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Georges Simenon - Wikipédia

Georges Simenon

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Georges Joseph Christian Simenon est un écrivain belge de langue française. Il est né à Liège, officiellement, le 12 février 1903, — sa vie commence par un mystère, il serait né le vendredi 13 février, mais déclaré le 12 par superstition — et mort à Lausanne le 4 septembre 1989.

Simenon était un romancier d’une fécondité exceptionnelle : on lui doit 192 romans, 158 nouvelles, plusieurs œuvres autobiographiques et de nombreux articles et reportages publiés sous son nom et 176 romans, des dizaines de nouvelles, contes galants et articles parus sous 27 pseudonymes. Les tirages cumulés de ses livres atteignent 550 millions d’exemplaires. Georges Simenon est, selon l'Annuaire Statistique de l'UNESCO de 1989, le dix-huitième auteur toutes nationalités confondues, le quatrième auteur de langue française, et l'auteur belge le plus traduit dans le monde.

André Gide, André Thérive et Robert Brasillach furent les premiers à le reconnaître comme un grand écrivain.


Sommaire

[modifier] Biographie

Simenon est né au 2e étage du « 26 (aujourd'hui 24) rue Léopold » à Liège. Il est le premier fils de Désiré Simenon, comptable dans un bureau d’assurances, et d’Henriette, mère au foyer, treizième enfant issue d’une famille aisée, mariés le 22 avril 1902. Fin avril 1905, la famille déménage au « 3 rue Pasteur » (aujourd'hui 25 rue Georges Simenon) dans le quartier d’Outremeuse. On retrouve l’histoire de sa naissance au début de son roman Pedigree.

La famille Simenon est originaire du Limbourg belge, une région de basses terres proches de la Meuse, carrefour entre la Flandre, la Wallonie et les Pays-Bas (voir aussi Euregio Meuse-Rhin). La famille de sa mère est aussi originaire du Limbourg mais du côté hollandais, plat pays de terres humides et de brumes, de canaux et de fermes. Du côté de sa mère, il descend de Gabriel Brühl, paysan et criminel de la bande des verts-boucs qui écuma le Limbourg à partir de 1726, rapinant fermes et églises, sous le régime autrichien, et qui finit pendu en septembre 1743 au gibet de Waubach. Cette ascendance explique peut-être l'intérêt particulier que porta le Commissaire Maigret aux gens simples devenus assassins.

[modifier] Sa jeunesse à Liège

Statue de Georges Simenon à Liège
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Statue de Georges Simenon à Liège

En septembre 1906 naît son frère Christian qui sera l’enfant préféré de sa mère, ce qui marquera profondément Georges. Ce malaise se retrouvera dans des romans comme Pietr-le-Letton et Le Fond de la bouteille. Il apprend à lire et à écrire dès l’âge de trois ans à l’école Sainte-Julienne pour les petits. À partir de septembre 1908, il suit ses études primaires à l’Institut Saint-André où durant les six années qu’il y passera jusqu’en juillet 1914, il se classera toujours dans les trois premiers.

En février 1911, la famille s’installe dans une grande maison au « 53 rue de la Loi » où la mère va pouvoir y louer des chambres à des locataires, étudiants ou stagiaires, de toutes origines (russe, polonaise, israélite ou belge). Ce fut pour le jeune Georges une extraordinaire ouverture au monde que l’on retrouvera dans nombre de ses romans comme Pedigree, Le Locataire ou Crime impuni. À peu près à cette époque, il devient enfant de chœur, expérience que l’on retrouvera dans L’Affaire Saint-Fiacre et dans Le Témoignage de l’enfant de chœur.

En classe de sixième, en septembre 1914, il entre chez les Jésuites, au collège Saint-Louis. Lors de l’été 1915, à l’âge de douze ans, il connaît sa première expérience sexuelle avec une « grand fille » de quinze ans, ce qui sera pour lui une véritable révélation, complètement à l’encontre de l’endoctrinement de pudibonderie et de chasteté que lui ont asséné les pères jésuites. Il préfèrera d’ailleurs effectuer sa rentrée au collège Saint-Servais qui prépare aux sciences et aux lettres et où il passera trois années de sa scolarité. Cependant le futur écrivain est toujours mis un peu à l’écart par ses camarades plus fortunés, et si au collège des Jésuites il s’était éloigné de la religion, au collège Saint-Servais il trouve maintes raisons de haïr les riches qui lui font sentir son infériorité sociale.

En février 1917, la famille déménage pour s’installer dans un ancien bureau de poste désaffecté du quartier d’Amercœur. En juin 1918, prétextant les problèmes cardiaques de son père, il décide d’arrêter définitivement ses études, sans même participer aux examens de fin d'année ; s'ensuivent plusieurs petits boulots sans lendemain (apprenti-pâtissier, commis de librairie).

En janvier 1919, en conflit ouvert avec sa mère, il entre comme reporter à la rubrique « faits divers » du journal très conservateur La Gazette de Liège dirigée par Joseph Demarteau, troisième du nom. Cette période journalistique fut pour le jeune Simenon, juste âgé de seize ans, une extraordinaire expérience qui va lui permettre d’explorer les dessous de la vie d’une grande ville, les dessous de la politique mais aussi de la criminalité, de fréquenter et pénétrer la vie nocturne réelle, de connaître les dérives dans les bars et les maisons de passe, elle va lui permettre aussi d’apprendre à rédiger de façon efficace. Il écrira plus de 150 articles sous le pseudonyme « G. Sim ». Durant cette période il va particulièrement s’intéresser aux enquêtes policières et va assister aux conférences sur la police scientifique données par le criminaliste français, Edmond Locard. Outre ces thèmes que l'on retrouvera plus tard dans ses romans, l'influence catholique et réactionnaire de La Gazette de Liège l'ont conduit à signer, sous le titre « Le Péril juif », une série de 17 articles pugnaces, radicalement et effroyablement antisémites[1].

En juin 1919, la famille déménage à nouveau pour revenir dans la quartier d’Outremeuse, dans la rue de l’Enseignement. Simenon va y rédiger son premier roman « Au pont des Arches », publié en 1921 sous son pseudonyme de journaliste. À partir de novembre 1919, il publie les premiers de ses 800 billets d’humeur, sous le nom de Monsieur Le Coq (jusqu’en décembre 1922). Durant cette période, il approfondit sa connaissance du milieu de la nuit, des prostituées, de l’ivresse d’alcool, des garçonnières en ville. Parmi ses fréquentations, il rencontre des anarchistes, des artistes bohèmes, et même deux futurs assassins, qu’on retrouvera dans son roman « Les Trois crimes de mes amis ». Il fréquenta aussi un groupe artistique, dénommé « La Caque » mais sans réellement s'investir ; cependant, c’est dans ce milieu qu’il rencontre une étudiante en Beaux-Arts, Régine Renchon, qu’il épousera en mars 1923. Dans "Quand j'étais vieux", Simenon (Presses de la Cité p.132) évoque (4/1/61) l'influence qu'a eue sur lui le journal de la FGTB liégeoise "La Wallonie", nomme André Renard, et auparavant (30/12/60), la grève de 1960-1961 dont les images le font souffrir et lui donne envie d'envoyer un télégramme "à la Wallonie qui est à la tête de la révolte du peuple belge" (sans qu'on puisse dire s'il s'agit du journal (La Wallonie) ou du pays…

[modifier] Simenon à Paris

Durant toute cette période, lors de laquelle il fréquenta des bohèmes et des marginaux, il commença à caresser l’idée d’une véritable rupture, qu’il concrétisa après la mort de son père, en 1922, en partant s’installer à Paris avec la blonde Régine Renchon. Il choisit la vie d'artiste, découvre cette grande capitale et apprend à l’aimer pour ses délires, ses désordres et ses délices. Il part à la découverte de ses bistrots, bougnats, meublés, hôtels minables, brasseries et petits restaurants, qui lui offrent le beaujolais, l’andouillette et les petits plats mitonnés. Il y rencontre aussi le petit peuple parisien d’artisans besogneux, de concierges acariâtres et de pauvres types à la double vie. Il commence à écrire sous divers pseudonymes et sa créativité lui assure un succès financier rapide.

En 1928, il entreprend un long voyage en péniche dont il tire des reportages. Il y découvre l’eau et la navigation, qui deviendra un fil rouge tout au long de son œuvre. Il décide en 1929 d’entreprendre un tour de France des canaux et fait construire un bateau, l'"Ostrogoth", sur lequel il vivra jusqu’en 1931. En 1930, dans une série de nouvelles pour Détective, écrites à la demande de Joseph Kessel, apparaît pour la première fois le personnage du commissaire Maigret.

En 1932, Simenon part pour une série de voyages et de reportages en Afrique, en Europe de l’Est, en URSS et en Turquie. Après une longue croisière en Méditerranée, il s’embarque pour un tour du monde en 1934 et 1935. Lors de ses escales il effectue des reportages, rencontre de nombreux personnages, et fait beaucoup de photos. Il en profite aussi pour découvrir le plaisir auprès des femmes sous toutes les latitudes.

[modifier] Simenon et la région de La Rochelle

Dans l'œuvre de Simenon, trente-quatre romans et nouvelles se situent ou évoquent la ville de La Rochelle. Parmi les romans, dans lesquelles apparaît cette ville et sa région, on peut citer : « Le Testament Donnadieu » (1936), « Le Voyageur de la Toussaint » (1941) et « Les Fantômes du Chapelier ».

La ville ce matin-là, ressemblait au La Rochelle de certaines gravures anciennes de Mme Brun. La marée était basse, le bassin presque vide de son eau. Les barques de pêche s’étaient peu à peu couchées dans la vase qu’on voyait, épaisse, sillonnée de minces ruisseaux… (…) Chaque jour, les lampes s'allumaient un peu plus tôt et la seconde vie de la ville commençait, celle des bonnes femmes de la campagne ou de La Rochelle, allant, silhouettes noires, se heurter comme des phalènes aux vitrines illuminées, celle des bureaux silencieux où, de la rue, on voyait des employés courbés sous des abat-jour verts, vie d’hiver plus animée dans les rues commerçantes, plus mystérieuse dans les ruelles où les becs de gaz servent de point de rendez-vous et où l’on s’étreint sous les porches. Dans le port, l’eau sentait plus fort, les bateaux se soulevaient davantage au rythme de la marée, les poulies grinçaient et tous les petits bistrots d’alentour étaient saturés de l’odeur du rhum chaud et de la laine mouillée.

Extrait du Testament Donnadieu

Il découvre La Rochelle en 1927 alors qu’il passe ses vacances à l’île d'Aix, fuyant la dangereuse attraction de Joséphine Baker dont il était l’amant. Cette année là il découvre aussi une passion pour la navigation, et c’est lors d’une course en bateau qu’il débarque sur les quais de La Rochelle et va prendre un verre au « Café de la Paix » qui va devenir, plus tard, son quartier général et qui sera le lieu central de son roman « Le Testament Donadieu ». C'est dans ce café, en 1939, qu’il apprend en écoutant la TSF la déclaration de guerre ; il commanda alors une bouteille de champagne, et faisant face à l’incompréhension des présents, il dit : « Au moins, celle-là, on est sûr qu’elle ne sera pas bue par les Allemands ! ».

D'avril 1932 à 1936, il s’installe avec son épouse « Tigy » à La Richardière, une gentilhommière du XVIe siècle, sise à Marsilly, qu’il utilise comme décor du château des Donnadieu : « ce bâtiment de pierre grise avec sa tour coiffée d’ardoises, autour duquel une allée de marronniers, un petit parc, puis, serré, touffu, humide, coincé entre de vieux murs, un bois en miniature, deux hectares de chênes, domaine des araignées et des serpents ».

Début 1938, il loue la villa Agnès, à La Rochelle, avant d’acheter en août 1938 « une simple maison des champs » à Nieul-sur-Mer. Son premier fils « Marc Simenon » y naquit en 1939.

Pendant toute la guerre, entre 1940 et 1945, Simenon a continué à vivre en Vendée, mais cette période, assez mal connue, est sujette à de multiples soupçons. Selon certaines personnes, lors de cette période cruciale de sa vie et de son œuvre, l'écrivain aurait été un collaborateur — comme le dit ambigument Pierre Assouline dans sa biographie consacrée à Simenon. Alors que Michel Carly dans "Simenon, les années secrètes" — d'après son enquête et les témoignages recueillis — affirme que Simenon n'a pas été un « collabo », mais que Simenon, comme beaucoup à cette époque, a été un peu lâche, un peu rusé, beaucoup opportuniste, sans aucun sens de l'histoire avec un grand «H». Il a commis d'« énormes imprudences » en écrivant dans des journaux contrôlés par les Allemands, mais Simenon ne dénonce pas, ne s'engage pas, pas de politique, seulement de la fiction. En 1944, une dépêche de l'AFP, retrouvée à Poitiers, mentionne sa dénonciation pour « Intelligence avec l'ennemi » par « certains villageois vendéens exaspérés par la conduite égoïste de cet écrivain affichant l'opulence de son train de vie, à l'époque des tickets d'alimentation ». D'autre part, la « Gestapo avait soupçonné Simenon d'être juif, tablant sur une confusion entre Simenon et Simon, patronyme d'origine israélite ».

Lors de cette période, Simenon, qui n'est plus libre de ses mouvements, écrit énormément, vingt romans dont seulement trois Maigret. Parmi eux de nombreux chefs-d'œuvre et paradoxalement, dans l'intrigue de ses romans, la grande présente c'est la Vendée, décrite comme « une région lumineuse, impressionniste, où la mer rejoint la terre. Un plat pays » comme une lointaine nostalgie de son Limbourg familial.

La vision ambiguë que Simenon avait de la région et de la bourgeoisie locale a quelquefois offusqué ses habitants. Finalement, agacés mais ravis, car en 1989, la ville lui a rendu hommage, de son vivant, en baptisant du nom de « Georges Simenon » le quai situé en face du bassin des Grands Yachts, cependant déjà très malade, il n’avait pu faire alors, le déplacement. En 2003, un autre hommage a eu lieu en présence de son fils « John Simenon ».

[modifier] Simenon après la guerre

Simenon passe donc la Seconde Guerre mondiale en Vendée et entretient une correspondance avec André Gide. Son dernier roman écrit en Vendée "Le Cercle des Mahé" a pour thème la crise de la quarantaine. En 1945, au sortir de la guerre, il part s’installer aux États-Unis, dans le Connecticut, mais va parcourir pendant dix années cet immense continent, afin d’assouvir sa curiosité et son appétit de vivre. Durant ces années américaines, il visita intensément New York, la Floride, l’Arizona, la Californie et toute la côte Est, des milliers de miles, de motels, de routes et de paysages grandioses. Il va aussi découvrir une autre façon de travailler pour la Police et pour la Justice et va rencontrer aussi sa seconde épouse, la canadienne Denise Ouimet, plus jeune de 17 ans. Il va vivre avec elle une passion faite de sexe, de jalousie, de disputes et d’alcool.

En 1952, il est reçu à l’Académie royale de Belgique, et revient définitivement en Europe en 1955. Après une période mouvementée sur la Côte d'Azur à côtoyer la jet-set, il finit par s’installer en Suisse à Epalinges au nord de Lausanne, où il se fait construire une gigantesque maison. En 1960, il préside le festival de Cannes ; cette année-là, la prestigieuse Palme d’or fut attribuée au film culte La Dolce vita de Federico Fellini.

En 1972, il renonce au roman, mais n’en a pas fini avec l’écriture et l’exploration des méandres de l’homme, à commencer par lui-même, dans une longue autobiographie de 21 volumes, dictant tout sur un petit magnétophone : « Des idées, je n’en ai jamais eu. Je me suis intéressé aux hommes, à l’homme de la rue surtout, j’ai essayé de le comprendre d’une façon fraternelle… Qu'ai-je construit ? Au fond, cela ne me regarde pas. »

Le suicide de sa fille Marie-Jo endeuilla ses dernières années.

[modifier] Analyse

À la différence de beaucoup d’auteurs d’aujourd’hui qui essayent de construire une intrigue la plus complexe possible, comme un jeu d’échecs, Simenon propose au final une intrigue simple, mais un décor et des personnages forts, un héros attachant d’humanité, obligé d’aller au bout de lui-même, de sa logique.

Le message de Simenon est complexe et ambigu : ni coupables, ni innocents mais des culpabilités qui s’engendrent et se détruisent dans une chaîne sans fin. Les romans de l’écrivain plongent surtout le lecteur dans un monde riche de formes, de couleurs, de senteurs, de bruits, de saveurs et de sensations tactiles ; on y entre dès la première phrase…

À la gare de Poitiers, où elle avait changé de train, elle n’avait pas pu résister. (…) Il faisait vraiment chaud. On était en août et l’express qui l’avait amenée de Paris était bondé de gens qui partaient en vacances. Furtivement, fouillant son sac pour y chercher de la monnaie, elle avait balbutié : — Servez-m’en un autre.

Extrait de Tante Jeanne

Le critique Robert Poulet avait dit : « Presque tous ses récits commencent par cent pages magistrales, auxquelles on assiste comme à un phénomène naturel, et à l’issue desquelles on se trouve infailliblement devant une certaine quantité de matière vivante dont un autre Simenon s’empare alors pour en tirer des surprises et des drames beaucoup moins habilement. » Il avait aussi précisé que Simenon était meilleur dans la peinture des états que dans celle des actions, définissant son univers comme statique.

Hors commissaire Maigret, ses meilleurs romans sont basés sur des intrigues situées dans des petites villes de province, où évoluent de sombres personnages à l’apparence respectable, mais qui ourdissent de ténébreuses entreprises, dans une atmosphère sournoise et renfermée, dont les meilleurs exemples sont les romans Les Inconnus dans la maison et Le Voyageur de la Toussaint, mais aussi Panique, Les Fiançailles de M. Hire, La Marie du port et La Vérité sur bébé Donge.

[modifier] Simenon est-il un écrivain belge (wallon)?

[modifier] Est-il même un écrivain en 1945?

Jean-Louis Dumortier (Georges Simenon, Labor, Bruxelles, 1990) écrit que même si pour les Wallons, Simenon est le plus célèbre des représentants des lettres belges de langue française, il n'est pas facile de le rattacher immédiatement à l'histoire de cette littérature. Il a fui Liège pour des raisons étrangère à cela et c'est Paris qui l'a consacré où, au départ, il n'a écrit que de la paralittérature pour gagner sa vie. Après 1945, il est couvert de gloire, mais ni comme Belge, ni comme Wallon, ni même peut-être comme écrivain. Et cela malgré l'admiration de quelqu'un comme André Gide qui a aussi fait un autre Wallon Maurice Grevisse.

[modifier] La consécration institutionnelle à Paris puis à Liège

Pour J-L Dumortier, La consécration lui viendra (…) notamment de l'Université de Liège, aux alentours des années 70. Et cette reconnaissance académique est manière d'appropriation. Les travaux que l'écrivain suscite en Belgique à cette époque et depuis lors sont autant d'actes de revendications, de récupération: la Wallonie se rattache au fils prodige (…) loin de résister à la manœuvre, Simenon (…) l'a encouragée par un geste dont la signification est évidente. En 1977, il fait don de ses archives littéraires à l'Université de Liège où le Professeur Maurice Piron, avec ses assistants Jacques Dubois et Jean-Marie Klinkenberg, crée un Fonds et un Centre d'études Georges Simenon consacré à l'écrivain.

[modifier] Des raisons plus fondamentales

Mais il y a à tout cela des raisons plus fondamentales. Dans Georges Simenon et son pays natal, Maurice Piron dans La Wallonie, le pays et les hommes, tome 3, Bruxelles, 1975, repère les romans à cadre explicitement liégeois: Le pendu de Saint-Phoilien, La danseuse du Gai-Moulin, Les trois crimes de mes amis. Il repère l'existence d'un substrat liégeois dans bien d'autres romans : on note ainsi que bien des descriptions de villes de provinces françaises comportent des anomalies qui s'expliquent si on considère qu'en fait Simenon décrit sa ville natale. Ces traces liégeoises, innombrables, ont été étudiées par Lemoine. Par ailleurs, Simenon a toujours revendiqué son statut d'enfant de Liège. Piron considère que Pedigree est le plus grand roman que Liège ait jamais inspiré. Pour lui, c'est l'œuvre-matrice dont toutes les autres œuvres simenoniennes sont inspirées pour ce qui est des thèmes majeurs et des images-clefs.

[modifier] Simenon en chiffres

Ses romans font référence à 1 800 lieux du monde entier, et donnent vie à plus de 9 000 personnages, mais ce sont d'abord :

  • 103 épisodes de Maigret (75 romans et 28 nouvelles) ;
  • 117 romans représentants 25 000 pages ;
  • les œuvres complètes publiées sous son patronyme sur 27 volumes ;
  • plus de 500 millions de livres vendus ;
  • traduit en 55 langues,
  • et publié dans 44 pays ;
  • plus de 50 films basés sur son œuvre, par le cinéma français ;
  • des milliers d’articles dans différents journaux ;
  • un millier de reportages autour du monde.

[modifier] Simenon au cinéma

L’univers de Simenon est relativement statique, mais cela n’a jamais découragé les réalisateurs de cinéma, pourtant « art du mouvement », à porter sur grand écran son œuvre. Plus de cinquante films ont été tournés par le cinéma en France à partir d’une œuvre de Georges Simenon. Des dizaines d’autres ont été tournés par d'autres industries cinématographiques à travers le monde.

Il fut le premier romancier contemporain à être adapté dès le début du parlant avec La Nuit du carrefour et Le Chien jaune, parus en 1931 et portés à l’écran dès 1932.

Mais au final, les réussites sont assez rares, car entre la fidélité décevante et la trahison féconde, la ligne de partage est étroite, de nombreux réalisateurs s’y sont essayés avec plus ou moins de succès. Finalement, le choix de l’interprète s’est toujours avéré primordial, surtout pour le célèbre commissaire Maigret, car c’est autour de lui que va se structurer le film, sa personnalité, son humanité et sa présence, devant être aussi fortes que l’intrigue.

Les acteurs qui ont interprété, au cinéma, le célèbre commissaire sont : Pierre Renoir qui fut un des meilleurs, Abel Tarride, Harry Baur qui fut aussi un des meilleurs, Albert Préjean qui fut le moins convaincant et le plus mal choisi, Charles Laughton, Michel Simon qu’on a juste entrevu, Maurice Manson, Jean Gabin qui sut habiter le rôle et lui donner une composition intelligente, Gino Cervi et Heinz Rühmann qui composa un « Maigret » savoureux et vraisemblable.

Jean Gabin et Simenon étaient très amis et l’acteur a tourné un total de dix films adaptés de Simenon, dans lesquels il a su presque faire oublier son passé cinématographique et ses très nombreux rôles de mauvais garçon.

[modifier] Filmographie (non exhaustive)

[modifier] Simenon à la télévision

Il existe plusieurs séries de téléfilms liées au commissaire Maigret dans plusieurs pays :

  • En France, une mini-série et deux grandes séries ont été tournées :
    • une première série de trois épisodes a été tournée au début des années 1950 avec Maurice Manson dans le rôle de Maigret. En réalité ces épisodes ont été regroupés et retravaillés, et sont sortis au cinéma sous le titre « Maigret dirige l'enquête ». En 1960, un téléfilm dramatique, « Liberty-Bar », a aussi été réalisé avec Jean-Marie Coldefy dans le rôle.
    • la première grande série est celle réalisée, à partir de 1967 avec Jean Richard dans le rôle titre, rôle qu’il jouera 88 fois en 24 ans, voir [1] ;
    • l'autre, avec Bruno Cremer — pour la petite histoire, Victor Lanoux avait été approché pour le rôle.
  • En Angleterre, trois séries ont été réalisées :
    • une série de 52 épisodes a été réalisée entre 1960 et 1964 avec Rupert Davies dans le rôle de Maigret ;
    • une deuxième série, entre 1964 et 1968 avec Kees Brusse dans le rôle titre ;
    • une troisième réalisée en 1991 avec Michael Gambon sous l'intitulé « Inspector Maigret ».
  • En Italie, une série a été réalisée avec Gino Cervi.
  • Enfin, aux États-Unis, quelques titres ont été adaptés en téléfilms dès mai 1950 sur CBS avec un certain Herbert Berghof dans le rôle titre et en 1952 avec Eli Wallach.

En guest star des séries françaises, on peut retrouver de grands acteurs tels que :

[modifier] Liens externes

[modifier] Archive vidéo

[modifier] Livres sur Georges Simenon

  • Lire Simenon : réalité, fiction, écriture de Claudine Gothot-Mersch, Bruxelles, Nathan/Labor, 1980
  • L’autre univers de Simenon de Michel Lemoine, Liège, C.L.P.C.F., 1991
  • Simenon de Pierre Assouline, Paris, Julliard, 1992
  • Simenon, l’homme, l’univers, la création du Centre d’études Georges Simenon, Bruxelles, Editions Complexe, 1993 (réédition novembre 2002)
  • L'homme qui n'était pas Maigret - Un portrait de Georges Simenon de Patrick Marnham, Paris, Presses de la Cité, 2003 (avec 2 livrets de photos)
  • Simenon, album de famille « Les années Tigy » de Patrick Chastenay et Philippe Chastenay - éd. Presses de la Cité - 125 pages
  • Simenon et les secrets de La Rochelle de Michel Carly, préface de Denys de La Patellière - éd. Omnibus - 144 pages
  • Simenon, les années secrètes (Vendée 1940-1945) de Michel Carly - éd. d'Orbestier, 2005 - 180 pages, 19 €
  • Paris chez Simenon (Ed.Encrage collection travaux n°37)

[modifier] Simenon à la Pléiade

Georges Simenon, Romans, édition de Jacques Dubois (Professeur liégeois) et Benoît Denis. Coll. " La Pléiade ", nos 495 et 496, Éditions Gallimard, 1 600 pages et 1 760 pages. Cette entrée dans la célèbre collection est une consécration de l'œuvre de Simenon, présentée notamment par l'un de ses meilleurs connaisseurs, le Professeur liégeois Jacques Dubois.

[modifier] Bibliographies

[modifier] Commissaire Maigret

[modifier] Autres romans

[modifier] Autres livres

  • La mauvaise étoile (1936) Recueil de nouvelles.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Références

  1. Jacques-Charles Lemaire, « Simenon, jeune journaliste, Complexe, 240 pp., 2003.
Wikimedia Commons propose des documents multimédia sur Georges Simenon.
Cet article a été reconnu article de qualité le 5 mai 2005 (comparer avec la version actuelle).
Pour toute information complémentaire, consulter sa page de discussion et le vote l'ayant promu.
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