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Histoire des langues régionales de la France - Wikipédia

Histoire des langues régionales de la France

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La langue officielle et largement dominante de la France est aujourd'hui le français académique. Cependant, la France est le deuxième pays d’Europe occidentale par le nombre de langues régionales sur son territoire, parlées par plus de six millions six cent mille Français. Les plus connues sont l’occitan, l’alsacien, le breton, le corse, le catalan, le basque et le flamand, mais selon Bernard Cerquilini il y a soixante-dix-sept langues régionales en France dont vingt-quatre se parlent dans l’Hexagone lui-même.

« La langue française, c'était au début du XXe siècle la langue d'une infime minorité de la population française. » Claude Duneton

Sommaire

[modifier] Définition

Bernard Cerquilini définit une langue régionale comme une langue « pratiquée traditionnellement sur le territoire d'un État par les ressortissants de cet État qui constituent un groupe minoritaire et différente de la langue officielle de cet État », et qui est aussi différente des langues des immigrés, comme l’arabe. Pour certains, il y a une grande différence entre une langue régionale et une langue d’immigrés, mais pour d’autres les deux peuvent contribuer à affaiblir l’unité de la France et doivent donc être interdites, ou du moins ne pas être encouragées par le gouvernement.

Il y a beaucoup de langues régionales et on peut les classer selon différents critères, par exemple les régions où elles sont pratiquées, mais il est un peu plus facile de les classer par leurs origines :

Les autres langues régionales sont des dialectes secondaires

[modifier] Histoire des langues régionales en France

[modifier] Epoque romaine

Depuis l'époque de la Gaule, les langues de la France ont évolué et se sont modifiées, sous différentes influences. Quand les Romains sont arrivés en France au début du premier siècle avant Jésus-Christ, ils y ont trouvé les Gaulois, un groupe celtique qui parlait gaulois. La conquête romaine introduisit en Gaule l'usage du latin populaire, celui pratiqué par les soldats et les marchands. Celui-ci a été influencée par les langues indigènes, les différents substrats (gaulois, ibérique, grec, ...) expliquant certaines des divergences entres les langues romanes. Cependant, divers témoignages montrent que le gaulois a longtemps survécu au latin. Par exemple, la noblesse arvenne n'adopta le latin que Ve siècle.

À partir du IIIe siècle et jusqu'au Ve siècle principalement, des contingents militaires de breton viennent de la province de Bretagne en Armorique. Ils seront suivis de l'immigration de groupes de civils, fuyant la surpopulation et les rais gaels sur les côtes orientales. L'émigration bretonne en Armorique aboutit à l'implantation de la langue bretonne dans une partie de l'Armorique. La conquête ultérieure d'une autre partie de l'Armorique (vannetais, pays rennais, pays nantais) allait amener à la constitution de la Bretagne.

Au Ve siècle des mots germaniques s’ajoutent au bas-latin parlé par les autochtones, suite à l’invasion des peuples germaniques (dont les Francs). Le roman est issu de l'influence du superstrat germanique sur le bas-latin.

Chaque province, chaque région avait sa langue. Il n'y avait donc pas de "langue française", mais bien des langues romanes, germaniques (alsacien), italiques (corse), celtiques (breton) ou autre (basque). Avec la nécessité de trouver un interprète pour, par exemple, transmettre les ordre du roi, ou pour la moindre transaction commerciale.

[modifier] Epoque romane

Au début du Moyen Âge, on pouvait distinguer deux genres de langues en France : la langue du roi d'une part, et toutes les autres langues d'autre part. Les langues régionales sont utilisées par tous, dans la vie de ce jour, chez soi, au marché, dans la rue, là où on habite et travaille, mais pas par le roi, sa cour et l'élite du pays. Pour les gens ordinaires, leur langue, leur patois (comme les élites les ont appelés) était la seule langue qui pouvait décrire le monde réel, et peut être le monde de Dieu, si leur curé donnait ses prêches dans la langue locale et pas en latin. Mais pour les élites, seule la langue du roi comptait, la langue francienne (d'Ile-de-France). Pour être en faveur avec le roi, les nobles et les élites se devaient de parler francien, non seulement parce que c’était la langue du roi, mais aussi parce que c'était la langue la plus usitée pour la diplomatie. Jusqu’au XIIIe siècle, l'usage du "francien" ou d'un patois servait de distinction entre classes sociales. Y compris en ce qui concerne la langue d'Oc dont l'usage était très répandu au sud de la Loire, mais qui n'avait pas le prestige littéraire du "francien". C'est au XVe siècle que de "francien" on est peu à peu passé à français.

[modifier] La langue française

Article détaillé : Histoire du français.

L'existence d'un prétendu dialecte « francien » (ancien dialecte régional parlé en île-de-France) apparait aujourd'hui comme un mythe construit par la linguistique historique du XIXe siècleréf. nécessaire. Le français n'est pas la simple évolution d'un prétendu dialecte de la région parisienne qui aurait mieux réussi que les autres dialectes d'oïl qui sont aujourd'hui résiduels. On sait en effet maintenant (voir les travaux de Bernard Cerquiglini) que le français est en fait l'évolution d'une langue d'oïl commune écrite (scripta) constituée vers le XIe siècle avec les débuts de la littérature en langue vernaculaire, pour assurer l'intercompréhension entre les publics des diverses cours régionales. Il s'agissait donc d'utiliser une forme écrite qui gomme les différences dialectales trop marquées. Cette langue d'abord essentiellement écrite (l'« ancien français ») coexistait avec les divers dialectes d'oïl parlés en France.

Une forme standard s'est peu à peu cristallisée en région parisienne autour de la cour. Le parler de Paris s'est enrichi du parler des migrants issus des régions environnantes. Le français écrit et le parler des élites a été alimenté par la littérature. Le français est donc une sorte de synthèse des dialectes d'oïl soutenue et affirmée par le pouvoir central comme langue standard et langue de l'administration. L'"ancien français" a fortement évolué entre le XIVe et le XVIIe siècles. là encore sous l'influence de juristes, de littérateurs, de grammairiens, de traducteurs et des chancelleries royales, ce qui donne à l'idiome une configuration toute nouvelle appelée aujourd'hui « moyen français ». C'est de l'évolution du moyen français qu'est issu le français actuel.

Au XVIe siècle, Joachim du Bellay avait recommandé afin d'enrichir la langue française d'accueillir des mots anciens, des termes empruntés aux dialectes provinciaux, « quand tu n'en aurais point de si bons et de si propres en ta nation ». Mais la langue française fut épurée, son usage fut répandu grâce à l'imprimerie, et les patois, élements vivants de la campagne, furent objet de dérision et de mépris par une classe sociale ignorant qu'ils véhiculaient toute une culture.

[modifier] L'Ordonnance de Villers-Cotterêts

L’Ordonnance de Villers-Cotterêts qui, en 1539, a déclaré que le français serait la langue du royaume, la langue nationale. La justification de cette Ordonnance est à chercher dans les années précédant son édiction : plusieurs provinces ayant été rattachées à la France, comme la Marche en 1527, l’Angoumois (région d'Angoulême) en 1515, et la Bretagne en 1532, suite aux Guerres de religion, chaque province avait sa propre langue, qui s'ajoutait à toutes celles déjà parlées en France.

D'ailleurs, en 1533, un humaniste picard du nom de Charles de Bovelles (1479-1553) — un disciple de Jacques Lefèvre d'Étaples (1450-1536), l'un des pères de la Réforme française et l’un des plus grands philologues de la Renaissance — écrivait : « … Des différentes langues vulgaires et variétés de discours utilisés dans les Gaules … ». Et il évoquait notamment les « peuples étrangers » que sont les Burgondes, les Francs, les Bretons, les Flamands, les Normands, les Basques et les Germains cisrhénans. Son inventaire des langues d'Oïl comprenait « les Lorrains, les Bourguignons, les Poitevins, une partie des Belges comme les habitants d'Amiens et de Péronne, les habitants de Saint-Quentin, de Laon et les Esses, les Parisiens, ceux du Hainaut ». Bref, l'auteur soulignait la très grande diversité linguistique dans la France de son époque.

Cependant, l’Ordonnance de Villers-Cotterêts ne visait pas à l'éviction des patois, mais bien à celle du latin que l’Église utilisait depuis sa création. Un auteur comme Du Bellay (qui a écrit Deffence et illustration de la langue françoise), souhaitait que " le génie français remplace l’italien et le latin ". Et selon Georges Duby, l’auteur de l'Histoire de La France, des origines à nos jours, « L’ordonnance de Villers-Cotterêts favorise une centralisation qui s’insinue progressivement dans le royaume ».

Jusqu'aux XIXe siècle, la France était multilingue; le français n'était parlée que par une minorité de la population, la majorité parlant soit d'autres langues romanes (d'oil ou d'oc) soit des langues non romanes (celtique : breton, germanique : alsacien, italique : corse, non indo-européenne : basque, ...). Il semble que la monarchie n'avait guère de préoccupation linguistique. Elle n'a donc jamais franchement combattu les autres langues du territoire, mis à part quelques exceptions[1]. Ainsi Louis XIV, lorsqu’il annexa le Roussillon, le Conflent, la Cerdagne et le Vallespir, interdit le catalan dans son édit du 2 avril 1700 : « l’usage du catalan répugne et est contraire à l’honneur de la nation française ».

[modifier] Le XVIIe siècle

Albert Dauzat (1877-1945), un spécialiste du parler rural, a inventorié 636 langues régionales ou patois, parlés au XVIIe siècle. " ... à la même époque, le français était davantage parlé en Nouvelle-France, en Angleterre, aux Pays-Bas et à Moscou qu'en France même. " : cette citation démontre le dualisme linguistique scindant la France en "élite parlant français" et le reste de la population ne le parlant pas. C'est en partie à cause de cela que Richelieu a créé l’Académie française en 1635. Cette académie a publié son dictionnaire pour la première fois en 1694 et donc a fixé la définition de chaque mot français, et établi les "classes de langues". Les « honnêtes hommes » n'employaient pas les mots de classes moins élevées. Mais le peuple, qui parlait en patois, ignorait les lois et les règles, parce qu’à cette époque les Français, pour la plupart, étaient analphabètes. Pour l’essentiel, l'enseignement demeurait celui de la religion, et ne se faisait qu'en patois, voire même parfois en latin. Par ailleurs, les nouvelles provinces annexées au royaume furent même dispensées d'appliquer l'ordonnance de Villers-Cotterêts. Ainsi, les lois du Grand Siècle, ignorant les patois, purent renforcer, le pouvoir du roi sur le royaume, et celui de la France en Europe.

À la fin du XVIIIe siècle commence à apparaître en France une idéologie selon laquelle la France devrait être unifiée selon le concept un pays, une nation, une langue. Pour Antoine Rivarol, toutes les langues ne sont pas égales et le français est la langue universelle qui est censée s'imposer (cf. son Discours sur l'Universalité de la Langue Française).

[modifier] La Révolution

Tout cela changea à l’époque de la Révolution. À partir de 1794 apparaît la volonté d'unifier linguistiquement les peuples conquis par les rois, notamment avec la présentation par Bertrand Barère au Comité de Salut Public (dont il est membre) de son « rapport sur les idiomes » dans lequel il déclarait que :

« le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton, la superstition parle basque, la haine de la république parle allemand [...] Brisons sans hésiter ces instruments de dommage et d'erreur » Barère

La même année, l'Abbé Grégoire présente un rapport « sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française »).

La Convention, suivant ses conclusions condamne « les idiomes anciens, welches, gascons, celtiques, wisigoths, phocéens et orientaux » jugés comme un obstacle à la propagande révolutionnaire. On cherchait alors à faire disparaître les langues autres que le français, les « régionales » mais appelées à l'époque « idiomes » ou « patois ». De façon paradoxale, cette condamnation eut l'intérêt de faire porter l'attention sur ses parlers locaux, et de multiplier les travaux de recherche à leur sujet.

Les jacobins déclare une guerre contre les patois :

« La monarchie avait des raisons de ressembler à la tour de Babel; dans la démocratie, laisser les citoyens ignorants de la langue nationale… Chez un peuple libre, la langue doit être une et la même pour tous. » Barère

Selon lui, la monarchie pouvait garder son pouvoir tant que le peuple ne pouvait pas se comprendre, et que le nouveau gouvernement permettrait au peuple d’avoir le pouvoir en le dotant d'une langue commune et nationale. Le décret du 2 Thermidor (20 juillet 1794) sanctionna la « terreur linguistique » et le décret du 30 Vendémiaire an II (17 novembre 1794) a déclaré « Dans toutes les parties de la République, l'instruction ne se fait qu'en langue française ». De fait, le français fut utilisé pour créer au sein de la population un sentiment d'appartenance à la nation, et aussi comme un moyen irremplaçable de gestion des armées de la République.

C'est pour ces raisons que le gouvernement de la Révolution a interdit les langues régionales, et que jusqu’à la Seconde Guerre mondiale les patois étaient interdits dans les écoles et les médias publics français.

[modifier] La situation à la veille de la révolution industrielle

Après la révolution, le pouvoir n'a pas de politique linguistique offensive. Certains fonctionnaires sont hostiles aux langues[2] autre que le français. Par exemple, le « Règlement pour les écoles primaires élémentaires de l'arrondissement de Lorient », adopté et arrêté par le Comité supérieur de l'arrondissement, en 1836 et approuvé par le recteur en 1842, qui dispose : « Art. 21. Il est défendu aux élèves de parler breton, même pendant la récréation et de proférer aucune parole grossière. Aucun livre breton ne devra être admis ni toléré. » S'exprimer en breton et parler « grossièrement » font l'objet de la même prohibition [3].

D'autres personnes sont favorables à la diversité linguistique. En 1807, Coquebert de Montbret lance une enquête sur les idiomes locaux de l'Empire. En 1834, Charles Nodier, réunissant les écrivains romantiques, déclarait « Tout homme qui n'a pas soigneusement exploré les patois de sa langue ne la sait qu'à demi ».

« le patois en face du français, c'est un esclave en présence d'un maître sévère : il se tait et n'ose élever la voix qu'après s'être assuré qu'il n'est plus entendu. Mais, loin du bruit des villes, de la poussière des grandes routes, dans les vallées, là se montrent au grand jour ces langues simples, naïves, diaphanes, qui sont aujourd'hui ce qu'elles étaient il y a bien des siècles, par ce que personne ne s'est avisé de leur donner arbitrairement une prétendue perfection. » J.-F. Schnakenberg, membre de la Société de l'histoire de France, 1840

Par un arrêté du 24 août 1866, le ministre de l'Instruction publique institua un prix de 1 500 francs qui devait être décerné à celle des sociétés savantes des départements qui produirait le meilleur glossaire du patois ou langage rustique et populaire d'une région ou d'une localité déterminée de la France, les manuscrits devant être déposés avant le 1er décembre 1868. Le prix fut décerné au Glossaire du patois poitevin de l'Abbé Lalanne. Plusieurs vocabulaire furent entrepris, dont celui de la Mayenne par Georges Dottin.

[modifier] L'unification linguistique

Sous la IIIe République, le désir de faciliter une certaine promotion sociale, et d'assurer l'unité française, amena les responsables de l'enseignement à proscrire l'usage de tous patois ou parlers regionaux à l'école. À partir du milieu du XIXe siècle, le pouvoir central commence à réprimer les langues dites régionales qui sont peu à peu méprisées. À partir de la fin du XIXe siècle, ces langues sont interdites dans l'enseignement, au grand dam d'une partie du corps enseignant qui se demande comment enseigner dans de telles conditions à des élèves non francophones. Ainsi en 1902, le ministère Combes promulgue par décret l'interdiction de « l'usage abusif du breton ». Les écoles religieuses suivent rapidement et le breton n'est plus enseigné à partir du début du XXe siècle mais continue à être transmis de génération en génération par voie orale.

Les villes de province se francisent peu à peu à la fin du XIXe siècle. Le brassage entraîné par la première Guerre mondiale accroit le recul des langues locales : le bilinguisme se répand. Les campagnes se francisent après la seconde guerre mondiale, lors du passage de la paysannerie à l'agro-culture. Le développement des médias achevera la disparition de ces parlers. Les derniers utilisateurs, ceux qui sans les pratiquer constamment, en sont les derniers témoins, seront bientôt disparus. D'ici et là, des campagnes de sauvegarde de ce patrimoine linguistique écrit et oral sont organisées.

[modifier] Une reconnaissance timide

Depuis la Deuxième Guerre mondiale, quatre lois sont importantes au sujet des langues régionales : la loi Deixonne de 1951, la loi Haby de 1975, la loi Bas-Lauriol de 1975 et la loi Toubon de 1994.

La loi Deixonne a permis l’enseignement de quatre langues régionales, le breton, le catalan, la langue d’oc, et le basque dans les écoles secondaires, mais le but primaire de cette loi était de « défendre la langue française ». Cette loi a été abrogée par la suite.

En 1975, la loi Haby a déclaré « Un enseignement des langues et des cultures régionales peut être dispensé tout au long de la scolarité », c’est-à-dire, toutes les langues minoritaires pouvaient s’enseigner dans les écoles.

La loi Bas-Lauriol a voulu protéger le français des mots provenant d'autres langues, particulièrement l'anglais. Selon cette loi, « le français est obligatoire dans l'affichage public et la publicité commerciale, écrite et parlée ».

Cependant, la loi Toubon l'a abrogée en 1994 bien qu'elle veuille aussi protéger la langue française. « Les dispositions de la présente loi s'appliquent sans préjudice de la législation et de la réglementation relatives aux langues régionales de France et ne s'opposent pas à leur usage ».

Ces quatre lois portant sur la linguistiques espèrent protéger la culture française, mais elles se disputent sur la manière de le faire.

[modifier] Les langues régionales, bénéfiques ou menaçantes ?

Les langues régionales sont-elles bénéfiques pour la France, ou nuisibles pour son avenir ? C' est la question soulevée tout au long de l'histoire de ces langues régionales. De nos jours, il y a un débat entre ceux qui pensent que les langues régionales définissent l'identité de chaque Français et ceux qui, à l'instar des Révolutionnaires, pensent que les langues régionales sont dangereuses pour l’unité de la France. Parmi ces derniers, certains redoutent que les langues régionales ouvrent la voie à des influences étrangères en France, et par là, mettrent en danger l'unité du pays. On peut le voir dans la définition de Bernard Cerquiglini :

« par l'expression « langues régionales ou minoritaires », on entend les langues :

  • pratiquées traditionnellement sur un territoire d'un État par les ressortissants de cet État qui constituent un groupe numériquement inférieur au reste de la population de l'État, et
  • différentes de la (les) langue(s) officielle(s) de cet État ; elles n'incluent ni les dialectes de la (les) langue(s) officielle(s) de l'État ni les langues des migrants. » Bernard Cerquiglini, Directeur de l'Institut national de la langue française (CNRS)[4]

    Son texte fait la distinction entre une langue régionale, comme le breton, et une langue migrante, comme l’arabe. Bernard Cerquiglini raisonne comme ceux qui veulent faire de l’anglais la langue officielle des États-Unis ; ils ont peur que l’espagnol, et la culture qui l’accompagne, change leur culture et, pire encore (selon eux), la politique des États-Unis. Il en serait de même en France. Par exemple, après la seconde Guerre Mondiale, la peur venait d'Allemagne. Il a alors été interdit d’enseigner l’allemand dans les écoles françaises. Aujourd’hui, ce n’est plus d’Allemagne que proviennent les craintes, mais de ceux qui revendiquent leur indépendance face à la France, comme certains Corses, ou Bretons ou Basques. Comme le gouvernement de la Révolution, ces personnes pensent que l’utilisation d’une langue autre que le français aiderait ceux qui s'opposent au gouvernement. Cependant, tous ceux qui ne sont pas en faveur des langues régionales ne sont pas en accord avec ceux qui les redoutent : ils pensent tout simplement que les langues régionales ne sont d'aucune utilité. Ils considèrent que l'avenir de la jeunesse serait mieux assuré par la promotion du français — « une langue à vocation universelle » — et par l'apprentissage des langues étrangères, que par le « repli sur des idiomes respectables mais pratiqués dans un espace restreint ». Selon eux, il est inutile d'apprendre une langue réservée à un espace limité alors que dans ce monde de plus en plus mondialisé, apprendre une langue étrangère, comme l’espagnol ou l’anglais, peut aider chacun sur le plan économique. Pour d'autres enfin, la question des langues régionales n’a aucune importance. « Les aborigènes vont pouvoir parler leur patois, pardon, leur langue, sans se faire rire au nez. Et peut-être même garder leur accent, c'est-à-dire leur béret et leurs sabots »[5]. Ces personnes pensent qu’il y a des questions infiniment plus importantes que pouvoir apprendre sa langue locale dans les écoles ou l'entendre à la radio. Néanmoins, certains réfutent les arguments de ceux qui considèrent les langues régionales comme dangereuses ou peu importantes. Pour contrer les arguments selon lesquels les langues régionales mettraient en danger l'unité de la France, ils répliquent que le français est la langue nationale depuis Louis XIV et est subséquemment très établie en France. Selon eux il n’y a pas de raison d’avoir peur que d'autres langues concurrencent le Français en France. Au XXIe siècle, tous ceux qui parlent patois parlent aussi français. Cependant, il existe des « principes républicains français, pour lesquels les langues régionales corse ou basque ne sont pas la propriété de la région corse ou basque mais de la nation ». Il s’ajoute donc l’opinion qu'« il faut aider les langues menacées d’extinction… [parce que] la disparition d’une langue est une perte pour tout l’espace ; c’est celle d’une des facettes du visage de l’humanité, d’un des témoignages de sa mémoire ». Pour les gens qui aiment l’Histoire et les Cultures, comme les anthropologues, la perte d’une langue est un drame, pour leur société et pour ceux qui les étudient. Selon eux, la langue est quelque chose de personnel et d'intime, et elle donne aux gens qui l’utilisent un moyen de se montrer au monde. Pour eux, les langues régionales montrent une Histoire et une Culture à ceux qui n'utilisent plus que le français. C'est pour eux une raison suffisante pour les apprendre et les parler. Vouloir garder la culture des différentes régions de France et donner aux personnes qui le souhaitent la possibilité d'apprendre leurs langues régionales, n'est pas la seule motivation possible. C’est aussi une manière d'avoir une influence internationale. La France est un pays pluraliste et elle n'est pas perçue « comme un pays linguistiquement homogène, mais plutôt comme une union de communautés et de peuples différents. » Alors, selon ceux qui y donnent leur soutien, les langues régionales sont dans l'identité même de la France, et les apprendre et les parler participe du maintien de la culture française. Cette célébration des langues régionales peut, peut-être, renforcer l’influence de la France. « La France est aujourd'hui plus démocratique, plus riche et plus pacifique qu'elle ne l'a jamais été au cours de son histoire. Son rôle serait accentué si elle donnait le ton en ce qui a trait aux droits des minorités ». Ceux qui soutiennent ces idées veulent que la France ait une influence très importante dans le monde, et voient la législation linguistique en faveur des langues régionales comme une méthode pour y parvenir.

    [modifier] Bibliographie

    • Georges Duby, Histoire de la France, des origines à nos jours, Larousse, Paris, 2003. pp. 381-383
    • William Edmiston et Annie Duménil, La France contemporaine, troisième édition, Thomson Heinle, Australie, 2005, chapitre 4
    • Claude Hagège, Le Français et Les siècles, Odile Jacob, Paris, 1987. pp. 192-200
    • Jaques LeClerc, France. [6]. Dernière mise à jour : 14 décembre 2005
    • Guillaume Malaurie, . Qui a peur des langues minoritaires ?, Le Nouvel Observateur, n°1808, 1999. [7]

    [modifier] Notes et références

    1. L'ordonnance de Villers-Cotterêts, cadre juridique de la politique linguistique des rois de France ?
    2. Quelques instructions concernant l'enseignement
    3. Fañch Broudig, La pratique du breton de l'Ancien Régime à nos jours », chapitre 17
    4. Bernard Cerquiglini, Les langues de la France : rapport au ministre de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie, et à la ministre de la Culture et de la Communication (Avril 1999), Texte du rapport
    5. L’Oncle Bernard dans le journal satirique parisien Charlie Hebdo, article « À bas tous les patois »
    6. http://www.tlfq.ulaval.ca/AXL/europe/france.htm
    7. http://www.geocities.com/SouthBeach/1482/carta/nouvelobs.html

    [modifier] Voir aussi

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