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Guerre d'Hiver

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Troupes finlandaises
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Soldats finlandais
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Soldats finlandais
Mitrailleurs finlandais pendant la Guerre d'Hiver
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Mitrailleurs finlandais pendant la Guerre d'Hiver

La Guerre d'Hiver (talvisota en finnois, vinterkriget en suédois, Зимняя война en russe), connue également sous le nom de Guerre soviéto-finlandaise ou Guerre russo-finlandaise, éclata avec l'invasion de la Finlande par l'Union soviétique, le 30 novembre 1939, trois mois après le début de la Seconde Guerre mondiale. Cette attaque étant jugée complètement illégale, l'URSS fut alors exclue de la Société des Nations le 14 décembre. Le chef soviétique Joseph Staline espérait prendre le contrôle de la totalité du pays avant la fin de l'année, mais la résistance acharnée des Finlandais rendit impuissantes les forces de l'Armée rouge qui luttaient pourtant à 4 contre 1. La Finlande tint jusqu'au traité de Moscou du 12 mars 1940 qui, après de lourdes pertes humaines, la voyait dépossédée de 10 % de son territoire et de 20 % de son potentiel industriel.

Les résultats de la guerre furent mitigés. Bien que l'Armée rouge parvint finalement à percer les lignes de défense finlandaises, ni l'URSS ni la Finlande n'en sortirent indemnes. Les pertes soviétiques au front furent sensibles, et la renommée internationale du pays en souffrit. Pire encore, les qualités combatives de l'Armée rouge furent mises en doute, fait que certains tiennent comme ayant contribué à la décision de Hitler de lancer l'opération Barbarossa. Finalement, les Soviétiques n'atteignirent pas leur but initial de conquérir toute la Finlande, mais obtinrent des territoires autour du lac Ladoga. Les Finlandais conservèrent quant à eux leur souveraineté et gagnèrent en reconnaissance à l'échelle internationale.

Le traité qui intervint le 12 mars coupa court aux préparatifs franco-anglais visant à l'envoi d'une force de soutien à la Finlande via le nord de la péninsule scandinave (lors de la campagne alliée en Norvège qui avait pour but de couper les Allemands de la route du fer suédois). L'invasion par l'Allemagne du Danemark et de la Norvège le 9 avril 1940 (Opération Weserübung) détourna par la suite l'attention mondiale vers la bataille pour la possession de la Norvège. La Guerre d'Hiver est considérée par certains comme un désastre militaire pour l'Union Soviétique, ainsi que comme une preuve tangible de la faiblesse inhérente au système communiste. Néanmoins, Staline réalisa après ce fiasco qu'un contrôle politique poussé sur l'armée était infaisable. Après la Guerre d'Hiver, le Kremlin initia un mouvement visant à réinstaller aux commandes de l'armée des officiers aguerris et à moderniser ses forces, décision judicieuse qui permettra aux Russes de résister à l'assaut allemand. On peut toutefois remarquer à ce sujet que la Wehrmacht n'était pas, elle non plus, prête pour une offensive dans des conditions hivernales, comme on le remarqua en 1941. Mais aucune des grandes nations militaires de l'époque, le Royaume-Uni, la France, le Japon ou les États-Unis n'aurait probablement davantage été en mesure de le faire (bien qu'il soit par essence impossible de prouver cette affirmation). La bataille des Ardennes fin 1944 vit ainsi des milliers de soldats américains immobilisés par des conditions météorologiques pourtant relativement plus clémentes qu'un hiver nordique.

Sommaire

[modifier] Éléments de contexte

La ligne Mannerheim fut le théâtre de certains des combats les plus acharnés de la guerre.
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La ligne Mannerheim fut le théâtre de certains des combats les plus acharnés de la guerre.

La Finlande faisait depuis longtemps partie du Royaume de Suède lorsqu'elle fut conquise par la Russie impériale en 1809. Elle devint alors un État tampon autonome protégeant la capitale russe Saint-Pétersbourg. Après la Révolution d'Octobre qui amena les communistes au pouvoir de la Russie, le Grand-duché de Finlande se déclare indépendant le 6 décembre 1917. De forts liens se tissèrent entre la Finlande et l'Empire allemand lorsque celui-ci soutint le mouvement séparatiste clandestin finlandais pendant la Première Guerre mondiale. Durant la Guerre civile finlandaise qui s'ensuivit, les chasseurs finlandais entraînés par les Allemands et les troupes régulières allemandes jouèrent un rôle crucial. Seule la défaite de l'Allemagne à la fin de la Première Guerre mondiale empêcha l'établissement d'une monarchie vassale de l'Allemagne en Finlande, avec Frédéric Charles de Hesse comme roi de Finlande. Après la guerre, les liens finno-allemands restèrent étroits, sans que le régime nazi n'inspirât une grande sympathie en Finlande.

Les relations entre l'Union soviétique et la Finlande furent tendues – les deux périodes de russification forcée au tournant du siècle, et les relents du soulèvement socialiste raté lors de la guerre civile contribuant à une forte méfiance mutuelle. Staline craignant que l'Allemagne nazie ne l'attaque, et la frontière finno-soviétique à 32 kilomètres seulement de Leningrad, la Finlande pouvait constituer une parfaite base de départ pour une attaque pour les Allemands. En 1932, l'Union Soviétique signe un pacte de non-agression avec la Finlande. L'accord fut confirmé en 1934 pour dix ans. Néanmoins, l'Union soviétique viola le traité de Tartu lors du blocus des navires marchands finlandais entre le lac Ladoga et le golfe de Finlande en 1937.citation nécessaire

En avril 1938 ou peut-être même plus tôt, l'Union soviétique initia des négociations diplomatiques avec la Finlande pour tenter d'améliorer leur défense mutuelle contre l'Allemagne. Les Soviétiques revendiquaient principalement leur crainte d'une attaque allemande contre Leningrad utilisant la Finlande comme tête de pont, et demandaient pour cela la cession de larges territoires. Plus d'un an passa sans que la situation n'évoluât, alors que l'Europe marchait inexorablement vers la guerre.

Le Troisième Reich et l'Union soviétique signèrent un pacte de non-agression, le pacte Molotov-Ribbentrop, le 23 août 1939. Le pacte comprenait également une clause secrète visant à répartir les pays de l'Europe de l'est entre les deux puissances. La Finlande échouait dans l’« aire d'influence » soviétique. Il s'ensuivit l'attaque de la Pologne par l'Allemagne nazie le 1er septembre suivant, qui fut suivie par l'invasion par l'Union soviétique de l'est du pays. En quelques semaines, le partage de la Pologne entre les deux puissances était consommé.

À l'automne 1939, une fois les opérations terminées en Pologne, l'URSS demanda à ce que la Finlande accordât que la frontière fût reculée de 25 kilomètres supplémentaires afin d'en éloigner un peu plus Leningrad. Elle demanda également que la Finlande lui louât la péninsule de Hanko pendant 30 ans, afin de pouvoir y établir une base navale soviétique. En échange, la Russie soviétique lui concédait une grande partie de la Carélie (« deux livres de boue contre une livre d'or »). Le président finlandais Urho Kekkonen déclara à ce sujet en septembre 1963 que « Maintenant, plus de 20 ans après, si nous nous mettons dans la position de l'Union soviétique, puis en considérant l'attaque allemande en 1941, alors les considérations qu'avaient, et que se devaient d'avoir les Soviétiques quant à leur sécurité à la fin des années 1930 deviennent compréhensibles ».

Le gouvernement finlandais refusa la demande soviétique. Le 26 novembre, les Soviétiques mirent en scène le bombardement de Mainila, incident durant lequel l'artillerie soviétique bombarda les environs du village russe de Mainila, proche de la frontière. Les autorités accusèrent l'artillerie finlandaise d'avoir attaqué et tué une garnison soviétique. L'URSS demanda alors des excuses officielles aux Finnois et approcha ses troupes à quelque 20 kilomètres de la frontière. Les Finlandais nièrent toute responsabilité dans l'affaire et refusèrent de se plier aux exigences russes. L'affaire de Mainila n'est pas sans rappeler l'attaque de la station de radio de Gleiwitz que l'Allemagne utilisa pour attaquer la Pologne.

[modifier] Déroulement

Direction des attaques de l'Armée rouge et disposition des principales formations.
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Direction des attaques de l'Armée rouge et disposition des principales formations.
Chasseurs à ski finlandais au nord de la Finlande, le 12 janvier 1940.
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Chasseurs à ski finlandais au nord de la Finlande, le 12 janvier 1940.

L'Union Soviétique se saisit de ce prétexte pour contourner le pacte de non-agression et le 30 novembre, les Soviétiques attaquèrent avec 23 divisions, totalisant 450 000 hommes. Ils atteignirent rapidement la principale ligne de défense finlandaise, la ligne Mannerheim, en franchissant l'isthme de Carélie, pendant qu'une escadrille bombardait Helsinki.

Un gouvernement fantoche fut installé dans la ville frontalière finlandaise de Terijoki (maintenant Zelenogorsk) le 1er décembre 1939, appelé « gouvernement de la République démocratique finlandaise », et dirigé par Otto Wille Kuusinen tant pour les aspects diplomatiques (le « pays » fut immédiatement reconnu par l'Union soviétique) que les aspects militaires (espérant ainsi encourager les socialistes de l'armée finlandaise à déserter). Cette république ne fut pas un grand succès, mais dura jusqu'au 12 mars 1940, et fut alors intégrée à la République socialiste soviétique de Carélie-Finlande).

Au début du conflit, la Finlande avait une armée dont les effectifs mobilisables atteignaient seulement 180 000 hommes, mais ces troupes se transformèrent en un adversaire féroce, employant la technique d'encerclement dite « motti », des petits groupes de skieurs très rapides en tenue de camouflage blanches et leur connaissance du terrain. Un certain type de bombe incendiaire, inspiré de celles utilisées lors de la Guerre civile espagnole fut utilisée avec beaucoup de succès, et devint célèbre sous le nom de cocktail Molotov. Les conditions de l'hiver 1939-1940 furent terribles : des températures inférieures à -40°C furent courantes, et les Finnois furent capables d'utiliser l'Hiver à leur avantage. Souvent, ils préféraient attaquer leurs ennemis dans des conditions de combat inhabituelles, notamment en visant les cuisines roulantes et choisissant les rassemblements de soldats russes serrés autour d'un feu de camp. La forêt, le froid et les longues nuits d'hiver servirent la cause des soldats finnois, pour la plupart paysans ou bûcherons.

De plus, à la grande surprise tant des Soviétiques que des Finnois, la majorité des communistes dans l'armée finlandaise ne déserta pas, se battant au contraire aux côtés de leurs compatriotes contre un ennemi commun dont ils désapprouvaient l'initiative. En effet, de nombreux communistes finlandais avaient émigrés en URSS après la révolution manquée pour participer à la construction de l'« idéal socialiste », mais beaucoup périrent lors des grandes purges orchestrées par Staline. Cela conduisit à de grandes désillusions dans les rangs des socialistes finlandais qui en vinrent à haïr le régime stalinien.

Autre facteur, les grandes avancées accomplies par la société finlandaise après la guerre civile permirent que les lois de la république de Finlande évoluent afin de réduire le fossé qui séparait les différentes classes de la société finlandaise. Cette guérison partielle des blessures de la guerre civile de 1918, ainsi que le particularisme linguistique finlandais, sont toujours désignés comme l’« esprit de la Guerre d'Hiver », bien qu'il faille également noter que de nombreux communistes finlandais ne furent pas autorisés à combattre dans l'armée de conscrits finlandaise du fait de leur appartenance politique.

Commissaire politique soviétique pendant la Guerre d'Hiver.
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Commissaire politique soviétique pendant la Guerre d'Hiver.

L'arrogance et l'incompétence des Soviétiques ont aussi eu leur importance. Les attaquants ne s'attendaient pas à une telle résistance et avaient même lancé l'invasion au son des orchestres militaires en anticipation de la rapide victoire. Des témoignages rapportèrent le tableau de soldats soviétiques avançant bras dessus, bras dessous, vers les lignes finlandaises, joignant leurs voix aux hymnes soviétiques des orchestres. Mais à cause des purges staliniennes, le commandement soviétique perdit 80 % de son effectif en temps de paix. Les remplaçants étaient généralement moins compétents mais plus « loyaux » envers le régime et leurs supérieurs, surtout depuis que Staline avait fait chapeauter les hauts commandants par des commissaires politiques. Certaines tactiques employées étaient déjà obsolètes lors du premier conflit mondial, et appliquées directement « à partir des livres » par les officiers, puisque toute initiative personnel qui aurait abouti à un échec faisait encourir le risque de se voir exécuté. De nombreuses pertes soviétiques sont ainsi imputables à leurs commandants refusant de battre en retraite ou s'étant vu refuser l'autorisation de le faire.

L'armée soviétique était également mal préparée pour une guerre dans des conditions de froid intense, ainsi que dans les zones forestières. Les véhicules utilisés étaient vétustes et incapables de résister au froid. Leurs moteurs gelaient rapidement, et il fallait faire tourner le moteur des véhicules 24 heures sur 24 pour pouvoir espérer les utiliser au moment opportun. Cela n'allait pas sans des pannes d'essences ou des casses moteurs. L'une des plus grosses pertes dans l'histoire de l'armée rouge fut « l'incident de Raatteentie » durant la bataille de Suomussalmi. La 44e division d'infanterie soviétique (soit environ 25 000 hommes) fut presque intégralement détruite après s'être engagée sur un chemin forestier où elle tomba droit dans une embuscade tendue par l'unité finlandaise « Osasto Kontula » (300 hommes). Cette petite unité bloquait l'avancée de la division soviétique, lorsque le colonel finlandais Siilasvuo et sa 9e division (soit 6000 hommes) coupa la retraite aux Soviétiques, divisant la force ennemie en petits groupes qui furent anéantis un à un. Les pertes soviétiques s'élevèrent à 23 000 hommes, contre 800 chez les Finnois. De plus, ceux-ci capturèrent 43 chars, 71 canons d'infanterie ou anti-aériens, 29 canons anti-chars, des véhicules de patrouille blindés, des tracteurs, 260 camions, 1170 chevaux, des armes d'infanterie, des munitions, du matériel médical et de transmission.

Les Soviétiques ne parvinrent pas à tirer parti de leur supériorité numérique au début de la guerre. La Finlande massa en effet 130 000 hommes et 500 canons dans l'isthme de Carélie, principal théâtre d'opération du conflit ; dans le même temps, les Soviétiques attaquaient avec seulement 200 000 hommes, 900 canons et 1000 chars qui furent gaspillés et subirent des pertes colossales.

La pénurie de matériel du côté finnois vaut la peine d'être considérée. Au début du conflit, seuls les soldats ayant reçu un entraînement de base avaient des armes et des uniformes. Les autres devaient se débrouiller avec leurs propres vêtements auxquels était ajouté un semblant d'insigne. Ces « uniformes » dépareillés furent surnommés « uniformes Cajander » d'après le nom du premier ministre Aimo Cajander. Les Finlandais réduisirent ces problèmes de pénurie en faisant un emploi intense de l'équipement, des armes et des munitions prises à l'ennemi. Par chance, l'armée n'avait pas changé de calibre standard de ses armes depuis l'indépendance, et les munitions soviétiques pouvaient être immédiatement réutilisées. En envoyant des soldats mal entraînés et mal dirigés, les Soviétiques fournirent l'occasion aux Finnois de se constituer un important arsenal de prises au début du conflit, ce qui facilita les prises ultérieures.

Deux autres points méritent d'être mentionnés. Du fait des préjugés ethniques de Staline, la majorité des troupes de l'armée Rouge venait lors de la Guerre d'Hiver du Sud de l'Union Soviétique, Staline craignant que des troupes levées dans les régions limitrophes avec la Finlande refusent de se battre contre les Finnois. Ces soldats venant de lointaines contrées n'avaient aucune expérience de l'hiver arctique, et étaient incapables de survivre en forêt, sans parler même d'aptitudes au combat dans cet environnement. D'autre part, les Finnois ne portaient que leur propre tenue d'hiver, et avaient passé leur vie dans cet environnement, une grande majorité de la Finlande étant rurale. De plus, l'hiver fut cette année-là l'un des pires que la Finlande ait jamais connus.

La guerre aérienne pendant la Guerre d'Hiver vit la Finlande inventer le vol en formation « finger four » (quatre avions, deux en haut, deux en bas, les deux paires se séparant en situation de combat, une paire se portant assistance mutuelle sans s'occuper des deux autres appareils). Cette méthode était non seulement bien supérieure à la tactique soviétique de la patrouille de trois appareils volant en delta, mais fut adoptée par la plupart des belligérants du deuxième conflit mondial et sert encore aujourd'hui. Cette technique de chasse et la volonté d'en découdre des pilotes finlandais quelles que soient les chances de réussite contribuèrent à empêcher les bombardiers soviétiques d'infliger les dommages espérés aux positions finlandaises, aux villes et aux populations.

[modifier] Interventions étrangères

La cause finlandaise fut embrassée majoritairement dans l'opinion publique mondiale. La Seconde Guerre n'avait pas encore sa dimension « mondiale » : depuis l'invasion de la Pologne par l'Allemagne et l'URSS, seule la Grande-Bretagne et la Finlande tenaient encore tête au pacte Hitler-Staline signé à l'été 1939, les États-Unis étant neutres, et la France inactive (période dite de la « drôle de guerre ») ; à cette période, la Guerre d'Hiver était le seul véritable champ de bataille, et attirait de fait le regard mondial. L'agression soviétique était majoritairement jugée comme injustifiée, comme l'avait été, un mois plus tôt, la destruction de la Pologne, et la Finlande était clairement perçue comme un pays allié. Différentes organisations internationales envoyèrent de l'aide, comme du matériel médical. Les Finlandais ayant émigré au Canada ou aux États-Unis retournèrent dans leur pays d'origine, et de nombreux volontaires (dont le futur acteur Christopher Lee) rejoignirent les forces finlandaises : 1010 Danois, 895 Norvégiens, 372 Ingriens, 346 Finnois expatriés, 210 volontaires d'autres nationalités rallièrent la Finlande avant la fin des hostilités. Les correspondants de guerre à Helsinki relatèrent, en les exagérant fortement, les victoires des soldats finlandais et célébrèrent leur ingéniosité supposée.

La Suède, qui s'était déclarée non-belligérante dans ce conflit (plutôt que neutre comme dans la guerre opposant l'Allemagne nazie et les puissances occidentales), fournit du matériel militaire, des fonds et des prêts monétaires, de l'aide humanitaire et 8700 volontaires suédois à la Finlande. Son action la plus significative fut sans doute l'envoi du Corps des Volontaires de l'armée de l'air suédoise, actif à partir du 7 janvier, avec 12 chasseurs, 5 bombardiers et 8 avions de reconnaissance ou de transport, soit environ un tiers des forces aériennes suédoises de l'époque. Les pilotes et rampants volontaires provenaient des rangs mêmes de l'armée de l'air. L'as Carl Gustav von Rosen, (beau-frère d'Hermann Göring), se porta volontaire de manière indépendante. La Finlande put également compter sur environ 900 ouvriers et ingénieurs volontaires dans ses usines.

Le Corps des Volontaires Suédois, avec 8402 hommes en Finlande – seule formation importante de volontaires ayant achevé leur entraînement avant la fin du conflit – commença à relever cinq bataillons finnois à Märkäjärvi à la mi-février. Côte à côte avec les trois bataillons finnois restants, le corps expéditionnaire lutta contre deux divisions soviétiques, et se préparait à attaquer à la mi-mars, lorsque le traité de paix en interrompit les préparatifs. 33 hommes furent tués au combat, parmi lesquels le commandant du premier bataillon, le Lieutenant-colonel Magnus Dyrssen.

Les volontaires suédois restent encore aujourd'hui un sujet de controverse entre la Suède et la Finlande. Les pourparlers internes qui eurent lieu dans les années immédiatement avant la guerre laissaient espérer un soutien bien plus important à la Finlande de la part de la Suède, notamment en termes de troupes régulières. Cela aurait peut-être permis à la Finlande de repousser l'assaut soviétique, et même de ne pas être attaquée du tout.

Néanmoins, l'aide apportée par les volontaires, notamment les Scandinaves, fut appréciée par les Finnois. Cela peut notamment s'illustrer par la présence pendant la campagne de Norvège d'une unité médicale de volontaires finlandais aidant les défenseurs contre l'invasion allemande en avril 1940. Mais ceux-là retournèrent bientôt en Finlande, du fait de la rapide victoire des Allemands.

[modifier] Les plans franco-britanniques pour la Scandinavie

En un mois, le commandement soviétique commence déjà à envisager l'opération, et le gouvernement finlandais reçoit (via le gouvernement suédois) le 29 janvier les premiers émissaires pour arranger un traité de paix. Jusqu'alors, la Finlande était déjà engagée dans la lutte pour son existence et son indépendance en tant que pays démocratique. Lorsque les rumeurs de pourparlers entre les deux belligérants arrivèrent aux gouvernements de Paris et de Londres, les initiatives concernant un éventuel soutien militaire changèrent radicalement de forme. À présent, la Finlande ne se battait donc « que » pour conserver un maximum de territoires autour de Leningrad. Cependant, pour ne pas atteindre le moral des troupes et la confiance de l'opinion publique, aucune de ces informations ne fut publiée, que ce soit en Finlande ou ailleurs. Il fallait que le conflit demeurât un combat à mort de la Finlande dans l'opinion public.

Les Franco-Britanniques offrirent leur aide en contrepartie d'un droit de passage au travers de la Norvège et de la Suède, alors neutres, plutôt que de passer par le port finlandais de Petsamo. La raison pour cela réside dans leur vœu d'occuper la région métallifère des districts de Kiruna et de Malmberget.(Frontières de 1920-1940.)
Les Franco-Britanniques offrirent leur aide en contrepartie d'un droit de passage au travers de la Norvège et de la Suède, alors neutres, plutôt que de passer par le port finlandais de Petsamo. La raison pour cela réside dans leur vœu d'occuper la région métallifère des districts de Kiruna et de Malmberget.
(Frontières de 1920-1940.)

En février 1940, les Alliés offrirent leur aide : le plan approuvé le 5 février par le Haut Commandement Allié prévoyait l'envoi de 100 000 Anglais et de 35 000 Français qui devaient débarquer dans le port norvégien de Narvik, et aller soutenir la Finlande via la Suède tout en sécurisant des corridors d'approvisionnement tout au long de leur parcours. Il fut convenu que le plan serait lancé le 20 mars, à condition que les Finlandais appelassent à l'aide. Le 2 mars, les forces alliées demandèrent officiellement des droits de passage aux gouvernements norvégiens et suédois. La France et l'Angleterre espéraient par cette manœuvre faire basculer dans leur camp les deux pays nordiques encore neutres, et les engager à renforcer leurs positions contre l'Allemagne — Bien que Hitler ait, en décembre, déclaré au gouvernement suédois que la présence sur son sol de troupes alliées entraînerait immédiatement son invasion par l'Allemagne, ce qui signifiait en pratique que l'Allemagne nazie s'installerait dans la partie peuplée au Sud de la Suède, tandis que les Alliés iraient combattre dans le grand Nord.

Cependant, seule une petite partie de ces troupes était destinée à la Finlande. On avait par exemple négligé les possibilités qu'offrait le port de Petsamo, libre de toute glace et permettant d'entrer directement en territoire finlandais. On soupçonnait alors que l'objectif réel de cette opération fut de capturer et d'occuper le port de Narvik ainsi que la région montagneuse renfermant les champs métallifères du nord de la Suède, d'où provenait la majorité du minerai de fer utilisé par le Troisième Reich pour son effort de guerre. Si les troupes franco-britanniques tentaient cette opération, la zone pouvait devenir un champ de bataille pour les armées alliées et celles du Troisième Reich. En conséquence, la Norvège et la Suède refusèrent le droit de passage. On apprit seulement après la guerre qu'effectivement, les troupes alliées avaient pour instruction d'éviter tout combat avec les troupes soviétiques.

Le plan franco-britannique prévoyait initialement de capturer la Scandinavie au nord d'une ligne StockholmGöteborg ou StockholmOslo, suivant le concept britannique de la ligne des Lacs, selon la ligne formée par les lacs de Mälaren, Hjälmaren et Vänern, qui auraient constitué une bonne ligne de défense naturelle longue de 1700-1900 kilomètres au sud de Narvik. Cette ligne des Lacs ainsi définie passe par les deux plus grandes villes suédoises, ce qui aurait eu pour conséquence la présence dans la zone des combats éventuels de la plus grande partie de la population suédoise, ou leur occupation pure et simple par les troupes de l'Axe. Plus tard, les ambitions de l'opération furent restreintes à la moitié nord de la Suède et la zone côtière adjacente appartenant à la Norvège.

Le gouvernement suédois, dirigé par le premier ministre Per Albin Hansson, refusa donc de permettre le transit de troupes armées au travers du territoire suédois. Bien que la Suède ne se soit pas déclarée neutre dans la Guerre d'Hiver, elle était neutre dans le conflit opposant la France et l'Angleterre à l'Allemagne. À l'époque, permettre le passage de troupes alliées sur son territoire aurait été considéré comme une entorse trop grande aux lois sur la neutralité.

Le cabinet suédois décida également de rejeter les demandes répétées de la Finlande de lui fournir des troupes régulières, et finit même par faire comprendre que son soutien en armes et en munitions ne serait pas éternel. En termes diplomatiques, la Finlande se trouvait donc coincée entre les désirs des Alliés de voir le conflit se prolonger et les craintes de ses voisins scandinaves de voir la guerre s'étendre à leurs pays (ou l'afflux de réfugiés consécutifs à une défaite finlandaise). Ainsi, la Wilhelmstrasse proposa ses conseils intéressés pour un traité de paix et des concessions — les Allemands suggérant que des concessions « peuvent toujours être réparées plus tard.»

Tandis que Berlin et Stockholm faisaient pression sur Helsinki pour qu'elle accepte les termes du traité de paix, Paris et Londres avaient des objectifs inverses. Successivement, plusieurs plans furent proposés aux Finlandais. Tout d'abord, la France et la Grande-Bretagne promirent l'envoi de 20 000 hommes avant la fin de février, à la condition implicite que sur leur route vers la Finlande ils puissent avoir des facilités pour occuper le nord de la péninsule scandinave.

Fin février, le commandant en chef des forces finlandaises, le maréchal Mannerheim, était pessimiste au regard de la situation militaire. C'est pourquoi, le 29 février, le gouvernement décida d'entamer des négociations de paix. Le même jour, les Soviétiques débutaient leur attaque contre Viipuri.

Lorsque les puissances alliées réalisèrent que la Finlande pensait sérieusement à un traité de paix, elles lui firent une nouvelle proposition d'aide : 50 000 hommes seraient envoyés si la Finlande lançait un appel à l'aide avant le 12 mars. Comme évoqué plus haut, seuls 6000 d'entre eux lui étaient réellement destinés. Le reste devait aller à la sécurisation des champs miniers de Suède.

Malgré la faiblesse du contingent qui devait atteindre la Finlande, l'espionnage fit parvenir la nouvelle à Moscou, ce qui contribua fortement à sa décision de signer le traité de paix. On prétend ainsi que sans la menace d'une intervention des Alliés, rien n'aurait empêché que les Russes conquissent intégralement la Finlande, au moyen de leur réserve de troupes apparemment infinie.

[modifier] L'armistice

À la fin de l'hiver, il devint clair que les forces russes étaient épuisées, et les entremetteurs allemands suggérèrent à la Finlande que le temps était venu de négocier avec l'URSS. Les pertes soviétiques étaient lourdes et la situation militaire compromettait le régime soviétique. Avec le dégel du printemps qui approchait, les forces de l'Armée rouge risquaient de se trouver embourbées dans les forêts finlandaises, et une première version du traité de paix fut soumis à la Finlande le 12 février. Non seulement les Allemands, mais aussi les Suédois furent soulagés d'entrevoir enfin une fin à la Guerre d'Hiver, craignant tous un effondrement de leur voisin finlandais. Devant les hésitations du gouvernement finlandais devant les conditions très dures des Soviétiques, le roi Gustave V de Suède, lors d'une allocution publique, précisa qu'il ne donnerait pas de suite aux demandes finnoises d'envoi de troupes régulières.

Fin février, les Finnois avaient épuisé leurs réserves de munitions. De ce fait, les Soviétiques étaient finalement parvenus à percer la ligne Mannerheim, infranchissable jusqu'alors. Finalement, le 29 février, le gouvernement finlandais accepta de s'asseoir à la table des négociations. Au 5 mars, les troupes soviétiques avaient avancé de 10 à 15 kilomètres au delà de la ligne de défense, abordant la banlieue de Viipuri. Le gouvernement proposa un armistice ce même jour, mais les Soviétiques, souhaitant maintenir la pression, le rejetèrent le jour suivant. En fait, les combats continuèrent jusqu'à la signature du traité de paix.

La situation de l'armée finlandaise dans l'isthme de Carélie lors de la cessation des hostilités posa longtemps question, même après guerre. Des ordres avaient en effet déjà été donnés afin de préparer la retraite vers la deuxième ligne de défense, dans le secteur de Taipale. En mars 1940, à l'ouverture des vannes de canal de Saimaa, l'augmentation du niveau d'eau permit à l'armée finlandaise d'isoler les troupes soviétiques. Les estimations portant sur combien de temps de telles opérations de retraite graduelle auraient pu retarder l'avance des Soviétiques varient entre quelques jours et deux mois, avec une valeur moyenne de quelques semaines, en tout cas trop peu de temps pour permettre une intervention étrangère à même de retourner la situation.

On suppose également que comme Staline avait pratiquement annihilé toutes les structures de renseignement au cours de ses purges, cela avait compromis les contacts possibles avec ses espions en Finlande et ailleurs, et que ses agents, apeurés, avaient tendance à rédiger le type de rapports qu'ils supposaient vouloir être lus à Moscou. Ainsi, il se peut que Staline n'ait pas été au courant de la situation réelle au front et dans les pays alliés durant le conflit.

Soldats de l'Armée rouge gelés
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Soldats de l'Armée rouge gelés

Les renseignements soviétiques parvinrent cependant à informer leur commandement des plans d'intervention dans le conflit que préparaient les Alliés, mais pas de leurs détails ni du manque de préparation de ceux-ci. De ce fait, les Soviétiques se sentirent contraints de rechercher un moyen prématuré de sortir de la guerre avant que les Alliés n'intervinssent et ne déclarent la guerre à l'Union soviétique.

En quatre mois de combats, l'Armée rouge connut des pertes énormes. Les pertes varient énormément d'une estimation à une autre — depuis 48 000 tués, morts des suites de leurs blessures et disparus, comme indiqué par les officiels soviétiques immédiatement après la guerre, jusqu'à 391 800 selon des recherches récentes. L'estimation courante la plus fiable chiffre les pertes soviétiques à 126 875 hommes. Les pertes finlandaises se limitent quant à elles à environ 22 830 hommes.

[modifier] Le traité de Moscou

La guerre d'Hiver : concessions territoriales finlandaises
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La guerre d'Hiver : concessions territoriales finlandaises
Voir l’article Traité de Moscou (1940).

Selon le traité de paix établi à Moscou le 12 mars 1940, la Finlande devait céder à l'URSS la partie finnoise de la Carélie, dont la ville de Viipuri, deuxième du pays. Les exigences du traité représentaient environ 10 % des zones industrialisées de Finlande, dont certains territoires toujours tenus par l'armée finlandaise. Quelque 422 000 Caréliens, soit 12 % de la population finlandaise avant guerre, se trouvèrent donc du jour au lendemain sans logement. Selon les termes du traité, les civils et les militaires qui stationnaient dans les zones cédées devaient partir au plus vite, ils fuirent en colonnes pour rejoindre le territoire finlandais amputé. Seul un faible nombre de villageois restèrent sur leurs terres désormais sous la houlette des Soviétiques.

La Finlande devait également donner une partie de la région de Salla, la péninsule de Kalastajansaarento sur la mer de Barents et quatre îles du golfe de Finlande. La péninsule d'Hanko était quant à elle louée à l'Union soviétique pour 30 ans, afin d'y établir une base navale. Enfin, bien qu'ils l'aient capturée au cours de la guerre, les Soviétiques durent restituer la ville de Petsamo à la Finlande.

Au final, les termes du traité furent très désavantageux pour la Finlande. L'URSS put obtenir la totalité de ses revendications d'avant guerre, avec en plus la ville de Vyborg (Viipuri). Lors de ce conflit, on put donc remarquer que la sympathie de la SDN, des Alliés et de la Suède ne servirent pas à grand chose. Et un an plus tard, les combats reprirent lors de la Guerre de Continuation.

[modifier] La question carélienne après-guerre

Après la guerre, les autorités locales caréliennes, les paroisses et les organisations provinciales fondèrent l'association Karjalan Liitto pour défendre les droits et les intérêts des Caréliens évacués et pour trouver un moyen de les faire rentrer en Carélie. Pendant la guerre Froide, le président Urho Kekkonen tenta à plusieurs reprises de négocier avec les autorités soviétiques le retour de la Carélie dans le giron finlandais, mais sans succès. Puis, personne n'en fit plus la demande officielle. Après la chute de l'Union soviétique, la controverse revint sur le devant de la scène. Certains groupes minoritaires finnois demandaient depuis longtemps la rétrocession pacifique des territoires perdus à la Finlande. Le groupe le plus actif dans ce domaine est sans doute ProKarelia. Lors des dernières élections, ses revendications rassemblèrent entre 26 % et 36 % des suffrages en Finlande. Et bien que le retour pacifique des territoires cédés par la Finlande fasse partie de ses idées, Karjalan Liitto est pour l'instant restée en retrait sur cette question.

[modifier] Principales batailles

[modifier] La guerre d'Hiver dans la culture

En 1989 est sorti le film finlandais Talvisota (en). Le film raconte l'histoire d'un peloton de réservistes finnois originaire de Kauhava. Le peloton dépend du régiment d'infaterie « Jr23 », qui est formé quasi exclusivement d'hommes originaires de la région de Pohjanmaa.

Le groupe de black metal finnois Impaled Nazarene enregistra le titre « Total War - Winter War » en référence aux combats de ce conflit.

[modifier] Conséquences

Pour les deux camps, le résultat de la guerre a été mitigé. Bien que les forces soviétiques ne soient pas parvenues à traverser la défense finlandaise, ni l'Union soviétique ni la Finlande ne sont sortis du conflit indemnes. Les pertes soviétiques sur le front étaient énormes, et le prestige international du pays en a souffert. Plus mauvais encore, les capacités de combat de l'Armée rouge ont été remises en question, cela a contribué fortement à la prise de décision par Hitler de déclencher l'opération Barbarossa. En conclusion, les forces soviétiques n'ont pas atteint leur premier objectif qui était la conquête de la Finlande, mais ont gagné une cession de territoire le long du lac Ladoga. Les Finlandais ont, quant à eux, maintenu leur souveraineté et ont gagné un intérêt international considérable, malgré les fortes pertes de territoires.

Les préparatifs franco-britanniques voués à venir en aide à la Finlande par le Nord de la Scandinavie (campagne de Norvège), en occupant par la même occasion la région et ses mines de fer, précipita l'invasion du Danemark et de la Norvège (opération Weserübung) par l'Allemagne nazie moins d'un mois après la guerre.

La Guerre d'hiver est considérée par certains comme un désastre militaire pour l'Union soviétique et a été interprétée comme un indice de faiblesse inhérent au système soviétique. Il faut tenir compte qu'aucune des grandes armées occidentales, pas même la puissante Wehrmacht comme on allait pouvoir le constater en 1941, n'était préparée au combat hivernal offensif. Staline a appris de ce fiasco et s'est rendu compte que le contrôle politique de l'Armée rouge n'était plus faisable. Après la Guerre d'hiver, le Kremlin lança un processus de recrutement d'officiers qualifiés et de modernisation de ses forces; une décision importante qui permit aux Soviétiques de résister à la menace allemande.

Le désir de récupérer ses territoires conduisit la Finlande à s'allier à l'Allemagne dans sa tentative d'invasion de l'URSS.

[modifier] Voir aussi

Une catégorie de Wikimedia Commons propose des documents multimédia sur la guerre russo-finlandaise.


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