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Cent-Jours - Wikipédia

Cent-Jours

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Le terme Cent-Jours désigne la période de l'Histoire de France comprise entre le 1er mars (retour en France de l'empereur Napoléon Ier) et le 18 juin 1815 (défaite de Waterloo).

Pour le détail des évènements qui se sont déroulés au cours des Cent-Jours, voir l'article Chronologie de la France pendant les Cent-Jours (1815).

Sommaire

[modifier] Origines

[modifier] Le retour de l'empereur

[modifier] La réaction des alliés

Napoléon Ier ne dut plus voir d’autre salut pour lui que dans la guerre. Il s’y était déjà préparé. Depuis son retour, huit armées s’étaient formées, sous les noms d’armées du Nord, de la Moselle, du Rhin, du Jura, des Alpes, des Pyrénées, de Paris, de Laon ; 150 batteries étaient disponibles ; on organisait des corps francs et des partisans. La levée en masse des sept départements frontières du Nord et de l’Est était résolue et prête ; les places fortes étaient bien approvisionnées, les défilés étaient gardés, la France enfin pouvait se croire capable de défier, de soutenir et même de repousser les efforts de l’Europe coalisée. Napoléon avait restitué aux régiments les surnoms d’Invincible, de Terrible, d’Incomparable. L’armée comptait 200 000 hommes. La garde nationale, composée de 3 130 bataillons, dont 1 500 compagnies de chasseurs et de grenadiers, formant 180 000 hommes, fut mise à la disposition du ministre de la guerre.

[modifier] La situation intérieure

[modifier] La situation extérieure

[modifier] Situation et nombre des puissances liguées contre la France

Bien des gens ont accusé Napoléon de témérité, lorsqu’en 1815, quittant l’île d’Elbe, il remonta sur son trône avec la ferme espérance de s’y maintenir malgré la coalition, dont les armées réunies pouvaient être le triple ou le quadruple de celles qu’il lui était possible de leur opposer ; mais Napoléon avait si bien calculé les distances et les temps, qu’il était certain de rencontrer ses adversaires, presqu’à forces égales, sur tous les champs de bataille. Son habileté doit rétablir partout l’équilibre, et toutes les probabilités de la victoire sont en face des Français.

En effet, dès le mois d’avril 1815, les armées russes repassent le Niémen, celles de la Prusse et de l’Autriche sont en partie sur le pied de paix. La plupart des corps prussiens occupent la rive droite de l’Elbe, et une bonne partie de l’armée autrichienne tient garnison dans le royaume de Naples. Les Anglais ont la moitié de leurs forces en Amérique.

Ainsi, l’on calculait que les armées de la Russie, de l’Autriche, de la Prusse et de l’Angleterre, ne pouvaient être complétées chacune à 150 000 hommes (suivant les conventions faites entre ces puissances), et rendues sur les frontières de la France, que vers la fin du mois de juillet. L’armée anglaise, renforcée de celle de Hanovre, ne pouvait compter que 80 000 hommes. Les contingents de Hollande et Belgique, de Nassau, de Danemark, des maisons de Saxe, de Bavière, de Hesse, de Bade, de Wurtemberg, devaient se fondre dans les années des quatre grandes puissances.

Au commencement de juin il n’y avait que les armées des généraux Blücher et Wellington qui fussent en mesure de se battre ; elles présentaient une force disponible de 200 000 hommes. Les forces combinées contre la France, d’après les documents officiels[1]

[modifier] Situation des armées françaises en avril, mai, juin. — Préparatifs de défense

En mai, la France comptait 105 régiments d’infanterie, dont l’effectif, l’un portant l’autre, montait à 900 hommes, dont les deux tiers étaient présents sous les armes ; toute l’infanterie présentait donc 80 000 hommes disponibles. Le génie présentait trois régiments chacun de deux mille hommes ; l’artillerie avait 8 régiments à pied et 4 à cheval, ces derniers avaient tout au plus 100 canonniers montés. Les bataillons du train ne comptaient pour ainsi dire que des cadres et ne disposaient que d’un très-petit nombre de chevaux de trait. Le personnel de l’artillerie et du génie était encore suffisant pour les plus grandes armées. Le matériel, malgré les pertes éprouvées les années précédentes, pouvait suffire pendant plusieurs campagnes. Les magasins contenaient 150 000 fusils neufs et 300 000 tant en pièces de rechange qu’en fusils à réparer.

La cavalerie était dans le plus mauvais état.[2] Tous les régiments et leurs dépôts formaient au plus 17 000 chevaux.

L’armée était généralement mal vêtue. Il n’y avait pas une aune de drap dans les magasins.

L’Empereur appela sous les drapeaux tous les hommes en congé, tous les anciens militaires et la conscription de 1815. On leva 200 bataillons de garde nationale, ce qui donna une force de 120 000 hommes. L’organisation de 6 000 canonniers garde-côtes, et la création de 20 régiments d’infanterie de marine furent ordonnées ; la cavalerie fut renforcée par 12 000 chevaux pris et payés comptant à la Gendarmerie.[3]

Un grand nombre d’ateliers d’armes, établis dans Paris, fournissaient 1 500 fusils par jour, et, avant le 1er juillet, ils devaient en livrer de 3 à 4 000. Toutes les manufactures d’armes de l’Empire avaient doublé leurs produits.

La défense de toutes les places une fois assurée, Paris et Lyon furent choisis comme grands centres de résistance. On réunit, dans la première de ces villes, 400 pièces de campagne et 300 de gros calibre, et, à Lyon, un équipage de 100 bouches à feu de gros calibre et 100 d’artillerie de campagne.

[modifier] L'ultime guerre

Le 14 juin au soir, Napoléon fait publier un ordre du jour dans lequel il emploie tous les moyens oratoires pour exciter l’ardeur et le courage de ses soldats, leur rappelant leurs anciennes victoires, leur supériorité sur des ennemis qu’ils avaient battus tant de fois, les dangers qui menaçaient la patrie.

Ayant calculé qu’il faudrait deux jours aux armées anglaise et prussienne pour opérer leur jonction, la première ayant son quartier général à Bruxelles, et la seconde le sien à Namur, il prit des dispositions, le 15 juin, à la pointe du jour, pour tomber sur les Prussiens. Attaqué par trois colonnes, Blücher fut vivement repoussé et perdit quelques milliers d’hommes dans l'affrontement. Charleroi fut prise, et dans la nuit du 15 au 16 juin, toute l’armée française avait passé la Sambre ; elle bivouaqua entre les deux armées ennemies. Ce succès est d’autant plus remarquable que le lieutenant-général Bourmont, chef d’état-major du 4e corps, aux ordres du général Gérard, était passé à l’ennemi.

Voir l’article Bataille de Quatre-Bras.

Le 16, le maréchal Ney, qui commandait la gauche, avait reçu ordre d’occuper avec 43 000 hommes, en avant des Quatre-Bras (croisement de quatre chemins), une position sur la route de Bruxelles, en conservant en même temps celles de Nivelles et de Namur.

Voir l’article Bataille de Ligny.

L’inexécution de cet ordre empêcha la Bataille de Ligny, sous Fleurus, qui se livra dans la journée, d’être décisive. Elle coûta aux Anglais et aux Prussiens une trentaine de milliers hommes. L’acharnement fut tel entre les deux armées ennemies que le village de Ligny fut pris et repris jusqu’à cinq fois.[4]. La perte de l’ennemi fut évaluée de 8 à 9 000 hommes. Le général Girard, proche de l'empereur, qui commandait le 7e régiment d’infanterie attaché au Corps de Reille, faisant partie de l'aile gauche sous le commandement de Ney, sera très grièvement blessé au cours de la bataille.[5]

Le 17, à la pointe du jour, le général Pajol se mit à la poursuite des Prussiens dans la direction de Wavre, et prit beaucoup de bagages. Grouchy et Ney n’ayant pas exécuté les ordres de Napoléon aussi promptement qu’ils l'auraient du, la journée du 17 se passa sans résultats avantageux pour l’armée française.

[modifier] Bataille de Waterloo

Voir l’article Bataille de Waterloo.

[6]

[modifier] La fin de l'épopée napoléonienne

Victor Maingarnauld, a parfaitement résumé les événements à partir du retour de Napoléon dans la capitale jusqu’au moment de son abdication : il comprend le récit exact et complet d’une des périodes les plus intéressantes de la vie de Napoléon.

L’Empereur arriva le 20 juin à Paris. Son intention fut de réunir les Chambres en séance impériale, de leur peindre les malheurs de l’armée, de leur demander les moyens de sauver la patrie, et ensuite de repartir. C’est alors qu’il apprit avec surprise que les Chambres, à la nouvelle des désastres du mont Saint-Jean, augmentés par la malveillance et le rapport inexact du maréchal Ney, avaient montré des dispositions plus hostiles que françaises ; que les esprits, dirigés par la faction des faux républicains, étaient dans une grande agitation ; qu’il était à craindre que les représentants ne répondissent point à l’attente du prince, et qu’il eût mieux valu ne point se séparer de l’armée, qui faisait sa force et sa sûreté. Mais l’Empereur croyait et devait croire que sa présence contiendrait les perturbateurs.[7]

Ces propositions ne tendaient rien moins qu’à élever la Chambre au-dessus de tous les pouvoirs constitutionnels, qu’à isoler dans cette circonstance difficile la nation de l’Empereur, qu’à la livrer à l’anarchie ou aux mains avides de l’étranger, enfin à lui ravir tout espoir de salut. Elles n’en furent pas moins accueillies par de nombreux applaudissements et adoptées. On avait arrêté qu’elles seraient transmises à la Chambre des pairs et à l’Empereur ; et c’était le message dont la remise avait interrompu le conseil.

L’Empereur, après la lecture de cette déclaration, leva la séance : toutefois, il prescrivit en même temps à Regnauld de se rendre à la Chambre, de lui annoncer qu’il était de retour, qu’il venait de convoquer le conseil des ministres ; que l’armée, après une victoire signalée, avait livré une grande bataille, que tout allait bien, et que les Anglais étaient battus lorsque les malveillants avaient causé une terreur panique ; que l’armée se ralliait ; que lui était venu pour se concerter avec ses ministres et avec les chambres, et qu’il s’occupait en ce moment des mesures de salut public qu’exigeaient les circonstances.

Carnot, par ordre de l’Empereur, porta en même temps la même communication à la Chambre des pairs, et elle y fut reçue avec le calme et le respect convenables ; mais Regnauld, moins heureux, ne put modérer l’impatience des représentants qui, par un nouveau message, renouvelèrent impérieusement aux ministres l’invitation de se présenter à la barre.

Napoléon, choqué de voir que la Chambre s’arrogeait des droits qui ne lui appartenaient pas sur ses ministres, leur défendit de s’y rendre ; mais, fatigué d’entendre la relation qui était faite du bruit et du tumulte inconvenant qui s’en était suivi à l’Assemblée, il les autorisa à prévenir le président de leur prochaine arrivée ; néanmoins, ne voulant pas laisser croire qu’ils obéissaient aux injonctions de la Chambre, il les y députa comme chargés d’un message impérial, et les fit accompagner par Lucien, qui, après avoir déposé sur le bureau les pouvoirs et le message de l’Empereur, demanda un comité secret pour entendre les ministres. Les tribunes étant évacuées, on lut le message de Sa Majesté qui annonçait la perte de la bataille, et nommait Caulincourt, Fouché et Carnot, commissaires pour traiter de la paix avec les alliés.

Cette lecture ne fut point interrompue ; mais à peine fut-elle terminée, que, de toutes les parties de la salle, des interpellations aussi absurdes qu’insignifiantes furent adressées aux ministres, et portèrent en un instant la confusion dans les délibérations de l’Assemblée.

Le trouble étant un peu apaisé, Lacoste, l’un des plus emportés, parvint à se faire entendre, et, après s’être efforcé de faire voir que les ministres n’avaient en leur pouvoir aucun moyen de communication [8] [9]

Napoléon partit pour la Malmaison, le 25, où il fut reçu par la princesse Hortense. Les souvenirs que lui rappela cette résidence lui causèrent une violente émotion. Joséphine de Beauharnais n’existait plus. Là, tout lui rappelait les brillantes années du Consulat, les triomphes gigantesques de l’Empire.

Voir l’article Bataille de Rocquencourt.

Les circonstances devenant de jour en jour plus critiques, on lui donna à entendre qu’il y allait de ses intérêts de s’éloigner et de quitter la France. Il demanda deux frégates pour se rendre aux États-Unis avec sa famille. La veille il avait refusé les offres d’un capitaine américain qui lui proposait de le transporter incognito, sur son vaisseau de l’autre côté de l’Atlantique.

Les deux frégates furent armées ; mais le gouvernement jugea convenable d’obtenir de Wellington des sauf-conduits pour la sûreté de ces navires, et le lieutenant-général Becker fut choisi pour devenir auprès de Napoléon le répondant de sa propre sûreté envers le gouvernement.

Cependant les sauf-conduits de Wellington n’arrivaient pas. L’ennemi était à Compiègne ; il n’y avait plus de temps à perdre. Napoléon promet enfin de partir sur-le-champ ; au même instant, un coup de canon se fait entendre [10]

Le jour suivant, après une longue discussion sur le parti qu’il devait prendre, quelqu’un lui proposa de se livrer aux coalisés, et de les désarmer par cet acte courageux de confiance aveugle [11]

Il se rend volontairement aux Anglais espérant aller aux États-Unis, mais ceux-ci l'exilèrent à Sainte-Hélène, un îlot désolé au milieu de l'Atlantique sud, avec les généraux Bertrand, de Montholon et le comte de Las Cases.

Les conséquences furent terribles en France : des bandes ultra-royalistes pourchassèrent les bonapartistes et les fonctionnaires de l'Empire pour les exécuter ; Louis XVIII retrouva le trône grâce aux alliés (comme en 1814) et se vit imposer des sanctions : perte de quelques places fortes (sans compter celle des territoires conquis par l'Empire et la Révolution) et paiement d'une indemnité de guerre aux alliés équivalant au budget annuel de l'État .

[modifier] Bibliographie

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et références

  1. Ensembles des armées coalisées contre la France :
    • Autrichiens en Italie. . . . . . . . . . . 159 000
    • Autrichiens sur le Haut-Rhin . . . . 150 000
    • Russes en-deçà de l’Oder et
    en marche sur le Rhin . . . . . . . . . . . .280 000
    • Prussiens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220 000
    • États d’Allemagne. . . . . . . . . . . . . 150 000
    • Hollande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 000
    • Grande-Bretagne. . . . . . . . . . . . . . 59 000
    • Total :. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 068 000
  2. Réduite à 57 régiments
    2 de carabiniers,
    12 de cuirassiers,
    30 de dragons et chasseurs,
    6 de lanciers,
    7 de hussards,
    elle ne pouvait pas monter 14 000 hommes.
  3. En juin, l’armée de terre comptait :
    Infanterie 225 000, dont 120 000 en état d’agir.
    Cavalerie 50 000, dont 30 000 en état d’agir.
    Artillerie 6 à 700 bouches à feu.
  4. « Il se peut, disait Napoléon pendant l’action au général Gérard, il se peut, si Ney exécute bien mes ordres, que le sort de la guerre soit décidé dans trois heures. Il ne s’échappera pas un canon de l’armée prussienne. »
  5. Il devait mourir le 27 juin 1815 à quatre heures du soir, à Paris, après avoir été fait duc de Ligny, trois jours après Waterloo, par un décret impérial du 21 juin 1815
  6. Le récit de la bataille de Waterloo par C. Mullié figure dans Wikisource. Les écrits de C. Mullié ont été publiés en 1852 lors de l’avénement du Second Empire. Ils ont pour but de faire l’apologie de Napoléon Ier au mépris de toute vérité historique.
  7. « Quelques instants de repos l’eurent bientôt remis de ses fatigues ; aussitôt il rassembla son conseil : « Nos malheurs sont grands, lui dit-il, je suis venu pour les réparer, pour imprimer à la nation un grand et noble dévouement. Si elle se lève, l’ennemi sera écrasé ; si au lieu de levées, de mesures extraordinaires, on dispute, tout est perdu. L’ennemi est en France ; j’ai besoin, pour sauver la pairie, d’être revêtu d’un grand pouvoir, d’une dictature temporaire. Dans l’intérêt de la patrie, je pourrais me saisir de ce pouvoir ; mais il serait plus utile et plus national qu’il me fût donné par les Chambres. » Interpellés de dire leur sentiment sur les mesures de salut public qu’exigeaient les circonstances, les ministres baissèrent les yeux et ne répondirent pas.
    « L’intègre Carnot, ministre de l’intérieur, guidé par le seul intérêt de la France, fut d’avis qu’il fallait déclarer la patrie en danger, appeler aux armes les fédérés et les gardes nationales, mettre Paris en état de siège, le défendre, se retirer à la dernière extrémité derrière la Loire, s’y retrancher, rappeler l’armée de la Vendée, les corps d’observation du Midi, et tenir l’armée en arrêt jusqu’à ce qu’on eût pu réunir et organiser des forces suffisantes pour reprendre l’offensive et le chasser de France.
    « Caulincourt, ministre des affaires étrangères, en rappelant les événements de 1814, soutint que l’occupation de la France par l’ennemi déciderait une seconde fois du sort du trône ; qu’il fallait un grand effort de la nation pour sauver l’indépendance ; que la question du salut de l’État était dans les Chambres et dans leur union avec l’Empereur.
    « Fouché, ministre de la police, et plusieurs de ses collègues, en partageant ce sentiment, dirent qu’en montrant aux Chambres de la confiance et de la bonne foi (et c’était Fouché qui parlait de bonne foi !) on parviendrait à leur faire sentir le devoir de leur réunion à Napoléon, pour sauver ensemble, par des mesures énergiques, l’honneur et l’indépendance de la nation12.
    « Decrès, ministre de la marine, déclara nettement qu’on ne devait pas compter sur les Chambres, dont les membres étaient mal disposés et paraissaient décidés à se porter à de violents excès.
    « Régnault ajouta qu’il ne croyait pas que les Représentants voulussent seconder les intentions de l’Empereur, et qu’au contraire il craignait qu’ils ne demandassent son abdication.
    « Lucien soutint avec force que plus les crises étaient grandes, plus on devait déployer d’énergie ; que si les chambres ne voulaient pas seconder l’Empereur, l’Empereur se passerait de leur assistance ; qu’il fallait qu’il se déclarât dictateur, qu’il mît la France en état de siège, et appelât à sa défense tous les patriotes et tous les Français.
    « Ce fut le seul bon avis et celui que Carnot adopta en déclarant qu’il lui paraissait indispensable que l’Empereur eût, pendant la durée de la crise, une grande et imposante autorité ; mais cela ne suffisait pas : il fallait avant tout dissoudre les Chambres et faire arrêter la faction qui les dominait.
    « L’Empereur ne partagea point cependant l’avis de son frère ; il croyait toujours que la présence de l’ennemi rendrait aux députés le sentiment de leurs devoirs… « La nation, dit-il, ne les a point envoyés pour me renverser, mais pour me soutenir. Je ne les crains point. Quelque chose qu’ils fassent, je serais toujours l’idole du peuple et de l’armée. Si je disais un mot, ils seraient tous perdus : mais ne craignant rien pour moi, je crains tout pour la patrie… Le patriotisme de la nation et son attachement à ma personne nous offrent d’immenses ressources ; tout n’est pas désespéré. » Passant ensuite successivement en revue les moyens de réparer les désastres de mont Saint-Jean, il retraça à grands traits le tableau des maux dont une invasion menaçait la patrie, prévenant toutes les objections, indiquant tous les obstacles et toutes les ressources. Son éloquence fît passer la conviction dans l’âme de la plupart des membres du conseil ; les opinions jusqu’alors divisées tendaient à se rapprocher ; on allait délibérer, quand on fut interrompu par un message de la Chambre des représentants.
    « Cette Chambre s’était assemblée à midi et un quart. Lafayette montant à la tribune, avait soumis à l’Assemblée les propositions suivantes :
    « La Chambre des représentants déclare que l’indépendance de la nation est menacée.
    « La Chambre se déclare en permanence. Toute tentative de la dissoudre est un crime de haute trahison. Quiconque se rendrait coupable de cette tentative sera déclaré traître à la patrie et sur-le-champ jugé comme tel.
    « L’armée de ligne ei la garde nationale, qui ont combattu et combattent encore pour défendre la liberté, l’indépendance et le territoire français, ont bien mérité de la patrie.
    « Les ministres de la guerre, des relations extérieures et de l’intérieur sont invités à se rendre sur-le-champ dans le sein de l’Assemblée. »
  8. « Vous le savez comme moi, c’est à Napoléon seul que l’Europe a déclaré la guerre. Séparez donc désormais la nation de Napoléon ? Pour moi, je le déclare, je ne vois qu’un homme entre la paix et nous : qu’il parte, et la patrie sera sauvée. »
  9. « Jamais proposition ne fut plus intempestive, ou d’une plus insigne mauvaise foi ; car on savait bien que dans cet instant, on devait rallier la France et l’armée autour de Napoléon, si on voulait franchement les sauver l’une et l’autre. Lucien s’empressa de répondre, et s’efforça de prouver que la Chambre ne pouvait se séparer de l’Empereur sans perdre l’État, sans manquer à ses serments, sans flétrir à jamais l’honneur national, au moment, surtout, où les ministres des affaires étrangères et de la guerre (Davoust), venaient de donner des explications satisfaisantes. Tout paraissait enfin, pour le bonheur de la France, rallier à la cause de l’Empereur la majorité de l’Assemblée, et présager une issue favorable, lorsque La Fayette, apostrophant le frère de l’Empereur, réussit à rallumer le feu de la discorde qui s’éteignait peu à peu, et tout fut perdu.
    « L’Assemblée nomma une commission de cinq membres, composée du président et des vice-présidents, pour se concerter avec le Conseil des ministres et une commission de la Chambre des pairs. Celle-ci nomma effectivement une commission de six membres, et la conférence s’ouvrit le même soir, à onze heures, en présence de Lucien. Il fut décidé, à la majorité de seize voix contre cinq :
    « 1° Que le salut de la patrie exigeait que l’Empereur consentît à ce que les deux Chambres nommassent une commission qui serait chargée de négocier directement avec les puissances coalisées, aux conditions de respecter l’indépendance nationale et le droit qu’a tout peuple de se donner les constitutions qu’il juge à propos.
    « 2° Qu’il convenait d’appuyer ces résolutions par l’entier développement des forces nationales ;
    « 3° Que les ministres d’État proposeraient les moyens propres à fournir des hommes, des chevaux, de l’argent, ainsi que les mesures nécessaires pour contenir et réprimer les mouvements de l’intérieur.
    « Cette résolution ne remplissait pas le but désiré de l’ambitieuse Chambre : La Fayette la combattit sans ménagements ; on n’y parlait pas de l’abdication ; et selon lui, le moyen le plus sûr et le plus prompt pour faire cesser l’état inquiétant où se trouvait la France, résidait uniquement et exclusivement dans l’abdication de Napoléon, et qu’il fallait l’inviter, au nom de la patrie, à se démettre de la couronne.
    « Lucien déclara que l’Empereur était prêt à faire tous les sacrifices que le salut de la France pouvait exiger ; mais que le moment de recourir à cette ressource désespérée n’était point arrivé, et qu’il était convenable d’attendre, dans l’intérêt de la France elle-même, le résultat des ouvertures qui seraient faites aux alliés.
    « L’Assemblée partagea cette opinion et se sépara de lassitude à trois heures du matin. Le général Grenier fut chargé par ses collègues de rendre compte à la Chambre du résultat de cette conférence. Ce qu’il fit, en ajoutant, d’après l’avis que les ministres venaient de lui donner, que la Chambre allait recevoir un message par lequel l’Empereur déclarait qu’il trouvait bon que l’Assemblée nommât les ambassadeurs à envoyer aux alliés, et que s’il était un obstacle invincible à ce que la nation fût admise à traiter de son indépendance, il serait toujours prêt à faire le sacrifice qui lui serait demandé.
    « Cette généreuse explication eût satisfait des hommes sincèrement attachés au salut de la patrie et à leurs serments de fidélité jurée au prince ; mais, loin de calmer les têtes furibondes, elles fermentèrent davantage ; les meneurs s’agitaient tellement en tous sens, que déjà il était question de prononcer la déchéance. Quel prestige trompeur ou quelles promesses de nos ennemis fascinaient les yeux de ces hommes qui se croyaient l’élite des citoyens !
    « L’Empereur fut averti de ce qui se passait ; indigné de la violence qu’on voulait lui faire, il rejeta d’abord toutes les instances qui lui furent renouvelées. Cependant, cédant aux conseils de ses ministres, de ses frères et de quelques-uns de ses serviteurs, il consentit à abdiquer plutôt que de se mettre à la tête de son armée, qui se formait devant Paris, forte déjà de 80 000 hommes, et qui, inquiète de son Empereur, l’appelait à grands cris.
    « Fouché eut ordre d’écrire à la Chambre qu’elle allait être satisfaite ; et Lucien écrivit, sous la dictée de l’Empereur, la déclaration suivante :
    Déclaration au peuple français (Donnée au palais de l'Élysée, le 22 juin.).
    « Français ! en commençant la guerre pour soutenir l’indépendance nationale, je comptais sur la réunion de tous les efforts, de toutes les volontés, et le concours de toutes les autorités nationales. J’étais fondé à en espérer le succès, et j’avais bravé toutes les déclarations des puissances contre moi. Les circonstances paraissent changées. Je m’offre en sacrifice à la haine des ennemis de la France ; puissent-ils être sincères dans leurs déclarations, et n’en avoir jamais voulu qu’à ma personne ! Ma vie politique est terminée, et je proclame mon fils sous le titre de Napoléon II, empereur des Français. Les ministres actuels formeront provisoirement le conseil de gouvernement. L’intérêt que je porte à mon fils, m’engage à inviter les Chambres à organiser sans délai la Régence par une loi. Unissez-vous tous pour le salut public, et pour rester une nation indépendante» '« Dans le conseil qui avait été tenu relativement au plus ou moins de nécessité de cette mesure (l’abdication), Carnot seul y montra une vive opposition, disant qu’elle serait le coup de mort de la patrie : il voulait qu’on se défendit jusqu’à extinction ; et quand enfin il vit qu’il était seul de son opinion, quand il vit l’abdication résolue, il appuya la tète de ses deux mains et se mit à fondre en larmes. » Chennechot, Histoire de Napoléon Bonaparte.
    Il est à remarquer que l’ennemi dispersait ses forces sur la frontière, et qu’il ne songea à marcher sur Paris qu’en apprenant la nouvelle de l’abdication.)
    « Cette déclaration fut entendue dans le plus grand calme : il régna ensuite un profond silence : l’Assemblée semblait se recueillir, et rendre par là hommage au prince qui venait de se résigner. La Chambre arrêta à l’unanimité qu’une députation solennelle porterait à l’Empereur, au nom de la nation, l’expression du respect et de la reconnaissance avec lesquels elle acceptait le noble sacrifice qu’il avait fait à l’indépendance et au bonheur du peuple français.
    « Napoléon répondit avec dignité :
    « Je vous remercie des sentiments que vous m’exprimez ; je désire que mon abdication puisse faire le bonheur de la France, mais je ne l’espère pas ; elle laisse l’État sans chef, sans existence politique. Le temps perdu à renverser la monarchie aurait pu être employé à mettre la France en état d’écraser l’ennemi. Je recommande à la Chambre de renforcer promptement les armées ; qui veut la paix doit se préparer à la guerre. Ne mettez pas cette grande nation à la merci des étrangers ; craignez d’être déçus dans vos espérances. C’est là qu’est le danger. Dans quelque position que je me trouve, je serai toujours bien si la France est heureuse. »
    « La Chambre des pairs s’empressa de suivre l’exemple des députés.
    « L’abdication de Napoléon laissa le champ libre à l’ambition des factieux. Partagés d’opinions sur le chef qu’ils se choisiraient, un petit nombre seulement gardaient la neutralité, quoique tous regardassent le trône comme vacant. Après bien des discussions, il fut arrêté qu’on nommerait une commission exécutive de gouvernement, dont les membres furent pris dans le sein des deux Chambres. Cette violation de l’acte d’abdication le rendait nul, puisqu’on ne proclamait pas Napoléon II, en faveur de qui cette abdication avait été donnée. L’Empereur aurait dû alors se remettre à la tête de sa brave armée, combattre les ennemis qui s’avançaient sur Paris, qu’ils savaient plein d’agitation, et dont ils prétendaient tirer un parti avantageux ; mais, loyal dans toutes ses actions, l’Empereur partit pour Rochefort, d’où il pensait s’embarquer pour les États-Unis d’Amérique.
    « L’ignominie de la faction, c’est que, tenant tous les fils de la trame ourdie pour enlacer ce prince, elle les tendait au moment de son départ, afin de le livrer à ses plus cruels ennemis ; heureusement qu’il échappa encore une fois à la trahison. Ne voulant point cependant s’éloigner de l’armée sans lui faire ses adieux, il lui adressa cette proclamation, dans laquelle il se montre toujours grand, toujours généreux, et toujours Français.
    « Soldats !
    « Quand je cède à la nécessité qui me force de m’éloigner de la brave armée française, j’emporte avec moi l’heureuse certitude qu’elle justifiera, par les services éminents que la patrie attend d’elle, les éloges que nos ennemis eux-mêmes ne peuvent lui refuser.
    « Soldats ! je suivrai vos pas, quoique absent. Je connais tous les corps, et aucun d’eux ne remportera un avantage signalé sur l’ennemi, que je ne rende justice au courage qu’il aura déployé. Vous et moi nous avons été calomniés. Des hommes indignes d’apprécier vos travaux ont vu, dans les marques d’attachement que vous m’avez données, un zèle dont j’étais seul l’objet ; que vos succès futurs leur apprennent que c’était la patrie, par-dessus tout, que vous serviez en m’obéissant ; et que si j’ai quelque part à votre affection, je le dois à mon ardent amour pour la France, notre mère commune.
    « Soldats ! encore quelques efforts, et la coalition est dissoute. Napoléon vous reconnaîtra aux coups que vous allez porter.
    « Sauvez l’honneur, l’indépendance des Français ; soyez jusqu’à la fin tels que je vous ai connus depuis vingt ans, et vous serez invincibles. » (Cette proclamation est datée de la Malmaison, le 25 juin).
    « L’armée, dont une partie des généraux avait abandonné les rangs ou s’était vendue à prix d’argent, consternée d’avoir perdu sans retour son illustre chef, se retira sur les rives de la Loire, où elle fut sacrifiée et dispersée par ceux qu’elle avait sortis de la poussière. »
  10. « Qu’on me fasse général, dit-il vivement au comte Becker, je commanderai l’armée, je vais en faire la demande. Général, vous porterez ma lettre ; partez de suite ; expliquez-leur que je ne veux pas ressaisir le pouvoir, que je veux écraser l’ennemi, qu’ensuite je poursuivrai ma route. » Ces offres ne furent point agréées par la commission du gouvernement : Fouché, son président, répondit à Becker : « Est-ce qu’il se moque de nous ! »
  11. « Ce dévouement serait beau, répondit-il, mais une nation de 30 millions d’hommes qui le souffrirait serait à jamais déshonorée. »



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