Kalâm
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Kalām (Discussion en arabe, perse: كلام) est une des sciences religieuses de l'Islam et fait référence à la recherche de principes théologiques par la dialectique (méthodologie théologique dogmatique ou scolastique). Elle est pratiquée par les mutakallamins et est reconnue par les sunnites et les chiites.
Les premiers mutakallamins ont été recrutés par Hunayn ibn Ishaq pour la Maison de la sagesse sous les Califes Abbassides de Baghdad. Ils ont collecté, traduit et synthétisé tout ce que le génie des autres cultures grec, indien, iranien a pu produire avant d'entreprendre les commentaires sur ces œuvres et formé les bases de la philosophie musulmane, la falsafa au IXe siècle et Xe siècle. Elle influencera plusieurs madhhabs.
Sommaire |
[modifier] Branches de méthodologie théologique dans l'Islam
- La philosophie hellénistique de l’islam (falsafa)
- La théologie musulmane (kalâm)
- le soufisme, théorie ésotérique de l'Islam.
- Les écoles littéralistes (Atharisme comme pour le madhhab Hanbalisme)
[modifier] Différence entre Kalam et Falsafa
- Aristote cherche à démontrer l'Unité de Dieu, mais il considère qu'il ne peut être le créateur de l'univers. La connaissance de Dieu n'est alors qu'une extension de la connaissance de l'univers et par conséquent elle n'a nul besoin d'être le fruit d'une révélation ou prophétie. Or cela est contraire aux enseignements du Coran.
- Les péripatéticiens pensaient que l'âme était seulement une aptitude et une capacité naturelle qui pouvait atteindre d'une façon passive la perfection. Cette capacité pouvait à force de vertu et par la connaissance être qualifiée pour une union avec l'intellect et ensuite seulement être unie à Dieu. Pour admettre cette théorie il est nécessaire de nier l'immortalité de l'âme. Ce point choque naturellement les Mutakallamins.
[modifier] Différence entre Kalam et soufisme
Pour les soufis, le savoir n'est pas une fin en soi. Le Kalām, lui repose sur la raison. Le but du soufisme est de parvenir à la sainteté (walâya) et la connaissance de Dieu passe par la "gustation spirituelle" (dhawq), ce qui efface les arguments de la raison et ceux venant de l’enseignement transmis par le Kalām. Les soufis sont particulièrement sévère avec les théologiens de la ’ilm al-kalâm : "Humain, trop humain", pure supputation, inutile, vaniteux, perte de temps ....
[modifier] Argument cosmologique du Kalām
Pour les raisons d'opposition à la Falsafa, les Mutakallamins ont, avant toute chose, du établir un système philosophique qui démontrait la création de la matière et ont adopté à cette fin, la théorie des atomes énoncée par Démocrite d'Abdère. Les atomes ont été créés par Dieu et sont créés à chaque fois qu'Il le désire. Les corps naissent où meurent par l'agrégation ou la dislocation de ces atomes. Cependant cette théorie ne règle pas les objections philosophique à la création de l'Univers : Si on suppose que Dieu commence "Son Œuvre" à une date définie par "Sa Volonté" et pour un "objectif précis", on doit admettre que Il était imparfait avant son accomplissement ou avant d'atteindre "Son Objectif".
En éliminant cette difficulté les Mutakallamins ont étendus leurs théories sur les atomes au temps. Comme l'espace est constitué de vide et d'atome, le temps est constitué d'une série de petits moments indivisible. La création du monde une fois définie, il a été simple de montrer la nécessité du Créateur, Dieu unique, Omnipotent et omniscient.
Les arguments cosmologiques de la Kalam sont des arguments dialectiques tirés en faveur de l'existence de Dieu. La Kalam fait appel au principe de la cause universelle d'une façon similaire à celle issue de la théologie judaïque (par exemple dans le travail des Maïmonides) et la théologie chrétienne (Par exemple avec Thomas d'Aquin), en faisant appel au principe de la Cause première.
[modifier] Controverse sur le Kalām
Le XIIe siècle voit l'apothéose de la philosophie pure et le déclin de la Kalam, plus tard. Cette suprême exaltation de la philosophie doit être attribuée, pour une large part au persan Al-Ghazali et au juif Juda Halevi. En émettant des critiques, ils ont produit par réaction un courant favorable à la philosophie par une mise en cause des concepts et en rendant leurs théories plus logiques et plus claires. Ibn Bajjah et Averroès ont produit les plus belles œuvres de la pensée islamique. Averroès clôt le débat par son œuvre d'une grande hardiesse. La fureur des orthodoxes est en effet telle que le débat n'est plus possible. Les orthodoxes s'en prennent sans distinction à tous les philosophes et font brûler les livres. Le débat se poursuivra, mais en occident, par l'intermédiaire des juifs.
Les madhhabs considèrent donc toujours aujourd'hui, avec beaucoup de circonspection, tout ce qui vient du Kalām, sans pour autant le rejeter complètement. On distingue : "Le kalam blâmable, c'est le kalam des gens des passions et ce que brodent les maîtres en innovations périlleuses" (Bidah) et "Quant au kalam qui est conforme au Livre et à la Sunna, éclaircissant les vérités des fondements lorsque apparaît la zizanie, celui-là est louable chez les savants et ceux qui le connaissent, Acharite le maîtrisait et le comprenait et il a argumenté avec nombre de ceux qui ont innové, il les a laissés sans répliques jusqu'à ce qu'ils furent cassés"[1]
[modifier] Voir aussi
Les courants utilisants ou se revendiquants de la Kalâm sont :
- l'Acharisme, le Motazilisme, le Maturidisme, Murjisme
[modifier] Liens externes
- (en)Philosophy de la Kalam — texted de Harry Wolfson.
- (en)Living Islam
- (en)The Kalam
[modifier] Notes
- ↑ Imam Ibnou Açakir dans son livre Tabyinou kadhibi l-mouftari (l'Elucidation du Mensonge du Calomniateur) p.337..
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