Rideau de fer
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Vous avez de Le rideau de fer (iron curtain en anglais) est le nom donné à la frontière qui traversait l'Europe pendant la Guerre froide, séparant les États européens placés sous influence soviétique des États européens occidentaux.
Ce mur était concrétisé en plusieurs endroits dont les plus célèbres étaient en Allemagne le mur de Berlin et le village de Mödlareuth.
On doit l'expression rideau de fer à Joseph Goebbels qui l'utilisa la première fois dans un article publié dans le journal interne du parti nazi, Das Reich, le 23 février 1945 en dénonçant un « Eiserner Vorhang » qui s'abat sur les pays pris sous l'emprise soviétique.
Winston Churchill employa publiquement l'expression et l'a rendu populaire le 5 mars 1946 dans le discours de Fulton. De plus en plus alarmé par ces violations répétées de la Charte de l'Atlantique et de la Déclaration de Yalta sur l’Europe libérée, Churchill s’alarme dans un télégramme du 12 mai 1945 à Truman des risques de voir les forces soviétiques s’avancer si elles le veulent jusqu’aux rives de l’Atlantique. Cette expression du Rideau de Fer deviendra célèbre.
Ce mur de la honte subsistera jusqu'à la fin des régimes communistes d'Europe. Sa fin commença le 2 mai 1989 lorsque la Hongrie commence à démanteler le « Rideau de fer » établi le long de la frontière autrichienne.
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[modifier] Extrait du discours de Fulton
- « From Stettin in the Baltic to Trieste in the Adriatic an iron curtain has descended across the Continent. Behind that line lie all the capitals of the ancient states of Central and Eastern Europe. Varsovie, Berlin, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade, Bucarest et Sofia; all these famous cities and the populations around them lie in what I must call the Soviet sphere, and all are subject, in one form or another, not only to Soviet influence but to a very high and in some cases increasing measure of control from Moscow. »
- Traduction:
- « De Stettin dans la Baltique à Trieste dans l' Adriatique, un rideau de fer est tombé à travers le continent. Derrière cette ligne se trouvent toutes les capitales des anciens États d'Europe centrale et orientale. Varsovie, Berlin, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade, Bucarest et Sofia ; toutes ces villes célèbres et leurs populations sont désormais dans ce que je dois appeler la sphère d'influence soviétique, et sont toutes soumises, sous une forme ou une autre, non seulement à l'influence soviétique, mais aussi au contrôle très étendu et dans certains cas croissant de Moscou. »
Churchill continue ensuite son discours pour évoquer Athènes et les élections “démocratiques” en Grèce. Il rappelle que de tous les pays occupés par l'Armée rouge, seule la Tchécoslovaquie est une démocratie.
[modifier] Histoire du rideau de fer
Le rideau de fer fut physiquement marqué par le mur de Berlin, muraille quasiment infranchissable érigée à l'initiative de Nikita Khrouchtchev pour séparer la zone soviétique de la zone américano-britannique-française de Berlin-Ouest. Entre 1961 et 1989, 1 135 personnes y laissèrent leur vie en tentant de le franchir, causé par des raffales de mitrailleuses ou des "Todesminen" (mines).
La frontière entre la RDA, la Tchécoslovaquie, la Hongrie d'une part et la RFA et l'Autriche de l'autre était en très grande partie grillagée, des champs de mines et des tours de guets armées de mitrailleuses côté Est empêchaient le franchissement de celle-ci.
En ouvrant ses frontières sur l'Autriche en mai 1989, la Hongrie marqua le commencement de la fin du rideau de fer, qui disparut définitivement avec la chute du mur de Berlin.
[modifier] Rideau de fer Est-allemand
La totalité du rideau de fer déployé par l’Allemagne de l’Est occupait une superficie de 2 600 km2 pour 1 393 km de frontière interallemande, le grillage métallique s’allongeait sur 1 275 km, et à l’arrière, la barrière à alarmes acoustique et visuelle avait 1 196 km de long.
Dès la fin de la seconde guerre mondiale, l’armée rouge et les services de sécurité soviétiques avaient exercé un contrôle impitoyable le long des lignes de démarcation entre l’Est et l’Ouest. Les Soviétiques avaient montré depuis longtemps sur le pourtour de leurs immenses territoires nationaux qu’ils étaient maîtres en l’art de verrouiller des frontières et d’isoler leurs ressortissants du monde extérieur.
Pourtant, pendant les premières années qui suivirent la fin du IIIe Reich, près d’un million d’Allemands parvinrent à passer à l’Ouest, jusqu’en 1952. Phénomène d’autant plus alarmant que la RDA ne comptait que 16 millions d’habitants et que parmi les fuyards on comptait un fort pourcentage de personnel qualifié, forces vives de la nation..
Devant cette hémorragie des élites, le Politburo de l’Union soviétique promulgua le 26 mai 1952 un décret relatif à des « mesures sur la ligne de démarcation » qui se traduisit par l’établissement à la frontière d’une bande de contrôle de 10 mètres de large, d’un secteur de haute protection de 500 mètres et d’une zone interdite de 5 kilomètres.
Sur la bande de contrôle de 10 mètres, une clôture de fil de fer barbelé fut implantée .Ce barrage de la « première génération » fit tomber le nombre de réfugiés à 100 000 par an.
De 1949, jusqu’à la fin de 1961, 2 738 566 Allemands de l’Est se sont enfuis en Allemagne de l’Ouest et ont été recensés. C’est le 13 août 1961 que la décision fut prise de construire le Mur de Berlin condamnant le seul point du dispositif où la fuite était encore possible.
Afin de faire obstacle aux évasions, le ministre de l’Intérieur soviétique promulgua l’ordre secret n°39/61 du 14 septembre 1961 sous le titre de « Préservation de la sécurité dans la zone interdite le long de la frontière de l’ouest de la République démocratique allemande ». Cette décision renforça les mesures d’interdiction en vigueur depuis mai 1952 et porta les autorités à entreprendre de nouveaux travaux destinés à colmater toutes les issues possible et à perfectionner les dispositifs de mise en mort. La RDA acheta même de l’acier à la RFA et aux États-Unis pour ces travaux ; les livraisons cessèrent quand ces pays surent à quoi étaient destiné ces matériaux.
En 1970, un nouveau programme de construction fut lancé en vue de freiner d’avantage le flux des fugitifs, c’est alors qu’apparurent les premiers panneaux de clôture de 3,20 m, dont la largeur de 5 mm des croisillons en biseau, tranchants comme des épées, est calculé pour ne laisser passer que les doigts nus, sans protection, de ceux tentent de se hisser par dessus. Cette innovation constitua la clôture de deuxième génération.
Celle de 3eme génération réside dans la mise en place de la mine antipersonnel SM 70 , engin à tir automatique installé sur les poteaux, dissuasif par excellence.
Suite aux protestations internationales, cet engin fut totalement retiré en 1987, et remplacé par des systèmes d’alarme électronique et de communications plus évolués, ce fut la 4eme et dernière génération du rideau de fer.
Sur le rideau de fer proprement dit, à l’exclusion de Berlin, à mesure que le barrage devenait plus étanche, le flux des réfugiés s’est amenuisé comme le montre les statistiques :
- 1962 : 2 656
- 1964 : 1 811
- 1968 : 827
- 1970 : 517
- 1974 : 116
- 1982 : 72
À noter que le village de Mödlareuth situé en plein sur la frontière RFA/RDA fut littéralement coupé en deux par un mur semblable à celui du mur de Berlin.
[modifier] Descriptif du rideau de 4e génération (de la frontière à l’intérieur des terres)
Au total, 4 générations de rideau de fer furent conçues jusqu’aux années 1980.
- Tracé de la zone frontière avec bornes frontières.
- Poteau frontière portant un emblème de la RDA d’une hauteur de 1,80 m.
- Bande de contrôle déboisée et aplanie pouvant aller jusqu’à 100 m.
- Double clôture en grillage métallique d’environ 2,40 m de haut de part et d’autre d’un champ de mines en rase campagne.
- Sur une route, passage de porte dans la clôture de grillage métallique de 3,20 m de haut.
- Fossé de 2 m de profondeur maximum, muni de plaques de béton, barrant le passage des véhicules.
- Bande contrôle de 6 m de large destinée à détecter toute trace de pas.
- Chemin carrossable.
- Projecteurs ou lampes à arc.
- Mirador en béton.
- Abri d’observation en béton.
- Poteau de raccordement au réseau téléphonique souterrain.
- 500 m après la frontière, barrière avec dispositifs électriques et acoustique ; partiellement, double clôture de grillage métallique avec des chiens de garde.
- Mur en béton/écran pare-vue de 3,30 m de haut.
- Point de contrôle.
- Zone interdite de 5 km.
[modifier] Rideau de fer tchécoslovaque
La frontière tchécoslovaque était isolée par une zone interdite de 6 à 12 kilomètres de profondeur à l’intérieur de laquelle les habitants doivent être munis d’un passeport spécial. Les agglomérations étaient clôturées par une enceinte supplémentaire de grillage et de barbelés et par tout un système d’alerte.
En 1948, après le coup de Prague, le contrôle de la frontière (dont 356 km avec l’Allemagne) tomba aux mains des milices populaires avant que les autorités ne créent un corps de garde-frontière militaire d’environ 10 000 hommes.
Un dispositif de verrouillage fut mis en place. Les militaires dévidaient du barbelé dont les premiers fils tendus à la hâte constituaient la trame d’un tissu de fer sur lequel d’autres fils, entrecroisés en tous sens, formèrent un hérissement hideux ; une autre clôture côté tchèque enserrait la zone interdite. Cette tâche s’accompagna de l’abandon de la nature. Au bout de quelques années, le paysage n’était plus que broussailles.
En 1964, les Tchèques commencèrent à nettoyer ces bandes de territoires redevenues sauvages, rasèrent les villages situés à proximité de la frontière et coupèrent les routes de liaison. Les terres furent rendues à la culture et les paysans s’efforcèrent de nourrir les militaires stationnant à la frontière. En même temps, les installations se diversifièrent et subirent des améliorations.
L’année 1968, après le printemps de Prague, marqua le tournant de la modernisation : la première clôture à 3 fils conducteurs de 5 000 volts fut remplacée par une clôture de 2 mètres de haut tendue par des poteaux en ciment. Des dispositifs de signalisation furent mis en place. Tous les support en bois furent remplacés par du fer et du béton et le réseau téléphonique se développa. Des voies carrossables furent ouvertes. Des patrouilles motorisés remplacèrent les patrouilles à pied. La surveillance humaine se renforça ; chaque compagnie d’une centaine d’hommes contrôla 5 à 6 km de frontière. La nature fut mise à contribution pour y loger des pièges indiscernables et des mines, et peu à peu, suivant la terminologie propre aux communistes, la situation fut « normalisée ».
Du côté occidental, aucun chemin de desserte n’avait été tracé ni aménagé. Les patrouilles suivaient les voies qui existaient, assez rares, ou circulaient par champs et bois.
7 réfugiés en 1976 et 19 en 1977 parvinrent à franchir la frontière germano-tchèque, (chiffre frontière austro-tchèque ?)
[modifier] Rideau de fer hongrois
Le rideau de fer hongois a été établi en 1966 sur les 260 km de frontière avec l'Autriche. Il s'agissait d'un double réseau en grillage barbelé et électrifié. Il a commencé à être démantelé à partir du 2 mai 1989 par les gardes-frontières hongrois, à l'aide de pinces coupantes et de bulldozers.
En vingt-deux années d'existence, quelques treize mille cinq cents personnes ont tenté de le franchir au péril de leur vie, soit en moyenne 2 tentatives chaque jour. Au total, seulement trois cents personnes ont réussi à passer à l'Ouest.
[modifier] Surveillance à l’Ouest
La frontière entre la RFA et la RDA et la Tchécoslovaquie était côté occidental surveillée par une unité (symbolique) britannique et 2 régiments de cavalerie blindée de l’US Army et bien entendu par les gardes-frontières ouest-allemand du Bundesgrenzschutz ou BGS. La Bundeswehr n’étant pas autorisée à stationner à moins de 5 km de la frontière.
Du nord au sud :
- Le « Service de la frontière britannique » sur un secteur de 610 km entre Lubeck et Gottingen, son QG était à Helmstedt ; 16 militaires dans les années 1980 dont seulement 4 en patrouille le long de la frontière interallemande, armé mais ne portant pas de munitions pour éviter toute « provocation ».
- 11e régiment de cavalerie américain sur un secteur de 385 km entre Kassel et le nord de Bayreuth, son QG était à Fulda.
- 2e régiment de cavalerie américain sur un secteur de 660 km le long de la frontière Tchèque, son QG était à Nuremberg.
[modifier] Bibliographie
- L’affrontement, la drôle de guerre aux frontières de l’Est, Gilbert Joseph, Éditions Albin Michel, 1987, ISBN 2226028331
[modifier] Voir aussi
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