Charles-Tristan de Montholon
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Charles Tristan, marquis de Montholon (1782, Paris - 21 août 1853), fut un militaire français, fidèle de Napoléon.
Don père était colonel des dragons de Penthièvre, et premier veneur de Monsieur (Louis XVIII). Quand il mourut, son fils avait six ans; il n'en fut pas moins colonel et premier veneur. A onze ans, on l'embarqua sur la frégate la Junon, et il fit, tout enfant, la campagne de Sardaigne. M. de Sémonville, que la mère de Charles Montholon avait épousé en secondes noces, adopta ce jeune homme, qui garda cependant le nom de son père.
M. de Sémonville était nommé ambassadeur à Constantinople. Les Autrichiens l'arrêtèrent à Vico -Soprano. Le jeune Montholon fut blessé en défendant son père.
En 1798, M. Montholon entra au service. Il devint bientôt aide-de-camp d'Augereau.
Joubert, ayant épousé mademoiselle Montholon, prit son beau-frère avec lui ; mais, après la mort de Joubert à Novi, M. Montholon retourna près d'Augereau. Détaché à l'armée d'Allemagne, il gagna un sabre d'honneur à la bataille de Hohenlinden. Depuis, il fit toutes les campagnes à la grande armée. A Iéna, il chargea les carrés prussiens avec la brigade Colbert et fut grièvement blessé. A Elsberg il se lança sans ordre pour sauver d'une destruction totale quelques bataillons de la division Savary rompus par la cavalerie russe. Murat rendit compte de cette action en termes flatteurs; à Eckmülh il fut blessé en chargeant à la tête de la cavalerie wurtembergeoise. Nommé chef d'escadron et colonel sur le champ de bataille , il commandait les marins de la Garde à l'affaire de Madrid et s'empara de l'arsenal, dernière retraite des insurgés. On le fit baron avec 5 000 francs de dotation. Après Wagram, l'Empereur le fit comte de l'Empire et l'attacha à sa personne.
En 1810 et 1812 le comte Montholon fut nommé ministre plénipotentiaire près le grand duc de Wurtzbourg. Il fit un rapport pour constater l'existence d'une nouvelle coalition contre la France. Ce rapport est conservé aux archives des affaires étrangères.
Successivement il avait reçu, des mains de l'Empereur, les ordres des principales cours de l'Europe. En 1812, il éprouva la disgrâce de Napoléon Ier et perdit ses emplois.
En 1814, lors de l'invasion, il alla offrir ses services qui furent acceptés, et il fut nommé général de brigade. On lui confia le commandement du département de la Loire. Abandonné par Augereau, il se battit depuis le 25 mars jusqu'au 17 avril contre la division autrichienne du général Hoardeck. Après l'abdication de Napoléon, il remit son commandement au colonel Genty du 8e léger, et se rendit auprès de l'Empereur à Fontainebleau. Il conjura Napoléon de lui permettre de l'enlever dans les montagnes de Tarare. Le général Montholon, avec 8 000 hommes qu'il avait alors dans le département de la Loire , aurait conduit l'Empereur par la rive droite du Rhône aux 24 000 hommes que la trahison d'Augereau enchaînait à Valence, et que Napoléon à leur tête se serait facilement réuni aux corps d'armée de Soult, d'Eugène de Beauharnais et de Suchet. Cette réunion de plus de 80 000 soldats dévoués aurait permis d'aller manœuvrer soit derrière la Loire pour rallier les troupes de Paris et de Fontainebleau, soit derrière la Saône pour rallier toutes les garnisons de l'Est, et l'ennemi dérouté y aurait trouvé sa perte. L'Empereur refusa par horreur pour la guerre civile.
Montholon déposa son commandement et ne servit pas les Bourbons en 1815; il alla au-devant de l'Empereur débarqué au golfe Juan, et le rejoignit dans la forêt de Fontainebleau. Napoléon lui confia le commandement des régiments qui venaient de le rejoindre. Après Waterloo, il s'éleva, avec le général Lallemand, contre l'opinion de se rendre aux Anglais, et suivit Napoléon à Sainte-Hélène. Ce fut lui qui ferma les yeux à l'Empereur. Dans le testament de l'illustre captif on lisait ce qui suit :
« Je lègue au comte de Montholon deux millions de francs comme une preuve de ma satisfaction des soins filials qu'il m'a donnés depuis six ans.
Je lègue au comte Bertrand cinq cent mille francs.
Je lègue à Marchand , mon premier valet de chambre, quatre cent mille francs. Les services qu'il m'a rendus sont ceux d'un ami. Je désire qu'il épouse une veuve, sœur ou fille d'un officier ou soldat de ma vieille Garde.
J'institue les comtes Montholon , Bertrand et Marchand, mes exécuteurs testamentaires, etc., etc. »
De retour en Europe, Montholon a vécu hors de la sphère politique jusqu'à la chute de Charles X. Il était en Allemagne à l'époque de la révolution de Juillet 1848.
Depuis cette époque il mena une vie de luxe et de faste qui finit par engloutir sa fortune.
Il accompagna le prince Louis Napoléon Bonaparte lors de l'affaire de Boulogne, et fut détenu comme lui au château de Ham.
Il fut ensuite représentant du peuple à l'Assemblée législative.
En 1823 il avait publié, avec le général Gourgaud, huit volumes de mémoires pour servir à l'histoire de France sous Napoléon, écrits à Sainte-Hélène sous sa dictée.
[modifier] Source
« Charles-Tristan de Montholon », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)