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La transformée en z est un outil mathématique de traitement du signal, qui est l'équivalent discret de la transformée de Laplace.
Elle est utilisée entre autres pour le calcul de filtres numériques à réponse impulsionnelle infinie et en automatique pour modéliser des systèmes dynamiques de manière discrète.
La transformée de Fourier discrète est un cas particulier de la transformée en z.
Sa définition mathématique est la suivante : la transformation en Z est une application qui transforme une suite s (définie sur les entiers) en une fonction S d'une variable complexe nommée z, telle que
-
La variable n représente en général le temps discrétisé, la variable complexe z ne représente rien de particulier, il s'agit d'une création purement abstraite. Lorsqu'on travaille sur s(n) on dit que l'on est dans le domaine temporel, lorsqu'on travaille sur S(z) le domaine est appelé fréquentiel par analogie avec la transformée de Fourier, mais strictement parlant on est dans un domaine parfaitement abstrait.
Si , on parle de signal causal. Inversement, si , on parle de signal anti-causal.
[modifier] Existence de la transformée en z
Le domaine de convergence est le sous-ensemble de dans lequel la série converge. On l'appelle également couronne de convergence.
Autrement dit, le domaine de convergence est défini par l'ensemble :
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Dans toute la suite de l'article, les transformées en z ne seront valables que dans ce domaine de convergence sans que cela soit reprécisé.
[modifier] Propriétés de la transformée en z
La transformée en z d'une combinaison linéaire de deux signaux est la combinaison linéaire des transformée en z de chaque signal.
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[modifier] Décalage temporel
Le décalage temporel d'un signal de k échantillons se traduit par la multiplication de la transformée en z du signal par z−k.
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La transformée en z d'un produit de convolution est le produit des transformées en z
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[modifier] Multiplication par la variable d'évolution
De façon générale :
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où signifie que l'on applique k fois à l'opérateur
Si l'on écrit cette formule au rang k=1, on obtient la formule de dérivation :
-
[modifier] Théorème de la valeur initiale
Soit un signal causal et sa transformée en z. Alors :
-
[modifier] Théorème de la valeur finale
Soit un signal causal et sa transformée en z. Alors lorsque la limite existe, on peut écrire :
-
[modifier] Transformée en z inverse
La transformée en z inverse est donné par :
-
où est un chemin fermé parcouru dans le sens inverse des aiguilles d'une montre et appartenant entièrement au domaine de convergence.
En pratique, ce calcul s'effectue souvent à l'aide du théorème des résidus et la formule devient dans le cas d'un signal causal :
-
Autres méthodes d'inversion
Quotient de polynômes en z, approximation numérique.
Attention, cette méthode est purement numérique, elle ne fournit pas l'expression analytique de la série inverse. Dans cet exemple, H(z) est le rapport de deux polynômes en 1/z. Le numérateur ressemble à la multiplication par 2 du dénominateur décalé de 1 période, mais on choisit des valeurs numériques un peu inexactes pour éviter un parfait quotient égal à 2/z. Le numérateur, de puissance 11, est une expression de la forme :
-
-
NUM(z) = 0 + 0(1 / z)1 + 2,3 * (1 / z)2 + 4,22 * (1 / z)3 + 6,2 * (1 / z)4 + 8,21 * (1 / z)5 + 10,2 * (1 / z)6 + 12,2 * (1 / z)7 + 12,22 * (1 / z)8 + 12,4 * (1 / z)9 + 12,4 * (1 / z)10 + 12,4 * (1 / z)11
Le dénominateur, de puissance 10, est:
-
DENOM(z) = 0 + 1,1 * (1 / z)1 + 2,1 * (1 / z)2 + 3,1 * (1 / z)3 + 4,1 * (1 / z)4 + 5,1 * (1 / z)5 + 6,1 * (1 / z)6 + 6,1 * (1 / z)7 + 6,2 * (1 / z)8 + 6,2 * (1 / z)9 + 6,2 * (1 / z)10
Ici la division des polynômes ne "tombe pas juste", nous nous contentons d'une approximation du quotient Q(z), de la forme
- jusqu'à la puissance 10 :
-
Q(z) = 0 + 2,090909 * (1 / z)1 − 0,155372 * (1 / z)2 + 0,040421 * (1 / z)3 + 0,0309047 * (1 / z)4 − 0,015368 * (1 / z)5 + 0,007694 * (1 / z)6 + 0,101526 * (1 / z)7 − 0,176646 * (1 / z)8 + 0,061258 * (1 / z)9 + 0,015904 * (1 / z)10
Le reste R(z) de cette division incomplète est:
-
R(z) = 0 + 0 * (1 / z)1 + 0 * (1 / z)2 + 0 * (1 / z)3 + 0 * (1 / z)4 + 0 * (1 / z)5 + 0 * (1 / z)6 + 0 * (1 / z)7 + 0 * (1 / z)8 + 0 * (1 / z)9 + 0 * (1 / z)10 + 0 * (1 / z)11 + 0,550806 * (1 / z)12 − 0,413006 * (1 / z)13 − 0,063683 * (1 / z)14 + 0,040876 * (1 / z)15 − 0,052647 * (1 / z)16 − 0,011071 * (1 / z)17 + 0,616793 * (1 / z)18 − 0,478404 * (1 / z)19 − 0,098602(1 / z)20
On peut vérifier sur un tableur (du commerce ou open-source) ou à la main que ces polynômes répondent bien à la définition de la division euclidienne: H(z) = NUM(z)/DENOM(z)= Q(z)+ R(z)/DENOM(z). On suppose que le reste est négligeable par rapport aux coefficients du quotient. Les schémas de ces divers polynômes peuvent être visualisés sur un tableur comme suit.
Par curiosité on peut afficher la réponse impulsionnelle de l'approximation Q(z) de H(z). De même on peut afficher la réponse indicielle de Q(z) à un échelon de Heavyside.
Si nous nous contentions d'une approximation moins précise de H(z) par le quotient Q(z), de la forme
- jusqu'à la puissance 5 par exemple :
-
Q(z) = 0 + 2,090909 * (1 / z)1 − 0,155372 * (1 / z)2 + 0,040421 * (1 / z)3 + 0,0309047 * (1 / z)4 − 0,015368 * (1 / z)5 + 0
, nous obtiendrions des courbes de réponse lègèrement différentes, beaucoup moins précises (imprécision 6 fois plus forte environ). Le choix du degré d'approximation, autrement dit du meilleur compromis entre la précision et la lourdeur des calculs, est dicté par l'examen concret du problème spécifique que l'on traite.
Procédé par identification approximative des coeffs de X(z).
Pour passer de X(z) à x(n) , si aucune méthode ne semble déboucher, en désespoir de cause on peut toujours essayer de procéder par identification en donnant à z k+1 valeurs numériques et en recherchant les coefficients x(0) à x(k) qui sont solutions d'un système de k+1 équations linéaires à k+1 inconnues. Exemple:
Utilisation des fractions rationnelles, exemple de la fonction de transfert de la Suite de Fibonacci.
La Suite de Fibonacci peut être vue comme une suite f(n)= 0, 1 , 1, 2, 3, 5, 8, 13 etc. qui dépend donc de la suite "rampe" r(n)= 0, 1 ,2 ,3 , 4 etc. Ces deux suites peuvent faire l'objet de calculs utilisant l'outil de la transformée en z. Nous établirons d'abord deux identités remarquables issues de considérations banales. Premièrement, la suite "rampe unitaire", r, qui n'est rien d'autre que la suite des entiers naturels, r0 = 0,r1 = 1,r2 = 2, 3, 4 , 5 , 6 etc est telle qu'un nombre est égal à la moyenne entre son précédent et son suivant, soit
- 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
- 0-0-2-4-6 -8 -10 -12 etc
- 0+0+0 1 2 3 4 5 etc
sauf au début avec 0 et 1, tous les termes de cette combinaison ont un résultat nul.
- rn − 1 + 2rn + rn + 1 = 0
à partir d'un certain rang, ce qui implique la multiplication suivante de polynômes en 1/z, le premier étant le trinôme (1 -2 1):
-
Deuxièmement, la suite de Fibonacci est par définition fn = fn − 1 + fn − 2, à partir d'un certain rang, ce qui s'illustre ainsi
- 0 1 1 2 3 5 8 13 etc
- - 0-1-1-2-3-5-8 etc
- ----0-1-1-2-3-5-8 etc
Sauf au début avec 0 et 1, tous les termes de cette combinaison ont un résultat nul et ceci implique la multiplication suivante de polynômes en 1/z, le premier étant le trinôme (1 -1 -1):
-
De ces deux multiplications nous pouvons déduire l'égalité de deux fractions
-
Fraction qui est égale finalement à
-
Cette formule que l'on peut exprimer en termes de transformée en Z n'est autre que celle de la fonction de transfert entre la rampe et la suite de Fibonacci.
-
Comme la transformée R de la rampe fait partie des formules usuelles (), ceci nous donne :
-
Après simplifications nous voici dès lors en possession d'une formule simple de la transformée en z de la suite de Fibonacci :
-
Nous pourrions nous en contenter, mais si l'on souhaite obtenir une formule analytique de la suite de Fibonacci , f(n), il faut procéder à la transformation inverse. La méthode des fractions rationnelles peut être tentée. Le dénominateur possède deux pôles, z0 et z1 qui sont le nombre d'or : et l'opposé de la section dorée :. Pour les calculs rencontrés ci-dessous on se servira des propriétés suivantes de z0 et z1 : , et : . La fonction se décompose en fractions rationnelles élémentaires que l'on réécrit un peu:
- .
Une fraction du type 1 / (z − z0) peut se travailler ainsi:
La première partie étant la transformée de la formule usuelle exponentielle , , la seconde partie 1/z étant le retard pur d'un cran. Si bien que la transformée inverse de cette fraction élémentaire est , en appliquant les règles de combinaisons linéaire nous calculons la suite cherchée :
- .
Puis nous remplaçons z0 et z1 par leur définition d'origine :
- .
C'est la formule de Binet, son auteur est Jacques Philippe Marie Binet.
[modifier] Relation avec les autres transformées
[modifier] Transformée de Laplace
La transformée en z est simplement la transformée de Laplace d'un signal discret en effectuant la substitution :
où est la période d'échantillonnage (en unité de temps i.e. secondes) et est la fréquence d'échantillonnage (en échantillon par seconde ou hertz)
Pour démontrer cela, posons :
qui est un peigne de Dirac et
-
qui est la représentation en temps continu du signal échantillonné et où sont les échantillons de .
La transformée de Laplace du signal échantillonné est :
-
Ce qui est précisement la définition de la transformée en z d'un signal discret
avec la substitution .
En comparant les deux dernières équations, nous trouvons la relation entre la transformée en z et la transformée de Laplace d'un signal discret :
[modifier] Transformée de Fourier discrète
La transformée en z est la généralisation de la transformée de Fourier en temps discret (TFtD). La TFtD peut être trouvé en évaluant en ou, en d'autres termes, en l'évaluant sur le cercle unité.
[modifier] Transformées en z usuelles
représente l'impulsion de Dirac et la fonction de Heaviside appelée aussi échelon unitaire, step en anglais.
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Signal x(n) |
Transformée en z X(z) |
Domaine de convergence |
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2 |
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3 |
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4 |
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