. Il enregistre la chanson qui deviendra son premier grand succès radiophonique et commercial : Les bals populaires. Alors qu’il n'en voulait initialement pas, cette chanson le place en première place du hit parade. Il retrouvera cette place à deux reprises dans l’année, avec J’habite en France et Et mourir de plaisir.

Le style de l’album classe immédiatement Sardou dans la catégorie « chanteur populaire », la chanson J’habite en France l’impose même comme le chantre de la « France profonde » aux yeux des médias. C’est une image dont il ne se débarrassera jamais au cours de sa carrière, bien qu’il ne se soit pas éternisé dans le registre de la chanson à boire.

Les bals populaires ont cependant ouvert la voie à une décennie de succès permanent : à chaque sortie d’album, Sardou se hisse dans les premières places du hit parade. C’est le cas avec Le rire du sergent, Le surveillant général (1972), et en 1973, avec La maladie d’amour. Cette chanson reste à ce jour son plus gros succès radiophonique, l'album éponyme restant 21 semaines en tête des ventes, un record pour l'époque. Cette réussite sera confirmée par le succès rencontré par les chansons qui suivront : Les vieux mariés, Les villes de solitude (1973), Une fille aux yeux clairs (1974).

[modifier] Les années sombres (1976-1978)

Tout en s’affirmant comme une grande star de la chanson française, puisqu’il réalise en 1973 son premier spectacle à l'Olympia, Michel Sardou commence dès cette année à faire l’objet de controverses. Des voix féministes s’élèvent contre les chansons Les villes de solitude, où Sardou affirme avoir « envie de violer des femmes » et Les vieux mariés, au ton très patriarcal.

Chanson n°1 Année Nb. sem.
Le France 1975 5
Je vais t'aimer 1976 2
La vieille 1976 2


En novembre 1975 sort le 45 tours Le France, qui donne la parole au paquebot du même nom, alors toujours amarré à un quai du port du Havre. Le disque se vend à plus d’un million d’exemplaires et est, paradoxalement, salué par les syndicats et les communistes. Mais ce 45 tours annonce en réalité un album qui causera à son auteur bien des désagréments. 1976 est une année noire pour Sardou, dont le père décède en janvier. La sortie des simples Le temps des colonies et Je suis pour déclencheront en effet de nombreuses polémiques. Sardou, déjà suspecté de machisme, se voit dorénavant accusé de faire l’apologie d’un colonialisme primaire et raciste ainsi que de la peine de mort, en pleine affaire Patrick Henry (voir Controverses).

Début 1977, plusieurs comités Anti-Sardou se forment, et empêchent le chanteur de mener à bien sa tournée, en manifestant contre sa venue puis en perturbant ses concerts. Une bombe est même retrouvée dans la chaufferie de Forest National, à Bruxelles. En 1978 paraît un opuscule intitulé Faut-il brûler Sardou ?, symbole du climat hostile qui entoure la carrière du chanteur à cette époque.

[modifier] Retour aux sources (1978-1981)

Chanson n°1 Année Nb. sem.
La java de Broadway 1977 6
En chantant 1978 6

Devant l’ampleur des évènements, Michel Sardou prend du recul avec la chanson. Il décide de revenir dès 1977, mais semble délaisser la provocation et la prise de position politique. Les albums de 1977 et 1978 (qui lui permettent d’enregistrer des records de vente, preuve que les évènements n’ont pas altéré sa popularité) font la part belle à l’introspection, au retour vers l’enfance et à l’amour (Dix ans plus tôt, En chantant, Je vole…).

Les albums de 1979 et 1980, qui poussent plus loin cette logique intimiste et personnelle, marchent moins bien que les précédents.

Des rumeurs circulent d’ailleurs un temps sur une éventuelle maladie grave, car Sardou se fait plus rare dans les médias. Il semble que les évènements de 1976 l’aient durablement affecté.

À propos de la chanson En chantant, il déclarera :

«  J'avais besoin d'une vraie chanson populaire, facile à entendre et simple à retenir. Les chansons de combat commençaient à me fatiguer. J'avais dans l'idée de changer de métier. J'étais malade, et aucun médecin ne savait de quoi je souffrais. Quelqu'un m'a conseillé de partir en voyage ; en m'assurant que j'allais m'ennuyer partout, mais qu'en rentrant je serais guéri. Je suis parti…[1] » 

[modifier] Les années 1980

Pendant les années 1980, qui ont pourtant représenté pour beaucoup de chanteurs de sa génération un changement d’époque fatal, la popularité de Michel Sardou atteint des sommets. Il est régulièrement cité par les Français comme leur chanteur préféré, devant Johnny Hallyday et Jean-Jacques Goldman. La fréquentation de ses spectacles, au Palais des congrès de Paris, puis à partir de 1989, au Palais omnisports de Paris-Bercy, est sans cesse croissante. Il se produit la plupart du temps à guichets fermés et bat des records de durée dans plusieurs salles.

L’album de 1981, qui contient deux de ses plus grands tubes (Les lacs du Connemara, Être une femme) entre au Guinness Book pour son nombre de ventes. Pendant la décennie, Michel Sardou sortira sept albums, qui seront à chaque fois précédés par la diffusion radiophonique massive d’un tube formaté pour la bande FM (Afrique Adieu, Chanteur de Jazz, Musulmanes, La même eau qui coule…).

Chanson n°1 Année Nb. sem.
Être une femme 1981 1
Les lacs du Connemara 1981 3

Ces chansons ne correspondent plus en rien au Sardou cru et provocateur des années 1970. Assagi, le chanteur est devenu beaucoup plus consensuel, et même les quelques titres « engagés » qu’il sortira pendant la décennie (Vladimir Ilitch contre le régime communiste en URSS en 1983, Les deux écoles en faveur de l’école libre au moment de la loi Savary en 1984) ne susciteront aucun émoi. Les chansons Musulmanes (Meilleure chanson aux Victoires de la musique en 1987) et Le privilège (1991) constitueront par ailleurs des démentis aux suspicions de racisme ou d’homophobie qui avaient pu planer sur lui.

Michel Sardou, qui était un ami de Coluche et était présent le jour de la création des Restos du Cœur, participera avec Jean-Jacques Goldman, Johnny Hallyday, Véronique Sanson et Eddy Mitchell à la toute première tournée des Enfoirés en 1989.

[modifier] Les années 1990 et 2000

Les années 1990 et 1991 sont en quelque sorte l’apogée de sa carrière. Il obtient la reconnaissance de ses pairs en 1991, en remportant la Victoire de la musique du Meilleur interprète masculin pour l’album Le privilège et la tournée Bercy 91.

À partir de cette date, il se fera plus discret sur la scène médiatique et sur les ondes. Ses chansons marchent moins bien en radio, la machine à tubes semble s’essouffler. Sardou est aussi sûrement moins dans l’air du temps. Ce déclin relatif s’explique en outre par la rupture avec ses principaux collaborateurs (Pierre Delanoë pour les paroles et Jacques Revaux pour les compositions), ainsi que par une priorité nouvelle donnée à ses activités d’acteur. Il joue dans un film, Promotion canapé en 1991, plusieurs téléfilms, et monte plusieurs fois sur les planches.

S’il se distingue moins en radio, Sardou n’en rencontre pas moins toujours le même succès sur scène, continuant à battre des records de fréquentation (il obtient en 1998 la victoire de la musique du plus grand nombre de spectateurs en tournée). De même, ses ventes de disques ne déclinent pas, du fait de la fidélité de son public.

Au tournant du XXIe siècle, alors qu’il avait annoncé au terme de la tournée Bercy 2001 vouloir renoncer à la chanson, Sardou semble se retirer de la scène musicale pour se consacrer à ses activités de comédien et de directeur du Théâtre de la Porte Saint-Martin.

Concert au Palais des Sports en 2005
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Concert au Palais des Sports en 2005


Mais avec la signature, en 2004 soit après 35 ans chez Tréma, d’un nouveau contrat auprès de la major du disque Universal Music, la sortie d’un nouvel album intitulé Du plaisir, la participation comme parrain à l’émission Star Academy, et l’organisation d’une nouvelle grande tournée en 2004 et 2005 au Palais des Sports de Paris, à l’Olympia, en province, en Belgique, en Suisse et au Canada, Michel Sardou a prouvé qu’il n’avait pas renoncé à sa carrière de chanteur. Ce retour sera couronné d’un succès commercial certain, puisque son album s’est vendu à plus de 1 200 000 exemplaires et que Sardou a été, en 2004, le chanteur le mieux payé de France. À noter que le duo avec le chanteur québécois Garou, La rivière de notre enfance, lui ouvre à nouveau les portes des principales radios musicales généralistes, chose qui n’était plus arrivée depuis 1992.

Son nouveau double album, intitulé Hors format, est sorti le 13 novembre 2006. Il comprend 23 nouvelles chansons dont un duo avec Chimène Badi, Le chant des hommes. Le premier extrait de cet album est Beethoven, disponible en téléchargement légal depuis le 11 septembre 2006.

[modifier] Vie privée

Michel Sardou a été marié trois fois :

[modifier] Son œuvre

[modifier] Le style

[modifier] Auteur et compositeur

Sardou est surtout connu en tant qu'interprète. Il sait jouer du piano et de la guitare, mais n'a jamais joué d'un instrument en concert. S'il a très rarement écrit pour d'autres artistes (une chanson écrite pour Dalida : Chanter les voix), nombreux sont ceux qui ont collaboré avec lui. Ainsi, pour les compositions, on retrouve très fréquemment les signatures de Jacques Revaux, Jean-Pierre Bourtayre, Didier Barbelivien ou encore Pierre Billon, ses paroliers les plus fréquents étant Pierre Delanoë et Jean-Loup Dabadie. Il est à noter que depuis 2000, Sardou ne collabore plus avec ces auteurs-là (sauf Barbelivien), mais a fait le choix du renouvellement de son équipe, en se tournant vers des personnalités plus jeunes, comme Jacques Veneruso ou Robert Goldman.

Mais ces collaborations ne doivent pas occulter son actif d'auteur et de compositeur, voire d'auteur-compositeur. Il a en effet signé ou cosigné 90% des textes de son répertoire, dont un tiers en tant qu'unique auteur. Il a également contribué à la composition de 15% de ses chansons, dont un tiers seul. Il est également auteur et compositeur unique sur neuf de ses titres.

On remarque donc que Michel Sardou n'est pas seulement l'interprète d'un répertoire taillé sur mesure par des collaborateurs, mais bien un auteur à part entière, et un compositeur occasionnel, bien qu'il ne soit pas un auteur-compositeur-interprète au sens strict, c'est-à-dire l'unique artisan de la quasi-totalité de son répertoire.

[modifier] Comment classer Sardou ?

Par la grande diversité des styles explorés et des thèmes abordés, Michel Sardou est difficilement classable. Les qualificatifs le plus souvent employés pour le définir sont : « chanteur populaire » et « chanteur de variétés », en même temps que « chanteur engagé », ce qui est paradoxal (voir article Musique populaire). Ses chansons s'inscrivent dans un style traditionnel, qui ne privilégie ni le texte, ni la mélodie, ni l'orchestration, ni la voix, mais soigne à égalité ces quatre composantes d'une chanson.

[modifier] Style musical

Vue de la scène centrale lors du concert à Bercy en 2001
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Vue de la scène centrale lors du concert à Bercy en 2001

Musicalement, les chansons de Sardou n'ont jamais rien eu de révolutionnaire. Le chanteur a su adapter son style à chaque époque, et intégrer les nouveautés techniques et les nouvelles sonorités à son identité musicale. On retrouve par exemple l'influence du disco dans certaines chansons de la fin des années 1970 (J'accuse, Être une femme…) ou l'abondance des synthétiseurs dans les albums des années 1980 (Chanteur de Jazz, La même eau qui coule, Rouge…).

Les seules constantes qui semblent se dégager dans l'hétérogénéité des orchestrations et des mélodies sont l'importance des cuivres et la récurrence des envolées vocales, qui sont mis au service d'un sens certain de la dramatisation, d'un lyrisme grave et grandiloquent et de la montée en puissance. Ces traits typiques se retrouvent dans bon nombre de ses succès : Le France, Les Lacs du Connemara, Je vais t'aimer, Vladimir Ilitch, Musulmanes… Certaines de ses chansons, moins connues, poussent à l'extrême ces caractéristiques et rentrent dans une tonalité qu'on peut qualifier d'épique : Un roi barbare, L'an mil, Je ne suis pas mort je dors, Un accident, Vincent, Beethoven

[modifier] Style littéraire

Du point de vue littéraire, Sardou n'est pas innovant : ses textes suivent des schémas classiques, marqués par des rythmes réguliers calqués sur les mélodies et des rimes omniprésentes, à l'exception de quelques très rares chansons (Une lettre à ma femme, 1985). Cela s'explique en partie par la régularité de ses collaborations avec les paroliers Pierre Delanoë et Didier Barbelivien, gardiens d'une certaine ligne traditionnelle de la chanson française. Les mots sont souvent simples, issus du langage courant, voire familier, puisque Sardou tout comme Georges Brassens ou Renaud aime introduire des gros mots dans ses textes. Cette crudité du langage a ainsi été un élément non négligeable dans la cristallisation de réactions violentes à son encontre au cours des années 1970, et ont contribué à l'étiqueter comme chanteur « populiste », voire « démagogue. »

[modifier] Influences et filiation

Par l'aspect syncrétique de son répertoire, Sardou n'est l'héritier d'aucun chanteur français en particulier. Il se reconnaît néanmoins dans une tradition de chanteurs francophones à forte popularité, celle de Jacques Brel, Jean Ferrat, Charles Aznavour, ou encore Gilbert Bécaud. Vis-à-vis de ses contemporains, il s'apparente aussi bien aux rockers français Johnny Hallyday et Eddy Mitchell qu'aux artistes de variété Claude François et Michel Fugain ou aux chanteurs à texte « engagés » Renaud et Maxime Le Forestier. Mais dans les années 1970, c'est surtout à Serge Lama qu'il sera souvent comparé.

Il revendique avoir voulu « faire du Brel » au tout début de sa carrière, pendant l'époque antérieure aux Bals populaires[2]. L'influence du chanteur belge se retrouvera dans de nombreuses chansons, particulièrement dans Le surveillant général. Sardou n'a jamais caché non plus son admiration pour Charles Aznavour et l'influence que celui-ci a pu avoir sur son œuvre. Michel Drucker déclare en 1994 que « dans le registre de la chanson populaire de qualité […] Michel est le successeur naturel de Charles…[3] ». Dans son répertoire, les références à Charles Trenet sont le reflet d'une autre de ses inspirations (L'Anatole, 1979).

Il est également difficile de discerner clairement ses héritiers parmi les chanteurs de la génération qui le suit. Mais on retrouve derrière le succès de Florent Pagny des recettes très proches de celles qui ont assuré la réussite de Sardou. D'autres chanteurs, comme Patrick Bruel ou Garou exploitent la fibre « chanteur populaire », et ne cachent d'ailleurs pas leur admiration pour lui. Bénabar est également quelquefois comparé à Michel Sardou, ayant même été qualifié de « Sardou de gauche », mais, contrairement à Florent Pagny, il réfute cette influence[4].

[modifier] Les thèmes récurrents

Dans le répertoire de Sardou cohabitent des thèmes caractéristiques de la chanson de variété, comme l'amour ou les relations filiales, et des sujets propres à la chanson à texte ou à la chanson engagée (la critique sociale et politique, la mort), mais aussi des domaines plus fréquents en littérature qu'en chanson (l'histoire, le voyage). Cet amalgame de thèmes empruntés à différents genres de chansons opposés empêche de le circonscrire dans un style bien précis, mais forge son identité artistique.

Ainsi les chansons sur l'amour sont les plus nombreuses (on compte parmi les plus célèbres Je vais t'aimer, La maladie d'amour, Et mourir de plaisir…), ce qui n'est pas étonnant. Mais elles sont suivies de près par les chansons relatives à la politique et à la description de notre société (environ 35 chansons). On retrouve dans cette catégorie des chansons telles que J'accuse, Le France, Les deux écoles, Le bac G, ou bien récemment avec Beethoven

Sardou semble également accorder une grande importance à l'enfance, ainsi qu'aux relations entre parents et enfants (une quinzaine de titres) : Je vole, Il était là, Une fille aux yeux clairs, Une femme ma fille… Non sans lien avec ce précédent thème, on trouve également de nombreuses chansons consacrées au temps qui passe et à la mort (une vingtaine de chansons), parmi lesquelles Je ne suis pas mort je dors, La même eau qui coule, Les routes de Rome

Enfin, ce qui marque le plus sa différence vis-à-vis des autres chanteurs de variétés, son répertoire comporte de très nombreuses chansons de voyage (environ 25) telles que Les lacs du Connemara, Afrique adieu ou Chanteur de Jazz et sur l'histoire (une quinzaine) dont L'an mil, Vladimir Ilitch, Danton ou encore Un roi barbare.

[modifier] Exemple : chansons sur l'Amérique

Le goût de Sardou pour les chansons de voyage se met le plus souvent au service de son attirance et de sa fascination pour les États-Unis. Bien que Sardou ait souvent été présenté comme un chanteur « cocardier » et « patriote », il a en réalité consacré bien plus de chansons à ce pays dans lequel il a vécu plusieurs années (il possédait une maison proche de Miami) qu'à la France.

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Son tout premier succès, Les ricains montre déjà le fort tropisme atlantiste de ses orientations politiques et géographiques. Suivront, parmi les plus célèbres, La java de Broadway ou Chanteur de Jazz. Cette attirance était vue d'un mauvais œil au début des années 1970, quand Sardou défendait bec et ongles les États-Unis en pleine guerre du Vietnam. Mais s'il évoque souvent ce pays avec un certain idéalisme naïf - comme dans L'Amérique de mes dix ans, Happy Birthday ou Je vous ai bien eus (« Je disais souvent l'Amérique/Je sais que moi j'irai un jour/Et que j'en reviendrai plus riche/Que Dupont de Nemours ») - il exprime par moments un désenchantement réel, comme dans Los Angelien, qui de la vie en Californie dit qu'on passe « trois cents jours sans pluie/Sans rien à raconter », ou encore dans Huit jours à El Paso, qui, écrite à la suite d'un voyage dans le Colorado avec Johnny Hallyday, déplore la disparition de l'ambiance far-west au profit de la modernité.

Michel Sardou continue aujourd'hui à placer Les ricains, Chanteur de Jazz et La java de Broadway dans ses spectacles. Il faut savoir qu'il n'a chanté depuis 1973 qu'à deux reprises Les Ricains en concert : c'était en 1991, au moment de la Guerre du Golfe et en 2004 et 2005, lors de la seconde intervention Américaine en Irak.

[modifier] Controverses

Rarement un chanteur français aura cristallisé autant de polémiques, de réactions hostiles et de querelles que Michel Sardou. La portée de ses chansons a, tout au long de sa carrière, largement dépassé le simple cadre artistique : elle a une évidente dimension sociologique, voire politique. Il n'est en effet pas commun qu'un chanteur de variété suscite des réactions jusqu’aux plus hauts niveaux de l’État, comme Sardou a pu le faire, depuis Les Ricains en 1967, interdite par le Général de Gaulle, jusqu’au Bac G, en 1992, qui lui valut de se faire qualifier de « saltimbanque » par le ministre de l’Éducation Nationale de l’époque, Lionel Jospin.

[modifier] Les faits

Même si les épisodes des Ricains et du Bac G sont des évènements marquants dans la carrière de Michel Sardou, les polémiques qu’il provoque atteignent leur paroxysme entre la fin 1975 et le début 1977, aux alentours de la sortie du 33 tours La vieille, dont plusieurs chansons mettront le feu aux poudres : J’accuse, Le France, Le temps des colonies et surtout Je suis pour. Les évènements prendront une ampleur considérable, qui montre à quel point le « phénomène Sardou » est, dans les années 1970, un révélateur des déchirures de son temps.

Après le succès colossal du 45 tours Le France à la fin 1975, Sardou comprend l’intérêt qu’il peut trouver à exploiter des thèmes d’actualité. Lorsqu’il sort Le temps des colonies, au début 1976, les radios refusent de diffuser le titre, sauf une fois, sur France Inter. Libération commente alors : « Le fascisme n’est pas passé et Sardou va pouvoir continuer à sortir ses sinistres merdes à l’antenne.[5] »

Mais le chanteur ne renonce pas à occuper le terrain de l’actualité et du politique. Il lance Je suis pour en octobre 1976, qui, cette fois, est massivement diffusée. La chanson, interprétée par beaucoup comme une apologie de la peine de mort, arrive en pleine affaire Patrick Henry. Les journaux s’emparent immédiatement de la nouvelle chanson.

Dès lors que le chanteur se positionne nettement à droite, les principaux détracteurs de Michel Sardou seront Libération, Rouge, Le Quotidien du peuple, trois journaux marqués à gauche. Sardou déchaîne des batailles éditoriales, comme par exemple dans les colonnes de L’Humanité. Mais il suscite également de profondes interrogations sur le sens sociologique de son succès. Dans Rouge, on peut lire par exemple :

«  Le propre d’un chanteur comme Sardou est d’être parvenu à donner forme à une chanson réactionnaire, au sens fort du mot. Il exprime les effets de la crise des valeurs et de l’idéologie traditionnelle sur ceux qui ne sont pas prêts à remettre présentement celle-ci en cause. [6]. » 

Les pro et les anti-Sardou, journalistes comme artistes, font entendre leur voix. Ses soutiens écrivent dans les colonnes du Figaro, de Paris Match ou même du Monde.

Les « anti » vont jusqu’à constituer des comités « anti-fascistes » avec Sardou pour seule cible, d'autant plus qu'en dépit des polémiques qu'il provoque avec Je suis pour, il décide finalement de sortir Le temps des colonies. Le but de ces comités est d’empêcher le chanteur de donner ses récitals au cours de sa tournée qui commence en février 1977 : ils organisent des manifestations en province contre sa venue, l’accueillent par des insultes à son arrivée, peignent des croix gammées sur les véhicules de sa caravane, distribuent des tracts très virulents.

Michel Sardou finira par décider d’annuler les quatre dernières dates de sa tournée.

[modifier] Les accusations

Ce sont essentiellement les chansons de Michel Sardou, souvent à cause de quelques lignes seulement, qui sont à l'origine des griefs portés contre lui. Pour ses détracteurs, Michel Sardou serait principalement :

  • sexiste : il défendrait dans ses chansons des valeurs patriarcales, voire phallocrates, machistes. Cette accusation vient aussi de la virilisation à l'excès de son jeu de scène dans les premières années de sa carrière[7].
    M.Sardou en 2005
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    M.Sardou en 2005

En ce qui concerne les textes, les premières critiques arrivent avec Les vieux mariés (1973), notamment en raison de la phrase : « Tu m'as donné de beaux enfants/Tu as le droit de te reposer maintenant », dont le ton est perçu comme très patriarcal. Mais c'est surtout la violence des Villes de solitude (1973), qui marque, à l'époque, les esprits. Les lignes du second couplet (« J'ai envie de violer des femmes/ De les forcer à m'admirer/ Envie de boire toutes leurs larmes/ Et de disparaître en fumée ») ont fait vivement réagir les mouvements féministes[8]. Sardou pousserait donc sa phallocratie au point de faire l'apologie du viol dans ses chansons. Il serait également le chantre d'une sexualité où le rôle de l'homme serait magnifié et celui de la femme rabaissé, la référence à Sade (« À faire pâlir tous les Marquis de Sade/À faire rougir les putains de la rade ») dans Je vais t'aimer (1976), n'étant pas perçue comme anodine[9]. Le sexisme supposé de Sardou peut donc se résumer ainsi :

« Ne manque à ce tableau que le sexisme, ou la phallocratie, comme on voudra. Point n'est besoin de chercher très loin. Car la femme est ici conforme aux images d'Épinal d'une société méditerranéenne. […] Épouse, mère ou putain, la femme de l'univers Sardou n'a pas sa place en ces lieux de réjouissance publique, à elle le lit, les couches ou le bordel. Épouse, donc, elle a pour rôle principal de fournir des têtes blondes à la France.[10] » 

  • homophobe. Cette accusation est vue comme le corollaire de son sexisme[11]. C'est dans les chansons Le rire du sergent (1971), où Sardou revient sur son passage à l'armée et évoque le souvenir d'un sergent efféminé (« La folle du régiment, la préférée du capitaine ») usant du « fayotage » pour progresser dans la hiérarchie, et J'accuse (1976), où le terme « pédé » est employé dans un contexte péjoratif, qu'on trouve les éléments à sa charge.

Néanmoins, Michel Sardou n'a jamais été victime d'attaques de la part de la communauté homosexuelle et ces accusations se sont rapidement dissipées. La chanson Le privilège, sortie en 1990 donnera d'ailleurs l'image d'un Sardou tolérant, compréhensif et ouvert à propos du thème de l'homosexualité. Il ira même jusqu'à retoucher ses propres chansons, puisque depuis 1991, il ne prononce plus « J'accuse les hommes de croire des hypocrites/Moitié pédés, moitié hermaphrodites » mais « J'accuse les hommes de se croire sans limites/J'accuse les hommes d'être des hypocrites », lorsqu'il chante J'accuse en concert.

  • fasciste. Il faut le plus souvent comprendre par « fasciste » son diminutif populaire « facho », qui a un sens moins fort et moins marqué idéologiquement et historiquement que l'adjectif « fasciste ». Au cours des années 1970, « fasciste » était cependant une invective beaucoup plus répandue qu'aujourd'hui pour désigner une personne aux idées se rapprochant d'une droite dite dure, voire simplement conservatrice. Même si l'Humanité, entre autres, emploiera ouvertement le terme de fasciste[12], on groupera sous cette qualification toute une litanie d'accusations liées à certaines prises de positions politiques conservatrices de Sardou : patriotisme, nationalisme, colonialisme, conservatisme, poujadisme, populisme

C'est une étiquette qu'on lui accolera très tôt dans sa carrière, dès Les Ricains en 1967, puis avec J'habite en France (1970), qui installe Sardou dans le rôle du chantre populiste de la « France profonde », de la « majorité silencieuse »[13]. Il a longtemps été présenté comme le principal chanteur de droite français, une droite conservatrice et patriotique modérée (post-gaulliste)[14] pour la plupart, même si ses plus ardents pourfendeurs iront beaucoup plus loin dans la dénonciation, comme sur ce tract de 1977, où on peut lire :

« Appel au fascisme : nous n'entendons plus que des chansons racistes, ou l'apologie du nazisme, d'ailleurs son service d'ordre est composé de militants de partis d'extrême droite, néo-fascistes. Avec Minute et le Parisien, il est l'outil insidieux d'une fascisation grandissante. Ces chansons et journaux incitent à la haine et à la violence. Ces idées sont dangereuses !! » 

Les chansons qui lui causèrent le plus grand préjudice de ce point de vue, furent celles de 1976 : Le temps des colonies et surtout Je suis pour. On a vu dans la première une exaltation aux confins du racisme de l'époque coloniale :

« […] Autrefois à Colomb-Béchar,
J'avais plein de serviteurs noirs
Et quatre filles dans mon lit,
Au temps béni des colonies.
[…] Y a pas d'café, pas de coton, pas d'essence,
En France, mais des idées ça on en a
Nous, on pense […] »

Je suis pour, qui donne la parole à un père dont le fils vient d'être assassiné et qui jure en des termes crus et violents qu'il obtiendra la mort de son assassin, mettra définitivement le feu aux poudres, Sardou étant accusé d'instrumentaliser les peurs et les polémiques, alors que la France se passionne pour le meurtre du petit Philippe Bertrand par Patrick Henry, et de contribuer à l'appel au lynchage. Et surtout, bien que la chanson n'y fasse pas clairement référence, Sardou est montré du doigt par toute une partie de la gauche (et une frange minoritaire de la droite) acquise aux idées abolitionnistes de Robert Badinter, comme l'apologète de la peine capitale :

« […] C'est trop facile et trop beau.
Il est sous terre. Tu es au chaud.
Tu peux prier qui tu voudras.
J'aurai ta peau. Tu périras.
Tu as tué l'enfant d'un amour.
J'aurai ta mort.
Je suis pour. »

[modifier] Le point de vue de Sardou

Le chanteur, loin d’être insensible aux réactions qu’il a pu susciter, les a souvent déplorées, exprimant à la fois son regret d’être mal compris de la part d’un certain public, et son étonnement devant les proportions que peuvent prendre certaines polémiques.

Pour se défendre, il utilise régulièrement un argumentaire sur la nature et la valeur de ce qu’est une chanson : contrairement aux chanteurs dits « engagés » de sa génération, Sardou ne s’est jamais réclamé de la chanson de combat ou à thèse, du texte à message politique, bien au contraire. Il considère que toute réaction passionnée et politisée à ses textes est quoiqu'il arrive injustifiée et erronée, car en décalage avec ses intentions :

« Je ne me rendais pas bien compte non plus de la portée des chansons. Pour moi, ce n'étaient que des chansons. Pas des professions de foi.[15] » 

Sa thèse est ainsi celle d’un cantonnement du chanteur dans la sphère artistique : l’artiste peut traiter de sujets politiques et polémiques, mais toujours dans une démarche purement esthétique et scénique, et non par activisme militant.

Cette conception exclusivement artistique du rôle du chanteur confère à celui-ci une certaine latitude dans le choix des idées à exprimer : n’étant pas prisonnier de son propre « je » par son refus de délivrer un quelconque message idéologique, l’artiste peut interpréter des personnages à la première personne sans qu’il y ait identité entre les idées du personnage incarné et celles de l’interprète. Cette dissociation, dont Sardou a usé et abusé au cours de sa carrière, se rapproche de la démarche du comédien :

« Ces gens-là ont du mal à admettre que lorsque l'on interprète comme moi quinze, dix-huit chansons sur scène chaque soir, on n'est pas forcément sincère, on joue des personnages. Comme un acteur va jouer un curé, un pédéraste, un aubergiste, moi je joue un vieux marié, un bateau, un prince. Ce sont des rôles que je me distribue. Alors certains viennent me chercher des idées que je n'ai pas eues en lisant trop entre les lignes.[16] » 

Aussi bien capable de parler au nom d’un curé (Le curé), d’un bateau (Le France), du père d’un enfant assassiné (Je suis pour), de Danton (Danton), d’un soldat en première ligne (La marche en avant), d’un colon (Le temps des colonies), d’une vieille femme (Victoria), ou encore d’un jeune garçon homosexuel (Le privilège), Sardou se met à la place de différents personnages dont il veut exprimer la diversité tout en conservant le « je » comme mode d’expression privilégié ; il brouille ainsi les pistes et les repères, et de son répertoire se dégage une grande quantité d’ambiguïtés et de contradictions. Au risque de susciter de vives incompréhensions et de graves contresens, comme à propos du Temps des Colonies, dont il dira en 1989 :

« Le ciel m'est tombé sur la tête. Je croyais camper un de ces personnages de bistrot qui racontent toute leur vie la bataille d'Indochine. J'ai en partie échoué. Certains journalistes ont compris l'opposé : je sublimais les années coloniales ! J'incitais à la haine raciale ! J'aime chanter à la première personne. J'entre ainsi dans un rôle comme le ferait un comédien. L'engagement est joué. La scène n'est pas un lieu où je me confesse. Le malentendu vient toujours de ceux qui n'écoutent pas. On leur dit : «Sardou chante les colonies, c'est honteux !» Alors c'est un scandale ! [1] » 

Finalement, après 40 ans de carrière et 300 chansons, s'il est évident qu'il ne donne pas la parole aux idées de gauche, il est cependant très difficile de distinguer une quelconque cohérence idéologique dans le corpus des textes de Sardou.

[modifier] Chansons emblématiques

  • Les Ricains, sortie en 1967 quand le Général de Gaulle condamne l'intervention américaine au Viêt Nam et claque la porte de l'OTAN. Sardou rend hommage dans cette chanson aux appelés américains de la Seconde Guerre mondiale. La chanson est interdite de diffusion sur les radios françaises. A la même époque, sur un thème similaire, il interprète également une chanson moins polémique, plus tendre, Si j'avais un frère au Vietnam
  • J'habite en France, considérée comme une provocation au lendemain des événements de 1968. L'album du même nom obtient en 1971 le Grand Prix de l'Académie Charles Cros. Certains diront qu'il s'agissait d'une chanson « fasciste ».
  • Bonsoir Clara, chanson comique de 1972 où Sardou se forge une image de machiste assumé. Succès de radio. Il ira encore plus loin dans Je veux l'épouser pour un soir.
  • La Maladie d'amour, sûrement le plus grand tube de Michel Sardou, resté 11 semaines en tête du hit parade. La mélodie est inspirée du Canon de Pachelbel.
  • Les Villes de solitude, qui, dès 1973, évoque le problème des cités et de l'ennui ambiant qui pousse les résidents à « casser des banques », « violer des femmes »… La chanson est mal reçue par les mouvements féministes qui protestent vivement. Il réabordera le problème des banlieues en 1984 plus en finesse dans la chanson Atmosphères en évitant toute provocation.
  • Le temps des colonies, très controversée, reste l'un des textes dont l'interprétation fut la plus reprochée à Sardou (cf. supra).
  • Je vais t'aimer, chanson d'amour érotique, et ce dès les premières phrases : "À faire pâlir tous les marquis de Sade, à faire rougir les putains de la rade…"
  • Le France en hommage au paquebot France alors amarré au « quai de l'oubli » au port du Havre.
  • Je suis pour, chanson sur la Loi du Talion vue par le père d'un enfant assassiné (cette chanson est lancée pendant le procès de Patrick Henry). Sujet à controverse, Sardou se défend de prendre position sur la peine de mort en évoquant la loi du talion et les instincts paternels. Au final, l'auteur considère avoir écrit un polar musical.
  • Je vous ai bien eus, chanson à texte contant les déboires accumulés par un jeune rêveur finissant par se suicider. Ecrite par Pierre Delanoé qui multiplie les clins d’œil à une chanson qu'il avait écrite en 1957 pour Jean-Claude Pascal, Soirées de prince. Une des rares "faces B" à être connue.
  • En chantant, ritournelle presque enfantine qui sonne comme un retour aux sources, avec l'évocation de l'enfance du chanteur et de son père, thèmes récurrents dans sa carrière. Remise au goût du jour par la Star Academy en 2004.
    Fin de concert à Bercy en 1998
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    Fin de concert à Bercy en 1998
  • Je vole, chanson sur la fugue, écrite seul, à double niveau de lecture : d'une part la prise d'autonomie d'un adolescent qui part vers l'inconnu, et d'autre part le suicide d'un jeune homme déboussolé laissant une lettre à ses parents.
  • Le prix d'un homme, où Sardou se met dans la tête d'un homme qui vient d'être enlevé et va servir d'otage à un groupe terroriste. Le réalisme de la scène en fait un minifilm d'action. En 2004, le titre ressort sur une compilation au moment où les journalistes Chesnot et Malbrunot sont retenus en otage.
  • Je ne suis pas mort, je dors, supplique d'un homme refusant de mourir. C'était, dans le répertoire de Sardou, la chanson préférée de François Mitterrand.[17]
  • Être une femme. Une tentative de rassembler toutes les femmes désirables de ce début des années 80.
  • Les lacs du Connemara, sûrement le tube le plus indémodable de son répertoire, un classique des fêtes de village et des soirées étudiantes. Évocation de l'Irlande, s'achevant sur une prise de position en faveur des catholiques indépendantistes ("On n'accepte pas/La paix des Gallois/Ni celle des rois d'Angleterre").
  • Afrique Adieu, chanson typique du goût de Sardou pour le voyage décrit sur un mode lyrique. Vision pessimiste du tiers-monde africain. Chanson rythmée mais mélancolique, qui sera par la suite égayée en concert où elle perdra son sens premier.
  • Il était là (le fauteuil), vibrant hommage de Michel Sardou à son père Fernand Sardou. Thème du passage de flambeau entre générations d'artistes.
  • Vladimir Ilitch, réquisitoire de 1983 contre les dérives de l'Union Soviétique. Sardou y invoque Lénine, et affirme que les idéaux socialistes se sont perdus dans la corruption et autres déviances ("Lénine relève-toi ils sont devenus fous", référence au Printemps de Prague). À noter que Sardou a contraint l'anti-communiste Pierre Delanoë à inclure des passages hagiographiques vis-à-vis de Lénine : "Lénine relève-toi", "toi qui avais rêvé l'égalité des hommes".
  • L'an Mil, chanson historique écrite avec Pierre Barret, qui lie les peurs du Moyen Âge à la crise d'aujourd'hui, les deux époques étant séparées par un intermède de synthés et d'orgues inspiré de Saint-Saëns. Principalement écrite pour donner lieu à des mises en scène grandioses en concert.
  • Une femme ma fille, où Sardou rend hommage à Rudyard Kipling et donne à une jeune fille une leçon pour devenir une jeune femme et satisfaire son homme.
  • Chanteur de jazz, chanson à haut débit écrite par Jean-Loup Dabadie qui est une visite guidée de New York. Succès populaire, repris dans de nombreux concerts.
  • Musulmanes, grand succès auprès du public et de la critique : elle est sacrée chanson de l'année en 1987 aux Victoires de la musique.
  • Tous les bateaux s'envolent, chanson un peu oubliée aujourd'hui qui fut un triomphe en 1987, écrite par Dabadie et les compositeurs de Gold, où Sardou joue les romantiques.
  • Happy Birthday, chanson bilan désabusée, lucide sur le métier d'artiste, où Sardou chante son amour pour l'Amérique. Il venait d'avoir 40 ans.
  • Le privilège, après les années 1970 et les allusions homophobes dans J'accuse et Le rire du sergent, Sardou se rachète en chantant une leçon de tolérance, récit des sentiments douloureux d'un jeune garçon qui peine à assumer son homosexualité.
  • Le Bac G, pierre lancée dans le jardin de Lionel Jospin sur les « lycées poubelles ». Jospin s'indigne qu'un « saltimbanque » vienne lui faire la leçon.
  • Déjà vu, un son plus rock, une chanson peu originale mais célèbre car reprise en playback par André Dussolier dans On Connaît la Chanson, d'Alain Resnais.
  • Salut, ultime collaboration de Sardou et Jacques Revaux, avec un texte de Dabadie inspiré de "Ma plus belle histoire d'amour" de Barbara, dont Sardou reprendra "L'aigle Noir" dans ses concerts de 2005
  • Français, écrite avec Barbelivien et Fugain, où Sardou déclare "parce qu'ils se font musulmans au nom des droits de l'Homme, j'aime les Français même les Français que je n'aime pas".
  • Du plaisir, renouveau du son Sardou, plus "jeune", avec la collaboration des frères Goldman et de Jacques Vénéruso.
  • La rivière de notre enfance, en duo avec Garou, elle permet à Michel Sardou de se hisser à la première place du top singles, après 20 ans d'absence à cette place.

[modifier] Discographie

Année Titre Simple n°1 Simple n°2 Simple n°3 Simple n°4 Simple n°5 Meilleur classement en France
1970 J'habite en France Petit / Les Ricains América, América Les bals populaires Et mourir de plaisir J'habite en France 2e
1971 Olympia 71 - - - - -  ?
1972 Danton La chanson d'adieu Un enfant Le fils de Ferdinand (P) Danton (P) - 2e
1973 La maladie d'amour La maladie d'amour Les vieux mariés La marche en avant - - 1er (21 semaines)
1975 Olympia 75 - - - - - 1er (4 semaines)
1976 La vieille Le France Je vais t'aimer La vieille Le temps des colonies - 1er (2 semaines)
1976 Olympia 76 - - - - - 4e
1977 La java de Broadway Dix ans plus tôt La java de Broadway Comme d'habitude - - 2e
1978 Je vole En chantant Je vole - - - 1er (9 semaines)
1979 Palais des Congrès 78 - - - - - 34e
1979 Verdun Ils ont le pétrole ! …mais c'est tout Je ne suis pas mort, je dors - - - 10e
1980 Victoria La génération Loving you - - - - 18e
1981 Palais des Congrès 81 - - - - -  ?
1981 Les lacs du Connemara Être une femme Les lacs du Connemara Les mamans qui s'en vont (P) Musica - 1er (4 semaines)
1982 Il était là Afrique adieu Les années 30 - - - 2e
1983 Vivant 83 - - - - - 2e
1983 Vladimir Ilitch Vladimir Ilitch Si l'on revient moins riches - - - 4e
1984 Io Domenico Les deux écoles Délire d'amour Io Domenico - - 1er (9 semaines)
1985 Concert 85 Rouge (P) - - - -  ?
1985 Chanteur de jazz Chanteur de Jazz 1965 - - - 5e
1987 Musulmanes Musulmanes Féminin comme (P) - - - 1er (4 semaines)
1987 Concert 87 - - - - - 8e
1988 La même eau qui coule La même eau qui coule Attention les enfants… danger - - - 2e
1989 Bercy 89 - - - - - 5e
1990 Le privilège Marie-Jeanne Le privilège Le vétéran - - 2e
1991 Bercy 91 - - - - - 9e
1991 Le bac G Le bac G 55 jours 55 nuits (P) Le cinéma d'Audiard - - 1er (2 semaines)
1993 Bercy 93 Être et ne pas avoir été (P) La vieille (P) Je vais t'aimer (P) - - 6e
1994 Selon que vous serez, etc., etc. Selon que vous serez, etc., etc. (P) Putain de temps (P) Maudits Français (P) - - 1er (1 semaine)
1995 Olympia 95 Je me souviens d'un adieu (P) Ma première femme, ma femme (P) - - - 3e
1997 Salut Salut / Mon dernier rêve sera pour toi (P) S'enfuir et après (P) Tu te reconnaîtras - - 1er (3 semaines)
1998 Bercy 98 Qu'est-ce que j'aurais fait moi ? (P) Les bals populaires (P) - - - 5e
2000 Français Cette chanson-là Français (P) Je n'aurai pas le temps (P) - - 1er (1 semaine)
2001 Bercy 2001 - - - - - 5e
2004 Du plaisir Loin (P) Non merci (P) La rivière de notre enfance (duo avec Garou) Je n'oublie pas (P) - 1er (2 semaines)
2005 Live 2005 au Palais des Sports Un accident (P) Les villes de solitude (P) - - - 11e
2006 Hors format Beethoven (P) Allons danser (P) - - - 1er (1 semaine)

(P) uniquement 45 tours / single de promotion (hors commerce)

Discographie détaillée de Michel Sardou

[modifier] Ses autres activités

[modifier] Directeur de théâtre

En 2001 il achète le Théâtre de la Porte Saint-Martin, avec son producteur de spectacle Jean-Claude Camus. En 2005, il revend ses parts à son associé.

[modifier] Comédien

[modifier] Acteur de cinéma

Il apparaît comme figurant dans Paris brûle-t-il ? de René Clément, en 1965. il apparait comme figurant dans "(le chomeur de clochemerle) en 1953 il apparait en figurant dans "(4 jours a paris) en 1954

[modifier] Acteur de téléfilms

[modifier] Notes

  1. 1,0 1,1 Michel Sardou, La moitié du chemin, Nathan, 1989
  2. « Quand j'ai débuté, je chantais des sous-produits de Brel, j'étais très inspiré par des chansons à texte. Ça ne marchait pas. Un jour je suis tombé sur un filon, comme les pionniers en trouvaient lors de la conquête de l'Ouest quand ils tombaient sur une mine. Ce filon, c'était un personnage un peu violent, sexy, qui m’a apporté mon public… » in Faut-il brûler Sardou ?
  3. Michel Drucker : « Je pense d’ailleurs que Michel fera une carrière à la Aznavour : une formidable carrière de chanteur, longue, solide, doublée d’une grande carrière d’acteur. N’oublions pas qu’Aznavour a fait trente films ! Dans le registre de la chanson populaire de qualité, je pense sincèrement que Michel est le successeur naturel de Charles. » in Sylvie Maquelle, Les Sardou, une dynastie. voir biblio
  4. « On vous a qualifié de « Sardou de gauche ». Ça vous agace ? On me le ressort régulièrement. Heureusement qu’il y a « de gauche » ! Je ne veux plus m’exprimer là-dessus car je ne veux blesser personne. » d'après le figaroscope.fr, interview de Bénabar par Annie Grandjanin, le 31 mars 2006.
  5. Libération, 12 mars 1976
  6. Faut-il brûler Sardou ? de Louis-Jean Calvet et Jean-Claude Savelli, aux Éditions Savelli (1978)
  7. "Cette virilisation du jeu de scène n'est pas, il est vrai, chose nouvelle en France : de Chevalier […] au sexisme de Lama en passant par la misogynie de Brel, tout annonçait qu'enfin viendrait Sardou. Mais elle atteint ici le degré le plus fort, l'agression machiste maximum." In Faut-il brûler Sardou ? JC Klein et JP Savelli, éd. Savelli, 1978
  8. « Un après-midi, j'étais dans un taxi et j'ai vu passer une centaine de militantes du MLF. Elles portaient des pancartes sur lesquelles je figurais entouré de croix gammées. Elles scandaient : «On ne sera pas violées par Sardou». Elles m'ont fait peur. » Michel Sardou, La moitié du chemin, Nathan, 1989
  9. Ainsi cette femme méprisée, rabaissée, se verra offrir, sur un arrangement aux sonorités flamenco, un long poème d'amour romantique (Je vais t'aimer). Mais la contradiction se résout, une fois encore, dans l'image d’Epinal : Reine et Esclave tu es, Reine et Esclave tu seras. In Faut-il brûler Sardou ? JC Klein et JP Savelli, éd. Savelli, 1978
  10. In Faut-il brûler Sardou ? JC Klein et JP Savelli, éd. Savelli, 1978
  11. « Complément indispensable de ce petit portrait en pied d'un phallocrate éclairé, les « pédés » de tous genres sont voués, qui l'eut cru, au mépris le plus noir, ces arrivistes sans vergogne qui savent, eux, comment gagner du galon sans balayer la cour (le Rire du sergent). » In Faut-il brûler Sardou ? JC Klein et JP Savelli, éd. Savelli, 1978
  12. « Sardou qui c'est ? De plus en plus nombreux sont ceux qui répondent : un fasciste. Oui un fasciste, qui à coups de millions, avec l'appui des grands medias, essaie de répandre son venin […] D'un côté, il exalte le mépris de la femme et le crime […] et de l'autre, il appelle au lynchage dans Je suis pour. Le tout enrobé dans un nationalisme du plus pur style fasciste », in L'Humanité, avril 1977
  13. « Il choisira d’être le chantre de la « majorité silencieuse » et, avec J'habite en France, les Ricains, Monsieur le président, il lance de francs succès réconfortants pour les bourgeois à cheveux et idées courtes. » in Cent ans de chanson française (Seuil, 1972)
  14. « Alors, Sardou fasciste ? Pas davantage. Le fascisme, mot trop galvaudé, est une théorie totalitaire qui repose sur un mouvement de masse et se développe dans certaines circonstances économiques et historiques bien précises. Or, si Sardou a bien des traits de comportement physique comparables à ceux de Mussolini par exemple, il n'en a pas l'implantation sociale et historique. Il n'est pas le chantre de Chirac, encore moins de Giscard, mais il est plutôt leur produit, le produit d'une droite frustrée, perdue, à la recherche d'une identité fuyante », in Faut-il brûler Sardou ?
  15. Sardou, le défi permanent. Le Point : 5 janvier 2001, n°1477.
  16. interview accordée au Matin de Paris, le 17 mai 1977
  17. Michel Sardou : « Je dois ma médaille de chevalier de la Légion d'honneur à François Mitterrand. Et ce dernier m'avait dit que, dans mon répertoire, sa chanson préférée datait de 1966. C'était Je ne suis pas mort, je dors. Comment la connaissait-il ? Mystère ! Il m'avait dit m'avoir entendu la chanter en 1968. Je l'ai d'ailleurs remise dans mon spectacle. » in Paris-Match : 28 octobre 2004, n°2893

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

Livres sur Michel Sardou

  • Louis-Jean Calvet et Jean-Claude Savelli, Faut-il brûler Sardou ?, éditions Savelli, 1978.
  • Charles Sudaka, Sardou, éditions Alain Mathieu, 1978.
  • Philippe Dampenon, Michel Sardou : je vole… en chantant, éditions Gérard Cottreau, 1978.
  • Jackie Sardou, d'après les notes de Fernand Sardou, Les Sardou de père en fils, éditions Julliard, 1981.
  • Catherine et Michel Rouchon, Sardou, une légende en marche, éditions Verso, 1984.
  • Florence Michel, Michel Sardou, édition Seghers, 1985.
  • Claude Klotz, Michel Sardou, éditions Albin Michel, 1985.
  • Michel Sardou, La moitié du chemin : recueil de chansons, annotées par Michel Sardou, éditions Hachette, 1989.
  • Catherine et Michel Rouchon, Michel Sardou, passionnément, éditions Rouchon, 1992.
  • Thierry Séchan et Hugues Royer, Michel Sardou, éditions du Rocher, 1993
  • Sylvie Maquelle, Les Sardou, une dynastie, éditions Hachette-Carrère, 1994.
  • Gilles Lhote, Sardou de A à Z, éditions Albin Michel, 1996.
  • Annie Réval et Caroline Réali, "Michel Sardou, l'ombre et la lumière", éditions France Empire (2006)

[modifier] Liens externes


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