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Mur de Berlin - Wikipédia

Mur de Berlin

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Reste du mur de Berlin, 2004
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Reste du mur de Berlin, 2004
Entrée du secteur américain sur le Glienicker Brücke, 1985
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Entrée du secteur américain sur le Glienicker Brücke, 1985

Le mur de Berlin (en allemand Berliner Mauer) — également appelé tout simplement le Mur (vocable utilisé pour caractériser la frontière entre l'Europe de l'Ouest et l'Europe de l'Est entre 1947 et 1989) — fut érigé en plein Berlin à partir du 13 août 1961 et rendit la guerre froide concrète en isolant les trois secteurs occupés par les armées alliées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale du reste de la ville et du Brandenburg (qui étaient soviétiques), séparant physiquement la ville en « Berlin-Est » et « Berlin-Ouest ». La République démocratique allemande tentait ainsi de mettre fin à l'exode croissant des Allemands de l'Est que la construction du rideau de fer aux frontières interallemandes n'avait fait que ralentir. L'affaiblissement de l'Union soviétique avec la politique de libéralisation conduite par Gorbatchev permit aux Allemands de l'Est, le 9 novembre 1989, d'abattre le « Mur de la honte » dans un élan de liberté qui a passionné le dit « Monde libre » tout entier.


Sommaire

[modifier] Histoire

Secteurs d'occupation de Berlin, tracé du Mur et points de passage (1989)
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Secteurs d'occupation de Berlin, tracé du Mur et points de passage (1989)

Après la défaite de l'Allemagne à la Seconde Guerre mondiale en 1945, le pays est divisé en quatre zones d'occupation sous administration soviétique, américaine, britannique et française, conformément à l'accord conclu à la conférence de Yalta. Berlin, ex-capitale du Reich qui se retrouve totalement incluse dans la zone d'occupation des armées soviétiques, est divisée en quatre secteurs. Ce partage entre les vainqueurs laisse rapidement la place à un affrontement global : dès la fin des hostilités (8 mai 1945), la guerre froide démarre sur plusieurs fronts entre l'Est et l'Ouest. Berlin occupe alors une place centrale dans cet affrontement.

Ainsi, dès 1948, Staline décide de mettre en place le blocus de Berlin qui marque la première crise majeure avec les Alliés. Grâce à un pont aérien organisé par les États-Unis, Berlin Ouest survit au blocus.

L'année 1949 voit la création de la République fédérale d'Allemagne dans les zones britannique, américaine et française suivie de près par celle de la République démocratique allemande sous influence soviétique. La création de deux États consolide la division politique de Berlin. On commence alors des deux côtés à sécuriser et « étanchéifier » les frontières. Des douaniers et des soldats détachés à la surveillance frontalière patrouillent entre la RDA et la RFA ; de solides clôtures seront plus tard érigées du côté RDA.

Légalement, Berlin garde le statut de ville démilitarisée (en soldats allemands), partagée en quatre secteurs et indépendante des deux États allemands ; en réalité la portée pratique de cette indépendance est très limitée : le statut de Berlin-Ouest s'apparente à celui d'un Land, avec par exemple des représentants sans droit de vote au Bundestag ; Berlin-Est devient, en violation de son statut, capitale de la RDA.

Avec le durcissement de la guerre froide (embargo technologique des pays membres du CoCom contre le bloc de l'Est, tensions diplomatiques permanentes, manœuvres militaires), la RDA renforce la protection de ses frontières. La frontière entre les deux Allemagne devient une part de la frontière entre le COMECON et la Communauté économique européenne, entre l'OTAN et le pacte de Varsovie, bref entre deux blocs de conceptions politiques, idéologiques, économiques et culturelles opposées.

Depuis sa création en 1949, la RDA souffre d'un flot d'émigration croissant vers la RFA, particulièrement à Berlin où la frontière traversant la ville est difficilement contrôlable, contrairement aux zones rurales déjà très surveillées. 2,6 millions d'Allemands fuient la RDA par Berlin-Est entre 1949 et 1961 ; 47 433 pendant les deux premières semaines d'août 1961 riches en rumeurs. De plus, Berlin-Ouest joue le rôle de porte vers l'Ouest pour de nombreux Tchèques et Polonais. Comme l'émigration concerne particulièrement les jeunes actifs bien instruits, elle pose un problème majeur pour l'économie, voire pour l'existence même de la RDA. En outre, environ 50 000 Berlinois sont des travailleurs frontaliers, travaillant à Berlin-Ouest mais habitant à Berlin-Est ou dans sa banlieue, où le coût de la vie et de l'immobilier est plus favorable.

À partir du 4 août 1961 un décret oblige les travailleurs frontaliers à s'immatriculer comme tels, et à payer leurs loyers en Deutsche Mark (de la RFA). Avant même la construction du mur, la police de la RDA surveille intensivement aux points d'accès à Berlin-Ouest ceux qu'elle désigne comme « contrebandiers » ou « déserteurs de la République ». En effet, de nombreuses personnes habitant ou travaillant en RFA échangent à bon compte leurs marks Ouest contre des marks Est au marché noir et achètent à Berlin-Est les aliments et biens de consommation, contribuant ainsi à affaiblir l'économie planifiée de l'Allemagne de l'Est.

Un Mur doit ainsi servir à stopper définitivement ce que le langage populaire désigne alors comme le vote avec les pieds.

[modifier] La construction du Mur

Sentinelles surveillant le mur de Berlin, 1961
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Sentinelles surveillant le mur de Berlin, 1961
La construction du Mur, le 20 novembre 1961
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La construction du Mur, le 20 novembre 1961

Le programme de construction du Mur est un secret d'État du gouvernement Est-allemand.

La construction du Mur se fait en pleine nuit sur ordre de la Direction du Parti communiste par des maçons, sous la protection et la surveillance de policiers et de soldats — en contradiction avec les assurances du président du Conseil d'État de la RDA, Walter Ulbricht qui déclare le 15 juin 1961 lors d'une conférence de presse internationale à Berlin-Est en réponse à une journaliste ouest-allemande :

Ich verstehe Ihre Frage so, dass es Menschen in Westdeutschland gibt, die wünschen, dass wir die Bauarbeiter der Hauptstadt der DDR mobilisieren, um eine Mauer aufzurichten, ja ? Mir ist nicht bekannt, dass eine solche Absicht besteht ; da sich die Bauarbeiter in der Hauptstadt hauptsächlich mit Wohnungsbau beschäftigen und ihre Arbeitskraft voll eingesetzt wird. Niemand hat die Absicht, eine Mauer zu errichten!
« Si je comprends bien votre question, il y a des gens en Allemagne de l'Ouest qui souhaitent que nous mobilisions les ouvriers du bâtiment de la capitale de la RDA pour ériger un mur, c'est cela ? Je n'ai pas connaissance d'un tel projet ; car les maçons de la capitale sont principalement occupés à construire des logements, et y consacrent toute leur force de travail. Personne n'a l'intention de construire un mur ! »

Après trois heures d'attente, une vieille dame passée au secteur Ouest fait signe à ses connaissances restées à l'Est, 1961
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Après trois heures d'attente, une vieille dame passée au secteur Ouest fait signe à ses connaissances restées à l'Est, 1961

Ulbricht est le premier à employer le mot « mur » dans cette optique, deux mois avant qu'il ne soit érigé.

Si les Alliés sont au courant d'un plan de « mesures drastiques » visant au verrouillage de Berlin-Ouest, ils se montrent cependant surpris par son calendrier et son ampleur. Cependant leurs droits d'accès à Berlin-Ouest étant respectés, ils décident de ne pas intervenir militairement. Le BND (service secret de la RFA) avait lui aussi reçu début juillet des informations semblables. Après la rencontre entre Ulbricht et Khrouchtchev lors du sommet des pays membres du Pacte de Varsovie (3-5 août 1961), le BND note dans son rapport hebdomadaire du 9 août :

« Les informations disponibles montrent que le régime de Pankow s'efforce d'obtenir l'accord de Moscou pour l'entrée en vigueur de mesures rigoureuses de blocage ; en particulier le bouclage de la frontière de Berlin, avec interruption du trafic de métros et de trams entre Berlin-Est et Berlin-Ouest. (...) Il reste à voir si Ulbricht est capable de faire accepter de telles exigences par Moscou, et jusqu'où. »

La déclaration publique du sommet du Pacte de Varsovie propose de « contrecarrer à la frontière avec Berlin-Ouest les agissements nuisibles aux pays du camp socialiste et d'assurer autour de Berlin-Ouest une surveillance fiable et un contrôle efficace. »

Le 11 août 1961, la Chambre du Peuple de RDA approuve la concertation avec Moscou et donne les pleins pouvoirs au conseil des ministres pour en assurer la réalisation. Le conseil des ministres de la RDA décide le 12 août de l'emploi des forces armées pour occuper la frontière avec Berlin-Ouest et y ériger un barrage.

Le samedi 12 août 1961, le BND reçoit l'information qu'« une conférence a eu lieu à Berlin-Est au centre de décision du Parti communiste Est-allemand SED en présence de hauts responsables du parti. On a pu y apprendre que (...) la situation d'émigration croissante de fugitifs rend nécessaire le bouclage du secteur d'occupation soviétique, et de Berlin-Ouest dans les jours prochains — sans plus de précisions — et non dans deux semaines comme il était prévu initialement. »

Ligne de tramway en provenance du secteur est/Gartenstraße, 1980
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Ligne de tramway en provenance du secteur est/Gartenstraße, 1980

Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, 14 500 membres des forces armées bloquent les rues et les voies ferrées menant à Berlin-Ouest. Des troupes soviétiques se tiennent prêtes au combat et se massent aux postes frontières des Alliés. Tous les moyens de transport entre les deux Berlin sont interrompus. En septembre 1961, des métros et des S-Bahn (RER) de Berlin-Ouest continueront à circuler sous Berlin-Est sans cependant s'arrêter à ce qu'on appelle désormais les stations fantômes. Erich Honecker, en tant que secrétaire du comité central pour les questions de sécurité, assure la responsabilité politique de la planification et de la réalisation de la construction du mur pour le SED. Jusqu'en septembre 1961, la frontière reste « franchissable » et parmi les seules forces de surveillance, 85 hommes passent à l'Ouest — imités en cela par 400 civils, dont 216 réussissent. Les images du jeune douanier Conrad Schumann enjambant les barbelés ou de fugitifs descendant par une corde en draps de lit des maisons situées à la frontière marquent les esprits.

La construction du Mur autour des trois secteurs de l'Ouest consiste tout d'abord en un rideau de fils de fer barbelés. Dans les semaines suivantes, il est complété par un mur de béton, puis muni de divers dispositifs de sécurité. Ce mur sépare physiquement la cité et entoure complètement la partie ouest de Berlin qui devient une île au milieu des pays de l'Est.

[modifier] Les réactions à l'Ouest

Détails du Mur, 1989
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Détails du Mur, 1989

Le chancelier fédéral Adenauer appelle le jour même la population de l'Ouest au calme et à la raison et évoque sans plus de précisions les réactions qu'il s'apprête à prendre avec les Alliés. Il attend deux semaines après la construction du Mur avant de se rendre à Berlin-Ouest. Seul le maire de Berlin-Ouest et futur chancelier allemand Willy Brandt émet une protestation énergique - mais impuissante - contre l'emmurement de Berlin et sa coupure définitive en deux. Le 16 août 1961, une manifestation de 300 000 personnes entoure Willy Brandt pour protester devant « l'Hôtel de Ville de Schöneberg », siège du gouvernement de Berlin-Ouest.

Les Länder de la RFA fondent la même année à Salzgitter un centre de documentation judiciaire sur les violations des droits de l'homme perpétrés par la RDA, pour marquer symboliquement son opposition à ce régime.

La réaction des Alliés traîne : il faut attendre 20 heures avant que les colonnes militaires ne se présentent à la frontière ; 40 heures pour qu'un avertissement ne soit transmis au commandant soviétique de Berlin ; et même 72 heures avant que les protestations des diplomates alliés n'atteignent Moscou - pour la forme. Des rumeurs incessantes circulent, selon lesquelles Moscou aurait assuré les Alliés de ne pas empiéter sur leurs droits à Berlin-Ouest. L'expérience du blocus de Berlin-Ouest avait effectivement montré aux yeux des Alliés que le statut de Berlin-Ouest était constamment menacé. La construction du Mur représente dès lors une confirmation matérielle du statu quo. L'Union soviétique abandonnait apparemment son exigence d'un Ouest-Berlin « libre » déserté par les troupes alliées, tel qu'il avait encore été formulé en 1956 dans l'Ultimatum de Khrouchtchev.

Réactions internationales en 1961
Kennedy et Adenauer le long du Mur de Berlin, le 26 juin 1963
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Kennedy et Adenauer le long du Mur de Berlin, le 26 juin 1963
  • « Une solution peu élégante, mais mille fois préférable à la guerre. » John Kennedy, président américain
  • « Les Allemands de l'Est mettent un terme au flot d'émigration, et se retranchent derrière un mur de fer encore plus épais. Rien d'illégal à cela. » Harold Macmillan, Premier ministre britannique.

Toujours est-il que le président John Kennedy soutient fermement la ville libre de Berlin. Il envoie un groupe de combat supplémentaire de 1 500 hommes à Berlin-Ouest et fait reprendre du service au général Lucius D. Clay. Le 19 août 1961, Clay et le vice-président américain Lyndon Johnson se rendent à Berlin.

Ulbricht, président de la RDA, va jusqu'à tenter de soumettre les officiers et fonctionnaires alliés au contrôle des postes de police et de douane, mais se heurte à un refus très ferme, en particulier des Américains. Finalement, le commandant du Groupe des troupes soviétiques stationnées en RDA doit intervenir énergiquement auprès des fonctionnaires de la RDA pour calmer la situation.

Le 27 octobre, on en vient à une confrontation visible et directe entre troupes américaines et soviétiques : 10 chars américains et 10 soviétiques se postent de part et d'autre à proximité immédiate du Checkpoint Charlie. Les chars se retirent le lendemain, aucune des deux parties ne voulant, au nom de Berlin, enclencher une escalade qui risquerait de se terminer en guerre nucléaire.

[modifier] Une nation – deux pays

Tracé du mur sur une image satellite (ligne jaune)
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Tracé du mur sur une image satellite (ligne jaune)

Les ressortissants de Berlin-Ouest ne pouvaient déjà plus entrer librement en RDA depuis le 1er juin 1952. Après de longues négociations, un accord sur les laissez-passer est conclu en 1963, permettant à plusieurs centaines de milliers d'habitants de Berlin-Ouest de rendre visite à leurs familles en fin d'année.

À partir du début des années 70, la politique suivie par Willy Brandt et Erich Honecker de rapprochement entre la RDA et la RFA (Ostpolitik) rend la frontière entre les deux pays un peu plus perméable. La RDA simplifie les autorisations de voyage hors de la RDA, en particulier pour les « improductifs » comme les retraités, et autorise les visites de courte durée d'Allemands de l'Ouest dans les régions frontalières. Comme prix d'une liberté de circulation plus grande, la RDA exige la reconnaissance de son statut d'État souverain, ainsi que l'extradition de ses citoyens ayant fui vers la RFA. Ces exigences se heurtent à la loi fondamentale de la RFA qui les rejette donc catégoriquement.

La propagande de la RDA désigne le Mur ainsi que toutes les défenses frontalières avec la RFA comme un « mur de protection antifasciste » protégeant la RDA contre l'« émigration, le noyautage, l'espionnage, le sabotage, la contrebande, la braderie et l'agression en provenance de l'Ouest ». En réalité, les systèmes de défense de la RDA se dressaient principalement contre ses propres citoyens.

[modifier] La chute du Mur

Chute du mur. Le drapeau de RFA est hissé sur la porte de Brandebourg
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Chute du mur. Le drapeau de RFA est hissé sur la porte de Brandebourg

Le mur de Berlin tombe dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 novembre 1989, après plus de 28 années d'existence. Cet événement, appelé dans l'histoire de l'Allemagne die Wende (« le virage  »), est directement provoqué par des manifestations massives des habitants de Berlin-Est et une exigence affirmée de liberté de circulation dans toute la RDA, mais aussi par le flot croissant d'évasions, soit par les ambassades de plusieurs capitales de pays de l'Est (Varsovie et Prague notamment), soit par la frontière Hongrie / Autriche à Sopron sur le Lac de Neusiedl, ouverte peu avant.

Le déclic est une conférence de presse de Günter Schabowski, membre du bureau politique du SED, retransmise en direct par la télévision du centre de presse de Berlin-Est, à une heure de grande écoute. À 18 h 57, vers la fin de la conférence, Schabowski lit de manière plutôt détachée une décision du conseil des ministres sur une nouvelle réglementation des voyages, dont il s'avère plus tard qu'elle n'était pas encore définitivement approuvée, ou, selon d'autres sources, ne devait être communiquée à la presse qu'à partir de 4 heures le lendemain matin, le temps d'informer les organismes concernés :

Présents sur le podium à côté de Schabowski : les membres du comité central du SED Helga Labs, Gerhard Beil et Manfred Banaschak. Schabowski lit un projet de décision du conseil des ministres qu'on a placé devant lui. « Les voyages privés vers l'étranger peuvent être autorisés sans présentation de justificatifs — motif du voyage ou lien de famille. Les autorisations seront délivrées sans retard. Une circulaire en ce sens va être bientôt diffusée. Les départements de la police populaire responsables des visas et de l'enregistrement du domicile sont mandatés pour accorder sans délai des autorisations permanentes de voyage, sans que les conditions actuellement en vigueur n'aient à être remplies. Les voyages y compris à durée permanente peuvent se faire à tout poste frontière avec la RFA. »
Question d'un journaliste : « Quand ceci entre-t-il en vigueur ? »
Schabowski, feuilletant ses notes : « Autant que je sache — immédiatement. »
(Hans-Hermann Hertle, Katrin Elsner, Mein 9. November, éd. Nicolai, Berlin, 1999)

Mur en partie détruit près de la porte de Brandebourg, un soldat surveille ce qu'il en reste, novembre 1989
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Mur en partie détruit près de la porte de Brandebourg, un soldat surveille ce qu'il en reste, novembre 1989

Grâce aux annonces des radios et télévisions de RFA et de Berlin-Ouest, intitulées : « Le Mur est ouvert ! », plusieurs milliers de Berlinois de l'Est se pressent aux points de passage et exigent de passer. À ce moment, ni les troupes frontalières, ni même les fonctionnaires du Ministère chargé de la Sécurité d'État responsables du contrôle des visas n'avaient été informés. Sans ordre concret ni consigne mais sous la pression de la foule, le point de passage de la Bornholmer Straße est ouvert peu après 23 h, suivi d'autres points de passage tant à Berlin qu'à la frontière avec la RFA. Beaucoup assistent en direct à la télévision dès cette nuit du 9 novembre et se mettent en chemin. Cependant le véritable rush a lieu le lendemain matin, beaucoup s'étant couchés trop tôt cette nuit-là pour assister à l'ouverture de la frontière.

Les citoyens de la RDA sont accueillis à bras ouverts par la population de Berlin-Ouest. Partout dans la ville, les bars font spontanément une opération « bière gratuite ». Un concert de klaxons résonne dans Berlin et des inconnus tombent dans les bras les uns des autres. Dans l'euphorie de cette nuit, de nombreux Ouest-Berlinois escaladent le mur et se massent près de la porte de Brandebourg accessible à tous, alors qu'on ne pouvait l'atteindre auparavant. En apprenant la nouvelle de l'ouverture du mur, le Bundestag interrompt son emploi du temps à Bonn et les députés entonnent spontanément l'hymne national.

Le 9 novembre 1989, les Berlinois entament la destruction du Mur par tous les moyens (pioche, marteau, etc.). Présent à Berlin, le violoncelliste virtuose Mstislav Rostropovitch, qui avait dû s'exiler à l'Ouest pour ses prises de position en URSS, vient encourager les démolisseurs en jouant du violoncelle au pied du Mur. La photographie de cette anecdote deviendra célèbre.

Cet événement, connu sous le nom de chute du Mur de Berlin, a abouti, presque un an plus tard, à la réunification des deux Allemagne (RFA et RDA) le 3 octobre 1990. Le 3 octobre est aujourd'hui la fête nationale allemande (Tag der deutschen Einheit, « jour de l'unité allemande »).

Le 9 novembre a été évoqué pour devenir la fête nationale de l'Allemagne, d'autant qu'elle célèbre également la proclamation de la république de Weimar en 1918. Toutefois c'est aussi la date anniversaire du putsch d'Hitler (9 novembre 1923), ainsi que la date du pogrom anti-juif, baptisé Nuit de cristal, commis par les nazis le 9 novembre 1938. Le 3 octobre a donc été préféré.

[modifier] Anatomie des installations le long de la frontière

Pan du Mur de Berlin, conservé au Mémorial pour la paix de Caen
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Pan du Mur de Berlin, conservé au Mémorial pour la paix de Caen

Le mur, long de 43,1 km (longueur intra-berlinoise) venait en complément de la longue frontière RFA-RDA et, dans une moindre mesure, des frontières Ouest des pays du Pacte de Varsovie, le tout donnant un visage palpable au fameux rideau de fer. Comme le reste de la frontière des deux Allemagne, le Mur de Berlin était pourvu d'un système très complet de fil de fer barbelé, de fossés, de pièges à tank, de chemins de ronde et de miradors. Au début des années 80, la frontière ne mobilisait pas moins de 1 000 chiens de garde. Le système se perfectionnait d'année en année.

En particulier, les maisons proches du mur étaient progressivement vidées de leurs habitants puis murées. Ce processus dura jusqu'au 28 janvier 1985, avec la démolition de l'Église de la Réconciliation dans la Bernauer Straße. Une trouée claire comme le jour divise alors un Berlin autrefois dense et sombre.

Les soldats à la frontière Est-allemande avaient l'ordre de tirer, c'est-à-dire l'obligation d'empêcher les tentatives d'évasion par tous les moyens, même au risque de la mort du fugitif. Le Mur de Berlin ne faisait pas exception à cette règle. Ramenés à la longueur de frontière, on peut même dire qu'il y eut beaucoup plus de morts à Berlin qu'en moyenne. Lors des grands jours fériés ou de visites d'État, l'ordre de tirer était parfois suspendu, pour éviter les répercussions négatives dans la presse de l'Ouest. Le Mur était également sous la surveillance des policiers Ouest-allemands et des patrouilles alliées, qui faisaient des rapports sur les activités suspectes, afin d'éviter au mieux une infiltration d'espions de l'Est. Il s'avèrera par la suite qu'il existait cependant des passages secrets sous le mur, utilisés à l'occasion, souterrains creusés aussi bien par les services secrets de RDA que par des passeurs.

[modifier] Construction des installations frontalières

Photographie du Mur en 1986
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Photographie du Mur en 1986

Dans leur état final, qui ne vit le jour à bien des endroits qu'à la fin des années 1980, les installations frontalières consistaient en :

  • un mur de béton d'arrière-plan haut de deux ou trois mètres.
  • une alarme à détection de contact au sol,
  • une barrière de contact en tôle métallique, plus haute qu'un homme, tendue de fil de fer barbelé et de fils de détection par contact.
  • jusqu'à l'ouverture de la frontière en 1989, il y avait en outre sur certaines parties des pistes pour chiens (redoutables bergers et similaires, libres de courir attachés à un filin), des fossés de défense contre les véhicules, et des défenses antichar (chevaux de Frise) en rails soudés en croix, qui coûtèrent à l'Allemagne des milliards de marks pour leur démolition
  • un chemin de ronde (éclairé de nuit) pour l'accès aux postes de garde et la circulation des colonnes militaires
  • des miradors (en tout 302 en 1989), équipés de projecteurs de recherche, en vue des postes frontières le jour, et avec un renfort de soldats la nuit.
  • des pistes de contrôle (KS) ou pistes de la mort, toujours hersées de frais, pour détecter les traces, et qui ne devaient pas être piétinées sans motif par les soldats.
  • des barrières de tôle supplémentaires (en partie) dépassant la hauteur d'un homme, et à travers lesquelles on ne pouvait voir qu'en oblique
  • le mur ou la paroi frontière proprement dite, vers Berlin-Ouest, en parpaings (en partie en béton roulé, censé ne pas donner de prise pour l'escalade), de 3,60 m de haut.
  • par devant, encore quelques mètres du territoire sous l'autorité de la RDA.

La largeur totale de ces installations dépendait de la densité des maisons près de la frontière et allait d'environ 30 m à 500 m sur la Postdamer Platz. On ne construisit pas de champs de mines ni d'installations de tir automatique au voisinage du Mur - contrairement à la frontière allemande intérieure (mais ce point ne fut pas connu en général en RDA).

Le détail de ces installations - désignées en interne par les troupes frontalières comme zone d'action - était placé sous secret militaire, et donc mal connu des citoyens de la RDA. Les soldats détachés à la frontière devaient garder le silence. Comme nul ne savait exactement quel espion de la Stasi pouvait faire un rapport sur un bavardage inconséquent, tous s'astreignaient fermement au silence. Quiconque s'intéressait de trop près aux installations frontalières risquait pour le moins d'être arrêté et mené au poste de police pour contrôle d'identité. Cela pouvait déboucher sur une condamnation à la prison pour planification de tentative d'évasion. La zone immédiatement près de la frontière à Berlin-Est était interdite sauf sur autorisation spéciale.

[modifier] Formation et équipement des gardes-frontière

Ancien mirador sur la frontière Schlesischer Busch, 2005
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Ancien mirador sur la frontière Schlesischer Busch, 2005

Selon les indications du Ministère de la Sécurité d'État, les troupes de gardes-frontière de Berlin comprenaient au printemps 1989 11 500 soldats et 500 civils.

Outre les unités affectées au commandement du GK-centre, au siège de Berlin-Karlshorst, (environ 1000 agents), la sécurité frontalière est assurée par 7 régiments de gardes-frontières (GR), à Treptow, Pankow, Rummelsburg, Hennigsdorf, Groß-Glienicke, Potsdam-Babelsberg et Kleinmachnow, ainsi que deux régiments frontaliers de formation Wilhelmshagen à Oranienburg.

Chaque régiment comprend 5 compagnies commandées directement, avec le support d'un groupe de génie, de transmissions, du train, une batterie de mortiers et une d'artillerie, un groupe de reconnaissance et un de lance-flammes, ainsi qu'une meute de chiens de garde, et en cas de besoin une compagnie de bateaux et des compagnies de sécurité pour les points de passage.

Au total, à la frontière centre, il y a 567 véhicules blindés de tir, 48 mortiers, 48 canons antichars, 114 lance-flammes. En outre, il y a 156 chars ou appareils lourds du génie, et 2295 véhicules à moteur (motos, voitures et camions). Dans la dotation figurent également 992 chiens.

Dans un jour calendaire normal, environ 2 300 agents sont engagés dans la zone d'action et l'espace voisin.

La sécurité renforcée découle de circonstances particulières comme des sommets politiques ou une météo difficile (brouillard, neige). Dans certains cas, l'effectif engagé a encore été augmenté de 200 à 300 agents supplémentaires.

[modifier] Les frontières aquatiques

La frontière extérieure de la ville de Berlin-Ouest croisait à de nombreux endroits des voies navigables. Le tracé de la frontière avait été matérialisé par le Sénat de Berlin-Ouest par des lignes de bouées blanches portant l'inscription Sektorengrenze (limite de secteur). Les bateaux de tourisme ou de sport naviguant dans Berlin-Ouest devaient respecter les limites du secteur ainsi marquées par les bouées. Du côté RDA, des bateaux des troupes frontalières patrouillaient à l'occasion.

Les fortifications frontalières de la RDA se trouvaient toujours sur la rive du côté de la RDA, ce qui imposait des détours parfois importants, et qui « emmurait » les rives de plusieurs lacs de la Havel. Le plus grand détour se trouvait sur le lac Jungfern, où le Mur se trouvait jusqu'à 2 km du tracé réel de la frontière. En plusieurs endroits la bande frontalière passait à travers d'anciennes pièces d'eau et les rendait inutilisables pour les habitants, comme sur la rive Ouest du lac de Groß-Glienicke et sur la rive Sud du lac Griebnitz.

Sur les cours d'eau de la frontière intérieure, la frontière passait partout de long de la rive Ouest ou Est, de sorte qu'aucun marquage du tracé de la frontière ne s'y trouvait dans l'eau. Le véritable mur y était toujours sur la rive Est. Cependant, les cours d'eau appartenant à Berlin-Est étaient toujours surveillés.

Sur les canaux et rivières affluents, la situation en devenait parfois inextricable. Bien des nageurs et des bateaux de Berlin-Ouest se sont trouvés par mégarde ou légèreté en territoire Est-berlinois et ont essuyé des tirs qui ont fait plusieurs morts.

En quelques endroits sur la Spree, il y avait des barrières immergées contre les nageurs. Pour les fuyards, il n'était pas évident de savoir quand ils atteignaient Berlin-Ouest et ils couraient encore le risque d'être abattus après avoir dépassé les limites du Mur.

[modifier] Points de passage

Point de passage sur Liesenstraße/Gartenstraße, 1980
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Point de passage sur Liesenstraße/Gartenstraße, 1980

Il y avait 25 postes de passage à travers le Mur : 13 par la route, 4 par voie ferrée et 8 par voie d'eau, ce qui représentait 60 % du total des passages entre RDA, et RFA ou Berlin-Ouest. Les points de passage étaient fortement équipés du côté RDA. Ceux qui désiraient passer devaient s'attendre à des contrôles très stricts, multiples et successifs de la part des douaniers et des services d'émigration et d'immigration ; cependant les formalités se déroulaient de façon ostensiblement correcte. Les véhicules étaient fouillés de manière particulièrement minutieuse (ouverture du coffre, du capot moteur, examen des sièges, passage au dessus de miroir pour examen du châssis). Les formalités ne permettaient qu'un trafic très réduit.

Du côté Ouest, on franchissait des postes de police et de douane, mais les simples personnes n'étaient en général pas contrôlées. Ce n'est que pour les passages en transit que les voyageurs étaient contrôlés de façon statistique (demande de la destination), et à l'occasion, contrôlés plus étroitement, notamment s'il y avait quelque soupçon d'un motif de poursuites (recherche restreinte). Le trafic marchandises vers l'étranger était soumis au contrôle douanier, tandis que vers la RFA, on ne faisait que des enquêtes statistiques.

Les forces d'occupation alliées avaient installé pour les officiels des points de contrôle au Checkpoint Bravo (Dreilinden) et au Checkpoint Charlie (Friedrichstrasse), mais ceci n'avait aucune influence sur le trafic des voyageurs et des visiteurs.

Lors de l'unification monétaire de l'Allemagne, le 1er juillet 1990, tous les postes frontières furent abandonnés : seules quelques installations restèrent érigées en guise de mémorial.

[modifier] Victimes et tireurs

[modifier] Un nombre de victimes incertain

Mémorial dédié aux victimes du Mur près de checkpoint Charlie
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Mémorial dédié aux victimes du Mur près de checkpoint Charlie

Le nombre exact des victimes du Mur fait l'objet de controverses : il est en effet difficile à évaluer car les nouvelles victimes étaient passées sous silence en RDA. D'après des recherches de la collectivité berlinoise de travailleurs « Collectif du 13 août », 1135 personnes y ont laissé la vie. La Staatanwaltschaft (bureau du Procureur général) de Berlin en a dénombré 270 où on a pu démontrer un acte de violence de la RDA. Le Zentrale Ermittlungsgruppe für Regierungs- und Vereinigungskriminalität (Groupe de recherches central sur la criminalité du gouvernement et de la réunification) ne recense que 421 morts susceptibles d'être imputés aux forces armées de la RDA. Les premières balles mortelles sont tirées par la police de la route le 24 août 1961 sur Günter Litfin (24 ans) près de la gare de Friedrichstraße, 11 jours après la fermeture de la frontière, au cours d'une tentative d'évasion. Le 17 août 1962, Peter Fechter (22 ans) perd tout son sang sur la « piste de la mort ». En 1966, deux enfants de 10 et 13 ans sont abattus par au total quarante balles.

Chris Gueffroy est la dernière victime du Mur, le 6 février 1989.

Des estimations parlent de 75 000 hommes et femmes condamnés jusqu'à 2 ans de prison en tant que « déserteur de la république ». La peine dépassait en général cinq ans si le fugitif dégradait les installations frontalières, était armé, soldat ou détenteur de secrets.

Parmi les victimes du Mur figurent aussi quelques soldats. Le cas le plus connu est sans doute celui du soldat Reinhold Huhn, abattu par un passeur. Du pain bénit pour la propagande de la RDA, et une justification a posteriori de la construction du Mur.

[modifier] Le procès des soldats-tireurs

Graffiti d'une Trabant passant le Mur de Berlin
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Graffiti d'une Trabant passant le Mur de Berlin

Un procès fleuve a duré jusqu'au printemps 2004 pour savoir qui avait la responsabilité juridique d'avoir donné l'ordre de tirer sur les fugitifs. Parmi les accusés figuraient entre autres le président du Conseil d'État Erich Honecker, son successeur Egon Krenz, les membres du conseil national de défense Erich Mielke, Willi Stoph, Heinz Keßler, Fritz Streletz et Hans Albrecht, le chef du SED pour le district de Suhl et quelques généraux comme Klaus-Dieter Baumgarten, général de corps d'armée commandant les troupes frontalières de 1979 à 1990.

Les tireurs exécutants étaient recrutés en grande partie dans la NVA (Armée nationale populaire) ou dans les troupes frontalières. Parmi les accusés, 35 furent acquittés, 44 condamnés avec sursis et mise à l'épreuve et 11 à une peine ferme : entre autres Albrecht, Streletz, Keßler et Baumgarten (de 4½ à 6½ années de prison). En août 2004, le tribunal de Berlin condamne deux ex-membres du Politbüro avec sursis et mise à l'épreuve. Le dernier procès des tireurs du Mur se termine par une condamnation le 9 novembre 2004, 15 ans jour pour jour après la chute du Mur de Berlin.

[modifier] Mémoriaux

En souvenir des victimes du Mur de Berlin, divers mémoriaux de types très différents ont été construits. Outre les petites croix ou autres signes, avant tout érigées en mémoire de fugitifs abattus, souvent d'initiative privée, et que l'on trouve en divers endroits de l'ex-frontière, un ensemble de lieux de souvenir plus importants a été créé.

Il y a toujours eu des controverses sur le style des monuments, comme par exemple à la fin des années 1990 à propos du mémorial de la Bernauerstraße. Pour l'instant, le paroxysme des débats publics a été atteint à propos du « Monument de la Liberté », construit à proximité du Checkpoint Charlie, puis démoli. Le sénat de Berlin, pour contrer le reproche qui lui était fait de ne pas avoir de politique précise, proposa une politique au printemps 2005.

[modifier] Le musée du Mur au Checkpoint Charlie

Checkpoint Charlie en 2005
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Checkpoint Charlie en 2005

Le Musée du Mur au Checkpoint Charlie fut ouvert en 1963 juste en face de la frontière par l'historien Rainer Hildebrandt, et est exploité par le Collectif du 13 août. C'est l'un des musées de Berlin les plus visités. Il montre le système de sécurité du Mur, et relate les tentatives de fuite réussies, avec leurs moyens, tels que montgolfières, autos, téléphériques, et même un mini sous-marin.

[modifier] Ensemble mémorial du Mur de Berlin dans la Bernauer Straße

Depuis la fin des années 1990, il y a dans la Bernauer Straße, à la limite des anciens districts de Wedding et du Centre un Ensemble mémorial du Mur de Berlin. Il comprend le Mémorial du Mur de Berlin, le centre de documentation ainsi que la Chapelle de la Réconciliation

Le Mémorial issu d'un concours fédéral d'architecture a été inauguré, après de longues et vigoureuses discussions, le 13 août 1998. Il présente un fragment du Mur reconstruit sur place selon une interprétation d'artiste.

Le centre documentaire fut ouvert le 9 novembre 1999. Il a été complété en 2003 par une tour d'observation qui permet de bien voir les installations du Mur du Mémorial. Outre une exposition (ouverte depuis 2001 sous le titre Berlin, 13 août 1961), on peut y trouver diverses possibilités d'information sur l'histoire du Mur.

La Chapelle de la Réconciliation de la paroisse évangélique de la Réconciliation a été inaugurée le 9 novembre 2000. C'est un bâtiment circulaire en torchis, construit sur les fondations du chœur de l'Église de la Réconciliation, située sur la piste de la mort et démolie en 1985.

Enfin, le Mille historique du Mur de Berlin est une exposition permanente en quatre langues, consistant en 21 panneaux d'information. Ceux-ci sont répartis le long du tracé de la frontière intérieure, et présentent des photographies et des textes se référant à des événements, comme des fuites, qui se sont produits à l'endroit même où sont placés les panneaux.

[modifier] Destruction et restes du mur

Fragment du Mur de Berlin devant le parlement européen, à Bruxelles
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Fragment du Mur de Berlin devant le parlement européen, à Bruxelles

Il ne reste plus grand-chose du mur aujourd'hui. Les chasseurs de souvenirs, désignés dans le langage populaire par Mauerspecht (soit pic de mur), se sont arrachés les fragments, donnant naissance à un véritable marché noir. Même la CIA s'est approprié un morceau du mur artistiquement décoré pour son nouveau bâtiment dans son fort de Langley. La RDA s'est efforcé de démonter le plus vite et le plus complètement possible les installations. À partir du 13 juin 1990, 300 gardes-frontières de l'Est et 600 sapeurs de l'Ouest, 175 camions, 65 grues, 55 pelleteuses et 13 bulldozers y ont été affectés. Le mur a disparu du centre-ville en novembre 1990, le reste en novembre 1991. Au total, il a été physiquement détruit à peu près partout, à l'exception de six sections, conservées en souvenir.

Fragment du Mur au Centre de Commerce Mondial, à Montréal
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Fragment du Mur au Centre de Commerce Mondial, à Montréal

De même, la chute du mur changea considérablement les flux de trafic dans la ville. Ainsi le métro connectant 3 stations sur 1,6 km est détruit quelques mois après son ouverture officielle en juillet 1991. La bande frontière se reconnaît encore bien aujourd'hui par les grands espaces vides, comme sur des parties de la Bernauer Straße ou le long de la Vieille Jakobstraße. La large trouée entre les deux ex-murs s'appelle actuellement la piste des murs. Dans ce centre ville précédemment densément construit, cette piste a pour sa plus grande partie été convertie en espaces d'utilité publique.

Le reste le plus connu du Mur est situé le long de la Spree, entre la gare de l'Est et le pont de l'Oberbaum, qui enjambe la Spree. Ce n'était pas une partie du mur externe, mais de ce que l'on a appelé le mur de l'arrière-pays, qui séparait la zone frontalière de la RDA avec Berlin-Est. En 1990, il a été transformé par des artistes internationaux en « East Side Gallery » et classé monument historique. Il n'y avait pas de mur extérieur à cet endroit, car la frontière était située sur la rive opposée de la Spree.

Un autre fragment du mur (réel) se trouve le long de la Niederkirchnerstraße, dans le district centre, à proximité de la chambre des députés de Berlin. Il a aussi été classé monument historique en 1990.

Par contre, les installations frontalières du mémorial du Mur de la Bernauer Straße ont été reconstruites.

Marquage commémoratif du tracé du Mur le long du pont Lohmühlenbrücke
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Marquage commémoratif du tracé du Mur le long du pont Lohmühlenbrücke

Cinq des 302 miradors subsistent :

  • l'un est transformé en musée de l'art interdit à Treptow, près de l'allée Pouchkine, dans une partie de la piste transformée en parc,
  • dans la Kielerstraße dans le district Centre. Le mirador est classé, mais a été entouré sur trois côtés de constructions récentes,
  • sur la Stresemannstraße, près de la Postdamer Platz dans le même district. Ce mirador, bien plus élancé que les autres, a été déplacé pour permettre des constructions, et n'est donc plus à sa place originelle,
  • au sud de Nieder-Neuendorf, hameau de Hennigsdorf, dans l'exposition permanente sur les installations militaires de la frontière RFA-RDA,
  • à Hohen Neuendorf. Ce mirador se trouve dans une partie nouvellement boisée du tracé de la piste. Il est utilisé avec le bois qui l'entoure par la Jeunesse forestière allemande.

Malgré l'espace du Mur laissé vide, il devenait difficile même pour les Berlinois de décrire quel était son tracé exact  : aussi, après divers essais, par décision des autorités municipales, une double rangée de pavés rappelle aujourd'hui sur près de 8 kilomètres le tracé du Mur.

[modifier] Le Mur de Berlin dans la fiction

Le film Good Bye, Lenin! évoque la chute du Mur et les changements importants qui se sont produits dans les jours et les semaines qui ont suivi : une forme de liesse mais aussi une importante perte de repères pour ceux de la RDA (les Ossis).

[modifier] Anecdotes

  • Près de la Burgfrauenstraße, le mur suivait un tracé absurde en forme de bec de canard. Voir aussi la carte
  • Le parti satirique Die PARTEI fait figurer dans son programme électoral la reconstruction du mur.
  • Pink Floyd, célèbre groupe de rock psychédélique, sortit en 1979 un album nommé The Wall décrivant un mur psychologique. L'album, qui avait été enregistré en partie à Berlin, a fait l'objet d'un concert de Roger Waters, l'ex-bassiste du groupe, en 1990 en plein dans l'ex no man's land. La presse souligna le contexte historique, ce qui avait été évidemment voulu pour le marketing.
  • Le 1er juillet 1988, à la suite d'un échange territorial, des parties du triangle de Lenné passèrent du côté de Berlin-Ouest. Quelques Berlinois de l'Ouest qui y résidaient comme en domaine extraterritorial, échappèrent à la police de l'Ouest en franchissant le Mur vers l'Est.

De nos jours, de nombreux musées vendent des morceaux du Mur de Berlin. Cependant, il n'existe plus de traces matérielles qui n'aient pas encore été vendues ou qui ne soient pas conservées dans un musée. Les pièces de Mur vendues actuellement sont tout simplement des faux.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Article connexe

  • Mödlareuth, un village allemand également coupé en deux.

[modifier] Bibliographie

En français
  • Bernard Brigouleix, 1961-1989 : Berlin, les années du mur, Tallandier, Paris, 2001 (ISBN 2-235-02297-9).
  • André Fontaine, Histoire de la guerre froide, de la guerre de Corée à la crise des alliances (1950-1963), Seuil, coll. « Points Histoire », Paris, 1983 (ISBN 2-02-006425-3).
  • Gilles Freissinier, La Chute du mur de Berlin à la télévision française : de l'événement à l'histoire (1961-2002), L'Harmattan, Paris, 2006 (ISBN 2-7475-9906-X).
  • Marie Le Gloanec, Un mur à Berlin, Complexe, Bruxelles, 1985.
  • Le Monde, Novembre 1989 : le mur de Berlin s'effondre, Seuil, Paris, 1999 (ISBN 2-02-038185-0).
  • Un grand malentendu, une histoire de la guerre froide (1917-1990), Académia, Louvain-La-Neuve, 1993.
  • Arthur Schlesinger, Les Mille Jours de Kennedy, Denoël, Paris, 1966.
  • Peter Schneider, L'Allemagne dans tous ses états, B. Grasset, Paris, 1991 (ISBN 2-246-44521-3).
En allemand
  • Peter Feist, Die Berliner Mauer [« Le Mur de Berlin »]. 4. Auflage. Kai Homilius Verlag, Berlin, 2004 (Der historische Ort, Nr. 38) (ISBN 3-931121-37-2) [présentation en ligne].
  • Joachim Mitdank, Berlin zwischen Ost und West. Erinnerungen eines Diplomaten [« Berlin entre Est et Ouest, souvenirs d'un diplomate »], Kai Homilius Verlag, Berlin, 2004 (Edition Zeitgeschichte - Band 14) (ISBN 3-89706-880-X) [présentation en ligne].
  • Hans-Herman Hertle, Konrad H. Jarausch et Christoph Kleßmann (dir.), Mauerbau und Mauerfall [« Construction et chute du Mur »], Links, Berlin, 2002 (ISBN 3861532646).
  • Thomas Flemming, Hagen Koch, Die Berliner Mauer - Geschichte eines politischen Bauwerks [« Le Mur de Berlin - histoire d'une construction politique »], Bebra Verlag, 2001 (ISBN 3-930863-88-X).
  • Thomas Scholze, Falk Blask, Halt! Grenzgebiet! — Leben im Schatten der Mauer [« Stop ! Zone frontière ! La Vie dans l'ombre du Mur »], Berlin, 1992 (ISBN 3861630303).
  • Axel Klausmeier, Leo Schmidt, Mauerreste - Mauerspuren [« Restes et traces du Mur »], Westkreuz-Verlag, Berlin/Bonn, 2004 (ISBN 3929592509).

[modifier] Filmographie

[modifier] Liens externes

  • (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu d'une traduction de l'article en allemand : « Berliner Mauer ».
Wikimedia Commons propose des documents multimédia sur le Mur de Berlin.


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