Jean Buridan
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Jean Buridan, en latin Joannes Buridanus, (vers 1300 - après 1358), philosophe français, docteur scolastique, fut l’instigateur du scepticisme religieux en Europe. Son nom est plus fréquemment connu par l'expérience de pensée dite de l’âne de Buridan.
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[modifier] Biographie
Né probablement à Béthune (Pas-de-Calais) il étudia à l’Université de Paris sous la férule du philosophe scolastique Guillaume d'Occam et fut un ardent nominaliste.
Il enseigna la philosophie à Paris, et fut élu en 1317 recteur de l'Université de cette ville. Comme philosophe, Buridan a enseigné le plus pur nominalisme et s'est confiné dans les études philosophiques.
Contrairement au cursus ordinaire pour une carrière en philosophie, il choisit d’étudier les arts plutôt que la théologie. Il maintient d’autant plus son indépendance en demeurant un clerc séculier plutôt qu’en rejoignant un ordre religieux. À partir de 1340 il s’oppose à son mentor, Guillaume d’Occam. Cet acte a été interprété comme le début du scepticisme religieux et l’aube de la révolution scientifique.
Persécuté par les Réalistes, il se retira en Allemagne, où il fonda une école, et enseigna à Vienne. Buridan, en tant que nominaliste,ne pouvait admettre l'existence de la liberté humaine, et il a longuement discuté la question du libre arbitre dans ses commentaires sur l'Ethique d'Aristote.
Buridan lui-même prépara la voie pour Galileo Galilei à travers la théorie de l’inertie et de l'impetus. Une campagne posthume par des Occamistes réussit à faire placer les écrits de Buridan sur l’Index Librorum Prohibitorum de 1474 à 1481.
Albert de Saxe est parmi les plus célèbres de ses disciples, reconnu comme un logicien.
De nombreuses histoires apocryphes à propos de ses aventures amoureuses montrent qu’il avait la réputation d’être une figure brillante et mystérieuse à Paris. Il avait aussi un charisme inhabituel pour attirer des subventions académiques. Suivant une tradition plus légendaire qu'historique, Buridan aurait dans sa jeunesse été introduit dans la tour de Nesle, où la reine Jeanne Ire de Navarre, femme de Philippe le Bel, aurait eu avec lui un commerce coupable, et il aurait failli être victime de son imprudence.
[modifier] L’âne de Buridan
Le paradoxe connu de l’âne de Buridan ne fut pas créé par Buridan. Dans De Caelo, Aristote se demandait comment un chien qui doit choisir entre deux nourritures également attirantes choisit entre elles. Buridan ne discute pas du problème particulier mais son apport est qu’il plaida pour un déterminisme moral où, sauf pour l’ignorance ou l’embarras, un humain qui fait face à des comportements possibles doit toujours choisir le plus grand bien. Buridan considère que la volonté peut retarder le choix pour déterminer plus complètement les résultats possibles de l’option. Des présentateurs ultérieurs ont satirisé cette vue en un âne assoiffé et affamé, positionné à égale distance entre un seau d'eau et un seau d'avoine. L’âne meurt de faim et de soif alors qu’il hésite entre ses deux désirs.
[modifier] Publications
Il a laissé :
- des commentaires sur Aristote, comme en témoignent les titres de ses écrits :
- Summula de dialectica (Paris, 1487, in-folio) ;
- Compendium Logicae (Venise, 1487, in-folio) ;
- Sophismata (in-8) ;
- Quaestiones in X libros Ethicorum Aristotelis (Paris. 1489, in-fol., et Oxford, 1637, in-4) ;
- Quaestiones in VIll libros Physicorum Aristotelis, in libros de Physica et in parva naturalia (Paris, 1516, in-4) ;
- In Aristotelis Metaphysica (Métaphyique) (Paris, 1516-1518, 17 volumes in-folio).
[modifier] Liens externes
[modifier] Source partielle
« Jean Buridan », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)